Tactiques et stratégies alliée.
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Tactiques et stratégies alliée.
Bonjour,
Je vais poser une question qui peut sembler idiote, mais qui néanmoins me travaille depuis quelque temps :
Les alliés, notamment les anglais et les américains, possédaient-ils une ligne de conduite tactique, opérationnelle ou stratégique particulière comparable à la blitzkrieg allemande, ou à l'art opératif tel que décrit par Jean Lopez dans son Berlin ?
Quel était réellement le bagage intellectuel des officiers américains et des anglais pendant le conflit ?
Je vais poser une question qui peut sembler idiote, mais qui néanmoins me travaille depuis quelque temps :
Les alliés, notamment les anglais et les américains, possédaient-ils une ligne de conduite tactique, opérationnelle ou stratégique particulière comparable à la blitzkrieg allemande, ou à l'art opératif tel que décrit par Jean Lopez dans son Berlin ?
Quel était réellement le bagage intellectuel des officiers américains et des anglais pendant le conflit ?
Luhkah- Lieutenant-colonel
- Nombre de messages : 438
Age : 45
Localisation : Bruxelles
Date d'inscription : 31/05/2010
Re: Tactiques et stratégies alliée.
Salut Lukhah
Je peux te donner sur les Britanniques, mais en ce qui concerne les Américains je t'avoue que je ne suis pas assez savant.
A vrai dire, les Anglais avaient bien une doctrine stratégique, mais il n'avaient rien de comparable aux théories d'Heinz Guderian... qui avait lu les ouvrages britanniques de Lidell-Hart, Switon et Fuller sur l'emploi des chars. J
Au niveau stratégique, les Britanniques avaient repris les lignes du Général d'Aviation italien Giulio Douhet sur le bombardement des villes. Le but était d'effectuer d'importants bombardements sur les villes allemandes pour faire plier la résistance du pays. C'est ce qui a été mis en pratique par Arthur Harris, commandant du Bomber Command.
En revanche, d'un point de vue emploi des forces terrestres, les Chefs Britanniques sont restés cloisonnés d'un schéma de type Première Guerre mondiale. C'est à dire que l'artillerie prépare le terrain, l'infanterie avance - appuyée par quelques chars d'infanterie de type Churchill - d'un côté et les blindés (type Sherman et Cromwell) de l'autre pour rompre le front en plusieurs endroits. Puis s'il le faut, le génie et la logistique fournit l'appui. Comme on peut le constater, l'idée des groupes de combat mixtes ne faisait pas foi dans l'Armée de Sa Majesté. Il suffit de regarder la bataille d'El Alamein où Montgomery n'a fait que réemployer les techniques de combat héritées de la Somme et des Flandres. L'artillerie pilonne les germano-italiens et les fantassins chargent appuyés par des chars. Hors, plusieurs de ses subalternes comme George 'Pip' Roberts, Alec Gatehouse et Raymond Biggs souhaitaient employer les techniques de combat interarmes comme le faisaient les Allemands, mais Monty n'a rien voulu entendre.
Mais c'est en Normandie que les Britanniques emploieront (enfin) les techniques interarmes dans les divisions blindées. L'idée est d'abord venu du Lieutenant-General Guy Simmons lors de l'Opération Totalize : infanterie montée sur des véhicules blindées et appuyée par des canons, des mortiers et des chars. Sinon, le Major-General Roberts ci-mentionné, organisera avec succès sa division sur le modèle de combat allemand en faisant coopérer ses Batallions avec ses Armoured Battalions afin de s'emparer de points de résistance et d'objectifs.
Si l'attaque n'a jamais été le fort de l'Armée Britannique durant la Seconde Guerre mondiale, elle était en revanche redoutable en défense. Les Allemands reconnaissaient que des soldats britanniques, australiens, canadiens et néo-zélandais bien entraînés, bien encadrés et bien pourvus en mitrailleuses et armes antichars pouvaient leur tenir la dragée haute pendant longtemps.
Mais tout cela vient de la culture stratégique britannique héritée de la Grande Guerre. Il faut bien garder à l'idée que les Généraux de Sa Majesté étaient quasiment tous des vétérans des tranchées de l'Artois, de la Somme et des Flandres qui avaient connu l'horreur et le carnage des grandes offensives ratées. Et tous ces officiers devenus généraux au début ou au cours de la guerre auront pour obsession de préserver le sang des soldats. Par conséquent, le commandement opérationnel britannique en Méditerranée ou en Afrique était complètement rigide, voire sclérosé et ne laissait parfois aucune initiative aux soldats.
Mais autre front, autres doctrines. En Birmanie, le General William Slim avait complètement réorganisé sa XIVth Army afin de pouvoir mener des attaques en jungle. Slim avait repris l'idée ennemie des petits groupes de soldats mobiles et entraînés qui débordaient les positions japonaises et en laissait d'autres les anéantir. Mais Slim avait bien veillé aussi que les unités qui marchaient en avant puissent être renforcés let ravitaillées e plus rapidement possible pour faire face aux attaques ou aux contre-attaques japonaises. Cela marchait évidemment pour la défense fixe et mobile.
Voilà les informations que je pouvais te fournir.
Bien cordialement
Je peux te donner sur les Britanniques, mais en ce qui concerne les Américains je t'avoue que je ne suis pas assez savant.
A vrai dire, les Anglais avaient bien une doctrine stratégique, mais il n'avaient rien de comparable aux théories d'Heinz Guderian... qui avait lu les ouvrages britanniques de Lidell-Hart, Switon et Fuller sur l'emploi des chars. J
Au niveau stratégique, les Britanniques avaient repris les lignes du Général d'Aviation italien Giulio Douhet sur le bombardement des villes. Le but était d'effectuer d'importants bombardements sur les villes allemandes pour faire plier la résistance du pays. C'est ce qui a été mis en pratique par Arthur Harris, commandant du Bomber Command.
En revanche, d'un point de vue emploi des forces terrestres, les Chefs Britanniques sont restés cloisonnés d'un schéma de type Première Guerre mondiale. C'est à dire que l'artillerie prépare le terrain, l'infanterie avance - appuyée par quelques chars d'infanterie de type Churchill - d'un côté et les blindés (type Sherman et Cromwell) de l'autre pour rompre le front en plusieurs endroits. Puis s'il le faut, le génie et la logistique fournit l'appui. Comme on peut le constater, l'idée des groupes de combat mixtes ne faisait pas foi dans l'Armée de Sa Majesté. Il suffit de regarder la bataille d'El Alamein où Montgomery n'a fait que réemployer les techniques de combat héritées de la Somme et des Flandres. L'artillerie pilonne les germano-italiens et les fantassins chargent appuyés par des chars. Hors, plusieurs de ses subalternes comme George 'Pip' Roberts, Alec Gatehouse et Raymond Biggs souhaitaient employer les techniques de combat interarmes comme le faisaient les Allemands, mais Monty n'a rien voulu entendre.
Mais c'est en Normandie que les Britanniques emploieront (enfin) les techniques interarmes dans les divisions blindées. L'idée est d'abord venu du Lieutenant-General Guy Simmons lors de l'Opération Totalize : infanterie montée sur des véhicules blindées et appuyée par des canons, des mortiers et des chars. Sinon, le Major-General Roberts ci-mentionné, organisera avec succès sa division sur le modèle de combat allemand en faisant coopérer ses Batallions avec ses Armoured Battalions afin de s'emparer de points de résistance et d'objectifs.
Si l'attaque n'a jamais été le fort de l'Armée Britannique durant la Seconde Guerre mondiale, elle était en revanche redoutable en défense. Les Allemands reconnaissaient que des soldats britanniques, australiens, canadiens et néo-zélandais bien entraînés, bien encadrés et bien pourvus en mitrailleuses et armes antichars pouvaient leur tenir la dragée haute pendant longtemps.
Mais tout cela vient de la culture stratégique britannique héritée de la Grande Guerre. Il faut bien garder à l'idée que les Généraux de Sa Majesté étaient quasiment tous des vétérans des tranchées de l'Artois, de la Somme et des Flandres qui avaient connu l'horreur et le carnage des grandes offensives ratées. Et tous ces officiers devenus généraux au début ou au cours de la guerre auront pour obsession de préserver le sang des soldats. Par conséquent, le commandement opérationnel britannique en Méditerranée ou en Afrique était complètement rigide, voire sclérosé et ne laissait parfois aucune initiative aux soldats.
Mais autre front, autres doctrines. En Birmanie, le General William Slim avait complètement réorganisé sa XIVth Army afin de pouvoir mener des attaques en jungle. Slim avait repris l'idée ennemie des petits groupes de soldats mobiles et entraînés qui débordaient les positions japonaises et en laissait d'autres les anéantir. Mais Slim avait bien veillé aussi que les unités qui marchaient en avant puissent être renforcés let ravitaillées e plus rapidement possible pour faire face aux attaques ou aux contre-attaques japonaises. Cela marchait évidemment pour la défense fixe et mobile.
Voilà les informations que je pouvais te fournir.
Bien cordialement
Yeoman 35- Membre d'honneur
- Nombre de messages : 1222
Age : 38
Localisation : Haute-Minglouffie
Date d'inscription : 09/03/2009
Re: Tactiques et stratégies alliée.
Un grand merci pour ta réponse qui m'éclaire beaucoup sur la doctrine britannique.
Pour les américains, j'ai l'impression, en ayant parcourus quelques ouvrages, que ces derniers s'appuyaient essentiellement sur la motorisation de l'infanterie, la mobilité et le soutien aérien, mais que l'initiative au niveau tactique était très fluctuante selon l'influence d'un général à un autre. (Par exemple, On ne peut comparer Lucas ou Patton.)
Néanmoins si quelqu'uns pouvait infirmer ou confirmer mes impressions, si possibles avec autant de détail que toi, Yeoman 35, je lui en serais grandement reconnaissant.
Pour les américains, j'ai l'impression, en ayant parcourus quelques ouvrages, que ces derniers s'appuyaient essentiellement sur la motorisation de l'infanterie, la mobilité et le soutien aérien, mais que l'initiative au niveau tactique était très fluctuante selon l'influence d'un général à un autre. (Par exemple, On ne peut comparer Lucas ou Patton.)
Néanmoins si quelqu'uns pouvait infirmer ou confirmer mes impressions, si possibles avec autant de détail que toi, Yeoman 35, je lui en serais grandement reconnaissant.
Luhkah- Lieutenant-colonel
- Nombre de messages : 438
Age : 45
Localisation : Bruxelles
Date d'inscription : 31/05/2010
Re: Tactiques et stratégies alliée.
Bonjour,
peso je peut t'éclairer sur l’emploient tactique des chars américains.
Donc, au début du conflit, et ce avant leur entré en guerre, les américains ont copiés les britanniques avec les chars d'infanteries, de batailles, etc. Spectateur lors de la campagne de France, ils ont put s'apercevoir de la supériorité tactique allemande. Ils s'en sont inspirés pour créer ce qu'on appelle le Blitzkrieg américain, une variante extrêmement proche de la célèbre tactique allemande. Ils ont inventés un chars universel, le Sherman, et ont mit en pratique une stratégie basée sur la percé du front par les blindés ET les fantassins, le tout soutenue par l'aviation et l'artillerie. Une bonne exemple opérationnelle est l'opération Cobra de juillet 1944.
Attention quand même à ne pas trop mélanger britannique et canadien. Effectivement, Simmons était canadien et commandait la 1e armé canadienne. En fait, ceux-ci ont bien attendu copier les tactiques anglaises durant le début du conflit, mais ce sont vite rendu compte qu'elle était dépassée et les menaient au massacre, notamment en Italie. Ils y employèrent donc une tactique plus souple et proche des américains et allemands. En Normandie, c'est encore les canadiens qui ont innovés avant les britanniques avec l'Opération Totalize, comme tu l'a écrit. Bon maintenant ce n'était pas parfait non plus, mais Simmons à l'honneur d'être le premier à changer de tactique sur tout le front britannique en Normandie.
Cordialement
peso je peut t'éclairer sur l’emploient tactique des chars américains.
Donc, au début du conflit, et ce avant leur entré en guerre, les américains ont copiés les britanniques avec les chars d'infanteries, de batailles, etc. Spectateur lors de la campagne de France, ils ont put s'apercevoir de la supériorité tactique allemande. Ils s'en sont inspirés pour créer ce qu'on appelle le Blitzkrieg américain, une variante extrêmement proche de la célèbre tactique allemande. Ils ont inventés un chars universel, le Sherman, et ont mit en pratique une stratégie basée sur la percé du front par les blindés ET les fantassins, le tout soutenue par l'aviation et l'artillerie. Une bonne exemple opérationnelle est l'opération Cobra de juillet 1944.
Yeoman 35 a écrit:Mais c'est en Normandie que les Britanniques emploieront (enfin) les techniques interarmes dans les divisions blindées. L'idée est d'abord venu du Lieutenant-General Guy Simmons lors de l'Opération Totalize : infanterie montée sur des véhicules blindées et appuyée par des canons, des mortiers et des chars.
Attention quand même à ne pas trop mélanger britannique et canadien. Effectivement, Simmons était canadien et commandait la 1e armé canadienne. En fait, ceux-ci ont bien attendu copier les tactiques anglaises durant le début du conflit, mais ce sont vite rendu compte qu'elle était dépassée et les menaient au massacre, notamment en Italie. Ils y employèrent donc une tactique plus souple et proche des américains et allemands. En Normandie, c'est encore les canadiens qui ont innovés avant les britanniques avec l'Opération Totalize, comme tu l'a écrit. Bon maintenant ce n'était pas parfait non plus, mais Simmons à l'honneur d'être le premier à changer de tactique sur tout le front britannique en Normandie.
Cordialement
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