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La Blitzkrieg face à l’immensité de la steppe

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Message  Oncle Boris 17/3/2007, 19:36

Bonjour à tous,
En faisant une recherche google sur la Seconde Guerre Mondiale, je suis tombé par hasard sur cet article, que je trouve intéréssant. Je le poste donc naturellement ici :

La Blitzkrieg face à l’immensité de la steppe et au “général Hiver”

PEUT-ON ENVAHIR LA RUSSIE ?




L’absence de profondeur stratégique de l’OTAN jusqu’à l’effondrement du Pacte de Varsovie était une donnée connue, indiscutée. Les troupes de Moscou "à deux étapes du tour de France" de la frontière française, les forces occidentales ne disposaient d’aucun espace de manœuvre d’autant que les Allemands refusaient catégoriquement d’entendre parler de défense échelonnée. La posture de l’OTAN devait s’accommoder de cette contrainte, qui commandait tous les plans d’opération. Ce n’est que très tardivement, dans les années 80, que l’organisation a tenté de remplacer la profondeur défensive qui lui manquait par une stratégie offensive visant à frapper les échelons arrières de l’ennemi, avec la doctrine FOFA.

Les inconvénients évidents d’une étroitesse du théâtre d’opérations ont logiquement fait quelque peu perdre de vue les inconvénients de la situation symétrique, c’est-à-dire d’une extension exagérée du théâtre d’opérations. Les scénarios d’apocalypse sur les hordes blindées russes déferlant sur l’Europe pour atteindre en huit jours les rives de la Manche avaient une fâcheuse tendance à "oublier" les formidables contraintes logistiques qu’aurait entraîné la mise en mouvement vers l’ouest, sur des centaines de kilomètres, des troupes de deuxième échelon basées en URSS qui auraient dû venir rejoindre le premier échelon basé dans les pays satellites. L’épuisement de l’offensive avec la distance est, sinon une loi, du moins une constante que l’on rencontre à de multiples reprises dans l’histoire militaire. La deuxième guerre mondiale en offre des illustrations plus fiables que des scénarios fictions sur la troisième qui, heureusement, n’a pas eu lieu. Parmi celles-ci, la guerre à l’Est est de loin la plus saisissante.

L’ÉCHEC DE LA BLITZKRIEG

Les premiers mois de la campagne de Russie furent, mutatis mutandis, une réédition tout à fait remarquable de la guerre-éclair, avec percées profondes et rapides, mouvements en tenaille et encerclements de grande ampleur, destinés à annihiler l’essentiel des forces soviétiques. Toutefois les avis différaient sur le fait de savoir s’il était préférable - comme le souhaitait Guderian et les spécialistes des blindés - de s’enfoncer très profondément, (jusqu’au Dniepr, Smolensk au moins, sinon Moscou ; Leningrad) avant de se retourner sur les arrières de l’armée rouge pour l’anéantir définitivement, ou s’il était préférable de progresser par encerclements successifs, avec chaque fois l’aide des corps d’infanterie. Hitler trancha en faveur de la seconde solution, jugée sans doute moins rapide, mais plus sûre, par les tenants d’une orthodoxie à la Moltke ou à la Schlieffen.

Il n’empêche que les opérations confiées aux Groupes d'armées Nord (Leeb). Centre (Bock), et Sud (Runstedt) témoignaient d’une audace que l’on peut qualifier de témérité : l’Allemagne engageait 3 550 chars - dont un tiers d’engins légers - contre "théoriquement" 24 000, en réalité 7 à 8 000 capables de tenir tête aux PzIII et aux tout premiers PzIV à 75 mm long1. Au plan aérien, la Luftwaffe engageait 4 300 appareils de première ligne, contre plus de 7 000 appareils sur le seul territoire de la Russie d’Europe mais tous, loin de là, n’étaient pas immédiatement opérationnels 2.

Ici encore, et bien dans l’esprit de la guerre-éclair, ce fut la surprise et la rapidité qui l’emporta : des reconnaissances discrètes, (et/ou l’espionnage ?) avaient permis de repérer toutes les bases aériennes soviétiques avancées. Dès l’aube du 22 juin, elles furent systématiquement attaquées ; les quelques chasseurs soviétiques qui réussirent à prendre l’air furent aisément abattus pour la plupart. Perdant 32 avions, la Luftwaffe en revendiqua la destruction de 1811, dont près de 1 500 au sol. (L’Union soviétique ramènera officielle-ment le nombre de ses pertes de 1 800 à 1 200. Quel que soit le nombre exact, c’était de toutes façons un désastre). dans les semaines qui suivirent, le massacre continua : du 23 juin au 13 juillet les Luftflotte 1,2,4 et 5, engagées à l’Est, revendiquent la destruction de 2 910 autres avions, dont plus du quart au sol : pendant encore plus d’une année, les forces terrestres soviétiques se battront pratiquement sans couverture aérienne.

En décembre, lorsque l’offensive allemande est arrêtée par le froid - anormalement précoce et violent - le front passe à l’Est de Leningrad assiégée, de Kalinin, (les faubourgs de Moscou ont été atteints), de Toula, puis suit en gros le cours du Donetz. L’avance a été de l’ordre de 750 km au nord, 900 au centre, 1 200 au sud. La blitzkrieg a-t-elle triomphé une fois de plus ?

En apparence, oui ; toutefois, il est intéressant d’en suivre le rythme. En 10 semaines, du dimanche 22 juin au samedi 30 août, la progression sur le front central a été de 750 km environ, quoique retardée par les batailles d’anéantissement des énormes forces soviétiques encerclées. (Bialystok-Minsk, Smolensk, etc.). Au cours des 13 semaines qui suivent, du dimanche 31 août au samedi 30 novembre, si la progression continue bien, elle tombe à moins de 400 km sur le front central, elle s’arrête pratiquement au nord, et ne dépasse pas 300 km au sud.

Malgré les pertes en hommes et matériels, les centaines de milliers de prisonniers, lorsque commencèrent les très grands froids, non seulement l’Armée rouge n’était pas anéantie, mais avec le renfort des forces sibériennes, parfaitement équipées et entraînées pour se battre par des températures inférieures à -40, Joukov pouvait lancer une contre-offensive d’hiver, qui causa plus de pertes à la Wehrmacht - tués, blessés, gelures graves - que les combats d’été et d’automne. Simultanément, les Etats-Unis entraient en guerre, votant des budgets d’armement pratiquement illimités, et s’apprêtant à mobiliser plus de 12 000 000 d’hommes.

La reconstitution de la Wehrmacht après la stabilisation du front au cours de l’hiver fut la cause du retard à l’entrée en campagne, au printemps. Retard d’autant plus marqué, que l’effort allait s’exercer sur la partie sud du front où le terrain était déjà apte au combat, puisque l’Armée rouge lançait une offensive locale - repoussée - à l’est de Kharkov dès le 12 mai.

L’industrie d’armement ne pouvait perdre les 800 000 hommes indispensables, (spécialistes confirmés, et qui avaient un âge moyen nettement supérieur à ce qui eût été souhaitable). Pour la première fois, il fallut "racler les fonds de tiroir" - ce ne sera que la première - et improviser en "réorganisant". La réorganisation consista à faire passer la D.I. de 9 à 7 bataillons, et à réduire les effectifs de ces bataillons. Pour les D.B. deux autres furent créées, mais moins de la moitié de ces D.B. possédaient à peu près leur dotation théorique en chars. Quant à Hitler, il se refusa fermement à croire aux renseignements, exacts, créditant l’URSS d’une production de l’ordre de 650 T34 par mois.

Puisqu’il n’était plus question de pouvoir attaquer sur le tout du front, stratégiquement la campagne de 1942 visait fermement deux objectifs, et éventuellement un troisième : limitant cette campagne à la moitié sud du front, (plus un effort local pour tenter de faire enfin tomber Leningrad), il s’agissait de :

a) s’emparer des gisements prétrolifères situés au nord du Caucase, entre mer Noire et Caspienne : Maïkop, Grozny et Bakou, le plus riche ;

b) plus au nord, attendre la Volga pour couper l’afflux de matériels américains et britanniques transitant par l’Iran et la Caspienne ;

c) ensuite, remonter la Volga jusque vers Kazan, et se rabattre à l’ouest sur Moscou qui, pris cette fois entre deux poussées, ne pourrait manquer de tomber.

On voit qu’à défaut de moyens, l’imagination - ou l’imaginaire - ne manquait pas à Hitler dès cette époque : de la ligne de front la plus proche (Taganrog) à Bakou, il y avait 1300 km à vol d’oiseau, 600 de Kharkov à la Volga à la hauteur de Stalingrad, (là où le fleuve était le plus proche). Quant à la manœuvre d’attaque de Moscou depuis l’est, elle aurait représenté, toujours à vol d’oiseau, 850 km de Stalingrad à Kazan, puis 700 de Kazan à Moscou : les problèmes logistiques semblaient être de plus en plus ignorés.

Notre objet n’étant pas de faire de l’histoire, nous nous conten-terons de rappeler que si la poussée vers le Caucase permit de prendre - provisoirement - Maïkop, où les moyens d’extraction du pétrole avaient été systématiquement détruits, elle alla en s’affaiblis-sant. La 1ère armée PZ s’arrêta, épuisée, devant la ligne Touapse-Orjonikidze-Grosny à la mi-novembre : l’avance maximale avait été de près de 700 km, mais elle avait demandé 5 mois pour être réalisée.

Plus au nord, la VIe armée et une partie de la IVe PZ progressè-rent vers Stalingrad, mais au prix, faute de moyens suffisants, d’un rétrécissement continuel du front laissant les flancs dangereusement exposés. La banlieue de la ville fut atteinte à la mi-septembre ; il avait donc fallu un peu plus de 3 mois pour avancer de 430 km.

Dans les deux cas, donc, si l’on calcule arithmétiquement la moyenne quotidienne de l’avance, on trouve à peu près 4,7 km par jour : c’en était bien fini de la guerre-éclair allemande à l’est.

Ce que nous voudrions exprimer ici est simple : pour les historiens, le reflux allemand, prélude à la défaite, commence avec la retraite du Caucase et la capitulation de Stalingrad, en janvier 1943. Ceci est exact au plan historique, mais pas au plan technique : cette défaite allemande était déjà inscrite dans l’avenir, dès lors que la campagne de 1941 n’avait pas suffi à éliminer l’armée soviétique rapidement et définitivement, comme l’avaient été successivement les forces polonaises, hollandaises, belges, françaises et anglaises, yougoslaves et grecques.
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Message  Oncle Boris 17/3/2007, 19:37

LES RAISONS DE L’ÉCHEC

La raison se pose donc de savoir si les moyens allemands, et leur emploi, étaient bien ce qu’il eût fallu pour écraser rapidement l’URSS comme l’avaient été les autres adversaires ?

La réponse est à la fois positive, pour les principes, et négative, pour les réalités. Il est évident que l’armée soviétique, avec ses effectifs presque illimités, son énorme supériorité numérique en chars, ne pouvait être écrasée dès 1941 que par des forces très mobiles, capables - par le savoir-faire acquis - de manœuvrer beaucoup plus rapidement, de varier brusquement les axes d’effort, d’utiliser la synergie apportée par la complémentarité air-terre, elle aussi parfaitement rodée.

Mais si les principes étaient bons, le passage à la mise en application se heurtait à plusieurs facteurs défavorables, non surmontables : le temps disponible ; l’espace ; la nature du terrain ; les matériels ; et, naturellement, le courage et l’endurance du soldat russe, ainsi que le nombre et la valeur de ses matériels.

Facteur espace : l’énormité des distances

Un coup d’œil sur une carte suffit pour faire ressortir les immensités russes : la surface de la seule Russie d’Europe, y compris les annexions de 1940, représentait l’équivalent du reste du continent. Mais il peut être préférable de donner quelques distances pour mieux comprendre ce que représentait la nouvelle campagne :

- depuis Berlin jusqu’aux bases de départ de l’invasion, il y avait environ 600 km pour le GA Nord ; 500 pour le GA Centre, et 750 pour le GA Sud. mais le "cœur", le "barycentre", de l’activité industrielle allemande était vers 250 km plus à l’ouest que Berlin.

- l’exécution de la seule première phase nécessitait une avance, en combattant durement, de 650 à 800 km, à vol d’oiseau ; on serait alors à plus de 1 500 km de ce "cœur" industriel ;

- la seconde phase - exploitation/poursuite - si elle avait été pleinement réalisée, aurait conduit la Wehrmacht à s’enfoncer encore de : 800 km au nord, (région d’Arkhangelsk)

1 100 km au centre (Volga vers Kouibichev)

600 km au centre-sud (Volga de Stalingrad)

1300 km au sud (zone pétrolifère de Bakou)

- enfin, s’il avait fallu établir le "cordon sanitaire" de l’Oural (au bas du versant Est, puisque le centre de la chaîne est particulièrement riche en mines de cuivre, nickel, tungstène, etc.), il aurait fallu le créer encore 1 000 km plus à l’est.

Ce "limes" aurait donc été à plus de 3 000 km de Berlin, distance à parcourir pour apporter un carburateur, un patin de chenille ou un obus.

La dilatation ne se produisait pas seulement en profondeur, mais aussi en largeur : partie d’un front de 1 200 km, qui était déjà le plus vaste de l’histoire, la Wehrmacht allait se retrouver étirée lors de l’offensive dans le Caucase, à son maximum d’extension, sur un front de 3500 km, triple du front initial ! D’où la décision, fatale, de faire appel aux troupes des pays satellites pour garder les flancs de la VIe armée qui attaquait Stalingrad.

Facteur temps : les conditions climatiques

Dès le 18 décembre 1940, la "directive n° 21" avait fixé qu’en cas d’attaque en 1941, les préparatifs d’invasion devraient être achevés pour le 15 mai, c’est-à-dire le moment où la raspoutitsa (littéralement : chemin rompu) terminée, les mouvements tactiques en tout-terrain deviennent possibles. Mais la nécessité de l’intervention dans les Balkans entraîna un premier retard de l’ordre de 5 semaines.

A peine l’opération lancée, les tornades de pluie du début du mois de juillet - tout à fait anormales en cette saison - vont provoquer un premier ralentissement des mouvements tactiques et opérationnels à travers champs que l’on peut évaluer à une semaine. Par ailleurs, cette gêne va permettre à la moitié environ - 300 000 ? - des soldats soviétiques pris dans le premier gigantesque encerclement (Bobrouisk-Minsk) d’échapper à la capture. Certes, ils doivent abandonner de fantastiques quantités de matériel lourd, mais ils seront disponibles pour les combats plus à l’est.

Enfin, l’automne transformant à nouveau le pays en plaine de boue, puis l’hiver, arrivent en 1941 en avance d’une quinzaine de jours au moins sur les dates habituelles.

Au total donc, la campagne de 1941 souffrit d’une diminution de l’ordre de deux mois par rapport à ce qui eût été souhaitable si la machine de guerre allemande avait été ce qu’elle aurait dû être pour cette campagne, et à ce qui eût été indispensable pour ce qu’elle était.

En outre, la décision prise par Hitler, le 19 juillet, d’affaiblir le GA Centre pour aider le GA Nord, et surtout le GA Sud, amena des retards difficiles à évaluer, et des complications. Sans aucun doute, cette décision contribua fortement à sauver Moscou. Mais Hitler s’était brusquement "fixé" sur la possession immédiate des riches terres à blé de l’Ukraine, de ses mines - fer, bauxite, manganèse - et du pétrole de la région de Mélitopol.

Le facteur terrain : l’état des communications

La Russie d’Europe est avant tout une plaine, ou une pénéplaine : les hauteurs situées dans la partie occidentale de l'Ukraine culminent à 417 m, et le "plateau central", du Valdaï jusqu’à Bielgorod ne dépasse 300 m qu’en un seul point 3. C’est-à-dire que, généralement, la pluie s’infiltre dans le sol beaucoup plus qu’elle ne s’écoule vers des cours d’eau. Au printemps, la campagne arrosée par la fonte des neiges est une mer de boue que sèche le vent de la belle saison, puis les pluies d’automne reconstituent la raspoutitsa que l’hiver gèlera et recouvrira de neige.

En 1941, comme depuis toujours, le réseau routier soviétique était une sorte de secret d’Etat - ce qui ne peut plus être le cas à l’ère des satellites d’observation - et les routes qui figuraient sur les cartes de l’opération Barbarossa se révélèrent dans la plupart des cas n’être que des pistes se transformant en fondrières sous l’effet de l’humidité. En période sèche, après le passage d’un certain nombre de véhicules, de chenillés surtout, plus "agressifs", elles se transformaient aussi, mais en une couche de fine poussière pouvant atteindre plusieurs dizaines de cm d’épaisseur où les véhicules, souvent enfoncés jusqu’aux essieux, se traînent presque toujours en 1ère vitesse, c’est-à-dire en consommant deux fois plus de carburant qu’ils le feraient sur une véritable route et à 60 km/h.

Il faut souligner que cette poussière, très fine, ne retombe que lentement, ce qui signifie qu’à part le premier véhicule d’un convoi, les autres aspirent un mélange air-poussière tout à fait nocif pour les organes mécaniques.

Un phénomène particulier affecte les engins chenillés pendant la saison froide :

- au début et à la fin de la saison, les engins roulent dans la boue pendant la journée ; mais avec des nuits à -10, -15° au matin. Si l’ensemble des galets et chenilles n’a pu être nettoyé la veille au soir, il forme un bloc qu’il faut fissurer et dégeler, (ou attendre le réchauffement en fin de matinée).

- au cœur de l’hiver, vers -40°, si un chenillé est arrêté pour la nuit sur une surface d’où la neige a presque été balayée par le vent, au matin, l’engin est "soudé" au sol. Ici encore il faut dégeler avec les moyens de fortune possibles, car la température ne remonte pas assez pendant le jour pour supprimer cette "soudure". Les équipages exercés disposaient donc une litière de branchettes comme isolant avant d’arrêter le char pour la nuit.

L’état du parc de véhicules allemand aggravait encore l’acuité du problème. En 1937, il comptait plus de 100 types divers en service. Un programme urgent de rationalisation fut confié au général von Schell pour ramener à 30 types au maximum le nombre de types de véhicules à construire désormais (véhicules dits "type S", en conséquence du programme Schell). Mais, comme il fallait faire vite, on renonça pour la grande majorité de ces véhicules à la traction toutes roues motrices, c’est-à-dire que pour les camions légers et moyens - 2 et 3 tonnes de charge - l’Allemagne produisit surtout des "4 x 2" et des "6 x 4" (par exemple, le "GMC allemand", l’Opel Blitz 3 tonnes, fut produit de 1937 à 1944 en 70 000 exemplaires "4 x 2" et seulement 25 000 "allrad", c’est-à-dire 4 x 4, à deux ponts et toutes roues motrices). Pour les gros porteurs - jusqu’à 8 tonnes -, la proportion de 4 x 4 et 6 x 6 fut du même ordre, mais le nombre total construit faible.

En 1940, mises à part les 10 Panzer Divisionen et les 4 divisions motorisées, les dotations en véhicules des 130 D.I. étaient pour le moins insuffisantes, malgré les réquisitions. Le butin ramassé à la suite de la campagne de l’Ouest fut considérable, et plus particulièrement pour les véhicules. Mais cette masse de véhicules était aussi mal adaptée - en minorité - ou encore plus mal - en majorité : véhicules civils de réquisition - que le parc de la Wehrmacht (ou de la Waffen SS, qui en juin 1941 comptait déjà 5 divisions.) Non seulement, en effet, les véhicules capturés à tous essieux moteurs étaient rarissimes, mais il s’agissait en majorité de camions commerciaux réquisitionnés, sans réducteur, sans différentiel bloquant, et non jumelés : toutes caractéristiques déplorables pour affronter la boue, la poussière ou la neige de Russie. Comme si cela ne suffisait pas, il faut relever encore que face à la standardisation souhaitée, on comptait, semble-t-il, plus de 1 500 types différents de véhicules, dont beaucoup avaient un "potentiel" déjà bien entamé, c’est-à-dire un état d’usure prononcé, alors que les pièces détachées manquaient. Dès l’été, la poussière aidant, faute de filtres spéciaux - il en aurait fallu 500 000, de centaines de types différents - la plaine russe fut parsemée d’épaves non aptes à la "cannibalisation" inter-véhicules, puisque c’étaient toujours les mêmes pièces qui cédaient. On commença donc à voir ce qui sera une caractéristique de la campagne de l’Est : tout char ou chenillé provisoirement non engagé dans le combat se transformait en une locomotive tirant derrière elle 3, 4 ou 5 camions en panne, réduits à l’état de remorque chargées.

Quoique bon nombre de chars français aient été réutilisés à l’est par la Wehrmacht, le soutien des chars et, plus généralement, des chenillés, fut beaucoup plus efficace 4 que celui des véhicules, malgré, ici aussi, le défaut de filtres à poussière efficaces pendant l’année 1941. Mais la faible autonomie des chars allemands, à moteurs à essence, posa de redoutables problèmes de logistique en carburant. Ceci, à la fois :

- au plan pratique de l’envoi très loin sur l’avant de ce carburant ; celui-ci était acheminé parfois par voie aérienne, mais compte tenu de leur consommation propre, la charge maximale des "Annies de fer" (Junker Ju 52) ne pouvait dépasser une vingtaine de fûts de 200 litres ; en outre, bourré de carburant, l’avion devenait une sorte de bombe volante pour la moindre balle traçeuse-incendiaire ;

- au plan "administratif", au plus haut niveau, c’est-à-dire celui d’Hitler ; malgré les terribles revers dus à une idée fausse - et fixe -, il se refusa jusqu’à la fin de la guerre à accepter qu’il y eût une différence de consommation entre un char roulant à vitesse moyenne, économique, sur bonne route, et le cas du blindé au combat, obligé de manœuvrer en terrain rendu difficile par la boue ou la poussière. C’est donc aussi sur le front de l’Est que se développa l’habitude, en zone calme ou en mouvement de retraite, de voir deux chars réunir leurs maigres disponibilités en essence sur l’un deux, qui servait de remorqueur à l’autre, au grand dam des embrayages d’ailleurs.

Les Soviétiques, au contraire, avaient une parfaite connaissance du terrain. Si le parc des véhicules était d’importance relativement faible par rapport à la population, en revanche il se composait de modèles aussi bien adaptés que possible aux conditions de terrain et de climat. La finition certes était grossière par rapport aux critères occidentaux, mais en définitive ces engins rustiques, robustes, se montrèrent beaucoup mieux adaptés que le parc allemand. Beaucoup de ces camions furent perdus lors des grands encerclements du début de la guerre ; mais ils ne servirent pas à l’envahisseur, qui ne retrouva que des épaves incendiées, aux moteurs détruits par l’explosion de grenades ou de pains d’explosif. Les transports logistiques connurent alors une passe très difficile qui s’étendit jusqu’à la fin de l’été 1942, malgré l’activité des usines nationales. Par ailleurs, les fournitures des alliés furent considérables : plus de 200 000 Studebaker, très voisins du GMC : des tracteurs d’artillerie Mack et Diamond, etc., pour les USA, mais aussi plus de 100 000 Bedford, Leyland, etc., britanniques, et - fait souvent ignoré - à peu près le même nombre de véhicules canadiens, fournis par les usines Ford-Canada et Chevrolet-Canada 5.

Le problème du déplacement de la troupe reçut quant à lui deux solutions :

- la première est simple : si la nature a fourni des jambes au soldat russe, c’est pour s’en servir ;

- mais dans certains cas, par exemple l’exploitation d’une percée, la vitesse de l’homme à pied est très insuffisante ; or l’URSS ne pouvait s’offrir le luxe de produire, outre les chars, les véhicules logistiques, les canons et les avions, des semi-chenillés pour la troupe. Le remède à cet état de chose fut très simple, puisqu’il consista à souder des poignées de maintien à l’arrière des tourelles de char, le fantassin se maintenant de son mieux sur la longue "plage" arrière du blindé, par groupes pouvant aller de 6 à 8 hommes. Naturellement, un transport effectué dans ces conditions était loin d’offrir le relatif confort du "half-track" ; toutefois, en hiver, le fait d’être placé au-dessus des grilles soufflant l’air réchauffé par le refroidissement du moteur offrait un avantage non négligeable.

Il faut enfin souligner une question de détail, en apparence, et à laquelle on ne prête guère attention lorsque l’on examine les performances d’un blindé, mais qui constitua un atout-maître pour l’URSS : le fait que ses blindés soient équipés de diesels et non de moteurs à essence. L’autonomie du T34, des Su 85 et Su 100 était de 300 km ; celle du JS II, des JSU 122 et 152, de 240 km. En face, celle des blindés allemands était de 200 km pour le Pz IV, de 170 km pour le Pz V Panther, de 100 km pour le Pz VI Tiger. En outre consommant du gasole peu inflammable6, les chars soviétiques pouvaient emporter des fûts supplémentaires alors que les blindés allemands ne pouvaient courir le risque de charger des bidons d’essence supplémentaires.
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Message  Oncle Boris 17/3/2007, 19:39

Facteur rapport de forces : les hordes rouges

Mais ces facteurs favorables à la résistance russe n’auraient pas suffi s’ils n’avaient été complétés par une évidente disproportion des forces.

La Wehrmacht déjà dispersée sur l’ensemble du continent européen ne pouvait concentrer toutes ses forces pour l’opération Barbarossa. Au 22 juin 1941, elle mettait en ligne 3 groupes d’armées contre la Russie, qui ne représentaient pas des forces très supérieures à celles mises en ligne en 1940 contre la France.

Les services de renseignements allemands créditaient l’armée rouge de 200 divisions. Dès la mi-août, le général Halder, chef d’état-major de l’OKW, notait dans son journal que ce nombre était passé à 360. Et le transfert des divisions d’Extrême-Orient n’avait pas encore fait sentir ses effets : ces troupes, particulièrement bien adaptées aux grands froids, n’allaient entrer en ligne que durant la bataille de Moscou. Dès 1942, la supériorité soviétique était un fait définitif. Certes, presque jusqu’à la fin, la supériorité tactique des combattants allemands et stratégique de leurs généraux (notamment Manstein, le plus grand de tous) allait compenser dans une large mesure cette infériorité, puisque le commandement allemand en arrivait à considérer comme acceptable un rapport de 1 à 5. Mais il arriva un moment où ces ruées d’hommes et de chars submergèrent irrésistiblement les défenses allemandes : tout simplement, il ne restait plus assez d’armes et d’hommes, pour résister aux fantastiques poussées d’une armée qui paraissait disposer de réserves humaines inépuisables, et de matériels dont le nombre paraissait croître chaque jour ("Leurs chars arrivaient si nombreux que l’on eût dit qu’ils n’avaient plus assez de place chez eux pour les parquer"). Lors de l’offensive du 12 janvier 1944, le maréchal Koniev disposait de 12 000 canons sur la tête de pont de Sandomir (1er front d’Ukraine) ; le même jour et immédiatement au nord, (1er front de Russie blanche), Joukov lançait l’assaut avec 180 divisions d’infanterie et 27 armées blindées, l’ensemble appuyé par 22 000 pièces d’artillerie, et suivi de 90 divisions de réserve immédiate : même si elles l’avaient voulu, de pareilles masses ne pouvaient manœuvrer à l’échelon tactique ; il fallait qu’elles aillent tout droit, faute de quoi les unités se seraient gênées les unes les autres.

Les pertes russes furent inimaginables, aucun peuple n’aurait pu en supporter de pareilles. Intervient ici un facteur qui contrebalance dans une large mesure l’infériorité tactique : la capacité de résistance du peuple et du soldat russes, d’une part aux privations et aux intempéries qui eussent été fatales à des occidentaux ; d’autre part, à la situation militaire, qui, chez des occidentaux aussi aurait sans doute provoqué le découragement : en URSS, l’opinion publique n’existait pas, et le peuple russe avait une habitude séculaire de soumission à des pouvoirs autoritaires, les intellectuels qui avaient provoqué la révolution de 1917 ayant été éliminés par cette révolution, ou en étant devenus les profiteurs. Il n’existait personne pour organiser la rébellion contre Staline, qui aurait permis à l’Allemagne de triompher aussi facilement qu’en 1917-1918. Certes, au début, la Wehrmacht fut accueillie en libératrice dans certaines régions, Ukraine notamment, mais les stupides massacres exécutés par les "kommandos spéciaux" SS eurent vite fait de ruiner ces dispositions favorables.

LE REFLUX SUR LE FRONT DE L’EST

Après Stalingrad, sur le front de l’Est commence le reflux : désormais les forces allemandes y seront, en personnels et en matériels, en infériorité croissante et la blitzkrieg, avec ses percées fulgurantes, ses vastes opérations d’encerclement, est passée du camp de la Wehrmacht à celui des Alliés. Aussi grave, peut-être, devint le comportement d’Hitler, de plus en plus détaché des réalités, jouant avec un plaisir de maniaque à un kriegspiel reposant souvent sur des unités fantômes, ou presque, donnant des ordres parfaitement irréalisables, et interdisant l’engagement de toute grand unité blindée hors de son approbation formelle. La réduction du saillant de Koursk fut sans doute la dernière tentative à l’Est d’opération de grande envergure. Mais l’armée soviétique de 1943 n’était plus celle de 1941, et attaquer à 2 contre 3 était déjà téméraire. Par ailleurs, la préparation de l’opération fut si lente - "gratter les fonds de tiroirs" pour les hommes et les matériels ; puis attendre, sur l’ordre d’Hitler, la sortie de nouveaux blindés… excellents sur le papier, mais bien loin d'être au point - que la Stavka eut tout le loisir de préparer minutieusement le terrain, et de rassembler au nord et au sud les énormes forces qui contre-attaqueraient dès que l’offensive aurait été amortie et les unités allemandes usées : une condition essentielle du blitzkrieg est la surprise ; l’opération Citadelle aurait peut-être réussi, même déclenchée avec des forces inférieures, si elle avait été lancée en mai et non le 5 juillet.

Citadelle se traduira pour l’Allemagne par d’énormes pertes en hommes et matériels : en 50 jours de combat, la Wehrmacht avait perdu plus de 500 000 hommes, tués, blessés ou disparus et des 70 divisions engagées, 30 avaient été littéralement volatilisées, dont 7 blindées, les 40 autres ayant subi des pertes très sensibles. En outre loin d’avoir réduit le saillant soviétique de Koursk, l’Allemagne avait perdu ses deux saillants d’Orel et de Kharkov, où le front avait reculé de 200 environ.

Le général allemand Melenthin a affirmé : "Aucune offensive n’avait jamais été préparée avec tant de soin". Mais, dès le printemps, la Stavka savait où l’offensive aurait lieu. (ordres d’Hitler signés le 15 avril). A la fin d’avril, plus de 100 000 civils russes commençaient à préparer le terrain ; ils étaient 300 000 en juin. On creusa 5 000 km de tranchées : on posa 1 500 mines AC et 1700 mines AP par km de front, plus des bombes et obus enterrés et piégés. Le nombre des points d’appui créés, chacun comportant, outre les fantassins, 3 à 5 canons, 5 canons AC, des sapeurs, une section de mitrailleuses reste inconnu, mais fut fantastique. Sur 13 % de la longueur du front, les Soviétiques concentrèrent plus de 20 % des effectifs, 20 % de l’artillerie, 36 % des chars, 27 % des avions de combat. Dans le saillant même, une voie ferrée fut construite de Stary Oskol à Rzhava ; 250 ponts et 2 900 km de routes et chemins furent réparés ou aménagés. Enfin, le 2 juillet, la Stavka savait que l’attaque aurait lieu entre le 3 et le 6. Le 4, elle sut que l’assaut était fixé au 5 à l’aube. A 2 h 20, le 5, des milliers de canons commencèrent à pilonner les positions de départ allemandes.

Le général Melenthin avait raison : aucune opération n’avait jamais été préparée avec tant de soin ; mais surtout du côté du défenseur.

Par la suite, et malgré un déséquilibre toujours croissant, l’armée rouge se gardera de tenter des opérations comportant des manœuvres brillantes mais risquées, d’ailleurs inutiles en raison de cette disproportion. Elle pratiquera donc la technique du "rouleau compresseur", en procédant par des poussées irrésistibles sur de larges fronts ; poussées coupées des pauses nécessaires pour ramener les unités à pleins effectifs et dotations complètes, et plus encore pour accumuler sur des bases avancées la logistique énorme, en carburant et munitions, qui sera utilisée pour le prochain "bond".

L’absence de tactique - le mot étant pris au sens occidental - n’excluait pas, bien au contraire, une méthode : l’infanterie progressait sous le couvert du barrage roulant fourni par la fantastique concentration d’artillerie (ordre de 250 canons au km). A 1000 m environ de la première position allemande, le barrage était reporté sur la seconde, tandis que les pièces régimentaires et canons d’assaut entraient en action, ainsi que les orgues de Staline, sur tout ce qui pouvait subsister. Quand l’infanterie atteignait les tranchées, elles étaient difficilement reconnaissables sur un espace totalement bouleversé, sauf par les débris d’armes et de cadavres jonchant le sol. Après forcement de la seconde position - à peu près dans le même état - les chars transportant chacun quelques fantassins, dépassaient le gros de l’infanterie pour aller couper les lignes de communication et jeter le désordre loin à l’arrière.

En situation défensive, au contraire, les forces soviétiques manœuvraient au niveau tactique avec une efficacité qui, là encore, faisait appel au plus grand courage.

La manœuvre la plus courante, utilisée tout particulièrement en zones urbaines ou en terrain boisé, consistait, pour une partie des troupes, à rester volontairement en arrière, dissimulées, puis à attaquer par l’arrière les forces allemandes au moment où celles-ci commençaient à donner l’assaut contre l’élément principal soviétique "accroché" de son mieux au terrain.

Malgré les encerclements et la fouille du terrain en 1941 et 1942, de nombreux soldats et cadres soviétiques avaient échappé à la capture, en groupes pouvant aller de quelques hommes jusqu’à des compagnies entières. En arrière des lignes allemandes, recrutant, encadrant, formant des partisans, ils feront toujours régner une menace sur les lignes de communications de l’armée allemande, immobilisant ainsi sur les arrières d’importants effectifs de protection et d’innombrables commandos de chasse, qui ne parviendront jamais à faire disparaître le climat d’insécurité.

C’est dans l’attaque des zones urbaines, au premier chef Leningrad et Stalingrad, que les tactiques de la guerre-éclair furent particulièrement mises en échec par la défense, parce que non applicables. Les combats de rue ont toujours été un handicap dans une offensive, mais ils sont spécialement défavorables pour une armée dont la supériorité essentielle repose sur la rapidité de manœuvre : l’offensive pratiquée en terrain ouvert se transforme en une multitude de petites attaques localisées où le rôle principal ne peut être tenu que par l’infanterie, les chars, en petits paquets, n’ayant qu’une mission d’appui de feu à courte distance, pour détruire un point de résistance particulier. A cet égard, d’ailleurs, le calibre limité du canon de char est peu efficace pour le tir d’obus explosif. Plus tard, les Soviétiques feront la même expérience, puisque Berlin, encerclé dès le 25 mars 1945 par des forces colossales, fut défendu, rue par rue, pendant plus d’un mois.

Sur ce point - la défense soviétique - on peut dire que pour la première fois depuis septembre 1939, la Wehrmacht se trouvait avoir "à faire face à un peuple ayant en somme les réactions sauvages de l’animal traqué jusque dans sa retraite" 7

Notes:

1 Leurs principaux adversaires, à la date du 22 juin 1941, se composaient de 1225 T34, 363 KV1 très fortement blindés, mais portant alors le même tube de 76,2 mm que le T34 initial, et d’environ 4500 BT7 au blindage limité, mais portant un excellent 45 mm, très supérieur au 37 mm de ceux des PZIII qui n’avaient pas encore été reconvertis en 50 mm.

2 Au plan technique, si, par exemple, le “fond” de la chasse était essentiellement composé de I.16 Polikarpov, passablement dépassés - ils continueront pourtant à être produits jusqu’au printemps 1945 - les modernes Mig 1, Yak 1 et Lagl 1 arrivaient en unités depuis un an. Malgré le secret qui règne toujours peu ou prou sur tout ce qui concerne l’Union soviétique, on peut penser que le jour où débuta l’opération “Barbarossa”, la V-VS disposait pour la chasse d’environ 3500 I.16 opérationnels, et d’un millier d’avions modernes.

3 Avec les exceptions d’un sommet de 1545 m en Crimée, et, depuis l’annexion de la Ruthénie, des points de plus de 1600 m dans les Carpathes. L’Oural, pour sa part, est une longue chaîne “usée”, franchie par des cols se situant presque tous entre 700 et 900 m. A l’extrême nord et l’extrême sud, deux petites zones seulement dépassent 1 600 m.

4 En raison de l’urgence, ce soutien des chars fut souvent effectué par voie aérienne : pendant l’été 1941, les transporteurs Ju 52 n’avaient pas grand chose à craindre des chasseurs soviétiques, ni de la “PVO” (défense A-A).

5 N’étant pas en mesure de sortir des chars en quantité, (malgré une tête de série assez réussie, le Ram) et encore moins des avions, le Canada se spécialisa, dans l’Empire britannique, sur la production des véhicules. Au total, plus de 900 000, depuis le 400 kg jusqu’au 3 tonnes de charge. Tous ces véhicules, soviétiques ou fournis par les Alliés, étaient beaucoup mieux adaptés au terrain russe que le parc allemand, car produits systématiquement en essieux tous moteurs : 4 x 4 et 6 x 6. Ils servirent presque exclusivement pour les transports logistiques, ou pour les modèles puissants, comme tracteurs d’artillerie

6 Le problème se pose de savoir comment les Soviétiques utilisaient des diesels par -30 et -40°, alors qu’au cours de l’hiver 1978-79 l’armée française eut des difficultés pour ses diesels à -20/-25°. Rien n’a transpiré sur les procédés soviétiques, mais on peut supposer qu’il y avait une question d’habitude, par mélange d’essence au gasole : les unités françaises qui comptaient quelques mécaniciens originaires du Massif central, des Alpes, du Jura, n’eurent aucune difficulté en 78-79.

7 En contradiction apparente, la Waffen SS et la Wehrmacht recruteront pourtant de très nombreux citoyens soviétiques - qui gonfleront surtout les unités montant la garde à l’Ouest pour la Wehrmacht. Mais il faut remarquer que dans ces hommes il n’y eut qu’une très faible minorité de Russes proprement dits. Ainsi, pour la Waffen SS, on ne trouve que 18 000 Russes sur environ 170 000 citoyens soviétiques, au sens des frontières de 1941. En revanche, on dénombre 30 000 Ukrainiens, 15 000 Turkmènes, 15 000 Caucasiens, 30 000 Cosaques, 10 000 Tatars, des Kirgizs, des Uzbeks, des Ossètes, etc. Rien que pour les soldats originaires d’URSS, la Wehrmacht dut établir des livrets de solde en 8 langues.

Jean-Baptiste Margeride

Source : http://www.stratisc.org/strat_050_MARGERIDEU.html

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Message  Invité 20/3/2007, 14:08

Bonjour,
Ouaouh !
Interessant, merci Oncle Boris et merci M. Jean-Baptiste Margeride.
J'ai trouve une bricole a dire :
Dès le 18 décembre 1940, la "directive n° 21" avait fixé qu’en cas d’attaque en 1941, les préparatifs d’invasion devraient être achevés pour le 15 mai, c’est-à-dire le moment où la raspoutitsa (littéralement : chemin rompu) terminée, les mouvements tactiques en tout-terrain deviennent possibles. Mais la nécessité de l’intervention dans les Balkans entraîna un premier retard de l’ordre de 5 semaines.
Ce n'est pas, a mon avis, la necessite d'intervention dans les Balkans qui retarda le declenchement de Barbarossa, mais le temps epouvantable de ce printemps 1941 qui prolongea bien au-dela de la mi-mai la "raspoutitsa".

Mais peu importe, tres bonne etude ou, pour une fois, Staline n'est pas accuse d'avoir inutilement sacrife des milliers de combattants sovietiques.

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Message  Invité 20/3/2007, 14:21

Re,
J'ai trouve une autre bricole a dire
oui gri
Il n’existait personne pour organiser la rébellion contre Staline, qui aurait permis à l’Allemagne de triompher aussi facilement qu’en 1917-1918. Certes, au début, la Wehrmacht fut accueillie en libératrice dans certaines régions, Ukraine notamment, mais les stupides massacres exécutés par les "kommandos spéciaux" SS eurent vite fait de ruiner ces dispositions favorables.
L'incapacite du Reich a se faire les nombreux allies qu'il aurait pu a l'Est n'etait pas "stupide", elle etait tout betement (Et tout criminellement) nazie.

Les Slaves etant pour les nazis des "sous-hommes" juste bon a etre colonises et esclavagises, pas question de s'en faire des allies ! Donc, dans le cadre de la doctrine nazie, les massacres de Juifs et de Slaves ne sont pas stupides, mais tres logiques.

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Message  Dan*. 20/3/2007, 18:05

Staline n'est pas accuse d'avoir inutilement sacrife des milliers de combattants sovietiques.
Si il a bêtement sacrifier ses propres soldats.
Toutes les catastrophiques défaites de 1941 sont en grande partie dues à Staline.
N'oublions pas de mentionner les contre attaques kamikazes que les russes étaient obligés de mener.
Ou encore les poches comme celles de Kiev qu'ila refusé d'évacuer.

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Message  Invité 21/3/2007, 11:24

Dan*. a écrit:Si il a bêtement sacrifier ses propres soldats
Il faudrait elaborer un peu sur ce genre d'affirmations, Dan, citer des sources, etc...

Staline est, a mon sens, indefendable sur de nombreux points, mais pour ce qui concerne la DGM, de tres tres tres nombreuses legendes on ete creees de toutes pieces durant la guerre froide.

Des soldats sovietiques ont ete sacrifies, c'est exact, mais le nombre reste a determiner et le "betement" reste a prouver.

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Message  Oncle Boris 22/3/2007, 19:14

La bataille de Kiev fut bel et bien une catastrophe où 600 000 russes furent capturés par les Allemands, à cause de l'ordre incensé de Staline d'interdire tout repli.
Très peu de ces soviétiques revinrent des camps de prisonniers allemands, et encore, les rares survivants finirent dans les Goulags !
Staline était un mauvais stratège (si seulement il n'avait été mauvais que dans cela ...), mais heuresement, il comprit vite qu'il fallait faire confiance à ses généraux.

-Oncle Boris, entièrement d'accord avec Dan* (oui, m'sieur, c'est possible ^^)-
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Message  Dan*. 23/3/2007, 18:29

il comprit vite qu'il fallait faire confiance à ses généraux.

Effectivement, Staline se rendit vite compte que il était obligé de lacher du lest et donner plus de libertés à ses concitoyens.
Cela posa de nombreux problèmes à la fin de la guerre, lorsque Staline voulant récupérer son autorité d'avant guerre fit subir aux soviétiques des heures très dures.
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Message  tietie007 25/3/2007, 14:14

Oncle Boris a écrit:La bataille de Kiev fut bel et bien une catastrophe où 600 000 russes furent capturés par les Allemands, à cause de l'ordre incensé de Staline d'interdire tout repli.
Très peu de ces soviétiques revinrent des camps de prisonniers allemands, et encore, les rares survivants finirent dans les Goulags !
Staline était un mauvais stratège (si seulement il n'avait été mauvais que dans cela ...), mais heuresement, il comprit vite qu'il fallait faire confiance à ses généraux.

-Oncle Boris, entièrement d'accord avec Dan* (oui, m'sieur, c'est possible ^^)-

Et oui, Staline avait même relevé de ses fonctions son vieux partenaire, le maréchal Semion Boudienny, qui avait sollicité l'accord du chef pour abandonner Kiev ...Son remplacement par Timoshenko ne peut rien changer à la situation, et la bataille de Kiev fut le plus grand désastre militaire soviétique de la guerre !
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Message  Dan*. 26/3/2007, 18:30

la bataille de Kiev fut le plus grand désastre militaire soviétique de la guerre !
Avec l'encerclement des forces soviétiques à Briansk et sur la ligne Viazma et octobre de la même année.
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