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Hélène VIANNAY, une femme libre 1/2

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Message  Invité 3/1/2008, 15:09

HELENE VIANNAY née Mordkovitch


Helena Victoria Mordkovitch est née à Paris le 12 juillet 1917 dans le 14° arrondissement de parents russes. Tous deux révolutionnaires, ses parents se sont rencontrés pendant la guerre de 14-18 pour défendre la France, terre des libertés.
Son père, bolchevik, s'engagea volontaire dans l’armée française. Sa mère, menchevik exilée, était infirmière et le soigna. Lorsqu'elle a 3 mois, son père rentre en Russie pour aider la Révolution, Hélène ne le reverra jamais. Elle grandira élevée par sa mère dans l'amour de la France et des valeurs morales exigeantes.
Cette dernière s'éteindra en novembre 1937 en prophétisant une guerre imminente entre la France et l'Allemagne et que celle-ci, après la défaite des Français, se retournerait contre l'Union soviétique.
Pour Hélène, ce n'est pas une révélation mais une évidence. Aussi, lorsque la paix est signée par Pétain, en qui elle n'a aucune confiance, elle n'est pas prise au dépourvu comme le seront tant de Français.


1940 LE REFUS DE LA DEFAITE

Seule et démunie, ne possédant qu'une bicyclette, Hélène continue ses études à la Sorbonne. Elle va participer à l’accueil des réfugiés de Belgique puis traverser la France pendant l’exode pour se réfugier à Rodez.

En septembre 1940, le directeur du laboratoire de géographie physique de la Sorbonne l'engage comme assistante. Dans le train qui la ramène vers Paris, deux soldats allemands s'intéressent de près à une jeune fille assise ses côtés. Lorsque l'un d'eux tente de caresser la joue de sa voisine, Hélène a une réaction de colère : elle gifle le soldat à toute volée ! Heureusement, ce geste sera sans conséquence mais il détermine les choix d'Hélène, elle ne peut pas les supporter, elle veut qu'ils s'en aillent.
"C'est comme ça qu'on devient résistant, ce n'était pas plus compliqué" commente-t-elle simplement 50 ans plus tard.

En arrivant à Paris, Hélène voit des gens faire la queue devant les magasins d'alimentation et des Allemands en train de les photographier.
Une bouffée de rage lui monte alors à la gorge : "J'ai eu honte et je me suis dit : jamais je ne ferai la queue". Dès lors, la farouche détermination de cette jeune femme ne connaîtra plus de limites et elle emploiera tout son courage et ses ressources physiques à bouter l’Allemand hors de France.

Elle évolue dans un milieu très patriote et il lui vient l'idée d'écrire et de distribuer discrètement des tracts ainsi libellés : "Français, relevez la tête, ne vous abaissez pas devant les Allemands". Tapés à la machine, ces tracts sont déposés dans les boîtes à lettre par Hélène qui déambule ainsi chaque nuit dans Paris, à moitié affamée.

A la rentrée de 1940, elle est chargée des cours de cartographie par le professeur Lutaud. C'est là qu'elle rencontre un ex-séminariste, étudiant en philosophie, Philippe VIANNAY. Il a 23 ans et vient d'être démobilisé après avoir reçu la Croix de Guerre.
Pétainiste, issu de la grande bourgeoisie et catholique fervent, Philippe veut toujours avoir raison.
Hélène, étudiante brillante et parfaitement athée, rejette la Révolution nationale et adhère rapidement au mouvement initié par de Gaulle.
Malgré ces différences, tous deux sont animés par un même refus de la défaite et la volonté d'éveiller l'opinion.

Ils refusent de gagner Londres, l'action militaire et les activités de renseignement ne sont pas faits pour eux qui sont des rebelles dans l'âme.
C'est en métropole qu'ils vont agir car pour Philippe "c'est ici qu'il faut se battre, c'est bien plus difficile, mais c'est d'ici qu'il faut se battre". Le ton est donné, la lutte sera exigeante et sans concessions. Et c'est dans le milieu qu'ils connaissent bien, celui des étudiants et des universitaires qu'ils vont trouver de l'aide.

"Nous étions jeunes et nous étions étudiants, alors tout naturellement pour recruter je me suis tournée vers mes camarades étudiants. Nous nous sommes alors réunis, nous avons discuté et nous avons pris la décision de faire un journal clandestin" raconte Hélène Viannay.

Ce journal, né de l'espoir tenace que rien n'est perdu et du refus de la défaite, ce sera DEFENSE DE LA FRANCE.


1941 DEFENSE DE LA FRANCE

Dès l'automne 40, ils sont quatre mousquetaires enragés par la déroute : Hélène, Philippe, Robert Salmon, un évadé également décoré de la Croix de Guerre, et Marcel Lebon, patron de Gaz Lebon, futur Gaz de France. C'est ce dernier qui fournira l'argent nécessaire à l'achat d'une offset.
Utilisant sa position au laboratoire de géographie de la Sorbonne, Hélène installe l'imprimerie clandestine dans les caves dont elle a les clefs.

De septembre à décembre 1940, la petite équipe écrit et diffuse des tracts dénonçant l'Occupation. Et s'attèle début 41 à la confection du premier numéro consacré à l'Alsace de "Défense de la France". Les séances d'impression artisanale ont lieu trois nuits par semaine, parfois jusqu'à 5 heures du matin et le journal clandestin paraît pour la première fois à la date symbolique du 14 juillet 1941.

Ce ne sont au début que cinq modestes pages au format 21 x 27 tirées à 5000 exemplaires, enfouies dans des sacs à dos et distribuées par les camarades qu'Hélène a recrutées. Parmi elles, Génia Deschamps (qui deviendra Eugénie Gemähling) lui dit "Non, moi je ne veux pas faire de résistance, je n'y crois pas mais je veux bien vous aider". Génia les aidera jusqu'à la fin de la guerre "mais elle a toujours dit non" s'amuse Hélène.

Le journal est mis sous enveloppe, déposé dans les boîtes à lettres. Plus tard, lorsque l'équipe sera rôdée au travail de faussaire, il sera expédié par la poste, avec de faux timbres. Mais ce petit journal va devenir un colosse. A partir de 1943, le tirage dépassera 100 000 exemplaires et atteindra le chiffre fabuleux de 450 000 en janvier 44, ce qui en fera le premier journal de la presse clandestine.

Ainsi, 47 numéros paraîtront jusqu'à la Libération. Ils sont rédigés par une très petite équipe constituée pour la plupart de "Sorbonnards" aux noms de plume évocateurs qui sonnent comme des cris de guerre : Robert Salmon adopte le pseudonyme de "Robert Tenaille", Jean-Daniel Jurgensen est "Jean Lorraine", Jacques-William Lapierre, "Scrutator" et Jacques Lusseyran signera "Vindex".
Philippe quant à lui, trouvera un nom qui donne bien le ton : "Indomitus", l'insoumis.

D'autres encore rejoindront l'équipe rédactionnelle, comme Robert d'Harcourt, Mgr Chevrot, Aristide Blanck et Geneviève de Gaulle dont la signature a des allures de drapeau : "Gallia".

Si elle assure la diffusion du journal et l'organisation de l'impression (il faut tout le temps déménager les presses sous peine d'être pris), Hélène Mordkovitch ne participe pas à la rédaction.
Parce que cela ne lui vient tout simplement pas à l'idée : "Croyez-vous que j'aurais proposé d'écrire quelque chose, moi, avec tous les tracts que j'avais faits avant ? Il ne me venait pas à l'esprit de les donner, parce que Salmon était un normalien, Philippe était un philosophe, moi j'étais scientifique".

Plus diplômée que son mari, elle ne songera jamais à écrire un article, alors qu'elle assiste avec d'autres femmes à toutes les réunions de rédaction.
Inconsciemment, Hélène et ses compagnes reproduisaient des schémas d'avant la première guerre. Mais plus tard, elle aimera rappeler que si elle fut une résistante de la première heure, elle dut comme toutes les autres Françaises attendre les années 60
pour pouvoir user d'un carnet de chèques ou acheter un meuble sans l'accord de son mari...

Autour du journal se crée un mouvement de résistance. Une fois de plus c'est Hélène, forte de sa culture révolutionnaire, qui structure l'organisation et la protège par le système du cloisonnement. Et malgré quelques épisodes dramatiques, DEFENSE DE LA FRANCE restera l'un des mouvements ayant le mieux résisté à l'oppression allemande.
Hélène s'occupe des liaisons ente les différents ateliers qui impriment le journal et de sa diffusion.

A cette activité viendra s'ajouter un atelier de faux papiers extrêmement performant : on estime à un million le nombre de faux documents qui seront produits par Défense de la France, ce qui en fait l'organisation de faux papiers la plus importante. Là encore, c'est Hélène qui s'occupera de tous les détails.


LE MAQUIS

Philippe et Hélène se marient en 1942. L'année suivante, leur premier enfant Pierre vient au monde. Et la nature fait bien les choses puisque le petit Pierre naît… un 14 juillet !
Ce jour de fête est aussi celui d'un coup d'éclat du mouvement : les membres de Défense de la France distribuent dans le métro des milliers d'exemplaires d'un numéro spécial.

Mais l'effervescence et la joie causée par cette naissance vont bien vite être assombries :
six jours plus tard, le 20 juillet, une vague d'arrestation frappe l'organisation et Hélène doit quitter précipitamment la clinique où elle se trouve avec son bébé. Elle sera recueillie par Marie-Hélène Lefaucheux.

Jusqu'à ce que Philippe la réclame… "J'ai laissé tomber le bébé sans un moment d'hésitation - il n'avait pas un an -, sans le recommander, sans dire « si nous sommes tués... », rien. Je suis partie aussitôt avec mon vélo, le train et j'ai rejoint Philippe. Un jour où nous avons failli être tués tous les deux, vraiment, je me suis dit : « Pierrot va rester orphelin », sans plus".
En juin 44, elle rejoint son mari dans le maquis de Ronquerolles (Seine-et-Oise Nord) qu'il dirige et assure la liaison entre le maquis et la capitale. Après la blessure de Philippe, elle assure à sa place la coordination des différents secteurs et jusqu'à la libération du secteur début septembre 1944, elle collaborera aux prises de décisions de l'état-major du maquis.

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Message  Invité 3/1/2008, 15:10

(suite)

APRES-GUERRE

La Libération de Paris arrive enfin. Philippe est député à l'Assemblée provisoire. Défense de la France, devenu l'un des journaux les plus importants, devient France Soir et les deux époux sont écartés de la direction sur la ligne de laquelle ils ne sont pas d'accord.

Ce sont des années difficiles pour le couple : Philippe est désœuvré et dégoûté par les manœuvres politiciennes et Hélène est physiquement épuisée, elle ne songe qu'à dormir après ces années passées à travailler de jour comme de nuit, à courir d'un atelier à l'autre, à se cacher. Et elle n'oublie pas que la guerre n'est pas finie, que des hommes continuent à se battre, à se faire tuer. Tous deux attendent le retour des 80 membres qui ont été arrêtés, dont le frère de Philippe.

Les distributions de médailles ne sont pas pour eux. Hélène constate qu'"à la France Libre à Londres, on n'a jamais cité nos articles, on a donné une fois le nom de Défense de la France au cours d'une émission. Nous n'étions pas très aimés."
Ils ont le sentiment de n'avoir pas été reconnus, pas respectés pour ce qu'ils avaient fait, "Lors de la Libération, le Général De Gaulle a généreusement offert une Croix de la Libération pour le mouvement Défense de la France, une !"

Défense de la France n'a siégé ni au Conseil National de la Résistance ni à l'Assemblée consultative. Rebelles ils étaient, rebelles ils resteront. "Nous n'avions pas très envie de donner beaucoup de détails [sur leurs actions], parce que nous avons fait ce que nous estimions devoir faire. Il fallait faire quelque chose et puis après c'était fini, on tournait la page et on parlait de l'avenir et d'autres choses".

Mais l'avenir semble incertain. Philippe ne se retrouve pas dans la société d'après-guerre et Hélène a du mal à joindre les deux bouts avec deux enfants à nourrir. Après leur éviction de France Soir, Philippe va créer le Centre de Formation des Journalistes, dont sortiront plus tard quelques noms illustres tels que ceux de Bernard Pivot, Pierre Lescure ou encore Patrick Poivre d'Arvor.


LES GLENANS

Mais leur nouvelle croisade va se révéler pendant l'été 46. En vacances chez un cousin de Bretagne, Hélène et Philippe découvrent l'archipel de Glénan au large de Concarneau. Ils sont époustouflés par la beauté des lieux "C’est trop beau. Nous n’allons pas garder cela pour nous" . Ils vont alors se lancer dans une aventure inédite et créer sur l'île du Loch un centre de convalescence pour aider les jeunes abîmés par la guerre, redonner le goût de vivre aux anciens résistants et aux déportés et les aider à se reconstruire physiquement et moralement.

Pour Hélène, l’accès à la mer est un symbole de liberté inaccessible qui fascine les jeunes au sortir de la guerre, mais c'est aussi l’ouverture à une autre culture, celle des pêcheurs. Son but est de créer des liens entre les hommes et les femmes de tous les pays par la mer.

Avec des moyens dérisoires, sur une île déserte sans eau, sans électricité ni téléphone – mais aussi sans contraintes – eux qui ne sont pas marins vont apprendre à naviguer à la voile et inventer une nouvelle méthode d'enseignement de ce sport. Leur premier bateau portera le doux nom de "SEREINE".

Le Centre de formation international (CFI) fonctionne sur un mode démocratique : transmission du savoir par tous, responsabilisation de chacun et bénévolat. De son expérience de résistante, Hélène a tiré une capacité infaillible à détecter ceux qui deviendraient responsables de la vie des autres pour skipper un bateau et ce sont les anciens stagiaires qui deviendront les futurs professeurs.
Bien plus que naviguer, on apprend aux Glénans à devenir maître de son destin.

Pourtant, cette initiative ne fera pas l'unanimité dans les milieux très fermés de la voile car Hélène tient particulièrement à l'idée de plaisance populaire et ce que les prix des stages soient accessibles à tous et non plus à une élite. Et, comme dans la Résistance, elle instaure la mixité et ne fait pas de différence entre les filles et les garçons. Ce qui inquiète au plus haut point l'évêque de Quimper qui enverra des espions déguisés en stagiaires…
Sa formation scientifique en géographie physique la conduit aussi à préserver les dunes et la végétation des îles de l'Archipel.

Hélène se souvient de la difficulté d'imposer leur vision des choses : "la chose que j'ai trouvé la plus difficile, la plus menacée, la plus fragile ce sont les Glénans parce qu'on n'avait pas d'argent pour le faire, c'était rejeté par tout le monde et j'avais l'impression de mener un combat qui ressemblait beaucoup à la Résistance sans les dangers de mort. Je pense que si je n'avais pas fait de résistance, on n'aurait pas osé le faire, ni Philippe ni moi, ni quelqu'un d'autre".

Mais ces idées audacieuses finiront par triompher et les "chevelus" des Glénans feront des petits : en soixante ans d'existence, plus de 300 000 stagiaires passeront par l'école. At last but nos least, le "Cours des Glénans", synthèse des connaissances accumulées depuis les débuts de l'école deviendra un best-seller considéré comme la "bible" des "voileux".

Pendant plus de trente ans, Hélène VIANNAY se consacrera à cette école pas comme les autres dont elle sera déléguée générale jusqu'à sa retraite en 1979.

Toujours tournée vers les préoccupations de son temps et soucieuse de l'avenir des jeunes, Hélène contribuera à ouvrir et développer d'autres bases nautiques en France - trois en Bretagne et deux en Méditerranée - et dans d’autres pays comme l'Irlande, l'Espagne, le Canada et l'Italie et le Centre Nautique des Glénans travaille en étroite collaboration avec des municipalités de banlieues.
Les Glénans fêtent cette année leur 60° anniversaire.


L'historien et académicien René Rémond, fera des Glénans ce commentaire élogieux mais juste : “Amorcée avec des moyens dérisoires, l’entreprise a été une extraordinaire réussite qui a changé la société. De cette école de voile - devenue la plus renommée du monde - Philippe et Hélène Viannay ont refait des Français un peuple de marins et une nation de navigateurs”.


SEREINE

Au milieu des années 50, les destins d'Hélène et Philippe prendront des voies divergentes. Mais Philippe ne voudra jamais divorcer. Se consacrant au journalisme en s'investissant dans le CFJ mais aussi la renaissance du Nouvel Observateur et la création du Matin de Paris, il restera à ses côtés pour gérer Les Glénans et viendra déjeuner chez elle tous les dimanches…

Après la mort de Philippe en novembre 86, Hélène assurera la Présidence de l'association Défense de la France au sein de laquelle elle crée le prix "Philippe Viannay-Défense de la France" qui récompense chaque année depuis 1991 un ouvrage dédié à la résistance au nazisme en France ou en Europe.

Elle figure également parmi les membres fondateurs de l'AERI (Association pour des Etudes sur la Résistance Intérieure).

Elle est titulaire de la Croix de guerre 1939-1945 et de la Médaille de la Résistance avec rosette.
En 2001, Hélène Viannay sera élevée au grade de commandeur de la Légion d'honneur.

Hélène VIANNAY est décédée le 25 décembre 2006 à Paris, à l'âge de 89 ans.
Lors de ses funérailles le 4 janvier 2007 au Cimetière du Père Lachaise, ils furent nombreux à rendre un dernier hommage à cette femme entière, courageuse et d'une exemplaire fidélité à ses choix et à ses amis.


http://www.memoresist.org/H_Viannay.php
http://www.memoresist.org/fiches/resist.php?id_res=90
http://www.glenans.asso.fr/

Sources :
- Un long entretien à lire : http://clio.revues.org/document530.html.
par Dominique VEILLON et Françoise THÉBAUD, « Hélène VIANNAY », Revue Clio, numéro 1/1995, Résistances et Libérations France 1940-1945,
- Le Monde
- Le Matin de Paris
- Olivier WIEVIORKA "Une certaine idée de la Résistance. Le mouvement Défense de la France", Gallimard, 1995
- Clarisse FELETIN "HÉLÈNE VIANNAY. L'instinct de résistance de l'Occupation à l'école des Glénans" Editions Pascal 2004 – préfacé par René Rémond
- Christine Fourichon du Centre Nautique des Glénans, présidente de l'Ecole de 1999 à 2005
et ma mémoire de voileuse et d'ancienne du Matin

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Message  Invité 4/1/2008, 08:01

Bonjour,
Quelle vie bien remplie !
Merci Laverdure.

Ca me chiffonne, cette histoire de Defense de la France pas membre du CNR.
J'aimerais bien en savoir un peu plus sur la sga des Vianney.

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Message  Invité 4/1/2008, 15:54

Daniel Laurent a écrit:Ca me chiffonne, cette histoire de Defense de la France pas membre du CNR.
J'aimerais bien en savoir un peu plus sur la sga des Vianney.

Si tu veux avoir une petite idée, va lire l'entretien sur Clio, Hélène donne elle-même une piste mais ne rentre pas dans les détails. A droite et à gauche, je suis tombée sur des pistes, des phrases d'Hélène.
En gros, Hélène reprochait à Mme Granet, qui était chargée de lister les organisations pour obtention des médailles, honneurs et tutti quanti, d'avoir chipoté sur les détails et réponses que lui donnaient les membres de Défense de la France.
Car figure-toi que ces braves gens qui imprimaient des faux-papiers ne tenaient pas registre de combien ni pour qui (et on comprend un peu pourquoi, non ?).
D'autre part, à mots à peine couverts, Hélène reprochait à Lucie Aubrac d'avoir "tiré la couverture" de la Résistance à elle et son réseau, et tant pis pour les autres.
Hélène a d'ailleurs des paroles très sèches concernant la Légion d'Honneur remise par de Gaulle (une seule pour tout le mouvement...) mais de toutes façons, Philippe et Hélène se tapaient des décorations et autres honneurs. Ce qu'ils ont fait, ils l'ont fait parce que ça leur semblait "juste" et "droit" et "la seule chose à faire".

Voici ce que dit Hélène à D.Veillon et F.Thébaud dans « Hélène VIANNAY », Clio, numéro 1/1995, Résistances et Libérations France 1940-1945 :
"H. V. : Oui, très fort, parce que nous avons été mal reconnus, mal aimés, pas du tout respectés pour tout ce que nous avions fait. On a toujours négligé, officiellement, ce que nous avons fait. Ce n'est que récemment que l'on parle de Défense de la France. Par exemple, à la France Libre à Londres, on n'a jamais cité nos articles, on a donné une fois le nom de Défense de la France au cours d'une émission. Nous n'étions pas très aimés. Quand il y avait des distributions d'argent, c'est nous qui en avions le moins. Quand on a créé le CNR, nous n'y étions pas. Je pense que cela crée des liens. Lors de la Libération, le Général De Gaulle a généreusement offert une Croix de la Libération pour le mouvement Défense de la France, une! Il y en a quand même eu plusieurs centaines distribuées à droite et à gauche.

D. V. : Oui, cela dit, il y a quand même une différence entre la France Libre et puis la Résistance de l'intérieur ; je veux dire que l'essentiel des décorations a été attribué aux Français libres.

H. V. : Oui, mais il y en a eu plusieurs à Franc-tireur... Alors, Philippe allait se la donner lui-même ?

D. V. : Vous savez, à Franc-tireur il y en a eu trois.

H. V. : Au moins trois. Mais là, ce n'est pas possible. Quand vous êtes le patron, vous n'allez pas vous décorer vous-même. De Gaulle aurait au moins pu avoir le geste de les décorer lui-même [...]. Mais nous n'avions pas fait de résistance pour cela . Nous ne voulions même pas donner de renseignements à ceux qui venaient nous interroger. Quand Madame Granet est venue nous poser des questions sur ce que nous avions fait, beaucoup ont refusé de répondre : « je ne l'ai pas fait pour qu'on parle de nous ». C'est le cas de Jacqueline Pardon, elle n'a pas voulu témoigner. Moi, je n'ai pas tout à fait refusé mais nous n'avions pas très envie de donner beaucoup de détails, parce que nous avons fait ce que nous estimions devoir faire. Il fallait faire quelque chose et puis après c'était fini, on tournait la page et on parlait de l'avenir et d'autres choses
.

De plus, il faut dire que Philippe était particulièrement rétif à toute structure organisationnelle pesante ou qu'il jugeait "complaisante". Le meilleur exemple en est que lorsque Défense de la France est devenu FRANCE SOIR, sous la férule de Pierre LAZAREFF, Philippe n'a pas apprécié la nouvelle orientation du journal et a démissionné. Pareil au Nouvel Observateur (qui lui doit d'être nouveau justement) et au Matin de Paris dont il est à l'origine.
Ceci étant, lui a été membre de l'Assemblé Constituante.
Si tu veux en savoir plus sur INDOMITUS, il faut lire son livre "Du bon usage de la France ", de Philippe Viannay Testament d'un insoumis - RAMSAY 1988
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Message  Invité 4/1/2008, 17:06

Un livre d'entretiens d'Hélène VIANNAY par Clarisse FELETIN:
Hélène VIANNAY, une femme libre 1/2 Book_410

et un portrait de cette grande dame
Hélène VIANNAY, une femme libre 1/2 33980_10

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