Treblinka
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Treblinka
Bonjour à tous... Quelques infos sur le centre de Treblinka, élément important non encore abordé sur le forum...
Aktion Reinhard (ou Einsatz Reinhard, Sondereinsatz Reinhard) est le nom de code de l’opération secrète d’extermination des Juifs Polonais dans le Generalgouvernement entre 1942 et 1943. Même si les interprétations divergent, il est généralement admis que ce nom fut probablement élu en l’honneur de Reinhard Heydrich, grand coordinateur de la « Solution Finale » (Endlösung). Une lettre, datée du 6 juin 1942 (deux jours après la mort d’Heydrich), adressée au SS-und Polizeiführer Reinhard, 27 rue Chopin, à Lublin, est sans doute la toute première mention connue du terme. Mais c’est huit mois auparavant, en octobre 1941, que le SSPF Brigadeführer SS Odilo Globocnik, Chef de la SS et de la Police pour l’ensemble du district de Lublin, est chargé par Himmler lui-même, de planifier et d’implémenter l’opération dans le plus grand secret (voir : https://deuxiemeguerremondia.forumactif.com/crimes-de-guerre-et-contre-l-humanite-f18/des-einsatzgruppen-a-aktion-reinhard-t5670.htm - Partie #2). Aktion Reinhard s’articule en un quadruple programme : Exploitation de la force de travail juive, extermination des Juifs, saisie de leurs biens immobiliers, saisie des valeurs et propriétés transportables.
Odilo Globocnik (Source : USHMM)
Pour atteindre cet objectif, trois camps d’extermination sont érigés en Pologne orientale, dans des régions fortement boisées et dépeuplées, à Belzec, Sobibor, et Treblinka. Les choix géographiques de ces installations sont également déterminés par les connections ferroviaires puisque la vaste majorité des victimes doit être acheminée par train. Les trois centres d’extermination sont techniquement conçus de la même manière et, une fois les Juifs assassinés, leurs possessions et valeurs sont transportées à Lublin, à la rue Chopin ou aux hangars de stockage du Bekleidungswerke, sur l’aéroport désaffecté de Lublin. L’Aktion Reinhard est probablement l’opération d’assassinat de masse la plus meurtrière de la Solution Finale. Elle fut dirigée par un nombre relativement restreint d’individus en comparaison au nombre de victimes. Les personnages clefs de cette entreprise du crime sont : Christian Wirth, Hermann Höfle, Georg Michalsen, Hermann Worthoff, Richard Thomalla et Amon Göth. Quant aux exécutants, ce ne sont pas des nazis fanatiques, loin de là, ni même des antisémites comme le terrible Christian Wirth mais, la plupart du temps, des opportunistes évitant ainsi le service au front et profitant du pillage des victimes pour s’enrichir ou, parfois, contraints de participer à l’Aktion sous le coup de mesures disciplinaires.
Le camp de Treblinka est le plus grand et le plus connu (et le plus médiatisé) des camps de l’Aktion Reinhard, bien que, proportionnellement, Belzec ait été le plus meurtrier. Explications : Plusieurs déportés s’échappèrent ou survécurent (alors qu’il n’y eu que 2 survivants à Belzec) ; plusieurs enquêtes internationales eurent lieu dès 1945, suivies de deux procès retentissants dont celui du Kommandant, Franz Stangl, arrêté en 1966, et traduit en justice en 1967 (voir : https://deuxiemeguerremondia.forumactif.com/crimes-de-guerre-et-contre-l-humanite-f18/les-proces-aktion-reinhard-une-justice-approximative-t6106.htm ).
Au cours du printemps 1941, une colonie pénale, ou Arbeitslager – nommée Treblinka 1 – est aménagée à côté d’une carrière déjà exploitée avant-guerre aux environs du village Polonais de Treblinka, dans la section nord-est du Generalgouvernement. Le lieu est choisi en raison de sa végétation dense et de son isolement. Les Juifs et certains Polonais y sont détenus. Environ huit mois plus tard, vers la fin mars 1942, alors que le centre d’extermination de Belzec fonctionne depuis déjà six mois, un groupe d’experts SS arrive à Poniatowa afin d’inspecter la localité, et déterminer un site adéquat pour la création d’un camp d’extermination dans le cadre exclusif d’Aktion Reinhard. Ce sera le 3e et dernier camp de l’Aktion.
Un site est rapidement identifié, non loin de Malkinia Gorna, à 4 km nord-est du village de Treblinka, et à 1,5 km de la colonie pénale. Sous la direction du Hauptsturmführer SS Richard Thomalla, architecte de l’opération, les travaux de construction débutent en avril 1942. Des déportés Juifs de la colonie pénale, mais aussi de Varsovie et des villes avoisinantes sont employés comme manœuvres pour la zone d'habitation et la zone de réception, mais pas le secteur d’extermination. Pour d’évidentes raisons de confidentialité, ce dernier est construit par les SS, les Auxiliaires Ukrainiens, et des employés civils Volkdeutsche, après que les déportés aient été renvoyés à la colonie pénale.
Richard Thomalla (Source: USHMM)
Les chambres à gaz, fonctionnant au C02, d’abord au nombre de trois (mesurant 4m x 4m sur 2,6m de haut), sont érigées dans le secteur d’extermination, près des fosses, et invisibles aux autres sections du camp. À cette époque, déjà secrètement chargé par Himmler d’aménager Auschwitz en vue de la Solution Finale, Rudolf Höss visite le camp, en quête d’inspiration. Par la suite, il n’aura de cesse d’exprimer son mépris pour Wirth et ses installations qu’il considère du pur bricolage. Avec l’aide de l’industrie allemande (matériaux de construction : firmes Schönbronn et Schmidt-Münstermann de Leipzig ; fil barbelé : Deutsche Seil-und Drahtfabrik de Freiberg), le camp d’extermination de Treblinka est finalement prêt à recevoir les premiers transports à partir du 22 juillet 1942...
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Aktion Reinhard (ou Einsatz Reinhard, Sondereinsatz Reinhard) est le nom de code de l’opération secrète d’extermination des Juifs Polonais dans le Generalgouvernement entre 1942 et 1943. Même si les interprétations divergent, il est généralement admis que ce nom fut probablement élu en l’honneur de Reinhard Heydrich, grand coordinateur de la « Solution Finale » (Endlösung). Une lettre, datée du 6 juin 1942 (deux jours après la mort d’Heydrich), adressée au SS-und Polizeiführer Reinhard, 27 rue Chopin, à Lublin, est sans doute la toute première mention connue du terme. Mais c’est huit mois auparavant, en octobre 1941, que le SSPF Brigadeführer SS Odilo Globocnik, Chef de la SS et de la Police pour l’ensemble du district de Lublin, est chargé par Himmler lui-même, de planifier et d’implémenter l’opération dans le plus grand secret (voir : https://deuxiemeguerremondia.forumactif.com/crimes-de-guerre-et-contre-l-humanite-f18/des-einsatzgruppen-a-aktion-reinhard-t5670.htm - Partie #2). Aktion Reinhard s’articule en un quadruple programme : Exploitation de la force de travail juive, extermination des Juifs, saisie de leurs biens immobiliers, saisie des valeurs et propriétés transportables.
Odilo Globocnik (Source : USHMM)
Pour atteindre cet objectif, trois camps d’extermination sont érigés en Pologne orientale, dans des régions fortement boisées et dépeuplées, à Belzec, Sobibor, et Treblinka. Les choix géographiques de ces installations sont également déterminés par les connections ferroviaires puisque la vaste majorité des victimes doit être acheminée par train. Les trois centres d’extermination sont techniquement conçus de la même manière et, une fois les Juifs assassinés, leurs possessions et valeurs sont transportées à Lublin, à la rue Chopin ou aux hangars de stockage du Bekleidungswerke, sur l’aéroport désaffecté de Lublin. L’Aktion Reinhard est probablement l’opération d’assassinat de masse la plus meurtrière de la Solution Finale. Elle fut dirigée par un nombre relativement restreint d’individus en comparaison au nombre de victimes. Les personnages clefs de cette entreprise du crime sont : Christian Wirth, Hermann Höfle, Georg Michalsen, Hermann Worthoff, Richard Thomalla et Amon Göth. Quant aux exécutants, ce ne sont pas des nazis fanatiques, loin de là, ni même des antisémites comme le terrible Christian Wirth mais, la plupart du temps, des opportunistes évitant ainsi le service au front et profitant du pillage des victimes pour s’enrichir ou, parfois, contraints de participer à l’Aktion sous le coup de mesures disciplinaires.
Le camp de Treblinka est le plus grand et le plus connu (et le plus médiatisé) des camps de l’Aktion Reinhard, bien que, proportionnellement, Belzec ait été le plus meurtrier. Explications : Plusieurs déportés s’échappèrent ou survécurent (alors qu’il n’y eu que 2 survivants à Belzec) ; plusieurs enquêtes internationales eurent lieu dès 1945, suivies de deux procès retentissants dont celui du Kommandant, Franz Stangl, arrêté en 1966, et traduit en justice en 1967 (voir : https://deuxiemeguerremondia.forumactif.com/crimes-de-guerre-et-contre-l-humanite-f18/les-proces-aktion-reinhard-une-justice-approximative-t6106.htm ).
Au cours du printemps 1941, une colonie pénale, ou Arbeitslager – nommée Treblinka 1 – est aménagée à côté d’une carrière déjà exploitée avant-guerre aux environs du village Polonais de Treblinka, dans la section nord-est du Generalgouvernement. Le lieu est choisi en raison de sa végétation dense et de son isolement. Les Juifs et certains Polonais y sont détenus. Environ huit mois plus tard, vers la fin mars 1942, alors que le centre d’extermination de Belzec fonctionne depuis déjà six mois, un groupe d’experts SS arrive à Poniatowa afin d’inspecter la localité, et déterminer un site adéquat pour la création d’un camp d’extermination dans le cadre exclusif d’Aktion Reinhard. Ce sera le 3e et dernier camp de l’Aktion.
Un site est rapidement identifié, non loin de Malkinia Gorna, à 4 km nord-est du village de Treblinka, et à 1,5 km de la colonie pénale. Sous la direction du Hauptsturmführer SS Richard Thomalla, architecte de l’opération, les travaux de construction débutent en avril 1942. Des déportés Juifs de la colonie pénale, mais aussi de Varsovie et des villes avoisinantes sont employés comme manœuvres pour la zone d'habitation et la zone de réception, mais pas le secteur d’extermination. Pour d’évidentes raisons de confidentialité, ce dernier est construit par les SS, les Auxiliaires Ukrainiens, et des employés civils Volkdeutsche, après que les déportés aient été renvoyés à la colonie pénale.
Richard Thomalla (Source: USHMM)
Les chambres à gaz, fonctionnant au C02, d’abord au nombre de trois (mesurant 4m x 4m sur 2,6m de haut), sont érigées dans le secteur d’extermination, près des fosses, et invisibles aux autres sections du camp. À cette époque, déjà secrètement chargé par Himmler d’aménager Auschwitz en vue de la Solution Finale, Rudolf Höss visite le camp, en quête d’inspiration. Par la suite, il n’aura de cesse d’exprimer son mépris pour Wirth et ses installations qu’il considère du pur bricolage. Avec l’aide de l’industrie allemande (matériaux de construction : firmes Schönbronn et Schmidt-Münstermann de Leipzig ; fil barbelé : Deutsche Seil-und Drahtfabrik de Freiberg), le camp d’extermination de Treblinka est finalement prêt à recevoir les premiers transports à partir du 22 juillet 1942...
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eddy marz- Membre légendaire
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Re: Treblinka
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Le camp, un rectangle irrégulier de 400m x 600m, est entouré d’une clôture en fil barbelé entrelacée de feuillages constamment renouvelés, de façon à créer, de l’extérieur, un écran visuel impénétrable. Une seconde clôture, consistant de fil barbelé et, partiellement, d’un fossé anti-char meublé de « chevaux de bois » emmaillotés de fil barbelé, est construite quelques temps plus tard. Des miradors de 8m sont érigés aux quatre coins du camp, et deux supplémentaires dans le secteur d’extermination. Treblinka est divisé en 3 zones :
- Logements SS et Ukrainiens/Administration/Aire de réception : Auffanglager
- Logements Juifs/Ateliers de travail : Wohnlager
- Secteur d’extermination : Totenlager
Mais tant l’administration SS que les déportés englobent l’Auffanglager et le Wohnlager en une seule unité dénommée « le camp du bas », et le Totenlager dénommé « camp du haut ». Le « camp du bas » est relié au secteur d’extermination par un boyau en barbelé entrelacé de feuillages, long de 100m et large de 5m. Les SS l’appellent
« Himmelstrasse », le Chemin du Paradis… Le boyau prend sa source près du baraquement de déshabillage des femmes et, traversant des bouquets d’arbres, s’arrête à la porte sévèrement gardée du Totenlager, à quelques mètres des chambres à gaz.
Plan de Treblinka utilisé lors du procès de Franz Stangl (Source : NARA)
Le personnel d’origine allemande, environ 35-40 hommes, est recruté au sein de la Waffen-SS et de l’Allgemeine-SS, mais également dans l’Ordnungspolizei, la Sicherheitspolizei, ainsi que d’autres unités de Police (des civils aux yeux de l’administration SS). Un grand nombre a également servi dans les centres d’euthanasie T4 (voir : https://deuxiemeguerremondia.forumactif.com/crimes-de-guerre-et-contre-l-humanite-f18/euthanasie-route-vers-le-genocide-t5874.htm ). Aucun d’eux n’est informé du contenu du programme, ni de leurs tâches précises, avant l’arrivée au camp. Sur place, les officiers SS les orientent… Ils doivent ensuite prêter serment de secret absolu. Tous sont revêtus d’uniformes Waffen-SS feldgrau, sauf les 90-120 Auxiliaires volontaires Ukrainiens et Russes, vêtus de noir. Les Auxiliaires sont généralement assignés à la sécurité, quoi que certains, comme les tristement célèbres Ivan Marchenko et Nikolai Shaleyev, opéreront parfois les chambres à gaz. D’autres encore sont Volksdeutsche, et accèdent à des petits commandements. À partir de cet instant, le personnel de Treblinka, comme ceux de Belzec et de Sobibor, ainsi que l’administration siégeant à Lublin, est sous la haute protection de la Chancellerie du Führer (KdF), et n’a de compte à rendre à aucune autorité militaire ou civile. Ils sont intouchables. Des mesures prodigieuses sont convenues pour favoriser et dissimuler leurs activités, aux dépens de toutes autres considérations. Il en résulte une arrogance et un mépris total de la part du personnel envers toute autre autorité.
Le premier commandant du camp est l’Obersturmführer SS Dr. Irmfried Eberl, un « ancien » du programme d’euthanasie lui aussi. La situation devient rapidement chaotique. Eberl accepte plus de transports de Juifs que le camp est en mesure de « traiter », et s’avère incapable d’imposer une quelconque discipline. S’ensuit une confusion totale dans l’aire de réception, une accumulation monumentale de vêtements non triés, et un grave relâchement du système de sécurité (on note même plusieurs évasions). Pour coiffer le tout, les trains en attente de traitement sont parqués sur des voies auxiliaires, provoquant à la longue des embouteillages dans le réseau ferroviaire. Lors du premier procès de Treblinka (Düsseldorf – 1964/1965), Josef Oberhauser, adjoint de Wirth, se souviendra :
« […] Tout était dans un état de délabrement. Le camp était archi-plein. À l’extérieur du camp, un train de déportés ne pouvait être déchargé car il n’y avait plus de place. Beaucoup de cadavres de Juifs étaient éparpillés un peu partout dans le camp. Ils étaient déjà gonflés […]
Irmfried Eberl (Source : USHMM)
Avertis, Odilo Globocnik et le Kriminalkommissar Hauptsurmführer SS Christian Wirth se rendent personnellement sur place, amenant avec eux plusieurs « professionnels » du camp de Belzec, dont Kurt Franz, et Lorenz Hackenholdt, le mécanicien gazeur. En août 1942, Eberl est relevé de son commandement par Globocnik, et remplacé par l’Obersturmführer SS Franz Stangl, ex-commandant du camp d’extermination de Sobibor, et ex-surveillant au centre d’euthanasie de Hartheim. Les déportations sont momentanément interrompues le 28 août 1942. Christian Wirth s’installe trois semaines à Treblinka pour remettre de l’ordre.
Christian Wirth (Source : USHMM)
Désireux d’éviter tout contact entre les Juifs du « camp du bas » et ceux du secteur d’extermination, les SS assassinent tous les travailleurs Juifs du Totenlager. De 700 à 900 déportés Juifs sont assignés aux tâches manuelles, y compris à certains aspects du processus d’extermination, tout en continuant à servir les besoins personnels des SS. Des spécialistes Juifs sont utilisés pour les chantiers de construction, ou au coupage de branchages afin de renouveler le camouflage des clôtures ; mais la plupart passent au triage et à l’empaquetage des biens de leurs compagnons assassinés. Eux aussi sont éliminés quelques jours plus tard, remplacés par de nouveaux arrivants. Franz Stangl crée un cadre permanent de travailleurs Juifs. Les « Bleus » (à cause de leurs brassards) sont assignés à la rampe d’arrivée ; les « Rouges » au commando de déshabillage. Un autre sonderkommando travaille dans le secteur d’extermination. Toujours vêtu impeccablement, parlant d’une voix douce et polie, souvent amical, Stangl tente de superviser les opérations du point de vue le plus éloigné ; il n’aime pas se mêler directement des Aktion comme Christian Wirth (qui, soit dit en passant, le terrorise) ; tout cela le dégoûte. Non, Stangl n’est pas un sadique, mais éprouve une satisfaction professionnelle à la bonne tenue et le fonctionnement de son « usine ». Il sera même décoré et signalé « meilleur commandant de camp ». Pour lui, les victimes ne sont que des formes sans âmes, un « cargo » qu’il s’agit de « traiter ». Plus tard, il racontera à la journaliste Gitta Sereny qu’il ne les considérait que rarement en tant qu’individus : « C’était toujours une masse énorme ; ils étaient nus, comprimés, il fallait les faire avancer au fouet… »
Franz Stangl (Source : USHMM)
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Le camp, un rectangle irrégulier de 400m x 600m, est entouré d’une clôture en fil barbelé entrelacée de feuillages constamment renouvelés, de façon à créer, de l’extérieur, un écran visuel impénétrable. Une seconde clôture, consistant de fil barbelé et, partiellement, d’un fossé anti-char meublé de « chevaux de bois » emmaillotés de fil barbelé, est construite quelques temps plus tard. Des miradors de 8m sont érigés aux quatre coins du camp, et deux supplémentaires dans le secteur d’extermination. Treblinka est divisé en 3 zones :
- Logements SS et Ukrainiens/Administration/Aire de réception : Auffanglager
- Logements Juifs/Ateliers de travail : Wohnlager
- Secteur d’extermination : Totenlager
Mais tant l’administration SS que les déportés englobent l’Auffanglager et le Wohnlager en une seule unité dénommée « le camp du bas », et le Totenlager dénommé « camp du haut ». Le « camp du bas » est relié au secteur d’extermination par un boyau en barbelé entrelacé de feuillages, long de 100m et large de 5m. Les SS l’appellent
« Himmelstrasse », le Chemin du Paradis… Le boyau prend sa source près du baraquement de déshabillage des femmes et, traversant des bouquets d’arbres, s’arrête à la porte sévèrement gardée du Totenlager, à quelques mètres des chambres à gaz.
Plan de Treblinka utilisé lors du procès de Franz Stangl (Source : NARA)
Le personnel d’origine allemande, environ 35-40 hommes, est recruté au sein de la Waffen-SS et de l’Allgemeine-SS, mais également dans l’Ordnungspolizei, la Sicherheitspolizei, ainsi que d’autres unités de Police (des civils aux yeux de l’administration SS). Un grand nombre a également servi dans les centres d’euthanasie T4 (voir : https://deuxiemeguerremondia.forumactif.com/crimes-de-guerre-et-contre-l-humanite-f18/euthanasie-route-vers-le-genocide-t5874.htm ). Aucun d’eux n’est informé du contenu du programme, ni de leurs tâches précises, avant l’arrivée au camp. Sur place, les officiers SS les orientent… Ils doivent ensuite prêter serment de secret absolu. Tous sont revêtus d’uniformes Waffen-SS feldgrau, sauf les 90-120 Auxiliaires volontaires Ukrainiens et Russes, vêtus de noir. Les Auxiliaires sont généralement assignés à la sécurité, quoi que certains, comme les tristement célèbres Ivan Marchenko et Nikolai Shaleyev, opéreront parfois les chambres à gaz. D’autres encore sont Volksdeutsche, et accèdent à des petits commandements. À partir de cet instant, le personnel de Treblinka, comme ceux de Belzec et de Sobibor, ainsi que l’administration siégeant à Lublin, est sous la haute protection de la Chancellerie du Führer (KdF), et n’a de compte à rendre à aucune autorité militaire ou civile. Ils sont intouchables. Des mesures prodigieuses sont convenues pour favoriser et dissimuler leurs activités, aux dépens de toutes autres considérations. Il en résulte une arrogance et un mépris total de la part du personnel envers toute autre autorité.
Le premier commandant du camp est l’Obersturmführer SS Dr. Irmfried Eberl, un « ancien » du programme d’euthanasie lui aussi. La situation devient rapidement chaotique. Eberl accepte plus de transports de Juifs que le camp est en mesure de « traiter », et s’avère incapable d’imposer une quelconque discipline. S’ensuit une confusion totale dans l’aire de réception, une accumulation monumentale de vêtements non triés, et un grave relâchement du système de sécurité (on note même plusieurs évasions). Pour coiffer le tout, les trains en attente de traitement sont parqués sur des voies auxiliaires, provoquant à la longue des embouteillages dans le réseau ferroviaire. Lors du premier procès de Treblinka (Düsseldorf – 1964/1965), Josef Oberhauser, adjoint de Wirth, se souviendra :
« […] Tout était dans un état de délabrement. Le camp était archi-plein. À l’extérieur du camp, un train de déportés ne pouvait être déchargé car il n’y avait plus de place. Beaucoup de cadavres de Juifs étaient éparpillés un peu partout dans le camp. Ils étaient déjà gonflés […]
Irmfried Eberl (Source : USHMM)
Avertis, Odilo Globocnik et le Kriminalkommissar Hauptsurmführer SS Christian Wirth se rendent personnellement sur place, amenant avec eux plusieurs « professionnels » du camp de Belzec, dont Kurt Franz, et Lorenz Hackenholdt, le mécanicien gazeur. En août 1942, Eberl est relevé de son commandement par Globocnik, et remplacé par l’Obersturmführer SS Franz Stangl, ex-commandant du camp d’extermination de Sobibor, et ex-surveillant au centre d’euthanasie de Hartheim. Les déportations sont momentanément interrompues le 28 août 1942. Christian Wirth s’installe trois semaines à Treblinka pour remettre de l’ordre.
Christian Wirth (Source : USHMM)
Désireux d’éviter tout contact entre les Juifs du « camp du bas » et ceux du secteur d’extermination, les SS assassinent tous les travailleurs Juifs du Totenlager. De 700 à 900 déportés Juifs sont assignés aux tâches manuelles, y compris à certains aspects du processus d’extermination, tout en continuant à servir les besoins personnels des SS. Des spécialistes Juifs sont utilisés pour les chantiers de construction, ou au coupage de branchages afin de renouveler le camouflage des clôtures ; mais la plupart passent au triage et à l’empaquetage des biens de leurs compagnons assassinés. Eux aussi sont éliminés quelques jours plus tard, remplacés par de nouveaux arrivants. Franz Stangl crée un cadre permanent de travailleurs Juifs. Les « Bleus » (à cause de leurs brassards) sont assignés à la rampe d’arrivée ; les « Rouges » au commando de déshabillage. Un autre sonderkommando travaille dans le secteur d’extermination. Toujours vêtu impeccablement, parlant d’une voix douce et polie, souvent amical, Stangl tente de superviser les opérations du point de vue le plus éloigné ; il n’aime pas se mêler directement des Aktion comme Christian Wirth (qui, soit dit en passant, le terrorise) ; tout cela le dégoûte. Non, Stangl n’est pas un sadique, mais éprouve une satisfaction professionnelle à la bonne tenue et le fonctionnement de son « usine ». Il sera même décoré et signalé « meilleur commandant de camp ». Pour lui, les victimes ne sont que des formes sans âmes, un « cargo » qu’il s’agit de « traiter ». Plus tard, il racontera à la journaliste Gitta Sereny qu’il ne les considérait que rarement en tant qu’individus : « C’était toujours une masse énorme ; ils étaient nus, comprimés, il fallait les faire avancer au fouet… »
Franz Stangl (Source : USHMM)
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Dernière édition par eddy marz le 4/12/2011, 16:36, édité 6 fois
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Re: Treblinka
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Toujours en septembre 1942, de nouvelles chambres à gaz, plus grandes et plus performantes, sont érigées, tandis que l’extermination continue dans les anciennes… La destruction du Ghetto de Varsovie ne peut attendre. Les nouvelles installations consistent de 10 chambres à gaz (6 d’après certaines sources), couvrant une surface de 320m2 (ou 192 m2 dans le cas de 6) ; chaque chambre est rabaissée de 60cm afin d’en réduire le volume cubique et ainsi raccourcir les temps de gazages. L’entrée du bâtiment était habillée d’un rideau cérémoniel Juif (Aron Kodesh), et surmontée d’une étoile de David (comme à Belzec). Cinq marches mènent au corridor, décorées de chaque côté de pots de fleurs…
Les nouvelles chambres à gaz (établi selon témoignages SS et Déportés)
Dans le « camp du bas », près de la rampe d’arrivée (longue de 200m), se trouvent deux grands baraquements destiné au triage et stockage temporaire des biens. Au nord de ces baraquements se situe l’aire de déshabillage (Entkleidungsplatz) ; les hommes y sont séparés des femmes et des enfants. Deux autres baraquements se dressent sur la place : un pour le déshabillage et la tonsure des femmes, l’autre comme dépôt de nourriture. Les hommes, eux, doivent se dévêtir en plein air. Le secteur d’extermination (environ 200m x 250m) est totalement isolé du reste du camp par une clôture barbelée tressée de feuillages, et par un mur de terre. Le long bâtiment des chambres à gaz est en briques récupérées d’une vieille cheminée d’usine des environs, traversé d’une allée centrale avec les chambres de chaque côté, et avec une pièce rattachée pour y loger le moteur à gaz, ainsi que le générateur d’électricité du camp. Les portes de déchargement des chambres se trouvent sur l’extérieur du bâtiment.
Corridor intérieur du bâtiment (établi selon témoignages SS et Déportés - Document A.R.C.)
Les quartiers des SS, des Ukrainiens, la Kommandantur, l’infirmerie, les magasins et ateliers, se trouvent dans la partie nord-ouest. Noël 1942, Stangl fait construire une fausse gare avec une horloge peinte indiquant perpétuellement 6h. Il a un guichet, des fleurs aux fenêtres… Des panneaux indiquent les correspondances : « Varsovie », « Bialystok »…
Début 1943, les SS construisent un zoo, et une aire de détente munie de tables, de parasols. On fait du jogging, du cheval ; on essaye, malgré l’odeur pestilentielle des charniers tout proches, de penser à autre chose… Printemps 1943, une épidémie de typhus décime la population Juive du camp. Des centaines de déportés infectés sont mis sous sédatif, puis exécutés dans le Lazarett (un petit bâtiment déguisé en infirmerie) par les SS August Miete, et Willi Mentz.
La personnalité la plus marquante de Treblinka est, sans conteste, l’Untersturmführer SS Kurt Franz. Surnommé « Lalke » (« poupée » en Yiddish), Franz, malgré un physique de « garçon sympathique » (et des fesses rondelettes – raison du surnom), est un meurtrier sadique, dont la seule présence suffit à transformer le quotidien des déportés en cauchemar. Il parcoure le camp à cheval, accompagné de son chien Barry, dressé à attaquer aux parties génitales. Il lui arrive de sélectionner les Juifs barbus et de leur demander s’ils croient en Dieu. Recevant une réponse affirmative, il demande à chaque homme de tenir une bouteille comme cible, dégaine son pistolet, et déclare : « Si ton Dieu existe, alors je toucherais la bouteille. S’Il n’existe pas, alors c’est toi que je toucherais ». La liste des exactions abjectes de Franz est trop longue pour aborder ici…
Kurt Franz à Treblinka (source : USHMM)
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Toujours en septembre 1942, de nouvelles chambres à gaz, plus grandes et plus performantes, sont érigées, tandis que l’extermination continue dans les anciennes… La destruction du Ghetto de Varsovie ne peut attendre. Les nouvelles installations consistent de 10 chambres à gaz (6 d’après certaines sources), couvrant une surface de 320m2 (ou 192 m2 dans le cas de 6) ; chaque chambre est rabaissée de 60cm afin d’en réduire le volume cubique et ainsi raccourcir les temps de gazages. L’entrée du bâtiment était habillée d’un rideau cérémoniel Juif (Aron Kodesh), et surmontée d’une étoile de David (comme à Belzec). Cinq marches mènent au corridor, décorées de chaque côté de pots de fleurs…
Les nouvelles chambres à gaz (établi selon témoignages SS et Déportés)
Dans le « camp du bas », près de la rampe d’arrivée (longue de 200m), se trouvent deux grands baraquements destiné au triage et stockage temporaire des biens. Au nord de ces baraquements se situe l’aire de déshabillage (Entkleidungsplatz) ; les hommes y sont séparés des femmes et des enfants. Deux autres baraquements se dressent sur la place : un pour le déshabillage et la tonsure des femmes, l’autre comme dépôt de nourriture. Les hommes, eux, doivent se dévêtir en plein air. Le secteur d’extermination (environ 200m x 250m) est totalement isolé du reste du camp par une clôture barbelée tressée de feuillages, et par un mur de terre. Le long bâtiment des chambres à gaz est en briques récupérées d’une vieille cheminée d’usine des environs, traversé d’une allée centrale avec les chambres de chaque côté, et avec une pièce rattachée pour y loger le moteur à gaz, ainsi que le générateur d’électricité du camp. Les portes de déchargement des chambres se trouvent sur l’extérieur du bâtiment.
Corridor intérieur du bâtiment (établi selon témoignages SS et Déportés - Document A.R.C.)
Les quartiers des SS, des Ukrainiens, la Kommandantur, l’infirmerie, les magasins et ateliers, se trouvent dans la partie nord-ouest. Noël 1942, Stangl fait construire une fausse gare avec une horloge peinte indiquant perpétuellement 6h. Il a un guichet, des fleurs aux fenêtres… Des panneaux indiquent les correspondances : « Varsovie », « Bialystok »…
Début 1943, les SS construisent un zoo, et une aire de détente munie de tables, de parasols. On fait du jogging, du cheval ; on essaye, malgré l’odeur pestilentielle des charniers tout proches, de penser à autre chose… Printemps 1943, une épidémie de typhus décime la population Juive du camp. Des centaines de déportés infectés sont mis sous sédatif, puis exécutés dans le Lazarett (un petit bâtiment déguisé en infirmerie) par les SS August Miete, et Willi Mentz.
La personnalité la plus marquante de Treblinka est, sans conteste, l’Untersturmführer SS Kurt Franz. Surnommé « Lalke » (« poupée » en Yiddish), Franz, malgré un physique de « garçon sympathique » (et des fesses rondelettes – raison du surnom), est un meurtrier sadique, dont la seule présence suffit à transformer le quotidien des déportés en cauchemar. Il parcoure le camp à cheval, accompagné de son chien Barry, dressé à attaquer aux parties génitales. Il lui arrive de sélectionner les Juifs barbus et de leur demander s’ils croient en Dieu. Recevant une réponse affirmative, il demande à chaque homme de tenir une bouteille comme cible, dégaine son pistolet, et déclare : « Si ton Dieu existe, alors je toucherais la bouteille. S’Il n’existe pas, alors c’est toi que je toucherais ». La liste des exactions abjectes de Franz est trop longue pour aborder ici…
Kurt Franz à Treblinka (source : USHMM)
Suite...
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eddy marz- Membre légendaire
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Re: Treblinka
Suite & Fin
La visite d'Himmler & la fermeture du camp
Fin février ou début mars 1943, Himmler inspecte le quartier général (Lublin) et les camps d’Aktion Reinhard. C’est sa deuxième visite ; la première ayant eu lieu à la mi-juillet 1942. Cette seconde visite revêt un aspect important puisque le Reichsführer n’avait pas visité les centres d’extermination lors de la première. Il visite d’abord Sobibor, puis se rend à Treblinka. Tanhum Greenberg, un déporté réchappé, décrit la visite :
« Nous reçûmes des ordres que quelqu’un d’important arrivait. On ne nous dit pas de qui il s’agissait, seulement que nous devions nettoyer le camp de fond en comble. […] Sept voitures arrivèrent, avec Himmler dans une d’elles. Il y avait à peu près 20 personnes dans son entourage. La « Poupée » (Kurt Franz), et l’Obersturmführer (Stangl) leur firent visiter le camp. […] Puis, ils allèrent au secteur d’extermination où ils restèrent environ une demie heure. Après, ils regagnèrent leurs voitures et s’en allèrent ».
Mais Himmler n’est pas parti sans laisser de consignes. Conscient des efforts de ses subordonnés, ravi des résultats, il distribue 28 promotions : Christian Wirth passe Sturmbannführer ; Stangl, Haupsturmführer. Mais il convient toutefois de penser au futur… Il s’agit maintenant de faire disparaître les traces du crime ; c’est-à-dire les cadavres. Il faudra les déterrer et les incinérer sur d’immenses grilles constitués de rails ferroviaires. Cette visite d’Himmler marque le début du processus de fermeture de l’Aktion Reinhard. La destruction des Juifs du Generalgouvernement est quasiment accomplie, et la liquidation totale des 3 camps ne dépend plus maintenant que de la crémation des cadavres. À Treblinka, la tâche s’avère ardue : Il faut en déterrer plus de 700.000, tout en continuant à gazer les nouveaux arrivants… L’opération de crémation dure 4 mois, d’avril à fin juillet 1943. Les bâtiments, les palissades, les chambres à gaz, l’embranchement ferroviaire sont démantelés.
Fin novembre Treblinka ferme définitivement ses portes. Des gardes sont installés sur place afin d’éviter des fouilles de la part des habitants de la région. Une équipe de reforestation SS intervient ensuite sur l’ensemble de la surface du camp, retournant la terre, plantant lupins et sapins, et effaçant ainsi toute trace des crimes.
D’après les recherches les plus récentes, on estime le nombre de victimes ayant péries à Treblinka à plus de 800.000. La colonie pénale (« Treblinka 1 »), distante d’1,5km, et non affiliée à l’Aktion Reinhard fut abandonnée le 23 juillet 1944.
Franz Stangl en prison à Düsseldorf, en 1971 lors de ses entretiens avec Gitta Sereny. Il meurt quelques jours plus tard (source NARA)
Sources :
- Arad, Yitzhak. Belzec, Sobibor, Treblinka ; The Operation Reinhard Death Camps – Indiana University Press, 1987.
- Sereny, Gitta. Into that Darkness : from Mercy Killing to Mass Murder – Random House, London, 1974
- Poprzeczny, Joseph. Odilo Globocnik ; Hitler’s man in the East – Mc Farland & Co., 2004
- Donat, Alexander. The death camp Treblinka – a documentary – Waldon Press, 1979
- Glazar, Richard. Trap with a green fence – Survival in Treblinka – Northwestern University Press, 1995
NB : Survivant de Treblinka, Richard Glazar apparaît dans SHOAH de C. Lanzmann. Il se suicida par la suite.
Richard Glazar, dans SHOAH (Lanzmann)
Voilà… ce résumé est bien sûr un raccourci ; l’histoire de Treblinka est complexe et très riche d’évènements et de drames humains. J’ai volontairement laissé de côté la révolte des déportés et les évasions, de façon à ce que nous puissions les aborder ensemble, et à travers d’autres contributions que la mienne…
Eddy
La visite d'Himmler & la fermeture du camp
Fin février ou début mars 1943, Himmler inspecte le quartier général (Lublin) et les camps d’Aktion Reinhard. C’est sa deuxième visite ; la première ayant eu lieu à la mi-juillet 1942. Cette seconde visite revêt un aspect important puisque le Reichsführer n’avait pas visité les centres d’extermination lors de la première. Il visite d’abord Sobibor, puis se rend à Treblinka. Tanhum Greenberg, un déporté réchappé, décrit la visite :
« Nous reçûmes des ordres que quelqu’un d’important arrivait. On ne nous dit pas de qui il s’agissait, seulement que nous devions nettoyer le camp de fond en comble. […] Sept voitures arrivèrent, avec Himmler dans une d’elles. Il y avait à peu près 20 personnes dans son entourage. La « Poupée » (Kurt Franz), et l’Obersturmführer (Stangl) leur firent visiter le camp. […] Puis, ils allèrent au secteur d’extermination où ils restèrent environ une demie heure. Après, ils regagnèrent leurs voitures et s’en allèrent ».
Mais Himmler n’est pas parti sans laisser de consignes. Conscient des efforts de ses subordonnés, ravi des résultats, il distribue 28 promotions : Christian Wirth passe Sturmbannführer ; Stangl, Haupsturmführer. Mais il convient toutefois de penser au futur… Il s’agit maintenant de faire disparaître les traces du crime ; c’est-à-dire les cadavres. Il faudra les déterrer et les incinérer sur d’immenses grilles constitués de rails ferroviaires. Cette visite d’Himmler marque le début du processus de fermeture de l’Aktion Reinhard. La destruction des Juifs du Generalgouvernement est quasiment accomplie, et la liquidation totale des 3 camps ne dépend plus maintenant que de la crémation des cadavres. À Treblinka, la tâche s’avère ardue : Il faut en déterrer plus de 700.000, tout en continuant à gazer les nouveaux arrivants… L’opération de crémation dure 4 mois, d’avril à fin juillet 1943. Les bâtiments, les palissades, les chambres à gaz, l’embranchement ferroviaire sont démantelés.
Fin novembre Treblinka ferme définitivement ses portes. Des gardes sont installés sur place afin d’éviter des fouilles de la part des habitants de la région. Une équipe de reforestation SS intervient ensuite sur l’ensemble de la surface du camp, retournant la terre, plantant lupins et sapins, et effaçant ainsi toute trace des crimes.
D’après les recherches les plus récentes, on estime le nombre de victimes ayant péries à Treblinka à plus de 800.000. La colonie pénale (« Treblinka 1 »), distante d’1,5km, et non affiliée à l’Aktion Reinhard fut abandonnée le 23 juillet 1944.
Franz Stangl en prison à Düsseldorf, en 1971 lors de ses entretiens avec Gitta Sereny. Il meurt quelques jours plus tard (source NARA)
Sources :
- Arad, Yitzhak. Belzec, Sobibor, Treblinka ; The Operation Reinhard Death Camps – Indiana University Press, 1987.
- Sereny, Gitta. Into that Darkness : from Mercy Killing to Mass Murder – Random House, London, 1974
- Poprzeczny, Joseph. Odilo Globocnik ; Hitler’s man in the East – Mc Farland & Co., 2004
- Donat, Alexander. The death camp Treblinka – a documentary – Waldon Press, 1979
- Glazar, Richard. Trap with a green fence – Survival in Treblinka – Northwestern University Press, 1995
NB : Survivant de Treblinka, Richard Glazar apparaît dans SHOAH de C. Lanzmann. Il se suicida par la suite.
Richard Glazar, dans SHOAH (Lanzmann)
Voilà… ce résumé est bien sûr un raccourci ; l’histoire de Treblinka est complexe et très riche d’évènements et de drames humains. J’ai volontairement laissé de côté la révolte des déportés et les évasions, de façon à ce que nous puissions les aborder ensemble, et à travers d’autres contributions que la mienne…
Eddy
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eddy marz- Membre légendaire
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mo
Terrible
Et dire que si les nazi étaient parvenus a leurs fin tout les camps auraient été détruit et camouflés de même...
Jamais on n'aurais su ce qui était arriver a ses gens
Merci pour ton travail.
Et dire que si les nazi étaient parvenus a leurs fin tout les camps auraient été détruit et camouflés de même...
Jamais on n'aurais su ce qui était arriver a ses gens
Merci pour ton travail.
Invité- Invité
Re: Treblinka
Merci Eddy!
Comme d'hab, précis et clair.
Un excellent site essaye d'apporter des informations au sujet de Treblinka: http://www.sonderkommando.info/proces/treblinka.html
Les motivations de l'auteur: http://www.sonderkommando.info/presentation/auteur.html
Phil
Comme d'hab, précis et clair.
Un excellent site essaye d'apporter des informations au sujet de Treblinka: http://www.sonderkommando.info/proces/treblinka.html
Les motivations de l'auteur: http://www.sonderkommando.info/presentation/auteur.html
Phil
Phil642- Général (Administrateur)
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Re: Treblinka
Merci à toi, Phil. Je ne connaissais pas cette Véronique Chevillon.
À+
Eddy
À+
Eddy
eddy marz- Membre légendaire
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Re: Treblinka
Merci pour ce post eddy, meme si il est horrible...
sukhoi- Général de Brigade
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Re: Treblinka
Eddy, peux-tu m'expliquer ce qui a motivé la fermeture de Treblinka à la fin 1943 ? Si j'ai bien tout saisi, corrige-moi si je me trompe, ce ne fut jamais (sans vouloir être réducteur) qu'un laboratoire d'essais grandeur nature pour les camps d'extermination.
Alors, est-ce en raison des capacités d'exécution relativement faibles du camp par rapport à Auschwitz pour ne citer que ce dernier, est-ce parce qu'il eut été impossible d'étendre ses capacités ou est-ce que c'est tout simplement parce que le but des opérations prévues dans le cadre du fonctionnement de ce camp d'extermination avait été atteint ?
Alors, est-ce en raison des capacités d'exécution relativement faibles du camp par rapport à Auschwitz pour ne citer que ce dernier, est-ce parce qu'il eut été impossible d'étendre ses capacités ou est-ce que c'est tout simplement parce que le but des opérations prévues dans le cadre du fonctionnement de ce camp d'extermination avait été atteint ?
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Patrie, Courage, Foi. Regarde Saint Michel et saute rassuré.
Wenn de net wellcht metkommen, los es stehn !
Membre du club des survivants du péril thaïlandais, du canon de 88 sulfateur de l'infâme colonel Olrik (rebus: oui russe, non russe, liquide, vomi)
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Ming- Général (Administrateur)
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Re: Treblinka
Salut Ming,
Le camps a été complètement rasé après la révolte des prisonniers.
Ceux-ci, les zonderkommando qui habituellement étaient chargés de faire fonctionner l'usine de la mort, n'avaient plus de travail, les trains n'arrivaient plus et ce qui s'était passé à Stalingrad était connu des prisonniers.
Les Russes avançaient et les nazis voulaient effacer toute preuve des massacres.
Ceci se passe après la deuxième visite d'Himmler, celui-ci a donné les dernières instructions.
Deux comités de révolte s'étaient créés, un dans Treblinka I et l’autre dans Treblinka II.
Treblinka I où travaillaient des détenus de différentes nationalités, surtout des Polonais; et le camp des Juifs Treblinka n° 2, l’usine.
Ils savaient tous qu’ils seraient éliminés après leur dernier travail, déterrer tous les corps des gens massacrés là ( de 700.000 à 900.000 en treize mois, le même temps qu’il aura fallut pour effacer) et les brûler. Ils ont commencé cette horrible tâche, il y avait des bûchers immenses.
Après six mois, la moitié des corps étaient brulés, il faisait très chaud. A cette époque, il y avait 15 à 20 suicides par jour.
Les prisonniers décidèrent de tenter le tout pour le tout et mourir pour mourir, autant que ce soit en se battant et en s’évadant avec pour mission de raconter, de témoigner.
Des haches forgées à la main, des pistolets, deux grenades, beaucoup avaient comme arme du sable dans les poches avec pour mission de le jeter aux yeux des gardiens. Et la révolte eu lieu.
Il y eu des survivants, très peu.
Je n’ai pas de détail sur la liquidation complète, la lecture d’un rapport d’odilo globocnik à himmler, daté du 19 octobre 1943 nous apprend : « J’ai fini l’Opération Reinhart et dissous tous les camps »
Le dernier groupe constitué d’une trentaine de filles juives a été éliminé, chacune d’une balle dans la tête, fin novembre.
Phil
Le camps a été complètement rasé après la révolte des prisonniers.
Ceux-ci, les zonderkommando qui habituellement étaient chargés de faire fonctionner l'usine de la mort, n'avaient plus de travail, les trains n'arrivaient plus et ce qui s'était passé à Stalingrad était connu des prisonniers.
Les Russes avançaient et les nazis voulaient effacer toute preuve des massacres.
Ceci se passe après la deuxième visite d'Himmler, celui-ci a donné les dernières instructions.
Deux comités de révolte s'étaient créés, un dans Treblinka I et l’autre dans Treblinka II.
Treblinka I où travaillaient des détenus de différentes nationalités, surtout des Polonais; et le camp des Juifs Treblinka n° 2, l’usine.
Ils savaient tous qu’ils seraient éliminés après leur dernier travail, déterrer tous les corps des gens massacrés là ( de 700.000 à 900.000 en treize mois, le même temps qu’il aura fallut pour effacer) et les brûler. Ils ont commencé cette horrible tâche, il y avait des bûchers immenses.
Après six mois, la moitié des corps étaient brulés, il faisait très chaud. A cette époque, il y avait 15 à 20 suicides par jour.
Les prisonniers décidèrent de tenter le tout pour le tout et mourir pour mourir, autant que ce soit en se battant et en s’évadant avec pour mission de raconter, de témoigner.
Des haches forgées à la main, des pistolets, deux grenades, beaucoup avaient comme arme du sable dans les poches avec pour mission de le jeter aux yeux des gardiens. Et la révolte eu lieu.
Il y eu des survivants, très peu.
Je n’ai pas de détail sur la liquidation complète, la lecture d’un rapport d’odilo globocnik à himmler, daté du 19 octobre 1943 nous apprend : « J’ai fini l’Opération Reinhart et dissous tous les camps »
Le dernier groupe constitué d’une trentaine de filles juives a été éliminé, chacune d’une balle dans la tête, fin novembre.
Phil
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Re: Treblinka
"Voilà… ce résumé est bien sûr un raccourci ;
l’histoire de Treblinka est complexe et très riche d’évènements et de
drames humains. J’ai volontairement laissé de côté la révolte des déportés et les évasions, de façon à ce que nous puissions les aborder ensemble, et à travers d’autres contributions que la mienne…"
C'est justement la fameuse révolte du 2 aout 1943 dont Eddy parle à la fin de son post qui est à la base de la fin du camp .Le dépot d'essence explose au cours de la révolte et la plupart des batiments du camp de travail brulent malheureusement les mutins ne disposent pas d'explosifs pour faire sauter les installations d'extermination et le camp continu d'accueillir des convois jusque fin aout puis les opérarions de démentellement commencent et se terminent fin novembre 1943 .Il est fort probable que la mise en service des installations de Birkenau aient sonné le glas de Treblinka ,puisque les capacitées de gazage sont devenues quasiment industrielles.
l’histoire de Treblinka est complexe et très riche d’évènements et de
drames humains. J’ai volontairement laissé de côté la révolte des déportés et les évasions, de façon à ce que nous puissions les aborder ensemble, et à travers d’autres contributions que la mienne…"
C'est justement la fameuse révolte du 2 aout 1943 dont Eddy parle à la fin de son post qui est à la base de la fin du camp .Le dépot d'essence explose au cours de la révolte et la plupart des batiments du camp de travail brulent malheureusement les mutins ne disposent pas d'explosifs pour faire sauter les installations d'extermination et le camp continu d'accueillir des convois jusque fin aout puis les opérarions de démentellement commencent et se terminent fin novembre 1943 .Il est fort probable que la mise en service des installations de Birkenau aient sonné le glas de Treblinka ,puisque les capacitées de gazage sont devenues quasiment industrielles.
Dom- Major
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Re: Treblinka
Ce n'est pas totalement clair, car Sobibor s'est retrouvé dans le même cas de figure ainsi que le Sonderkommando de Birkenau en octobre 1944 -trois cas de révolte-. Si celui de Birkenau -au crématoire IV qui fut mis hors d'état de fonctionner- fut une réussite partielle (la très grande majorité des déportés qui tentèrent de s'échapper furent repris et assassinés) cela n'a pas empêché les autres crématoires de Birkenau de fonctionner par ailleurs. Le crématoire IV n'a jamais été réparé probablement par faute de temps considérant l'avance russe à cette époque. Ce qui tendrait à prouver que potentiellement, une révolte n'est pas suffisante en tant que telle pour la fermeture d'un camp ou d'une unité.
Quant à Sobibor, je n'ai pas lu quelque part jusqu'alors -mais je peux me tromper faute de sources- que la révolte fut à l'origine de la fermeture du camp.
Quant à Sobibor, je n'ai pas lu quelque part jusqu'alors -mais je peux me tromper faute de sources- que la révolte fut à l'origine de la fermeture du camp.
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Ming- Général (Administrateur)
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Re: Treblinka
Merci Eddy pour tes informations qui sont très claires et très intéressantes à lire...
Sam Corrion- Adjudant
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Re: Treblinka
Bonjour à tous;
En fait, cette question de la fermeture des camps de l'Aktion Reinhard est un peu touffue... Phil, Ming, et Dom ont tous raison, il me semble. Tous les éléments mentionnés jouent un rôle déterminant et nuisent un peu à une compréhension claire de l'évènement... L'ordre de Himmler du 19 juillet 1942 fixe au 31 décembre 1942 la date à laquelle les déportations de Juifs du Generalgouvernement devaient être achevées. Un nombre limité de Juifs devaient rester dans les camps pour y travailler. Krüger, le HSSPF du Generalgouvernement, prit le 10 novembre 1942 une ordonnance fixant les endroits où les Juifs employés devaient demeurer dans les camps ou dans les ghettos avec leurs familles. En réalité, à la fin de 1942, la population Juive du Generalgouvernement avait été détruite dans sa quasi-totalité. Il n'y avait donc aucun besoin de conserver les 3 camps spéciaux. À ce moment précis, Auschwitz-Birkenau augmente sa capacité, et commence à recevoir des convois de Juifs des divers pays de l'Europe occupée.
Treblinka est le 2e camp de l'Aktion Reinhard a être dissous. Belzec fut le 1er camp ou l'extermination s'arrêta, début décembre 1942. Le camp continua à fonctionner jusqu'en mars 1943 (afin de brûler les cadavres et démanteler les installations), soit 5 mois avant la révolte de Treblinka. Le reliquat de travailleurs Juifs de Belzec fut ensuite emmené à Sobibor pour y être exterminé.
La révolte de Treblinka, le 2 août 1943, accéléra sans doute la fermeture du camp, mais ce dernier était déjà dans sa phase de fermeture programmée. Himmler ordonna que le camp de Sobibor soit transformé en simple camp de concentration, mais la révolte du 14 octobre 1943 mit fin à ce projet. Sobibor fut le dernier camp d'Aktion Reinhard à être démantelé. La lettre de Globocnik à Himmler, annonçant la fermeture de l'Aktion, est datée du 4 novembre 1943. Elle fut envoyée de Trieste, où Globocnik, Wirth, Stangl, Oberhauser, Hackenholdt, tous les sous-fifres, et même le personnel Ukrainien d'Aktion Reinhard, avaient été mutés pour participer à OZAK.
Je pense donc que la fermeture de l'Aktion Reinhard était de toute façon programmée aux environs des dates auxquelles elle eu lieu; que les conditions de l'opération (déjà un peu brouillonnes) ne purent empêcher nombre de problèmes de gestion, de techniques, de sécurité relâchée, d'évasions, de révoltes, et que la somme additionnée de ces soucis ne firent qu'accélerer un mouvement déjà en place...
Eddy
En fait, cette question de la fermeture des camps de l'Aktion Reinhard est un peu touffue... Phil, Ming, et Dom ont tous raison, il me semble. Tous les éléments mentionnés jouent un rôle déterminant et nuisent un peu à une compréhension claire de l'évènement... L'ordre de Himmler du 19 juillet 1942 fixe au 31 décembre 1942 la date à laquelle les déportations de Juifs du Generalgouvernement devaient être achevées. Un nombre limité de Juifs devaient rester dans les camps pour y travailler. Krüger, le HSSPF du Generalgouvernement, prit le 10 novembre 1942 une ordonnance fixant les endroits où les Juifs employés devaient demeurer dans les camps ou dans les ghettos avec leurs familles. En réalité, à la fin de 1942, la population Juive du Generalgouvernement avait été détruite dans sa quasi-totalité. Il n'y avait donc aucun besoin de conserver les 3 camps spéciaux. À ce moment précis, Auschwitz-Birkenau augmente sa capacité, et commence à recevoir des convois de Juifs des divers pays de l'Europe occupée.
Treblinka est le 2e camp de l'Aktion Reinhard a être dissous. Belzec fut le 1er camp ou l'extermination s'arrêta, début décembre 1942. Le camp continua à fonctionner jusqu'en mars 1943 (afin de brûler les cadavres et démanteler les installations), soit 5 mois avant la révolte de Treblinka. Le reliquat de travailleurs Juifs de Belzec fut ensuite emmené à Sobibor pour y être exterminé.
La révolte de Treblinka, le 2 août 1943, accéléra sans doute la fermeture du camp, mais ce dernier était déjà dans sa phase de fermeture programmée. Himmler ordonna que le camp de Sobibor soit transformé en simple camp de concentration, mais la révolte du 14 octobre 1943 mit fin à ce projet. Sobibor fut le dernier camp d'Aktion Reinhard à être démantelé. La lettre de Globocnik à Himmler, annonçant la fermeture de l'Aktion, est datée du 4 novembre 1943. Elle fut envoyée de Trieste, où Globocnik, Wirth, Stangl, Oberhauser, Hackenholdt, tous les sous-fifres, et même le personnel Ukrainien d'Aktion Reinhard, avaient été mutés pour participer à OZAK.
Je pense donc que la fermeture de l'Aktion Reinhard était de toute façon programmée aux environs des dates auxquelles elle eu lieu; que les conditions de l'opération (déjà un peu brouillonnes) ne purent empêcher nombre de problèmes de gestion, de techniques, de sécurité relâchée, d'évasions, de révoltes, et que la somme additionnée de ces soucis ne firent qu'accélerer un mouvement déjà en place...
Eddy
eddy marz- Membre légendaire
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Re: Treblinka
Quand vous dites (Phil, Eddy) qu'il a fallu brûler les corps pour effacer toute trace, cela veut dire qu'il n'y avait pas de crématoires à la différence de ce qu'il en était à Auschwitz pour ne citer que cet exemple (ce qui est le cas).
Cela suppose que les corps ont été brûlés à l'air libre, avec ou sans accélérateur (carburant fossile par exemple). Est-ce que le procédé employé est celui que décrit Merle dans "la mort est mon métier" ? (empilement des cadavres, couche de bois, nouvelle couche de cadavres, etc.) ?
Est-ce que l'emploi de crématoires dans les camps est une conséquence de "l'expérience" tirée de Belzec, Treblinka ou Sobibor pour ne citer qu'eux ?
Par ailleurs ayant cherché de mon côté, il est troublant qu'himmler et ses sbires aient pu croire à un quelconque moment que le feu et la combustion des corps ne laisserait aucune trace. Il est au moins resté les os, ainsi que les cendres des corps, à défaut des baraquements.
Cela suppose que les corps ont été brûlés à l'air libre, avec ou sans accélérateur (carburant fossile par exemple). Est-ce que le procédé employé est celui que décrit Merle dans "la mort est mon métier" ? (empilement des cadavres, couche de bois, nouvelle couche de cadavres, etc.) ?
Est-ce que l'emploi de crématoires dans les camps est une conséquence de "l'expérience" tirée de Belzec, Treblinka ou Sobibor pour ne citer qu'eux ?
Par ailleurs ayant cherché de mon côté, il est troublant qu'himmler et ses sbires aient pu croire à un quelconque moment que le feu et la combustion des corps ne laisserait aucune trace. Il est au moins resté les os, ainsi que les cendres des corps, à défaut des baraquements.
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Ming- Général (Administrateur)
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Re: Treblinka
Slt Ming,
au début de l'extermination à Birkenau,les gazages avaient lieu dans les bunkers 1 et 2 et ne disposaient pas de crématoires ,les corps étaient tout simplement enterrés ,et c'est devant l'odeur pestilencielle , le risque de pollution de la nappe phréatique,et la peur d'épidémie que les hautes autorités ont décidés de la crémation des corps dans tous les camps d'extermination.A Birkenau on monta un kommando de travail chargé de l'opération et qui brulaient les corps dans de grandes fosses derriere les 2 bunkers,les os étaient ensuite réduit en poudre et jetté dans un étang situé non loin .
Les fosses seront d'ailleurs réutilisées plus tard au plus fort de l'extermination car les crématoires ne pouvaient pas suivre le rythme,avec des amméliorations mises au point par Otto Moll .
au début de l'extermination à Birkenau,les gazages avaient lieu dans les bunkers 1 et 2 et ne disposaient pas de crématoires ,les corps étaient tout simplement enterrés ,et c'est devant l'odeur pestilencielle , le risque de pollution de la nappe phréatique,et la peur d'épidémie que les hautes autorités ont décidés de la crémation des corps dans tous les camps d'extermination.A Birkenau on monta un kommando de travail chargé de l'opération et qui brulaient les corps dans de grandes fosses derriere les 2 bunkers,les os étaient ensuite réduit en poudre et jetté dans un étang situé non loin .
Les fosses seront d'ailleurs réutilisées plus tard au plus fort de l'extermination car les crématoires ne pouvaient pas suivre le rythme,avec des amméliorations mises au point par Otto Moll .
Dom- Major
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Re: Treblinka
Ming a écrit:Quand vous dites (Phil, Eddy) qu'il a fallu brûler les corps pour effacer toute trace, cela veut dire qu'il n'y avait pas de crématoires à la différence de ce qu'il en était à Auschwitz pour ne citer que cet exemple (ce qui est le cas).
Cela suppose que les corps ont été brûlés à l'air libre, avec ou sans accélérateur (carburant fossile par exemple). Est-ce que le procédé employé est celui que décrit Merle dans "la mort est mon métier" ? (empilement des cadavres, couche de bois, nouvelle couche de cadavres, etc.) ?
Est-ce que l'emploi de crématoires dans les camps est une conséquence de "l'expérience" tirée de Belzec, Treblinka ou Sobibor pour ne citer qu'eux ?
Par ailleurs ayant cherché de mon côté, il est troublant qu'himmler et ses sbires aient pu croire à un quelconque moment que le feu et la combustion des corps ne laisserait aucune trace. Il est au moins resté les os, ainsi que les cendres des corps, à défaut des baraquements.
Salut Ming;
À ce sujet, Franz Stangl, déclara à son procès :
"Ce doit être au printemps 1943. À ce moment là sont arrivées des excavatrices. On s'en est servi pour vider les grandes fosses communes. Les cadavres anciens furent brûlés sur des grils, et on fit de même avec les nouveaux. […] Wirth est venu à Treblinka. Je crois me souvenir qu'il a parlé d'un Standartenführer qui avait fait l'expérience de brûler les cadavres (peut-être un membre du commando 1005 - chargé de déterrer et brûler les victimes des Einsatzgruppen). Wirth me raconta que, d'après ces essai, on pouvait brûler les cadavres sur des grils, ça marchait merveilleusement. […]
L'Oberscharführer SS Heinrich Matthes, dirigeant du secteur d'extermination de Treblinka, déposa :
"[…] Des rails avaient été posés sur des blocs de ciment. On y entassait les cadavres. Sous les rails, on brûlait des résineux. On arrosait ensuite le bois d'essence"
Les crémations durèrent jour et nuit sans interruptions. Une corvée de détenus, la "Colonne de Cendres", devait nettoyer la place, et mettre les os résiduels sur une mince tôle de fer. Avec des rouleaux de bois on les concassait et on passait la poudre au tamis fin. Ce qui restait dans le tamis était de nouveau écrasé. Les os qu'il était trop difficile de réduire était remis au feu. Mais que faire de ces montagnes de cendres et fragments d'os ? Des tentatives de mélanger les cendres à de la poussière et du sable échouèrent. Il fut finalement décidé de remettre cendres et fragments au fond des fosses vides et de les recouvrir d'une forte couche de sable et de gravois. On répandait les cendres dans les fosses en plusieurs couches, alternant avec des couches de sable. Le tout était recouvert de deux mètres de terre...
À noter que les SS disposaient également de "machines à concasser les os"... Voici celle retrouvée à Janowska :
À+
Eddy
eddy marz- Membre légendaire
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Re: Treblinka
Posts très intéressants, c'est vraiment un plaisir de les lire.
Slash- Soldat 1ère classe
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Re: Treblinka
Merci pour toutes ces informations très détaillées, qui m'ont décidé à m'inscrire sur ce forum
En lisant ce thread (et en le croisant avec d'autres, sur Gerstein notamment) me vient cependant une question :
Quid de la période de transition du commandement du camp, entre Imfried Eberl et Strangl (avec Christian Wirth qui assure l'interim pendant quelques semaines, le temps de réorganiser le camp) ? Le 19 août 1942 (ou le 20?) Gerstein visite Treblinka avec Wirth : j'en déduis que c'est à ce moment-là que ce dernier se rend compte de l'incurie qui y règne, et décide de saquer Eberl pour prendre lui-même le commandement? Gerstein en fait-il mention?
En lisant ce thread (et en le croisant avec d'autres, sur Gerstein notamment) me vient cependant une question :
Quid de la période de transition du commandement du camp, entre Imfried Eberl et Strangl (avec Christian Wirth qui assure l'interim pendant quelques semaines, le temps de réorganiser le camp) ? Le 19 août 1942 (ou le 20?) Gerstein visite Treblinka avec Wirth : j'en déduis que c'est à ce moment-là que ce dernier se rend compte de l'incurie qui y règne, et décide de saquer Eberl pour prendre lui-même le commandement? Gerstein en fait-il mention?
Friendly Fire- Soldat 1ère classe
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Re: Treblinka
Friendly Fire a écrit:
Quid de la période de transition du commandement du camp, entre Imfried Eberl et Strangl (avec Christian Wirth qui assure l'interim pendant quelques semaines, le temps de réorganiser le camp) ? Le 19 août 1942 (ou le 20?) Gerstein visite Treblinka avec Wirth : j'en déduis que c'est à ce moment-là que ce dernier se rend compte de l'incurie qui y règne, et décide de saquer Eberl pour prendre lui-même le commandement? Gerstein en fait-il mention?
Salut Friendly Fire;
C'est vrai, la visite de Gerstein à Treblinka du 19 août en compagnie de Wirth (le lendemain de sa visite à Belzec) pourrait correspondre à la prise de conscience par Wirth, de la gravité de la situation à Treblinka. Cependant je pense qu'en qualité d'Inspektor de l'Aktion il devait obligatoirement déjà s'en douter ou être au courant. Parallèlement, il semble étrange que Wirth - si soucieux de sa mainmise totale sur le système d'extermination de l'AR - ait emmené deux experts de Berlin (Gerstein et Pfannenstiel) dans un camp, sachant que ce dernier est dans un état chaotique et que, par conséquent, ces mêmes experts pouvaient en faire rapport à Berlin, et faire modifier son installation (et ainsi le décrédibiliser aux yeux du KdF). De même, le rapport de Gerstein, plus porté sur la description de Belzec, ne fait référence à aucune situation dramatique mis à part : des montagnes de vêtements (peut-être vues, d'ailleurs, en compagnie d'Odilo Globocnik, au dépôt de biens volés au Bekleidungswerke der Waffen-SS, Aussenstelle Lublin sur aérodrome désaffecté de Lublin). Vu la précision des détails dans sa description de Belzec, je suis persuadé que si la situation à Treblinka avait été aussi incroyable que celle décrite par Oberhauser lors de son procès (les milliers de cadavres "gonflés" gisant partout dans la zone de réception et aux abords du camp, les trains en attente...), il n'aurait pas manqué de le mentionner. Au contraire, il parle d'un banquet organisé en l'honneur de leur visite, ainsi qu'une distribution de victuailles... Je peux bien entendu faire fausse route. Toutefois, en ce qui me concerne, il semble évident que, si les dates sont exactes, Treblinka devait tout de même montrer des signes de désordres graves. Oberhauser est très précis au sujet de l'intervention de Wirth : c'est au cours de la dernière semaine d'août 1942, donc minimum 6 jours après la visite de Gerstein que Globocnik et Wirth se rendent à Treblinka. Irmfried Eberl est relevé "fin août", donc a priori durant cette dernière semaine, et Franz Stangl le remplace "au début septembre" - probablement au cours de la semaine suivante...
Nous ne pourrons jamais le savoir avec précision.
Eddy
eddy marz- Membre légendaire
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Re: Treblinka
Eddy, mon message concerne l'etranglement ayant provoqué la chute de Eberl.
Il est peu probable, bien qu'on ne le saura jamais avec certitude, que l'étranglement ayant provoqué le chaos fin aout 42 se soit crée petit à petit au cours des 4 semaines d'existence du camp, bien qu'on parle de 315.000 victimes pendant ce seul mois, sans doute le mois le plus fou de toute l'Holocauste.
En effet, le fait que Gerstein, le 19 Aout, ne constate rien de vraiment désordonné dans le camp est très important. Pourtant, Wirth revient quelques jours plus tard la bave aux lèvres et chasse Eberl pour incompétence, ce dernier ne devant qu'à sa nationalité autrichienne l'indulgence de Globolnick.
Il est donc probable que c'est l'arrivée d'un ou de plusieurs "convoi de trop" à un moment précis pendant cette intervalle qui ait alors suffit à dérégler le fonctionnement de l'usine en quelques heures .
Je m'explique :
Dans "Shoah", le SS Franz Suchomel semble bien confirmer le désordre qui règne et la présence de cadavres un peu partout dans le camp.
Il arrive entre le 18 et 24 aout 1942 et découvre le chaos absolu (sans doute entre le 20 et le 24 car il ne peut arriver le 18 ou le 19, jour de la visite de Gerstein ou tout semble en ordre).
Donc, en citant toujours ce monsieur, à ce moment, une moyenne de 3 trains arrivent quotidiennement de Varsovie transportant chacun entre 3 et 5000 personnes. De plus, d'autre train venant d'autres villes arrivent également.
Il affirme qu'à ce moment, Treblinka tourne au maximum (faut-il comprendre au-delà?) de ses capacités d'absorption et l'attente pour chaque train à la gare du village est de plusieurs heures avant l'acheminement vers le camp sous un soleil de plomb et sans eau.
Une fois les wagons acheminés et ouverts, il y a surtout des cadavres à l'intérieur et les survivants sont déjà à moitié mort et à moitié fous.
je vois là deux éléments clés :
1-le cas de figure d'une évacuation de milliers de cadavres des wagons jusqu'aux fosses n'a pas été envisagé et le personnel se retrouve démuni devant cette tache supplémentaire, imprévue et surement très difficile (n'oublions pas que les victimes sont sensées arriver vivantes et se déplacer elles-même du quai aux chambres à gaz)
2-Le traitement d'un ou deux milliers de personnes ayant sombré dans la démence et la panique ne peut se dérouler avec la fluidité habituelle et prend un temps énorme.
Ces deux évènements provoquent un important retard sur les horaires, décalant le traitement des convois suivants dont les passagers sont débarqués sur un quai ou pourrissent des cadavres, accentuant la panique et la désorganisation.
C'est l'effet boule de neige qui amène en un temps record le fonctionnement du camp au bord de la rupture.
On peut donc affirmer que oui, le 19 aout 1942, jour de la visite de Gerstein et après 4 semaines d'existence, tout marchait relativement bien pour les SS à Treblinka et qu'un afflux trop important de train lors d'un des 5 jours suivants a provoqué tout ce chaos qui a couté sa place à eberl.
Il est peu probable, bien qu'on ne le saura jamais avec certitude, que l'étranglement ayant provoqué le chaos fin aout 42 se soit crée petit à petit au cours des 4 semaines d'existence du camp, bien qu'on parle de 315.000 victimes pendant ce seul mois, sans doute le mois le plus fou de toute l'Holocauste.
En effet, le fait que Gerstein, le 19 Aout, ne constate rien de vraiment désordonné dans le camp est très important. Pourtant, Wirth revient quelques jours plus tard la bave aux lèvres et chasse Eberl pour incompétence, ce dernier ne devant qu'à sa nationalité autrichienne l'indulgence de Globolnick.
Il est donc probable que c'est l'arrivée d'un ou de plusieurs "convoi de trop" à un moment précis pendant cette intervalle qui ait alors suffit à dérégler le fonctionnement de l'usine en quelques heures .
Je m'explique :
Dans "Shoah", le SS Franz Suchomel semble bien confirmer le désordre qui règne et la présence de cadavres un peu partout dans le camp.
Il arrive entre le 18 et 24 aout 1942 et découvre le chaos absolu (sans doute entre le 20 et le 24 car il ne peut arriver le 18 ou le 19, jour de la visite de Gerstein ou tout semble en ordre).
Donc, en citant toujours ce monsieur, à ce moment, une moyenne de 3 trains arrivent quotidiennement de Varsovie transportant chacun entre 3 et 5000 personnes. De plus, d'autre train venant d'autres villes arrivent également.
Il affirme qu'à ce moment, Treblinka tourne au maximum (faut-il comprendre au-delà?) de ses capacités d'absorption et l'attente pour chaque train à la gare du village est de plusieurs heures avant l'acheminement vers le camp sous un soleil de plomb et sans eau.
Une fois les wagons acheminés et ouverts, il y a surtout des cadavres à l'intérieur et les survivants sont déjà à moitié mort et à moitié fous.
je vois là deux éléments clés :
1-le cas de figure d'une évacuation de milliers de cadavres des wagons jusqu'aux fosses n'a pas été envisagé et le personnel se retrouve démuni devant cette tache supplémentaire, imprévue et surement très difficile (n'oublions pas que les victimes sont sensées arriver vivantes et se déplacer elles-même du quai aux chambres à gaz)
2-Le traitement d'un ou deux milliers de personnes ayant sombré dans la démence et la panique ne peut se dérouler avec la fluidité habituelle et prend un temps énorme.
Ces deux évènements provoquent un important retard sur les horaires, décalant le traitement des convois suivants dont les passagers sont débarqués sur un quai ou pourrissent des cadavres, accentuant la panique et la désorganisation.
C'est l'effet boule de neige qui amène en un temps record le fonctionnement du camp au bord de la rupture.
On peut donc affirmer que oui, le 19 aout 1942, jour de la visite de Gerstein et après 4 semaines d'existence, tout marchait relativement bien pour les SS à Treblinka et qu'un afflux trop important de train lors d'un des 5 jours suivants a provoqué tout ce chaos qui a couté sa place à eberl.
vilak- Capitaine
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Date d'inscription : 26/07/2010
Re: Treblinka
Très intéressant comme analyse.
Il est certain que si la capacité d'absorpion est dépassée, le moindre système industriel s'enroue et en l'occurence conduit à des situations anarchiques, surtout vu l'horreur de la tâche et l'impact que ça a sur les esprits.
Je ne me souvient pas exactement des circonstances mais il semble qu'il y ai eu à Auschwitz une demande de a part d'Himmler d'augmenter "les capacités" du camps de travail et du centre d'extermination, tâche qui était titanesque au vu des ressources, je me demande si c'était pas en 1943 avec la venur des Juifs de Hongrie.
Il y eu durant les périodes d'affluences des simples changements administratifs sur les capacités des bâtiments dont les dortoirs qui ont mené àdes situations plus effroyables encore pour les prisonniers.
Il en va de même à mon avis pour Trablinka et d'autres endroits où les arrivées massives ont été "traitées" par un nombre incroyable de cadavres partout.
Il est certain que si la capacité d'absorpion est dépassée, le moindre système industriel s'enroue et en l'occurence conduit à des situations anarchiques, surtout vu l'horreur de la tâche et l'impact que ça a sur les esprits.
Je ne me souvient pas exactement des circonstances mais il semble qu'il y ai eu à Auschwitz une demande de a part d'Himmler d'augmenter "les capacités" du camps de travail et du centre d'extermination, tâche qui était titanesque au vu des ressources, je me demande si c'était pas en 1943 avec la venur des Juifs de Hongrie.
Il y eu durant les périodes d'affluences des simples changements administratifs sur les capacités des bâtiments dont les dortoirs qui ont mené àdes situations plus effroyables encore pour les prisonniers.
Il en va de même à mon avis pour Trablinka et d'autres endroits où les arrivées massives ont été "traitées" par un nombre incroyable de cadavres partout.
Phil642- Général (Administrateur)
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Date d'inscription : 09/05/2006
Re: Treblinka
Bonjour ,
juste un petit rectificatif :
La déportation des Juifs Hongrois à Auschwitz se situe en Avril 1944 . Cependant les capacités d'absorption ne sont pas les mêmes dans ce camp
et l'organisation de l'appareil d'extermination très bien rodé .
juste un petit rectificatif :
je me demande si c'était pas en 1943 avec la venur des Juifs de Hongrie.
La déportation des Juifs Hongrois à Auschwitz se situe en Avril 1944 . Cependant les capacités d'absorption ne sont pas les mêmes dans ce camp
et l'organisation de l'appareil d'extermination très bien rodé .
Dom- Major
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Date d'inscription : 06/11/2008
Re: Treblinka
Désolé, en effet.
Concernant Treblinka j'ai trouvé ceci concernant les chiffres:
"Deportations to Treblinka came mainly from the ghettos of the Warsaw and Radom districts in Generalgouvernement. Between late July and September 1942, the Germans deported around 265,000 Jews from the Warsaw ghetto to Treblinka."
"Between August and November 1942, SS and police authorities deported around 346,000 Jews to Treblinka II from the Radom District."
"From October 1942 until February 1943, the Germans deported more than 110,000 Jews from the Bialystok District (a section of German-occupied Poland that was attached administratively to German East Prussia) to Treblinka II. Treblinka also received transports of at least 33,300 Jews from District Lublin."
Source: http://www.ushmm.org/wlc/es/article.php?ModuleId=10005193
Concernant Treblinka j'ai trouvé ceci concernant les chiffres:
"Deportations to Treblinka came mainly from the ghettos of the Warsaw and Radom districts in Generalgouvernement. Between late July and September 1942, the Germans deported around 265,000 Jews from the Warsaw ghetto to Treblinka."
"Between August and November 1942, SS and police authorities deported around 346,000 Jews to Treblinka II from the Radom District."
"From October 1942 until February 1943, the Germans deported more than 110,000 Jews from the Bialystok District (a section of German-occupied Poland that was attached administratively to German East Prussia) to Treblinka II. Treblinka also received transports of at least 33,300 Jews from District Lublin."
Source: http://www.ushmm.org/wlc/es/article.php?ModuleId=10005193
Phil642- Général (Administrateur)
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Localisation : La vie est Belge
Date d'inscription : 09/05/2006
Re: Treblinka
Effectivement, analyse interessante Vilak.
Quelqu'un pourrait me rappeler la capacité quotidienne supposée du camp ? Tous ces chiffres sont tellement ahurissants...
Quelqu'un pourrait me rappeler la capacité quotidienne supposée du camp ? Tous ces chiffres sont tellement ahurissants...
Karbychev- Caporal-chef
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