Blohm und Voss BV P 170

La Luftwaffe de l'Allemagne nazie fut, de manière intéressante, constamment attachée à la notion de bombardier ultra-rapide, suffisamment véloce pour ne plus craindre d'interception de la part de la chasse ennemie. Ce concept galvanise les constructeurs et débouche notamment, en 1937, sur le Dornier Do 17. L'existence de chasseurs de plus en plus rapides (Dewoitine D.520, Spitfire) oblige cependant a augmenter la vitesse de ces bombardiers spéciaux. L'augmentation des performances entraînant un besoin sans cesse accru d'innovations, quelques errements viennent à arriver, comme en 1941 avec le Me 210. Ce dernier appareil est, avant même sa construction, archi-favori pour doter massivement la Luftwaffe. Dès les premiers vols, il s'avère que cet appareil est un échec patent, ne disposant ni d'une motorisation, ni même d'une conception structurelle et aérodynamique satisfaisante. Diverses projets naissent alors pour conquérir le marché laissé vacant. Citons, parmi ceux-ci, celui du Dr.-Ing. Richard Vogt. Ce talentueux ingénieur allemand, directeur des constructions Blohm und Voss de Hambourg, s'est alors déjà distingué par des conceptions pour le mois audacieuses, comme l'appareil dissymétrique BV 141. Un bombardier trimoteur est alors conceptualisé sous le nom d'un projet portant le nom de BV P 170, avec une volonté manifeste d'afficher un rapport vitesse/rayon d'action le plus ambitieux possible.

Description :

Bombardier rapide
Trimoteur
Bidérive
Plan vertical sur les fuseaux moteurs extérieurs
Train classique
Biplace (un pilote et un navigateur/observateur)


Plan 3 vues :


Source image : NOWARRA Heinz. Die deutsche Luftrüstung 1933-1945. Éditions Bernard & Graefe, Bonn, 1983.

Un Normallast (emport normal) d'une tonne de bombes, et un Überlast de deux tonnes, en supports externes.

Pas d'armement concrètement prévu sur les plans d'époque. Pour autant, Richard Vogt mentionne dans la description de son projet : « Il serait souhaitable de disposer à l'arrière d'une arme dotée d'un bon approvisionnement en munitions ».

A l'instar de nombreux projets de Richard Vogt, le P 170 n'est jamais retenu par le RLM. Cet échec est en grande partie dû à l'architecture trop peu conventionnelle de son projet, mais aussi à la présence d'un appareil permettant de recycler les cellules de Me 210 déjà produites (le Me 410).
A la différence du BV 141, le projet P 170 n'est pas ultérieurement développé par la firme et reste un appareil de papier.

Galerie iconographique :


Profils du fuselage, à différents stades de l'avancement du projet :


Source image : Revue “Luftfahrt international” n°3 ,de mai-juin 1974


Coupe de ce qui aurait put être l'habitacle du Blohm und Voss BV P170 :


Source image : Revue “Luftfahrt international” n°3 ,de mai-juin 1974

GRIEHL Manfred. Deutsche Flugzeurg-bewaffnung bis 1945. Éditions Motorbuchverlag, Stuttgart, 2008.

NOWARRA Heinz. Die deutsche Luftrüstung 1933-1945. Éditions Bernard & Graefe, Bonn, 1983.

Revue “Luftfahrt international” n°3 ,de mai-juin 1974