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l'insurrection de Varsovie

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Message  Charlemagne 30/8/2006, 17:42

L'insurrection de Varsovie

Introduction

Le 17 Août 1944, à 17 heures, l'Armée Secrète, la plus importante organisation de résistance polonaise, commandé par le général Bor-Komorowski déclenche l'insurection dans Varsovie occupée depuis 1939 par les allemands, qui ont réprimé dans le sang la révolte du Ghetto 15 mois auparavant


L'Armia Krajowa (armée secrète), en liaison directe avec le gouvernement en éxil à Londres, prépare depuis plusieurs mois le soulèvement de la population polonaise afin de participer activement à la libération du pays, avec un plan prévoyant notament la créations de groupes de partisans juste derrière les allemands en retraite, pour récupérer leurs armes et les chasser du territoire au côtés des soviétiques. Ce projet baptisé opération Burza (tempête ou orage), est mis en oeuvre à Lvov, Lublin et Vilna en juillet, et prévoit également l'insurrection de Varsovie, la capitalee polonaise étant considéré comme une plaque tournante du trafic ferroviaire et routier allemand.
Aprés la réussite de l'opération Bagration déclenché par le 22 juin, les soviétiques ont progressés de plusieurs centaines de kilomètres, et chassent devant les forces allemandes qui semblent incapables de rétablir la situation, abandonnant de vastes étendus de territoire en Biélorussie, en Ukraine, en Pologne. A la fin juillet, l'Armée Rouge est parvenue à quelques dizaines de kilomètres de varsovie et diffuse à partir du 29 juillet des messages radio appelant la population polonaise à la lutte armée.

Cet appel est logique, puisque dans ses ordres de la veille, la Stavka prévois de prendre Praga, le faubourg de Varsovie situé sur la rive est de la Vistule, avant le 8 Août puis d'établir une tête de pont sur le Narew et de franchir la Vistule. Pourtant, les lignes de communication soviètiques sont beaucoup tros étendues, provoquant une pénurie en carburant pour les véhicules comme pour les avions, et les troupes qui combattent sans intéruption depuis 6 semaines sont fourbues. Le 1° Front de Biélorussie du général Rokossovski a fort bien progressé, mais son flanc droit est à découvert et il n'a pas repoussé l'ennemie de la rive est de la Vistule. En outre les allemands se ressaisissent et font parvenir dans ce secteur des unités fraiches et expérimentées: le maréchal Model parvient à stopper toute avance soviétique du 2° Front de Biélorussie de Tchuikov grace à l'arrivé des 4°, 19°, Herman Goering et Waffen SS- Wiking Panzerdivisionen. Cependant l'appel au soulèvement est perçut par l'Armée Secrète comme le signal de l'action: poursuivant le triple objectif de chasser les allemands le plus vite possible, d'acceuillir les soviétiques en vainceurs libres et non en victimes attendant d'être libérées, et de court-circuiter les réseaux communistes de l'Armia Ludowa, à l'influence grandissante, le gouvernement en exil à Londre laisse au général Bor-Komorowski l'initiative des opérations et le choix de la date de l'insurrection. Les polonais entendent également forcer la main aux anglo-américains, comme soviétiques d'ailleur, pour les aider à libérer leur pays.

Cette tactique du fait accompli, qui sera utilisé par les français quelques jours plus tard avec un certain succé pour libérer Paris, est en faite une énorme erreur en Pologne, car elle se heurte à deux réalités incontournables: les anglo-américains sont à 1100 km de Varsovie, et les soviétiques ont une vision ttrés personnelle du sort de la Pologne, qu'ils se sont partagé avec l'Allemagne en 1939. Devant cette situation militaire moin favorable qu'il n'y paraît, et les intérêts contradictoires des différents intervenants, le décor est dressé pour la tragédie de Varsovie.


Les forces en présence

Au premier jour de l'insurrection, le rapport des forces semble assez équilibrer, car les polonais o,t put rassembler 38 000 combattants (hommes et femmes) dans Varsovie, et 11 000 aux alentours, tandis que la garnison allemande compte au maximum 40 000 hommes, principalement des unités de police, d'état-major ou en transit.

Mais les allemands disposent d'une écrasante supériorité en matériel et d'un réseau organisé de point d'appui fortifiés. Les forces blindées allemandes ne sont guère importantes au début Août, et consistent en 14 Hetzer du Heeres Panzerjäger-abteilung 743, trois StuG III de l'ersatz Sturmgeschütz-Abteilung 200, une Panzer Kompanie de la Waffen SS avec notament cinq Tiger et Panther, plus diverses unités de police ou de maintient de l'ordre armées de semi-chenillés et blindés étrangers ( char italien M14/41, automitrailleuse russe BA 20)

En revanche, 20 à 25 % seulement des résistants polonais sont bien armés, ils ne disposent pas d'armes lourdes (hormis de quelques automitrailleuses Kubus bricolées par le sergent Bielecki sur des chassisde camions), et non des munitions que pour sept jours de combats. Ils comptent d'ailleurs sur la capture rapide de positions ennemies pour renforcer leurs armements, et espèrent également l'arrivé prochaine des soviétiques, car ils entendent déjà le son du canon depuis les faubourg de Praga. Le gouvernement en éxil fait aussi quotidiennement pression pour obtenir des parachutages suplémentaires d'armes et de munitions, auprés des alliés et des russes.

Ces deux espoirs seront en grande partie déçus, tandis que les allemands pourrons, eux faire appel à des renforts nombreux et puissament armés.

Les résistants de l'Armée Secrète se rassemble discrètement dans l'après-midi du 1° août, sans réaction allemande, et se ruent sur leurs objectifs à 17 heures: les attaques initiales sont souvent couroné de succès quand il s'agit de neutraliser des positions peu défendues ou des patrouilles isolées. Mais les points les mieux fortifiés résistent, malgrés le renouvellement des attaques les 2 et 3 août.

Dès le début, la bataille fait rage à travers toute la ville, et les pertes sont élevées dans les deux camps. Les stocks importants d'aarmes et de munitions que les polonais ont saisis fondent rapidement. Encore plus inquiétant, le fracas de la bataille qu'on entendait à l'est de Praga s'est éteint complètement . Pourtant, les insurgés polonais sont dans une position assez favorable au 5 août, et contrôlent les 3/5 de la ville, ayant également capturé plusieurs blindés: au moins deux Sd.Kfz 251, deux ou trois Hetzer, et deux Panther.

Le 6 août, le colonel Monter (de son vrais nom Chrusciel), qui dirige les forces insurgées dans Varsovie, doit cependant morceler sont commandement car les positions tenues par ses troupes sont isoléees dans plusieurs quartiers: Mokotow et Czerniakow au sud (colonel Kaminski dit Daniel), le centre ville et Wola au centre, avec la vielle ville au nord de la Vistule (colonel Pfeiffer, dit Radwan), Zoliborz et la forêt de Kampinos à l'écart, plus au nord encore (colonel Ziemki, dit Wachnovski).

La réaction allemande

Les forces allemandes sont donc scindées en plusieurs groupes isolés, mais la réaction ne se fait pas attendre: dès le 2 août, Hitler nomme personnellement l'obergruppenführer-SS Von Dem Bach-Zelewski, lui-même d'origine polonaise et spécialiste de la lutte anti-partisans, pour mener la répression. Himmler, de son côté, envoie d'important renforts à Varsovie, pour renforcer les unités régulières de la police et de la Wehrmacht: des éléments de la 3° Panzerdivisionen der Waffen SS "Totenkopf", et surtout la brigade Kaminski et la division Dirlewanger, composé de renégats russes, de criminels de droit commun, des troupes disciplinaires, qui ne s'embarrassent pas de la convention de Genève.

Les renforts en matériel sont encore plus importants: au fil du mois d'août arrivent notamment à Varsovie le PanzerAbteilung (Funklenk) 302 avec 40 StuG III, 144 Borgward BIV et dix Sd.Kfz 251; la Sturmpanzer Kompanie 218 avec dix Brummbär; les Sturm-Pioniere Abteilung 500 et 501 avec des Sd.Kfz 251/16 lance-flammes et des Goliath; au moins un train blindé armé de quatre canons de 15 cm et de 16 de 2 cm; et le Karl-Gerät Ziu. Sans compter des batteries de Nebelwerfer (notament des schweres Wurfgerät 41), d'artillerie, de mortier, de Stuka zu Fuss...

Le poste de commandement du général Stahel, chargé de la défence de la ville, est installé au palais Bruhl, dans la poche la plus importante encore tenue par les allemands. Le plan initial qui prévoyait d'écraser les insurgés sous les obus et les bombes est abandonné, les positions amies et ennemies étant tros imbriquées. Le 4 août, les secteurs occupés par les adversaires sont stabilisés, cernés de barricades, mais les allemands vont commencer leur reconquête de la ville dès le lendemain, en utilisant les bandes de terrain qui séparent les quartiers tenus par les polonais pour rétablir leurs communications.

Le premier objectif est la tête de pont de Praga, qui est attaqué par deux groupes partant du sud-ouest (par le pont Poniatowski) et de l'ouest (par le pont de Kierbedzia). Une route permanente ne peut pas être établie jusqu'au pont Poniatowski, bien que des éléments de la 19 PanzerDivisionen le franchissent en force le 4 août, car l'Armée Secrète parvient à bloquer le passage par intermittence, et garde sous son feu une bonne partie du trajet. Mais après de violents combats, la voie par le pont de Kierbedzia est ouverte le 8 août avec l'appui des chars, et les allemands, qui disposent aussi de l'appui des Stukas de la 5° Luftflotte, reprennent le contrôle du faubourg de Praga, ainsi que des deux aérodromes, de la citadelle et de la station de radio, même si des îlots de résistance polonais subsistent çà et là.
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Message  Charlemagne 30/8/2006, 17:42

La situation s'aggrave

Pendant cette période de la bataille, les allemands exécutent en masse des prisonniers, des civils de tout âges, des blessés, et même le personnel médical et les malades d'un hôpital. Ils font parfois précéder leurs blindés de civils polonais comme boucliers humains, pour empecher toute attaque. Ces agissements, dénoncés même par Model, sont couverts par Himmler qui se charge personnellement d'organiser la répression depuis Berlin. Les civils sont autant visés que les combattants car ils les soutiennent activement, en les nourrissant et en les abritants, et ont le plus souvent refusé d'évacuer la ville comme les allemands le leur ordonnaient: ils subissent les bombardements et les combats, sans possibilité de s'abriter ou de se défendre.

Coupés de tous leurs approvisionnement, les habitants de Varsovie souffrent de la faim, tout comme les résistants qui manquent en plus de munitions. Et pourtant la résistance ne faiblit pas, à la grande colère d'Hitler qui éxige l'anéantissement de l'Armée Secrète mais aussi de la population de la ville.

Une fois l'accès au pont de Kierbedzja rétabli, les allemands entreprennent de reconquérir la vielle ville à partir du 12 août. Soutenus par un barrage d'artillerie, des chars, des lance-flammes et des véhicules du génie Goliath et Borgward, trois groupes (dont la 19° PanzerDivisionen) convergent vers ce secteur en détruisant tout sur leur passage.

Leurs lignes de communications étant menacées ou coupées, les polonais commence à utiliser les égouts pour passer d'un secteur à un autre: des agents de liaison, dont beaucoup de femmes, s'imporvisent guides dans ces souterrains nauséabonds. Les insurgés perdent chaque jour du terrain, qu'ils reprennent parfois par des attaques nocturnes.

Le commandant du groupe nord essaie les 19 et 20 août de reprendre la vielle ville à partir de Zoliborz, mais sans succs. Manquant de plus en plus d'armement et de munitions, les insurgés fabriquent leurs propres armes, des copies de Sten, des grenades à l'aide de boites de conserve, ils récupèrent les explosifs des obus et des bombes non explosées, improvisent des lance-grenades avec des ressorts desuspensions d'automobiles: en effet, les rares parachutages britanniques ne peuvent suffire à alimenter la guérilla.


L'attitude des soviétiques et des alliés

Mais pourquoi Varsovie manque-t-elle à ce point d'approvisionnement? Il faut revenir au début du mois d'août pour comprendre: bien qu'ayant appelé les polonais à la lutte armée, les forces soviétiques sont trés diminuées par les derniers combats, et se trouvent bloquées ou menacées par de nouvelles unités allemandes. Rokossovski, dont le 1° Front de Biélorussie est le plus proche de Praga , tente vainement d'atteindre la Vistule mais sans succès. Les soviétiques sont sur la défensive quand parvient la nouvelle de l'insurrection de Varsovie.

Staline sous-estime tout d'abord l'événement, et résiste aux pressions des britanniques et des Polonais de Londres qui lui demande de pousser ses armées vers la capital polonaise, en soulignant aigrement que les insurgés n'ont pas pris contact avec l'Armée Rouge pour mettre au point un plan commun. Il n'a, en fait, aucunement l'intention de conforter le gouvernement polonais en exil, alors même qu'il vient de former à Lublin un gouvernement provisoire sous son propre contrôle.

Les britanniques estiment impossible d'envoyer la brigade de parachutistes polonais qu'ils ont formée, mais ils sont prêts à parachuter du ravitaillement supplémentaire, sous-réserve que les soviétiqus leur permettent l'utilisation de leurs aérodromes. Or ceux-ci refusent, et les britanniques ne peuvent obtenir le soutien des américains, qui ne veulent pas froisser les soviétiques car les les bombardements de l'Allemagne, grâce au "shuttle bombing" sont à leurs yeux plus importants. Staline pourrait certes concentrer ses forces pour libérer Varsovie, mais cela impliquerait de changer ses plans et d'abandonner certaines opérations, or son intérêt est ailleurs, la ville n'est absolument pas un objectif prioritaire: à l'évidence, il a décidé de laisser les allemands le débarrasser du problème polonais.


La guerre à outrance

Pendant quelques jours à la fin août, les allemands ne lancent plus d'opération importante, mais grignotent le terrain ten par les polonais. Pour dégager la garnison assiégée dans le vielle-ville, le colonel Monter décide d'attaquer le jardin public d'Ogrod Saski dans la nuit du 30 août. Les assiégés essaient de percer pendant que leurs camarades à l'extérieur tentent de les rejoindre, mais ils échouent malgré les assauts répétés jusqu'à l'aube, 59 combattants seulement parvenant à s'échapper. Monter ordonne alors à la garnison encerclée de s'échapper par les égouts, 2800 résistants et 300 blessés s'en sortent, en ne laissant que les blessés tros graves sur places: lorsque les allemands ne découvrent qu'eux le lendemain, ils les arrosent d'essence pour les brûler vifs...

La vielle-ville perdue, les polonais se résignent à résister coûte que coûte, espérant toujours un soutien de l'extérieur, mais les dernières atrocités allemandes durcissent encore la lutte: les exécutions sommaires se multiplient de part et d'autre, plus personnes ne fait de quartier. Afin de couper l'Armée Secrète de tout secours possible, les allemands entrprenne à partir du 4 septembre de nettoyer la rive uest de la Vistule, ce qui est chose faite le 8. Ils reprennent alors leur attaque sur le centre de la ville, sans parvenir à forcer les lignes polonaises.

Dans l'impasse, désespérant de recevoir aucune aide, les insurgés essaient de négocier une reddition par l'intermédiaire de la Croix Rouge: elle n'aboutit pas totalement, mais permet à plusieurs milliers de civils d'être évacués. Il reste pourtant près de 250 000 polonais dans Varsovie, et d'autres négociations sont abandonnées car la nouvelle parvient que les soviétiques ont repris leur avance vers la ville: le 10 septembre, Rokossovski, qui a pu regrouper ses forces, les lance à nouveau vers la tête de pont de Praga. la 1° armée polonaise du général berling fait partie des assaillants, et après 5 jours de combats, l'ennemi est délogé de la rive est de la Vistule.

Entre-temps, les allemands ont reçu des renforts suplémentaires: un train blindé, deux ou trois Sturmtiger, un deuxième Karl-Gerät (le troisième ne va pas tarder), et bien sûr les 19° et 25° PanzerDivisionen. Ils lancent le 11 septembre une violente attaque contre Czerniakow: la bataille se poursuit pendant 8 jours et 8 nuits, au corps à corps, à la grenade, cocktail Molotov. les immeubles changent de mains à plusieurs reprises, on se bat d'un étage à l'autre, les éxactions des unités allemandes continuent. La garnison des insurgés tente plusieurs fois de regagner du terrain, et parvient parfois à reprendre contact avec les autres secteurs, hélas sans succès durable.

Mais que font les soviétiques et alliés pendant ce temps? Sentant les relations se tendre dangereusement avec les britanniques, Staline finit par accepter le 10 septembre de mettre à disposition des terrains pour les avions de la RAF et de l'USAF. Dès le 18, 118 bombardiers de la 8° US Air Force larguent 1800 containers aux insurgés de Varsovie, mais il est tros tard, les polonais ne contrôlent plus suffisament de terrain, et 70% des parachutes sont perdus ou tombent aux mains des allemands. cependant, les soviétiques refusent toujours de participer aux missions de secours, hormis le largages de quelques containers sans parachutes (!), qui s'écrasent au sol, l'envoie de deux observateurs d'artillerie prés de Praga, et l'intervention sporadique de l'aviation.
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Message  Charlemagne 30/8/2006, 17:45

L'agonie de Varsovie

le 19 septembre, les polonais épuisés de Cziernakow sont cerné dans un espace de 500m sur 500, ils n'ont plus aucun ravitaillement, ni d'eau potable,ni de munitions, ni de médicament. Le lieutenant-colonel Radoslaw décide donc de replier une partie de ses forces vers Mokotow par les égouts, le reste devant protéger le transfert des blessés vers l'autre rive de la Vistule, tenue par les soviétiques. Deux jours de combats héroïques et de sacrifices ne permettent qu'à quelques-unss d'échapper à la capture: le 23 septembre, les allemands ont repris le contrôle total de la rive occidentale de la Vistule.

Pendant ce temps la 1° armée polonaise n'est pas resté inactive, certaines de ses troupes (dont le 6° régiment d'infanterie) ont réussi le 16 sptembre à mettre pied sur l'autre rive du fleuve, mais le retrait forcé des insurgés permet aux allemands de les écraser sans difficulté. Plus au sud, les tentatives du 9° régiment et de la 1° brigade de cavalerie échoue également.

A la fin septembre, le centre ville, Zoliborz et Mokotow sont les trois derniers bastions des polonais: le 24 septembre, aprés un intense bombardement terrestre et aérien de trois jours, les allemands renforcés de la 19° Panzerdivisionen attaquent simultanément du sud et de l'ouest le quartier de Mokotow, et cernent en 48 heures les polonais dans un étroit corridor. dans la nuit du 26, une partie de la garnison se glisse dans les égouts pour rejoindre le centre ville, mais les allemandss'y attendent, et s'ils ne se hasardent pas à combattre sous terre, ils obstruent les galeries et y jettent des grenades à gaz ou y déversent de l'essence enflamé. Les morts se comptent par centaines, seuls six cents rescapés parviennent à s'échapper, et les derniers 1500 défenseurs de Mokotow se rendent le 27 septembre.

La 19° PanzerDivisionen est immédiatement envoyée au nord, et dès le lendemain commence la réduction de la poche de Zoliborz. Malgré une situation sans issue après deux jours de combatsacharné, le lieutenant-colonel Niedzieski refuse de capituler. Mais le général Bor-Komorowski et son état-major envisagent sérieusement la rédition car résister d'avantage est devenue impossible. Niedzieski reçoit donc l'ordre le 30 septembre de se rendre avec 1500 combattants. Les allemands s'en prennent alors à partir du 27 septembre à la forêt de Kampinos ou résistent encore 2500 polonais sous les oordres du major Okon: ils sont organisé et bien armé, étant les seuls à recevoir encore les parachutages alliés, dont ils font profiter les autres secteurs. Okon déplace ses troupes avec beaucoup d'adresse, et échappe plusieurs fois à ses poursuivants, mais il doit sortir du couvert le 29 et se retrouve face à un train blindé qui lui barre la route. Des chars allemands se joignent à la curée, seul détachement de cavalerie parvient à percer jusqu'à Kielce.

Si les polonais sont prêts à la capitulation, les allemands cherchent aussi une issue à la bataille car ils usent leurs forces et perdent beaucoup de temps, d'hommes et de matériel, or leur situation à l'est n'est guère reluisante: ils consentent enfin à traiter les insurgés en prisonniers de guerre, et Bach-Zelewski leur transmet une proposition de négocier par l'intermédiaire de la Croix Rouge. Le cessez-le-feu du 2 octobre est suivi de la rédition d'une délégation polonaise au QG ennemi d'Ozarow. Les allemands commencent immédiatement à évacuer tous les civils ( qui partent parfois comme esclaves dans les usines du reich) et entrprennent de démolir systématiquement la capital polonaise, pour apaiser la rage d'Hitler, tous en rapatriant les valeurs et les biens utilisables.

Bilan de la bataille

La bataille de Varsovie aura coûté la vie à 165 000 victimes polonaises dont 15 000 insurgés seulement, mais 150 000 civils. Les allemands reconnaissent la perte de 26 000 hommes, dont 10 000 morts. Mais ces chiffres pourraient bien avoir été minorés pour éviter la colère d'Hitler et minimiser l'action de l'Armée Secrète, qui a monopolisé pendant deux mois des forces importantes ( dont deux division blindées), ces forces dont l'Allemagne avait tant besoin dans d'autres secteurs du front. Grâce aux allemands et un peu à Staline, lorsque les soviétiques entrent enfin dans Varsovie, le 17 janvier 1945 seulement, ils n'ont plus à se poser la question des relations avec la résistance non communiste polonaise...



Bon je vais être honnête, le texte n'est pas de moi mais je les trouvé tellement bien (bon rapport résumé/précision), il est d'un certain Ludovic Fortin
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Message  Keffer 30/8/2006, 18:27

Merci Charlemagne, c'est très intéressant. Je rajouterais deux choses:
- Staline a délibérément laisser Varsovie agoniser, ce n'est pour moi pas seulement une question de fatigue des troupes. Il voulait se débarrasser du plus grand nombre de Polonais non communistes qui auraient pu devenir trop influents après-guerre et a laissé les Allemands faire le travail. C'est une des raisons pour lesquelles il a refusé l'accès à ses terrains d'aviations aux bombardiers de la RAF et de l'USAAF.

- Les Squadrons polonais du Bomber Command pn,t effectué des missions de largage de ravitaillment au-dessus de la ville. Tous les équipages étaient volontaires, personne n'a été forcé de faire ces raids. Plusieurs Squadrons de Halifax ont été décimés pendant ces opérations. Certains équipages (les quelques uns qui sont revenues) ont raconté que la ville n'était qu'un immmense brasier et que les avions volaient au ras des toits pour trouver les points de largage, ce qui avait pour effet de faire dépasser 50°C à la température à l'intérieur de l'appareil. Certains revenaient avec la tôle à nu, la peinture ayant fondu... Leur sacrifice furt vain... Il faut préciser que ces équipages faisaient l'aller-retour Angleterre-Varsovie (avec pour certains un ravitaillement en Afrique du Nord) en traversant toute l'Allemagne, avec des chances énormes de se faire descendre au passage. Cette énorme distance (même pour des bombardiers lourds) imposait d'emporter une grosse charge d'essence, et donc une charge de ravitaillement très réduite...
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Message  Invité 31/8/2006, 06:15

Bonjour !


Je trouve cette présentation de la genèse de la tragédie intéressante et équilibrée. Au grand désespoir de Churchill, qui fait tout pour maintenir l'unité des Alliés petits et grands jusqu'à l'écrasement du nazisme, le gouvernement polonais en exil, alors qu'il est antisoviétique, offre à Staline une occasion inespérée de liquider ses forces sur le terrain, en instrumentalisant l'armée allemande. Il faudrait savoir si le bolchevisme c'est le diable, ou pas. Car il est peut-être un peu faible de parler d'une erreur dans le calcul du rapport des forces. En l'occurrence, on additionne des forces militaires et des facteurs moraux : ils n'oseront pas, ils n'auront pas ce cynisme, de refuser non seulement le concours de leurs divisions parvenues à quelques kilomètres de l'ennemi commun, mais l'usage de leurs aérodromes aux Anglo-Américains. Alors, c'est des braves types ? Et Staline un beau joueur qui, ayant l'occasion de dominer toute l'Europe orientale, va y inviter gentiment ses alliés mais néanmoins rivaux par une admiration chevaleresque pour la bravoure de combattants qui le vomissent ?

Il y a des récidives contemporaines du côté du Moyen-Orient !

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Message  Panzer5 31/8/2006, 10:24

Il n'est pas un jour où je pleure le martyre de Varsovie, elle qui fut une des plus belles capitales intellectuelles de l'Europe en son temps.
Ma grand-mère a participé à cette insurrection, elle appartenait à l'Armia Krajova et fut une miraculée puisqu'elle réussit à échapper à la répression via la déportation en sautant du wagon qui devait l'emmener vers les camps. Ce qu'elle en raconte est terrifiant, fervante catholique, l'enfer ne pouvait être pire pour elle. La destruction de cette magnifique citée est un des plus grands drames de sa vie.
maleureu gri

A ce sujet je vous conseille le magnifique témoignage de Wladislaw Spilzman "Le pianiste" ainsi que l'adaptation cinématographique de Roman Polanski.
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Message  Invité 31/8/2006, 11:30

Bonjour,
En declenchant l'insurrection de Varsovie, le gouvernment Polonais en exil a Londres a commis un erreur d'appreciation mortelle : Compter sur le soutien et l'aide de l'Armee Rouge.

Encore d'honorables dirigeants politiques democrates qui, apres n'avoir rien compris a Hitler, n'ont rien compris a Staline. Varsovie, c'est le Munich Polonais...

Au-dela des morts, des blesses, des deportes et des Polonais marques a vie comme la grand-mere de Panzer5, le bilan de ces terribles journees comporte un autre element :

L'elimination, par les Allemands, de combattants, de dirigeants, de militants politiques qui, s'ils avaient survecus, auraient ete, peu de temps apres, les ennemis de Staline et l'affaiblissement du gouvernement Polonais en exil a Londres.

Evidemment que Staline a retenu le bras de l'Armee Rouge a Varsovie. Il a laisse le Reich ecraser les democrates Polonais, puis a ensuite fini d'ecraser le Reich et s'est empare de la Pologne sans coup ferir.

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Message  Laurent "Pink panth 31/8/2006, 12:00

Interessant merci

Je n'ai aucune opinion sur ce sujet, mais je m'étonne que deux historiens-journalistes proposent une version differente :

Liddel Hart

" Il est naturel que ces hommes aient eu le sentiment que les Russes étaient restés délibérément l'arme au pied. On comprend facilement aussi que le gouvernement soviétique n'avait pas tellement envie de voir les Polonais jouer le rôle principal dans la libération de leur capitale et être ainsi tentés d'adopter une attitude plus indépendante. Mais bien qu'il soit difficile de tirer au clair tous les éléments de cette controverse, le fait que la progression des Soviétiques dut marquer a cette époque un temps d'arrêt en un nombre considérables d'autres endroits indique que les facteurs militaires ont peut-être été beaucoup plus décisifs que les considérations politiques.........Apres avoir avancé de près de 750 km en 5 semaines - de loin l'avance la plus importante et la plus rapide qu'ils aient jamais réalisée jusque-là - les Soviétiques furent victimes des conséquences naturelles de la longueur excessive de leurs lignes de communication et ils durent s'incliner devant cette loi stratégique. Ils devaient rester encore près de six mois sur la Vistule avant d'être prêts à lancer une autre offensive massive"



Alexander Werth :


:"On admet aujourd'hui que si le gouvernement soviétique refuse par principe de s'associer au soulèvement de Varsovie (sur lequel on ne l'avait pas consulté), il fit cependant "tout son possible" pour lui venir en aide lorsque des milliers de patriotes de Varsovie vinrent participer aux combats........... On ne sait toujours pas de combien les Russes durent reculer, mais il est certain qu'à la mi-août, lorsque Churchill pressait desesperement les Russes de laisser des avons occidentaux atterrir derrière leurs lignes, les Soviétiques avaient été repoussés loin, très loin à l'est de Praga.
(...)
Une fois de plus dans l’histoire de la Pologne, un courageux combat pour l’indépendance était pris dans la tenaille de deux puissances aux interrets divergents. Aussi bien Moscou était-il résolu, depuis le début de la guerre, et surtout depuis Avril 1943, à régir les futurs destinées de la Pologne : les Soviétiques eussent éliminé Bor-Komarowski d’une façon ou d’une autre, comme ils se débarrassèrent plus tard de Mikolajczyk. Ils n’avaient pas besoin, pour cela, de sacrifier Varsovie. »

ca me laisse perplexe... yeu gri
Laurent
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Message  Invité 31/8/2006, 14:58

Werth me paraît un peu embobiné par les explications staliniennes.
Quant à Liddel Hart, il ne faudrait pas oublier son fréquent anti-churchillianisme. Du moment que Winston a essayé d'obtenir une harmonie entre les décisions soviétiques et polonaises puis, ayant échoué, a soutenu à fond l'insurrection de Varsovie et tempêté dans ses mémoires contre le cynisme stalinien, il est assez logique de voir Liddel jouer la carte de l'explication militaire... sans exclure d'ailleurs l'explication politique mais en lui donnant le pas sur elle. Ca donne la mesure de la fiabilité du bonhomme, qui fait à peu près l'opération inverse à propos de l'arrêt hitlérien devant Dunkerque.

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Message  Invité 1/9/2006, 05:56

Bonjour,
J'ai bien aime la prudence avec laquelle Laurent Pink Panther parle de ses sources : "deux historiens-journalistes".
Bien vu
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Message  Laurent "Pink panth 1/9/2006, 11:04

Francois Delpla a écrit:Werth me paraît un peu embobiné par les explications staliniennes.
Quant à Liddel Hart, il ne faudrait pas oublier son fréquent anti-churchillianisme. Du moment que Winston a essayé d'obtenir une harmonie entre les décisions soviétiques et polonaises puis, ayant échoué, a soutenu à fond l'insurrection de Varsovie et tempêté dans ses mémoires contre le cynisme stalinien, il est assez logique de voir Liddel jouer la carte de l'explication militaire... sans exclure d'ailleurs l'explication politique mais en lui donnant le pas sur elle. Ca donne la mesure de la fiabilité du bonhomme, qui fait à peu près l'opération inverse à propos de l'arrêt hitlérien devant Dunkerque.

Merci François
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Message  Snežana Pesah 1/9/2006, 19:00

Bonjour !

Une toute petite réflexion sur l'histoire telle qu'on la travaille, question que je reprendrai, je l'espère, sous peu.

Je dois reconnaître que j'ai été un peu surprise lorsque j'ai vu que Laurent "Pink Panther" disait de Sir Basil Liddell Hart et Nicolas Werth "historiens-journalistes" en citant deux très intéressants passages de chacun de ces auteurs. J'ignore la raison du qualificatif "journaliste" qui peut, mais pas forcément, être compris comme dépréciatif. C'est en tout cas ainsi que l'a compris Daniel, qui a transformé un qualificatif curieux en critère d'appréciation négative.

Cela pose, finalement, le problème du travail d'historien. Je ne le suis pas, mais mes études me poussent tout de même dans ce sens. Il est difficile d'apprécier pour une étudiante, mais c'est vrai aussi de lecteurs plus informés, la valeur d'un ouvrage historique, en particulier en dehors de sa spécialité. Pour cela, on doit faire appel à des critères parfois incertains : comptes rendus, appréciations par des professeurs, etc. Les titres, qu'il ne faut pas fétichiser, peuvent être aussi pris en compte.

Quand un auteur a une position sociale, en particulier professionnelle, il faut distinguer aussi deux choses : les faits qu'il cite et ses propres jugements. Si les jugements peuvent et doivent être critiqués, à condition (c'est fondamental) d'avoir les connaissances voulues, on peut considérer que les faits qu'il mentionnera seront exacts. C'est un critère rapide, mais généralement bon, parce qu'un fait inexact sera assez généralement révélé par les recherches. Et, de toutes manières, avant de rejeter un fait, il faut établir impérativement qu'il est faux.

Tout cela est un peu abstrait, n'est-ce pas ? Donc, voyons plus concret.

Sir Basil Henry Liddell Hart est sans doute le plus grand historien militaire du XXe siècle. On le rencontre, si j'ose dire, dans de nombreux compartiments de l'histoire de la Deuxième Guerre mondiale, depuis les méthodes modernes d'utilisation des chars, dont il fut un théoricien (lu par Guderian), jusqu'à son épaisse Histoire de la Deuxième Guerre mondiale, en passant par son édition des Rommel Papers.

Nicolas Werth, agrégé, est un chercheur français spécialiste de l'histoire de l'URSS, plus particulièrement de la période stalinienne, auteur d'une excellente Histoire de l'Union soviétique aux éditions des PUF (prendre l'édition la plus récente, de 1999, parue simultanément avec une sorte de "condensé" en deux volumes dans la petite collection Que sais-je ?). Et je ne parle pas de ses très stimulants articles parus dans la revue de l'Institut d'histoire du temps présent, Vingtième siècle.

Je n'ai donc pas besoin de plus en dire sur ma surprise dont je parlais au début de ce message.

J'ai l'impression (ils diront si je me trompe) que ni Laurent ni Daniel ne connaissent très bien ces auteurs. Il n'y a pas lieu de les en blâmer. Malgré leur âge un peu avancé, gage de connaissances accumulées au cours des années, voire des décennies, ils ne peuvent pas tout savoir et le hasard joue son rôle : si je connais Sir Basil, c'est simplement qu'il est généralement au programme des établissements d'enseignement militaire et qu'il était donc largement présent dans la (très vaste) bibliographie que nos professeurs nous avaient donnée à lire. Et je m'intéresse, naturellement, à la Russie et donc à l'URSS, ce qui fait que je connais évidemment Nicolas Werth.

Pour terminer sur leurs titres et qualifications, on peut remarquer sans méchanceté, qu'ils en ont, en fait, plus que Frédéric Fortin, historien non professionnel sans doute estimable, mais, a priori, d'un rang inférieur et qui, je pense, ne peut pas exciper de sa connaissance spécifique de la Pologne (une traduction malheureuse, au début, de Armia Krajowa par Armée secrète le montre).

Voyons maintenant ce que Liddell Hart et Nicolas Werth disent. Les deux passages sont courts et je n'ai pas la fatuité de m'exprimer sur un sujet que je ne connais pas. Mais je remarque que l'un et l'autre citent des faits. Avant d'écarter des faits signalés par de telles pointures, il faut y regarder de plus près, car le risque serait grand de construire une histoire non conforme à la vérité par non prise en compte de faits établis. Les faits sont, avant toute spéculation, la chair de l'Histoire. Ne pouvant en dire plus, faute de connaissances, j'attends que les plus savants que moi nous parlent de ces faits, soit en les contestant, soit en les intégrant dans leur analyse. J'aurai alors eu un petit rôle en les stimulant dans ce sens qui enrichira leurs contributions, pour le bien de tous.

A propos de Armia Krajowa : Il ne s'agit pas de Armée secrète, mais de Armée de l'intérieur. Littéralement, c'est Armée du pays. Kraj veut dire pays en polonais (c'est facile : c'est comme en serbe en russe). De l'intérieur me semble une bonne traduction, car évoque les Forces françaises de l'intérieur (FFI). On peut faire la comparaison avec la Yougoslavie, où les troupes de Draža Mihailović étaient officiellement, en serbe, la Jugoslovenska vojska u otadžbini (Armée yougoslave dans la patrie).

A bientôt.

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Message  Laurent "Pink panth 1/9/2006, 22:11

Bonsoir Snežana (et merci )

J'ai ecrit "historiens-journalistes" par paresse , je le regrette.
Car , un des deux auteurs cités etait journaliste. Il s'agit d'Alexander Werth , en poste en Russie pendant la guerre.(et non pas, Nicolas, son fils m'a-t-on dit)
Quand a Liddel Hart, il est incontestablement historien (apres avoir été un visionnaire- cas unique ?)
Cela n'avait rien de péjoratifs, pour ma part clin doeil gri

J'ai lu ces 2 auteurs. Leurs livres furent dans ma bibliotheque avant de partir vers d'autres lieux. (Merci eBay)
Laurent
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Message  Invité 2/9/2006, 08:05

Bonjour,
Je ne connais pas Weth mais Liddell Hart, oui.
Et je ne l'aime pas beaucoup.

Son edition des carnets de Rommel sous le titre "La guerre sans haine" a largement contribue au developpement de la legende d'un Rommel grand militaire pas Nazi et bien propre dans les coins.

Grand militaire, certes, je suis bien d'accord.

Mais la plupart des Generaux et la totalite des Marechaux du Reich etaient informes de la mise en application de la solution finale, au plus tard en 1943 quand Himmler a commence sa serie de conferences destinees a rendre complice tous les dirigeants civils et militaires allemands.

Les passages cites par Laurent ne contiennent pas que des faits, mais aussi des interpretations de ces faits. Liddell Hart donne bien des faits (Grande avancee de l'Armee Rouge en peu de temps, problemes de logistique l'obligeant a s'arreter partout) puis en tire une interpretation (Impossibilite d'aller au secours de Varsovie) qui me chagrine un peu. Et ce qu'en dit Francois Delpla ne fait que me conforter dans cette opinion.

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Message  Invité 3/9/2006, 09:59

Snežana Pesah a écrit:Bonjour !

Une toute petite réflexion sur l'histoire telle qu'on la travaille, question que je reprendrai, je l'espère, sous peu.

Je dois reconnaître que j'ai été un peu surprise lorsque j'ai vu que Laurent "Pink Panther" disait de Sir Basil Liddell Hart et Nicolas Werth "historiens-journalistes" en citant deux très intéressants passages de chacun de ces auteurs. J'ignore la raison du qualificatif "journaliste" qui peut, mais pas forcément, être compris comme dépréciatif. C'est en tout cas ainsi que l'a compris Daniel, qui a transformé un qualificatif curieux en critère d'appréciation négative.

Cela pose, finalement, le problème du travail d'historien. Je ne le suis pas, mais mes études me poussent tout de même dans ce sens. Il est difficile d'apprécier pour une étudiante, mais c'est vrai aussi de lecteurs plus informés, la valeur d'un ouvrage historique, en particulier en dehors de sa spécialité. Pour cela, on doit faire appel à des critères parfois incertains : comptes rendus, appréciations par des professeurs, etc. Les titres, qu'il ne faut pas fétichiser, peuvent être aussi pris en compte.

Quand un auteur a une position sociale, en particulier professionnelle, il faut distinguer aussi deux choses : les faits qu'il cite et ses propres jugements. Si les jugements peuvent et doivent être critiqués, à condition (c'est fondamental) d'avoir les connaissances voulues, on peut considérer que les faits qu'il mentionnera seront exacts. C'est un critère rapide, mais généralement bon, parce qu'un fait inexact sera assez généralement révélé par les recherches. Et, de toutes manières, avant de rejeter un fait, il faut établir impérativement qu'il est faux.
(...)



Chère Snežana,


J'aime vos interventions et espère que vous trouverez souvent le temps de débattre ici.

Permettez-moi de vous mettre en garde contre l'argument d'autorité. Vous avez raison de dire qu'il ne faut pas critiquer à la légère un auteur reconnu. Cependant celui qui publie s'expose, et à l'erreur, et à ce que celle-ci soit relevée par de plus "petits" que lui.

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Message  bigbasketeur 15/9/2007, 09:27

Création du ghetto


<blockquote> En 1939, il y avait 1.300.000
habitants à Varsovie dont 380.000 Juifs. La ville fut prise par
l'armée allemande dès le début de la Guerre le 30
septembre 1939. Hitler lui-même vint parader dans Varsovie le 5
octobre 1939.

Dès l'hiver 1939-1940, les nazis
commencèrent à persécuter les Juifs :
obligation de porter un brassard avec l'étoile de David,
identification des magasins juifs sur leurs vitrines, obligation de
rendre les radios, interdiction de voyager en train (novembre 1939).

Bientôt, on rassemble les Juifs de
Pologne dans des quartiers fermés : les ghettos. Il y
eut d'abord un ghetto à Lublin et un à Lodz. Le ghetto
de Varsovie
fut créé le 12 octobre 1940 (jour de la
fête juive de Yom Kippour). Puis il y eut ceux de Cracovie, de
Lublin, de Czestochowa, de Kielce, de Lwow.</blockquote>
l'insurrection de Varsovie Ghetto_mur

Le mur qui entourait le ghetto de Varsovie
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Message  bigbasketeur 15/9/2007, 09:29

l'insurrection de Varsovie Ghetto_plan

Le ghetto de Varsovie est au centre de Varsovie. Il
était plus grand au début et formé de deux parties
reliées par un pont :

l'insurrection de Varsovie Ghetto_pont

La passerelle reliant les deux parties du ghetto : le petit
ghetto et le grand ghetto..
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Message  bigbasketeur 15/9/2007, 09:30

l'insurrection de Varsovie Ghetto_affiche

Affiche en allemand et en polonais du 23 avril 1943 annonçant
que le ghetto est bouclé :

le général SS Jürgen Stroop interdit à
quiconque d'entrer dans le ghetto sous peine de mort.

Tous les laissez-passer antérieurs sont annulés.
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Message  bigbasketeur 15/9/2007, 09:32

l'insurrection de Varsovie Ghetto_breche

De la fumée sort d'une brèche du mur entourant le ghetto.

l'insurrection de Varsovie Ghetto_dortoir

Un dortoir aménagé par les combattants du ghetto dans une
cave.

(Photo prise par les SS après la fin des combats).
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Message  tayp' 19/9/2007, 20:48

Merci bigb pour ces infos très bien fait et très interressant et complet!!
Je veins de regarder le pianiste (immense) et je regardais si il y avait pas quelque chose sur les 3 scènes de l'insurection de Varsovie...
Merci
Amicalement
Tayp'
PS: Quelles étaient les troupes polonaise formé par les anglais??
Merci

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Message  mcouioui 19/9/2007, 20:51

Tu es le meilleur mon Big, encore, encore des photos p24
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Message  Die korsischen Panzer 19/9/2007, 22:06

Lut

Ca m'interesse mais je n'ai pas le temps de le lire^^


); DKP

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Message  bigbasketeur 20/9/2007, 09:07

- Merci Tayptayp et Mcouioui . Il s'avére que , ayant 2 unités centrale , je m'y perd souvent , et jouvent les photos et les petits papelard ( comme dirait Daniel ) , et j'ai retrouvé ceux sur se sujet , on en fait donc profité clin doeil gri , A+ . pouce


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Message  bigbasketeur 20/9/2007, 09:09

l'insurrection de Varsovie Warsaw_wwII


Monument dédié à l'insurrection de Varsovie
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Message  bigbasketeur 20/9/2007, 09:11

l'insurrection de Varsovie 761125
Voici le plus vieux gratte-ciel de Varsovie, le premier d'une longue série.
Construit dans les années 1904-1910, il est devenu en 1922 la propriété
de PASTA (compagnie téléphonique polonaise des actionnaires) qui lui a
donné son nom.
Sous l'occupation allemande, il a abrité la centrale téléphonique
qui convrait tout le territoire du Gouvernement Général. Pendant
l'insurrection de Varsovie, il est devenu un point stratégique pour les
insurgés et de ce fait, a été gravement endommagé lors des combats.
Après la guerre, il a été reconstruit mais avec des ornements simplifiés.
Aujourd'hui, on peut voir à son sommet l'ancre symbole de l'insurrection.


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