Temps de combat avant une permission pour un engagé LVF.

Bonjour à tous,

J'écris un roman dont à un moment du récit le personnage principal se retrouve engagé à la L.V.F. entre Minsk et Smolensk en 1942/43. Pour la vraisemblance j'ai besoin de savoir au bout de combien de temps après son engagement un tel soldat pouvait prétendre à bénéficier d'une permission. Quelle était la règle commune en la matière au cours de ces deux années-là ?
Merci.
Salutations,

Bardamu18.

Bonjour Bardamu ,

D'une manière générale , on peut dire que l'armée allemande avec son impératif de victoire éclair , n'est pas très "permission"
ou plutôt , tant que les campagnes sont courtes et victorieuses ; Pologne , France , Balkans, les soldats sont engagés sur le front
jusqu'à la victoire finale , quitte à démobiliser ensuite.
Pas de problème tant que ça "blitze", mais quand en Russie comme en Afrique du Nord les choses vont s'étirer dans le temps et la distance, la question des permissions va se poser , d'autant plus problématique en Russie que le réseau ferré est déjà saturé
par l'approvisionnement du front en vivres et munitions.

Dans son "Journal d'un soldat allemand" Wilhelm Prühller , un nazi autrichien engagé dans la 9eme Pz décrit les diverses phases de
repos qui correspondent aux grands mouvements de la Wermacht :

- après la campagne de Pologne (durant la drôle de guerre en fait )
- après la campagne de France et avant les Balkans (1940-41)
- après le ralentissement de la contre offensive russe en Mars 41
Cette première permission à Paques 41 a été indispensable pour les divisons de 1ere ligne qui ont été usées par Barbarossa , par l'hiver Russe et par la contre offensive de l'armée rouge à l'hiver 41.Rééquipement des troupes et changements d'officiers sont effectués.
Les permissions sont plutôt longues car il faut " un certain temps " pour se rapatrier de Koursk à Vienne ! (sa perm a duré du 27 Mars au 03 Juin).

- l'autre moyen d'avoir une perm pour le soldat allemand , s'est d'être blessé (volontairement ou non) , notre bonhomme l'a été dès son retour au front , et en Aout il est de nouveau en Autriche à Vienne...En Decembre 42 il est de nouveau
sur l'ostfront pour son 2eme hiver.

- nouvelle blessure en Jan 43 et convalescence en Moravie , il retourne en Russie en MARS 43.En Avril il est proposé pour un cours d'élèves officiers .En Juin 3 semaines de perm , puis il passe sous lieutenant en Decembre 43.
En Fevrier 1944 il part de Cracowie pour Odessa , il est officier ,sur place il revend sa montre Omega 800 reichsmark.

- en Mai 44 sa division est retirée du front russe et envoyée en France (en passant par Vienne ou il peut voir sa femme et sa fille).En Juillet il est à Nimes et en Aout à Valence ou il est gravement blessé par des resistants.Il est hospitalisé à Dresde
jusqu'en Janvier 45 , il croit toujours qu'Hitler et les V2 vont gagner la guerre !!!

Mars 45 il est toujours au combat dans la région de Bamberg ou il a finalement le " coeur brisé" par la reddition allemande.

Je pensez qu'il s'agit là d'un parcours assez typique pour un homme appartenant à une unité telle que la 9eme Panzer (souvent à la pointe et donc plus souvent en convalescence qu'en permission à proprement parler... ),
et quand ces types arrivaient à survivre à 2 hivers russes , ils avaient toutes les chances de passer officiers et partit en stage.Ceci dit ce Prüller a du finir la guerre troué comme une passoire...

Salutations

petite correction , la première perm russe est à PAQUES 1942 et non 41 ...

idem pour la 1ere contre offensive russe qui a lieu à l'hiver 41-42 , vous aurez corrigé par vous même..

Merci Klostero pour toutes ces précisions bien utiles.

Bardamu.