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L'armée en française en belgique

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Phil642
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pegase001
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L'armée en française en belgique - Page 2 Empty Re: L'armée en française en belgique

Message  Vincent 19/4/2009, 20:59

la suite ...


La présence de plusieurs témoignages de la même nature nous permet de mieux cerner la situation, sur la ligne de front comme à l’arrière. Ainsi parallèlement, le capitaine Coquema[1] du 76ème RA transmet une vision de l’arrière de la ligne de front et de son organisation : « Ordre au Groupement Sud de ne tirer sur Hannut qu’en accord avec le Lt-Colonel Du Vigier […] Prise de contact très dure du 2ème Cuirassiers avec les chars ennemis dans la région du Thisnes-Crehen.[…] Entre 10 et 11h : le Groupement Sud effectue de nombreux tirs dans la région Thisnes-Crehen, Hannut, à la demande du colonel Du Vigier. » On peut donc constater que si les chars allemands se sont repliés et que les derniers pelotons du 3ème escadron ont pu faire de même, c’est grâce au tir d’arrêt. […] Le Capitaine Coquema rapporte d’ailleurs cette situation dans son JMO : « Nombreux affrontements de chars souvent à l’avantage des « Somua » […] Tirs de contre-préparation par concentrations (Groupement Sud et Groupement Nord) ont été exécutés à la demande du colonel Du Vigier à partir de 16h », les tirs d’arrêt se poursuivant durant toute la soirée puis la nuit pour faire face aux attaque des blindés allemands qui retentent de percer à partir de 20h. Même l’artillerie de la 2ème DLM est mise à contribution. Ces tirs sont à chaque fois déclenchés très rapidement, les liaisons téléphoniques fonctionnant très bien. La rapidité d’exécution des ordres est en effet la clé de la défense organisée par le commandant du 2ème Cuirassiers. En réponse, le 12 et le 13, les Allemands bombarderont les positions de l’artillerie française qui leur barre toujours le passage, lui occasionnant des pertes sensibles.

Mais revenons au contact, nous venons de voir que l’artillerie avait soutenu les Somua. Touzet du Vigier décide en effet de lancer le capitaine de Beaufort et deux pelotons dans la bataille, afin de contre-attaquer les Allemands à Crehen qui semble vide après une reconnaissance d’un peloton du 4ème escadron venant de Thisnes. Du Vigier veut faire réoccuper Crehen par les DP. Les Somua tombent sur une concentration de panzers supérieurs en nombre. Il ordonne alors le repli des Somua mais hélas trop tard à cause des difficultés de transmission. Ceux-ci reprennent Thisnes débordé après des heures de combat qui ne se terminent qu’à la tombée de la nuit puis rentrent à Merdorp à pleine vitesse. Les pertes pour la journée du 12 sont sévères : 25 chars H39 sont restés sur le terrain, 4 Somua au cours de la contre-attaque sur Crehen, 1 capitaine tué, 25 sous-officiers et hommes de troupes disparus. Pour le lieutenant Vié : « Le premier contact avec l’ennemi a été rude, mais le moral n’est pas atteint, il faut venger les premiers morts du régiment ». Le 13 mai, la 3ème Pz Div., qui a franchi la Meuse, rejoint le XVIème Pz Korps. Le Corps de Cavalerie va devoir tenir bon. Pour prendre les Allemands de vitesse, il est décidé que dès l’aube, les Somua du général Bougrain au sud, qui rongent leur frein depuis deux jours, feront une percée sur Thisnes puis se replieront, de manière à désorganiser l’ennemi quelque temps. Pour cela, le général de La Font, commandant la 5ème BLM : « demande à l’artillerie « d’abrutir » Hannut et Thisnes ; le colonel Du Vigier est présent : tous deux se déclarent très satisfaits des tirs d’artillerie de la veille et de la nuit. »[2] En attendant, les positions se renforcent, avec en arrière les deux groupes d’escadrons qui forment le 2ème Cuirassiers et qui se sont retranchés dans Merdorp. Les pelotons ont été réorganisés pour répartir les forces restantes. « Le colonel vient en auto visiter les positions »[3].

La contre-attaque des Somua de la 2ème DLM a lieu, avec une couverture aérienne qui ne dure qu’un temps, malgré les demandes répétées du général Prioux : « Jusque vers 10h en effet, les avions allemands sont écartés ou chassés par des avions alliés, mais après cette heure l’aviation allemande prendra nettement le dessus et nous ne verrons plus d’avions français. »[4] Or après 10h, c’est au tour des chars des Pz Div. allemandes d’attaquer. Maintenant regroupés, la 3ème et la 4ème Pz Div. sont au coude à coude vers leur schwerpunkt : Jauche. La première portera son effort sur la partie nord du dispositif de la 3ème DLM, en direction de Orp, la seconde au sud en direction de Jandrenouille. Les chars allemands arrivent en plusieurs vagues, les lourds et moyens d’abord suivis par les légers qui accompagnent l’infanterie portée sur camions. En deux heures, la défense du 2ème Cuirassiers est submergée (30 Somua et 18 Hotchkiss) par ces attaques qu’appuient des vagues incessantes de bombardiers légers et des salves de gros calibre.[5] Les Somua tiennent bon comme la veille, quant aux chars H ils démontrent une fois de plus leur inaptitude au combat antichar, leurs obus ricochant sur les Pz III et IV. A 13h30 est lancée une contre-attaque de Somua du 1er Cuirassiers du nord (Jauche) vers le sud (Jandrenouille), immédiatement, Du Vigier envoie De Beaufort et les Somua qu’il lui reste pour fermer ce mouvement du sud vers le nord. Ces deux formations en défilement de tir répandent selon les mots de Baillou : « le désordre et la mort ». Pendant ce temps, la 3ème Pz Div. essaye de franchir la petite Gette mais ses chars s’embourbent. Partout sur la ligne de front de la 3ème DLM, malgré les pertes, le front a tenu par des contre-attaques très offensives[6].

Le 13 à 16h, la 3ème DLM décroche, suivie de la 2ème DLM à 17h. Les chars survivants du 2ème Cuirassiers se replient vers l’est, en direction de Folx-les-Caves puis Orbais. A la fin de la journée, toutes les formations sont éprouvées, le 2ème Cuirassiers et le 11ème RDP d’avoir reçu le choc, le 1er Cuirassiers d’avoir couvert le décrochage. Tous ont subi de grosses pertes. Les mauvaises surprises ne font que commencer lorsque la 3ème DLM passe le barrage Cointet : « Les portières du barrage antichar ne sont pas fermées, leur fermeture exigerait plusieurs heures de jour et un outillage spécial ; le Génie déclare n’avoir pas la possibilité d’y procéder dans la nuit.»[7] Le 14 mai, les DLM du Corps de Cavalerie repartent en direction de Gembloux, l’artillerie et les chars menant des combats retardateurs. A 15h, les positions de l’infanterie française de la 1ère Armée sont franchies. Les pertes sont lourdes, le Corps de Cavalerie y a laissé 105 engins blindés contre 164 pour le XVIème Pz Korps. Mais la ligne d’infanterie n’a guère eu le temps de s’installer efficacement, les divisions d’infanterie non motorisées devant avancer de nuit, par marches forcées. Du reste, de l’avis même du général Juin, une DIM avance à la même allure qu’une DI normale dès qu’elle approche de sa position. Ainsi, après la surprise d’Hannut vient la surprise de Gembloux. Tous les officiers du 2ème Cuirassiers et de la 3ème DLM sont unanimes quant à leur déception en voyant le front dont ils ont couvert l’installation de leur mieux : « la ligne ne donne pas du tout l’impression de quelque chose de solide, les travaux ne sont pas terminés, les équipages sont exténués, le matériel a été très éprouvé ; tous comprennent que le repos tant mérité sera de courte durée. »[8] Les éléments du CC très éprouvés sont dirigés derrière la ligne de front où ils jouissent d’un repos bien mérité dans la nuit du 14 au 15, eux qui n’ont pas dormi depuis 5 jours et ont combattu sans relâche.

Malheureusement les observations de la veille se concrétisent et le 16ème Pz Korps brise les défenses de la 1ère Armée le 15. Et selon la vieille théorie de l’infanterie toujours ancrée en 1940 dans l’armée française depuis l’invention des chars d’assaut, les blindés sont mis à la disposition des divisions d’infanterie afin de les aider dans les contre-attaques nécessaire à la défense de la ligne de front. Un outil de qualité, bien qu’amoindri par les combats mais qui n’a pas démérité, est dépecé au lieu d’être réorganisé plus en arrière et recomplété. Les chars et leurs équipages du CC sont prêtés au 4ème CA sans que le général Prioux sache quant ils reviendront. « […] Dès les premières heures du jour, l’aviation et l’artillerie son très actives. On apprend que la ligne de résistance est enfoncée. ».[9] Le repos a été de courte durée en effet. Les hommes du 2ème Cuirassiers sont appelés pour contre-attaquer dans la brèche à Wagnelee. C’est à cet endroit que va avoir lieu le dernier affrontement avec les Allemands dans la courte campagne de Belgique, avant de se replier vers Dunkerque. Du Vigier reçoit donc dans la nuit l’ordre de tenir un point d’appui avec son régiment en avant de l’usine de Wagnelee, sur la jonction des 2ème DINA et 15ème DIM qui se rejoignent sur la voie ferrée, zone d’affrontement jusque Gembloux. Ses effectifs sont de 13 chars en bon état et une vingtaine sont récupérables après les combats de la veille. La ligne d’infanterie, malgré une dure résistance, finit par lâcher dans l’après midi, sous le feu des bombardiers et de l’artillerie ennemie. « L’ennemi attaque à la jonction des deux DI. Les chars Somua flanqués des H, détruisent rapidement les chars légers et moyens, et contiennent l’avance des chars lourds. Un véritable carrousel est engagé. Du haut des tours de l’usine où le PC est installé le colonel suit avec passion le déroulement de la lutte ».[10] […] il envoie les Somua qu’il reste du Capitaine de Beaufort, un de ses meilleurs officiers, dans la bataille : « Le capitaine de Beaufort fait merveille, quatre fois, cinq fois, il emmène ses quelques chars à l’attaque, disparaissent derrière un couvert, apparaissant à nouveau dans une autre direction. A contempler de loin, ce combat semblait tout à fait une manœuvre, telle que le régiment en faisait à Sissonne. Les obus n’étaient plus à blanc… »[11] Pendant trois heures, le combat fait rage et les chars français contiennent ceux des Allemands, de nouveaux blindés de type Pz. IV font leur apparition, dotés d’un canon long, ce qui n’avait jamais été vu jusqu’alors. A la fin de la journée les pertes sont lourdes, une fois de plus. Il faut se résoudre à la retraite pour sauver le plus d’hommes possible de la captivité.




[1] SHD - DAT, 1K711, Fonds COQUEMA
[2] SHD - DAT, 1K711, op.cit.
[3] SHD - DAT, 1Kt943, Témoignage du Ss-Lt P. Chenu
[4] SHD - DAT, 1Kt943, op.cit.
[5] SHD - DAT, 1Kt943, op.cit.
[6] Voir annexes, la Bataille d’Hannut, fig. 11, 12, 13
[7] SHD - DAT, 1K711, op.cit.
[8] SHD - DAT, 32N462, Historique du 2ème Cuirassiers du Lt. Vié.
[9] SHD - DAT, 32N462, Historique du 2ème Cuirassiers du Lt. Vié.
[10] SHD - DAT, 32N462, op.cit.
[11] SHD - DAT, 32N462, op.cit.
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