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Souvenirs d'un vétéran de la campagne de 1940.

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Message  Panzer5 6/10/2006, 12:34

Comme je vous l’avais promis, je vais vous livrer les souvenirs de mon grand-oncle, vétéran de la campagne de 1940 et fringant jeune homme de 92 ans, qui m’a raconté ses souvenirs et donné l’ensemble de ses documents lors de mes vacances.

Henri Petit est né le 22 mars 1918 à La Genetouze, commune rurale du sud de la Charente-Maritime. Il est l’un des premiers enfants d’une famille de modestes agriculteurs qui comptera 8 enfants dont mon grand-père (le vétéran de la Iere Armée de De Lattre pour ceux qui me connaissent) est le plus jeune.

Henri appartient à la classe de mobilisation de 1934 et c’est le 28 avril 1935 qu’il effectue son service militaire au 41e régiment d’artillerie divisionnaire équipé de canons de 75mm hippotractés à Angoulême en Charente. Il accomplit sa formation en tant qu’observateur car, dit-il, il avait participé au renouvellement du cadastre et savait donc se servir d’appareils d’optique tel que le télémètre. Il est renvoyé dans ses foyers le 3 octobre 1936 en attendant son passage en disponibilité qui aura lieu le 15 octobre 1936. L’ensemble de ses informations provient de son livret militaire que j’ai sous les yeux au moment où j’écris ses lignes.

Au début d’août 1939, Henri est au fond d’une forêt en train d’abattre des arbres pour faire du bois de chauffage lorsque son frère aîné arrive tout essoufflé, son ordre de mobilisation à la main. Cet ordre je vous le donne dans le texte (ce document sent déjà la panique dans sa rédaction) : « Le porteur de cet ordre de mobilisation voyagera gratuitement par chemin de fer. Il emportera de chez lui des vivres pour un jour et son casque, s’il en possède un. Il se présentera, porteur du présent titre, à la gare la plus proche de son domicile........jours avant la mobilisation (cette mention soulignée a été rayée et remplacée par immédiatement et sans délai) et sera tenu de prendre le train qui lui sera indiqué par le chef de gare. Il descendra du train gare d’Angoulême et se mettra aussitôt à la disposition du poste de police qui le fera diriger sur Quartier Fayolle. Il aura grand intérêt à se munir des objets ci-après dont la valeur lui sera remboursée à son arrivée au corps : une ou deux paires de brodequins, 2 chemises en flanelle coton, 2 caleçons en flanelle coton, 2 paires de chaussettes laine, 2 mouchoirs, 2 serviettes-toilette, 2 étuis-musettes, 1 paire de brettelles, 1 cuiller, 1 fourchette. »

Le 25 août, il reçoit son affectation au 1er groupe du 41e RAD de la VIIe Armée commandée par le général Giraud ; il est envoyé avec ses camarades par wagon à bestiaux en Alsace le 5 septembre 1939. Sa destination c’est Haguenau au nord de Strasbourg, d’où il gagne Wissembourg et enfin le village de Lauterbourg. Cette bourgade se situe en bordure de Rhin le long de la ligne Maginot, en face de la banlieue de Karlsruhe. C’est l’époque de la drôle de guerre, on s’observe de part et d’autre mais personne ne bouge. De son poste d’observation en compagnie des officiers, Henri ne peut que constater les travaux de mise en défense effectués par les Allemands durant la nuit. De temps en temps, on déclenche un tir de 75 histoire de, auquel répond parfois l’artillerie allemande qui se montre étrangement précise dans ses réglages : « Avec les officiers, on installait souvent le poste d’observation au même endroit lorsqu’on revenait de l’arrière, généralement dans un bosquet ou une forêt surplombant la frontière. Un matin, vers 7h00, on se lève dans un épais brouillard, des copains commençaient déjà à préparer le café. Le capitaine nous dit qu’avec cette brume on verrait rien et qu’il vaut mieux se recoucher en attendant que ça se découvre. Moi je décide d’aller me recoucher avec le capitaine, mais d’autres restent debout pour casser la croûte. C’est à ce moment qu’un tir d’artillerie allemande s’abat sur notre poste, tous ceux qui ne se sont pas recouchés ont été tués. »

En mai 1940, le 41e RAD est stationné dans le secteur de Forbach en face de Saarebrucke. Ici, l’unité d’Henri soutiendra de son feu une attaque de la 23e DI, division à laquelle le régiment est rattaché. Cette attaque a pour objectif un village de l’autre côté de la frontière. Après un tir de préparation nourri, l’infanterie investie la place sans aucune résistance. La bourgade est vide. A cette occasion, Henri peut constater que la population allemande est fort bien préparée au conflit puisqu’il trouve dans les maisons d’importantes réserves de sucre et d’huile. Là, il en profite pour récupérer le plus beau cheval de l’écurie et fera le fanfaron sur sa prise de guerre devant les copains.

En juin 1940, la 23e DI est positionnée à St Quentin dans l’Aisne pour faire face aux Allemands qui ont envahi la Belgique. Il est au poste d’observation en compagnie de son sergent, les autres officiers ont, d’après lui, déjà foutu le camp et se taire au PC du régiment. Il doit rendre compte par téléphone des mouvements ennemis au PC divisionnaire. Le 6 au matin, il reçoit un coup de fil laconique de la division : « Attendez-vous à subir les premiers tirs d’artillerie ». Henri m’affirme qu’à ce moment là il était blanc comme un linge. Très vite il peut observer les troupes d’infanterie allemande qui s’avancent à moins de 200m vers le talus où le poste est planqué. Henri téléphone au PC complètement paniqué : « Les Boches arrivent, ils sont là, faut foutre le camp ! », pour toute réponse « Hors de question, restez sur position et continuez à rendre compte. ». Le sergent et Henri n’ont pour armement qu’un mousqueton et une caisse de grenades. Un bruit de pas attire l’attention des deux camarades, ils surgissent arme au poing «Halte là ! Qui vive ?». Apparaît alors un capitaine qui leur demande «Qu’est que vous foutez là ? Faut dégager ! ». D’après Henri, cet officier sorti de nul part ne pouvait être qu’un membre de la 5e colonne (les mythes ont la peau dure). Néanmoins ils obéissent, enfourchent leur vélo et pédalent à toute allure pour rejoindre la division. Ils savent qu’ils ont l’ennemi aux fesses et pédalent toute la nuit, avant de se laisser tomber dans un fossé morts de fatigue. Au petit matin ils sont réveillés par un bruit de pas, coup de chance incroyable, c’est la 23e DI qui passe juste devant eux.
Cette aventure vaudra à Henri une citation à l’ordre du régiment : « Citation à l’ordre du régiment n°11 du 7 juillet 1940. Au cours des opérations de la VIIe armée dans la période du 5 au 24 juin 1940 a toujours accompli son devoir avec courage et dévouement. Croix de guerre. Le capitaine commandant ». Cette décoration Henri la refusera.

De retour à la division, il constate que ses camarades ont fait deux prisonniers : « C’est les seuls Boches que j’ai vus de prés étant soldat ! ».

Débute alors la débâcle. L’unité d’Henri se replie plein sud direction Compiègne. Ils trouvent un bois au nord de la ville afin de s’abriter de l’aviation omniprésente (certainement la forêt de Laigue). Peine perdue, le bois est quasiment encerclé et les Stukas mitraillent sec : « C’était terrible, les balles tombaient comme de la grêle. Les branches étaient hachées menu. On essayait toujours de se planquer derrière un arbre lorsqu’on entendait les Stukas piquaient. Une fois c’est pas passé loin, une balle s’est fichée dans le tronc à 20cm de ma tête. Mon copain à côté de moi a eu la poitrine légèrement brûlée par une balle qui a traversé sa capote avant d’exploser dans son portefeuille. »

Malgré tout, l’unité d’Henri parvient à se faufiler entre les lignes allemandes. Ils continuent de refluer vers la Loire marchant jours et nuits tel des « robots », l’ennemi les talonnant toujours de prés.
Un des souvenirs les plus durs pour Henri, concerne le sort des réfugiés. Les convois de soldats étaient prioritaires, tous les véhiculent civils étaient basculés dans les fossés lorsqu’ils gênaient le passage. La plupart n’avaient pas de vivres : « Je me souviens d’une jeune mère qui pleurait avec son bébé dans les bras. Elle nous demandait du lait car elle n’avait pas pu lui en donner depuis trois jours et il était mourant. Mais on n’en avait pas. ».

Henri arrive prés d’Orléans et passe la Loire à Gien, les Allemands sont à portée de fusil. Il peut observer une colonne de landser qui s’étire sans fin : « Là j’ai su que c’était fini ! ». Les gars du 41e RAD sont les derniers à franchir le pont car les sapeurs le font sauter juste après.
Cette journée, Henri et ses camarades peuvent voir des avions qui ne sont pas allemands dans le ciel : « On a vu un drapeau tricolore sur leur queue alors on s’est pas inquiété. Et puis on les a vus viré, prendre de la hauteur et commencer à piquer sur nous. C’est quand ils sont passés en nous mitraillant qu’on s’est rendu compte que c’était le drapeau italien qui était peint sur la carlingue ! »

Le 41e RAD termine sa fuite à Chalus dans le Limousin. En effet, l’Armistice intervient et voici ce qu’on remet à Henri (déclaration imprimée du général Juin que j’ai sous les yeux) : « Officiers, sous-officiers, soldats. La guerre se termine sans que la VIIe armée ait été battue.
Attaqués sur la Somme et sur l’Ailette par un ennemi disposant d’une supériorité écrasante en Aviation et en engins blindés, vous n’avez pas cédé.
Ces durs combats ont été suivis de la douloureuse épreuve de la retraite. L’avance de l’ennemi sur nos deux flancs nous menaçant d’encerclement, il a fallu pour échapper à son étreinte, opérer un repli de 400km. Je connais les efforts surhumains que vous avez dû fournir. Si je vous les ai demandés, c’est pour éviter la honte et les misères d’une capitulation en pleine en rase campagne (la honte pour Henri c’est d’avoir vu la plupart des officiers foutent le camp).
Vous connaissez les causes de nos échecs. Le Maréchal Pétain, le glorieux vainqueur de 1918, vous les a indiquées (vous sentez déjà la peste qui arrive au galop).
Soldats de la VIIe Armée, vous représentez une force contre laquelle l’ennemi s’est brisé et qu’il n’a pu dissocier. Il faut que les vôtres le sachent, quand vous rentrerez dans vos foyers.
Je décide donc que tout combattant, ayant pris part aux opérations du 5 au 24 juin et resté en armes dans son unité, recevra la Croix de guerre (vous comprenez maintenant pourquoi Henri l’a refusé).
Maintenant, refaites vos forces et demeurez, comme dans la bataille et dans le retraite, groupés autour de vos chefs (en gros suivons le maréchal). C’est aujourd’hui, plus nécessaire que jamais.
Soldats de la VIIe Armée, conservez le cœur fier et la tête haute : vous n’avez pas connu la défaite.
Le général Frère. »

Henri sera démobilisé le 13 août 1940 et retournera en Charente-Maritime pour reprendre son exploitation agricole et connaîtra comme la plupart de ses compatriotes les vexations de l’occupation.

Si par cas vous constatez des erreurs entre le positionnement des unités, les dates, les leiux...N'hésitez pas à me les faire connaître car Henri a 92 ans et la mémoire commence à défaillir un peu.


Dernière édition par le 12/10/2006, 09:34, édité 1 fois
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Message  Somua 8/10/2006, 13:20

Ces informations me semblent correctes .
Je rajouterais juste , pour les amateurs , que le 41e RAD fut commandé successivement par le colonel Veynante avant guerre , puis par le chef s'ecadron De Lassus a partir du 6/12/39 . Celui ci trouvant la mort le 7 juin 1940 , il fut remplacé par le chef d'escadron Remazeilles .
Officiellement le 41e RAD est dissous le 6 aout 1940 .
A noter egalement que la 10e batterie du 41e RAD se voit dotée de canons de 47 antichars le 10/10/39 pour remplacer ses 75mm ( BDAC ) . Les 3 groupes du regiment sont par contre , bien equipés de canons de 75 hippomobiles .

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Message  Panzer5 10/10/2006, 09:33

Une erreur semble s'être glissée dans ce texte. A priori le général Juin n'a jamais été commandant de la VII armée, il n'était que général de la 15e div motorisée et fut capturé lors du siège de Lille. Il doit s'agir en fait de Giraud.
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Message  Somua 10/10/2006, 20:43

panzer5 a écrit:Une erreur semble s'être glissée dans ce texte. A priori le général Juin n'a jamais été commandant de la VII armée, il n'était que général de la 15e div motorisée et fut capturé lors du siège de Lille. Il doit s'agir en fait de Giraud.

En effet , Juin ne commandait pas une armée en 40 . Ce detail m'avait echappé a la lecture .
La 7e armée a été commandée par :
au 02/09/39 : General d'armée Giraud En reserve GQG pui GA1 a partir du 11/11/39 )
le 15/05/40 : General de division Falgade ( au moment ou l'armée passe sous la direction de la reserve GQG )
le 16 et 17 /05/40 : General d'armée Corap
a partir du 18/05/40 : General d'armée Frere
A partir du 20/05/40 , la 7e armée passe sous la direction du GA3 .

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Message  Panzer5 17/11/2006, 13:33

En marge de la diffusion de ces souvenirs sur un autre forum, par ailleurs bien connu par un certain nombre d'entre vous (ça commence par Juin et ça finit par 44), un certains nombres de témoignages intéressants me sont parvenus.
Notamment le récit de parcours similaires avec une anecdote récurrente: l'histoire des chasseurs italiens.
Il semblerait que nombre de soldats français jurent avoir été mitraillés par des chasseurs italiens lors du pasage de la Loire. Hors un membre plutôt calé m'affirme que c'est un mythe assez répandu, que l'autonomie des chasseurs de l'époque ne permettait pas une incursion ausssi lointaine par les pilotes italiens, et qu'il ne pouvait en fait s'agir que de tirs amis par des chasseur français (d'où la confusion du drapeau).
Chose troublante, ma copine qui travaille sur un projet de mémorial dans les Deux-Sèvres quant aux soldats polonais s'étant battu en France, a recueilli le témoignage d'un érudit local affirmant que des chasseurs italiens avaient mitraillé le train conduisant ces soldats vers le port de LA Rochelle. Hors pour ceux qui connaissent mal leur géographie nationale, les Deux Sèvres c'est pas trés loin de Tours et de la Loire.
J'en appelle donc à vous pour éclaircir cette histoire de chasseurs italiens!
Somua, une idée peut-être?
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Message  Somua 17/11/2006, 17:54

Je suis tres fatigué , en lisant chasseur , je me suis dit : de l'infanterie legere italienne sur le trajet ????
Mais non , apres relecture , il s'agit d'avions .

Vu la localisation , il doit s'agir d'effectifs de la 3e ou 4e division polonaise qui ont fait ce trajet, je me trompe ?

En ce qui concerne un mitraillage d'avions italiens , l'evenement ne peut se situer qu'apres le 10 juin ( date d'entrée en guerre de l'italie face a la france ) , aussi , est ce que l'on a une idée de la date de l'evenement ?
Je sais que la Regia Aeronautica a fait quelques apparitions sur le sol français , mais ça me semble tout de meme un peu lointain des bases italiennes . Par contre, il n'est pas impossible que quelques elements soient allés porter main forte a la Luftwaffe .

Dans tous les cas il semble tres improbable que des avions alliés se soient attaqués a un train dans ce secteur .

Je vais voir ce que j'ai sur cette histoire ...

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Message  Jacques 18/11/2006, 18:55

panzer5 a écrit: Il semblerait que nombre de soldats français jurent avoir été mitraillés par des chasseurs italiens lors du pasage de la Loire. Hors un membre plutôt calé m'affirme que c'est un mythe assez répandu, que l'autonomie des chasseurs de l'époque ne permettait pas une incursion ausssi lointaine par les pilotes italiens, et qu'il ne pouvait en fait s'agir que de tirs amis par des chasseur français (d'où la confusion du drapeau).

Dans son livre " Les russkoffs" entre la page 69 et 72 ,Cavanna dit avoir été mitraillé dans la région de Fontainebleau-Nemours, par des avions italiens "avec leur vert-blanc- rouge maintenant bien visible "
Nemours est a environ 75 km de Paris, et Cavanna connait bien le drapeau italien.

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Message  Guilhem 18/11/2006, 21:06

Les cocardes de l'Italie de Mussolini de 1940 sont ronde de couleur blanche avec trois "baton".
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Message  Ivy mike 18/11/2006, 21:26

Certe mais sur la queue de l'appareil, je crois bien qu'il y a les trois couleurs Italiennes, non ?

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Message  Guilhem 18/11/2006, 22:13

Raté Ivy Mike. p24


Sur la queue se trouvait une croix blanche , avec un blason à l'interieur.
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Message  Guilhem 19/11/2006, 00:15

C'est comme pour l'armée de l'air française

http://surfcity.kund.dalnet.se/images/falco2.jpg

Aprés la capitulation signé par Badoglio, l'Italie passe dans le camp des alliés
et équipe s'est avion de la cocarde actuelle Rouge, blanc, vert. Une parti de l'italie du nord est resté fidele à la cause fasciste et on gardé quasiment la même cocarde blanche carré et un "baton" supprimé. Souvenirs d'un vétéran de la campagne de 1940. Pb180135cu7

Une photo (amateur pouce ) recuperé sur le multi guide de l'aviation pour se donné une idée.
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Message  Jacques 19/11/2006, 10:17

JACQUEMART a écrit:
panzer5 a écrit: Il semblerait que nombre de soldats français jurent avoir été mitraillés par des chasseurs italiens lors du pasage de la Loire. Hors un membre plutôt calé m'affirme que c'est un mythe assez répandu, que l'autonomie des chasseurs de l'époque ne permettait pas une incursion ausssi lointaine par les pilotes italiens, et qu'il ne pouvait en fait s'agir que de tirs amis par des chasseur français (d'où la confusion du drapeau).

Dans son livre " Les russkoffs" entre la page 69 et 72 ,Cavanna dit avoir été mitraillé dans la région de Fontainebleau-Nemours, par des avions italiens "avec leur vert-blanc- rouge maintenant bien visible "
Nemours est a environ 75 km de Paris, et Cavanna connait bien le drapeau italien.

clin doeil gri Je viens de relire le passage concernant cet événement ! C'était le 16 ou 17 Juin 1940 et les avions portaient une cocarde.
Je ne fais que rapporter ma lecture!

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Message  Invité 19/11/2006, 12:11

Bonjour,
Selon ce site, apparemment bien renseigne et pleins de documents, ces avions etaient allemands, pas italiens :
http://www.memoire-net.org/article.php3?id_article=130

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Message  Jacques 20/11/2006, 14:18

Daniel Laurent a écrit:Bonjour,
Selon ce site, apparemment bien renseigne et pleins de documents, ces avions etaient allemands, pas italiens :
http://www.memoire-net.org/article.php3?id_article=130

Bonjour
étoné gri Je ne pensais pas qu'il y eut autant d'ignares et de malvoyants parmi les colonnes de gens sur les routes de l'exode. Quelle était donc l'origine des avions qui les ont mitraillé? le 16 ou 17 Juin 1940
entre Fontainebleau et Nemours?
memoire-net.org n'y répond pas.
Cordialement
PS Je sais , je suis ch....,mon épouse me le dit très souvent.

1) Type d'avion
2)caractéristiques distinctives
3)marquages emblèmatiques

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Souvenirs d'un vétéran de la campagne de 1940. Empty 41ème RA 1940 Le Chalard, Limousin

Message  Robert Drury 23/12/2014, 12:14

Bonjour,
Je suis habitant de le commune de Le Chalard dans l'Haute-Vienne, Limousin et je suis entrain d'excavé les canons, type Schnieder 1913L 105mm, qui était saboté en juin 1940 au moment de le passage de se régiment dans le Limousin, et juste avant l'armistice avec les allemandes, puis'qu'il ne tomber sur les mains de l'ennemi.

Apparemment, 6 canons était saboté et jeté dans un ravine prés de le rivière Isle au Chalard par le régiment d'artillerie 41ème ou son régiment de réservistes le 241ème RA.

Deux de les canons était récupéré dans l'année 87 pour faire une complet et restaurée, et mise en exposition devant le Mairie de St Yrieix la Perche, près de Le Chalard. Il est toujours présent à ce jour.

Les autres quatre était considérée trop abimée et sont abandonné sur place, ou ils sont tombées au Chalard.

27 années plus-tard, je suis, avec l'assistance des membres de l'association historique du Chalard, est entrain de chercher l'histoire de cette événement et récupérer le reste de les canons, malgré le dégât fait en 1940.

Ma question est simple : si quelqu’un peut m'aider tracer les mouvements de cette régiment d'artillerie, d'abord pour confirmer leur identité et puis leurs passage au Chalard quand ils ont saboté les canons, ça sera utile pour moi des que j'essai d'écrire un article sur le recouvrement des morceaux des canons.

Je vous remercié beaucoup.
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Souvenirs d'un vétéran de la campagne de 1940. Empty 41e RAD

Message  ClaRi 11/2/2022, 00:28

Bonjour à tous! 
Mon grand-père, si le sujet est toujours d'actualité, a été affecté pour son premier poste au 41ème RAD, à Angoulême, en 1932. 
J'ai en ma possession quelques photos ( ci-dessous, jeune lieutenant, il apparaît au premier rang, en bas, avec la cravache.) que je serais heureuse de partager avec vous. De même que des dessins des personnes que vous mentionnez. 
Je serais heureuse que nous entrions en contact! 
Clarisse. Souvenirs d'un vétéran de la campagne de 1940. Img_2310

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Souvenirs d'un vétéran de la campagne de 1940. Empty Je suis à votre disposition pour échanger!

Message  ClaRi 11/2/2022, 00:32

Panzer5 a écrit:En marge de la diffusion de ces souvenirs sur un autre forum, par ailleurs bien connu par un certain nombre d'entre vous (ça commence par Juin et ça finit par 44), un certains nombres de témoignages intéressants me sont parvenus.
Notamment le récit de parcours similaires avec une anecdote récurrente: l'histoire des chasseurs italiens.
Il semblerait que nombre de soldats français jurent avoir été mitraillés par des chasseurs italiens lors du pasage de la Loire. Hors un membre plutôt calé m'affirme que c'est un mythe assez répandu, que l'autonomie des chasseurs de l'époque ne permettait pas une incursion ausssi lointaine par les pilotes italiens, et qu'il ne pouvait en fait s'agir que de tirs amis par des chasseur français (d'où la confusion du drapeau).
Chose troublante, ma copine qui travaille sur un projet de mémorial dans les Deux-Sèvres quant aux soldats polonais s'étant battu en France, a recueilli le témoignage d'un érudit local affirmant que des chasseurs italiens avaient mitraillé le train conduisant ces soldats vers le port de LA Rochelle. Hors pour ceux qui connaissent mal leur géographie nationale, les Deux Sèvres c'est pas trés loin de Tours et de la Loire.
J'en appelle donc à vous pour éclaircir cette histoire de chasseurs italiens!
Somua, une idée peut-être?
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Message  ClaRi 13/2/2022, 12:52

Souvenirs d'un vétéran de la campagne de 1940. Captur12
Souvenirs d'un vétéran de la campagne de 1940. Captur11
Souvenirs d'un vétéran de la campagne de 1940. Captur10

Bonjour, voici quelques pages du livre de caricatures dessiné par mon grand-père, à l'époque lieutenant au 41ème RAD à Angoulême, en 1934. 

Panzer5 a écrit:Comme je vous l’avais promis, je vais vous livrer les souvenirs de mon grand-oncle, vétéran de la campagne de 1940 et fringant jeune homme de 92 ans, qui m’a raconté ses souvenirs et donné l’ensemble de ses documents lors de mes vacances.

Henri Petit est né le 22 mars 1918 à La Genetouze, commune rurale du sud de la Charente-Maritime. Il est l’un des premiers enfants d’une famille de modestes agriculteurs qui comptera 8 enfants dont mon grand-père (le vétéran de la Iere Armée de De Lattre pour ceux qui me connaissent) est le plus jeune.

Henri appartient à la classe de mobilisation de 1934 et c’est le 28 avril 1935 qu’il effectue son service militaire au 41e régiment d’artillerie divisionnaire équipé de canons de 75mm hippotractés à Angoulême en Charente. Il accomplit sa formation en tant qu’observateur car, dit-il, il avait participé au renouvellement du cadastre et savait donc se servir d’appareils d’optique tel que le télémètre. Il est renvoyé dans ses foyers le 3 octobre 1936 en attendant son passage en disponibilité qui aura lieu le 15 octobre 1936. L’ensemble de ses informations provient de son livret militaire que j’ai sous les yeux au moment où j’écris ses lignes.

Au début d’août 1939, Henri est au fond d’une forêt en train d’abattre des arbres pour faire du bois de chauffage lorsque son frère aîné arrive tout essoufflé, son ordre de mobilisation à la main. Cet ordre je vous le donne dans le texte (ce document sent déjà la panique dans sa rédaction) : « Le porteur de cet ordre de mobilisation voyagera gratuitement par chemin de fer. Il emportera de chez lui des vivres pour un jour et son casque, s’il en possède un. Il se présentera, porteur du présent titre, à la gare la plus proche de son domicile........jours avant la mobilisation (cette mention soulignée a été rayée et remplacée par immédiatement et sans délai) et sera tenu de prendre le train qui lui sera indiqué par le chef de gare. Il descendra du train gare d’Angoulême et se mettra aussitôt à la disposition du poste de police qui le fera diriger sur Quartier Fayolle. Il aura grand intérêt à se munir des objets ci-après dont la valeur  lui sera remboursée à son arrivée au corps : une ou deux paires de brodequins, 2 chemises en flanelle coton, 2 caleçons en flanelle coton, 2 paires de chaussettes laine, 2 mouchoirs, 2 serviettes-toilette, 2 étuis-musettes, 1 paire de brettelles, 1 cuiller, 1 fourchette. »

Le 25 août, il reçoit son affectation au 1er groupe du 41e RAD de la VIIe Armée commandée par le général Giraud ; il est envoyé avec ses camarades par wagon à bestiaux en Alsace le 5 septembre 1939. Sa destination c’est Haguenau au nord de Strasbourg, d’où il gagne Wissembourg et enfin le village de Lauterbourg. Cette bourgade se situe en bordure de Rhin le long de la ligne Maginot, en face de la banlieue de Karlsruhe. C’est l’époque de la drôle de guerre, on s’observe de part et d’autre mais personne ne bouge. De son poste d’observation en compagnie des officiers, Henri ne peut que constater  les travaux de mise en défense effectués par les Allemands durant la nuit. De temps en temps, on déclenche un tir de 75 histoire de, auquel répond parfois l’artillerie allemande qui se montre étrangement précise dans ses réglages : « Avec les officiers, on installait souvent le poste d’observation au même endroit lorsqu’on revenait de l’arrière, généralement dans un bosquet ou une forêt surplombant la frontière. Un matin, vers 7h00, on se lève dans un épais brouillard, des copains commençaient déjà à préparer le café. Le capitaine nous dit qu’avec cette brume on verrait rien et qu’il vaut mieux se recoucher en attendant que ça se découvre. Moi je décide d’aller me recoucher avec le capitaine, mais d’autres restent debout pour casser la croûte. C’est à ce moment qu’un tir d’artillerie allemande s’abat sur notre poste, tous ceux qui ne se sont pas recouchés ont été tués. »

En mai 1940, le 41e RAD est stationné  dans le secteur de Forbach en face de Saarebrucke. Ici, l’unité d’Henri soutiendra de son feu une attaque de la 23e DI, division à laquelle le régiment est rattaché. Cette attaque a pour objectif un village de l’autre côté de la frontière. Après un tir de préparation nourri, l’infanterie investie la place sans aucune résistance. La bourgade est vide.  A cette occasion, Henri peut constater que la population allemande est fort bien préparée au conflit puisqu’il trouve dans les maisons d’importantes réserves de sucre et d’huile. Là, il en profite pour récupérer le plus beau cheval de l’écurie et fera le fanfaron sur sa prise de guerre devant les copains.

En juin 1940, la 23e DI est positionnée à St Quentin dans l’Aisne pour faire face aux Allemands qui ont envahi la Belgique. Il est au poste d’observation en compagnie de son sergent, les autres officiers ont, d’après lui, déjà foutu le camp et se taire au PC du régiment. Il doit rendre compte par téléphone des mouvements ennemis au PC divisionnaire. Le 6 au matin, il reçoit un coup de fil laconique de la division : « Attendez-vous à subir les premiers tirs d’artillerie ». Henri m’affirme qu’à ce moment là il était blanc comme un  linge. Très vite il  peut observer les troupes d’infanterie allemande qui s’avancent à moins de 200m  vers le talus où le poste est planqué. Henri téléphone au PC complètement paniqué : « Les Boches arrivent, ils sont là, faut foutre le camp ! », pour toute réponse « Hors de question, restez sur position et continuez à rendre compte. ». Le sergent et Henri n’ont pour armement qu’un mousqueton et une caisse de grenades. Un bruit de pas attire l’attention des deux camarades, ils surgissent arme au poing «Halte là ! Qui vive ?». Apparaît alors un capitaine qui leur demande «Qu’est que vous foutez là ? Faut dégager ! ». D’après Henri, cet officier sorti de nul part ne pouvait être qu’un membre de la 5e colonne (les mythes ont la peau dure). Néanmoins ils obéissent, enfourchent leur vélo et pédalent à toute allure pour  rejoindre la division. Ils savent qu’ils ont l’ennemi aux fesses et pédalent toute la nuit, avant de se laisser tomber dans un fossé morts de fatigue. Au petit matin ils sont réveillés par un bruit de pas, coup de chance incroyable, c’est la 23e DI qui passe juste devant eux.
Cette aventure vaudra à Henri une citation à l’ordre du régiment :  « Citation à l’ordre du régiment n°11 du 7 juillet 1940. Au cours des opérations de la VIIe armée dans la période du 5 au 24 juin 1940 a toujours accompli son devoir avec courage et dévouement. Croix de guerre. Le capitaine commandant ». Cette décoration Henri la refusera.

De retour à la division, il constate que ses camarades ont fait deux prisonniers : « C’est les seuls Boches que j’ai vus de prés étant soldat ! ».

Débute alors la débâcle. L’unité d’Henri se replie plein sud direction Compiègne. Ils trouvent un bois au nord de la ville afin de s’abriter de l’aviation omniprésente (certainement la forêt de Laigue). Peine perdue, le bois est quasiment encerclé et les Stukas mitraillent sec : « C’était terrible, les balles tombaient comme de la grêle. Les branches étaient hachées menu. On essayait toujours de se planquer derrière un arbre lorsqu’on entendait les Stukas piquaient. Une fois c’est pas passé loin, une balle s’est fichée dans le tronc à 20cm de ma tête. Mon copain à côté de moi a eu la poitrine légèrement brûlée par une balle qui a traversé sa capote avant d’exploser dans son portefeuille. »

Malgré tout, l’unité d’Henri parvient à se faufiler entre les lignes allemandes. Ils continuent de refluer vers la Loire marchant jours et nuits tel des « robots », l’ennemi les talonnant toujours de prés.
Un des souvenirs les plus durs pour Henri, concerne le sort des réfugiés. Les convois de soldats étaient prioritaires, tous les véhiculent civils étaient basculés dans les fossés lorsqu’ils gênaient le passage. La plupart n’avaient pas de vivres : « Je me souviens d’une jeune mère qui pleurait avec son bébé dans les bras. Elle nous demandait du lait car elle n’avait pas pu lui en donner depuis trois jours et il était mourant. Mais on n’en avait pas. ».

Henri arrive prés d’Orléans et passe la Loire à Gien, les Allemands sont à portée de fusil. Il peut observer une colonne de landser qui s’étire sans fin : « Là j’ai su que c’était fini ! ». Les gars du 41e RAD sont les derniers à franchir le pont car les sapeurs le font sauter juste après.
Cette journée, Henri et ses camarades peuvent voir des avions qui ne sont pas allemands dans le ciel : « On a vu un drapeau tricolore sur leur queue alors on s’est pas inquiété. Et puis on les a vus viré, prendre de la hauteur et commencer à piquer sur nous. C’est quand ils sont passés en nous mitraillant qu’on s’est rendu compte que c’était le drapeau italien qui était peint sur la carlingue ! »

Le 41e RAD termine sa fuite à Chalus dans le Limousin. En effet, l’Armistice intervient et voici ce qu’on remet à Henri (déclaration imprimée du général Juin que j’ai sous les yeux) : « Officiers, sous-officiers, soldats. La guerre se termine sans que la VIIe armée ait été battue.
Attaqués sur la Somme et sur l’Ailette par un ennemi disposant d’une supériorité écrasante en Aviation et en engins blindés, vous n’avez pas cédé.
Ces durs combats ont été suivis de la douloureuse épreuve de la retraite. L’avance de l’ennemi sur nos deux flancs nous menaçant d’encerclement, il a fallu pour échapper à son étreinte, opérer un repli de 400km. Je connais les efforts surhumains que vous avez dû fournir. Si je vous les ai demandés, c’est pour éviter la honte et les misères d’une capitulation en pleine en rase campagne (la honte pour Henri c’est d’avoir vu la plupart des officiers foutent le camp).
Vous connaissez les causes de nos échecs. Le Maréchal Pétain, le glorieux vainqueur de 1918, vous les a indiquées (vous sentez déjà la peste qui arrive au galop).
Soldats de la VIIe Armée, vous représentez une force contre laquelle l’ennemi s’est brisé et qu’il n’a pu dissocier. Il faut que les vôtres le sachent, quand vous rentrerez dans vos foyers.
Je décide donc que tout combattant, ayant pris part aux opérations du 5 au 24 juin et resté en armes dans son unité, recevra la Croix de guerre (vous comprenez maintenant pourquoi Henri l’a refusé).
Maintenant, refaites vos forces et demeurez, comme dans la bataille et dans le retraite, groupés autour de vos chefs (en gros suivons le maréchal). C’est aujourd’hui, plus nécessaire que jamais.
Soldats de la VIIe Armée, conservez le cœur fier et la tête haute : vous n’avez pas connu la défaite.
Le général Frère. »

Henri sera démobilisé le 13 août 1940 et retournera en Charente-Maritime pour reprendre son exploitation agricole et connaîtra comme la plupart de ses compatriotes les vexations de l’occupation.

Si par cas vous constatez des erreurs entre le positionnement des unités, les dates, les leiux...N'hésitez pas à me les faire connaître car Henri a 92 ans et la mémoire commence à défaillir un peu.

ClaRi
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Message  Major cowburn 14/2/2022, 08:57

On trouve le Mythe des avions italiens... Au début mon père aussi en avait parlé puis un jour, il réfléchit à la question et se rendit compte qu'il ne faisait que répéter ce qu'on lui avait dit....... Lui même en fait n'avait jamais vu que des allemands.... Sur les aérodromes Français il y avait cependant des avions d'origine italienne mais portant les marques Belges des Fiat CR 42 repliés sur Chartes où 4 furent détruits au sol. Par ailleurs l'armée de l'air avait acquis une cinquantaine d'avions légers pour l'apprentissage du pilotage scrupuleusement livrés au début des hostilités...... En revanche, incidemment, il se trouve la même constatation que mon père avait faite à propos des mitraillages. Le réflexe à corriger : ne pas se contenter de s'abriter simplement derrière un arbre, mais la nécessité de s'y plaquer au sol........ Pour l'attribution des décorations : mon père dû lui même corriger la description des faits..... Il avait défendu ses canons l'arme à la main certes mais avec un FM pris à l'un de ses hommes paniqué  incapable de l'utiliser au tir à la hanche et non pas en corps à corps, les corps des deux allemands qu'il avait plantés étaient demeurés à une petite cinquantaine de mètres... Au lieu de la légion d'honneur, il reçut la croix de guerre avec étoile d'argent......

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Message  Narduccio 14/2/2022, 11:33

Concernant le mythe des mitraillages sur la Loire par des avions "italiens", des travaux d'historiens, en exploitant des JDM ont démontré depuis au moins 10 ans, qu'il s'agissait d'avions allemands. Leur unité d'origine a été clairement identifiée, et les dates correspondent.

Malgré cela, des gens continuent à propager tout cela...

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Message  Prosper Vandenbroucke 14/2/2022, 15:32

Narduccio a écrit:Concernant le mythe des mitraillages sur la Loire par des avions "italiens", des travaux d'historiens, en exploitant des JDM ont démontré depuis au moins 10 ans, qu'il s'agissait d'avions allemands. Leur unité d'origine a été clairement identifiée, et les dates correspondent.

Malgré cela, des gens continuent à propager tout cela...
Je suis parfaitement d'accord avec Narduccio concernant les avions italiens.
Le rayon d'action était insuffisant pour atteindre la Loire et les avions italiens n'avaient pas les couleurs italiennes sur le fuselage en 1940. Ceux-ci portèrent une bande blanche sur le fuselage (les monomoteurs, les multimoteurs en avait une également mais plus large), une croix blanche aux armoiries du royaume de Savoie sur l'empennage et des licteurs fascistes sur les ailes.
J'ai lu que éventuellement des gens ont pu confondre (un avion va vite) avec des cocardes belges mais il n'est arrivé qu'une seule fois (je l'avais mis d'ailleurs en ligne sur un autre forum) que des élèves pilotes belges en charge de convoyer des biplans vers un aérodrome français avaient eu la mauvaise idée de simuler une attaque sur une colonne de réfugiés et ce fut au sud de la Loire. Il n'y a pas eu d'avions italiens sur la Loire.
Je crois d'ailleurs que les seuls avions italiens furent stationnés en Belgique et ont effectués quelques missions lors de la Bataille d'Angleterre à partir du territoire Belge (en 1940 du moins) Il y a sans doute eu des missions en territoire français mais ce fut dans le sud du pays.
Bien cordialement
Prosper clin doeil gri clin doeil gri
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