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Mes souvenirs de la guerre

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Message  Gardavous 31/1/2008, 09:07

J'ai évoqué un épisode du 24 aout 44 à Versailles. Puisqu'il a suscité de l'intérêt, je vais reprendre mes souvenirs depuis le début.
-La distribution des masques à gaz à la mairie est restée gravée dans ma mémoire, mais je suis incapable de la situer dans le temps. Mes frères et soeurs ont reçu chacun leur étui cylindrique. Quand est venu mon tour, le préposé a dit à ma mère: Il n'y a pas de taille pour un enfant de cet âge...
-Le collage de ruban de papier sur les vitres;
-le sable stocké dans le grenier en prévision des bombes incendiaires qu'on craignait beaucoup...
-Le tocsin sinistre que nous avons entendu sonner un soir.(2 septembre ?)
-Notre première alerte nocturne. Toute la famille descend à la cave. J'entends par le soupirail un bruit étrange, que je prends pour le hennissement d'un cheval aérien. Probablement un stuka en piqué.
En mars 1940, mon grand frère, jeune officier d'active, nous écrit du front: "Hitler est bien embêté"...
Hélas, il ne sait pas ce qui l'attend...
Fin mai, il nous apprend par une courte lettre qu'il a été légèrement blessé.
En fait de légère blessure, il a reçu un projectile dans la tête. Après avoir passé une nuit à Gournay...sous un camion de munitions, il fut ramassé par une ambulance qui l'emmena à Liège où il dut subir une trépanation. Considéré par les allemands comme irrécupérable, il échappa à la captivité. Quand il revint à la maison, il parla à mes parents d'une charmante infirmière qui l'avait soigné. (Vraiment gentille, puisqu'elle l'invita, à Paris, au célèbre restaurant de "La reine Pédauque".)
Après l'armistice de 45, il chercha à savoir ce qu'elle était devenue: Elle était incarcérée pour "intelligence avec l'ennemi"...

Le 10 juin40, mon père fut pris par la panique qui faisait partir tout le monde de Versailles. Il envisagea de nous embarquer à bord d'une petite Mathis que mon oncle avait laissée en partant à la guerre. Heureusement, il avait pris la précaution de la mettre en panne, ce qui nous évita l'aventure de l'exode.
Quelques jours plus tard, d'énormes nuages de fumée noire s'élèvèrent dans le ciel. Je crois qu'il s'agissait d'un dépôt de pneus qui brûlait à Satory. Ils déposèrent sur la végétation une couche de suie grasse comme je n'en ai jamais vue depuis.
Le lendemain matin, mon père revint de courses en nous disant d'un ton catastrophé: "Les allemands sont en ville". Un peu plus tard, j'ai vu passer sous nos fenêtres un groupe de soldats français dépenaillés emmenés par des soldats allemands qui les encadraient fusil en main. Malgré mon jeune âge, ce spectacle m'a paru humiliant.
Quelques jours après, une voiture allemande s'est arrêtée devant le porche de notre grande maison. Un officier vint manifester son intention de l'occuper. Ma mère, qui parlait un peu l'allemand, parvint à le persuader d'aller voir celle d'un voisin, au prétexte que la nôtre était remplie d'enfants. Le voisin en question était parti, et il trouva sa maison pillée à son retour...
L'été 1940 se passa le plus tranquillement du monde, mis à part l'épisode de Mers-el-kébir que mes parents écoutèrent à la radio avec consternation. Les magasins regorgeaient-pas pour longtemps- de marchandises, en raison de l'éloignement des habitants. Ma mère, se souvenant de 1914, fit ses provisions et acheta poules, lapins et chèvre.
Cela ne suffit pas à remédier aux restrictions qui sévirent bien au delà de la Libération. Mes parents se découvrirent des relations à la campagne, qui nous expédièrent force colis de victuailles que nous allions chercher à la gare.
Le plus pénible était de faire la queue devant les magasins. Ma mère eut droit à une carte de priorité.
La boulangère pesait soigneusement le pain de chaque client, en retranchait ou en ajoutait un morceau. J'ai même vu une épicière couper en deux un comprimé de saccharine !
Les autorités allemandes exigèrent que les armes détenues par les civils soient livrées. Mon père, trop pusillanime à mon goût ,a obei. Mais l'un de mes frères subtilisa à son insu un fusil de chasse de petit calibre ainsi qu'une cinquantaine de cartouches à plombs. L'idée nous vint alors de jouer à nous fusiller. L'un de mes frères s'étant protégé la tête d' un couvercle de lessiveuse, l'autre lui a tiré dessus d'une distance qui ne dépassait pas 10 mètres. Pas de bobo, juste un plomb qui lui a chatouillé le lobe d'une oreille. Après quoi mon tour est venu; j'étais bien sûr d'accord; mon frère jugea toutefois plus prudent de se placer à une distance plus grande; j'ai juste senti un plomb toucher mon poignet, sans pénétrer la peau !
Par la suite, nous avons enveloppé l'arme dans une toile cirée et l'avons enterrée. Je ne l'ai jamais retrouvée. A la fin de la guerre, je me souviens avoir accompagné mon père au fort de Vincennes où une quantité incroyable d'armes attendaient que leurs propriétaires viennent les récupérer.

Deux de mes soeurs habitaient en Haute-Savoie, c.a.d. en zone libre. Ma mère avait hâte d'aller les voir. Au printemps 41 elle déposa une demande de laissez-passer pour elle, deux de mes frères, et moi. La secrétaire de mairie de notre lieu de destination n'étant autre que...l'une de mes soeurs, cela facilita l'obtention des papiers demandés, et permit de rajeunir d'1 an mon grand frère...Il fallut néanmoins que nous nous rendions à la Kommandantur de Saint-Germain-en-laye où, après nous avoir fait poireauter un bon moment dans une pièce sans chaises, un sous-fifre demanda à ma mère d'apporter la preuve qu'elle n'était pas juive "au sens de la loi allemande".
Un soir de juillet, nous avons pris le train à la gare de Lyon. A 4 heures du matin, il s'arrêta en gare de Mâcon pour les contrôles de la ligne de démarcation.
Les voyageurs se tenaient dans leurs petits souliers. D'abord se présenta à la porte de notre compartiment un gendarme allemand plutôt débonnaire, avec sa ridicule "plaque à vache" pendue sur sa poitrine par une chaine passée autour du cou.(je me suis retenu pour ne pas lui rire au nez) et sur laquelle on lisait "Feldgendarmen".Il était accompagné d'un soldat porteur d'un long fusil dont je me demandai comment il pourrait bien s'en servir dans un couloir de wagon.
Puis apparurent des civils en gabardine et chapeau mou. "C'est le jestapo" annonça une dame dans un souffle. L'un d'eux vérifia à nouveau les papiers. Il ne demandait pas: "papiers, s'il vous plait", mais il disait: "Môssieur, donnez-moi votre portefeuille".(Je pense qu'il y cherchait d'éventuels documents compromettants)
Le contrôle de tout le train dura exactement 55 minutes.. Après quoi, le haut-parleur du quai égrena les noms de personnes invitées à descendre.(Je suppose qu'il s'agissait de personnes recherchées)
Bien entendu, personne ne bougea; je commençai à me demander si nous allions jamais repartir. Mais si; après quelques minutes d'attente, le train démarra, puis, dans l'aube naissante, s'élança, aussi vite que lui permettait sa locomotive, à travers un paysage qui m'apparaissait comme celui de la vraie France.
Nous étions les seuls clients, je crois bien, dans l'hôtel du village où nous avons pris une chambre. Ma mère découvrit un crouton de pain blanc délaissé dans un placard, ce qui m'a émerveillé car j'avais oublié que le pain pouvait être autrement que noir.
à suivre

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Message  Panzer5 31/1/2008, 10:56

Merci à toi Gardavous, ce récit est passionnant. En te lisant, j'ai vraiment la sensation de vivre ces événements à travers les yeux de l'enfant que tu étais à l'époque. Continue!
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Message  Vinz 31/1/2008, 13:46

Passionnant ce récit, merci de nous faire partager ton vécu.

J'attends la suite avec impatience.
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Message  bigbasketeur 31/1/2008, 14:27

Vinz a écrit:Passionnant ce récit, merci de nous faire partager ton vécu.

J'attends la suite avec impatience.

- J'attend la suite avec impatience moi aussi , A+ . pouce
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Message  Tankiste44 31/1/2008, 15:00

De même clin doeil gri Et en plus tu raconte super bien ! pouce

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Message  tayp' 31/1/2008, 16:42

Merci beaucoup pour ces anecdotes... Quels membres de ta famille se sont battu en 40??
merci
amicalement

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Message  Gardavous 31/1/2008, 19:00

Suite de mes souvenirs:
L'activité aérienne s'est intensifiée à partir de 43 et surtout 44 .Plusieurs fois par semaine, le son de la sirène se faisait entendre. Personne n'en tenait plus compte. Parfois, un grondement sourd la relayait: celui de bombardiers en approche par l'ouest et que seules nos oreilles d'enfants percevaient. Nos yeux ne tardaient pas à apercevoir des essaims de points dans le ciel, qui grossissaient... Tout d'un coup, le tonnerre de la DCA se déchainait, tandis que de sinistres flocons noirs encadraient les avions. On entendait les éclats d'obus tomber un peu partout, et, ma foi, c'est à qui courrait en premier les ramasser.
Un matin de juin 44, alors que je me levais pour aller à l'école, un tintamarre aussi soudain qu'inhabituel me fit regarder par la fenêtre: Des avions étaient là, à moyenne altitude.
Une ou deux explosions particulièrement proches et violentes me firent dire tout haut : "Cette fois, ils exagèrent". Je ne savais pas moi-même si ce "ils" désignait les avions alliés ou la dca allemande...
La sirène s'empressa de faire entendre sa tardive et dérisoire mise en garde.
Puis un avion volant à moyenne altitude largua à moins de 2 km devant ma fenêtre une fusée d'un rouge intense qui descendit lentement à la verticale. Je compris, non sans inquiétude, qu'il s'agissait d'un marqueur et que nous étions près de la cible d'un bombardement.
Je vis effectivement des débris projetés en l'air ...
Les avions, (des bimoteurs) quittèrent ensuite rapidement notre ciel et je me rendis comme d'habitude à l'école où je retrouvai la moitié environ de mes camarades.
Là, notre directeur nous déclara: "il n'y aura pas classe ce matin, vous pouvez aller voir..."
Et nous sommes allés voir. A moins de 400 mètres de là, la rue était barrée par un tas de décombres, sur lesquels s'affairaient des sauveteurs avec des pelles.Nous avons fait le tour par une rue parallèle. Beaucoup de poussière. Une image m'a particulièrement marqué, celle d'un matelas d' enfant accroché aux fils téléphoniques.Qui avait dormi dessus? Nous savions que c'était peut-être l'un de nos camarades.
Et pourtant, nous n'étions pas émus outre mesure. Je précise cela parce que, de nos jours, en une telle circonstance, on ne manquerait pas de faire appel à une "cellule de soutien psychologique". J'ai tout lieu de penser que ce sont les adultes qui transmettent leur peur aux enfants. Si les adultes ne perdent pas leur sang froid, les enfants trouvent presque normale n'importe quelle situation.
Je me souviens d'un élève qui était présent à l'école ce matin là, et qui habitait une maison mitoyenne de celles qui étaient réduites à un tas de gravas. Il est resté silencieux ! Etait-il "sonné" ? Etait-il un peu débile ? Je ne sais.

Par un bel après-midi du mois de juillet 44, des bombardiers se sont approchés, à une altitude particulièrement élevée. On les distiguait comme de petites croix brillantes, par groupes de 14 (box) quadrimoteurs qui se succèdaient à quelques minutes d'intervalle. Parfois, des vides dans leur formation serrée donnaient à penser que des appareils étaient manquants. Devant eux s'ouvraient les petits flocons de la DCA. Il était évident que l'un ou l'autre des avions serait inévitablement touché s'ils poursuivaient leur route. J'admirai le courage qu'il fallait aux pilotes pour ne pas en dévier. Et un avion s'est en effet allumé puis a laissé échapper une trainée jaune et noire qui s'est allongée jusqu'à devenir gigantesque. Pendant peut-être une minute, l'avion touché garda sa ligne de vol et sa place dans le box. Nous guettions des parachutes, le temps passait. Enfin, une corolle apparut sous l'avion. Presqu'aussitôt, elle se transforma en une flamme fugitive et il ne resta plus rien... Puis une seconde corolle s'ouvrit.sous la queue de l'avion. "Trop tôt" avions-nous envie de crier, "tu as ouvert ton parachute trop tôt" ! Et à nouveau, la petite tache blanche dans le ciel disparut dans une brève flamèche.
Peut-être le feu s'était-il déjà communiqué à l'équipement des malheureux aviateurs avant qu'il quittent l'avion..? Une minute plus tard, l'avion largua ses bombes, ce qui semblerait indiquer qu'un homme au moins était encore vivant à bord, puis il se désintégra en morceaux et le ciel redevint vide.
J'ai pensé: La guerre va être perdue !( C'était avant la percée d'Avranches)
Tous ceux qui se trouvaient au sud-ouest de la région parisienne à ce moment là ont assisté à cette tragédie.
Les jours suivants, des évènements semblables se sont renouvelés.
J'ai toujours dans les oreilles le ronflement sinistre des moteurs d'un "Libérator" coupé en deux que nous avons vu tomber en tournoyant .L'appareil s'est écrasé dans le bois de Vélizy. Quelques jours plus tard, nous sommes allés voir ce qu'il en restait. Il était encore gardé par une sentinelle allemande. Un camarade de mon frère qui habitait à proximité était arrivé sur les lieux avant même les allemands et avait récupéré les papiers de l'un des membres de l'équipage. Après la libération, il a pris contact avec sa famille, qui l'a invité aux USA.

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Message  glider82 31/1/2008, 19:01

Merci gardavous de nous faire partager ton histoire pouce gri
J'ai hate de connaitre la suite...
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Message  Goliath 31/1/2008, 21:23

quel témoignage ! c'est passionant ! La guerre d'un point de vue d'un enfant, c'est quelquechose que je trouve très émouvant.
gardavous, tu n'a jamais pensé à faire un livre ou participer à un recueil de témoignages ? Ta façon de raconter ton histoire et les détails est fantastique.

merci à toi


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Message  Vinz 1/2/2008, 11:22

Gardavous a écrit:Un camarade de mon frère qui habitait à proximité était arrivé sur les lieux avant même les allemands et avait récupéré les papiers de l'un des membres de l'équipage. Après la libération, il a pris contact avec sa famille, qui l'a invité aux USA.

Je trouve ce geste très grand de sa part. Merci pour cette aviateur.

Et merci à toi pour ce nouveau témoignage encore et toujours plus passionnant.
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Message  Gardavous 1/2/2008, 20:17

tayptayp a écrit: Quels membres de ta famille se sont battu en 40??



Nous étions tranquillement en vacances en famille à St-Gervais, fin août 1939 lorsque mon père, lieutenant de réserve, a été rappelé à Paris par un télégramme. En raison de son âge, il a été affecté dans des bureaux à Woippy. Chose curieuse, l'armée lui a proposé, au mois d'octobre, la démobilisation; il a trouvé plus avantageux de rester. Il est revenu à la maison en février 40.
Après une longue convalescence, mon lieutenant de frère (dont j'ai déjà parlé) a repris du service. Début 42, il a trouvé moyen de se faire affecter en Algérie. Je ne comprends pas que les allemands l'aient laissé partir...Il est revenu en août 44 avec l'armée de Lattre, est remonté jusque dans le Jura. Là, il s'est pris une balle qui a traversé son casque de part en part, lui éraflant sérieusement le cuir chevelu. A quelques milimètres près...
L'un de mes oncles a pris sa retraite de colonel en juillet 40 après avoir été décoré pour avoir fait retraiter son régiment en bon ordre...
Un autre a été fait prisonnier. Il s'est évadé, je ne sais dans quelles circonstances. Nous l'avons entendu rentrer à la maison un soir. Il est allé dormir dans le poulailler, de crainte d'être retrouvé par les allemands. Puis il est allé se cacher dans la Nièvre où il a été embauché comme ouvrier agricole.De là il a rejoint le Maroc
Il fit une brillante campagne de Tunisie en 1943, et passa ensuite en Angleterre.
Aux premiers jours de septembre 44, nous le vimes réapparaitre dans une magnifique voiture qu'il avait confisquée à un collaborateur de Rennes. Il avait été parachuté ( à 50 ans et sans entrainement préalable) le mois précédent près de Guingamp, dans le cadre de la mission "Aloès". Pour la toute petite histoire: Il s'est abimé une jambe en arrivant au sol. L'avion volait bien bas puisque, s'il faut en croire mon oncle, le choc de l'ouverture du parachute s'est pratiquement confondu avec celui du contact avec le sol.
Mon oncle installa dans le grenier un poste émetteur-récepteur avec lequel son radio, du nom de Victor, envoyait des messages vers Londres. Je n'ai encore pas compris la raison d'être de cette liaison, puisque la Libération était acquise depuis 1 mois ?
L'un de mes cousins aviateur fut considéré comme mort; son "Marauder" ayant été abattu au dessus du pont de Chalampé. En réalité, il était tombé dans le Rhin. Il eut beaucoup de peine à se débarrasser de son harnachement, et n'eut d'autre choix que de gagner la rive occupée par les allemands. Il fut enfermé dans la célèbre forteresse de Leipzig, où, au début, ses co-détenus le prirent pour une taupe et le tinrent à l'écart.
Ironie du sort: Des années plus tard, en Indochine, son avion disparut avec lui en mission; et cette fois, il ne revint jamais...

D'une certaine manière, l'un de mes frères et l'une de mes soeurs ont fait de la résistance: Ayant remarqué que des camions allemands stationnaient la nuit sans garde, ils ont planté des clous dans leurs pneus. Ils étaient inconscients, car ils l'ont fait plus d'une fois à la même heure et au même endroit !

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Message  tayp' 1/2/2008, 22:22

Merci pour ces informations complémentaires!

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Message  generalwolf 2/2/2008, 06:44

fallait déja avoir le courage de le faire
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Message  Invité 2/2/2008, 09:34

Bonjour,
Un grand merci, Gardavous, pour ces souvenirs passionnants.

Je suis en mesure de t'apporter quelques eclaicissements au sujet de la mission Aloes a laquelle ton oncle a participe :

Dans la nuit du 4 au 5 aoit 1944, la mission "Aloès" est parachutée sur le terrain "Bonaparte" à 15 km au sud de Guingamp, prés de Kérien. Trente officiers en tout.

Le 5 août, vers 18 h, le major Broussard, de l'état-major de Patton se présente à Kérien au colonel Eon, et devient auprès de celui-ci l'officier de liaison de l'armée américaine. Rassuré sur l'encadrement et la combativité des résistants, Patton laisse maintenant aux formations des maquis la tâche de nettoyer la Bretagne, avec le soutien de trois divisions de son armée, et il se porte vers l'Est.

Conformément à des instructions antérieures de l’OKW, les Allemands se replient sur les trois ports de Brest, Lorient et Saint-Nazaire. Le 3 août après midi, commence un mouvement de repli général : Tandis que les troupes de la base aérienne de Meucon, le 708ème bataillon de Osttruppen stationné à Surzur et le bataillon de parachutistes de Josselin se mettent en route vers Saint-Nazaire, les autres unités du Morbihan ainsi qu'un certain nombre venant des Côtes du Nord, du Sud Finistère et même de Carhaix, essaient de gagner aux abords de la "Forteresse de Lorient", la ligne de sécurité Quimperlé, Arzano, Plouay, Baud.

Du jour au lendemain, les rôles se renversent et les Allemands passent sur la défensive. Le 2 août, alors qu'on se bat aux abords de Rennes, les Allemands qui viennent de rafler la veille plus de soixante containers d'armes, attaquent encore à Moréac la 2ème Compagnie du 4ème bataillon FTP, mais cette fois les Résistants les obligent à décrocher.

Les Résistants abattent ici et là des arbres en travers des routes, sectionnent des cables téléphoniques, sabotent des pylônes électriques. A Malansac, l'attaque du dépôt de carburant, dont les quatre gardiens sont tués, permet l'enlèvement de 25 000 litres d'essence. A Pont-Kerlo en Plouay, un groupe de FFI attaque un convoi et tue deux allemands, deux autres périssent dans l'attaque d'un véhicule isolé sur la route de Josselin à Pontivy; deux autres encore sont faits prisonniers à la Trinité-Surzur par la compagnie Ferré du bataillon de Vannes.

Donc la mission Aloes fut chargee d'encadrer et de former les FFI ce qui permis a Patton de faire demi-tour et se ruer vers l'Est avec le gros de ses forces.

Parmi cette armee de gamins en haillons que "Aloes" s'efforcait d'organiser se trouvait un jeune Breton de 18 ans, Roger Lenevette, membre ici sous le pseudo de "Logico".

Source :
http://stephane.delogu.free.fr/le-mag09-06.html
Voir l'article "Le front des oublies"

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Message  generalwolf 2/2/2008, 16:45

merci Daniel, c'était une mission analogue à celle des SAS français ?
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Message  Invité 3/2/2008, 06:47

Bonjour,
generalwolf a écrit:merci Daniel, c'était une mission analogue à celle des SAS français ?
Ca y ressemble : Parachutage de petits groupes d'hommes hyper-entraines avec mission de renseignement et d'encadrement et formation des Resistants.

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Message  tayp' 3/2/2008, 10:40

C'est une mission de Jedburgh!! Groupe super entraîné, composé de français, US et Anglais mélangé. Les sticks comportaient 3 personnes.

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Message  Gardavous 3/2/2008, 11:03

Désolé de vous contredire. Mon oncle n'était pas superentrainé..Et il y avait plus de 3 personnes avec lui.
Cependant, Victor, son chauffeur et radio, portait à son épaule un macaron: "troupes de choc", qui m'a beaucoup impressionné...

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Message  le serpent mexicain 3/2/2008, 15:25

Meri pour ces infos, superbement illustré pouce
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Message  Gardavous 5/2/2008, 10:22

Suite
Un après midi de juillet 44,je tenais compagnie tranquillement à mon père qui bricolait à l'extérieur; ma mère s'apprêtait à distribuer leur nourriture aux poules, quand des chasseurs ont fait brusquement irruption à basse altitude dans le ciel. Aussitôt, la dca a ouvert le feu ; la sirène a été prise de court encore une fois. Les obus ont éclaté au-dessus de nous...Mon père m'a dit: "Va te mettre à l'abri"; lui-même a continué son occupation comme si de rien n'était. On entendait pleuvoir les éclats qui traversaient le feuillage des arbres ou ricochaient sur les toits. Je me suis dirigé vers un hangar à une quinzaine de mètres de là, sans me presser, tout fier de faire l'expérience du "baptême du feu". .Je n'ai pas été déçu ! Je n'avais pas fait trois pas que j'ai entendu le chuintement d'un éclat d'obus qui s'est fiché en terre en passant à moins d'un mètre de mon épaule.
Je n'ai jamais compris pourquoi mon père avait considéré que j'étais en danger davantage que lui. Peut-être l'habitude de 14-18 ? Pendant que ma mère, un peu plus loin, se dirigeait sans hâte vers la porte de la maison, suivie des poules frustrées de leur pitance, elles-mêmes suivies du coq qui fermait la marche, un éclat d'obus est tombé si près de lui qu'il a sursauté; (je crois même qu'il a traversé sa queue !).
Le tout n'a duré que quelques minutes à l'issue desquelles mon père a vu un avion s'abattre au loin.

Nous nous sommes rendus en vélo à Trappes, où la gare de triage avait été sévèrement bombardée 3 semaines auparavant. Les champs étaient profondément labourés de trous de bombes, loin de l'objectif auquel elles étaient destinées. Sur la ville ravagée planait un silence de mort. L'un des rares cheminots qui se trouvaient là nous a dit, en nous montrant un passage sous les voies effondrées: "On croit que le chef de gare se trouve dessous". De fait, il n'y avait personne pour déblayer les décombres.

Les jeunes allaient dans les champs récolter les petits pois. Ils arrachaient les plants entiers,qu'ils entassaient dans la remorque de leur vélo sans prendre le temps de cueillir les gousses, de peur d'être surpris par un nouveau bombardement..

Début août 44, des allemands écrasés de fatigue traversèrent la ville en direction de l'est dans des véhicules de fortune. Souvent des voitures civiles camouflées de branchages. Pour faire bonne mesure, certaines portaient aussi un drapeau blanc, ou même une croix-rouge

Le 12 août, le bruit courut que les allemands avaient abandonné le camp de Satory. Nombre de versaillais s'y rendirent alors pour visiter les dépôts. Mon frère et moi les avons rejoints. Nous avons chargé notre remorque non pas d'armes comme je l'espérais, mais de ...skis et de rouleaux de papier photo.Qu'est-ce que faisaient là des skis (et leurs chaussures dont j'ai gardé une paire) en plein mois d'août ? Probablement avaient-ils été fabriqués dans l'ouest de la France. Nous eumes un moment de frayeur, quand un mauvais plaisant cria: "Voilà les SS qui reviennent"; ce qui n'était nullement invraisemblable. Nous décampames avec notre butin, heureusement sans rencontrer d'uniformes.

Dans la journée du 24 , des tirs se firent entendre ici et là. J'ai déjà parlé de l'avion de reconnaissance qui est passé, qui a été descendu, et dont le malheueux pilote est mort.
La nuit venue, des points lumineux sillonnèrent le ciel. Il s'agissait d'obus tirés sur la batterie allemande de Bougival par les canons de Leclerc qui avaient pris position au pont de Sèvres (je ne l'ai su que bien plus tard). Je suis assez sidéré de la précision des tirs, car j'ai vu les canons allemands avant et après...Pourquoi les artilleurs allemands n'ont pas tiré les premiers ? Peut-être n'étaient-ils pas renseignés ? En tous cas, les artilleurs de Leclerc l'étaient ! Après avoir entendu à la radio ( l'électricité n'était pas coupée ) Londres annoncer à 22 h que Paris était libéré (ce qui nous laissa sceptiques) je suis allé me coucher, pas trop rassuré.
A mon réveil, j'ai vu un civil porteur d'un brassard tricolore et pistolet au poing qui remontait la rue. Je dois dire qu'il m'a paru un peu frimeur.
Nous nous sommes rendus au centre ville.J'ai été un peu déçu de ne voir que des camions militaires vides rangés devant la préfecture, à peine gardés.Je pense que les soldats étaient occupés plus loin en direction de Paris. Quelques impacts marquaient la façade de l'hôtel de ville; quelques voitures incendiées gisaient ça et là.
Et surtout, je n'ai pas compris l'animation autour de quelques femmes aux habits déchirés qu'on emmenait sans ménagement je ne savais où. Ma grande soeur à qui je demandai ce qu'on leur reprochait me répondit laconiquement: "Elles sont allées avec des allemands". Le motif, dont je ne comprenais pas le sens exact (je n'avais que 10 ans), me parut léger...

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Message  Thomasp86 5/2/2008, 11:20

Merci, c'est vraiment bien écrit, passionnant...

Pourquoi n'écrirai tu pas ca pour un livre ?
Ca pourrais etre sympa ? "Mes souvenir de '40" ou quelque chose du genre...
Je t'en réserverai une de suite ! pouce
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Message  Vinz 5/2/2008, 18:28

Merci Gardavous je suis toujours autant omnibulé pas tes récits.
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Message  glider82 5/2/2008, 19:03

Toujours fan de ton histoire. Encore plus hate de connaitre la suite
Encore merci Gardavous et a bientot!
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Message  Gardavous 3/3/2008, 10:15

Bonjour
Je crois que je n'ai pas fini de raconter mes souvenirs.
La Libération n'était pas la fin de la guerre...
Dans les semaines et les mois qui suivirent la libération, la grande distraction des jeunes fut d'explorer les bois environnants à la recherche des munitions abandonnées par les armées.J'ai vu des caisses d'obus éventrées dont le contenu gisait à terre. Le jeu consistait à désolidariser l'obus de la douille afin de récupérer la poudre. Les plus audacieux dévissaient ensuite le détonateur. Mon frère ayant trouvé un "gisement" en indiqua l'emplacement à un camarade, lequel s'empressa de s'y rendre le jeudi suivant. Ne parvenant pas à ses fins, il eut l'idée malheureuse de cogner un ensemble douille-obus contre un arbre. Il en perdit la vie.
Un autre exhiba une grenade à manche toute la journée en classe. Le soir, en rentrant à la maison, il tira le fil sans connaitre probablement la conséquence de ce geste et fit exploser l'engin qui le tua ainsi que des personnes autour de lui. Je vous laisse imaginer la peur rétrospective de ses camarades de classe...

Mars 1945. Un cousin propose à mon grand frère d'aller voir un cimetière d'avions qu'il a découvert la semaine précédente dans un coin du terrain d'aviation de Toussus-le-noble où les américains ont installé une base secondaire. Je les accompagne. Mon cousin connait une brèche dans le grillage; En la franchissant, je ne remarque pas l'écriteau: "Terrain militaire. Défense d'entrer".
Des épaves de quadrimoteurs sont entassées un peu plus loin. Ils portent les terribles stigmates de la dca . Les vitrages de mica épais de plusieurs centimètres sont constellés d'impacts. Cependant, ces carcasses recèlent des trésors pour le bon bricoleur qu'est mon cousin.
Tandis qu'il s'affaire à démonter les pièces qui l'intéressent, je m'amuse à marcher sur les ailes. Ce faisant, j'attire l'attention des sentinelles de la tour de contrôle. Une patrouille armée s'approche bientôt, accompagnée d'un homme en civil qui parle français (un officier de liaison, j'imagine ?). Celui-ci nous dit: "Vous avez de la chance que les jours rallongent (c'était la fin de l'après-midi); si nous vous avions vu à la même heure un jour d' hiver, nous ne nous serions pas dérangés, nous vous aurions directement tiré dessus à la mitrailleuse"... Nous sommes emmenés à la tour de contrôle. D'abord enfermés dans un réduit, nous comparaissons ensuite devant un officier américain qui tient un conciliabule, que je ne comprends évidemment pas, avec un soldat. Ils semblent discuter du sort à nous réserver. Je suis impressionné par un énorme pistolet posé sur la table. Ma crainte se transforme en terreur quand le soldat introduit ostensiblement 3 cartouches dans le chargeur de sa carabine. Je crois savoir que des francs-tireurs capturés ont été été fusillés sans jugement...(J'ai même su plus tard qu'un qu'un coup de main allemand contre le quartier général d'Eisenwoher à Versailles avait été déjoué peu de semaines auparavant,[ J'aimerais avoir confirmation de ce fait , si des participants à ce forum en ont entendu parler ?] rendant ainsi les américains méfiants.)
Mais nos gardiens se montrent bons enfants. Ils nous font monter dans un GMC et nous conduisent à l'hôtel de police de Versailles, non sans subir un contrôle à l'entrée de la ville. Les policiers français se montrent plus hargneux. Un agent demande ce que nous avons fait; on l'informe; alors il hoche la tête et lâche ce commentaire que je prends au sérieux: "Oh, alors, ça mérite la guillotine!" ce qui relance mes craintes...Finalement, tard dans la soirée, nous pouvons rentrer chez nous. Le lendemain, un agent de police viendra dans nos familles vérifier nos déclarations d'identité. Mon oncle l'enverra promener et l'histoire n'eut pas de suites.

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Message  finalwar 4/6/2008, 12:17

Merci bocoup pour ces témoignages d'une rare intensité on sy croirais .. beret
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