Hans Rudel

Il y a comme qui dirait des erreurs sur cet important personnage de la SGM. Partout sur internet on dit qu'il faisait partie (fondateur meme...) d'une association consacree a l'aide aux criminels de guerre et aux nazis qui s'etaient refugies en Argentine. Pourtant, selon le livre "L'histoire vecue" de Pierre Clostermann, qui a eut l'occasion de frequenter regulierement Rudel, dit qu'il ne faisait partie que d'une seule association, qui versait des fonds aux pilotes de l'escadre Immelmann. Alors est-ce que le temoin a faux, ou est-ce que c'est internet qui est mal renseigne? Parce que j'admire beaucoup Rudel, et ca m'a fait de la peine de savoir qu'il cachait, et aidait des criminels de guerre. Cependant, les deux sources sont d'accord sur une chose: Rudel faisait de nombreux voyages en Argentine. Mais pour internet, la raison etait cette association, pour le Clostermann c'etait parce que Rudel y faisait des affaires. Alors, finalement, qui a raison, qui a tort?

Par le mot "affaires" il faut entendre marchand d'armes. Comme Klaus Barbie -qui faisait lui aussi de la vente d'armes en servant d'intermédiaire, ce qui nous a d'ailleurs servi pour des canons vendus aux Colombiens si ma mémoire est bonne-, il est devenu en Amérique du Sud très influent. Son association a aidé beaucoup de criminels de guerre, parmi lesquels des SS et des membres de la gestapo qui étaient recherchés en Europe. Il est également dit qu'il a participé à la protection de Mengele. Rudel était clairement nazi, à la différence de Mölders ou Galland pour ne citer qu'eux.

Bonjour Max, Coucou Ming

Il y avait déjà un fil de discussion sur Hans-Ullrich Rüdel : https://deuxiemeguerremondia.forumactif.com/t6339-les-2000-victoires-de-rudel-sur-stuka518-chars-sovietiques

Merci beaucoup. Ben c'es vraiment dommage que Rudel ait ete nazi. En parlant de Galland, qu'est-il devenu apres la guerre? Parce qu'en fait, je viens de m'acheter le livre "heros de l'air dans la Luftwaffe" qui reunit deux condenses des carnets de guerre de Rudel et de Galland, mais le livre ne dit pas ce qu'ils sont devenus apres la guerre. Je crois que Galland a survecu, comme Rudel, mais la suite?
Et aussi, est-ce que vous croyez que Pierre Clostermann ait ete au courant des tractations de Rudel en Argentine? Ou a-t-il ete abuse? Parce que dans "L'Histoire vecue" Clostermann decrit Rudel comme un bon ami, ils se sont rencontres grace a la publication des carnets de guerre de Rudel, car Clostermann a ecrit sa preface. Personnellement, Pierre Clostermann est mon hero (contrairement aux autres "jeunes" de mon age qui ont d'autres types de heros...), et ca me ferait aussi mal au coeur de savoir qu'il etait de meche avec Rudel. Bref, la c'est tout un mythe qui s'effondre pour moi, alors il faut que je sache!

Je ne pense pas que Rudel se soit vanté de ses activités illégalles après-guerre auprès des gens qui ne faisaient pas partie de son organisation.

Je pense que c'est élémentaire.

Galland a survécu à la guerre.
Il est devenu conseiller technique dans ue entreprise, après avoir travaillé pour l'armée de l'air argentines.

Il est mort en 1996.

Max, je ne pense pas que Clostermann ait été "de mèche" avec Rudel, comme tu le dis.
Mais il faut bien comprendre que nous parlons de gens réels avec leurs défaut et leurs qualités. Lorsque les hommes s'entretuent, il se produit des phénomènes psychologiques étranges, bien souvent, ils se sentent plus proches de ceux qu'ils tuent et par lesquels ils se font tuer que de ceux qui donnent les ordres.

Quand on tue un homme, en tant qu'homme civilisé, on franchit un pas psychologique qui vous met à part du restant de la société. On commet un crime pour lequel on serait condamné en temps ordinaire et pour lequel, en temps de guerre, on est loué et porté aux nues. Cela crée un isolement psychologique important.

Au risque d'enfoncer des portes ouvertes, la guerre c'est énormément de souffrance, et souvent les gens qui souffrent croient seulement pouvoir être compris par des gens qui ont vécu les mêmes, choses, fussent-ils des ennemis.

De plus, pour des soldats, la vie civile relève souvent de nombreuses petites compromissions, et dans un sens, ils n'ont pas tort. Ce qu'ils oublient, c'est que ces compromis sont la base de toute vie en société, et que sans ces un minimum de compromis, la vie en démocratie est impossible.

Est-ce que Clostermann savait ? Je n'en sait rien.

Clostermann était un gentleman qui croyait à la fraternité post conflit, moment ou les adversaires deviennent amis et fraternisent. Il l'a démontré en faisant des réunions avec Galland, Sakaï, Anderson et j'en passe. Dégagé de tout cela, il avait des racines sud-américaines et le fait que Rudel ait vécu au Chili et dans d'autres pays de ce continent n'est sûrement pas étranger à l'amitié qu'il portait à Rudel, en dehors du fait que Rudel était considéré comme ce qu'il était, à savoir un grand pilote d'assaut. Si Clostermann le savait -il a quand même eu beaucoup d'amitiés au sein des différents gouvernements après-guerre et a même été député-, il l'a volontairement ignoré pour ne pas rentrer dans un nœud d'affaires qui sentent.

Je pense plutôt qu'il le savait, parce qu'entre 1950 et 1970, tous les militaires et civils des industries d'armement qui travaillaient ou ont travaillé en Amérique du Sud, et par voie de conséquence ceux qui y vécurent, savaient que des anciens de la gestapo et des ss servaient de conseillers aux gouvernements totalitaires au pouvoir (Peron en Argentine pour ne citer que lui est un exemple de choix). A côté de cela, Galland y séjourna -de même que Dewoitine de chez nous- et ça n'a pas fait d'eux de dangereux criminels de guerre suspectés de, etc.

Il aurait cependant pu difficilement ignorer le soutien de Rudel à des partis politiques d'extrême droite durant les années 60 en Allemagne, parce que cela fit du bruit. A moins de ne l'avoir rencontré qu'au cours d'un dîner de gala ou chose du genre... Mais de mémoire, ce n'est pas l'impression qu'il donne au travers du chapitre qu'il lui consacre.

Je ne vais pas calomnier notre as des as. Le bénéfice du doute lui est acquis en conséquence.