Conference CEHD sur les paras

C’est au début de la campagne à l’Ouest de 1940 qu’apparaît un nouveau type de guerrier : le parachutiste, qui est alors allemand, inspiré du modèle soviétique. Puis la guerre se poursuivant, les autres belligérants adaptent ce modèle aux spécificités nationales et au style de chaque armée. Ainsi naissent, côté allié surtout, des unités de circonstance opérant à la mode des parachutistes sans toutefois toujours utiliser le parachute. Mais ce qui les unit est la pratique de la guérilla sur les arrières ennemis ou de la contre-guérilla derrière les lignes amies. Le retour à la paix fait disparaître ces unités et ne demeurent plus que les troupes aéroportées — qui, avec la disparition du planeur se réduisent aux seuls parachutistes — parmi lesquelles on compte les formations associées aux services spéciaux. Au cours des conflits de la guerre froide et de la décolonisation, les parachutistes, plus que les autres, ont été impliqués dans la politique avec tous les risques de dérive possibles. Ils sont alors de tous les combats mais aussi de tous les soulèvements en Afrique ou en Amérique latine. Cette communication s’interrogera sur ce qui fait les parachutistes et les distingue des autres combattants. Pourquoi, depuis 70 ans, sont-ils reconnus partout comme des troupes d’élite ? Pourquoi se trouvent-ils aussi souvent associés aux tentatives de coups d’État ? Existe-t-il un modèle commun, ou chaque armée nationale a-t-elle une approche particulière ? Leur réputation, génératrice du « mythe para », est-elle fondée ou usurpée ?

Officier et historien militaire, le colonel (cr) Paul Gaujac est spécialiste des armées françaises pendant la seconde guerre mondiale, de l’histoire des parachutistes et de la crise de Suez, sujets sur lesquels il a publié une quinzaine d’ouvrages de référence. Ancien élève de Saint Cyr, il a servi en Algérie pendant six années, a commandé une compagnie au 1er RCP avant d’effectuer six années d’études tactiques et d’opérations aéroportées avec le commandement du transport aérien militaire. Sa carrière se poursuit chez l’amiral commandant la forces océanique stratégique, puis à l’État-major des armées où il est chargé des armées anglo-saxonnes, et s’achève en 1994 à la tête du Service Historique de l’armée de terre. Il est titulaire de six brevets : observateur, parachutisme français, britannique, américain, belge et chute libre. Parmi ses publications on peut citer : Histoire des Parachutistes français, SPLA, 1975 ; L’armée de la victoire, Lavauzelle, 4 vol., 1985 ; La crise de Suez, Lavauzelle, 1986 ; La guerre en Provence, PUL, 1998 ; Les forces spéciales de la Libération, H&C, 2003 ; Le corps expéditionnaire français en Italie, H&C, 2004.
Le colonel (cr) André Thiéblemont est diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris et titulaire d’une maîtrise de sociologie, outre de très nombreux articles, il a écrit Expériences opérationnelles dans l’armée de terre, unités de combat en Bosnie, 1992-1995, 3 t., C2SD, 2001, 558 p. ; Cultures et logiques militaires, Paris, PUF, 1999, 339 p. (en collaboration).