Sur la formation du SS

navigant a écrit:au sujet des deux têtes de mort sur les cols de la division totenkopf de la waffen ss, il me semble que cette pratique a été limitée dans le temps, n'était pas officielle et surtout réservée au officiers.

Absolument, Navigant; en voici un exemple :



Le Stubaf. Max Seela - qui gagna la Croix de Chevalier en Russie en qualité de Commandant de la 3e Compagnie, Bataillon-SS pionniers de la Totenkopf Division.

Eddy

Source

Quarrie, Bruce. Hitler's Samurai; the Waffen-SS in action - Patrick Stephens Ltd. 1986

En 1943 quand un jeune allemand était volontaire pour entrer dans les waffen ss, il choisissait lui même d'entrer dans une division ss, comme la totenkopf, das reich etc.., ou les centres de recrutement étaient communs, et c'était le bureau de rectrutement qui décidaient dans quelle division allait être incoporé le futur waffen ss ?

c'etais , si je me trompe pas , comme l'armé reguliere...

Sur youtube, il avait un clip de propagande pour inciter les jeunes allemands à entrer dans la "division Herman Goering", je pense que pour pouvoir choisir une division de l'armée ou ss en particulier, il fallait déjà remplir tous les critères physiques et "raciaux" du nazisme.

en fait la Herman etant sous les ordres du moin sur le papier , de la luft (non?) c'est normal qu'on fasse de la propagande sur elle etant donné que tu voulait rejoindre la luft pour combattre dans cette division ...


mais possible que je me trompe , me rappel plus pour quelle branche de l'armé elle combattait...

Il me semblait également avoir lu qu'à côté (ou en concurrence?) des Napolas, existaient, ou du moins avaient été projetées des Hitlerschule à but similaire, mais comme la SA et la SS avec des obédiences légèrement différentes.

Ou bien ai-je rêvé?

Jim

Salut Jim;

Quelques renseignements sur les "centres" similaires aux NAPOLA et Junkerschulen... J'ai fait un copié-collé à partir d'un article que j'avais écrit il y a un an environ...

Les « Ordensburgen » (« Châteaux de l’Ordre »), étaient les centres d’endoctrinement idéologique et d’entraînement militaire réservés à une élite de jeunes membres du NSDAP et de la SS, sélectionnés pour former les nouveaux cadres du Reich Millénaire, les futurs « Führers ». Les centres dépendaient en partie de l’administration de la Hitlerjugend, les Jeunesses Hitleriennes. Ces « écoles » vont dans la tradition des concepts pseudo médiévaux d’Himmler, caricaturés par le Wewelsburg, mais nettement plus concrets dans la démarche politique et opérationnelle.

Les Ordensburgen, création du Dr. Robert LEY (Directeur du DAF, le Front Allemand du Travail, et Reichsorganisationsleiter du Parti), financés par les fonds DAF, étaient les centres exclusifs de formation pour la nouvelle élite du Parti et de la SS ; similaires aux NAPOLA (Nationalpolitische Lehranstalt), ou encore aux « Adolf Hitler-Schulen ».

Au nombre de trois, Vogelsang, Sonthofen, et Crössinsee, ils étaient administrés par la Hitlerjugend, dont la plupart des membres étaient hostiles au Parti (NSDAP) et préféraient s’engager dans la SS (les NAPOLA, par contre étaient administrées par les SA et la SS). Ces centres eurent d’abord du mal à trouver des adhérents, car les chefs du Parti les désapprouvaient. Ce ne fut qu’à partir du moment ou les conquêtes à l’Est créèrent une demande de « leaders politiques » que les Ordensburgen commencèrent à se remplir afin de former une caste de dirigeants NSDAP pour les territoires slaves.

« Le Nouvel État deviendra un produit de fantaisie s’il ne produit pas un nouvel Être Humain » (« Der neue Staat wird dann ein Phantasieprodukt sein, wenn er nicht einen neuen Menschen schafft »)
- Adolf Hitler

En termes d’architecture, les Ordensburgen tentent de ressusciter l’esprit des Chevaliers Teutoniques du 13e siècle. Ils étaient destinés à durer 1000 ans en structure, et conçus pour que l’enseignement des Seigneurs de l’Empire du Nord dure au moins aussi longtemps. Les bâtiments furent construits avec les meilleurs matériaux (marbre, pierre de taille, bois rares etc.), et devinrent fonctionnels à partir de 1936. Tous étaient équipés de terrains de sport, et de salles de cérémonie. Le coût de construction de Crössinsee (le seul à posséder un centre équestre) fût d’environ 20 million de Reichsmark.

La documentation sur la nature des Ordensburgen est rare, mais leur fonction et buts sont clairs. Les « Junkers » (‘aspirant’, en termes de Chevalerie) passaient un an dans chaque établissement (soit 3 ans d’étude) : le premier à Crössinsee, le second à Vogelsang (Fritz Montag, n° SS. 27 558, né à Schernecke, le 14 novembre1896, d’abord Oberführer dans l’Allgemeine SS, devint Kommandant de Vogelsang le 11 avril 1942), et le troisième à Sonthofen. Si le projet avait été totalement implanté, il était question d’une quatrième année à Marienburg – le siège historique des Chevaliers Teutoniques.

L’idée est donc de :

- Crössinsee : Organiser l’entraînement physique et militaire des futurs Führers.

- Vogelsang : Enseigner les principes politiques et « spirituels » du IIIe Reich ; y compris des conférences « scientifiques » sur les « fondements biologiques de la Juiverie ».

- Sonthofen : Procurer un enseignement professionnel permettant au candidat d’accéder à une profession propice aux leviers du pouvoir (technique similaire à celle des Teutoniques)

Alors que Crössinsee et Vogelsang produirent respectivement une classe de cadets militairement et spirituellement endoctrinés, Sonthofen ressemble plus à une « Adolf Hitler Schule » et n’abrita d’ailleurs jamais les classes de Junkers prévues.

La discipline et l’enthousiasme régnant dans les Ordensburgen n’ont pas manqué de séduire le journaliste français Alphonse de Chateaubriant qui, après sa visite à Vogelsang en 1936, en ventera l’aspect « immaculé » et « lumineux », et ajoutera que « l’éclosion cultivée par ces milliers de jeunes gens plaide favorablement, en ces temps profanes, pour la valeur du sang et de l’âme proposé par ce peuple… » (article paru en 1937). Malgré les délires racistes, il est important de noter que le journal antisémite de Julius Streicher, « Der Stürmer », fut l’objet d’une sévère critique lors d’un sujet d’exposé soumis aux Junkers de Vogelsang.

Nombre de légendes ont circulé sur les entraînements « diaboliques » ou d’une « violence à peine imaginable » au sein des Ordensburgen, nourrissant, ici aussi, le fantasme des accros du « dark side » du nazisme. On retrouve ce genre d’affirmation dans les travaux de René Alleau, Pauwels & Bergier etc… Si l’entraînement était dur (réveil à 5H45, coucher à 22h), il ne devait pas se différencier trop des entraînements alloués de nos jours aux commandos et ‘sections spéciales’.
Les Ordensburgen possédaient leurs propres dortoirs, réfectoires, cloîtres de méditation, salles de chapître… et leurs cimetières privés. Les «élèves » - environ 1000 par centres – étaient encadrés par un personnel d’instructeurs et d’idéologues, et servi par des équipes de valets et de cuisiniers (comme il sied aux futurs maîtres du monde). La vie y était très dure et se décomposait grosso modo comme suit :

- 4 heures de conférence idéologique
- 4 heures de parade militaire
- 4 heures d’entraînement physique violent

Un des chefs de l’Ordenburg Vogelsang, explique lui-même le point de vue de ces formations :

« Ce que nous voulons, nous, les instructeurs de la génération des chefs, c’est former un État moderne sur l’exemple des états communaux Hellènes. Les grandes réalisations culturelles de l’antiquité sont dues à des démocraties conduites par l’aristocratie, avec une large base économique d’ilotes. 5 à 10% de la population, triés sur le volet, doivent commander ; le reste n’a qu’à travailler et obéir ».

Puis ajoute :

« Dans 10 ans, tout au plus, il nous sera ainsi possible de dicter à l’Europe la loi d’Adolf Hitler pour arrêter la décadence de ce continent et bâtir la véritable communauté des peuples – avec à sa tête l’Allemagne qui fera régner l’ordre ».

Voila...

Eddy Marz

Merci Eddy

Jim