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Bataille de France

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piot1968
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Message  piot1968 9/1/2010, 16:33

Bonsoir
Durant l'invasion allemande, une ecadrille de Heinkel eut pour ordre d'attaquer l'aerodrome de Béhune.Quelqu'un peut il m'endire plus? habitant à 20 KM je ne vois pas ou il se trouve.
Pierre
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Message  piot1968 10/1/2010, 08:12

Bonjour
Il semble que les Pays Bas aient eu connaissance de l'invasion par le Vatican. Un colonel, Oster, haissant Hitler, donnait des infos.
Quelqu'un connait il cet Oster? Y en a t il eu d'autres?
Amicalement
Pierre
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Message  piot1968 10/1/2010, 09:41

Bonjour a tous!
j'étudie actuellement la bataille de France. Je pense que notre armée fut capable de faire la guerre contre les allemands. Mais que beaucoup dans les milieux des anciens combattants et dans les milieux politiques ne ouhaitaient une autre grande guerre.
La ligne Mginot devait nous protéger, qund bien même Foch était contre l'inertie. Ce qui me choque, c'est le manque de moyen anti aériens?
Quelqu'un sait-il pourquoi la France, ne voyait en l'aviation l'util principal de la guerre?
Amicalement
Pierre
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Bataille de France Empty GQG en mai juin 40

Message  piot1968 10/1/2010, 10:17

Voici u texte qui peut interesser.
Amicalement Pierre
Durant tout l’entre-deux-guerres, d’âpres discussions ont eu lieu au sein du haut commandement des forces terrestres sur la répartition des attributions entre le commandant en chef de ces forces et les commandants des différents théâtres d’opérations, notamment celui du Nord-Est, ainsi que sur la forme, le rôle et la localisation du principal siège de l’autorité militaire en temps de guerre, le Grand Quartier général (GQG). Les choix qui ont été faits alors, en grande partie dictés par les relations du moment entre le général Gamelin, appelé à exercer les fonctions de commandant en chef des forces terrestres, d’une part, et les responsables gouvernementaux et les autres chefs militaires de l’autre, ont lourdement pesé sur les conditions de travail durant la guerre.

Les choix de l’entre-deux-guerres
Vers un GQG commun au commandant en chef des forces terrestres et au chef du théâtre d’opérations principal
2Les études menées durant tout l’entre-deux-guerres sur l’organisation du GQG ont suivi les évolutions des attributions conférées au chef des forces terrestres en temps de guerre. Jusqu’à la fin des années 1920, il est envisagé de mettre sur pied un GQG fonctionnant pour un théâtre d’opérations métropolitain unique et placé sous l’autorité du commandant en chef. Il était alors prévu de structurer le GQG autour d’un groupe de commandement, comprenant un commandant en chef, un major général, trois aides-majors généraux, les 1er (organisation des unités), 2e (renseignements), 3e (opérations) et 4e (logistique) bureaux ainsi que le bureau du personnel et une section du courrier, d’un groupe d’inspections générales et d’un dernier groupe constitué de troupes et des services particuliers du GQG 1. En 1928, un projet de réorganisation est soumis à l’approbation du maréchal Pétain 2. La raison invoquée pour justifier ce changement est la lourdeur de l’organe de commandement et son manque d’efficacité. Le projet préconise donc des mesures d’allègement.

1 SHD/DAT, 7 N 2414, dossier 1 : note no 3358 1/11 du général Debeney.
2 SHD/DAT, 7 N 2414, dossier 1 : note sur l’organisation du Grand Quartier général.
3En 1933, les études portant sur l’allègement du GQG reprennent, à la faveur d’une modification envisagée de l’étendue des attributions du commandant en chef. Son autorité ne s’exercerait plus uniquement sur le théâtre d’opérations métropolitain mais sur l’ensemble des théâtres d’opérations terrestres susceptibles de s’ouvrir et il jouerait un rôle de conseiller technique et de coordinateur des forces françaises avec les forces alliées. Les auteurs des études sur la forme à donner au GQG proposent alors de l’alléger et de renforcer le quartier général du théâtre d’opérations principal, qui serait sensiblement analogue au GQG tel qu’il était prévu jusqu’à cette date. Ne seraient prises à l’échelon du GQG que les décisions de principe. Les mesures d’exécution relèveraient du quartier général du théâtre d’opérations principal. Les inconvénients d’une telle organisation ne sont pas minces : la solution n’est finalement qu’assez peu économique en moyens humains et elle introduit une confusion des rôles entre le GQG et le quartier général du théâtre d’opérations principal en attribuant à ce dernier des missions qui relèvent de l’ensemble des théâtres d’opérations terrestres.

3 SHD/DAT, 7 N 3435, dossier 2 : note no 03661 3/EMA P.
4Dès 1934, cette idée de renforcer le quartier général du Nord-Est s’atténue. Les débats sont ravivés en 1938 à l’occasion de la nomination du général Gamelin au poste de chef d’État-Major général de la défense nationale afin d’assurer la coordination de l’ensemble des forces armées. La composition et la répartition des responsabilités au sein du GQG sont alors précisées dans une note datée du 28 septembre 3. C’est cette note qui servira de base à la mise en place du GQG en 1939. Elle tient compte de l’extension des attributions du général Gamelin et de la désignation du général Georges à la tête du théâtre d’opérations du Nord-Est. On en revient pratiquement à la structure prévue dans les années 1920 avec un major général, des aides-majors généraux (cette fois-ci au nombre de quatre), un groupe d’inspections (différentes toutefois de celles de 1928) et un groupe de troupes et services particuliers. Les attributions de ce nouveau GQG sont en revanche très différentes. Il est désormais appelé à fonctionner à la fois pour le commandant en chef des forces terrestres et pour le commandant du théâtre d’opérations principal. Cette mise en commun est la grande spécificité du choix fait en 1938. Le GQG est donc amené à remplir des fonctions de nature différente. Organe d’impulsion, de conception, de centralisation des renseignements et d’exécution, il assure en fait un triple rôle : état-major de l’ensemble des forces terrestres, état-major du théâtre d’opérations du Nord-Est et état-major de la défense nationale pour les questions relevant des opérations. Ce dernier rôle est atténué avec la décision du général Gamelin de constituer un cabinet autour de lui et d’installer son poste de commandement à distance du GQG.

Vers un rapprochement du GQG de Paris
5Différents sites ont été successivement mis à l’étude. De multiples facteurs sont entrés en ligne de compte : des contraintes techniques comme l’accessibilité du site ou la qualité du réseau téléphonique, des questions de sécurité et de protection contre d’éventuelles attaques aériennes, des données stratégiques qui amènent à localiser le GQG dans telle ou telle zone géographique en fonction des plans d’opérations. Enfin, l’organisation du haut commandement et les relations entre les chefs militaires et les responsables politiques peuvent également influencer ce choix. Chacun de ces facteurs a revêtu plus ou moins d’importance selon les périodes. On constate toutefois une tendance à l’éloignement progressif du GQG de la frontière franco-allemande et, en corollaire, son rapprochement de Paris. Cette tendance correspond aux évolutions des préoccupations et des plans d’opérations français ainsi qu’à celles des attributions du futur commandant en chef des forces terrestres dont la présence auprès du gouvernement est de plus en plus demandée.

4 SHD, fonds de l’armée de Terre, 7 N 3435, dossier 2 GQG 1921-1938, installation et (...)
5 SHD/DAT, 7 N 3435, dossier 2 : note du 15 juillet 1932. Il n’a pas été possible de (...)
6 SHD/DAT, 27 N 2, dossier du commandant du GQG sur l’installation du Grand Quartier (...)
6Dans la première moitié des années 1920, l’installation du GQG est prévue à Metz 4. Cette installation à proximité immédiate de la frontière allemande est tout à fait logique au vu des plans d’opérations offensifs français et de l’occupation de la Rhénanie par les alliés. Au contraire, l’éloignement de la frontière, qui commence, semble-t-il, au début des années trente avec le choix du site de Châlons-sur-Marne 5, illustre le changement d’attitude de la France, son abandon de la stratégie offensive et son repli sur ses frontières. Le nouveau site offre par ailleurs d’importantes facilités de travail. En revanche, il a le défaut de constituer un objectif potentiel pour l’aviation ennemie en raison de sa position géographique. Or, à cette période, la hantise des bombardements aériens commence à se développer dans l’esprit du haut commandement français. Aussi est-il décidé, dès 1934, d’abandonner ce site pour celui de Vertus, à une vingtaine de kilomètres à l’ouest de Châlons. Les nombreuses petites localités vinicoles qui la composent doivent permettre de disperser les différents organes du GQG et leurs caves peuvent, à l’occasion, être transformées en abris. Mais ces avantages sont encore jugés insuffisants pour lutter contre des attaques aériennes et le projet est rapidement abandonné. Paradoxalement, les nouvelles études réalisées en mars 1935, qui donnent un avis très positif pour le choix du site de La Ferté-sous-Jouarre, n’accordent pas une attention particulière à la satisfaction de ce point. La situation de cette localité sur un axe de communication routier et fluvial en fait pourtant une cible potentielle. En outre, les études ne prévoient qu’une dissémination assez faible des éléments du GQG, ce qui alarme le général Georges 6. Les études pour l’installation du GQG dans cette commune se poursuivent jusqu’en 1938. Pour atténuer les craintes du général Georges, la dispersion des différents éléments est renforcée : le cantonnement du groupe de commandement reste fixé à La Ferté-sous-Jouarre mais l’échelon arrière (directions de services et inspections) doit s’installer à Meaux, à une vingtaine de kilomètres de là.

7 SHD/DAT, 7 N 3435, dossier 2.
7L’installation du chef des forces terrestres est prévue à La Ferté-sous-Jouarre. C’est la nomination du général Gamelin au poste de chef d’État-Major général de la défense nationale qui le conduit à modifier ce dispositif en installant son poste de commandement à distance de cette localité. C’est le principe même du GQG unique et commun au commandant en chef des forces terrestres et au commandant du théâtre d’opérations principal qui se trouve remis en cause dans la pratique. Les deux fonctions de chef d’État-Major général de la défense nationale et de commandant en chef des forces terrestres, sont en théorie, difficilement conciliables : l’une exige la présence du général Gamelin aux côtés du ministre de la Défense nationale, l’autre, au contraire, rend nécessaire, sinon, souhaitable, sa présence auprès du GQG et des armées. Gamelin ne choisit finalement ni Paris, ni La Ferté-sous-Jouarre, ce qui lui permet d’échapper aussi bien à l’emprise du gouvernement qu’à celle du GQG. Il évite ainsi d’être soumis à des pressions directes de la part des hommes politiques et d’avoir à administrer lui-même la lourde machine qu’est le GQG. En outre, en ne s’installant pas aux côtés du général commandant le théâtre d’opérations du Nord-Est, le général Gamelin affirme symboliquement son indépendance vis-à-vis des différents théâtres d’opérations. Son choix s’est donc porté sur le château de Vincennes, initialement prévu pour accueillir le poste de commandement de la marine 7.

La vie au GQG pendant la Drôle de guerre
Vincennes, La Ferté-sous-Jouarre, Meaux
8L’une des principales caractéristiques du GQG en 1939 réside dans la dispersion de ses différents organes constitutifs. Au début de la guerre, les bureaux et services de cette institution s’installent dans les trois sites finalement retenus : Vincennes où élisent domicile le général Gamelin, son cabinet et quelques officiers de liaison, La Ferté-sous-Jouarre, qui rassemble les principaux éléments (cabinets du général Georges et du major général, le général Bineau, aides-majors généraux, 1er, 2e, 3e et 4e bureaux, bureaux du courrier et du personnel, commandant du GQG, troupes de garde, du train et des transmissions) et Meaux où sont localisées les différentes directions de services et les inspections. La situation est donc quelque peu paradoxale puisque le GQG, qui est normalement l’organe privilégié de commandement du commandant en chef, se retrouve placé auprès du général Georges commandant le théâtre d’opérations du Nord-Est.

8 Verzat (Jean), « À propos du PC Gamelin », Revue historique des armées, 2/1982, p. 99-109.
9À Vincennes, Gamelin s’installe au vieux fort, dans une casemate, appelée casemate « T », construite en 1832. Cette casemate s’élève sur trois niveaux, de part et d’autre de la tour du Bois, le long des arcades sud de la cour royale 8. Gamelin et la majeure partie de son cabinet occupent la partie non souterraine de cette casemate. L’aménagement du vieux fort est extrêmement sobre. Le contraste est assez saisissant avec le château des Bondons, mis à la disposition du général Georges et du major général du GQG et qui se trouve être une magnifique propriété du XVIIIe siècle située au milieu d’un parc de 5 hectares longeant la rive gauche de la Marne, à 1 500 mètres de la ville de La Ferté-sous-Jouarre. Le choix de privilégier la protection du GQG face à un éventuel danger aérien et donc d’éparpiller le plus possible ses différents éléments, au détriment de l’efficacité et de la cohésion de l’ensemble, se traduit concrètement par la dispersion du groupe de commandement dans pas moins de 70 bâtiments différents, situés soit dans la ville de La Ferté-sous-Jouarre, soit dans ses environs. À Meaux, on recense 24 adresses différentes pour les directions de services, les inspections et les organes de commandement des réserves générales dans la localité ou dans ses alentours (notamment à Lizy-sur-Ourcq, Esbly et Condé). Cet éclatement ne favorise guère la coordination et la cohésion entre les différents services. En outre, il contribue au développement de la paperasserie, faute de contact direct entre les différents acteurs.

La réforme du commandement de janvier 1940 et le déménagement du GQG à Montry
10Les critiques à l’encontre du GQG ne tardent pas à se développer en raison de cette dispersion géographique mais aussi de la complexité de son organisation et de la dilution des responsabilités entre le général Gamelin et le général Georges. À ces critiques, qui émanent aussi bien des hommes politiques que des militaires eux-mêmes, viennent s’ajouter les tensions entre les deux généraux. Dès le mois de novembre, Gamelin réfléchit donc à une réforme. Le fonctionnement du nouveau GQG est définitivement approuvé le 6 janvier 1940, en dépit des vigoureuses protestations du général Georges 9.

9 Lire l’échange de correspondance entre les généraux Gamelin et Georges sur la réorganisation (...)
11À compter de cette date, le général Georges perd sa fonction d’adjoint au général commandant en chef des forces terrestres et ne dispose donc plus du GQG. Son nouvel état-major est constitué par prélèvements sur les bureaux de l’ancien GQG pour les 1er, 2e et 3e bureaux ainsi que le bureau du personnel. L’effectif du nouveau GQG est complété par quelques officiers en provenance des armées ou de l’intérieur. Compte tenu de l’importance des besoins du théâtre d’opérations du Nord-Est et des questions de transport et de ravitaillement, le 4e bureau ainsi que les directions de services restent communs aux deux états-majors. Ils sont placés sous les ordres du major général du GQG mais reçoivent directement les instructions du général Georges. De la même manière, les inspecteurs généraux, tout en relevant du général Gamelin, sont mis à la disposition du général Georges.

12Le nouveau GQG s’installe à Montry à partir du 18 janvier, date à laquelle le général Bineau, major général du GQG, atteint par la limite d’âge, est remplacé par le général Doumenc. Montry est situé au sud de Meaux, à mi-distance environ entre Vincennes et La Ferté-sous-Jouarre. Son château de la fin du XIXe siècle, ancienne résidence des Rothschild agrémentée d’un beau parc, abrite le cabinet du nouveau major général, les aides-majors généraux, les 1er et 4e bureaux ainsi que le service du chiffre et les quelques officiers formant le 3e bureau. Le 2e bureau et les bureaux du courrier et du personnel s’installent dans des villages voisins (Esbly, Villiers et Saint-Germain-sur-Morin). Seules les directions de services et les inspections ne déménagent pas et restent à Meaux.

10 Témoignage rapporté par le général Georges dans ses carnets : SHD/DITEEX, 1 K 95, carton (...)
13La création de deux organismes distincts à partir de l’ancienne structure du GQG a posé de nombreux problèmes : difficulté à fractionner les anciens bureaux en deux entités différentes alors qu’ils travaillaient indistinctement pour l’ensemble des théâtres d’opérations terrestres et pour le théâtre du Nord-Est, complexité à définir les attributions des deux nouveaux quartiers généraux, accroissement des tensions entre les généraux Georges et Gamelin, introduction d’un échelon supplémentaire entre le GQG et les états-majors des groupes d’armées. La nouvelle répartition des responsabilités manque singulièrement de simplicité. Les états-majors des grandes unités ne savent plus très bien à qui ils doivent désormais adresser leurs demandes. Les Britanniques ont également du mal à comprendre la situation 10.

L’ambiance de travail
14Durant la drôle de guerre, les officiers du GQG mènent une vie toute bureaucratique, avec ses horaires fixes et ses tâches qui se répètent invariablement d’un jour sur l’autre. Globalement, la vie y est assez terne et routinière. Seules les périodes d’alertes viennent briser cette monotonie et accélérer le rythme de travail. Les moments de loisirs et de sociabilité n’en sont que plus appréciés. Mais contrairement à la légende, ils n’occupent qu’une place relativement limitée et le GQG n’est pas le théâtre de fêtes et de festins continuels. Les officiers de Vincennes et de La Ferté-sous-Jouarre disposent d’une salle de cinéma. Les tables de billard de La Ferté sont remplacées à Vincennes par une table de ping-pong. Les activités des sous-officiers et hommes de troupe mobilisés au GQG sont pour leur part nettement plus réglementées. Les entrées et sorties des cantonnements sont strictement contrôlées. Les journées de travail sont rythmées par les trois sonneries réglementaires : réveil-soupe-appel. L’appel a lieu à 21 heures et il est interdit de circuler après cette heure. Ils occupent la plupart de leur temps libre en écrivant à leur famille, en discutant entre eux. Quelques projections de cinéma leur sont également destinées.

15Il existe une très nette différence d’atmosphère entre le vieux fort de Vincennes et le château des Bondons, en particulier au cours des trois premiers mois de la guerre. Tous les visiteurs du poste de commandement du général Gamelin sont unanimes pour déplorer l’absence de convivialité et de chaleur du château. À l’inverse, les Bondons apparaissent comme un lieu de séjour agréable et très accueillant. L’ambiance y est plus joyeuse et l’atmosphère moins pesante. L’installation du GQG à Montry et le départ du général Bineau ont porté un rude coup à l’ambiance de La Ferté-sous-Jouarre. Le général Georges perd en effet un ami et un collaborateur et, avec le fractionnement des bureaux, c’est tout le travail en équipe qui est à revoir et à reconstruire.

16L’état d’esprit, différent selon les sites, varie également au fil du temps, en fonction des événements militaires et des rapports entre les généraux Gamelin et Georges. Un climat de méfiance s’instaure ainsi à chaque phase de tensions entre les deux généraux. Les périodes de calme opérationnel ne correspondent pas nécessairement à celles au cours desquelles le moral est à son plus haut niveau. Bien au contraire, une trop grande inactivité provoque de la morosité chez les officiers du GQG. Les périodes de tensions et d’alertes, quand elles ne sont pas trop menaçantes, redonnent au contraire de l’entrain. L’absence d’opérations actives sur le théâtre métropolitain qui caractérise la drôle de guerre installe le personnel dans une certaine routine. En s’éternisant, elle rend le travail d’état-major fastidieux et ennuyeux pour des officiers qui aspirent à une vie beaucoup plus active en ces temps de guerre. Plusieurs officiers du GQG demandent ainsi leur affectation dans des unités combattantes. Dans ce contexte, le début des hostilités le 10 mai 1940 est presque perçu comme un soulagement.

Le GQG face aux opérations de mai-juin 1940
La montée des tensions
17La dispersion des organes de commandement entre Vincennes, siège de l’autorité militaire du général Gamelin, Montry, siège du GQG placé sous l’autorité du général Doumenc, et La Ferté-sous-Jouarre, siège du quartier général du théâtre d’opérations principal, s’avère rapidement très lourde à gérer lors du déclenchement des opérations. Quelques adaptations sont donc opérées. Dès les premiers jours de l’offensive allemande, le major général et les responsables des services des transports quittent Montry pour s’installer auprès du général Georges à La Ferté-sous-Jouarre, afin d’être en mesure de répondre immédiatement aux besoins du théâtre d’opérations du Nord-Est. L’autre changement de ce mois de mai est lié au remplacement, le 19, du général Gamelin par le général Weygand et à la volonté de ce dernier de prendre lui-même la direction de la conduite des opérations. Le nouveau commandant en chef souhaiterait réformer l’organisation du haut commandement pour clarifier les attributions de chacun mais il doit y renoncer en raison du contexte des opérations et de la conséquence d’une telle réorganisation d’un point de vue logistique et technique. Il se contente donc de délaisser son poste de commandement à Vincennes pour passer plus de temps à Montry et près des postes de commandement des généraux chefs de groupes d’armées et d’armées. C’est donc à Montry, dans un petit manoir situé à proximité du château, qu’il passe une bonne partie de ses nuits.

18En ce qui concerne l’ambiance de travail, on assiste à un renversement de la situation par rapport à la période de la drôle de guerre. C’est désormais l’atmosphère de La Ferté-sous-Jouarre que l’on cherche à fuir autant que possible. Même s’il est difficile de décrire l’état d’esprit des responsables militaires, plusieurs phases peuvent être distinguées. Une chose semble certaine, c’est l’attitude du général Gamelin à l’annonce du début de l’offensive allemande. Toutes les personnes qui l’ont approché ce jour-là soulignent son calme et son optimisme. Plusieurs raisons à cela : d’une part, le déclenchement des opérations lui permet de se maintenir à son poste (la veille, le président du Conseil, Paul Reynaud avait réclamé son départ), d’autre part, les Allemands ont attaqué là où il les attendait. Le général Gamelin pense donc qu’il va pouvoir mener « sa » guerre, une guerre sur un front continu. Enfin, l’offensive allemande fait taire les critiques de ceux qui affirmaient que la guerre se terminerait sans bataille, à coup de diplomatie ou de blocus économique ainsi que celles des partisans d’une plus forte implication de la France en Norvège. L’optimisme et l’espoir dominent également à Montry. Le moral des officiers, qui avait baissé après les déboires des alliés en Norvège, remonte. En revanche, l’atmosphère est tout autre à La Ferté-sous-Jouarre. On sait là-bas que tout le poids des responsabilités va peser sur le général Georges et son état-major. L’heure est à la gravité.

19Du point de vue du moral, comme du point de vue opérationnel, la journée du 14 mai semble marquer un tournant. L’incident de la Houx, l’annonce de l’enfoncement du front à Sedan, trois jours seulement après le début des hostilités, ont ébranlé l’état-major de La Ferté-sous-Jouarre. Jusqu’au 20 mai, Georges et ses officiers ne cessent de compter et recompter les divisions disponibles et de suivre l’évolution de la situation sur des cartes. L’atmosphère devient de plus en plus pesante et est entretenue par le manque de sommeil et le surmenage. La tension monte également à Vincennes, au fur et à mesure de l’arrivée des mauvaises nouvelles en provenance du front. L’optimisme cède le pas à la nervosité. Le général Gamelin s’enferme de plus en plus souvent, seul avec son chef de cabinet et ses officiers d’ordonnance.

20L’arrivée du général Weygand qui prend la bataille en main et partage désormais les responsabilités avec le général Georges, redonne énergie et confiance à l’ensemble du haut commandement, Georges y compris. Les effets de ce choc psychologique ne durent qu’un temps. Les officiers de Montry, de La Ferté-sous-Jouarre, et, dans une moindre mesure, ceux de Vincennes, sont vite rattrapés par la réalité du terrain et l’aggravation, de jour en jour, de la situation des armées françaises.

Sur les routes de l’exode : de Briare à Montauban
21La rapidité de l’avancée allemande sur le territoire français contraint le GQG, le cabinet particulier du général Weygand à Vincennes ainsi que le quartier général de Georges à effectuer quatre déplacements consécutifs pour échapper à la pression ennemie : de Montry à Briare, de Briare à Vichy, de Vichy vers Ussel et la Bourboule et du Mont-Dore à Montauban. Si le premier déplacement a fait l’objet d’études préalables, les trois autres se font au gré des circonstances.

11 SHD/DAT, 27 N 13, dossier 2 : note no 2047 Cab/MG.
22La ville de Briare est retenue comme échelon de repli le 17 mai, en raison notamment de sa proximité – toute relative – avec Tours, lieu de repli choisi pour le gouvernement. Les études sont menées rapidement puisque, dès le 19 mai, une note fixe les modalités d’exécution de ce déplacement 11. La manœuvre doit s’effectuer en trois temps : un premier échelon, dit « échelon léger », enlevé par voie de terre et comprenant les éléments de zone de Montry, de La Ferté et de Meaux directement intéressés par l’exercice du commandement, doit partir en premier ; un deuxième échelon, dit « lourd », dont le départ doit s’effectuer 6 heures après le précédent, par voie ferrée, regroupe les organes de Montry, de La Ferté et de Meaux maintenus sur place après le départ du premier échelon ; un troisième échelon, mis en route en même temps que l’échelon lourd mais par voie de terre, est constitué des quelques éléments du GQG stationnés hors de Montry et de Meaux et du commandement d’étapes. On peut ajouter un quatrième échelon, échelon « poste de commandement », composé des hommes chargés de veiller au bon déroulement de ces opérations de déménagement et d’assurer la continuité de l’exercice du commandement (fractions des cabinets des généraux Weygand, Georges et Doumenc et des organes de commandement des directions des services de l’artillerie, du génie et de l’intendance, ainsi que les troupes assurant la sécurité du GQG), qui doivent faire mouvement lorsque le nouveau poste de commandement est en mesure de prendre la relève.

12 Weygand (général), Mémoires, tome III, Rappelé au service, Paris, Flammarion, 1950, p. 185.
13 SHD/DAT, 27 N 13, dossier 2 : note no 2098 Cab/MG.
23Weygand décide de retarder le plus possible le départ du GQG pour Briare, pour soutenir le moral des armées mais également, semble-t-il, pour des questions d’amour propre 12. Ce n’est donc que le 8 juin, vers 14h30, qu’est donné l’ordre de préparation pour le repli du GQG 13. L’heure de départ du premier échelon est fixée à minuit. Les mouvements se poursuivent durant toute la journée du 9 juin. L’installation à Briare est progressive et ne semble pas avoir rencontré de difficultés particulières. La continuité du commandement est assurée par le 3e échelon, puis après son départ en fin d’après-midi, par le général Doumenc et l’aide-major général chargé des opérations, le général Kœltz. De son côté, le général Georges s’est provisoirement installé au poste de commandement du général Besson à Ferrières en attendant l’achèvement de la préparation de son PC à Briare. Les derniers éléments quittent Montry le 10 alors que les avant-gardes ennemies ne sont plus qu’à quelques kilomètres de là. Georges quitte Ferrières à 17 heures, Weygand, Doumenc et Kœltz, Vincennes dans la soirée. Ces derniers gagnent Briare à bord d’un train spécial évitant ainsi les encombrements sur les routes et le spectacle de la débâcle française.

24Les conditions de fonctionnement à Briare sont satisfaisantes quoique précaires. Le grand avantage, c’est que s’y trouvent – enfin – réunis les organes de commandement de Weygand et de Georges : le GQG est installé dans la propriété de Vaugereau à proximité immédiate de Briare, le poste de commandement de Georges se trouve à l’autre extrémité de la ville, dans le château de Beauvoir, tandis que Weygand, Doumenc et leurs cabinets respectifs ont leur cantonnement au château du Muguet, à quelques kilomètres de là. Ils peuvent donc travailler en contact direct, ce qui facilite l’échange des renseignements et permet de gagner du temps. La poursuite de l’avancée allemande ne leur laisse malheureusement pas le loisir d’en profiter.

14 Sarraz-Bournet (Marius), Témoignage d’un silencieux, Paris, Self, 1948, p. 22.
25Dès le 14 juin, il faut envisager un nouveau déplacement, plus au sud. À partir de cette date, le GQG est presque constamment sur les routes : le 15 pour gagner la région de Vichy, le 17 pour s’établir à Ussel et à la Bourboule et les 19 et 20 juin pour s’installer à Montauban. Contrairement à Briare, rien n’avait été prévu dans ces villes pour accueillir les éléments du GQG et du QG du général Georges. Ceux-ci s’installent donc là où il y a de la place : hôtels dans les villes thermales comme Vichy et la Bourboule, écoles dans les autres cas. Le travail se fait avec les moyens du bord. Les mouvements sont de plus en plus difficiles en raison du flot de réfugiés qui se déverse sur les routes et se font avec moins d’ordre et de préparation, même si Doumenc essaie à chaque fois de reprendre le cadre fixé pour le déplacement à Briare (envoi de détachements de reconnaissance et départs échelonnés). Lors du mouvement du 15 juin, une partie du 2e bureau, par la suite d’un ordre de départ imprécis, s’est ainsi retrouvée à Châtelguyon où le GQG air était en cours d’installation mais où il n’y avait aucun signe de vie d’éléments du GQG des forces terrestres 14.

26Durant tous ces déplacements, les officiers du GQG ont le sentiment d’assister, impuissants, à la déroute française. Ils se sentent mal à l’aise vis-à-vis des troupes qui continuent à se battre alors qu’eux-mêmes se contentent de centraliser les renseignements, loin du front. Ils vivent désormais dans l’attente d’une décision politique qui mettrait fin à cette guerre. L’annonce de la signature de l’armistice est donc, globalement, accueillie avec résignation et soulagement. Montauban marque la fin de l’exode du GQG qui effectue son ultime mouvement vers Clermont-Ferrand, dans les derniers jours de juin, pour y être dissous le 1er juillet 1940.
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Message  Major cowburn 10/1/2010, 11:37

piot1968 a écrit:Bonjour a tous!
j'étudie actuellement la bataille de France. Je pense que notre armée fut capable de faire la guerre contre les allemands. Mais que beaucoup dans les milieux des anciens combattants et dans les milieux politiques ne ouhaitaient une autre grande guerre.
La ligne Mginot devait nous protéger, qund bien même Foch était contre l'inertie. Ce qui me choque, c'est le manque de moyen anti aériens?
Quelqu'un sait-il pourquoi la France, ne voyait en l'aviation l'util principal de la guerre?
Amicalement
Pierre
Personne n'ignorait que l'aviation jouerait un grand rôle dans la prochaine guerre;même Pétain l'avait dit en 1919 et lui aussi bien que Foch n'étaient pas dupes car à l'issue de la 1ière guerre ,ni l'armée impériale ni l'Allemagne n'avaient été anéanties et le but recherché par l'état major allemand à Verdun avait été globalement acquis si l'on considérait l'ensemble du conflit : la France avait été saignée à blanc. Vingt ans plus tard les responsables français,politiques comme militaires considèrent uniquement une guerre à l'économie,en gros jouer la défensive et attendre que les Américains consentent à s'en mêler.....Pour l'aviation,le résultat :priorité donnée à la chasse,pas besoin de bombardiers en grand nombre.....Par ailleurs le ministère de l'air dont Marcel Déat est ministre en 34/35 est un véritable panier de crabes ,c'est la guerre des bureaux ,des services:un véritable sabotage administratif qui entraine des retards considérables dans les décisions à prendre.

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Message  piot1968 10/1/2010, 15:37

Pourtant malgré cette certitude, l DCA française est très faible.
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Message  Major cowburn 10/1/2010, 16:43

Mais là aussi l'armée de terre ne veut pas de l'assez bon modèle de la marine et en dépit de l'argent disponible,l'industrie ne parvient pas à livrer,et c'est,comme pour le reste:pas de responsable unique pour prendre les décisions,la dilution complête.Par ailleurs Gamelin cite la phrase du général Pagézy :"Prenez le calcul des probabilités : Quand un avion est abattu, c'est qu'il y a un maladroit,:ce peut-être l'aviateur ou l'artilleur",donc ils comptaient davantage défendre par des tirs de barrage,ce système est gros mangeur de munitions et use rapidement les tubes et dit Gamelin en 1945:" même L'Allemagne avec sa très puissante DCA n'a pas été capable d'empêcher les gros raids américains y compris de jour" donc pour lui, mieux valait une bonne chasse pour interdire le territoire...
La situation des matériels le 10 mai ,selon Gamelin ,est la suivante
DCA des armées-75 modèle1897 :241 pièces
-75 modèle1928:136 pièces
-20mm oerlikon :357 pièces
-25 mm Hotchkiss:851 pièces
DAT -75 modèle1897 :672 pièces
-75 modèle 1918 :699 piéces
-90 mm 17 pièces
-100mm 146 pièces
mitrailleuses de 13;2 jumelées 580 pièces
-25 mm Hotchkiss 252 pièces
-40 mm Bofors 42 pièces
Matériel marine:4 batteries de 90 mm
4 batteries de 100 mm
5 batteries de 94 mm cédées par les Anglais.

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Message  piot1968 10/1/2010, 17:26

Merci pour ces infos.
Cependnat e suis surpris d'apprendre qu'en France il y avait trois commandement avec Gamelin.
N'est-ce pas incohérant?
Amicalment
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Message  Vassili 17/4/2010, 20:56

Le colonel Oster n'était-il pas l'adjoint de l'Amiral Canaris à l'Abwehr (2ème message) ?
NB: je pense à mon humble avis qu'il ne faut pas faire de réponses trop longues dans ce genre de Forum. Personnellement je les lis de façon verticale et ne retiens pas grand chose.
Cordialement.
Vassili

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Message  naze 18/4/2010, 01:05

Personnellement je ne connaissais pas trop cette bataille :/

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Message  tietie007 25/4/2010, 13:03

Numéro de L'Histoire très intéressant, ce mois-ci, consacré à l'autopsie de la défaite de la France, en 1940. Olivier Wieviorka nous livre une analyse fort complète sur le thème de : La défaite était-elle inéluctable ?
1°) Les deux écoles historiques sur la défaite.
L'article met l'accent sur les deux écoles en présence, la française, qui privilégie le "temps long", le déclin de la IIIeme République et de ses élites, pour expliquer la défaite, c'est le cas d'Henri Michel, Jean-Baptiste Duroselle, et, dernièrement, Claude Quétel, qui vient de sortir "L'impardonable défaite" et l'étrangère, incarnée par Martin Alexander, Richard Doughty et surtout Karl-Heinz Frieser, qui mettent la défaite française sur les hasards de la guerre !
Que l'école française privilégie les causes structurelles ne m'étonnent guère, elle s'inscrit dans l'histoire des Annales, braudéliennes, qui se méfie de l'accident pour privilégier les causes profondes, préférant la méthode marxienne aux explications factuelles. Mais il est vrai que l'opus de Karl-Heinz Frieser sur le Mythe de la guerre éclair, paru en Allemagne en 1995, a jeté un pavé dans la mare ! La thèse de l'historien allemand est que la victoire allemande était surtout due au hasard, à des circonstances de la bataille qui penchèrent du bon côté, en remettant en cause la théorisation de la Blitzkrieg par l'état-major teuton ! Sur ce dernier point, Frieser a raison ! Le terme de Blitzkrieg fut d'abord une expression journalistique, dans un article de Time Magazine du 25 septembre 1939, pour qualifier la victoire "éclair" des allemands sur les polonais. Le terme sera de nouveau repris par l'historien britannique Basil Liddell Hart, au début des années 50, lorsqu'il sortira son histoire de la seconde mondiale, après avoir travaillé avec des généraux allemands, notamment Heinz Guderian, qui s'attribuera la paternité de ce concept.
2°) Un équilibre "relatif" des forces militaires, un déséquilibre économique.
Or, en 1939, entre l'Allemagne et les alliés, ce serait plutôt les seconds qui auraient l'avantage. Numériquement, les deux armées sont d'une force à peu près égale. D'un côté nous avons 90 divisions françaises, 22 divisions belges, 10 divisions néerlandaises et 10 divisions britanniques, soit 132 divisions alliés qui font face à 135 divisions teutonnes. Au niveau des chars, 3 000 engins blindés du côté allié font face à 2 500 pour les allemands. On ne peut que constater l'infériorité de l'aviation française (1 500 avions contre 2 400) sur l'aviation allemande, mais compensée par l'adjonction de l'aviation britannique.
Par contre, au niveau économique, l'avantage est clairement du côté des alliés. L'économie allemande reste limitée en terme de production d'armement mais aussi en matières premières. Sur la production d'armement, les allemands ne privilégient même pas la production de chars plus que les autres armes, preuve, d'après Friesler, que la Blitzkrieg n'était nullement théorisé ! Pour les matières premières, l'Allemagne n'a pu faire sa guerre à l'Ouest qu'avec l'aide des soviétiques, qui fournirent le tiers des besoins en pétrole et la moitié du Nickel et du Manganèse.
Friesler remet en cause, donc, la thèse de l'historien britannique Alan Milward, qui en 1965, avait signifié que le Blitzkrieg n'était que l'adaptation militaire à une situation économique bien précise du Reich allemand, c'est à dire un Etat qui avait des ressources limitées et qui devait trouver des solutions novatrices, en terme de stratégie militaire, pour gagner rapidement.
Hitler sait très bien que le Reich ne pourra soutenir une guerre longue, d'où sa propension à écouter des plans novateurs pouvant lui promettre une victoire rapide.
3°) Le Plan Manstein, un coup de dés ?
Au niveau de la doctrine d'emploi, les allemands ont concentré leurs divisions blindées dans le groupe Kleist (première armée blindée de l'histoire), qui préfigure, malgré tout, le Blitzkrieg, pour remporter l'avantage très rapidement en perçant à Sedan. Plan allemand qui n'a tenu qu'à un fil, puisque le plan originel était une redite du Plan Schlieffen ! Il aura fallu qu'un officier allemand porteur des plans soient tombés malencontreusement en Belgique pour que l'état-major change son fusil d'épaule ...Et encore, c'est une rencontre entre Hitler et Manstein, en février 1940, le promoteur de la percée dans les Ardennes, qui décida le Führer, et non son état-major, à choisir le plan Manstein.
Or le succès de ce plan reste assez aléatoire, et repose sur une surprise stratégique, puisqu'il nécessite que les alliés tombent dans le piège teuton, que de croire à une redite du Plan Schlieffen, et de concentrer leurs meilleures unités dans le Nord. Il aura fallu la bonne volonté d'un Gamelin, pour que ce plan réussisse ! Car le généralissime, contre toute attente, rompt avec la doctrine défensive française, en optant pour une bataille "à priori", puisqu'il part du principe que les allemands vont attaquer par la Belgique. Le plan Dyle, en soi, n'est donc pas absurde et est très logique contre le plan Schlieffen ... Gamelin y ajoutera la variante Breda, qui engage la VIIe armée, en réserve autour de Reims, pour la poster entre Lille et Dunkerque, destinée à faire sa jonction avec les forces néerlandaises ...Le généralissime, brillant polytechnicien, est un homme d'état-major, qui pense les batailles à venir comme des problèmes de maths à résoudre, et comme la pensée dogmatique française a théorisé les Ardennes comme infranchissables, la future bataille se déroulera, nécessairement, en Belgique !
Funeste méprise de Gamelin qui ne laissa, en face du fer de lance allemand, à Sedan, que les médiocres 55e et 71e divisions ...ce ne sont pourtant pas les avertissements du général Georges qui manquèrent sur la faiblesse de ce dispositif ...
Mais même après le déclenchement de l'attaque, Friesler souligne qu'il y eut un gigantesque embouteillage dans les ardennes, avec les engins du groupes Kleist, et que durant ce laps de temps, l'aviation alliée aurait pu faire un carnage (Il ne faut pas oublier que les allemands perdirent 1 400 avions durant la bataille de France !). Une occation manquée qui ne se renouvellera plus ! De même, l'historien allemand met la victoire totale des teutons sur les alliés, sur la désobéissance de Gudernian et de Rommel, qui se ruèrent vers la Mer, n'écoutant guère les ordres de mesure de l'état-major allemand !
Aussi, Friesler parle d'un véritable coup de poker, concernant le plan Manstein, et même les militaires allemands parlèrent de miracle, à propos de leur victoire éclatante !
En conclusion, je suis plutôt d'accord avec l'analyse de Friesler, même si je pense que le groupe Kleist, prévisage clairement le Blitzkrieg. Si Gamelin avait gardé la VIIe armée en réserve à Reims, la percée sur les Ardennes auraient pu, en effet, échouer, mais difficile de savoir, car la Wehrmacht avait un degré de professionnalisme assez élevé, très supérieur, il me semble, à l'armée française et, tactiquement, on verra, dans les espaces russes, que même face à un adversaire prévenu, l'armée allemande reste d'une efficacité redoutable, je pense notamment à l'encerclement de Kiev.
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Message  maus26 3/5/2010, 21:01

Bonsoir,

Le fait est que si l'armée, enfin ses combattants : soldats, sous officiers, officiers subalternes voire certains officiers, était prête, le "gratin" lui, ne l'était pas. Des officiers généraux arrogants accrochés à un prestige passé, qui n'ont pas su voir les changements dans l'emploi de la tactique et des armes...
Gamelin, Georges et les autres, tous à mettre dans le même panier d'incompétence, hélas...

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Message  tietie007 4/5/2010, 15:30

Concernant les plans d'invasion de la France, Benoît Lemay, dans son Manstein, Perrin, 2006, précise bien que la grande majorité des généraux allemands, et plus particulièrement les chefs de l'OKH, Brauchitsch et Halder, étaient contre une attaque prématurée contre la France, dès l'automne 1939, ils invoquaient, notamment, l'absence totale de surprise. C'est bien Hitler qui défia ses généraux, qui stigmatisa le fameux esprit défaitiste de Zossen et qui passa un savon à Brauchitsch, venu lui présenter, le 5 novembre, les desiderata de la caste militaire ! D'ailleurs, devant l'entêtement du Führer, Halder et Leeb sondèrent même des généraux pour renverser le dictateur allemand !
Par contre, Manstein, lui, était pour une attaque rapide, sachant, comme Hitler, que le temps jouait contre le Reich.
D'ailleurs, c'est la première fois qu'Hitler intervint, personnellement, dès le 9 octobre 1939, dans les plans militaires, en donnant des directives à l'OKH. Il n'est pas question de guerre-éclair, dans ses directives, ce qui semblerait appuyer la thèse de Friesler.
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Message  piot1968 5/5/2010, 09:40

Bonjour

Certains historiens attribuèrent des talents stratégiques à Hitler. Ces attributs furent ils fondés selon vous?
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Message  tietie007 5/5/2010, 12:31

piot1968 a écrit:Bonjour

Certains historiens attribuèrent des talents stratégiques à Hitler. Ces attributs furent ils fondés selon vous?
Hitler est un autodidacte talentueux, puisqu'il est arrivé à la tête de l'Allemagne et, au niveau militaire, il est d'un naturel offensif, n'ayant pas peur de prendre des risques pour emporter la décision. En octobre-novembre 1939, il intervient clairement dans les opérations militaires se préparant contre la France, opposant à l'OKH une fin de non-recevoir quant aux prévenances du GQG, qui se montrait pusillanime dans sa pensée, et Hitler sera conquis par le plan Manstein que l'OKH avait laissé dormir, trouvant les idées du futur vainqueur de Sébastopol bien trop audacieuses !
Mais l'audace de son tempérament, en matière militaire, lui jouera des tours sur le front russe. Premièrement, on peut s'étonner que lors de la première crise militaire, en août-septembre 1941, quand il fallut choisir une nouvelle stratégie, Hitler imposa à ses généraux du GAC, la double option Léningrad et Kiev, invoquant que l'Ukraine serait décisive en terme économique, pour la future chute de l'URSS et pour alimenter la machine de guerre allemande, alors que l'audace réclamait, peut-être, de foncer sur Moscou.
De même, lorsqu'il ne remplaca pas Brauchitsch, à la tête de l'OKH, en décembre 41, pour tout simplement prendre la tête de l'armée de terre, persuadé que sa volonté de résister sur place face à la contre-offensive soviétique avait sauvé la Wehrmacht (là, il n'a certainement pas tort), Hitler, va avoir l'impression que la volonté pourra tout ... Or, si la volonté est importante, la logistique l'est tout autant, et il est clair que les objectifs du Plan Bleu, pour la campagne de 1942, étaient bien trop ambitieux pour la configuration de l'armée allemande en Russie et que contrôler Bakou et les puits de la Caspienne étaient deux objectifs totalement surréalites en terme uniquement de possibilité logistique !
C'est ici que se trouve les limites d'Hitler, en terme de stratégie militaire. Si le Führer peut avoir des intuitions très justes et s'il est un homme capable de prendre des décisions très rapides en terme d'opérations militaires (Opération Weserunbung, d'invasion de la Norvège, ou Marita, d'invasion de la Grèce), si il privilégie systématiquement l'audace et l'offensive, ce qui lui amènera des succès inespérés, notamment contre la France, il a du mal à apprécier les contraintes logistiques, au niveau opérationnel (pas au niveau de l'économie générale, puisqu'il insista sur l'objectif Ukraine), que ce fut en Afrique du Nord, où il ne perçut pas que Malte était la clé de voûte du dispositif allié en Egypte, et surtout en Russie, lors de la campagne de 1942, où il ne tint jamais compte des contraintes logistiques qui pesaient sur les unités du groupe d'armées A, enfoncé profondément dans le Caucase, comme le souligna Halder, dans son Journal !
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Message  piot1968 5/5/2010, 19:44

Merci pour cet exposé Bataille de France Pouce_mi !
Auriez vous quelques lectures afin d'approfondir cette question?
Merci encore
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Message  tietie007 5/5/2010, 19:59

piot1968 a écrit:Merci pour cet exposé Bataille de France Pouce_mi !
Auriez vous quelques lectures afin d'approfondir cette question?
Merci encore

J'en ai beaucoup, mais j'apprécie particulièrement le livre de Paul-Marie de la Gorce, 1939-1945, une guerre inconnue :

http://www.amazon.fr/39-45-guerre-inconnue-Paul-Marie-Gorce/dp/2080670999/ref=sr_1_5?ie=UTF8&s=books&qid=1273082339&sr=1-5

Des très nombreux bouquins que j'ai lus sur le thème de la seconde guerre mondiale, celui-là est vraiment intéressant et original.
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Message  tietie007 6/6/2010, 17:44

Très bon numéro du magazine 2nde guerre mondiale, de mars-avril-mai 2010, consacré à l'armée française, entre 1919-1940. Une des déficiences de l'armée française, en 1940, fut l'état de ses transmissions !
L'armée française a un énorme retard dans les moyens de communication moderne et, alors qu'en 1940, les différents échelons de l'armée allemande utilisent couramment la radio comme principal moyen de transmission, l'armée française continue d'avoir recours au téléphone et aux estafettes. Or, ces instruments ne sont viables qu'à partir du m oment où les unités et les centres de commandement sont parfaitement localisés et statiques. Tout mouvement pouvant engendrer une désorganisation tragique pour coordonner les efforts des différentes unités. Or, la célérité teutonne, lors de la percée dans les Ardennes, a laissé des divisions françaises aveugles, livrées à elles-mêmes !
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Message  tietie007 18/6/2010, 21:06

Bataille de France Souvenezvous

Honneur au Comte de Laparre de Saint-Sernin, tombé pour la France dans le 18 juin 1940, dans la commune de Xertigny, submergé par les forces ennemies. Sa bravoure a été saluée par les allemands, qui l'ont enterré avec les honneurs !

http://www.richard-tissot.fr/SaintSernin.htm
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