M 13/40
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Re: M 13/40
bonjour,
Pour faire suite au post sur le M13/40, voici un article que j'ai rédigé il y a peu pour histoquiz, ici : http://www.histoquiz-contemporain.com/forum/viewtopic.php?f=136&t=2972
Je vais copier le texte, mais malheureusement, plusieurs photos ne passent pas ... ne me demandé pas pourquoi, il s'agit apparement d'une histoire de serveur !
Alors, je commence :
Génèse
Le Carro Armato M13/40 commença a être étudié alors que son prédécesseur, le modeste M11/39, ne faisait que commencer à entrer en production : en effet, les ingénieurs d'Ansaldo, fabriquant de ce dernier, considèrent qu'il est trop "léger" pour en faire le cheval de bataille de l'Armée Royale Italienne, et décident de lui fournir un successeur, mieux blindé et mieux armé.
L'un des handicaps du M11/39 était son armement principal, un modeste canon de 37mm, installé en casemate ; dès le départ, il est prévu que le M13/40 soit munit d'une tourelle rotative, plus vaste, accueillant un canon de calibre supérieur, en plus de l'armement secondaire.
Le projet fut validé le 13 décembre 1937 par l'Armée Italienne, et les études durèrent plus d'un an.
Le 15 octobre 1939, le prototype est présenté, et présente un certain nombre de modifications, améliorations et nouveautés par rapport au M11/39 : tout d'abord, la caisse et suspension de ce dernier son conservés, bien que le châssis soit allongé de 20mm et légèrement élargie.
Deuxièmement, la casemate est modifiée, afin d'accueillir une tourelle de diamètre plus large, pouvant loger chef de char et tireur (portant le nombre d'hommes à 4 dans le véhicule), et surtout, un canon de 47mm, le Cannone 47/32 Mod.35, version produite sous licence du prototype de la firme Böhler, firme autrichienne, dont les armuriers italiens en produiront un grand nombre d'exemplaires ; cette pièce se distingue par une très bonne précision, et des performances antichars parmi les plus efficaces de l'époque.
Une mitrailleuse Breda M1938 de 8mm était installé coaxialement (arme dérivée de la M1937 d'infanterie, avec une poignée de pistolet), et deux autres, en jumelage, étaient installées dans la caisse, sous rotule.
Une quatrième mitrailleuse est montée sur la tourelle, afin de pallier aux menaces aériennes.
Le servant des mitrailleuses de caisse sert également d'opérateur radio, un poste radio Marelli RF.1CA. étant installé en caisse.
Le chef de char, bien que libéré de ses fonctions de chargeur par rapport au M11/39, doit encore faire office de tireur. Pour le pilote, une trappe blindée mobile est aménagée à l'avant de la caisse, dans laquelle est aménagée une fente de vision. Un épiscope est prévu pour le pilote, pour le tireur et le chef de char, l'épiscope de ce dernier étant entièrement rotatif, bien qu'il n'est pas de grossissement possible !
Côté blindage, les ingénieurs ont revu à la hausse : 30mm pour l'avant de la caisse, 42mm pour le masque du canon, 37mm pour l'avant de la tourelle, et 25mm pour les flancs de la caisse et de la tourelle.
Si ce blindage est dans les "normes" de l'époque, il est riveté et non soudé ou moulé, réduisant d'une part la résistance du blindage, mais représente également un fort danger pour l'équipage : en cas d'impact, les rivets se transforment en projectiles brûlants, projetés à grande vitesse à l'intérieur du véhicule.
Les ingénieurs italiens n'ont de toute façon pas réellement le choix, l'industrie italienne n'ayant pas les capacités en termes d'outillage, matières premières et main d'œuvre pour souder et mouler des pièces sur une chaîne de production.
Le char dispose d'un moteur amélioré par rapport au M11/39 : le Fiat SPA-8 TM-40, diesel, dont la puissance s'élève à 125 chevaux. La transmission elle, assure 4 vitesses avant et une arrière, reliée au bloc moteur par un arbre de transmission sous le plancher du compartiment de combat.
L'Armée avait déjà passée une première commande de 400 engins le 14 novembre 1939, bien que le char ne soit soumis aux essais qu'en printemps 1940, et qu'il ne soit homologué le 15 février de cette même année !
Il prend alors la désignation de "M", pour "Medio" (Moyen), "13" pour son poids, et "40" pour l'année de sa mise en service. Les premiers véhicules commencent à être produits dès début 1940.
Comportement au combat
Il convient d'y dédier un chapitre : tout d'abord, ce char fut pendant longtemps, injustement, perçu comme médiocre. D'autre part, malgré des débuts difficiles, en 1940, ce char est à la fois très moderne, mais aussi dépassé sur plusieurs points mécaniques.
Tout d'abord, la pièce utilisée, le 47/32, est une des meilleures pièces antichars de l'époque : elle est capable de percer, avec l'obus perforant M.35, 45mm de blindage à 500 mètres ... distance usuelle de combat à l'époque, avec des capacités de perforation plus qu'acceptables. Cet obus (de 1.45 kilos), tiré à une vitesse initiale de 670 mètres/seconde, parvient encore à percer 32mm de blindage à 1000 mètres.
Le canon peut également tirer des munitions explosives, certaines ayant une portée de 7000 mètres, transformant ainsi le char en "appui" d'infanterie !
Cependant, l'optique du canon n'a qu'un faible grossissement : X1.25 maximum, ce qui limite la portée opérationelle à environ 800 mètres ; cela ne pose pas un grand handicap, étant donné que les distances de combat n'excèdent pas cette distance, en 1940-41.
Le chef de char souffre du même souci avec son épiscope personnel, dépourvu de toute capacité de franchissement !!
Cette pièce est, en terme de balistique, supérieure à ses homologues de 37mm et 40mm (32-Pounder) allemands et britanniques, lorsque la Guerre du désert éclate. En outre, les équipages italiens bénéficient d'une allonge en termes de portée sur les Cruiser anglais, bien que ces derniers bénéficient d'une mobilité et vitesse nettement supérieure.
Cela nous permet d'aborder un point faible du char : tout d'abord, sa mécanique est fragile, et relativement peu fiable (partagée par les Cruiser britanniques au passage).
Le bloc moteur délivre seulement 8.25 chevaux/tonne, donnant au M13/40 une vitesse maximale de seulement 32km/h sur route, et 14km/h en tout-terrain ; cette sous-motorisation ne fait qu'empirer face à l'habitude des tankistes italiens à installer sacs de sables et patins de chenilles sur le blindage afin d'en accroître la résistance.
La suspension est également archaïque, issue du M11/39 : elle est constituée de 4 "charriots", reliés par paire à deux ressorts à lames semi-elliptiques. Bien que les 16 galets soient entourés de caoutchouc, la vie à bord du char, notamment en tout terrain, est terrible. Les chenilles sont relativement étroites, et composées de 84 patins, et portées par 3 galets de retour.
Cependant, le blindé italien s'en sort assez bien dans les fortes pentes : comme la plupart du matériel italien, il a été conçu pour le milieu montagneux !
Comme nous l'avons abordé au-dessus, son blindage, bien que relativement épais, est riveté : en cas d'impact fort, les plaques de blindages peuvent se disloquer voir casser, et les rivets, projetés à grande vitesse dans l'habitacle, deviennent des projectiles mortels ... d'où l'installation systématique de sacs de sable et autres patins afin de diminuer les risques de perforation et de dislocation des plaques.
Le blindé italien est également très vulnérable aux mines : le plancher n'est blindé qu'à 6mm ... dans des batailles comme Bir Hakeim, des dizaines de M13/40 seront immobilisés de la sorte.
Enfin, côté agencement intérieur, comme nombre de blindés de cette époque, le chef de char du M13/40 souffre de l'accumulation de rôles et du système de communication interne : ce dernier est copié de celui des bombardiers, et afin de communiquer avec le conducteur, un tableau lumineux est à disposition du chef de char ... dispositif qui ne fonctionne que si la tourelle est en position "12 heures", donc 0°.
Ce chef de char doit également faire office de tireur : bien que la cadence de tir théorique du 40mm soit de 20 coups/minute, elle diminue à moins de 10 dans le blindé italien, faute à l'agencement interne. Par contre, le nombre d'obus emportés est conséquent : 104 obus (de tous types).
L'équipage peut évacuer du blindé par une trappe installée côté gauche de la casemate, et une vaste double-trappe sur le toit de la tourelle. Mais cela nous ramène à un point positif important du M13/40 : son moteur diesel, qui, pour l'époque, représente une belle avancée technique ! Avec les japonais et les polonais, les italiens sont parmi les premiers à l'installer en masse, et les points positifs sont nombreux : en outre, il permet de diminuer fortement les risques d'incendies. Deuxièmement, il est plus facile à produire et moins coûteux que ses homologues à essence. Par contre, cela ne fera que compliquer les futurs lignes de ravitaillement de l'Afrika Korps, les chars allemands utilisant de l'essence, alors que les chars italiens, ainsi qu'un certain nombre de camions, utilisant du gazole.
Afin de résumer, nous pouvons citer plusieurs "points "caractérisant le petit blindé italien : tout d'abord, côté positif, son armement principal et secondaire, conséquent, et largement suffisant en 1940. Deuxièmement, son bloc diesel. Troisièmement, le M13/40 offre de belles capacités de franchissement de pentes, issues de son "origine" montagnarde si on peut dire, ainsi qu'un bloc radio et un emport d'obus acceptable.
Coté négatif, citons d'abord la mobilité ; le M13/40 est gravement sous-motorisé, et le moteur se montre très peu réactif. La vitesse et le confort lors des déplacements, notamment en tout-terrains, sont médiocres.
Deuxième point, l'agencement interne et les optiques, laissant à désirer.
Troisièmement, le blindage riveté, s'avérant mortellement dangereux pour l'équipage en cas de coup au but.
Enfin, lié au problème de mobilité, la suspension, dépassée, et assez fragile, obligeant les conducteurs à aborder obstacles avec précaution (tout en maniant la boîte de vitesse avec attention).
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Pour faire suite au post sur le M13/40, voici un article que j'ai rédigé il y a peu pour histoquiz, ici : http://www.histoquiz-contemporain.com/forum/viewtopic.php?f=136&t=2972
Je vais copier le texte, mais malheureusement, plusieurs photos ne passent pas ... ne me demandé pas pourquoi, il s'agit apparement d'une histoire de serveur !
Alors, je commence :
Génèse
Le Carro Armato M13/40 commença a être étudié alors que son prédécesseur, le modeste M11/39, ne faisait que commencer à entrer en production : en effet, les ingénieurs d'Ansaldo, fabriquant de ce dernier, considèrent qu'il est trop "léger" pour en faire le cheval de bataille de l'Armée Royale Italienne, et décident de lui fournir un successeur, mieux blindé et mieux armé.
L'un des handicaps du M11/39 était son armement principal, un modeste canon de 37mm, installé en casemate ; dès le départ, il est prévu que le M13/40 soit munit d'une tourelle rotative, plus vaste, accueillant un canon de calibre supérieur, en plus de l'armement secondaire.
Le projet fut validé le 13 décembre 1937 par l'Armée Italienne, et les études durèrent plus d'un an.
Le 15 octobre 1939, le prototype est présenté, et présente un certain nombre de modifications, améliorations et nouveautés par rapport au M11/39 : tout d'abord, la caisse et suspension de ce dernier son conservés, bien que le châssis soit allongé de 20mm et légèrement élargie.
Deuxièmement, la casemate est modifiée, afin d'accueillir une tourelle de diamètre plus large, pouvant loger chef de char et tireur (portant le nombre d'hommes à 4 dans le véhicule), et surtout, un canon de 47mm, le Cannone 47/32 Mod.35, version produite sous licence du prototype de la firme Böhler, firme autrichienne, dont les armuriers italiens en produiront un grand nombre d'exemplaires ; cette pièce se distingue par une très bonne précision, et des performances antichars parmi les plus efficaces de l'époque.
Une mitrailleuse Breda M1938 de 8mm était installé coaxialement (arme dérivée de la M1937 d'infanterie, avec une poignée de pistolet), et deux autres, en jumelage, étaient installées dans la caisse, sous rotule.
Une quatrième mitrailleuse est montée sur la tourelle, afin de pallier aux menaces aériennes.
Le servant des mitrailleuses de caisse sert également d'opérateur radio, un poste radio Marelli RF.1CA. étant installé en caisse.
Le chef de char, bien que libéré de ses fonctions de chargeur par rapport au M11/39, doit encore faire office de tireur. Pour le pilote, une trappe blindée mobile est aménagée à l'avant de la caisse, dans laquelle est aménagée une fente de vision. Un épiscope est prévu pour le pilote, pour le tireur et le chef de char, l'épiscope de ce dernier étant entièrement rotatif, bien qu'il n'est pas de grossissement possible !
Côté blindage, les ingénieurs ont revu à la hausse : 30mm pour l'avant de la caisse, 42mm pour le masque du canon, 37mm pour l'avant de la tourelle, et 25mm pour les flancs de la caisse et de la tourelle.
Si ce blindage est dans les "normes" de l'époque, il est riveté et non soudé ou moulé, réduisant d'une part la résistance du blindage, mais représente également un fort danger pour l'équipage : en cas d'impact, les rivets se transforment en projectiles brûlants, projetés à grande vitesse à l'intérieur du véhicule.
Les ingénieurs italiens n'ont de toute façon pas réellement le choix, l'industrie italienne n'ayant pas les capacités en termes d'outillage, matières premières et main d'œuvre pour souder et mouler des pièces sur une chaîne de production.
Le char dispose d'un moteur amélioré par rapport au M11/39 : le Fiat SPA-8 TM-40, diesel, dont la puissance s'élève à 125 chevaux. La transmission elle, assure 4 vitesses avant et une arrière, reliée au bloc moteur par un arbre de transmission sous le plancher du compartiment de combat.
L'Armée avait déjà passée une première commande de 400 engins le 14 novembre 1939, bien que le char ne soit soumis aux essais qu'en printemps 1940, et qu'il ne soit homologué le 15 février de cette même année !
Il prend alors la désignation de "M", pour "Medio" (Moyen), "13" pour son poids, et "40" pour l'année de sa mise en service. Les premiers véhicules commencent à être produits dès début 1940.
Comportement au combat
Il convient d'y dédier un chapitre : tout d'abord, ce char fut pendant longtemps, injustement, perçu comme médiocre. D'autre part, malgré des débuts difficiles, en 1940, ce char est à la fois très moderne, mais aussi dépassé sur plusieurs points mécaniques.
Tout d'abord, la pièce utilisée, le 47/32, est une des meilleures pièces antichars de l'époque : elle est capable de percer, avec l'obus perforant M.35, 45mm de blindage à 500 mètres ... distance usuelle de combat à l'époque, avec des capacités de perforation plus qu'acceptables. Cet obus (de 1.45 kilos), tiré à une vitesse initiale de 670 mètres/seconde, parvient encore à percer 32mm de blindage à 1000 mètres.
Le canon peut également tirer des munitions explosives, certaines ayant une portée de 7000 mètres, transformant ainsi le char en "appui" d'infanterie !
Cependant, l'optique du canon n'a qu'un faible grossissement : X1.25 maximum, ce qui limite la portée opérationelle à environ 800 mètres ; cela ne pose pas un grand handicap, étant donné que les distances de combat n'excèdent pas cette distance, en 1940-41.
Le chef de char souffre du même souci avec son épiscope personnel, dépourvu de toute capacité de franchissement !!
Cette pièce est, en terme de balistique, supérieure à ses homologues de 37mm et 40mm (32-Pounder) allemands et britanniques, lorsque la Guerre du désert éclate. En outre, les équipages italiens bénéficient d'une allonge en termes de portée sur les Cruiser anglais, bien que ces derniers bénéficient d'une mobilité et vitesse nettement supérieure.
Cela nous permet d'aborder un point faible du char : tout d'abord, sa mécanique est fragile, et relativement peu fiable (partagée par les Cruiser britanniques au passage).
Le bloc moteur délivre seulement 8.25 chevaux/tonne, donnant au M13/40 une vitesse maximale de seulement 32km/h sur route, et 14km/h en tout-terrain ; cette sous-motorisation ne fait qu'empirer face à l'habitude des tankistes italiens à installer sacs de sables et patins de chenilles sur le blindage afin d'en accroître la résistance.
La suspension est également archaïque, issue du M11/39 : elle est constituée de 4 "charriots", reliés par paire à deux ressorts à lames semi-elliptiques. Bien que les 16 galets soient entourés de caoutchouc, la vie à bord du char, notamment en tout terrain, est terrible. Les chenilles sont relativement étroites, et composées de 84 patins, et portées par 3 galets de retour.
Cependant, le blindé italien s'en sort assez bien dans les fortes pentes : comme la plupart du matériel italien, il a été conçu pour le milieu montagneux !
Comme nous l'avons abordé au-dessus, son blindage, bien que relativement épais, est riveté : en cas d'impact fort, les plaques de blindages peuvent se disloquer voir casser, et les rivets, projetés à grande vitesse dans l'habitacle, deviennent des projectiles mortels ... d'où l'installation systématique de sacs de sable et autres patins afin de diminuer les risques de perforation et de dislocation des plaques.
Le blindé italien est également très vulnérable aux mines : le plancher n'est blindé qu'à 6mm ... dans des batailles comme Bir Hakeim, des dizaines de M13/40 seront immobilisés de la sorte.
Enfin, côté agencement intérieur, comme nombre de blindés de cette époque, le chef de char du M13/40 souffre de l'accumulation de rôles et du système de communication interne : ce dernier est copié de celui des bombardiers, et afin de communiquer avec le conducteur, un tableau lumineux est à disposition du chef de char ... dispositif qui ne fonctionne que si la tourelle est en position "12 heures", donc 0°.
Ce chef de char doit également faire office de tireur : bien que la cadence de tir théorique du 40mm soit de 20 coups/minute, elle diminue à moins de 10 dans le blindé italien, faute à l'agencement interne. Par contre, le nombre d'obus emportés est conséquent : 104 obus (de tous types).
L'équipage peut évacuer du blindé par une trappe installée côté gauche de la casemate, et une vaste double-trappe sur le toit de la tourelle. Mais cela nous ramène à un point positif important du M13/40 : son moteur diesel, qui, pour l'époque, représente une belle avancée technique ! Avec les japonais et les polonais, les italiens sont parmi les premiers à l'installer en masse, et les points positifs sont nombreux : en outre, il permet de diminuer fortement les risques d'incendies. Deuxièmement, il est plus facile à produire et moins coûteux que ses homologues à essence. Par contre, cela ne fera que compliquer les futurs lignes de ravitaillement de l'Afrika Korps, les chars allemands utilisant de l'essence, alors que les chars italiens, ainsi qu'un certain nombre de camions, utilisant du gazole.
Afin de résumer, nous pouvons citer plusieurs "points "caractérisant le petit blindé italien : tout d'abord, côté positif, son armement principal et secondaire, conséquent, et largement suffisant en 1940. Deuxièmement, son bloc diesel. Troisièmement, le M13/40 offre de belles capacités de franchissement de pentes, issues de son "origine" montagnarde si on peut dire, ainsi qu'un bloc radio et un emport d'obus acceptable.
Coté négatif, citons d'abord la mobilité ; le M13/40 est gravement sous-motorisé, et le moteur se montre très peu réactif. La vitesse et le confort lors des déplacements, notamment en tout-terrains, sont médiocres.
Deuxième point, l'agencement interne et les optiques, laissant à désirer.
Troisièmement, le blindage riveté, s'avérant mortellement dangereux pour l'équipage en cas de coup au but.
Enfin, lié au problème de mobilité, la suspension, dépassée, et assez fragile, obligeant les conducteurs à aborder obstacles avec précaution (tout en maniant la boîte de vitesse avec attention).
Développement Premièrement, en cours de production, quelques détails mineurs interviennent, notamment sur le garde-boue, ainsi que sur les rangements extérieurs et quelques petites modifications sur le bloc moteur. 710 M13/40 sont produits par Ansaldo jusqu'en juillet 1941, date où son successeur arrive sur les chaînes de production : le M14/41. Côté motorisation, le M14/41 bénéficie d'un nouveau bloc moteur, le Fiat SPA 15 TM-41, porté à 145CV, mais il ne change les performances du char que de façon très minime, le poids passant de 14 tonnes (en ordre de combat) à 14.5 tonnes ! Des filtres à air, manquant cruellement aux M13, permet d'obtenir une meilleure fiabilité en milieu désertique, et la fiabilité générale est accrue. L'équipement électrique fut également revu, et la grille du radiateur modifiée. Simple amélioration du M13, le M14 sera construit à 752 exemplaires entre août 1941 et l'été 1942 (dont 34 chars de commandement, qui feront l'objet d'un chapitre). Le M15/42, dont le développement débuta en juillet 1942 chez l'équipe de Giuseppe Rosini, fut la dernière version de la série "Medio". En premier lieu, les réserves de gazole diminuant fortement en Italie, il fut décidé d'installer un moteur essence, le SPA TBM-42 ("B" pour "Benzina"), fournissant 192CV : sa taille étant supérieure, il nécessita une révision du dessin de la plage arrière, et l'allongement de 10mm de la caisse. Bien que le moteur, en réalité, ne fournisse pas autant de puissance, il permit au M15/42 d'afficher des performances supérieures à ses prédécesseurs, notamment avec une vitesse de pointe de 38 km/h sur route, malgré le gain d'une tonne. Côté consommation, elle double par rapport au M14/41, passant (sur route) d'environ 70 litres/100km à 160 litres/100km ! La trappe d'évacuation latérale est déplacée à droite de la caisse, et le blindage avant de la caisse fut porté à 42 mm, et l'avant de la tourelle à 45mm. Les usines italiennes tentèrent notamment d'améliorer la qualité de l'acier. Coté armement, le canon de 47mm, auparavant à 32 calibres, est allongé (porté à 40 calibres), donnant au obus une vitesse initiale plus importante : 42mm de blindage percés à 1000 mètres ; des résultats supérieurs au 47/32, mais largement insuffisant en 1943. Cependant, en terme de protection et d'armement, malgré les efforts italiens, le M15/42 est obsolète face aux dernières réalisations Alliées, notamment le M4 Sherman. Le nombre d'exemplaires produits varie selon les sources ... nous savons que les italiens alignèrent 82 machines le 8 septembre 1943 (la plupart étant capturés par les allemands), et que la production continua au profit des allemands, ces derniers se voyant livrés entre 30 et 40 chars (le chiffre de 28 est également cité). Nous pouvons donc établir le chiffre à 110-120 environ, possiblement 112. Le premier M15/42 fut immatriculé le 21 novembre 1942 comme "RE-5022". L'ultime développement de la famille "M13/40" sur le P26/40, "P" pour "Pesante", le char lourd tant voulu par l'Armée italienne, et qui mit tant de temps à être prêt pour une production en série qui ne vint jamais. Ce char, bien qu'issu de la famille des "M", est différent sur bien des points, et nécessita de grands travaux auprès des ingénieurs d'Ansaldo. Il fera objet d'un article prochainement. Version "Centro Radio" Cette version semble être apparue sur les chaînes de production du M14/41 : 34 (selon les sources) auraient été produits. Ils se distinguent des M14 normaux par l'absence du jumelage de Breda de caisse, remplacé par un poste radio supplémentaire RF.2CA., autorisant la communication avec l'état-major, en plus du RF.1CA. commun à tous les chars de l'unité. Le servant fait alors office d'opérateur radio, pendant que le chef de char, toujours accablé par son rôle de tireur, joue également le rôle d'observateur ! Les chars de commandement sont, en théorie, distribués à hauteur de 2 exemplaires par bataillon (un bataillon comprenant, nous le verrons plus loin, 52 machines). Un petit nombre de M15/42 "CR" semblent également avoir été produits, sans précisions sur leur rôle et sort. Variantes La principale variante de la famille du M13/40 fut bien sur les Semoventi : palliant l'absence de chars lourds, les Semoventi reprirent le concept allemand de "Sturmgeschütz", avec une variété d'armement le long du conflit : débutant avec un obusier court de 75/18, elle termina par un canon de 75/46. Comme les StuGe, les capacités antichars prirent de plus en plus d'importance, laissant peu à peu la capacité "d'appui" voulue par l'infanterie. Ces véhicules, dont l'histoire est très intéressante et complexe, auront également "droit" à un article prochainement ! |
Re: M 13/40
Suite :
En unité
Avant d'aborder le déploiement du blindé italien, jetons un oeil à sa place parmi les divisions blindées italiennes ;
Le 19 août 1940, l'Armée italienne définit un bataillon de "Carro Armato Medio" comme ayant 3 Compagnies à 16 chars chacune, plus 4 chars réservés à la Compagnie de Commandement, portant donc le nombre à 52 M13/40 par Bataillon.
En réalité, afin d'équiper le maximum d'unités, le nombre de Compagnies fut réduit à 2, à 16 chars chacune (plus 5 de Commandement ou en réserve). Ce fut seulement en octobre-novembre que les bataillons purent être munis d'une 3ème Compagnie (atteignant donc le chiffre théorique de 52).
Au combat
Sous couleurs italiennes
Les premiers M13/40 entrent en service en octobre 1940, lorsque le III.Battaglione Carri M (pour Char Moyens) reçu deux Compagnies de M13/40, soit 37 véhicules, et gagna la Lybie. Deux autres Battaglione, les V. et VI., débarquèrent à Tripoli en décembre 1940 et janvier 1941. La totalité de ces chars furent perdus lors de la bataille de Beda Fomm, où 101 M13/40 furent perdus, dont plus de 40 intacts ... les australiens, souffrant du manque de blindés, en récupérèrent, les peignant en vert foncé, notamment au sein de la 6ème Division australienne. La plupart servirent à la défense de Tobrouk, parfois comme blockhaus fixes, les australiens n'ayant rapidement plus de pièces de rechange.
A partir du 25 janvier, c'est le VII.Battaglione Carri, appartenant à la Division "Ariete". En juin, la célèbre unité pu créer le "132° Regimenti Carristi", composé du VII. et VIII.Battaglione, renforcés par le IX. en décembre de la même année, portant donc l'Ariete à 3 bataillons, pour un total de 141 machines (un bataillon à 37 véhicules et les autres à 52). C'est avec ces effectifs que l'Ariete engagea avec succès les chars britanniques près de Bir El Gobi, perdant 34 chars contre 57 chars du Commonwealth. A cette date, le M13/40 a un armement supérieur au Cruiser britanniques (équipés du canon de 2-Pounder, soit 40mm), et égal (sinon supérieur) aux Panzer III allemand et leurs canons de 5cm courts. Cependant, allemands comme italiens sont impuissants face au Mathilda britannique, obligeant ceux-ci à s'approcher au plus près afin de lui porter un coup fatal.
En début 1942, le XI.Battaglione Carri passe sous les ordres de la division "Trieste", pendant que le IV. arrive au sein de la "Littorio".
Ce IV.Battaglione Carri fut l'une des unités mécanisées (mais la seule à être dotée du M13/40) envoyé en Albanie en novembre 1940, où par la suite, contre la Yougoslavie, il perdit un certain nombre de chars, étant par la suite rattaché à la Division "Centauro".
A partir de l'été 1942, le M14/41 arrive en unité : le premier bataillon à en être équipé est le X., intégré au 132°Reg de l'Ariete. Plus tard, ce furent les XIV. et XVII. Battaglione, appartenant à la Centauro, qui furent dotés du M14/41, puis les XIII. (appartenant au 133°Reg) et le XV. (appartenant à la division "Superga").
Le char italien commence a marquer le pas face aux dernières réalisations Alliées, et l'écart se fait de plus en plus sentir. Pourtant, ce char représente pas loin de la moitié des effectifs du DAK .. il faut donc "faire avec", d'autant plus que les usines italiennes n'offrent rien de mieux.
Le XII. Battaglione de la Littorio fut entièrement détruit, puisque les cargos les transportant furent coulés par la RAF basée à Malte.
Ce furent essentiellement des M14 (et des anciens M13) qui affrontèrent les blindés Alliés à El Alamein, d'août à novembre 1942. Nombre furent détruits, et beaucoup d'eurent être abandonnés lors de la retraite du Deutsches Afrkika Korps.
Le dernier bataillon à être équipé de M14/41 fut le XVIII., envoyé en Sardaigne (soutenu par le XVI., mixte).
En Tunisie, ce sont les derniers éléments du Panzergruppe "Afrika" qui affronte les Alliés, dont un certain nombre sont des M14 à bout de souffle, bien que les livraisons continuent jusqu'en mars-avril.
A cette date, le char est totalement dépassé, et souffre d'un armement et d'une protection insuffisante ; seul le courage et l’expérience des équipages italiens (mais aussi allemands) parviennent, pendant un temps, à contenir les forces ennemies, dont beaucoup sont des "bleues".
Les derniers M13 et M14 en Tunisie, provenant de divers bataillons (parfois quasiment anéanties), se regroupent au sein de "Gruppo", sorte de Kampfgruppe à la sauce italienne. Ce sont notamment des M14/41 qui défendent avec acharnement la Ligne Mareth, en février 1943.
Les XVIII. et XIX. reçurent chacun une Compagnie sur M15/42 en début 1943, mais ne participèrent pas aux combats en Afrique. Le M15/42 servit également comme cheval de bataille du "X.Gruppo Vittorio Emanuele II", lui-même rattaché au 10° Reggimento Cavalleria Corazzata Lancieri di Vittorio Emanuele, dont un Squadrone (Compagnie) était munit de M15/42. Ce régiment bénéficiait d'un Plotone Carri Centro Radio (Peloton de Chars-radios), équipé donc de M15/42 "CR" de commandement.
Sous couleurs de la RSI de Mussolini
Les unités blindées de la RSI firent main basse sur plusieurs dizaines de M13/40 et M14/41 après septembre 1943, en équipant plusieurs compagnies. Ces chars étant obsolètes, ils furent déployés en Yougoslavie et en Grèce pour lutter contre les partisans, mais la plupart restèrent en Italie, où ils menèrent un combat, inégal, face aux troupes Alliés.
Quelques M15/42 sont récupérés et utilisés de la même manière.
Notons que l'une des dernières attaques de blindés de la RSI, le 26 avril 1945, contre un groupe de Sherman américains, fut effectuée par une poignée de M14/41 !!
Sous couleurs allemandes
Les allemands récupérèrent 22 M13/40, re-désignés PzKpfw M13/40 735(i). Quelques-uns furent reversés aux unités blindées de la République Sociale Italienne (RSI).
Un seul M14/41 fut récupéré par les allemands, mais ce dernier -l'organisation germanique sans faille-eu droit à sa propose désignation, en l'occurrence, PzKpfw M14/41 736(i).
Côté M15/42, la production continuant au profit du Reich, un certain nombre arrivèrent en possession des allemands : le principal utilisateur fut la 7.SS-Freiwilligen-Gebirgs-Division "Prinz Eugen", qui reçue apparemment une quarantaine (45 ?) de M13, M14 et M15 le 9 novembre 1943, suite à un "ordre" de redistribution du matériel italien. Le M15/42 est désigné PzKpfw M15/42 738(i), et on estime que 28 (selon les sources ... le chiffre montant parfois à 40) M15 furent produits pendant l'occupation germanique, en plus de quelques unités capturées.
Autre unité à avoir utilisée des "Carri Medio", la Panzer-Abteilung 202, qui semble avoir perçue une dizaine, peut-être plus, de M15/42 en mi-1944 au sein d'une de ses compagnies. Cette Abteilung opére durant au début de l'année 1944 au sein du LXIX.Armee-Korps, d'abord en Bosnie, puis en Croatie, et enfin, autour de la capitale serbe ... elle semble avoir été anéantie lors des combats autour de celle-ci, sans certitude.
Enfin, la 22.SS-Freiwilligen-Kavallerie-Division "Maria Theresa", division de la Waffen-SS formée à partir de volontaire hongrois, reçue, en début 1944 (mars-avril-mai possiblement) des chars italiens.
Le reste du parc blindé de la division était d'une large diversité, où on comptait matériel italien, allemand, hongrois, et quelques véhicules de prise. Cette unité fut envoyée (en partie) à Budapest, en novembre 1944, où elle combattit durant les 3 mois qui suivirent, y étant virtuellement anéantie, perdant son matériel.
Le nombre de chars italiens en sa possession est inconnu .. il ne dépassa pas quelques machines, prouvant que les allemands raclaient les fonds de tiroir en cette belle année de 1944 !
Sous couleurs du Commonwealth
Les anglais, australiens et néo-zélandais eurent l'occasion, notamment durant l'Opération Compass de décembre 1940 à février 1941, de capturer un grand nombre de véhicules italiens, dont un bon nombre de M11/39, mais surtout, des M13/40, donc 39 furent récupérés en état de marche, intacts, après Beda Fomm !
Les unités Alliées, bien que victorieuses et déjà bien mécanisées, souffraient néanmoins d'un manque chronique en véhicules, et notamment véhicules de combat ! Jamais un australien n'était monté dans un char, et le premier blindé à être utilisé par les "aussies" fut un ... M13/40 (ou M11/39, mais peu importe) de prise !
Une petite dizaine fut reprise par le 6th Australian Division Cavalry Regiment, qui les utilisa pendant plusieurs mois, les ayant repeints en vert foncé et avec des signes distinctifs (notamment un kangourou sur la tourelle), avant de devoir les abandonner peu à peu sur la route et dans Tobrouk (servant parfois de points d'appui), faute de carburant (diesel, rappelons-le), mais aussi de pièces détachés.
Le 6th RTR (Royal Tank Regiment) semble également avoir utilisé quelques M13/40 durant cette période.
Partisans
Les partisans yougoslaves capturèrent un certain nombre de chars italiens, notamment en 1944, qu'ils soient sous contrôle de fascistes italiens ou d'équipages allemands ; à Belgrade par exemple, la Panzer-Abteilung perdit un certain nombre d'engins.
En Italie également, les partisans italiens en capturèrent plusieurs sur les restes de l'Armée de la RSI en avril/mai 1945. Enfin, il semblerait que des partisans grecs et/ou albanais aient également capturés de tels véhicules, bien qu'il soit peu probable qu'ils aient eu la possibilité de s'en servir !
Après-Guerre
Un certain nombre de M13/40 - M14/41 (et possiblement M15/42) reprirent du service après-guerre, au sein de la Police italienne ... quelques exemplaires seulement, côtoyant des chenillettes L3, et qui furent retirés du service vers 1949-1950. Ces véhicules n'eurent heureusement plus l'occasion de tirer, et servir au maintient de l'ordre et aux "défilés" !
Voilà ! Bien sur, comme d'habitude, si questions et pièces manquantes il y a, pas d'hésitation il faudra !
Pour la section photo, que je vous recommande vivement, voici le lien, regardez en milieu/bas de page !
http://www.histoquiz-contemporain.com/forum/viewtopic.php?f=136&t=2972
Spécifications et Sources y sont également.
Je suis en train, péniblement, de terminer un article sur le Sturmpanzer IV ... si vous avez des infos, photos ou autres raretés, n'hésitez pas également ... je ferai également en sorte de poster les photos ici depuis ma banque de données personelle !
En unité
Avant d'aborder le déploiement du blindé italien, jetons un oeil à sa place parmi les divisions blindées italiennes ;
Le 19 août 1940, l'Armée italienne définit un bataillon de "Carro Armato Medio" comme ayant 3 Compagnies à 16 chars chacune, plus 4 chars réservés à la Compagnie de Commandement, portant donc le nombre à 52 M13/40 par Bataillon.
En réalité, afin d'équiper le maximum d'unités, le nombre de Compagnies fut réduit à 2, à 16 chars chacune (plus 5 de Commandement ou en réserve). Ce fut seulement en octobre-novembre que les bataillons purent être munis d'une 3ème Compagnie (atteignant donc le chiffre théorique de 52).
Au combat
Sous couleurs italiennes
Les premiers M13/40 entrent en service en octobre 1940, lorsque le III.Battaglione Carri M (pour Char Moyens) reçu deux Compagnies de M13/40, soit 37 véhicules, et gagna la Lybie. Deux autres Battaglione, les V. et VI., débarquèrent à Tripoli en décembre 1940 et janvier 1941. La totalité de ces chars furent perdus lors de la bataille de Beda Fomm, où 101 M13/40 furent perdus, dont plus de 40 intacts ... les australiens, souffrant du manque de blindés, en récupérèrent, les peignant en vert foncé, notamment au sein de la 6ème Division australienne. La plupart servirent à la défense de Tobrouk, parfois comme blockhaus fixes, les australiens n'ayant rapidement plus de pièces de rechange.
A partir du 25 janvier, c'est le VII.Battaglione Carri, appartenant à la Division "Ariete". En juin, la célèbre unité pu créer le "132° Regimenti Carristi", composé du VII. et VIII.Battaglione, renforcés par le IX. en décembre de la même année, portant donc l'Ariete à 3 bataillons, pour un total de 141 machines (un bataillon à 37 véhicules et les autres à 52). C'est avec ces effectifs que l'Ariete engagea avec succès les chars britanniques près de Bir El Gobi, perdant 34 chars contre 57 chars du Commonwealth. A cette date, le M13/40 a un armement supérieur au Cruiser britanniques (équipés du canon de 2-Pounder, soit 40mm), et égal (sinon supérieur) aux Panzer III allemand et leurs canons de 5cm courts. Cependant, allemands comme italiens sont impuissants face au Mathilda britannique, obligeant ceux-ci à s'approcher au plus près afin de lui porter un coup fatal.
En début 1942, le XI.Battaglione Carri passe sous les ordres de la division "Trieste", pendant que le IV. arrive au sein de la "Littorio".
Ce IV.Battaglione Carri fut l'une des unités mécanisées (mais la seule à être dotée du M13/40) envoyé en Albanie en novembre 1940, où par la suite, contre la Yougoslavie, il perdit un certain nombre de chars, étant par la suite rattaché à la Division "Centauro".
A partir de l'été 1942, le M14/41 arrive en unité : le premier bataillon à en être équipé est le X., intégré au 132°Reg de l'Ariete. Plus tard, ce furent les XIV. et XVII. Battaglione, appartenant à la Centauro, qui furent dotés du M14/41, puis les XIII. (appartenant au 133°Reg) et le XV. (appartenant à la division "Superga").
Le char italien commence a marquer le pas face aux dernières réalisations Alliées, et l'écart se fait de plus en plus sentir. Pourtant, ce char représente pas loin de la moitié des effectifs du DAK .. il faut donc "faire avec", d'autant plus que les usines italiennes n'offrent rien de mieux.
Le XII. Battaglione de la Littorio fut entièrement détruit, puisque les cargos les transportant furent coulés par la RAF basée à Malte.
Ce furent essentiellement des M14 (et des anciens M13) qui affrontèrent les blindés Alliés à El Alamein, d'août à novembre 1942. Nombre furent détruits, et beaucoup d'eurent être abandonnés lors de la retraite du Deutsches Afrkika Korps.
Le dernier bataillon à être équipé de M14/41 fut le XVIII., envoyé en Sardaigne (soutenu par le XVI., mixte).
En Tunisie, ce sont les derniers éléments du Panzergruppe "Afrika" qui affronte les Alliés, dont un certain nombre sont des M14 à bout de souffle, bien que les livraisons continuent jusqu'en mars-avril.
A cette date, le char est totalement dépassé, et souffre d'un armement et d'une protection insuffisante ; seul le courage et l’expérience des équipages italiens (mais aussi allemands) parviennent, pendant un temps, à contenir les forces ennemies, dont beaucoup sont des "bleues".
Les derniers M13 et M14 en Tunisie, provenant de divers bataillons (parfois quasiment anéanties), se regroupent au sein de "Gruppo", sorte de Kampfgruppe à la sauce italienne. Ce sont notamment des M14/41 qui défendent avec acharnement la Ligne Mareth, en février 1943.
Les XVIII. et XIX. reçurent chacun une Compagnie sur M15/42 en début 1943, mais ne participèrent pas aux combats en Afrique. Le M15/42 servit également comme cheval de bataille du "X.Gruppo Vittorio Emanuele II", lui-même rattaché au 10° Reggimento Cavalleria Corazzata Lancieri di Vittorio Emanuele, dont un Squadrone (Compagnie) était munit de M15/42. Ce régiment bénéficiait d'un Plotone Carri Centro Radio (Peloton de Chars-radios), équipé donc de M15/42 "CR" de commandement.
Sous couleurs de la RSI de Mussolini
Les unités blindées de la RSI firent main basse sur plusieurs dizaines de M13/40 et M14/41 après septembre 1943, en équipant plusieurs compagnies. Ces chars étant obsolètes, ils furent déployés en Yougoslavie et en Grèce pour lutter contre les partisans, mais la plupart restèrent en Italie, où ils menèrent un combat, inégal, face aux troupes Alliés.
Quelques M15/42 sont récupérés et utilisés de la même manière.
Notons que l'une des dernières attaques de blindés de la RSI, le 26 avril 1945, contre un groupe de Sherman américains, fut effectuée par une poignée de M14/41 !!
Sous couleurs allemandes
Les allemands récupérèrent 22 M13/40, re-désignés PzKpfw M13/40 735(i). Quelques-uns furent reversés aux unités blindées de la République Sociale Italienne (RSI).
Un seul M14/41 fut récupéré par les allemands, mais ce dernier -l'organisation germanique sans faille-eu droit à sa propose désignation, en l'occurrence, PzKpfw M14/41 736(i).
Côté M15/42, la production continuant au profit du Reich, un certain nombre arrivèrent en possession des allemands : le principal utilisateur fut la 7.SS-Freiwilligen-Gebirgs-Division "Prinz Eugen", qui reçue apparemment une quarantaine (45 ?) de M13, M14 et M15 le 9 novembre 1943, suite à un "ordre" de redistribution du matériel italien. Le M15/42 est désigné PzKpfw M15/42 738(i), et on estime que 28 (selon les sources ... le chiffre montant parfois à 40) M15 furent produits pendant l'occupation germanique, en plus de quelques unités capturées.
Autre unité à avoir utilisée des "Carri Medio", la Panzer-Abteilung 202, qui semble avoir perçue une dizaine, peut-être plus, de M15/42 en mi-1944 au sein d'une de ses compagnies. Cette Abteilung opére durant au début de l'année 1944 au sein du LXIX.Armee-Korps, d'abord en Bosnie, puis en Croatie, et enfin, autour de la capitale serbe ... elle semble avoir été anéantie lors des combats autour de celle-ci, sans certitude.
Enfin, la 22.SS-Freiwilligen-Kavallerie-Division "Maria Theresa", division de la Waffen-SS formée à partir de volontaire hongrois, reçue, en début 1944 (mars-avril-mai possiblement) des chars italiens.
Le reste du parc blindé de la division était d'une large diversité, où on comptait matériel italien, allemand, hongrois, et quelques véhicules de prise. Cette unité fut envoyée (en partie) à Budapest, en novembre 1944, où elle combattit durant les 3 mois qui suivirent, y étant virtuellement anéantie, perdant son matériel.
Le nombre de chars italiens en sa possession est inconnu .. il ne dépassa pas quelques machines, prouvant que les allemands raclaient les fonds de tiroir en cette belle année de 1944 !
Sous couleurs du Commonwealth
Les anglais, australiens et néo-zélandais eurent l'occasion, notamment durant l'Opération Compass de décembre 1940 à février 1941, de capturer un grand nombre de véhicules italiens, dont un bon nombre de M11/39, mais surtout, des M13/40, donc 39 furent récupérés en état de marche, intacts, après Beda Fomm !
Les unités Alliées, bien que victorieuses et déjà bien mécanisées, souffraient néanmoins d'un manque chronique en véhicules, et notamment véhicules de combat ! Jamais un australien n'était monté dans un char, et le premier blindé à être utilisé par les "aussies" fut un ... M13/40 (ou M11/39, mais peu importe) de prise !
Une petite dizaine fut reprise par le 6th Australian Division Cavalry Regiment, qui les utilisa pendant plusieurs mois, les ayant repeints en vert foncé et avec des signes distinctifs (notamment un kangourou sur la tourelle), avant de devoir les abandonner peu à peu sur la route et dans Tobrouk (servant parfois de points d'appui), faute de carburant (diesel, rappelons-le), mais aussi de pièces détachés.
Le 6th RTR (Royal Tank Regiment) semble également avoir utilisé quelques M13/40 durant cette période.
Partisans
Les partisans yougoslaves capturèrent un certain nombre de chars italiens, notamment en 1944, qu'ils soient sous contrôle de fascistes italiens ou d'équipages allemands ; à Belgrade par exemple, la Panzer-Abteilung perdit un certain nombre d'engins.
En Italie également, les partisans italiens en capturèrent plusieurs sur les restes de l'Armée de la RSI en avril/mai 1945. Enfin, il semblerait que des partisans grecs et/ou albanais aient également capturés de tels véhicules, bien qu'il soit peu probable qu'ils aient eu la possibilité de s'en servir !
Après-Guerre
Un certain nombre de M13/40 - M14/41 (et possiblement M15/42) reprirent du service après-guerre, au sein de la Police italienne ... quelques exemplaires seulement, côtoyant des chenillettes L3, et qui furent retirés du service vers 1949-1950. Ces véhicules n'eurent heureusement plus l'occasion de tirer, et servir au maintient de l'ordre et aux "défilés" !
Voilà ! Bien sur, comme d'habitude, si questions et pièces manquantes il y a, pas d'hésitation il faudra !
Pour la section photo, que je vous recommande vivement, voici le lien, regardez en milieu/bas de page !
http://www.histoquiz-contemporain.com/forum/viewtopic.php?f=136&t=2972
Spécifications et Sources y sont également.
Je suis en train, péniblement, de terminer un article sur le Sturmpanzer IV ... si vous avez des infos, photos ou autres raretés, n'hésitez pas également ... je ferai également en sorte de poster les photos ici depuis ma banque de données personelle !
Re: M 13/40
Excellent Goliath !
Si tu veux ,je peux très bien m'occuper d'illustrer tes post ...C'est pas les photos qui manquent
Bravo !
Si tu veux ,je peux très bien m'occuper d'illustrer tes post ...C'est pas les photos qui manquent
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panzerblitz- Police militaire (Modérateur)
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Re: M 13/40
Merci !
Dès qu'un peu de temps se présente, je vais essayer de poster les photos une à une, ou tout du moins les plus belles !
Si tu as quelques tofs, n'hésitent pas ... sur Histoquiz aussi ! D'ailleurs, si tu me le permets, je suis tombé sur quelques clochés de T-20 à nouveau, donc au cas où ..
Autrement, là, je suis en train de me faire un beau 110' G2 au 1/48e .. un régal, bien que long !
Dès qu'un peu de temps se présente, je vais essayer de poster les photos une à une, ou tout du moins les plus belles !
Si tu as quelques tofs, n'hésitent pas ... sur Histoquiz aussi ! D'ailleurs, si tu me le permets, je suis tombé sur quelques clochés de T-20 à nouveau, donc au cas où ..
Autrement, là, je suis en train de me faire un beau 110' G2 au 1/48e .. un régal, bien que long !
Re: M 13/40
J'ai aussi obtenu quelques petits milliers d'images ces derniers mois ...Disons que je pourrai massivement éditer mes post cet été (ces derniers temps ,j'ai commencé à éditer mon "truc" sur le Pe-2 ,ça ressemblera à quelques chose ,un jour )
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panzerblitz- Police militaire (Modérateur)
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