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Hilter et le pouvoir entre janvier 1933 et aout 1934.

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Hilter et le pouvoir entre janvier 1933 et aout 1934. Empty Hilter et le pouvoir entre janvier 1933 et aout 1934.

Message  thex 31/3/2010, 19:08

Si ca vous intéresse, j'ai réalisé un travail universitaire il y a quelques mois à propos d' Hitler sur sa main mise sur le pouvoir entre janvier 1933 et aout 1934. Je ne prétends pas être historien ( je suis dans les études de sciences politiques) , ni que c'est complet. Il y a une multitude d'autres facteurs, raisons et personnes que je ne cite pas. Et excusez moi des fautes historiques qui sont probablement présentes et surtout signalez les moi. Néanmoins j'ai fait tout mon possible pour ce travail afin qu'il soit juste et intéressant. Bonne lecture si vous en avez le courage Hilter et le pouvoir entre janvier 1933 et aout 1934. Pouce_mi

edit : vais essayer de retravailler le mise en page sur le forum ( c'est du word à la base). Si vous préferez l'avoir sur fichier word je peux toujours vous l'envoyer par mail.



La mise au pas de l’Allemagne entre janvier 1933 et août 1934





Table des matières


1. Introduction. 4

1.1 Question de départ. 4

1.2 Hypothèses. 4

1.3 Objet d’étude et délimitation
du travail 4


2. Avant le 30 janvier 1933. 5

2.1. De 1919 à 1929. 5

2.2. De 1930 à janvier 1933. 6

2.3. Bilan de la situation. 8

2.3.1. Est-ce que la situation de voir Hitler chancelier
était évitable ?. 8


2.3.2. L’état de santé de la démocratie. 9

3. Les premières mesures. 9

3.1. La dissolution du Reichstag. 10

3.2. Le décret du 4 février. 11

3.3. L’incendie du Reichstag et ses conséquences. 11

3.4. Les élections du 5 mars. 12

3.5. La loi des pleins pouvoirs. 13

4. Les mises au pas. 15

4.1. La mise au pas des Lander. 15

4.2. La mise au pas des syndicats. 16

4.3. La mise au pas des partis politiques. 16

4.4. La mise au pas de l’opinion publique. 17

5. Reculer pour mieux avancer. 18

5.1. Le problème que représente la SA.. 19

5.2. L’importance de la Reichswehr. 20

5.3. La coalition anti SA.. 21

5.4. La nuit des longs couteaux. 22

5.5. La mort d’Hindenburg et sa succession. 24

6. Le soutien de la population. 25

7. Conclusion. 25

8. Bibliographie. 27

8.1 Monographie. 27

8.2 Article scientifique. 28

8.3 Autre (documentaire vidéo). 28

9. Dates importantes. 28

10. Abréviation. 29






Introduction


1.1 Question de départ

Comment Hitler a-t-il pu se maintenir au pouvoir entre janvier 1933 et août 1934 ?


1.2 Hypothèses


Hitler s’est maintenu au pouvoir entre janvier 1933 et août 1934 grâce :


- au contexte socio-économique de l’Allemagne


- à l’ adhésion d’une partie du peuple allemand


- à la ruse


- à la violence


1.3 Objet d’étude et délimitation du travail

Au vu du nombre d’ouvrages sur sa personne ou sur son idéologie, on ne
peut pas se tromper en disant qu’il intrigue ou qu’il intéresse encore. A
l’époque, des millions de gens l’ont suivi (certains avec enthousiasme,
d’autres par peur). De même, des millions de gens l’ont combattu. Il a été un
héro pour les uns, un tyran pour d’autres. Chef d’état durant plusieurs années,
il a indéniablement marqué l’histoire du XXème siècle.


Ce personnage, qui a provoqué la deuxième guerre mondiale et perpétré le génocide de millions de personnes, n’est autre qu’Adolf Hitler. Né Autrichien, artiste raté durant sa jeunesse, il a servi dans l’armée
allemande lors de la première guerre mondiale et l’a terminé avec le grade de
caporal. Ensuite il s’est lancé au sein d’un parti d’extrême droite allemand et
il l’a développé. Il a eu des hauts et des bas avec son parti, mais il est
parvenu à accéder au poste de chancelier le 30 janvier 1933. Jusqu'à ce qu’il
se donne la mort en 1945 (suite à la défaite allemande lors de la deuxième
guerre mondiale), il a dirigé l’Allemagne d’une main de fer. Les crimes et l’arbitraire
faisaient partie du quotidien de l’Allemagne et des territoires occupés. Plus
on avançait dans son « règne », plus la contestation publique du
régime était synonyme de graves ennuies et souvent de la mort. Du moins pour
ses administrés.


Mais l’objet de cette étude est plus précisément la période qui va du 30 janvier 1933 (lorsqu’il devient chancelier) au 19 août 1934 (lorsqu’il accumule officiellement les pouvoirs de président). Pourquoi ? Parce que nous pensons que c’est durant ce laps de temps qu’il est parvenu à consolider son pouvoir, à détruire
définitivement la démocratie de Weimar et instaurer une dictature avec des bases solides pour résister à la contestation.


Notre travail consistera donc à démontrer la manière dont Hitler a su – avec l’aide de collaborateurs- se maintenir au pouvoir au début de son régime (que nous avons déterminé comme nous l’avons dit ci-dessus,
entre janvier 1933 et août 1934).


Ainsi, nous parlerons de l’incendie du Reichstag, de décrets renforçant son pouvoir, des lois de pleins pouvoirs mais également du problème que posait Röhm et la SA dès 1933, etc.… Nous évoquerons également la
période qui a précédé son ascension au pouvoir.


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Hilter et le pouvoir entre janvier 1933 et aout 1934. Empty Re: Hilter et le pouvoir entre janvier 1933 et aout 1934.

Message  thex 31/3/2010, 19:11

2. Avant le 30 janvier 1933


2.1. De 1919 à 1929


C’est en septembre 1919, qu’ « Hitler assiste à la première réunion du
Parti ouvrier allemand (DAP) » (Steinert, 1991, p.114), parti créé par
Anton Drexler et Karl Harrer en janvier de la même année. Le but de la DAP était d’améliorer les conditions de
vie des ouvriers sans pour autant être anti capitaliste. Cela se revendiquait un parti
national-socialiste. Dans le programme, il était également expliqué que
c’était un parti anti marxiste et antisémite. Quelques jours après sa première
réunion, Hitler fait partie du comité directeur du parti et s’occupa de la
propagande.


Afin de toucher un plus grand public, le Parti ouvrier
allemand changea de nom par Parti ouvrier national-socialiste allemand (NSDAP)
en février 1920. Quatre ans plus tard, « Hitler se trouvait à la tête du NSDAP avec un programme qui lui était
propre » (Steinert, 1991, p.222) et
devenait donc Führer c'est-à-dire chef de parti.


Durant les
années 20, le NSDAP ne connait pas de grands succès électoraux. Ainsi, le
général Ludendorff qui se présente à l’élection présidentielle de 1925 en tant
que candidat du parti nazi ne récolte que 1,1 % des suffrages. De même, lors
élections législatives de 1928, « le
NSDAP ne récolte que 2,8% des voix ». (Turner, 1996, p.21)


2.2.
De 1930 à janvier 1933

La prospérité économique de l’Allemagne durant la
seconde partie des années 20 ne profita pas au parti d’Hitler. Mais la crise de
1929 permit au NSDAP d’augmenter le nombre de suffrages en sa faveur.


Suite aux effets sociaux-économiques de la crise, le
gouvernement social-démocrate d’Hermann Müller démissionna en mars 1930. Ce fut
également le dernier gouvernement parlementaire du régime démocratique de
Weimar. Désormais ce ne sera plus qu’un
gouvernement présidentiel, c'est-à-dire que la
constitution attribuait des pouvoirs exceptionnels au président. Les lois ne
sont plus ratifiés par le Reichstag (= l’assemblée) mais par le président
(cependant le Reichstag pouvait tout de même s’opposer aux lois présidentielles
par certaines procédures). Celui-ci avait en plus la possibilité de nommer le
chancelier, même s’ils ne représentent pas une majorité parlementaire.


Le président de l’époque, le maréchal Hindenburg,
nomma le Dr Brüning (aile droite du parti catholique, le centre) comme
chancelier. Mais l’assemblée législative fut dissoute et des élections furent fixées
pour le mois de septembre. Le NSDAP, avec près de 20 % de nazis à l’assemblée,
devenait « le deuxième parti
allemand derrière le Parti social-démocrate allemand (SDP) ». (Bloch,
1967, p.34)


Aux élections présidentielles lors du printemps 1932,
Hitler passa au second tour. Mais avec 36,1 % des suffrages, il dut s’incliner
face à Hindenburg qui empilait un deuxième mandat. Néanmoins cela permit à
Hitler de devenir un homme très en vue en Allemagne.


Si Hitler commence à
connaitre du succès, c’est aussi grâce à la république de Weimar, système
politique démocratique imposé à la suite de la défaite de la première guerre
mondial. Weimar n’a jamais vraiment été apprécié par la population, même durant
la reprise économique des années 20. Au mieux elle était tolérée. Mais avec la crise, elle était devenue mal
aimée. Hitler en profita pour récupérer une grande partie des mécontents de Weimar. De plus, il pouvait se vanter à
juste titre que son parti n’avait jamais collaboré à la mise en place de ce
système.


Mais Hitler parvenait
également à rassembler les foules. « Il parvenait à les électriser et les
séduire. » (Goriely, 1982,
p.8) Il savait également adapter
son message en fonction de son public. Au lieu de ses discours de haine envers
les juifs de ses débuts, Hitler aborde davantage les thèmes sur la fierté
nationale et l’injustice.


Franz von Papen, issu
aussi du centre, fit pression sur le président nouvellement réélu pour faire
tomber le gouvernement Brüning (en place depuis les dernières élections de
1930) devenu impopulaire. Désapprouvé par son parti, von Papen décide de le
quitter. Nommé chancelier par Hindenburg, il se concerte avec Hitler afin de
dissoudre le Reichstag et négocier une coalition. Les élections sont prévues
pour le 31 juillet.


Cependant le 20 juillet, von Papen profite de troubles
en Prusse pour faire un coup d’état et renverser le gouvernement de coalition social-démocrate
et centre. En renversant le gouvernement prussien de manière
inconstitutionnelle, c’est toute la démocratie allemande qui est en jeu. En
effet, la Prusse représente environ 60 % du territoire de l’Allemagne et autant
au niveau de sa population. Or ce gouvernement était fidèle au principe de
Weimar et hostile aux conservateurs et
encore davantage aux nazis.


Le 31 juillet, les
nazis ressortent grands vainqueurs des
élections avec « 37,4 % des
suffrages et ils deviennent la première formation allemande ». (Broszat, 1970, p.24). Fort de leur succès, Hitler applique la politique du tout ou
rien. S’il n’est pas chancelier, le NSDAP ne fera pas parti du gouvernement. Comme
von Papen ne lui proposait que le poste de vice-chancelier, Hitler refuse
d’entrer dans la coalition. Dès lors ce dernier tente d’établir un gouvernement
conservateur. N’étant soutenu que par les conservateurs du Parti
national-allemand (DNVP) qui ne représentait même pas 10% de l’assemblée, von
Papen décida (avec l’accord d’Hingenburg) de dissoudre l’assemblé et de programmer
de nouvelles élections deux mois plus tard, afin de pouvoir légiférer de
manière autoritaire via des décrets présidentiels. Bien que le Reichstag soit dissout, Göring
(président du Reichstag et homme fort du NSDAP) procéda à un vote de
censure : 42 élus soutenaient von Papen et 521 s’y opposaient. Une gifle
pour le chancelier.


Les résultats des élections du 6 novembre 1932 laissent
le gouvernement von Papen toujours minoritaire avec 52 sièges pour le DNVP
(parti présidé par Hugenberg). Le NSDAP subit une défaite en obtenant 196
sièges (34 de moins comparé à juillet) sur 584 mais reste le premier parti.


En décembre, Hindenburg demande à Schleicher (qui
était ministre de la défense sous le gouvernement von Papen) de remplacer le
chancelier impopulaire. Schleicher accepte et tente de rassembler un large
soutien politique et social. S’il trouve du soutien auprès des partis et des syndicats
catholiques, ainsi qu’avec le syndicat social-démocrate, il n’est pas soutenu
par le SDP. En effet, ceux-ci se souviennent du soutien de Schleicher au coup
d’état de von Papen en Prusse. Quand aux nazis, Hitler maintient sa politique
du tout ou rien et le chancelier n’est pas disposé à céder sa place. Ce dernier
tentera d’attirer l’aile gauche du NSDAP sous la direction de Gregor Strasser
(responsable de l’organisation politique du NSDAP et chef historique du parti)
en lui proposant entre autre le poste de vice-chancelier. Mais Hitler empêcha
cette tentative de division du parti. Strasser qui désapprouvait la politique
du tout ou rien décide de quitter le parti, ce qui inquiète Hitler craignant
des répercussions.


Et le führer du NSDAP a raison de s’inquiéter en cette
fin d’année 1932. Son parti a perdu aux élections de novembre deux millions de
voix. Les finances du NSDAP commencent à devenir inquiétantes. Le départ de
Strasser a, comme nous l’avons dit ci-dessus, inquiété Hitler sur la solidité
du parti. Enfin, bien que l’Allemagne (avec ses six millions de chômeurs) soit
toujours plongée dans la crise, la reprise économique se profile à l’horizon.
Et les sociaux-nationalistes n’ont jamais brillé lorsque la situation
socio-économique du pays était bonne.


Néanmoins,
Schleicher ne parvient pas obtenir un soutien majoritaire au Reichstag.
Le 28 janvier 1933, Hindenburg démet (sous l’influence de von Papen) le chancelier de ses fonctions et demande à
von Papen de composer un nouveau gouvernement. Hors celui-ci a déjà, durant le
mois de janvier, beaucoup discuté avec Hitler. Il comprit que s’il voulait retrouver
une place au sein du gouvernement, il faudrait s’allier avec le NSDAP qui est
le parti le plus important. Encore une fois, c’est tout ou rien. Pour qu’Hitler
accepte, il faut donc qu’il soit chancelier. Après de longues et difficiles
négociations, les conservateurs du DNVP (qui soutenaient von Papen) finirent
par accepter non sans mal de s’allier avec le NSDAP.


Une dernière étape a été de convaincre Hindenburg,
farouchement opposé à Hitler. Mais lorsque son fils Oskar Hindenburg (qui avait
beaucoup d’influence sur son père) et von Papen, en qui le président avait
toute confiance, lui ont expliqué que c’était la meilleure solution, le président
s’y résigna et accepta. Le 30 janvier 1933, Hitler devient chancelier d’une
coalition dont le DNVP fut le seul partenaire politique.


2.3.
Bilan de la situation


2.3.1. Est-ce que la situation de voir Hitler
chancelier était évitable ?

Cela aurait été difficile autrement. Pourquoi ? D’une
part, parce que former un gouvernement législatif avec des partis partisans du
système parlementaire n’était plus possible. Rien que le NSDAP et le parti
communiste(KPD), qui étaient deux partis anti parlementaire, formaient la
majorité du reichstag (296 sièges sur 584). Et cela sans compter le DNVP, lui
aussi anti parlementaire et ayant 52 sièges.


D’autre part, un gouvernement présidentiel sans les
nazis était également peu probable. Le président Hindenburg se radicalisa au
fur à mesure du début des années 30 vers la droite. « Il ne voulait pas d’un gouvernement de gauche » (Turner, 1996, p.20), ce qui excluait le KPD et le SPD. Et Hindenburg, qui aurait désiré von
Papen comme chancelier, était mis sous pression par son entourage et
l’intéressé pour céder la place à Hitler. Rien qu’un gouvernement von Papen
n’était pas possible, cela avait été une catastrophe quelques mois auparavant.


Le Parti du centre et le Parti populaire de Bavière
(tous deux partis catholiques ayant ensemble 90 sièges) proposèrent à Hitler de
se joindre à un éventuel gouvernement NSDAP-DNVP
sous sa direction. Dès lors le gouvernement aurait une majorité parlementaire,
ce qui était le but des catholiques. En effet ceux-ci cherchaient à contrôler
Hitler. S’ils désapprouvaient les politiques menées, ils pouvaient le renverser
en s’alliant avec l’opposition. Mais Hitler s’en rendit parfaitement compte, et
comme il voulait être un chancelier présidentiel, il refusa la proposition en
leur expliquant que ce n’était pas lui qui devait former le gouvernement mais
von Papen. Les catholiques négocièrent avec ce dernier mais ce n’était pas du
tout dans son intérêt de voir un troisième partenaire dans sa coalition. En effet,
von Papen avait eu beaucoup de mal à faire accepter par Hindenburg Hitler en
tant que chancelier. Et si les catholiques entraient dans la coalition, von
Papen pensait qu’Hindenburg exigerait un chancelier catholique. Et un chancelier
catholique signifiait une non-participation du NSDAP au pouvoir.


En plus, Hugenberg (dirigeant du DNVP) avait des
points de vue inconciliables avec les catholiques. Or le DNVP était le seul
parti qui soutenait von Papen. Donc une coalition gouvernementale DNVP-catholique
n’était pas possible. Le parti d’Hugenberg était déchiré sur la question de
s’allier avec les nazis ou de rester dans l’opposition. Mais le président du
parti avait trop peur de voir une coalition nazi-catholique dans laquelle seuls
les catholiques influenceraient le gouvernement «laissant les nationaux-allemands une fois de plus sans influence sur la
politique du gouvernement ». (Turner, 1996, p.196) Il poussa donc son
petit parti (52 sièges) à s’allier avec le NSDAP (196 sièges).


Donc selon le jeu de rejet entre les partis et le
président, la seule coalition possible
était une coalition avec les nazis.

2.3.2. L’état de santé de la démocratie

Le 30 janvier 1933, la démocratie de Weimar est déjà
bien faible. D’abord, Elle ne fonctionne plus qu’avec un gouvernement
présidentiel depuis 1930. Ensuite, von Papen a terriblement affaiblit Weimar
par son coup d’état de juillet 1932 en Prusse. Si la Prusse, qui représente 60 % de la population et du
territoire allemand a subi un coup d’état sans réelle résistance, comment est
ce que le reste pouvait résister ? Enfin, la démocratie n’était
plus soutenue. Les conservateurs, les nazis et les communistes représentaient
une majorité de la population et leur but était de supprimer le régime
parlementaire et instaurer un régime autoritaire pour les premiers, une
dictature pour les autres.


Cela signifie que lorsqu’Hitler est arrivé au pouvoir,
la résistance par le système de Weimar partait déjà affaiblie.


Dernière édition par thex le 12/4/2010, 18:25, édité 2 fois
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Hilter et le pouvoir entre janvier 1933 et aout 1934. Empty Re: Hilter et le pouvoir entre janvier 1933 et aout 1934.

Message  thex 31/3/2010, 19:11

3.
Les premières mesures

Le gouvernement Hitler, en janvier 1933, était composé
de onze ministres. Deux ministres provenaient du DNVP (dont Hugenberg au
ministère de l’économie et à celui de l’agriculture). Trois ministres étaient
issus du NSDAP : Hitler était chancelier, Frick ministre de l’intérieur et
Göring était ministre sans portefeuille (commissaire chargé de l’aviation) et
il devenait en plus commissaire du Reich pour le ministère de la Prusse.


Six ministres, conservateurs de droite, n’étaient pas
issus d’un parti. On retrouve ainsi von Papen en tant que vice-chancelier et
commissaire du Reich pour la Prusse. Le président Hindenburg tenait
particulièrement à placer deux pions à lui à des ministères qu’il ne voulait à
aucun prix sous la direction des nazis. Il s’agissait de von Neurtah en tant
que ministre des affaires étrangères et le général von Blomberg pour l’armée.


Néanmoins, même parmi les cercles conservateurs,
certains n’étaient pas en faveur d’une coalition avec le NSDAP. Lorsqu’un ami
du vice-chancelier von Papen lui fit part de son inquiétude, ce dernier lui
répondit qu’il ne fallait pas avoir peur car « c’est nous qui l’avons engagé » (Kershaw, 1998, p.601) Hugenberg rassurait également
les sceptiques en déclarant : « nous
encadrons Hitler » (Kershaw, 1998, p.601)


Dans un certain sens, Hugenberg ne mentait pas. Il n’y
avait que trois ministres nazis contre huit conservateurs. D’autant plus que « toutes les décisions au sein du gouvernement
devaient se prendre par une majorité d’au moins huit voix sur onze » (Bullock,
1963, p.248) Les conservateurs pouvaient donc le cas échéant se passer des
trois voix nazies. En plus Hitler était le seul des trois nazis à avoir un
ministère important (Frick - ministre de l’intérieur - était amputé de la
responsabilité de la police). A priori, les nazis étaient donc bien « encadrés ».


3.1. La dissolution du Reichstag


Le gouvernement d’Hitler devait prêter serment devant
le président le 30 janvier à 11 heures. Soudainement, à peine quelques minutes
avant l’heure prévu, Hugenberg refusa d’allier son parti à celui d’Hitler. Durant
les négociations, von Papen avait délibérément omis de parler à Hugenberg d’un
sujet sensible : une fois chancelier, Hitler voulait en priorité dissoudre
le Reichstag et provoquer de nouvelles élections. Le leader du DNVP ne fut au
courant de cela que lorsque lui et ses futurs partenaires attendaient d’être reçus
par le maréchal Hindenburg pour prêter serment. Hugenberg refuse d’entrer dans la
coalition s’il y a de nouvelles élections. Il craint d’une part de perdre des
voix lors des prochaines élections. D’autre part il sent le danger que
représente une campagne électoral alors que « les nazis disposent de l’autorité de l’état ». (Bullock, 1963,
p.250) (et peuvent donc profiter de la radio par exemple).


Afin de rassurer Hugenberg, Hitler promit de ne pas
changer la composition ministérielle, quels que soient les résultats. En vain.
A 11h15, un homme pressa les futurs ministres de ne plus faire attendre plus
longtemps le président et de prêter serment. Hugenberg, isolé et mis sous
pression, se résigna et accepta l’ultime exigence d’Hitler.


En fait, le Führer désirait être nommé chancelier présidentiel pour ne pas
dépendre d’un vote de censure du Reichstag où la coalition est minoritaire.
Comme nous l’avons dit précédemment, Hitler ne voulait pas s’allier avec les
catholiques pour ne pas obtenir une majorité parlementaire, au quel cas la
coalition dépendait des partenaires du NSDAP. Mais une fois chancelier, il n’avait
aucune envie de dépendre du président. La seule possibilité pour ne pas être gêné ni par le président, ni par l’actuel
Reichstag, était de dissoudre l’assemblée et d’appeler les citoyens aux urnes.
Le but d’Hitler étant évidemment que son parti obtienne la majorité des sièges,
ou au moins la coalition.


Le vice chancelier était en faveur de ce scénario mais
à condition « que les prochaines
élections législatives seraient les dernières et qu’on éviterait à jamais tout
retour au système parlementaire » (Kershaw, 1998, p.623) ce qu’Hitler lui promit. von
Papen était tellement confiant qu’il pensait qu’une fois les dernières
élections gagnées, Hitler serait manœuvré à sa guise, qu’il n’aurait comme
capacité «que de grincer des
dents » (Steinert, 1991, p.248) et qu’il soit discrédité.


Cependant, Hugenberg espérait encore malgré tout une
autre issue. Il préférait un système qui recourt au pouvoir d’urgence et tant
pis pour le Reichstag. Mais Hindenburg refuse un tel système. Le vieux maréchal
préfère lui aussi un soutien constitutionnel via le Reichstag. D’ailleurs, il
promulgua, le 1er février, le décret loi sur la dissolution du
Reichstag. Quand aux élections, elles sont prévues le 5 mars.


3.2.
Le décret du 4 février


Le 1er février 1933, Göring propose d’adopter un décret (qui avait été préparé par l’administration
Papen quelques mois plutôt) afin de « réduire
les libertés de la presse et d’introduire la détention préventive ». (Kershaw, 1998, p.624) Cette mesure s’intitule : Décret pour la
protection du peuple allemand. En fait, lors de la nomination d’Hitler au poste
de chancelier, les communistes ont fait un appel à la grève générale pour
protester. Cela suffit à Göring comme prétexte pour faire ressortir cette
proposition de décret, qui est adopté le 4 février.


Ainsi « pour la protection du peuple », le gouvernement pouvait interdire les
journaux ou empêcher des réunions doit si l’Etat y était méprisé ou
insulté, soit si les informations publiées étaient incorrectes. En tant que
commissaire du Reich pour le gouvernement prussien, Göring profita largement de ce décret pour interdire de nombreux journaux politiques, essentiellement ceux des sociaux démocrates. Les
communistes furent durement touchés dans les autres Lander. Néanmoins les
interdictions furent - pour la plupart - levées après quelques jours, après que
la cour suprême du Reich déclara ces interdictions illégales. Mais le décret
restait légal.



3.3.
L’incendie du Reichstag et ses
conséquences.


Les nazis avaient comme ennemis dans leur ligne de
mire les sociaux-démocrates et les communistes. Mais pour pouvoir les
réprimander ou les emprisonner, il leur fallait un prétexte. L’incendie du
Reichstag en est un.


Cela commence d’abord le 24 février. La police berlinoise fait une descente au
sein du quartier général des communistes. Göring
prétend avoir des preuves d’une révolution bolchevique imminente et il ajoute
qu’elles seront bientôt publiées. La population allemande ne verra jamais ces
fameuses preuves.


Ensuite, durant la nuit du 27 février, le bâtiment du
Reichstag est incendié. Göring prétend que c’est la preuve de ce qu’il avait
annoncé le 24 février. Qui est l’auteur de cet incendie ? Un jeune
communiste hollandais du nom de Marius van der Lubbe. Mais les historiens sont
partagés sur sa responsabilité. Certains (comme Ian Kershaw ou Martin Broszat)
croient qu’il a agi seul. D’autres (comme Alan Bullock, Georges Goriley ou
Edward Crankshaw) pensent qu’il a été manipulé par la SA (groupe paramilitaire
du parti) et que c’est celle-ci qui est la principale responsable de l’incendie.
Mais l’importance dans ce travail n’est pas tant de savoir qui a incendié le
bâtiment, mais plutôt de savoir les conséquences de cet acte, qui est notre
argument suivant.


Enfin, Hitler profite de cet incendie pour promulguer
un décret « pour la protection du
peuple et de l’état (…), une mesure défensive contre les actes de violences
commis par les communistes » (Bullock, 1963, p.257)


Ce décret ne s’attaquait pas uniquement aux communistes. « Les
libertés personnelles étaient suspendues sine die » (Kershaw, 1998, p.652) ainsi que la liberté de la presse, d’expression, d’association etc.… . Les Lander perdirent également de leur
autonomie. Le deuxième article du décret « autorisait le gouvernement du Reich d’exercer si nécessaire, les
pleins pouvoirs dans n’importe quel Etat de la fédération » (Bullock,
1963, p.255)

Mais cette loi, signée par le président le 28 février, permet une avancée dans la dictature
hitlérienne qui s’attribue un pouvoir arbitraire car « les mesures prises renonçaient à fournir une définition juridique claire de la nature des pleins pouvoirs et des modifications à apporter au
droit, alors que, parallèlement, elles abrogeaient globalement les droits
constitutionnels et fondamentaux existants. » (Broszat, 1970,
p.127) Dès le 28 février,
Goring fit arrêter et torturer des leaders communistes sur base du décret et il
s’en servit rapidement pour tout autre « ennemi » tel que les sociaux démocrates, les
intellectuels...Bref toute personne indésirable pour le régime nazi. Au mois
d’avril, pas moins de 25 000 personnes étaient en détention préventive rien que
pour le Lander de Prusse. La police doit effectuer tellement d’arrestations
qu’elle s’en plaignit. Afin de désengorger les prisons devenues surpeuplées, le
premier camp de concentration est créé le 22 mars.


3.4.
Les élections du 5 mars


Durant la campagne
électorale, les nazis bénéficient d’avantages qu’ils n’avaient pas lorsqu’ils
étaient dans l’opposition. Goebbels (futur ministre de la propagande) écrira :
« Le combat est facile maintenant
que nous pouvons employer tous les moyens de l’état. La radio et la presse sont
à notre disposition. Nous allons réaliser un chef d’œuvre de propagande. Cette fois, même l’argent ne fait plus
défaut. ». (Bullock, 1963,p.250) Le NSDAP fit également
usage de ses mouvements paramilitaires à savoir la SA et la SS afin d’intimider
les adversaires politiques, d’empêcher leurs meetings et de perturber leurs
presses politiques. Officiellement, la campagne aura fait 51 morts


Lors des résultats, c’est la déception pour Hitler. Il manque une quarantaine de siège pour obtenir la
majorité rien qu’avec son parti (qui obtient 43,9% des suffrages, un record).
Néanmoins, avec son partenaire du DNVP qui obtient 7,9%, la coalition dépasse
51 % de suffrages et obtient une majorité de parlementaires. Les nazis veulent
donner l’impression au peuple que le NSDAP a largement gagné, qu’il s’agit
d’une révolution allemande qui porte le parti national socialiste au pouvoir. Ils organisent d’immenses défiler et
manifestations de SA afin d’impressionner le peuple.


Cependant Hitler interdit le parti communiste (qui obtient plus de 12 % des suffrages) le lendemain
des élections, en vertu du décret du 28 février. Interdire le KPD avant les
élections n’était pas intéressant car Hitler craignait qu’il ait un report de
voix sur le SDP. Ainsi, sans les voix communistes le NSDAP obtient la majorité
parlementaire.


Pour Hitler, l’élimination
du KPD et la mise à l’écart du SDP avaient pour objectif d’augmenter la puissance du NSDAP vis-à-vis
des partis catholique et des libéraux. Mais ceux-ci ne se rendaient pas encore
compte qu’ils étaient destinés à être les prochaines victimes.


3.5.
La loi des pleins pouvoirs

Le 23 mars, Hitler se rendit à l’opéra Kroll, où
siégeaient dorénavant les députés. Son but est faire adopter une loi d’une
durée de validité de quatre ans, qui donnerait au gouvernement de prendre
« grâce à ses pleins pouvoirs »,
toutes les mesures légales nécessaires, mais aussi de modifier la constitution
pour parvenir à « tirer le peuple et le Reich de sa détresse ». (Broszat, 1970, p.143) Hitler prononce un discours devant l’assemblée et il annonce que l’existence du Reichstag ne sera pas menacée et
que « Le gouvernement ne fera usage de ces pouvoirs que s’ils sont indispensables à l’exécution de mesures vitales ». (Bullock, 1963, p.261) Dans sa
conclusion, il termine en déclarant : « Le gouvernement offre aux partis du Reichstag une coopération amicale.
Mais il est également prêt à marcher de l’avant en cas de refus et de conflits
qui résulteraient de ce refus. » (Bullock, 1963, p.261) Les articles sur les pleins pouvoirs
avaient comme objectif de réduire à néant la constitution allemande.
« D’après l’article 1, le législatif passait du Reichstag au
gouvernement ; l’article 2 étendait les pleins pouvoirs aux modifications
de la constitution, l’article 3 retirait au président du Reich le droit de
promulgation des lois, pour les transmettre au chancelier ; l’article 4
étendait l’autorité des lois de certains traités avec des Etats étrangers,
tandis que l’article final limitait à quatre ans la validité de la loi, et
l’associait à l’existence du gouvernement actuel. » (Fest, 1973,
p.31)


L’opéra Kroll était
plongé dans une ambiance mal saine. De nombreux SA armés se trouvent à
l’intérieur et à l’extérieur du bâtiment, barrant toutes les issues. Une
immense croix gammée domine l’assemblé.


Pour faire adopter
une telle mesure, il fallait l’accord des 2/3 des députés. Malgré l’absence des
81 députés communistes et de 26 sociaux
démocrates qui étaient soit en prison, soit en fuite, le gouvernement Hitler
manquait d’environ une quarantaine de députés en sa faveur.


Le Zentrum (le plus grand des deux partis
catholiques) avait 74 parlementaires. Le SDP en avait seulement 94, vu qu’il en
manquait 26. Et a priori, aucun des deux partis n’est prêt à accepter. Si les
sociaux-démocrates ont tenu tête à Hitler jusqu’au bout, en votant contre, il
en a pas été de même pour le Zentrum. Hitler est parvenu à convaincre le
président du parti catholique (le prélat Ludwik Kaas) en deux étapes.


La première étape a
été l’intimidation. Hitler a menacé Kaas et lui fit croire que s’il refusait la
loi des pleins pouvoirs, l’Allemagne serait plongée en pleine guerre civil,
qu’il faudrait avoir recours à la force et que le Zentrum serait responsable de
la situation. Mais certains membres au sein du parti n’étaient toujours pas
convaincus du bienfait de la loi.


C’est pourquoi Hitler
passa par une seconde étape, qui a été une étape de compensation. S’ils
acceptaient, Hitler s’engagea vaguement sur des garanties pour une commission
de surveillances des mesures prises. Le parti catholique finit par céder. Par
441 voix contre les 94 voix du SDP, la loi fut approuvée.


Cela signifiait dès
lors qu’Hitler pouvait légiférer seul et ne plus tenir du système de
collégialité du cabinet, pourtant inscrit dans la constitution de Weimar. Car
il était également stipulé dans la loi des pleins pouvoirs que « les lois du Reich décidées par le gouvernement du Reich
seraient rédigés par le chancelier » .(Broszat, 1970,
p.412) Goebbels (devenu
ministre de la propagande) déclara après le vote : « L’autorité du
Führer est maintenant entièrement imposée. On ne vote plus. C’est le Führer qui
décide. Tout cela va beaucoup plus vite que nous l’avions espérer. » (Fest,
1973, p.38)


La loi des pleins
pouvoir était effective pour une durée de quatre ans, jusqu’au 1er
avril 1937. Sans même que la population ne soit avertie, la loi fut prorogée
pour un nouveau cycle de quatre ans.


Dernière édition par thex le 31/3/2010, 19:27, édité 1 fois
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Hilter et le pouvoir entre janvier 1933 et aout 1934. Empty Re: Hilter et le pouvoir entre janvier 1933 et aout 1934.

Message  thex 31/3/2010, 19:12

4.
Les mises au pas


Les décisions au sein du gouvernement devaient être prises normalement sur base d’une négociation
entre les différents
partenaires. Dans
un premier temps, Hitler s’y conforma quelque peu mais pas assez pour ses
collègues. Ainsi, il arriva que le chancelier, pour ne pas irriter les
conservateurs et leur donner une illusion de contrôle, refuse des propositions
venant de Frick ou Göring. Par exemple, Frick proposa de neutraliser la cour
suprême du Reich parce qu’elle levait les interdictions des publications des
journaux [Voir point 3.2]. Hugenberg s’y opposa vivement et il eu gain de
cause.



Mais une fois les élections du 5 mars passé, les choses devinrent différentes. Fort de son succès
électoral, Hitler devint de plus en plus exigeant auprès des conservateurs. Pour
faire passer ses idées et se faire respecter, le Führer passait outre les
traditions et il n’hésitait pas à recourir à la force en premier lieu. Comme le
disait le Gauleiter de Wurtemburg au mois de mars « celui qui nous arrache
un œil aura la tête coupé, et celui qui nous arrache une dent aura la mâchoire
enfoncée ».
(Fest, 1973,
p.24) Les partenaires de la
coalition devenaient plus discrets. « Papen montrait une prévenance
docile. Blomberg [ministre de l’armée] avait été fortement séduit par le charme
captivant d’Hitler. Hugenberg mit dans sa poche son mécontentement occasionnel ;
quant aux autres, c’est à peine s’ils comptaient »
(Fest, 1973,
p.27)


Afin de fêter la victoire de la « révolution » du parti national-socialiste, le drapeau allemand
remplaça ses couleurs noir jaune rouge par le drapeau à la croix gammée, le
drapeau du NSDAP. Désormais, l’Allemagne allait devoir se conformer aux décisions
des nazis. D’autant plus qu’Hitler voit son autorité fortement accrue suite à
la loi des pleins pouvoirs. La phrase prononcée par Hitler : « Ce
n’est pas l’état qui nous commande, mais nous qui commandons l’état. »
(Knapp, Remy, 1995) ou « Ma volonté est loi. » (Knapp, Remy, 1995) prenait tout son
sens.


4.1.
La mise au pas des Lander



Les Lander jouissaient d’une indépendance (garantie dans la constitution) vis-à-vis de
l’état fédéral et pouvaient représenter un contre pouvoir important envers
l’établissement d’une dictature allemande. Mais ce n’était que théorique. La
Prusse avait perdu ses pouvoirs, entre autre à cause de von Papen en juillet
1932 [Voir point 2.2] ainsi que par une seconde main mise sur les pouvoirs
prussiens durant le mois de février 1933. Et il ne faut pas oublier que le
décret du 28 février réduit déjà l’indépendance des Etats [Voir point 3.3]. Les
nazis procédèrent en deux étapes pour mettre au pas les Lander.



Premièrement, Hitler
et Frick promulguèrent une loi le 30 mars afin de « dissoudre les Diètes
de tous les Etats du Reich ».
(Broszat, 1970, p.262) Ces dernières devaient être
reconstituées selon les résultats électoraux du 5 mars que le Lander avait
obtenu, en excluant cependant les communistes.



Et deuxièmement, il
eu un nouveau décret le 7 avril : désormais les Lander seront gouvernés
par les gouverneurs du Reich, ce qui était une première dans l’histoire des
Lander.



En fait, c’était assez théorique. Durant le mois de mars, beaucoup de Lander étaient déjà tombés
sous la coupe des nazis. Les SA et les SS intimidaient les diètes jusqu'à ce
qu’elles cèdent le pouvoir aux nationaux-socialistes.



4.2.
La mise au pas des syndicats


Le régime autoritaire nouvellement mis en place était encore fort fragile. Hitler craignait des
débordements qui mettent à mal le régime.



Or, les syndicats, souvent proches des sociaux-démocrates (SDP) constituaient une force puissante
malgré de nombreuses arrestations et intimidations de la SA durant le mois de
mars. Hitler craignait des manifestations anti nazis lors de la fête des travailleurs,
le 1er mai.



Dès lors, il fut décidé ne pas considérer ce 1er mai 1933 comme une confrontation contre
les syndicats, mais bien comme une journée de reconnaissance et de festivité en
leurs faveurs. Le gouvernement appela les syndicats à participer massivement aux
festivités qui seraient une fête nationale et journée fériée. Néanmoins, les
syndiqués se retrouvèrent dans d’immenses défilés de SA sous les drapeaux à la
croix gammée et ils durent écouter des
discours non pas de leurs dirigeants mais des nationaux-socialistes. Le
lendemain, la SA et le SS procédèrent à des arrestations de leaders
syndicalistes, saccagèrent leurs locaux et les comptes bancaires furent
réquisitionnés. Afin de sauver le syndicat, l’Association générale des
syndicats allemands fait savoir qu’elle est prête à rompre tout les liens avec
le SDP et à collaborer activement avec le nouveau régime. En vain car quelques
semaines plus tard, les syndicats étaient tous dissouts et reconstitués en un
nouvel organisme nazi, le front du travail allemand.



Finalement, au lieu de s’opposer, les syndicats se retrouvèrent
embrigadés par le régime.


4.3.
La mise au pas des partis politiques



Jusqu'à présent, seul le parti communiste était interdit. Mais Hitler ne comptait pas s’arrêter là.


Le 22 juin le SDP fut interdit dans tout le Reich. La raison invoquée était une publication
social-démocrate datant du 18 juin. Cette publication provenait de
Tchécoslovaquie. En effet, une partie du SDP avait décidé de fuir l’Allemagne
et de continuer ses activités à Prague. Tel était cela le prétexte pour
interdire le SDP.



Le 21 juin, Hugenberg (pourtant partenaire de coalition) voit les locaux de son parti occupés par la SA.
Malgré des protestations auprès du président Hindenburg, Le NSDAP ne changera
pas ses intentions. Une semaine plus tard, le parti s’auto-dissout.



Le plus petit des deux partis catholique, le Parti populiste bavarois s’est vu privé par le
régime de ses biens et une partie de ses dirigeants sont arrêtés le 22 juin. Le
parti décide de sa dissolution le 4 juillet. Le Zentrum, le deuxième parti
catholique, cesse d’exister le 5 juillet. Il faut dire que les partis
catholiques ont été privés du soutien du haut clergé
. Celui-ci désirait obtenir un
concordat avec le régime : pour cela, Hitler exigeait la fin du Zentrum
ainsi que l’interdiction de religieux engagés dans la vie politique. Le clergé
reçut un concordat dans les jours à venir.



De plus, le 14 juillet le gouvernement décrète le NSDAP seul parti allemand. Aucun autre ne
peut se (re)créer sous peine d’emprisonnement allant jusqu'à des peines de
trois ans.



Enfin, le salut hitlérien est imposé aux fonctionnaires à partir du 20 juillet car l’Etat des
partis en Allemagne n’existait plus et que la totalité de l’administration du
Reich allemand se trouvait sous la direction du chancelier du Reich Adolf
Hitler.


4.4.
La mise au pas de l’opinion publique


La priorité des dirigeants du NSDAP a été, jusqu’en 1933, l’élimination d’obstacles
constitutionnels et des forces politiques à tout niveau de pouvoir existant. Il
fallait donc faire disparaitre le système de Weimar et ses partisans. Hitler y
est parvenu en moins de six mois.



En effet, les communistes ont été interdits. Les sociaux-démocrates se sont vus abandonnés
par leurs syndicats par peur, puis le parti a été interdit. Les catholiques ont
été abandonnés par le haut clergé à cause du concordat (et Hitler y gagnait car
les catholiques, qui représentaient une force potentielle d’opposition, sont
plus ou moins neutralisés grâce au concordat). Les autres partis étaient insignifiants. Quant aux syndicats, ils ont disparu aussi rapidement que les pouvoirs des Lander.



Pour ce travail, nous
avons lu plusieurs livres et articles sur le régime hitlérien. Au mieux, les
auteurs évoquaient quelques résistances mais qui s’avéraient être trop faibles,
trop craintives ou trop isolées. Cela signifie que si les nationaux-socialistes
ont pu s’imposer si rapidement et sans avoir rencontrés une réelle résistance,
la population à donc consenti à ne pas réagir. Moins elle réagissait, plus
Hitler pouvait agir.


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Hilter et le pouvoir entre janvier 1933 et aout 1934. Empty Re: Hilter et le pouvoir entre janvier 1933 et aout 1934.

Message  thex 31/3/2010, 19:13

5.
Reculer pour mieux avancer


Des mises au pas, il y en eût d’autres : par exemple : « la mise au pas des médecins allemands qui devaient collaborer avec la police à propos du secret médical de leurs patients ». (Ternon, Helman, 1973, p.54) En fait, la société a été quadrillée et prise en charge dans son ensemble par les nazis. Et les termes « démocratie » ou « liberté » étaient des termes qui n’avaient plus leur place au sein du pays.


Pourtant au cours de l’année 1933, beaucoup de gens rejoignent le parti. Le 1er mai, le
NSDAP compte pas moins de 2,5 millions d’adhérents, soit 1,6 million de plus
que deux mois auparavant, lorsqu’Hitler devint chancelier. De nombreuses
associations et communautés, qu’elles soient culturelles, sportives ou
économiques, se sont rapidement inscrites dans la ligne de conduite
national-socialiste. Parfois par obligation, souvent par opportunisme. A partir du printemps, le Führer est de plus
en plus adulé par la population. Commence même un culte de la personnalité.



Néanmoins, le pouvoir du chancelier n’était pas encore total. Il existait encore certaines incertitudes
qui pouvaient menacer l’existence de la nouvelle Allemagne national-socialiste.



Par exemple la situation économique est encore précaire en 1934. Ainsi, l’indice de productivité
est de 83% si on compare à 1928 (avant la crise économique).
Ensuite, « le Reich augmentait ses achats de matières premières en vue du prochain réarmement. Le stock en devises de la Reichsbank
baissa donc de janvier à juin 1934 de 400 à 76,8 (!) millions de RM
[Reichsmarks]. Les milieux industriels et bancaires ne cachaient plus leur
inquiétudes.
».
(Bloch,
1967, p.117) Puis, si le chômage
se résorbe grâce aux préparatifs de réarmement, il reste encore quatre millions
de sans emploi (au lieu de six). Pour ceux qui travaillent, le salaire est en
moyenne 22,5 % plus faible qu’en 1932. Quant à la paysannerie, elle se plaint
de la corruption qu’engendre le système du ministre de l’agriculture (Walther
Darré) qui a mit en place un plan pour régenter l’agriculture. Malgré ce large
mécontentement, il ne s’agit pas d’une opposition politique. « Comme le reconnut la direction du SPD en
exil, ce n’était souvent guère plus que des « rouspétances », signes
d’une « insatisfaction dont les causes sont purement économiques.
»
(Kershaw, 1998, p.718) La
personnalité d’Hitler n’est pas vraiment touchée par la situation économique.



Mais les incertitudes
contre le régime, qui nous intéressent plus particulièrement, ne sont pas
d’ordre économique. Il s’agit du problème de la Reichswehr (l’armée), de la SA et
de la succession à la présidence. Et comme nous allons le voir, tous ces points
seront liés.



5.1.
Le problème que représente la SA



L’organisation paramilitaire SA (qui est dirigé par le capitaine Ernst Röhm) a été cruciale
pour Hitler afin qu’il parvienne au gouvernement et qu’il réussisse « la révolution national-socialiste ».
Röhm et la SA représentaient l’aile gauche du NSDAP. Il fallait, selon eux,
appliquer une politique sociale et nationaliser, ce qui était au départ le
programme du parti. Ils se réclament anti-bourgeois et anticapitalistes. (alors
que Röhm et son état major mènent un train de vie agréable)



Cependant, une fois fixé au pouvoir la SA a commencé à constituer un double problème pour le
chancelier.



D’une part, la SA
était difficilement contrôlable et elle ne se modérait pas dans ses actes
malgré les demandes (timides) d’Hitler et Röhm. En effet, la SA se comportait
de manière très brutale envers ses opposants mais aussi envers des franges de
la population qu’Hitler aurait pourtant épargnées. Lorsque les violences
commises concernaient les juifs, les communistes ou les socialistes, cela ne
choquait pas le parti qui minimisait l’importance des actes. Mais cela devenait
problématique une fois que les plaintes émanaient de groupes industriels, commerciaux
ou même au sein de cercles pourtant à la cause nazie. Et très souvent les
affaires judicaires étaient étouffées. Hindenburg s’en inquiéta également
lorsque l’église protestante se plaignit de l’attitude de la SA. Bref, l’organisation
paramilitaire de Röhm n’était pas appréciée par la population.



D’autre part, elle
inquiète sérieusement l’armée allemande. Le principe de la SA était d’ailleurs
« le rocher gris (la Reichswehr, à cause de l’uniforme gris des soldats)
doit être submergé par le flot brun [la SA] ».
(Bloch, 1967, p.99) Röhm
voulait que la SA devienne l’armée nationale et que la Reichswehr lui soit
subordonnée. En fait, il désirait
« créer un « Etat SA », jouissant de pouvoirs étendus dans la
police, les affaires militaires et l’administration
». (Kershaw,
1998, p.710) Le leader des SA
voulait à tout prix que sa formation paramilitaire se distingue du parti et de
l’état. Son but était d’augmenter le nombre d’adhérents, de leur fournir un
équipement moderne afin que son armée prenne tellement d’ampleur que cela
devienne une force de pouvoir indépendante dont l’état serait obligé de tenir
compte .
En 1930, Röhm et ses hommes étaient aux alentours de 100
000. Fin 33, le nombre atteignait les 3 millions. Dans son ouvrage, Mario R.
Dederichs mentionnera le nombre de « 4,5
million en juin 34
».
(Dederichs, 2001, p.79) Mais
plus la SA voyait ses rangs grossir, plus la Reichswehr se sentait menacée.
Elle se sentait bien petite avec ses 100 000 hommes (nombre limité à 100 000
par le traité de Versailles).



Tout cela pose un problème pour Hitler. L’armée ne veut être intégrée en aucun cas à la SA ou
même être mise sur un pied d’égalité. « Elle veut maintenir son honneur. »
(Bullock, 1963, p.277) Et les industriels et les banquiers (sur lesquels Hitler
doit compter pour les capitaux) n’auraient jamais accepté de voir les thèses de
socialisation et de nationalisation de Röhm triompher.



Justement, les « chemises brunes » (nom attribué aux membres de la SA dû à leur
uniforme dont la chemise était brune) se sentaient les oubliés de la révolution
national-socialiste. Et ils n’ont aucune envie de se modérer. Leur sort ne
s’améliore pas. Ils se sentent mis de côté. Goring met d’ailleurs fin en Prusse
à une police auxiliaire durant l’été 1933 qui était constituée essentiellement
de SA. Ceux-ci perdent durant le mois
d’octobre de la même année la garde des camps de concentration. Et les hauts
postes administratifs et les grosses rémunérations tant convoités et espérés
avaient échappé à la SA (excepté les hauts
dirigeants). La base des « chemises brunes » avait même un
taux de chômage supérieur à la moyenne nationale.
Röhm et ses hommes veulent une
seconde révolution. Une révolution qui supprime le système économique et qui
verrait Röhm ministre de la défense avec comme armée officielle la SA.



Le Führer ne sait pas quelle décision adopter. Soutenir Röhm (qui est son meilleur ami) ou bien
rassurer l’armée et la population. Tant qu’il n’aura pas d’obligation de
choisir, il laissera le suspense durer.






5.2.
L’importance de la Reichswehr



La Reichswehr est plutôt de tendance conservatrice.
Elle est sous l’autorité du président. Et tant que celui-ci est en vie ou sous
son mandat, Hitler ne cherchera pas à le brusquer de peur d’avoir l’armée
contre lui. Celle-ci représente une force conséquente malgré un contingent
limité à 100 000 militaires.


Röhm veut créer une grande armée populaire
national-socialiste et ensuite l’entrainée. Hitler voit les choses
différemment. D’abord une bonne armée (comme la Reichswehr) puis la rendre
national-socialiste. La Reichswehr n’apprécie pas les prétentions de Röhm à vouloir
le poste de ministre de la défense. En plus les chemises brunes méprisent
ouvertement le corps des officiers de l’armée. Celle-ci est le contraire de la
SA : disciplinée, obéissante, bien armée, entrainée pour la guerre et elle
comporte de bons officiers.


D’ailleurs, Hitler pense que l’armée pourra être plus
efficace que la SA pour mener une guerre. Il sait également qu’il vaut mieux
l’avoir de son côté que comme ennemie [tentative de putsch d’Hitler en 1923 qui
a échoué à cause de la répression de
l’armée]. C’est entre autres pour ses raisons qu’il va continuellement rassurer
la Reichswehr. Cette dernière ne veut pas d’une mise au pas, elle cherche à
maintenir son indépendance vis-à-vis des nazis. Elle va accepter un contrat
avec Hitler : elle reste neutre de la politique hitlérienne et en
compensation Hitler promet qu’elle ne doit pas intervenir en cas de guerre
civile et il promet également le réarmement de l’Allemagne. Le 20 juillet 1933,
Hitler adopte une loi qui donne de l’autonomie à l’armée sur le plan
judiciaire. Dans ses discours, le
chancelier vante les mérites de l’armée et marginalise la SA.


Néanmoins, Röhm, qui voyait effectivement sa SA se
marginaliser face à l’armée, ne se laisse pas démonter et déclare le 6 août
1933 devant 80 000 SA : « Celui qui s’imagine que la tâche des
sections d’assaut [SA] est terminée devra se résigner à l’idée que nous sommes
là, quoi qu’il advienne. » (Bullock, 1963, p.275) Pour lui, pas de doute : «Hitler me promène par le
bout du nez. Il préfère ne rien brusquer. Il attend un miracle du siècle. Ca
c’est de l’Adolf tout pur. (…) Je le mets tous dans le même sac, eux [Les
généraux de la Reichswehr] et Adolf. Ils vont me gâter la pièce maîtresse de
notre mécanisme, ruiner l’âme de notre mouvement »
(Bloch, 1967, p.109)


Favoriser Röhm face à
la Reichswehr était dangereux pour Hitler. Cela risquait de créer plus de
problèmes que n’en résoudrait. D’autant plus et surtout que l’armée ne
soutiendra pas Hitler à la succession du président Hindenburg si Röhm et sa
milice continue à représenter une menace. Or Hitler sait que le poste de
président à toute son importance. Comme nous l’avons dit plus haut, la raison
majeure est que le président possède l’armée sous ses ordres. Et Hitler ne veut
pas d’un autre candidat que lui-même, ce qui lui permettrait d’accroitre son
pouvoir et de ne plus avoir de potentielle opposition.



5.3. La coalition anti SA


La Reichswehr était farouchement contre la SA mais elle n’était pas la seule. D’autres ont tout
intérêt à voir cette organisation, qui devenait gênante, disparaitre. A commencer par la SS.



Dirigé par Himmler, la SS dépendait également de l’autorité de Röhm. Il s’agissait au départ de
quelques hommes qui servaient de garde du corps pour Hitler lors de ses
meetings et entièrement voués à sa cause. Au fil du temps, celle-ci s’est
développée et elle est devenue également une organisation paramilitaire. En
janvier 1933, l’organisation comportait 52 000 membres et, au début de la guerre
(1939), « il y en avait 250 à 270
000
».
(Bloch, 1967, p.235) Si la SA dérangeait l’armée et les conservateurs, il n’en était pas de
même pour la SS. Celle-ci était disciplinée et « L’organisation S.S était d’une autre composition que celle des
S.A ; elle était d’une origine meilleure et plus distinguée. Elle
comprenait la jeunesse dorée, les milieux instruits, la bourgeoisie nantie, les
paysans aisés. Sa rivalité avec les S.A. avait aussi un arrière-goût
social ; les instincts de possession des S.S s’alarmaient des tendances
prolétaires teintées de national-socialisme des S.A.
»
(Bloch,
1967, p.236) La SS se veut sélective. Himmler dira d’ailleurs : «La S.A., c’est la troupe, la SS, c’est la
garde. Il y a toujours eu une garde depuis les perses jusqu’à Napoléon. La garde
de la Nouvelle Allemagne, c’est la SS.
»
(Decaux, 1976, p.41)


Himmler et son bras droit (Heydrich) ne veulent plus
de leur tutelle SA. Si celle-ci est
supprimée, eux auront davantage de pouvoir. Ils dépendront directement
d’Hitler. D’autant plus que la SS et la SA n’ont pas la même conception
politique. La première est beaucoup plus proche du chancelier.


Afin de mieux contrôler le Reich, Heydrich eu l’idée
de centraliser l’ensemble des polices politiques et d’en faire qu’une sous
l’autorité de la SS (avant il y en avait une par Land). A partir d’avril 1934, « toutes les polices politiques étaient sous l’autorité d’Himmler et d’Heydrich ». (Dederichs, 2005, p.70) Et cette
manœuvre arrange Hitler car cela lui permet de passer directement par Himmler
et non par Röhm.


Des personnalités nazis voudront également se débarrasser de la SA. Göring, ancien chef de la SA,
à encore une certaine rancœur vis-à-vis de Röhm. Puis, le fait qu’il ait été
nommé maréchal en août 1933 par Hindenburg lui donnera également des sentiments
très positifs en faveur de la Reichswehr. Secrétaire d’Hitler et chef de parti
(sous l’autorité de ce dernier) à partir d’avril 1934, Rudolf Hess savait que
la SA méprisait le NSDAP et qu’elle était prête à renforcer son pouvoir
politique, quitte à rendre tout à fait superflu le parti. Goebbels, ministre de la propagande, était un partisan
de Röhm. Mais, sentant le vent tourner, il retourna sa veste et défendra avec
ferveur la position du Führer.



Encore une fois, plus personne ne veut de la SA. Si,
auparavant, il s’agissait de la population et de la Reichswehr, cette fois il
s’agit également des nationaux-socialistes. Il faut désormais venir à bout de
la SA. Pour cela, il faut convaincre Hitler de cette nécessité.


5.4.
La nuit des longs couteaux




Si la Reichswehr est contre la SA, elle ne sait pas
tout à fait que penser d’Hitler. Est-il le chef des SA ?


Le maréchal Hindenburg est âgé de 86 ans en 1934 et sa
santé commence à décliner. En avril, Hitler, von Blomberg (ministre de la
défense) et d’éminents haut gradés de la Reichswehr embarquent à bord du
croiseur Deutschland afin de parler du poste de président. Un pacte a lieu : l’armée
soutiendra la candidature d’Hitler si celui-ci élimine la SA.



Le 21 juin 1934,
Hitler se rend chez Hindenburg qui est mourant. Est déjà présent von Blomberg.
Ce dernier explique au chancelier que s’il ne parvient pas à restaurer le calme
au sein de l’Allemagne (c'est-à-dire éliminer la menace SA), le président
décréterait la loi martial et l’armée se chargera de rétablir l’ordre.
L’armée est prête à agir.
D’ailleurs, « le 25 juin, le général
von Fritsch, commandant en chef, mit l’armée en état d’alerte, supprima toutes
les permissions et consigna les troupes dans la caserne. Le 28 juin, Röhm était
exclu de la ligue des Officiers allemands.
».
(Bullock, 1963, p.293) Il devient donc urgent pour Hitler d’intervenir, sans quoi la situation pourrait lui échapper.


Quant à Himmler et Heydrich, ils surveillent de près la SA grâce à leur police. Ils essayent de
trouver un prétexte pour éliminer leur tutelle. Durant les derniers jours du
mois de juin, ils vont fournir à Hitler des rapports alarmistes et largement
exagérés sur la SA afin de le faire réagir.



Mais Hitler n’ose pas encore anéantir cette SA qui lui a été si utile et dont son leader lui est si
proche. Encore, début juin, Hitler avait essayé de modérer son ami et de le
convaincre de son point de vue durant une entrevue de cinq heures, toujours en
vain.



Le chef des « chemises brunes » savait qu’il avait des ennemis, mais, il pensait que la SA
suffirait pour éloigner tout opposant. Afin de calmer les tensions existantes
avec Hitler, Röhm décide de mettre en congé toute son armée de « chemises
brunes » pour le mois de juillet. Il espérait probablement convaincre
Hitler par la suite.



Le 28 juin, le Führer téléphona à Röhm afin d’organiser un entretien avec lui et son état major le 30
juin à Bad Wiessee. Hitler voulait tirer les choses au clair. Et c’est au tour
des SS d’intervenir. Ils ne peuvent plus se permettre d’attendre plus
longtemps. Ils doivent agir, quitte à mentir. Dans la nuit du 29 au 30 juin,
Himmler prévient par téléphone son Führer que « le putsch S.A. doit commencer à 16 heures, ce samedi [30 juin]. Les S.A. ont reçu l’ordre d’occuper les bâtiments gouvernementaux. La main de
Hitler se crispe sur l’appareil. Il paraît hors de lui.
».
(Decaux, 1976, p.45)


Cette fois, Hitler a décidé. Il va passer à l’acte et « rétablir
l’ordre
». Hitler et des SS (armés et fournis en matériel, entre autre par
l’armée) font irruption en pleine nuit dans la villa à Bad Wiessee où Röhm et une partie de son
état major était déjà présent. Hitler fait arrêter les SA présents et il
ordonne de les tuer ainsi. Cette nuit est désignée sous le nom
de : nuit des longs couteaux. « Ce fut le temps où l’on répéta, chez les S.A., qu’il fallait aiguiser
les longs couteaux
».
(Decaux, 1976, p.40) pour désigner la seconde révolution qui leur était si chère. Hitler
décida de ne pas assassiner Röhm pour service rendu. Mais Göring et Himmler
parviennent à convaincre le Führer de l’éliminer le 1er août.



Dorénavant, la SA ne jouera plus qu’un rôle marginal. Elle ne représentait plus une menace ;
l’ordre est rétabli. Les quelques postes politiques détenus par des SA ont été
remplacés par des membres de la SS.



Dès le 1er juillet, le
ministre von Blomberg adresse un
communiqué à l’armée pour leur faire part de son admiration de l’action
entreprise par Hitler : « Les
forces armées, ajouta-t-il, marqueraient leur reconnaissance par « le
dévouement et la loyauté ».
»
(Kershaw, 1998, p.731) Hindenburg envoie un télégramme le 2 pour remercier son
chancelier de son intervention et le féliciter. Les quelques conservateurs
encore présent au gouvernement ont croient que ca allait enfin affaiblir
Hitler. Les SS pouvaient enfin se détacher de leur tutelle et se développer. La
cote de popularité du Führer augmenta au près de la population. Bref tout le
monde était content.



Le 3 juillet est publié un décret.
« Le gouvernement du Reich a décidé
la loi suivante, décrétée en ces termes : Article unique : les
mesures prises pour châtier les trahisons intérieures et extérieures, les 30
juin, 1er et 2 juillet 1934, sont justifiées par la légitime défense
de l’Etat.
» (Dederichs,
2005, p.82)

5.5.
La mort d’Hindenburg et sa succession



Le 2 août 1934, le vieux président décède. Hitler reprend ses fonctions le jour même. Les
militaires prêtèrent allégeance à leur nouveau président le jour même. « La forme du serment était significative.
L’armée devait jurer obéissance non à la constitution, mais à Hitler en
personne : « je prononce par Dieu ce serment sacré : je jure
voué une obéissance inconditionnelle au Führer du Reich et du peuple allemand,
Adolf Hitler chef suprême des forces armées, et serai prêt, en brave soldat, à donner
ma vie à n’importe quel moment pour tenir ce serment.
»
(Bullock, 1963, p.302) Durant la guerre,
l’armée aura perdu toute son indépendance. Elle sera aussi mise au pas, non par
la S.A mais par la SS.



Signalons que le
testament politique d’Hindenburg a été modifié par les nazis. Alors que le
maréchal prônait un retour à la restauration de la monarchie, Hitler fit croire
qu’il était désigné comme son successeur. Les quelques conservateurs qui
espéraient encore voir une autre personne à ce poste durent mettre fin à leur
illusion.
Afin d’apaiser les doutes de la population, le fils d’Hindenburg dût lire un communiqué à la radio
informant qu’ Hitler était bien le successeur désigné par son père.



Le 19 août, eût lieu un plébiscite sur la reprise ou non des fonctions présidentielles d’Hitler.
Selon les résultats officiels, 89,93 % des électeurs votèrent oui.



De plus, le Führer avait désormais éliminé tout ce qui pouvait le menacer. Il dirigeait seul le
parti, l’état et l’armée. « Il avait
conquis le pouvoir total. L’état du Führer était en place. L’Allemagne s’était
abandonnée, pieds et poings liés à la dictature qu’elle avait créée.
»
(Kershaw, 1998, p.744) Une des conséquences de ces derniers
événements est qu’ « il se produisit un déclin marqué de l’arbitraire dans la vie publique du IIIe Reich,
une restauration sensible de la sécurité juridique et un allégement (pas une
suppression !) de l’état d’exception
».
(Broszat,1970, p.324)


En réduisant fortement le rôle et la puissance de la SA le 30 juin, Hitler se passait d’une
force non négligeable et devenait plus fragile. Mais cette fragilité était de
courte durée. A peine un mois plus tard, en accédant au poste de président, il
se retrouvait encore plus puissant qu’avant la nuit des « longs
couteaux ». Il a fait un pas en arrière, pour en faire deux en avant juste
après.


Dernière édition par thex le 31/3/2010, 19:36, édité 1 fois
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Hilter et le pouvoir entre janvier 1933 et aout 1934. Empty Re: Hilter et le pouvoir entre janvier 1933 et aout 1934.

Message  thex 31/3/2010, 19:14

6.
Le soutien de la population



Il nous parait opportun d’inclure dans ce travail un dernier point.


Il est certain qu’Hitler avait de nombreux opposants
au sein de la population (la preuve en est par le nombre d’arrestations et de
meurtres qui ont eu lieu durant le régime nazi).


Néanmoins, Hitler a été apprécié par une partie du
peuple qui a également adhéré à sa politique, ce qui lui procurait un soutien
supplémentaire. Nous avons repris cinq des sept aspects qu’Ian Kershaw reprend
dans son ouvrage (Kershaw, 1987, p.303) pour expliquer cette adhésion à la
politique hitlérienne. Certains des aspects que nous allons aborder n’ont pas
été achevés en août 1934 mais ils avaient au moins déjà commencé.


1) Il représentait aux yeux allemands la personnification
de la nation et son unité. Il ne cherchait pas à s’enrichir par le pouvoir, il
paraissait incorruptible (contrairement aux responsables du parti).


2) Il était perçu comme le seul à être parvenu à
redresser économiquement l’Allemagne en
résorbant le chômage, en augmentant le niveau de vie etc…


3) Hitler était vu comme le représentant d’une justice
populaire, déterminée à vaincre l’immoral et les ennemis de l’Allemagne (en
éliminant, par exemple, la SA ce qui a été un soulagement et une satisfaction
pour la population)


4) Il incarnait le personnage modéré face aux traditions
et institutions (comme l’église avec laquelle, il négocie le concordat). Et les
gens pensaient qu’il était dans l’ignorance des exactions. Nombreux ont dit
« Si Hitler savait… »


5) Pour certains, il était un rempart contre la peur du
marxisme-bolchevisme, considéré comme ennemi du Reich.


7.
Conclusion



Comment Hitler a-t-il pu se maintenir au pouvoir entre janvier 1933 et août 1934 ? Finalement,
c’est notre question de départ. Pour répondre à cette question, reprenons nos
hypothèses.



Premièrement, Hitler s’est maintenu au pouvoir grâce à un contexte socio-économique qui lui était
favorable. Cela, c’est vérifié dans notre travail. D’abord, la mauvaise
situation socio-économique à, entre autre, permis à l’homme fort du NSDAP de se
hisser au pouvoir au moment où la crise était quasiment à son plus haut niveau.
Vu la situation, il pouvait difficilement faire pire. Ensuite, il a amélioré
les conditions économiques (aussi grâce aux mesures entreprises par les
gouvernements précédents). Par exemple,
une partie du chômage a été résorbée en un an (2 millions de chômeurs en
moins en 1934). Pour certains, la dictature était préférable si elle permettait
une amélioration de leur situation. « Nombre
d’entre eux [les ouvriers] voyaient déjà la différence avec le passé moins dans
« certains droits perdu que le travail retrouvé.
»
(Fest, 1973, p.64)


Deuxièmement, Hitler a été soutenu par une partie du peuple allemand, ce qui l’a aidé. Nous sommes parvenus
à démontrer cela. Déjà, des millions de gens ont voté pour lui avant qu’il
n’arrive au pouvoir, ce qui lui a permis d’avoir une légitimité. Par la suite,
il est parvenu à donner au peuple allemand de l’espoir et de la fierté. Il a
aussi exalté la jeunesse. En fait, de nombreuses personnes étaient à la
recherche de puissance plutôt que de liberté. Et justement Hitler leur en a
procuré (réarmement de l’armée, développement d’organisations telle que la SS…).
Enfin d’autres n’ont pas contesté l’arrivée d’Hitler au pouvoir, pensant qu’il
serait un politicien comme les autres. Et le dicton « Qui ne dit mot,
consent » prend tout son sens.



Troisièmement, il a employé la ruse pour rester au pouvoir. C’est également vrai. Le vice-chancelier
von Papen pensait qu’il pourrait manipuler Hitler à sa guise. Mais il n’avait
pas pensé qu’un des atouts de son chancelier était qu’il parvenait à utiliser
et changer les lois à son avantage, quitte à mentir. Un exemple est la loi des
pleins pouvoirs. Elle ne devait être effective, en principe, que pour quatre
ans et après cela, le Reichstag récupérait ses pouvoirs. Cela n’a pas été le
cas. De même, il savait tromper ses adversaires ou même, ses partenaires de
coalition par des promesses et des engagements jamais respectés. Ses opposants
politiques attendaient qu’il fasse un faux pas pour le renverser mais Hitler
n’en a pas fait.



Un autre exemple est celui de la Reichswehr. Elle se voulait neutre par rapport au régime hitlérien.
Pourtant elle s’est compromise lorsqu’elle s’est engagée à soutenir Hitler
comme président si, lui, éliminait Röhm et la SA. La nuit des « longs
couteaux » ne lui a procuré qu’une illusion de victoire. Le 2 août, elle
prêtait un serment d’allégeance en faveur d’Hitler. Et, au fur à mesure, elle a
aussi été mise au pas par les SS.



Quatrièmement, s’il s’est maintenu au pouvoir, entre autre, grâce à la violence. Nous avons
également prouvé cette hypothèse. La SA est un bon exemple. Elle a envahi le
pays dans la violence, la peur et l’arbitraire. Il y a eu aussi des milliers
d’opposants qui ont été enfermés, torturés et tués. Si bien qu’il a fallut ouvrir
des camps de concentration pour pallier au manque de places dans les prisons.



Donc nous pouvons conclure que nos quatre hypothèses sont vérifiées et ont bien contribué à
maintenir Hitler au pouvoir, entre janvier 1933 et août 1934.



Néanmoins, nous sommes conscients qu’il y a d’autres aspects et d’autres personnalités qui ont
joué en la faveur d’Hitler et qui ne sont pas repris dans le travail. De même,
les points que nous avons abordés ne relatent que certains évènements et
situations mais qui nous ont paru essentiels pour démontrer notre question de
départ.


Dernière édition par thex le 31/3/2010, 19:38, édité 1 fois
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Message  thex 31/3/2010, 19:15

8.
Bibliographie



8.1 Monographie


- ASHBY
TURNER Henry, Hitler Javier 33,
France : Calmann-lévy, 1996, 301 p.


- BLOCH Charles, La nuit des longs couteaux, France : Julliard, 1967, 255 p.


- BROSZAT Martin, L’Etat hitlérien, Poitiers : Fayard, 1970, 625 p.


- BULLOCK
Alan, Hitler ou les mécanismes de la
tyrannie (1 – l’ascension)
,
Verviers : Marabout université, 1963, 406 p.


- CRANKSHAW
Edward, Le dossier de la Gestapo,
Belgique : Walter Beckers, s.d, 284 p.


- DEDERICHS Mario R., Heydrich, Paris : Tallandier, 2005,
299 p.


- FEST
Joachim, Hitler Le Führer,
France : Gallimard, 1973, 541 p.


- GORIELY Georges, Hitler prend le pouvoir, Belgique : Complexe, 1982, 217 p.


- KERSHAW Ian, Le mythe Hitler, Mayenne : Flammarion, 1987, 414 p.


- KERSHAW
Ian, Hitler, Lonrai :
Flammarion, 1998, 1159 p.


- STEINERT Marlis, Hitler, Paris : Fayard, 1991, 713 p.


- TERNON Y., HELMAN S., Les médecins allemands et le
national-socialisme
, Tournai : Casterman, 1973, 218 p.



8.2
Article scientifique


- DECAUX Alain, « La nuit des longs couteaux racontée
par Alain Decaux », Historia, 1976, n°361, pp.3-146.


8.3 Autre (documentaire vidéo)


- Knapp G., Remy M., Hitler, un bilan,s.l, MPR, 1995, 300 min


9.
Dates importantes




30 janvier
1933 : Hitler devient Chancelier.



1er février : Dissolution du Reichstag


4 février : Décret pour la protection du peuple allemand


27 février : Incendie du Reichstag.


28 février : Décret pour la protection du peuple
et de l’état.


5 mars : Dernière élection nationale. Le NSDAP
obtient 43,9% des voix.


6 mars : Interdiction du KPD.


23 mars : Adoption de la loi des pleins pouvoirs.


30 mars : Dissolution des Diètes.


7 avril : Les Lander sont dirigés par des gouverneurs du Reich.


22 juin : Interdiction du SDP.


Fin juin : Dissolution du DNVP.


4 juillet : Dissolution du Parti populiste bavarois.


5 juillet :
Dissolution du Zentrum.



14 juillet : Le NSDAP devient le seul parti
autorisé en Allemagne.


30 juin 1934 : Nuit des longs couteaux.


2 août : Hindenburg décède. L’armée prête
allégeance à Hitler.


19 aout : Le
plébiscite est en faveur à 89,9 % pour qu’Hitler cumule le poste de président.


10.
Abréviation



DAP : Deutsche
Arbeiterpartei = Parti allemand des ouvriers.



DNVP :
Deutschnationale Volkspartei = Parti national du peuple allemand.



KPD :
Kommunistische Partei Deutschlands = parti communiste allemand



NSDAP :
Nationalsozialistische Deutsche Arbeiterpartei = Parti national-socialiste des
travailleurs allemands.



SA :
Sturmabteilung = section d’assaut.



SDP :
Sozialdemokratische Partei Deutschlands = Parti social-démocrate allemand.



SS :
Schutzstaffel = escouade de protection.
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Hilter et le pouvoir entre janvier 1933 et aout 1934. Empty Re: Hilter et le pouvoir entre janvier 1933 et aout 1934.

Message  Jules 1/4/2010, 11:49

Merci à toi, Thex. J'ai hâte de lire de tout ça. Par contre tu devrais mettre en forme tout ton texte car c'est pas évident à lire.
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Message  gloryorfree 10/4/2010, 09:34

bonjour ,

ça me semble être un bon travail au niveau des ouvrages ect .. je n'ai pas encore tout lues même si je le ferai mais tu devrai noté que hitler lors de la première réunion auquel il assiste du DAP dans cet fameuse brasserie , c'était d'abord dans le cadre de surveillé ces réunions en d'en rendre compte après , pas par simple curiosité .
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