Les Nus et les mort -Norman Mailer

Les nus et les morts de Norman Mailer.

Je ne présenterais pas Norman Mailer, décédé il y a quelques temps.

Homme politique, écrivain et aussi ancien combattant.

Les nus et les morts est une histoire en trois temps : On y voit le déroulement d'un combat dans un atoll fictif entre les japonais et les américains pendant la seconde guerre mondiale dans sa globalité, les rapports de deux officiers, la vie quotidienne d'une section de reconnaissance.

Les nus et les morts est un excellent ouvrage, même s'il reste une fiction, il a été écris à partir de note prohibée que Mailer prenait au front. C'est un livre froid, dur et franchement noir même. L'armée américaine est portrait de la société américaine, avec ses défauts, ses injustices et sa haine sous-jacente, ses compromis et ses mensonges.

La guerre y est implacable et ennuieuse. Les hommes y sont essentiellement lâches, mauvais sans culture, et l'idéalisme est généralement voué à la destruction irrémédiable. Le rascisme est partout, Italien contre polonais contre irlandais ou suédois et tous contre les japonais. Les juifs sont à peine mieux considérés que chez les allemands et l'horreur y est présente sous toute ses formes, des plus diffuses aux plus obscènes.

L'échec est permanent, y compris chez les américains, et ces derniers n'arrivent à vaincre que parce que leurs adversaires échouent encore plus lamentablement qu'eux.

Je dirais qu'il fallait des cou...lles pour écrire un livre pareil après la guerre, surtout pendant a période du McCarthysme, mais c'est un ouvrage qui vut la peine d'être lu. Un bijoux de noirceurs, même s'il est difficile à entamer, on finit par s'attacher aux personnages principaux, aussi immondes soient-t-ils, et l'on se prend a être fasciné par le général Cummings, ou ce sergent-chef complêtement barge qui aime la guerre.

Totalement politiquement incorrect, au moins pour son époque et certainement encore pour aujourd'hui,
c'est un peu le Oz de la seconde guerre mondiale.

Attention :A ne pas lire en état de déprime !

C'est facile à trouver ?
Ta description me rappelle un peu Le Bal des Maudits d'Irwin Shaw (sauf que celui-ci suit toute la guerre sur le front européen à travers le point de vue d'un Autrichien et de deux Américains - dont un juif), qui est très bon.

Je pense qu'il doit être facile a trouver, sinon a commander.

C'est un classique du genre. Le mien, je l'ai trouver dans une librairie de seconde main pour 2 ou 3 euros, j'sais plus.

C'est un bon bouquin, mais c'est une belle brique quand même.

Je n'ai pas lu le bal des maudits, faudrais que je m'y mette !

Luhkah a écrit:Je pense qu'il doit être facile a trouver, sinon a commander.

C'est un classique du genre. Le mien, je l'ai trouver dans une librairie de seconde main pour 2 ou 3 euros, j'sais plus.

C'est un bon bouquin, mais c'est une belle brique quand même.

Je n'ai pas lu le bal des maudits, faudrais que je m'y mette !

"le bal des maudits est vraiment un roman extraordinaire .(un bon pavé tout comme le livre de mailer)

Les nus et les morts est un excellent récit sur le front du Pacifique, vu du point de vue américain, et au niveau du simple soldat.

Le texte est noir, il n'en émerge aucun personnage positif. Il n'y a pas de héros. Comme le dit Luhkah, c'est noir, mais on en prend vraiment conscience qu'après 100-200 pages. Pendant une bonne partie du début, on peut s'attendre à un scénario "film de patrouille", avec le groupe de soldats désobéissant venant sauver la situation. Mais non, pas chez Norman Mailer: ici la patrouille que l'on suit pas à pas n'aura strictement rien pour elle. Le jeune officier se fait tuer le plus bêtement possible. Les américains emportent la victoire presque sans s'en rendre compte, un officier général donnant à contre-coeur les ordres permettant une percée. Etc.

L'ennemi japonais est plutôt présenté comme une abstraction. La lutte se fait largement contre les éléments, la nature. Parvenir au contact des forces ennemies - ce qui ne se produit que le temps d'un bref échange de coups de feu - est un soulagament.

Ce roman est assez long, au démarrage un poil diesel, en partie par le parti pris naturaliste qui induit des descriptions longues et précises. Mais une fois lancé, on ne le lâche plus. Et, ce qui ne gâte rien, la traduction est de bonne qualité.

Si ce type de perspective réaliste et sombre est exceptionnel dans le cinéma sur ce théâtre d'opérations, du moins jusqu'à La ligne rouge à la fin des années 90, il est plus habituel dans les récits de soldats revenant du front. Le style noir et naturaliste est déjà classique dans la littérature américaine (cf Steinbeck).

Pour le pendant japonais de l'affaire, et parmi les rares textes traduits, je recommande Les feux, de Ooka Shohei. http://www.amazon.fr/feux-Sh%C3%B4hei-Ooka/dp/286260514X/ref=ntt_at_ep_dpt_2