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Le degré d'implication de la wehrmacht dans les crimes nazis

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Message  Charlemagne 8/12/2006, 16:51

alors, comme le titre l'indique, je pose la question:

Quel est le degré d'implication de la werhmacht et notament ses cadres dans les crimes de guerre et surtout les crimes contre l'humanité?
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Message  Invité 8/12/2006, 17:11

Le degré d'implication des "hautes spheres" de la Wehrmacht est deja lourd.


Jodl
Jodl a par ailleurs été accusé d'avoir donné ou paraphé de nombreux ordres criminels. A titre d'exemple, il a ordonnée l'évacuation en octobre 1944 de tous les habitants de la Norvège septentrionale et l'incendie de leurs maisons.

Il sera reproché à Jodl d'avoir utilisé sa position dans la hiérarchie militaire, son influence personnelle et ses contacts étroits avec le Führer pour favoriser l'accession au pouvoir des conspirateurs nazis et la consolidation de leur pouvoir en Allemagne, au sens du chef d'accusation n° 1. Jodl a par ailleurs participé à la planification militaire et à la préparation de la conspiration nazie visant à entreprendre des guerres d'agression au sens des chefs d'inculpation n° 1 et 2. Il a autorisé, dirigé et pris part à des actes constitutifs de crimes de guerre, selon le chef d'inculpation n° 3, et à des crimes contre l'humanité au sens du chef d'inculpation n° 4.

Keitel

Obéissant sans réticences aux ordres de Hitler, il couvre les atrocités commises au cours de la campagne de Russie (massacres des Juifs, exécutions des commissaires politiques de l'Armée Rouge...).

Il a en outre signé de nombreux décrets autorisant par exemple l'exécution des travailleurs en grève ou l'assassinat des partisans capturés.


Le petit plus

Ensuite, les troupes reçurent des ordres explicites d’agir brutalement contre les communistes, les partisans et les juifs, tandis que les crimes commis contre les civils et les prisonniers ne seraient punis qu’en cas de manquement à la discipline au combat. Les combattants avaient le droit de détruire tout ce qui les menaçait, même de façon très vague, et de piller tout ce qu’ils voulaient, sans considération pour la survie des habitants privés de nourriture et de toit en plein hiver. La Wehrmacht avait intégré les composantes de l’idéologie nazie : darwinisme social, nihilisme, expansionnisme, anticommunisme et racisme.

Sources: Trialwatch
et
http://www.clionautes.org/spip.php?article15 (lis le daaniel c'est interessant)

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Message  Invité 8/12/2006, 17:34

charlemagne47 a écrit:alors, comme le titre l'indique, je pose la question:

Quel est le degré d'implication de la werhmacht et notament ses cadres dans les crimes de guerre et surtout les crimes contre l'humanité?

Merci, Charlie.
Mais il est tard chez moi.
Je reviens demain et, a grand coups d'Omer Bartov et autres Delpla, vais tenter de vous demontrer que l'implication de la Whermacht, surtout la Heer, dans la mise en place de la politique "raciale" Nazie fut TOTALE, surtout sur le Front de l'Est.

Joseph a commence par le haut, merci, je vais descendre dans la hierarchie. Manstein, Rommel, Guderian, et les autres, tous complices a un titre ou un autre. Pas un pour rattrapper l'autre.

Bon, bonne nuit et a demain.

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Message  Invité 8/12/2006, 18:57

Quand a moi daniel je reviens dimanche soir et je me garde le soin de donner quelques exemples de crimes de guerre a l'echelons du soldats sur TOUT les thatres d'operations. (juste le temps de verifier un detail sur le DAK).

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Message  Dan*. 8/12/2006, 20:09

On peut discuter le fait que réquisitionner de la nourriture est un crime lorque l'on est enfermé dans un Kessel. La c'est plutôt question de survie je pense.

Et pour les pilleurs en général : la pour moi la culpabilité vient du haut pour ne pas avoir interdit ces actes.

Autant la culpabilité des Jodl, Keitel et autres est évidente,j'en suis moins sur pour Guderian. Je ne connais pas extrèmement précisément son cas, donc je demande si à un moment il a donné un ordre amenant à un crime de guerre/contre l'humanité, ou en ne pas en donner pour empecher une exaction dans la mesure de ses possibilités?

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Message  Phil642 8/12/2006, 20:20

Ne voulant pas faire justice moi-même, d'autre s'en sont assez bien occupé pour ça je pose ici l'avis du trubunal international de Nuremberg (premier du genre) et mon avis dans des posts suivants:

ÉTAT-MAJOR GÉNÉRAL ET HAUT COMMANDEMENT (Allemand)

L'Accusation a demandé également que soit considéré comme organisation criminelle l'État-Major général et le Haut Commandement des Forces années allemandes. Le Tribunal estime qu'une déclaration de criminalité ne doit pas être faite en ce qui concerne l'État-Major général et le Haut Commandement. Bien que le [293] nombre de personnes ici visées soit Plus élevé que du Cabinet du Reich, il est suffisamment restreint pour que des procès individuels de ces officiers constituent une procédure plus opportune qu'une déclaration générale de criminalité. Un motif plus important résulte du fait que, selon l'avis du Tribunal, l'État-Major général et le Haut Commandement ne constituent ni une «organisation», ni un «groupement» au sens de l'article 9 du Statut.

Un examen de la nature de ce prétendu groupement s'impose. D'après l'Acte d'accusation, et d'après les témoignages produits devant le Tribunal, ce groupe se compose d'environ cent trente officiers, vivants ou disparus, qui, à un moment quelconque de la période de février 1938 à mai 1945, depuis la réorganisation des Forces armées par Hitler, à -la défaite de l'Allemagne, ont occupé certains postes dans la hiérarchie militaire. Ces hommes étaient des officiers ayant des grades élevés dans les trois branches de l'Armée: OKH (Armée de terre); OKM (Marine); OKL (Aviation). A l'échelon supérieur, il y avait l'autorité suprême des Forces armées, l'OKW, Haut Commandement des Forces armées allemandes, dont Hitler était le chef suprême. Les officiers de l'OKW, y compris l'accusé Keitel, comme chef du Haut Commandement, constituaient, dans une certaine mesure, l'État-Major personnel de Hitler. Au sens le plus large, ils coordonnaient les trois branches de l'Armée et les dirigeaient. Leur fonction principale était l'élaboration des plans de guerre et la conduite des opérations.

Les divers officiers de ce prétendu groupement se trouvaient à un moment quelconque, dans l'une des autres catégories suivantes:

1. Commandants en chef de l'une des trois branches de l'Armée

2. Chefs d'État-Major général dans l'une des trois branches;

3. «Oberbefehlshaber» ou commandants en chef en campagne

de l'une des trois branches, ce qui comprenait naturellement la plus grande partie de ces officiers;

4. Officier de l'OKW; il y en avait trois: les accusés Keitel et Jodl, et le remplaçant de ce dernier, Warlimont.

Voilà ce qu'entend l'Acte d'accusation par l'expression «État-Major général et Haut Commandement».

L'Accusation s'est limitée à ces catégories. N'est pas accuse l'échelon suivant de la hiérarchie militaire, se composant des commandants de corps d'armée et des titulaires des grades équivalents de la Marine et de l'Aviation, ni l'échelon inférieur des commandants de division ou des titulaires des grades équivalents dans les autres branches de l'Armée. Sont exclus également les officiers d'État-Major des États-Majors suprêmes de l'OKW, OKH, OKM et OKL, et les spécialistes qu'on avait coutume d'appeler officiers d'État-Major général.

[294]

Par conséquent, les accusés sont les dirigeants militaires suprêmes du Reich. On n'a pas examiné sérieusement la question de savoir s'ils formaient une «organisation» au sens de l'article 9. On a plutôt prétendu qu'ils formaient un «groupement», terme général et plus large que celui d'organisation.

Le Tribunal n'est pas de cet avis. Il résulte des preuves produites que leurs plans à l'échelon de l'État-Major, les conférences continuelles entre les officiers d'État-Major et les commandants en campagne, leur méthode d'opérations en campagne et dans les quartiers généraux étaient à peu près comparables à ceux des forces terrestres, navales et aériennes des autres pays. L'effort général de l'OKW en vue de la coordination et de la direction, avait une contre-partie semblable, sinon identique dans le système d'organisation des forces armées alliées, tel que l'État-Major général combiné anglo-américain.

De l'avis du Tribunal, il n'est pas logique de conclure a l'existence d'une association ou d'un groupe de l'examen de cet aspect de leurs activités. D'après cette théorie, les commandants en chef des autres pays constituent exactement une telle association, alors qu'ils apparaissent en réalité comme un groupement de militaires, un certain nombre d'individus qui, à un moment donné, se trouvent occuper des postes militaires élevés.

Une grande partie des preuves et des discussions a porté sur la question de savoir si l'appartenance à ces organisations était volontaire ou non; dans le cas présent, le Tribunal estime que cela est tout à fait en dehors du sujet. Cette prétendue organisation criminelle possède une caractéristique déterminante, qui la distingue nettement des cinq autres organisations mises en accusation. Lorsqu'un individu entrait dans les SS, par exemple, son adhésion était volontaire ou non, mais il savait certainement qu'il adhérait à une organisation quelconque. Dans le cas de l'État-Major général et du Haut Commandement, il ne pouvait pas savoir qu'il entrait dans un groupement ou une association, puisque cette association n'a pas existé jusqu'à sa création par l'Acte d'accusation. Il savait seulement qu'il était parvenu à un certain rang élevé dans l'une des. trois armes, et ne pouvait se rendre compte qu'il devenait membre de quelque chose d'aussi tangible qu'un «groupement» dans le sens où l'on emploie couramment ce terme. Ses rapports avec les autres officiers de son arme, et ses relations avec ceux des deux autres armes étaient en général les mêmes que dans tous les pays du monde.

En conséquence, le Tribunal ne déclare pas organisation criminelle l'État-Major général et le Haut Commandement.

[295]

Bien que le tribunal estime que le terme de «groupement» figurant dans l'article 9 doit signifier quelque chose de plus que cette réunion d'officiers de l'Armée, il a entendu de très nombreux témoignages sur la participation de ces officiers à la préparation et à la conduite de la guerre d'agression, ainsi qu'à l'accomplissement, de crimes de guerre et de crimes contre l'Humanité. Pour beaucoup d'entre eux, ces témoignages sont nets et convaincants.

Ils sont largement responsables des malheurs et des souffrances de millions d'êtres humains. Ils ont discrédité l'honorable métier militaire. Privées de la conduite de ces centaines de chefs de l'Armée, les visées agressives de Hitler et des autres nazis seraient restées théoriques et stériles. Bien qu'ils n'aient pas constitué un groupement aux termes du Statut, ils ont sûrement formé, une caste militaire impitoyable. Le militarisme allemand contemporain a trouvé, avec son allié récent, le national-socialisme, un bref épanouissement, comparable ou supérieur à celui des générations précédentes.

Le monde doit savoir que beaucoup de ces hommes ont tourné en dérision le serment du soldat. Ils devaient obéir, disent-ils maintenant lorsque cela convient à leur défense; ils ont désobéi, disent-ils maintenant, lorsqu'il s'avère qu'ils étaient au courant des crimes brutaux de Hitler. La vérité est qu'ils ont pris une part active à ces crimes ou. qu'ils ont gardé le silence, assistant à la perpétration de crimes commis dans les proportions les plus vastes et les plus effroyables que le monde ait jamais eu le malheur de connaître. Ceci doit être dit.

Là où les faits justifient cette procédure, ces hommes devraient être individuellement poursuivis, afin que ceux d'entre eux qui sont coupables de ces crimes n'échappent pas au châtiment.
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Message  Invité 9/12/2006, 08:23

Bonjour,
Les officiers de la Wehrmacht étaient-ils tous coupables ou tous criminels ou tous complices ?

- Keitel : A Nuremberg, il avoue avoir été au courant du traitement inflige aux prisonniers de guerre et des exactions commises contre des civils auxquelles la Wehrmacht a participe. Sa défense tente de relativiser sa position. Il a connu les ordres criminels mais ne les aurait pas donnes. Les procureurs démontrent le contraire.

- Jodl : Dans son commentaire écrit sur l’acte d’accusation, il parle, entre autres, d’un «mélange d’accusations justifiées et de propagande politique ». Et ces «accusations justifiées » devinrent des preuves contre lui pendant le procès.

- Erich von Manstein : (Je cite la François Delpla qui regrette que certains généraux de la Heer ne se soient pas retrouves à Nuremberg)
... Erich von Manstein, froid exécutant des besognes antisémites déléguées par les SS a l’armée pendant cette dernière campagne [Est] : Sa comparution aurait présente l'avantage politique subsidiaire qu’il s'agissait d'un stratège réputé […] et que sa présence parmi les criminels, suivie d’une lourde condamnation, aurait donner à réfléchir aux écoliers de toutes nationalités qui, aujourd’hui encore et peut-être plus que jamais, admirent ses campagnes sans soupçonner ses forfaits.

- Les autres généraux :
Heinrich Himmler a conduit une série de conférences destinées aux cadres du Reich :
- 6 octobre 1943, a Posen, Reichsleiters et Gauleiters.
- 16 décembre 1943 a Weimar, les Amiraux.
- 5 mai 1944 a Sonthofen, des généraux
Puis encore le 24 mai et le 21 juin 1944, d'autres officiers supérieurs.
Extrait de son discours :
Je désire vous parler maintenant, dans le cadre de ce cercle des plus restreints, d'une question que vous avez acceptée depuis longtemps comme allant de soi mais qui est devenue pour moi le plus lourd de ma vie : La question des Juifs (...)

Nous sommes, voyez-vous, confrontes à la question : "Que faites-vous des femmes et des enfants ? " Et j'ai décidé, ici aussi, d'adopter une solution sans équivoques. Car je ne trouvais pas justifie d’anéantir, c'est à dire de tuer ou de faire tuer, les hommes tout en laissant grandir les enfants et les petits-enfants.
- Les autres officiers, je cite le 4eme de couverture du livre de Bartov :
Confrontée à des conditions de guerre épouvantables, l’armée allemande a connu la déroute des la fin 1941. Elle a alors été contrainte d’enrôler sans cesse de nouvelles recrues ; elle est devenue une armée de masse. La nation entière fut mobilisée. Au moins un membre de chaque famille connut le front de l'Est.

Une nouvelle image de l’héroïsme s'imposa, dans laquelle la puissance matérielle était remplacée par une conception brutale, fanatique du combat. Les pires actes de barbarie furent autorises par les pouvoir militaire, et les officiers et les troupes se rallièrent à la vision nazie de la guerre, faisant de l'Allemagne le rempart contre le bolchevisme. La Wehrmacht, armée de conscrits, devint alors l’armée d'Hitler. L’idéologie avait conquis la nation.
Dans son livre, Bartov démontre clairement que la sévère discipline de l’armée (15 000 fusilles pour lâcheté, désertion, refus de combattre) avait pour contre poids l’absence totale de répression pour les exactions, viols, meurtre de civils, pillages, etc.… qui, au contraire, étaient devenus la norme a tous les échelons hiérarchiques.

L’exposition itinérante «Guerre d’anéantissement. Les crimes de la Wehrmacht 1941-1944 » dans les années 1990 en Allemagne a fait hurler les associations d'anciens combattants, mais… continua sa route avec la bénédiction de la Faculté !

Donc, la Wehrmacht (Surtout la Heer) fut dans son ensemble coupable :
- De crimes de guerre, pour en avoir perpétré à tous les niveaux hiérarchiques et sur tous les fronts.
- De crimes contre l’humanité soit pour en avoir perpétré (Rafles de Juifs, coup de mains aux Einzatzgruppen, etc.), soit pour en avoir été complice car ils savaient mais n’ont rien fait.

Dans ces conditions, chercher un officier supérieur de la Heer qui n’ait rien sur la conscience, c’est chercher une aiguille dans une botte de foin.

Le foisonnement de Mémoires «gruyère » (Avec des trous) d’anciens généraux de la Heer qui furent publiées après la guerre, en pleine guerre froide, donc au moment ou le risque d’avoir encore besoin d’eux en cas de coup dur sur le rideau de fer était réel, n’a pas aide à la reconnaissance de ces faits.

Mais il est grand temps, aujourd’hui, de l’admettre. L’une des forces de l’Hitlérisme est exposée ici : Sa prodigieuse capacité a compromettre les exécutants.

Sources :
Omer Bartov, «l’Armée d'Hitler », Hachette Littératures, 1999
François Delpla, «Nuremberg devant l'histoire », L’Archipel, 2006
François Delpla, «Hitler », Grasset, 1999
Heinrich Himmler, «Discours secrets », Gallimard, 1978

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Message  Charlemagne 9/12/2006, 15:51

je n'ai pas le temps de répondre en détailles ce soir mais je veux juste poser une question à Daniel:

De crimes contre l’humanité soit pour en avoir perpétré (Rafles de Juifs, coup de mains aux Einzatzgruppen, etc.), soit pour en avoir été complice car ils savaient mais n’ont rien fait.

D'après toi Danielouninounet, qu'auraient ils put faire?
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Message  Invité 9/12/2006, 16:23


Demissionner.
Se barrer.
Tuer Hitler.
S'exiler.
Degueuler.
Nous l'avouer dans leurs memoires gruyeres, au moins.

Bref, se comporter en hommes avec du poil aux pattes et avoir le courage d'admettre la verite.... meme trop tard.

Tu me suis, Charlilouninounet ?
Ou c'est trop complique pour toi ?

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Message  Loïc 9/12/2006, 20:26

Bonjour à tous,
il y'a un livre récent L'Occupation Allemande en France 1940-1944- Ahlrich Meyer (2002) où cet Historien Allemand détruit le mythe (qui persiste) d'une Occupation "korrecte" de la Wehrmacht en France tandis que les crimes de guerre auraient été surtout le fait de SS ou d'autres éléments particuliers en Europe Orientale...
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Message  Laurent "Pink panth 9/12/2006, 20:34

Merci pour cet info, Loic

Une critique : http://www.parutions.com/pages/1-4-7-3387.html
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Message  Dan*. 9/12/2006, 20:37

Et à quoi aurait ce servi de démissioner? A enlever des hauts gradés brillants à l'Allemagne, en lui compromettant encore plus ses chances de vicotires. Mais cela n'aurait en aucun cas empêché Hitler de continuer ses massacres.

Et tuer Hitler, un grand nombre l'ont tenté.
Et n'oublie pas que le peuple allemand est un peuple très discipliné par nature, comme le disait Manstein "Les maréchaux prussiens ne se révoltent pas".
Mais n'oublions pas le fait que les alliés avaient clairement indiqué depuis longtemps qu'il n'accepteraient qu'une reddition sans conditons de l'Allemagne, n'encourageant ainsi pas vraiment les généraux à se rebeller.
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Message  Invité 10/12/2006, 07:50

Bonjour,
Pour repondre a Dan, j'ai ecrit un peu plus haut :

Nous l'avouer dans leurs memoires gruyeres, au moins.
Bref, se comporter en hommes avec du poil aux pattes et avoir le courage d'admettre la verite... meme trop tard.

Il est tres difficile de reprocher a des hommes enfermes dans une machine a tuer et a compromettre aux rouages tres bien organises de n'avoir rien fait ou presque. Ils sont tombes, comme les autres, dans les pieges de la ruse nazie et je n'ai pas la moindre idee de ce que j'aurais fait a leur place.

Mais qu'ils se soient tous ou presque auto-blanchis apres la guerre, faisant porter le poids des crimes aux absents et a certaines unites SS et W-SS est, a mon sens, une lachete de leur part.

Leurs aveux etaient pourtant possibles sans risques des 1955. Cela aurait presente l'avantage, entre autres, d'eviter d'avoir a polemiquer sur le sujet plus de 60 ans apres...

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Message  Phil642 12/12/2006, 20:31

Je reviens sur le témoignage de Madame VAILLANT-COUTURIER lors du procès de Nuremberg:

Monsieur DUBOST : - Quels étaient les gardiens de ces camps ?

Madame VAILLANT-COUTURIER : - Au début, c'étaient seulement des SS. A partir du printemps 1944, les jeunes SS, dans beaucoup de compagnies, ont été remplacés par des vieux de la Wehrmacht; à Auschwitz et également à Ravensbrück, nous avons été gardées par des soldats de la Wehrmacht, à partir de 1944.

Monsieur DUBOST : - Vous portez témoignage, par conséquent, que sur
l'ordre du Grand Etat-Major (O.K.W) allemand, l'Armée allemande a été mêlée aux atrocités que vous nous avez décrites ?

Madame VAILLANT-COUTURIER : - Evidemment, puisque nous étions gardées également par la Wehrmacht, cela ne pouvait pas être sans ordres.

Monsieur DUBOST : - Votre témoignage est formel, et il atteint à la fois les SS et l'Armée ?

Madame VAILLANT-COUTURIER : - Absolument.

-----------------------------------------------------------------------------

Aide apportée par la Wehrmacht aux einzatsgruppen:

Les Einsatzgruppen n'ont pas agi seuls. Ils furent aidés. Les Einsatzgruppen pouvaient demander de l'aide à la Wehrmacht: http://www.phdn.org/histgen/einsatzintro.html#parIX

Les ouvrages d’Hannes Heer, et des collaborateurs de l’exposition sur les crimes de la Wehrmacht, même s’ils prennent très utilement en compte la Partisanenbekämpfung, n’en déterminent pas la spécificité, et se cantonnent eux aussi le plus souvent à étudier les caractéristiques fonctionnelles de la lutte de la Wehrmacht et de la SS contre les partisans.

Dès avril 1941, la Wehrmacht édicta en effet une série d’instructions préparatoires. D’emblée, les protagonistes de Barbarossa y concevaient l’invasion de l’URSS comme une guerre idéologique totale, un gigantesque combat racial. Ces grandes directives, distribuées aux soldats de Barbarossa, insistaient toutes sur cet aspect vital du combat, ainsi que sur sa dimension idéologique, et il était demandé aux soldats de se comporter en conséquence :

«La guerre contre la Russie est une partie essentielle dans le combat pour l’existence (Daseinskampf) du peuple allemand […], la défense (Abwehr) contre le bolchevisme judaïque […] chaque situation de combat doit être menée avec une volonté de fer jusqu’à l’anéantissement total et sans pitié de l’ennemi. Il n’y a en particulier pas de merci pour les tenants du système actuel russo-bolchevique. »[27]

La masse de ces directives montre que l’on est en présence d’une véritable campagne de préparation psychologique des soldats à la violence totale. Les avertissements concernant les attaques dans le dos de soldats russes faisant mine de se rendre, les groupes de partisans, les tentatives de sabotage, d’empoisonnement ou d’utilisation des gaz instillèrent la peur dans le système de représentations des soldats, et contribuèrent à l’émergence de comportements d’une extraordinaire violence dès le premier jour du conflit[28]. Furent considérés comme francs-tireurs tous les soldats de l’Armée rouge dépassés par l’avance de la Wehrmacht qui, en conséquence, ne fit plus de prisonniers en petits groupes : les grandes masses de prisonniers de guerre soviétiques tombèrent entre les mains allemandes à l’occasion de grandes batailles d’encerclement ; lorsqu’il s’agissait de petits groupes (jusqu’à 20 ou 30 hommes), la Wehrmacht les considérait comme des partisans et les fusillait[29]. La thématique du franc-tireur servit aussi de légitimation de certaines fusillades de civils juifs. Pourtant, l’image «classique » du franc-tireur connut en URSS une mutation déterminante.

http://www.ihtp.cnrs.fr/equipe/hist_cult_nazie_ingrao.html

Von Runsted donne des instructions:

The investigation of and struggle against tendencies and elements hostile to the Reich (Communists, Jews, etc.), insofar as they are not a part of a hostile military force is, in the occupied areas, exclusively the task of the Sonderkommando (Special Unit) of the Security Police and the SD, which will take the necessary measures on their own responsibility and carry them out.

Individual actions by members of the Wehrmacht or participation by members of the Wehrmacht in excesses by the Ukrainian population against the Jews is forbidden; they are also forbidden to watch or take photographs of measures taken by the Sonderkommando.

This prohibition is to be made known to the members of all units. [Commanders] in charge of discipline at all levels are responsible for the implementation of this prohibition. In the event of breaches it is to be investigated in every case whether the commander failed to carry out his duty of supervision, and when necessary he is to be severely punished.

signed von Rundstedt

Il savait bien ce qu'il se passait! A fortiori ses hommes aussi!

http://www.jewishvirtuallibrary.org/jsource/Holocaust/wehrein.html

--------------------------------------------------------------------------------

Les soldats doivent bien connaître la nécéssité de la punition dure mais juste à infliger aux Juifs ...

Nous devons faire face aux rebelions et de tout temps celles-ci ont été inspirées par les Juifs...

Le commandemant en chef de la VIe Armée, Von Reichenau.

Octobre 1941

http://www.einsatzgruppenarchives.com/documents/wehrmacht.html

---------------------------------------------------------------------------------

JODL, Alfred

Il est ainsi associé à l’élaboration des directives de l’OKW comme celle du 3 mars 1941 livrant les territoires occupés de l’URSS aux Einsatzgruppen, ou celle du 18 octobre 1942 relative à l’exécution des commandos ennemis capturés.

http://www.crrl.com.fr/archives/concours/biographie/jodl.htm

-------------------------------------------------------------------------------------

Beevor parvient pourtant à y apporter un éclairage pertinent en reliant la monstrueuse conflagration que fut cette bataille à la politique génocidaire du IIIe Reich à l'Est. En s'appuyant sur les archives de la 6e Armée, il réfute l'ignorance des tueries que soutinrent la plupart des officiers de la Wehrmacht - et des historiens amateurs et professionnels - après la guerre. Il souligne que très peu protestèrent en sachant ce que commettaient juste sur l'arrière du front les Einsatzgruppen, pire, il est en mesure d'affirmer que certains officiers apportèrent leur soutien à ces massacres.

http://www.livresdeguerre.net/forum/sujet.php?sujet=320

------------------------------------------------------------------------------------

Exposition "Crimes de la Werhmacht" de l'Institu de Recherches Sociales de Hambourg.

Un superbe travail de recherches et de doumentations, à télécharger:

http://www.verbrechen-der-wehrmacht.de/pdf/vdw_fr.pdf
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Message  Joachim 15/12/2006, 01:54

J'ai trouvé ceci :

« Comme vous le savez, pendant le IIIe Reich, il était strictement interdit de parler ouvertement de l'extermination des juifs [...]. Pourtant, à ma grande surprise, je suis tombé sur un document dans lequel il est ouvertement question du transport des juifs français à Auschwitz, ainsi que du but de cette déportation. Dans ce document, il est dit que « le lieutenant-général de la Wehrmacht K..., stationné à Paris, se montre fort coopératif et se déclare d'accord avec l'extermination à 100 % des juifs. » Ainsi, le fait d'avoir porté l'uniforme de l'armée régulière allemande ne signifie pas que l'on n'ait pas participé à l'action qui avait pour but le gazage des juifs... »


http://www.anti-rev.org/textes/Szombati88a/
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Message  Invité 15/12/2006, 08:29

La vache, Phil, Joachim, vous leur avez taille un manteau pour l'hiver....
mort de rir gri
Merci du coup de main...

Quelques mots, non pas pour leur procurer des excuses, mais des raisons :

La prise en main du Reich et des Allemands par les nazis est souvent expliquee uniquement par la violence et la terreur. Cette erreur est due a la guerre froide. Les Allemands etaient en "1ere ligne", il fallait rapidement dedouaner un maximum de gens, surtout les anciens de la Wehrmacht qui pouvaient etre appelle a reprendre du service en cas de coup dur et avaient un avantage sur tous les membres de l'OTAN : l'experience de la guerre contre l'Armee Rouge.

Hors, cette explication unique est fausse. La seduction, la persuasion, la conviction fut un element extremement important de cette prise en main.

La propagande nazie reussit, entre autre, le tour de force de convaincre la quasi totalite des soldats du front de l'Est que, au lieu de se considerer comme les agresseurs qu'ils etaient, comme des "defenseurs de l'Occident", rempart de la civilisation contre l'envahissement des "hordes judeo-bolcheviques".

Je pourrais vous citer des extraits de lettres que des sous-officiers de la Wehrmacht envoyaient a leurs familles qui montrent bien qu'ils y croyaient, qu'ils etaient au courant (Voire participants) a des massacres de civils (Juifs et Slaves) et les approuvaient. Mais cela serait fastidieux. Pour ceux qui ne me croient pas sur parole, et c'est leur droit, voir le livre d'Omer Bartov que je cite plus haut.

Il n'existe pas, a ma connaissance, d'autre dictature ayant reussit a un si haut niveau a convaincre son peuple. Il y avait de nombreux dissidents et opposants a Staline, mais ils etaient silencieux. A la chute de Saddam, de nombreux Irakiens ont exploses bruyamment de joie dans les rues. Mussolini a ete executes par des Italiens et la resistance italienne etait active. En Allemagne, rien de tout cela.

Je ne cherches pas a baver sur les soldats allemands, mais a vous montrer l'extreme specificite du nazisme, qui ne peut etre compare a rien.

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Message  Baugnez44 10/1/2007, 17:38

Je ne peux pas m’empêcher d’ajouter ma réflexion personnelle à ce post en partant d’un exemple particulier bien connu, celui d’Erwin Rommel.

Rommel est considéré comme un personnage emblématique de la Wehrmacht:
officier charismatique, stratège hors pair qui est obligé de se suicider sur l’ordre de Hitler en raison de son implication dans le complot du 20 juillet 1944.

Si je ne conteste pas les (indéniables) qualités militaires de l’intéressé, la façon dont il est habituellement présenté me met toujours mal à l’aise. En effet, j’ai souvent l’impression que le fait qu’il ait participé (et encore, d’assez loin me semble-t-il) à la conjuration est présenté comme un fait qui démontre la bonne foi de la « pauvre Wehrmacht » abusée par Hitler.

Or, jusqu’aux premières défaites sérieuses encourues sur le terrain, ni Rommel ni la Wehrmacht n’ont contesté la politique de Hitler. Les seuls points de différent portaient uniquement sur des questions stratégiques ou tactiques, jamais – je répète, jamais – sur le fond de la politique d’Hitler. Aucun de ses aspects n’a, à ma connaissance, jamais été mis en cause par la Wehrmacht.

Rommel a réellement commencé à douter d’Hitler quand ce dernier lui a imposé, notamment en Afrique du Nord, des décisions tactiquement désastreuses. L’opposition ne s’est toutefois manifestée qu’au plan tactique ou stratégique, pas au plan politique.

Quant au complot du 20 juillet, il est né au moment où il apparaissait que Hitler menait l’Allemagne à la catastrophe. Mais encore une fois, il semble que sa motivation essentielle n’était pas une opposition au système mis en place par AH, mais les conséquences qu’allait entraîner pour l’Allemagne une défaite devenue inéluctable. Quant à Rommel lui-même, son degré d’implication de Rommel dans le complot est une question à laquelle il n’existe toujours pas de réponse finale et définitive.

En fait, tous ces officiers supérieurs de la Wehrmacht m’apparaissent un peu comme des enfants qui font la fête parce que quelqu’un, en l’occurrence Adolf Hitler, leur a offert de beaux jouets tous neufs et l’occasion de s’en servir sans limites. Ce n’est que lorsqu’ils voient où ce jeu les mène que soudain certains réagissent. Un peu tard, a mon avis.

Cela dit, il y eu dès le départ dans la Wehrmacht des gens opposés à Hitler. Ils furent toutefois écartés ou prirent leurs distances de sorte qu’ils ne jouèrent aucun rôle significatif durant le conflit.
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Message  Phil642 10/1/2007, 18:38

Bien sûr!

Et d'ailleurs l'attendu du TMI de Nuremberg dont je reproduit ci-dessous l'extrait en dit long:

ÉTAT-MAJOR GÉNÉRAL ET HAUT COMMANDEMENT.

L'Accusation a demandé également que soit considéré comme organisation criminelle l'État-Major général et le Haut Commandement des Forces années allemandes. Le Tribunal estime qu'une déclaration de criminalité ne doit pas être faite en ce qui concerne l'État-Major général et le Haut Commandement. Bien que le [293] nombre de personnes ici visées soit Plus élevé que du Cabinet du Reich, il est suffisamment restreint pour que des procès individuels de ces officiers constituent une procédure plus opportune qu'une déclaration générale de criminalité. Un motif plus important résulte du fait que, selon l'avis du Tribunal, l'État-Major général et le Haut Commandement ne constituent ni une «organisation», ni un «groupement» au sens de l'article 9 du Statut.

Un examen de la nature de ce prétendu groupement s'impose. D'après l'Acte d'accusation, et d'après les témoignages produits devant le Tribunal, ce groupe se compose d'environ cent trente officiers, vivants ou disparus, qui, à un moment quelconque de la période de février 1938 à mai 1945, depuis la réorganisation des Forces armées par Hitler, à -la défaite de l'Allemagne, ont occupé certains postes dans la hiérarchie militaire. Ces hommes étaient des officiers ayant des grades élevés dans les trois branches de l'Armée: OKH (Armée de terre); OKM (Marine); OKL (Aviation). A l'échelon supérieur, il y avait l'autorité suprême des Forces armées, l'OKW, Haut Commandement des Forces armées allemandes, dont Hitler était le chef suprême. Les officiers de l'OKW, y compris l'accusé Keitel, comme chef du Haut Commandement, constituaient, dans une certaine mesure, l'État-Major personnel de Hitler. Au sens le plus large, ils coordonnaient les trois branches de l'Armée et les dirigeaient. Leur fonction principale était l'élaboration des plans de guerre et la conduite des opérations.

Les divers officiers de ce prétendu groupement se trouvaient à un moment quelconque, dans l'une des autres catégories suivantes:

1. Commandants en chef de l'une des trois branches de l'Armée

2. Chefs d'État-Major général dans l'une des trois branches;

3. «Oberbefehlshaber» ou commandants en chef en campagne

de l'une des trois branches, ce qui comprenait naturellement la plus grande partie de ces officiers;

4. Officier de l'OKW; il y en avait trois: les accusés Keitel et Jodl, et le remplaçant de ce dernier, Warlimont.

Voilà ce qu'entend l'Acte d'accusation par l'expression «État-Major général et Haut Commandement».

L'Accusation s'est limitée à ces catégories. N'est pas accuse l'échelon suivant de la hiérarchie militaire, se composant des commandants de corps d'armée et des titulaires des grades équivalents de la Marine et de l'Aviation, ni l'échelon inférieur des commandants de division ou des titulaires des grades équivalents dans les autres branches de l'Armée. Sont exclus également les officiers d'État-Major des États-Majors suprêmes de l'OKW, OKH, OKM et OKL, et les spécialistes qu'on avait coutume d'appeler officiers d'État-Major général.

[294]

Par conséquent, les accusés sont les dirigeants militaires suprêmes du Reich. On n'a pas examiné sérieusement la question de savoir s'ils formaient une «organisation» au sens de l'article 9. On a plutôt prétendu qu'ils formaient un «groupement», terme général et plus large que celui d'organisation.

Le Tribunal n'est pas de cet avis. Il résulte des preuves produites que leurs plans à l'échelon de l'État-Major, les conférences continuelles entre les officiers d'État-Major et les commandants en campagne, leur méthode d'opérations en campagne et dans les quartiers généraux étaient à peu près comparables à ceux des forces terrestres, navales et aériennes des autres pays. L'effort général de l'OKW en vue de la coordination et de la direction, avait une contre-partie semblable, sinon identique dans le système d'organisation des forces armées alliées, tel que l'État-Major général combiné anglo-américain.

De l'avis du Tribunal, il n'est pas logique de conclure a l'existence d'une association ou d'un groupe de l'examen de cet aspect de leurs activités. D'après cette théorie, les commandants en chef des autres pays constituent exactement une telle association, alors qu'ils apparaissent en réalité comme un groupement de militaires, un certain nombre d'individus qui, à un moment donné, se trouvent occuper des postes militaires élevés.

Une grande partie des preuves et des discussions a porté sur la question de savoir si l'appartenance à ces organisations était volontaire ou non; dans le cas présent, le Tribunal estime que cela est tout à fait en dehors du sujet. Cette prétendue organisation criminelle possède une caractéristique déterminante, qui la distingue nettement des cinq autres organisations mises en accusation. Lorsqu'un individu entrait dans les SS, par exemple, son adhésion était volontaire ou non, mais il savait certainement qu'il adhérait à une organisation quelconque. Dans le cas de l'État-Major général et du Haut Commandement, il ne pouvait pas savoir qu'il entrait dans un groupement ou une association, puisque cette association n'a pas existé jusqu'à sa création par l'Acte d'accusation. Il savait seulement qu'il était parvenu à un certain rang élevé dans l'une des. trois armes, et ne pouvait se rendre compte qu'il devenait membre de quelque chose d'aussi tangible qu'un «groupement» dans le sens où l'on emploie couramment ce terme. Ses rapports avec les autres officiers de son arme, et ses relations avec ceux des deux autres armes étaient en général les mêmes que dans tous les pays du monde.

En conséquence, le Tribunal ne déclare pas organisation criminelle l'État-Major général et le Haut Commandement.

[295]

Bien que le tribunal estime que le terme de «groupement» figurant dans l'article 9 doit signifier quelque chose de plus que cette réunion d'officiers de l'Armée, il a entendu de très nombreux témoignages sur la participation de ces officiers à la préparation et à la conduite de la guerre d'agression, ainsi qu'à l'accomplissement, de crimes de guerre et de crimes contre l'Humanité. Pour beaucoup d'entre eux, ces témoignages sont nets et convaincants.

Ils sont largement responsables des malheurs et des souffrances de millions d'êtres humains. Ils ont discrédité l'honorable métier militaire. Privées de la conduite de ces centaines de chefs de l'Armée, les visées agressives de Hitler et des autres nazis seraient restées théoriques et stériles. Bien qu'ils n'aient pas constitué un groupement aux termes du Statut, ils ont sûrement formé, une caste militaire impitoyable. Le militarisme allemand contemporain a trouvé, avec son allié récent, le national-socialisme, un bref épanouissement, comparable ou supérieur à celui des générations précédentes.

Le monde doit savoir que beaucoup de ces hommes ont tourné en dérision le serment du soldat. Ils devaient obéir, disent-ils maintenant lorsque cela convient à leur défense; ils ont désobéi, disent-ils maintenant, lorsqu'il s'avère qu'ils étaient au courant des crimes brutaux de Hitler. La vérité est qu'ils ont pris une part active à ces crimes ou. qu'ils ont gardé le silence, assistant à la perpétration de crimes commis dans les proportions les plus vastes et les plus effroyables que le monde ait jamais eu le malheur de connaître. Ceci doit être dit.

Là où les faits justifient cette procédure, ces hommes devraient être individuellement poursuivis, afin que ceux d'entre eux qui sont coupables de ces crimes n'échappent pas au châtiment.
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Message  mcouioui 10/1/2007, 18:42

La WH est on ne peut plus complice collectivement, ça ne fait aucun doute, elle est coupable d'avoir laisser faire et c'est d'ailleurs le régime nazi qui lui a donné sa "grandeur"...
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Message  Invité 12/1/2007, 12:40

Baugnez44 a écrit:Je ne peux pas m’empêcher d’ajouter ma réflexion personnelle à ce post en partant d’un exemple particulier bien connu, celui d’Erwin Rommel.
Baugnez, je regrette amerement que tu sois un homme, et qui plus est au joues piquantes qui vont avec la cinquantaine, car j'ai envie de te faire la bise.
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Message  Invité 12/1/2007, 12:53

Je pense que Rommel n'aurai pas echappé a la prison...

http://www.audiard.net/cave/reclusion.au

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Message  Baugnez44 12/1/2007, 13:49

Daniel Laurent a écrit:
Baugnez44 a écrit:Je ne peux pas m’empêcher d’ajouter ma réflexion personnelle à ce post en partant d’un exemple particulier bien connu, celui d’Erwin Rommel.
Baugnez, je regrette amerement que tu sois un homme, et qui plus est au joues piquantes qui vont avec la cinquantaine, car j'ai envie de te faire la bise.
beret

Pas si piquantes que ça. Elles sont ornées depuis trente ans d'un joli collier de barbe soyeuse... mort de rir gri
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Message  Baugnez44 12/1/2007, 14:10

joseph porta a écrit:Je pense que Rommel n'aurai pas echappé a la prison...

http://www.audiard.net/cave/reclusion.au

Ca, je n'oserai pas le jurer. Quand on voit que von Rundstedt et Guderian ont échappé à toute poursuite judiciaire, nonobstant le fait qu'ils ont, notamment, fait partie avec Keitel du tribunal militaire d'honneur chargé de décider quels officiers seraient déférés au tribunal du peuple suite à l'attentat du 20 juillet 1944, je me pose des questions.

Certes, la plupart des militaires allemands de haut grade ont été internés en tant que prisonniers de guerre après la cessation des hostilités ou après leur capture, mais combien ont fait l'objet de poursuites pénales?

En outre, il semble que Rommel était tenu en haute estime dans le camp allié. Je ne suis dès lors pas certain du tout qu'il aurait été poursuivi après la guerre.

Je note cette très belle citation attribuée à son fils, qui fut maire de Stuttgard: Toutes les vertus secondaires comme le courage, la discipline, la fidélité, l'endurance n'ont un effet positif qu'aussi longtemps qu'elles servent une cause positive. Si une cause positive devient négative, les vertus secondaires deviennent problématiques. Pendant le règne d'Hitler, les soldats allemands ont dû en faire l'amère expérience.

Trouvée dans Wikipedia, à la page Erwin Rommel (http://fr.wikipedia.org/wiki/Erwin_Rommel)
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Message  Dan*. 12/1/2007, 19:20

Rommel était respecté chez les alliés, ça c'est assez clair.

A mon avis pour les hauts gradés allemands, il faut distinguer ceux qui se sont complètement soumis à Hitler et ceux qui essayaient de faire leur travail.
Dans ce sens, Keitel est un des pires éléments. Jodl aussi, mais pas autant que Keitel. Ces homme sont le symbole de la soumission e la Wehrmacht à Hitler.
Guderian se situe du côté des non-nazis. Militaire doué il s'est opposé de très nombreuses fois à Hitler, qu'il n'aiamit clairement pas, mais qu'il servait par respect de discipline.
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Message  Baugnez44 12/1/2007, 19:37

Dans ce cadre, le respect de la discipline est une notion qui m'a toujours mis très mal à l'aise.

Guderian était un grand soldat, mais il a néanmoins mis ses (grandes) capacités au service d'une cause qui ne le méritait, même si c'est par discipline.

Et il a fait partie avec Keitel, du tribunal d'honneur de l'armée qui a mené l'épuration après l'attentat du 20 juillet. Cela dit, je doit reconnaître à sa décharge que s'il ne l'avait pas fait, il se serait vraisemblablement retrouvé lui-même sur la liste noire.

Ce que je n'arriverai jamais à comprendre, c'est comment tous ces généraux, qui avaient tout de même une formation et des capacités intellectuelles non négligeables ont pu se laisser berner à ce point.

Se sont-ils réellement laissés berner, du reste? Comme je l'ai dit précédemment, ils me font penser à ces enfants à qui quelqu'un offre de beau joujoux tout neufs.

Cela dit, après coup, c'est toujours facile de porter un jugement. Je pense que prendre une décision quand on est confronté à la situation est moins évident. Surtout quand on vit dans un pays sans véritable tradition démocratique, comme l'était l'Allemagne des années 30.
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