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Jacques Doriot

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Message  Invité 25/3/2007, 13:23

Charles Delifox a écrit:Celà ne semble pas être le cas, j'ai donc l'impression que ce fil n'avancera pas plus sur ce sujet...
A mon grand regret...
Mais, effectivement, des mysteres demeurent, qui a priori ne seront jamais eclairci, d'ou le fait qu'il ne nous reste ques des analyses a partir de ce dont nous disposons, a savoir pas grand chose.

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Message  tietie007 25/3/2007, 14:08

Quelques précisions à partir du livre de Jean-Paul Brunet, Doriot, Editions Balland, 1986 p.483-488.



Le 4 novembre 1944, au cours du troisième entretien qu'il a avec Ribbentrop, celui-ci conseille à Doriot de lancer un "Comité français de Libération".
Vers la fin de décembre 44, aidé par les la complicité des allemands, le PPF réussit à noyauter les services de propagande de Sigmaringen et à placer des partisans sûrs aux postes clés. De Brinon et Darnand étaient prêts à suivre Doriot, mais Déat, freinait des 4 fers pour éviter que le grand Jacques annexe la représentation française auprès des allemands.
Le 6 janvier 1945, à Radio Patrie, Doriot annonça la création du Comité de la Libération française. (*Il faut dire qu'à cette époque, Doriot est totalement déconnecté des réalités, ayant largué toutes les amarres avec le réel, privilégiant la fuite en avant.)
Parmi les textes de propagande les plus étonnants qui illustrent son état d'esprit, figure l'appel que lança Doriot aux chefs de la 1re armée française, sur les ondes de "Radio Patrie" et que Le Petit Parisien reproduisit le 26 janvier :

"Ma conviction profonde est que vous vous trompez. La France n'est pas menacée ni territorialement in impérialement par l'Allemagne nationale-socialiste (...)Vous ne le croyez pas encore, c'est pourquoi nous ne sommes pas du même côté de la barricade (...) A part le général de Gaulle, séduit par le bolchomoscovisme [!], vous n'êtes pas des communistes. Vous ne le serez jamais."
Doriot appelait après, les généraux Leclerc, de Lattre de Tassigny, Koenig et leurs compagnons, à se rebeller contre les communistes et contre de Gaulle. (*après son exclusion du PCF, en 34, la haine anti-bolchevique de Doriot, son désir de vengeance, sera l'aiguillon de son action et de son ultra-collaboration !).

Le 22 février 45, Le Petit Parisien annonça en gros titres :
"L'unité révolutionnaire se réalise, un entretien avec Jacques Doriot, président du Comité de la Libération Française, qui fait un premier bilan des adhésions à ce Comité.
Le journal donne une liste du premier bilan des adhésions :
- De Brinon, le général Puaud (commandant de la Brigade SS Charlemagne, Olier Mordel (chef des nationalistes bretons), Mgr Mayol de Luppé et bien d'autres membres du PPF. Seuls Déat et Darnand résistaient à l'appel doriotiste.
C'est avec l'objectif de rallier les deux hommes à son Comité, que ce 22 février 45, Doriot devait se rendre à Sigmaringen pour les rencontrer.
Dortiot ne put utiliser sa Citroën personnelle, par manque d'essence, et dut emprunter la Mercedes gazogène du conseiller d'ambassade Struve. Il l'installa à l'avant, aux côtés du chauffeur allemand ; à l'arrière avait pris place une femme, que certains récits présentent comme une secrétaire de Doriot, d'autres comme une secrétaire du Comité de Libération.
Vers 9h 30, les sirènes de Constance avaient sonné une alerte aérienne, comme tous les jours. "Depuis une semaine, écrit Jean Hérold-Paquis, l'aviation alliée rôdait, mitraillant, bombardant."
Doriot partit vers 11h 15. Des paysans firent signe que des avions tournoyaient au-dessus du pays. Comme un aérodrome de la Luftwaffe se trouvait à proximité, le chauffeur crut qu'il s'agissait d'avions allemands et poursuivit sa route. C'est à quelques centaines de mètres de Mengen que la voiture fut brusquement attaquée.

Brunet ne précise pas explicitement la nationalité des avions, l'information est implicite. Mais les derniers mois de Doriot prouve bien que les allemands avaient décidé de parier sur lui, ce qui exclue, de fait, la culpabilité des teutons dans la mort de Doriot. Le seul qui s'opposait à Doriot, c'est l'intellectuel Déat, qui n'avait pas la carrure, ni la passion, d'organiser une mise à mort si complexe pour éliminer son rival !
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Message  Charles Delifox 25/3/2007, 20:24

Merci Tietie pour ces éclaircissements.

Charles.

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Message  Phil642 8/3/2015, 11:02

Comment devient-on fasciste ?

Ouvrier métallurgiste et ancien dirigeant communiste, Jacques Doriot fonde en juin 1936 le Parti populaire français. Affirmant combattre tant le communisme que le capitalisme, tant Joseph Staline qu’Adolf Hitler, il finit parmi les ultras de la collaboration. Cette dérive d’un fasciste à la française passe néanmoins par quelques chemins inattendus.

par Laurent Kestel, décembre 2014

Grande apparaît la tentation de reconstruire le parcours de Jacques Doriot (1898-1945) à l’aune de son issue, en cherchant une constance dans une somme d’inconstances et une logique derrière un cheminement idéologique. Outre l’explication psychologisante de l’appétit du pouvoir, de l’ambition déçue et du ressentiment à l’égard du Parti communiste français (PCF) — qui ne permet en rien de comprendre, par exemple, la place de Doriot dans le champ politique —, un autre écueil consisterait à vouloir faire graviter sa conversion dans la sphère éthérée des idées pures.

A l’aube des années 1930, Doriot est l’une des figures communistes les plus en vue. La presse s’est vite intéressée à ce « moscoutaire », élu député à 26 ans, qui excelle aussi bien dans les joutes oratoires que dans les combats de rue. Il s’est particulièrement illustré dans les luttes anticolonialistes, notamment à l’occasion de la guerre du Rif (1), et en est sorti auréolé, siégeant dans les hautes instances du parti et même de la IIIe Internationale (2).

Les luttes de pouvoir finissent toutefois par institutionnaliser le révolutionnaire et par le familiariser avec le calcul politique. Lorsque Moscou lui préfère Maurice Thorez à la direction du parti, en 1930, celui que la presse dépeint en bolchevik au couteau entre les dents est en passe de faire son entrée au sein de l’élite politique de la IIIe République : c’est un député-maire bien ancré dans son territoire. Il est réélu à Saint-Denis (3) dès le premier tour des élections législatives de 1932, alors que le PCF essuie dans le pays une défaite cuisante. Cette assise lui permet d’affirmer ses réticences puis son opposition aux orientations portées par Thorez, en particulier la ligne « classe contre classe » qui fait des socialistes des agents du « social-fascisme ». Doriot milite en faveur d’alliances au sommet avec les socialistes contre la menace fasciste, ce qui lui vaut d’être condamné à plusieurs reprises pour opportunisme.

Au soir des émeutes du 6 février 1934 (4), cependant, une telle proposition rencontre un écho inespéré. Dans le flot des mobilisations politiques et syndicales, Doriot crée à Saint-Denis un comité de vigilance antifasciste réunissant des socialistes, des communistes ainsi que des membres de la Confédération générale du travail (CGT) et de la Confédération générale du travail unitaire (CGTU, communiste). Il tente un coup de force en démissionnant de son mandat de maire afin de faire trancher par le peuple le différend qui l’oppose à la direction du PCF. Il frôle le plébiscite, avec plus de 75 % des voix. Mais qu’importe le jugement des urnes : il est exclu le 27 juin. Un mois plus tard, Thorez, qui n’avait cessé de dénoncer la « trahison » de Doriot et le « vomissement social-démocrate », signe avec les socialistes le pacte d’unité d’action qui met fin à la guerre fratricide entre socialistes et communistes, jetant les bases du Front populaire…

Lire la suite sur la Monde Diplomatique: http://www.monde-diplomatique.fr/2014/12/KESTEL/51049
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Message  tietie007 8/3/2015, 11:21

Doriot ne fut pas une exception par ce passage du PCF au fascisme. 80 % du bureau politique du PPF, en 1936 étaient d'anciens communistes comme Henri Barbé, Paul Marion, ou Victor Barthélémy (futur fondateur du FN en 1972 avec Le Pen). Entre les deux extrêmes, il y a beaucoup de points communs, comme la haine du parlementarisme ou du capitalisme libéral et les distinctions se font sur les principes universalistes contre les particularismes nationaux.
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Message  elgor 8/3/2015, 11:44

Phil642 a écrit:Comment devient-on fasciste ?
 
Au soir des émeutes du 6 février 1934 (4), cependant, une telle proposition rencontre un écho inespéré. Dans le flot des mobilisations politiques et syndicales, Doriot crée à Saint-Denis un comité de vigilance antifasciste réunissant des socialistes, des communistes ainsi que des membres de la Confédération générale du travail (CGT) et de la Confédération générale du travail unitaire (CGTU, communiste). Il tente un coup de force en démissionnant de son mandat de maire afin de faire trancher par le peuple le différend qui l’oppose à la direction du PCF. Il frôle le plébiscite, avec plus de 75 % des voix. Mais qu’importe le jugement des urnes : il est exclu le 27 juin. Un mois plus tard, Thorez, qui n’avait cessé de dénoncer la « trahison » de Doriot et le « vomissement social-démocrate », signe avec les socialistes le pacte d’unité d’action qui met fin à la guerre fratricide entre socialistes et communistes, jetant les bases du Front populaire…

 


Ca explique beaucoup de choses et en particulier sa haine à l'égard de Staline. Car ce communiste avait eu le tort d'avoir raison trop tôt et, devant le danger Hitlérien, de proposer un Front populaire à une époque ou le Komintern préconisait le "Classe contre classe". Et c'est Staline qui avait forcé le PCF, de choisir Laurice thorez car celui-ci, lui était beaucoup plus soumis.

Bref.entre deux dictateurs, il a du faire un choie et apparemment c'est Hitler qu'il a trouvé le "moins mauvais"

En bref un vrai scénario à la "LACOMBE Lucien" maleureu gri
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