Amicale du groupe Bayard

Fils de Résistant, Dany Charpy a succédé à André Guttin à la tête de l’Amicale du groupe Bayard

Les anciens Résistants ne sont plus nombreux au sein de l’Amicale du groupe jovinien Bayard. Leurs enfants prennent la relève.
«Je suis une Allemande de Brême. Je vous en prie, pardon… » Le livre d'or du musée de la Résistance de Joigny recueille des phrases poignantes. Certaines ont été rédigées récemment, par des visiteurs de tous âges. « La nouvelle génération s'intéresse à l'action des Résistants », constate Dany Charpy. Il est le fils de Martial, engagé dans la Résistance dès 1941 « aux côtés du commandant Herbin. »

Le commandant Paul Herbin a fondé le groupe jovinien Bayard, qui était une organisation de Résistance liée à Libération-Nord et au réseau Jean-Marie Buckmaster. Après le décès d'André Guttin, qui durant de longues années présida l'Amicale du groupe - créée dans la foulée de la guerre 1939-1945 - Dany Charpy a pris la relève. André Guttin et son père ont combattu ensemble. « Mon père partait du principe que le passé, c'est le passé. Il ne se livrait pas beaucoup. Je pense que c'est un tort. »

« Le combat d'hommes
et de femmes »
Dany Charpy a fait le choix de s'investir pour « relayer le maximum de témoignages, pour que personne n'oublie le combat d'hommes et de femmes contre l'occupant nazi et le régime de Vichy de 1940 à 1945. » Avec les bénévoles de l'Amicale (près de soixante adhérents, N.D.L.R.), dont seulement une poignée d'anciens Résistants, il prend soin de ce musée, légué à la Ville voici sept ans. Etablis, dès 1945, sous forme de mémorial par les membres du groupe Bayard, les lieux entendent fournir aux visiteurs des éléments pour penser ce qui a eu lieu dans le Jovinien durant la Seconde Guerre mondiale.

Surtout, chaque année, à l'occasion d'une exposition dans les locaux de la rue Boffrand, un éclairage particulier est apporté sur une action, un thème. On se souvient de « Joigny sous l'Occupation », des « Femmes dans la Résistance. » Samedi 16 juin, l'Amicale inaugurera « L'action des SAS (Special air service) dans le sud du département et son aide à la Résistance. » Dany Charpy reconnaît : « Là, nous quittons le Jovinien. Le groupe Bayard n'a pas reçu l'assistance des combattants de la Special air service, cette unité des forces armées britanniques. Mais elle s'est arrêtée à Aillant et aussi, aux Ormes. » Le président admet : « En choisissant cette exposition, nous voulions aller dans le sens de la création, ici à Joigny, d'un musée départemental de la Résistance. La municipalité porte ce projet. » Il pourrait se réaliser dans l'enceinte des anciens locaux du 28 e Groupe Géographique.

Avec l'aide d'historiens, de Résistants, d'enfants de Résistants, Dany Charpy a recueilli de nombreuses informations. Par exemple : « Aux Ormes, la SAS a attaqué un contingent d'Allemands. Soixante hommes ont été tués dont un Britannique. Il repose dans le village. C'est une tradition au sein de la Special air service : on enterre l'homme où il meurt. » On lui a aussi confié l'histoire de cet Icaunais, père de famille, qui en pleine nuit a conduit des membres de la SAS dans une ferme isolée, « afin qu'ils se cachent. »

1.200 visites en 2011
L'exposition promet d'être riche. Elle présentera des uniformes « authentiques » de la SAS, des armes, peut-être un véhicule. Dany Charpy souhaite aussi la présence de témoins de l'époque. Qui « ne sont plus nombreux. » Avant de disparaître, « certains ont écrit. Leurs enfants nous transmettent ces mémoires. Elles nous sont infiniment précieuses. » Ces descendants de Résistants deviennent passeurs de mémoire. Comme Dany Charpy. Il se revoit, gamin, en voiture avec son père. « Il allait récupérer les choses dont se débarrassaient les gens. Des armes datant de la guerre par exemple. On déposait tout ici, au musée. » Lequel a été réorganisé à partir de 1990, pour une inauguration en 1995. « Il est devenu trop petit », lâche Dany Charpy. En 2011, près de 1.200 visites ont été comptabilisées au musée de la Résistance de Joigny. Dany Charpy aimerait que des établissements scolaires s'y déplacent, « Comme cela se fait dans d'autres départements. » Pour relayer, encore et toujours, les récits des anciens.

Pratique. L'exposition débutera samedi et sera ouverte jusqu'au 8 décembre, les mercredis, samedis et dimanches de 14 h 30 à 17 h 30 (5, rue Boffrand). Entrée libre.

Sophie Thomas
sophie.thomas@centrefrance.com


http://www.lyonne.fr/yonne/actualite/pays/centre-yonne/2012/06/12/fils-de-resistant-dany-charpy-a-succede-a-andre-guttin-a-la-tete-de-lamicale-du-groupe-bayard-1191827.html

Un grand merci pour cet article. Je suis plus spécialisé dans les Forces Françaises Libres, mais je sais qu' entre les résistances interieures et extérieures il y avait des liens forts et une admiration mutuelle. D'aileurs, des FFL ont été parachutés un peu partout en France et notamment de la 1ère DFL sur le Vercors.

Trois fidèles du souvenir Français sont partis presqu'en même temps. Monsieur Perrin, modeste sur son passé militaire et toujours présent, Monsieur Voilette qui avait fait une belle présentation du Groupe Bayard lors d'une journée portes ouvertes au Groupe Géographique et Monsieur GUTTIN que j'ai connu. Nous sommes allés dans le Haut-Rhin où il nous a expliqué le rôle de ses camarades et les conditions climatiques très rudes lors de la réduction de la poche de Colmar. Après nous sommes allés à Sigolsheim ou je savais que des copains de mon père reposaient. Lors de ce voyage nous étions passés aussi à Shirmek / Strutoff. Quel scandale que des soi-disants hommes aient pu faire ça. Nous étions allés également dans un musée de la Résistance dans le Loiret, en voyant des containers britanniques en carton bouilli, il nous a expliqué que c' étaient exactement les mêmes qui avaient été parachutés pour les Bayard. Il devait nous emmener là où il savait que ces opérations se passaient, mais il est parti avant. L' année suivante nous devions en Alsace où les Anciens d' un village devaient accueillir leurs Bayard. Faute de participants le voyage avait été repoussé, mais l' année suivante le Major GUTTIN n'avait plus la forme. Cette année je serai à Joigny pour le 1er novembre et je passerai le voir, il est tout près du carré militaire.

Le groupe Bayard fut le noyau dur du RVY (régiment des volontaires de l'Yonne) affecté à la 1ère Armée. Le général De Lattre la baptisé 35ème RI pour faire renaître ce régiment qui se trouve maintenant à Belfort. Le 35ème RI est l' héritier du RVY