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Politique de l'exclusion sous le III° Reich et après...

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Politique de l'exclusion sous le III° Reich et après... Empty Politique de l'exclusion sous le III° Reich et après...

Message  Invité 17/1/2008, 01:36

Comme dit sur un autre fil, les politiques d'exclusion ne sont pas les seuls apanages du régime nazi, mais il a grandement contribué à les élever au rang de lois. Une supercherie d'envergure qui a eu des conséquences terribles.
Au départ était l'antisémitisme ambiant en Europe : depuis le Moyen Age, diverses lois et édits dictent la vie des Juifs : ils vivent dans des ghettos dont les portes se ferment à la nuit tombée (mot venant de l'Italien si ne je m'abuse, et en référence au premier ghetto à Venise, Narduccio confirmera ou infirmera si je dis une bêtise), n'ont pas le droit de pratiquer d'autres métiers que l'usure et la médecine (comme en Espagne où ils seront fort réputés). C'est ainsi qu'un système bancaire apparaîtra, d'où l'association plus tard Juif = banquier = riche, assertion évidemment parfaitement fausse au XX° siècle. Mais dont Hitler se fera l'écho, comme de beaucoup de balivernes et autres croyances obscurantistes.
La vie des Juifs européens n'est donc pas rose depuis pas mal de temps, puisqu'ils se feront virer successivement d'à peu près tous les pays : dans le désordre, la France, L'Espagne, l'Italie...
après s'être d'abord fait dépouiller de leurs biens et, pour les banquiers, après avoir renoncé à percevoir le recouvrement de leurs créances.
Au Moyen Age, on accusait notamment les Juifs de dévorer de jeunes enfants et d'utiliser leur sang pour des rites plus ou moins sataniques. Cela va vous faire pouffer, mais cette croyance a perduré pendant des siècles. Autant dire que dès qu'il y avait un pet de travers, on tombait sur les Juifs à bras-raccourcis.
Quelques siècles se passent, les croyances et les préjugés restent.
Au XIX° et au début du XX°, de vastes pogroms frappent les communautés russes et en Europe Centrale, ils ne sont pas épargnés non plus.
En France, il y a l'affaire Dreyfuss qui divisera l'opinion et fera éclater au grand jour cet antisémitisme culturel.
Bref, le Juif dérange en Europe et depuis toujours ou presque.

C'est donc sur terreau fertile et ancien qu'Hitler édictera ses lois raciales. Et c'est pour cela qu'elles auront autant de succès et que les populations ne se révolteront pas contre ses lois révoltantes (sauf les Juifs bien entendu). Comme par le passé, les Juifs se verront contraints de quitter leurs emplois pour n'exercer que ceux auxquels ils sont autorisés. Ils devront porter des signes disctinctifs (l'Etoile Jaune) et faire figurer l'Etoile de David sur leurs boutiques ou locaux commerciaux. Ils devront se faire recenser en tant que Juifs (cette mention existait déjà sur les papiers d'identité dans plusieurs pays à la rubrique religion) et ne seront plus autorisés à fréquenter les lieux publics réservés aux "Aryens". Conséquemment, ils sont désignés aux yeux de tous comme une entité communautaire au lieu d'être fondus dans la population.
(un peu comme si on marquait les gauchers dans un pays et qu'on les parquait tous ensemble, ils prendraient alors l'aspect d'une énorme communauté de gauchers).
Les Juifs sont donc progressivement, mais de manière efficace, mis en marge de la société Allemande, séparés du reste de la population. Au début ce n'est pas physiquement, mais des signes distinctifs, des restrictions en tous genres, des brimades administratives.
C'est cela la politique d'exclusion. Elle vise à isoler un groupe - en principe minoritaire - ethnique, religieux ou politique du reste de la population. Ce qui a pour conséquence directe, outre la méfiance entre les communautés, de diviser la société, de dissoudre l'unité sociale, ce qui fait qu'un peuple, constitué de mélanges, est quand même un peuple ressentant une identité nationale.
La France en est un très bon exemple. On est de toutes les couleurs, on vient de tous les pays mais dès qu'on nous marche sur les pieds, on est tous Français !

Toutes ces mesures ont des pendants dans l'histoire contemporaine et je ne vais vous donner que deux exemples :

En 1948 en Afrique du Sud s'établit ce qu'on appellera le "pity apartheid" : les blancs d'un côté, les noirs de l'autre (rappelons qu'à l'époque, les blancs ne représentent qu'à peine un tiers de la population) : les noirs vivent dans des ghettos appelés townships qui ressemblent très fortement à des bidonvilles en périphérie des villes. Ils n'ont accès qu'aux parties qui leur sont réservées dans les bâtiments publics, les jardins ou les transports en commun. Même si nombre d'entre eux travaillent comme domestiques des blancs, une nurse noire ne peut entrer dans le jardin public où elle emmène l'enfant blanc dont elle a la garde.
Chaque noir doit être porteur d'un "pass", une sorte de passeport pour pouvoir se déplacer d'un endroit à un autre (de chez lui à son lieu de travail par exemple), pass devant être visé par les autorités policières blanches évidemment.
Ce système ségrégationniste existait également aux Etats Unis, spécialement dans le Sud et la lutte pour les Droits Civiques fut notamment menée par le Pasteur Martin Luther King (dont on "fêtera" cette année le 40° anniversaire de l'assassinat). Il différait un peu de celui de l'apartheid mais pas tellement...

Un autre exemple de politique d'exclusion est celui qu'utilisa de manière très efficace le sénateur McCarthy aux USA en 1947 lors de la "Chasse aux Sorcières" qui fit trembler l'Amérique. A l'époque l'Amérique tremblait devant la menace sommuniste. L'événement qui mit le feu aux poudres fut une affaire de trahison dont les époux Ethel et Julius Rosenberg furent condamnés et éxécutés sur la chaise électrique. (en plus ils étaient Juifs, décidément). McCarthy se servit de cette affaire pour lancer des anathèmes contre les communistes (donc anti-Américains).
En réfléchissant un peu, vous pourrez établir des parallèles avec des affaires plus récentes.

Il s'agissait de sévir contre les communistes Américains, réputés pour être des suppôts de l'URSS et des traîtres. Tous les milieux furent frappés, notamment l'industrie cinématographique : McCarthy convoqua les producteurs, les scénaristes, les réalisateurs, les acteurs d'Hollywood. Comme certains d'entre eux étaient "de gauche", voire inscrit au Parti Communiste Américain (organisation parfaitement légale), McCarhty et sa commission firent pression sur eux pour qu'ils dénoncent leurs camarades ou collègues membres du parti.
Tous ceux dont les noms furent cités devant ladite Commission furent blacklistés et ils ne purent plus obtenir le moindre travail dans les studios. Certains furent arrêtés.
Parmi ceux qui devinrent des parias figure le scénariste Dalton Trumbo qui dut écrire sous des pseudonymes divers une trentaine de scénarios dont Vacances Romaines (avec Haudrey Hepburn et Gregory Peck), Exodus et Spartacus de Kubrick. Trumbo est surtout le scénariste et le réalisateur de "Johnny s'en va-t-en guerre" (Johnny got his gun d'après son livre écrit en 1938...)
D'autres, comme Elia Kazan, donnèrent des noms pour qu'on les laisse en paix.
Si au début le programme d'exclusion des soi-disants communistes reçut la faveur des Américains, avec le temps, cette chasse aux sorcières fit peur car elle bafouait les droits civiques des citoyens.

Tout ça pour vous dire qu'isoler un groupe est très facile, il suffit d'un élément apparemment anodin, d'une bonne publicité, de media complaisants ou sourds et aveugles et d'un public muet et surtout, d'une communauté - si possible minoritaire et silencieuse - pouvant servir de bouc-émissaire.
Dans le cas d'Hitler, il a ensuite entouré le dispositif d'une compagnie et d'une police spéciale et le tour était joué.

Je laisse aux spécialistes de la SGM le soin de vous énumérer toutes les mesures prises à l'encontre des Juifs , des Tziganes, des homosexuels, des communistes et des dissidents pendant le nazisme mais je voulais vous montrer que le danger est toujours possible, qu'il suffit d'une minute d'inattention pour que certains d'entre nous se retrouvent accusés de maux imaginaires par les autres et mis au ban de la société, voire arrêtés. (je parle bien sûr au figuré, nous ne sommes pas dans un état totalitaire, pour l'instant).

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