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La "reinsertion" des resistants apres guerre

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stan_hudson
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Message  Invité 18/10/2006, 22:20

Je viens de finir "l'etrange Monsieur Joseph" de Alphonse Boudard.
Dans ce livre on nous montre des resistants de "honneur de la police" et de resistants du "milieu" qui se reinserent chacun dans leurs propres activitées...

Mais quid des autres? J'aimerai assez que Logico, qui a vecu cette epoque, nous explique son parcours pour retrouver une vie professionnelle?

JP

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Message  Invité 19/10/2006, 06:16

Bonjour,
Roger a eu un parcours un peu special :

Apres les FTPF, engage dans la 25 DI formee exclusivement d'anciens resistants, il fait le siege de la Poche de Saint Nazaire. Des pages sur ce "Front des oublies" seront tres prochainement en ligne sur le Site Histoquiz, je vous tiendrais au courant.

Ensuite, un an d'Indochine, c'est en ligne LA

Puis retour a la vie civile, c'est en ligne LA

Voyons maintenant si il a quelque chose a nous rajouter au sujet de la reinsertion de ses camarades.

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Message  stan_hudson 19/10/2006, 08:55

Je connais un ancien Résistant, Pierre Alban Thomas. Résistant dès 1940, à la Libération il est devint sous lieutenant dans la 9eme DIC. Après la guerre il aurait pu démobilisé et reprendre son activité d'instituteur. Mais voilà, considérant que l' armée devait avoir des officiers issu du peuple il a continué dans cette voie d'autant plus que l'on lui a fait croire qu'on allait se battre contre le Japon. Ce dernier ayant capitulé entretemps on leur dit qu'il fallait désarmé en Indochine les soldats japonais et qu'il y avait des elements rebelles de cette armée qui ne voulaient pas se rendre. Et c'est comme cela que sont intervenus les premiers soldats français en Indochine. Ancien résistant il a eu l'impression d'être l'oppresseur, de se retrouver dans la peau des allemands et d'être officier d'une armée d'occupation en Indochine. Cela a été dur pour lui. Il retrouva ce problème par la suite... Pierre Thomas a continué à faire carrière dans l'armée ; il a fait la guerre en algérie où il a vu des choses qu'il témoigne maintenant dans un livre.
Il a fini lieutenant colonel dans les années 70.
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Message  Phil642 19/10/2006, 09:13

Gros désabus en Belgique:

Que devint la Résistance ?

Le Moniteur des 15 et 16 septembre 1944 publia les arrêtés ministériels relatifs aux groupements de Résistance. Furent reconnus officiellement l’Armée de la Libération, l’Armée Secrète, le Groupement G, le groupe Nola, le Front de l’Indépendance (Armée Belge des Partisans et Milices Patriotiques), le Mouvement National Belge, l’Organisation militaire belge de Résistance et Witte Brigade (Groep Fidelio). Purent être reconnus Résistants les personnes qui avaient été affiliées au groupement avant la Libération du territoire. De plus, les Résistants pouvaient en service commandé, porter une arme de guerre ou de défense. Les listes des membres des groupements reconnus furent dressées par arrondissement par les soins des dits organismes et remises au Procureur du Roi.
Les groupements reconnus ne pouvaient exercer le droit de réquisition qu’à l’intervention de l’autorité militaire alliée ou des autorités visées par l’arrêté royal du 3 mai 1939 sur les réquisitions militaires. Les interdictions prévues par la loi du 29 juillet 1934 modifiée par la loi du 4 mai 1936, relative aux milices privées, ne furent pas d’application aux membres des groupements reconnus.
Un arrêté du Régent, paru au Moniteur du 10 février 1945, créa un Conseil National de la Résistance. Il était chargé de donner au gouvernement son avis sur toutes les questions intéressant la Résistance.

La dissolution

Par suite de la décision prise par le conseil des Ministres de dissoudre les organismes de Résistance le 18 novembre 1944, une tension politique grave survint. Cet ukase provoqua dans les dits organismes une réaction très vive qui amena des manifestations, des affiches et l’invitation à ne pas remettre les armes. Les ministres communistes firent une première visite à Pierlot, puis en présence du maintien de l’arrêté par le Conseil des Ministres, ils décidèrent de quitter le gouvernement. Demany, ministre représentant la Résistance, se retira également donnant pour motifs que les engagements devant les membres de la Résistance n’avaient pas été tenus, que l’Epuration était loin d’être terminée, que les gros collaborateurs de l’ennemi couraient toujours et que certains secrétaires généraux avaient été mis en liberté sans consultation du conseil des Ministres. Pierlot s’adressa à la radio annonçant que la décision était maintenue. Il fit appel au calme et annonça que l’arrêté contesté avait été pris en accord avec le commandement des armées alliées.

Après le discours du premier ministre, le porte-parole des dites armées fit savoir que les troupes alliées donneraient leur appui au gouvernement pour le maintien de l’ordre. La situation était donc grave. Il semblait aux yeux de beaucoup de personnes que l’on faisait trop de politique alors que la guerre était loin d’être finie. II était cependant un fait certain : la Belgique était encore zone de guerre et aucun chef d’armée ne pouvait, semblait-il, tolérer d’avoir derrière soi et surtout dans les liaisons directes qu’il possédait avec ses centres de ravitaillement, un pays en ébullition où tout était encore à craindre, même une recrudescence de la Cinquième Colonne à la faveur des troubles qui pouvaient se produire.

Le gouvernement ne pouvait qu’appeler les Belges au bon sens et les inviter au calme, s’ils ne voulaient pas que les Anglais et les Américains ne prennent en mains la direction du pays. Des manifestations furent quand même annoncées un peu partout et le gouvernement nagea singulièrement dans cette affaire. Le samedi 18 novembre 1944 à 14 h 30, des ordres interdisant les manifestations furent envoyés aux bourgmestres ; à 16 heures, on placarda des affiches portant cet ordre à la connaissance du public. Mais à 20 heures, la radio annonçait la levée de l’interdit. Si bien que les cortèges se déroulèrent dans les rues, sans que d’ailleurs l’ordre n’ait eu à en souffrir. A Péruwelz, 450 manifestants venant de toutes les communes de la région réclamant la démission du gouvernement Pierlot déambulèrent derrière les P.A. qui ouvraient la marche, clairons en tête. Le M.N.B.(Mouvement National Belge) fit savoir dans l’Avenir du Tournaisis qu’il s’était abstenu de prendre part à la manifestation parce que celle-ci avait un caractère nettement «communiste». Il désapprouva nettement la position de certains groupements à tendance politique.

Le Front de l’Indépendance réagit également à la même époque. Il s’insurgea contre le fait que certaines personnes insinuaient qu’il n’était que le parti communiste déguisé. Il précisait qu’à la tête du F.I. (Front de l’Indépendance) se trouvait un comité comprenant des personnalités de tous les partis politiques. Il rappela à cette occasion les points principaux de son programme
- collaboration active à la poursuite de la guerre jusqu’à l’écrasement total de l’Allemagne ;
- châtiment rapide et complet des traîtres et collaborateurs ;
- aide aux familles des prisonniers politiques, déportés et fusillés.
A ce propos, le Comité de Solidarité de Péruwelz, service social du F.I. (secrétariat : Francine Telle) lança un appel à la population à la veille de l’hiver pour envoyer des lainages et des couvertures aux déportés et prisonniers politiques. Cet appel fut largement entendu.

Lire la suite: http://users.skynet.be/pierre.bachy/peruwelz_epuration.html

C'est le site de M. Pierre Bachy, un ami qui a fait un trvail extraordinnaire sur le résistance, son oeuvre se trouve en ligne.

Je vous encourage à y lire les témoignages qui foisonnet sur son site.
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Message  Logico 20/10/2006, 11:40

Bonjour à vous tous

J'ai quelque chose à finir et viendrai dés que possible répondre au superbe texte sur l'après guerre en Belgique dont Phil 642 vient de nous gratifier. Cela n'a pas été mieux en France
Amitié
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Message  Laurent "Pink panth 20/10/2006, 11:44

stan_hudson a écrit:Je connais un ancien Résistant, Pierre Alban Thomas. Résistant dès 1940, à la Libération il est devint sous lieutenant dans la 9eme DIC. Après la guerre il aurait pu démobilisé et reprendre son activité d'instituteur. Mais voilà, considérant que l' armée devait avoir des officiers issu du peuple il a continué dans cette voie d'autant plus que l'on lui a fait croire qu'on allait se battre contre le Japon. Ce dernier ayant capitulé entretemps on leur dit qu'il fallait désarmé en Indochine les soldats japonais et qu'il y avait des elements rebelles de cette armée qui ne voulaient pas se rendre. Et c'est comme cela que sont intervenus les premiers soldats français en Indochine. Ancien résistant il a eu l'impression d'être l'oppresseur, de se retrouver dans la peau des allemands et d'être officier d'une armée d'occupation en Indochine. Cela a été dur pour lui. Il retrouva ce problème par la suite... Pierre Thomas a continué à faire carrière dans l'armée ; il a fait la guerre en algérie où il a vu des choses qu'il témoigne maintenant dans un livre.
Il a fini lieutenant colonel dans les années 70.

http://www.lire.fr/critique.asp/idC=39911/idR=214/idG=6

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Message  stan_hudson 20/10/2006, 21:49

Pour Laurent "Pink panth c'est bien lui l'auteur du livre ci dessus.
Mais il a écrit un autre livre (COMBAT INTERIEUR) où il raconte son expérience en tant que Résistant durant la WW2 puis en tant qu'officier au début de la guerre d'Indochine.
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Message  Logico 22/10/2006, 17:50

Bonjour à tous



Pour moi, cela a d’abord été la Libération de la commune et de celles des alentours le 2 août 1944. Trois groupes de trois pour les communes de Vieux Vy, Romazy, Chauvigné, Sr Marc, St Ouen et Gahard.

Ensuite, Après le 10 août, formation d’un bataillon FTP à St Brice en Cogles avec des jeunes recrutés dans ces communes pour garder et protéger tout ce qui était public : ponts, voies de chemin de fer etc.. puis les gardes côtes jusqu’au Cap Fréhel.

Ensuite, à partir de septembre, dans les « Marais de Fégréac » de la Poche de St Nazaire où j’ai signé mon engagement dans l’armée en décembre 1944, puis rejoint le Centre d’Instruction de Dinan début mars 1945. Les pelotons de "Cabot" puis "Cabot chef" et enfin sergent en 3 mois en avalant le "Règlement Intérieur de l'Armée".

Sergent Instructeur ensuite pour former les premiers soldats de la Nation et avec un autre sergent instructeur comme moi issu de la Résistance et du même âge nous sommes portés volontaires pour rejoindre le'Echelon Précurseur (Formés principalement d'Anciens de la 2ème D.B.) du général Leclerc pour l'Indochine.

Partis de Dinan fin novembre 1945 pour Toulouse-Francazal entraînement et Grans prés de Marseille pour recevoir toute une série de piqûres, avons embarqués sur le "Néha Hélas" le 1er ou le 2 février 1946 pour débarquer à Saïgon un mois plus tard.

Cela n'a pas été le début de la Guerre d'Indochine. En réalité avec Sainteny, un ancien des "Services Spéciaux" en Chine aidé en cela par un autre agent Américain PASSY le Général Leclerc a signé avec "Ho Chi Minh" un traité d'Indépendance pour l'Indochine le 6 mars 1946. A cette époque on pouvait s'y promener sans armes.

A cette époque la Jeep du général Leclerc portait deux fanions : l'un Français et l'autre Vietnamien. La Résidence du Général était gardée par 15 soldats Français et 15 soldats Vietnamiens.

Pour Ho Chi Minh, le général Leclerc était le Français Libérateur de Paris et celui des "Droits de l'homme".

Il a fallu que les Incapables de la IVème République rappelle le général Leclerc pour mettre à sa place l'Amiral Thierry d'Argenlieu Haut Commissaire d'Indochine : Celui qui avait quitté la Marine pour entrer dans les Ordres où il était Supérieur des "Carmes Decheaux". A la guerre, il a repris du Service et rejoint le général De Gaulle à Londres.

D'argenlieu n'est pas d'accord avec cet accord signé par Leclerc et renvoie Ho Chi Minh à Paris pour en discuter avec les hommes du pouvoir. Ces hommes le lanterne pendant deux ou trois mois et de guerre lasse il repart pour l'Indochine en bateau.

Une affaire de Douane éclate à Haïphong et c'est le bombardement Français de la ville en novembre 1946 qui fait plusieurs centaines de morts. Ainsi a commencé la Guerre d'Indochine avec les Français qui se terminera par la défaite de Diên Bien Phü en 1954 à laquelle succèdera la guerre Américano Viet Namienne que tout le monde connaît ainsi que son issue.

Je suis revenu d'Indochine début 1947 et j'ai quitté l'armée en octobre de la même année.

Le retour à la vie civile n'a pas été facile. Pour commencer cela a été une place d'O.S. chez Woold Mine où j'ai fait pendant trois semaines des semelles de chaussure pour le reste de ma vie . Ensuite O.S. Chez Citroên d'où j'ai demandé un stage d'ajusteur dans un Centre de F.P.A. pour reprendre un métier dont j'avais pris les premiers rudiments comme apprenti à l'arsenal de Brest.

Ensuite la routine en travaillant dans plusieurs entreprises d'abord comme OP1 puis OP2 puis OP3 et Hors catégorie avant qu'en 1959 je me décide à entrer dans l'Education Nationale et donc de passer par l'Ecole Normale de La Bastille le soir après le boulot pour préparer les Concours puis le C.A.E.C.E.T. en 1967 et venir enseigner en Bretagne après avoir vécu les évènements de 1968 à Paris.

Voilà, c'est aussi simple que cela.

Amitié à tous

Roger

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Message  Invité 23/10/2006, 08:58

Bonjour,
Logico a écrit:
Voilà, c'est aussi simple que cela
C'est ca, tu va meme nous dire bientot que c'etait facile aussi ...
beret

Je vais vous citer le cas de mon grand pere et des ses copains qui, je pense, est significatif des "resistants non-armes".

Ils etaient cheminots avant la guerre.
Ils l'etaient pendant la guerre et faisaient passer toutes les informations qu'ils pouvaient a la Resistance (Gare de triage, pas mal de convois militaires allemands).
Puis ils sont restes cheminots apres la Liberation.
La, c'etait des convois militaires Allies qu'ils faisaient passer, mais ils ne prenaient plus de notes...

J'imagine qu'il en fut de meme pour tous ceux qui, restants a leur travail, on fait ce qu'ils ont pu pour aider la Resistance sans pour autant prendre les armes (Renseignements, fourniture de "planques", etc...).

Mais les annees qui suivirent la fin de la guerre furent dures en France comme ailleurs en Europe d'ailleurs. Rationnement alimentaire et manque de tout. Selon mon pere, j'aurais du naitre 5 ans plus tot mais ils ont attendus que "cela aille mieux" pour ce faire.

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Message  Catalina 23/10/2006, 10:29

Il faudra que je retrouve le manuscrit du livre qu'écrivait mon grand-pére paternel avant son décés. En 1933, il a rejoint ce qui allait devenir l'armée de l'Air un an plus tard. A l'issue de la Bataille de France, il reste dans l'armée d'armistice avant de rejoindre l'Organisation de Résistance de l'Armée en 1943. Aprés avoir participé aux combats de la Libération, il reste dans l'armée jusqu'en 1946 puis devient postier.

Mon grand-pére maternel a pour sa part rejoint la résistance un peu plus tardivement (comme réfractaire au STO) et ne semble pas avoir participé trés activement à la Libération, ce qui était source de frictions entre mes deux grands-parents. Il a repris aprés-guerre ses activités dans le bâtiment.
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Message  Invité 23/10/2006, 11:24

Bonjour,
Catalina a écrit:Il faudra que je retrouve le manuscrit du livre qu'écrivait mon grand-pére paternel avant son décés
Bon sang, oui, il faut le retrouver !
Et si tu souhaites, apres avoir enleve ce que tu juges trop "prive" trop "familial", le mettre en ligne quelquepart, fais-moi signe, j'ai ce qu'il faut.

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Message  Catalina 23/10/2006, 12:04

Daniel Laurent a écrit:Bonjour,
Catalina a écrit:Il faudra que je retrouve le manuscrit du livre qu'écrivait mon grand-pére paternel avant son décés
Bon sang, oui, il faut le retrouver !
Et si tu souhaites, apres avoir enleve ce que tu juges trop "prive" trop "familial", le mettre en ligne quelquepart, fais-moi signe, j'ai ce qu'il faut.

Pas de soucis, dés que je le retrouve je te contacte Smile
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Message  Logico 25/10/2006, 17:25

Bonjour à tous



Je crois qure c'est Phil 42 qui nous a doté d'un superbe tecte sur la réinsertion en Belgique et j'y ai répondu par un résumé de mon parcours.

Je coudrais ajouter qu'après mon retour d'Indochine j'avais donc à me réinsérer dans la vie civile. Mais comme l'explique si bien Phil pour la Belgique, mon problème était aussi celui des autres. Qu'étaient devenus les anciens FTP ?

Après mon recyclage dans un centre de FPA je suis donc reparti dans l'industrie avec mon CAP d'ajusteur.

Autour des années 1952-1953, je me trouvais dans une usine de construction d'hélices d'avions (la CGEA). Nous travaillions à l'époque à fabriquer des Hélices d'avions pour "Tito" lequel était le chef d'état communiste de la Yougoslavie à l'époque. Il s'agissait d'un contrat d'Etat entre la France et la Yougoslavie.. Il faut savoir qu'une hélice, en dehors de ses pales et de son moyeu est gérée par ce qu'on appelle un "Réducteur" (Sorte de boîtier avec des pignons à l'intérieur).

Comme il s'agissait d'un contrat d'état, la Yougoslavie avait envoyé un contrôleur pour s'assurer de la qualité de nos produits.

Lors des contrôles avant départ des hélices vers la Yougoslavie, les Hélices étaient dotées de leurs régulateurs sans jamais les voir fabriquer. Le directeur achetait les hélices à la ferraille (récupération d'après guerre), et cela pour pouvoir s'en mettre plein les poches.

Ce qui devait arriver, arriva. A la suite d'un rapport du contrôleur Yougoslave, le contrat ne fut pas renouvelé et des licenciements furent annoncés. Nous étions tous dans la cour après avoir appris cette nouvelle. Tout le monde s'interrogeait sans trop comprendre. Mais lorsque j'expliquais à quelques camarades que nous étions plusieurs à travailler le soir après 20 heures dans un petit atelier à part pour retaper et maquiller les réducteurs, alors tout le monde se réveilla.

Deux ou trois collègues furent chercher un fût vide de 200 litres qui était tout proche et me hissèrent dessus et me dirent : " Explique." Face aux 70 ouvriers de l'usine je m'expliquais. Certains se doutaient que tout n'était pas très clair mais n'avaient pas trop cherché à comprendre. Nous-mêmes nous demandions à quoi ressemblait ce travail. Le contrôleur qui quittait l'usine avec le car, se faisait décharger deux ou trois km plus loin pour revenir à pied et cherchant à comprendre.

Les hélices passaient au banc d'essai avec leurs régulateurs avant en voi vers la Yougoslavie et fonctionnaient bien, tout semblait correct, mais le contrôleur ne voyait jamais la fabrication des réducteurs dans les ateliers et pour cause ce qui fut sans doute à l'origine de son rapport.

Après mon intervention dans la cour, une grève générale fut décidée, une délégation dont on me demanda de faire partie fut mise en place, et nous intervînmes au prés de la direction. La discution fut houleuse et particulièrement entre le sous-directeur qui était Corse et moi. Le Chef du personnel était présent.

A la suite d'un accident de trajet (considéré comme accident de travail) qui m'arriva le lendemain, je fus à l'arrêt pendant trois semaines. Lorsque je revins, on m'avait mis délégué du personnel CGT. La déléguation départementale était intervenue pendant la grève et avait exigé la mise en place du syndicat conformément à la loi. Compte tenu du nombre d'ouvriers supérieur à 50, un Comité d'Entreprise fut mis en place un peu plus tard, et là encore je me retrouvais également délégué d'Entreprise (Une des premières applications de la Charte du travail issue du CNR de février 1944 à Alger avec une loi mise en place par le premier gouvernement De Gaulle).

Syndicalement, j'avais à apprendre, mais j'avais déjà renoué avec le syndicat dés mon premier travail chez Woold Mine et ensuite chez Citroên où les syndicats étaient très actifs. J'y avais d'ailleurs retrouvés de nombreux anciens FTP et c'est bien là qu'on pouvait les retrouver continuant le combat au niveau des idées qui avaient été les nôtres dans la Résistance. Communistes et communisants étaient bien à ce syndicat.

Cela me valut bien des discutions avec les communistes à l'époque, particulièrement par rapport au comportement de la direction du parti vis-à-vis de Charles Tillon qui avait été le porte-paroles et l'honneur de ce parti pendant l'Occupation.

J'acceptais difficilement les magouilles politiques ramenant Thorez à la tête du parti alors qu'il était allé se planquer à Moscou, lorsqu'on avait besoin de lui et qu'en plus on essayait d'évincer celui qui en avait été l'honneur

Ce fut ensuite à propos de Georges Marchais dont je ne comprenais pas la place à la tête du parti, alors qu'il avait été un volontaire au STO lorsque tant de réfractaires étaient venus grossir les rangs des FTP à l'époque.

Il n'était pas question pour moi d'adhérer à ce parti compte tenu de tous ces différents, mais je ne pouvais qu'admirer la fidélité des communistes et d'un certain nombres anciens FTP communisants à ce parti. Ils restaient fidèles à leurs combats et à leurs idées.

Ensuite sont venus dans la continuité des magouilles politiquues, les affaires entre le parti avec mon ancien commandant FTP Louis Pétri. De la même façon la direction de ce parti a agi avec Georges Gingouin. En cela, cette direction de parti s'est totalement déshonorée, mais je garde toujours mon estime aux hommes de ce parti qui sont restés fidèles aux idées pour lesquelles nous avons combattus pendant la guerre



Les hommes de gauche en France étaient chez les FTP. Les cadres de ce groupe étaient communistes ainsi que beaucoup de membres d'un certain âge. Pour les plus jeunes comme moi, nous étions plus ou moins communisants et donc nettement moins politisés. Les cadres étaient en général des combattants du "Front National", organisation paramilitaires du parti communiste, et mon commandant Louis Pétri en était.

Nous nous battions pour la Libération de la France, mais notre objectif pour l'après Guerre était également un mieux être Social pour les travailleurs lequel a été à l'origine de la Charte Sociale issue du CNR en février 1944 à Alger. Sa première application a été sa mise en place par le premier gouvernement De Gaulle à la Libération.

Les Hommes de droite se retrouvaient plutôt à "Défense de la France" qui se battait également pour la Libération de la France, mais dont certains se battaient également pour la garde de leurs privilèges après Guerre

Nous avons pu nous battre côte à côte face à un ennemi commun à la Liubération, mais les objectifs étaient différents pour l'après guerre ce qui explique les différents toujours existants entre résistants.

Les volontaires pour la Libération de la France se sont surtout trouvés dans les couches populaires, lesquelles se sont reconnues dans le combat menés par les FTP ce qui explique qu'ils étaient de loin les plus nombreux

Compte tenu de leurs idées, on a beaucoup exploité la peur du communisme et manié l'anti-communisme à outrance après la libération et depuis. On a utilisé le plan Marshall, et pourtant, il faudrait écouter le discours du Président Américain devant son Sénat lorsqu'il l'a proposé. On s'est servi du Mac Carthisme, et pourtant il faut savoir à quoi il a abouti en Amérique.

Se servir également du Soviétisme ou du Stalinisme était du même niveau. Nous ne sommes jamais allé prendre nos ordres à Moscou. Le Communisme n'a pas commencé avec Staline ni avec Lénine mais bien avant eux. Qu'a-t-on fait des Communards de 1870 ou de la "Communauté des Egaux" de 1792. Le communisme nous vient de plus loin encore, même s'il dérange.

Nos idées c'était quoi : " Une meilleure répartition des richesses du travail entre ceux qui le produisent ". Il n'a jamais été proposé de couper la tête des riches. Ne laisser que quelques millions à ceux qui disposent de milliards n'en ferait pas des pauvres et ne les mettrait pas à la "Soupe Populaire". Le monde ne s'en porterait pas plus mal et les pauvres pourraient manger à leur faim. C'est cela qui faisait peur.

Pour finir c'est donc à la CGT que je suis resté et que j'ai continué mon combat comme beaucoup d'autres, mais sans armes. Mettre en place une section syndicale ou un comité d'Entreprise dans une usine. Assister ou mettre en place un Congrès Syndical Départemental ou Régional. Assister à Différents Congrès Nationaux, que ce soit de la Chimie, de la Métallurgie, ou de l'Enseignement m'ont beaucoup appris. J'y ai découvert l'Amitié et la Solidarité. Mais pour cela il faut accepter de donner un peu de son temps pour les autres.

J'ai choisi la CGT parce qu'il est le syndicat le plus ancien et où j'ai retrouvé mes camarades de combat. Certains ont continué ce combat, d'autres ont abandonné. On peut y être communiste, communisants ou autre, mais c'est là que sont les communistes et ils ont au moins deux qualités : Ils sont militants et ils sont fidèles à leurs idées.

On peut critiquer ce syndicat autant qu'on veut, ne pas être d'accord avec lui, mais c'est en son sein qu'on doit rester pour en discuter et le changer ou le faire changer lorsque c'est le cas. On peut ne pas vouloir faire de politique, mais il ne faut pas oublier que ceux qui nous gouvernent ne s'en prive pas et s'en serve.

Si j'ai parlé de ce syndicat en bien, c'est parce que j'y suis, et sans aucun esprit ou objectif de critique vis-à-vis des autres syndicats. Pour moi, un travailleur, quel qu'il soit, doit être syndiqué au syndicat de son choix.

Voilà ce que je pouvais répondre à propos du recyclage des anciens FTP

En amitié avec tous

Roger

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Message  stan_hudson 25/10/2006, 18:51

Interessant.
Dans les propos, ci dessus, de Logico je retrouve les mêmes attentes & impressions de Pierre Alban Thomas (que l'on peut voir dans ses mémoires "Combat Intérieur") lorsqu'il était dans les FTP.
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Message  Invité 25/10/2006, 18:58

stan_hudson a écrit:Interessant.
Comme tu dis, Stan.
Desole, trop tard chez moi, mais je reviens demain, le message de Logico est d'une richesse qui demande commentaires.

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Message  Invité 26/10/2006, 12:08

Bonjour,
Je ne ferais pas de commentaires sur le syndicalisme, cela serait hors-sujet ici.
Mais dans les propos de Roger, je releve 2 passages qui sont d'actualite ici meme :
Logico a écrit:
Compte tenu du nombre d'ouvriers supérieur à 50, un Comité d'Entreprise fut mis en place un peu plus tard, et là encore je me retrouvais également délégué d'Entreprise (Une des premières applications de la Charte du travail issue du CNR de février 1944 à Alger avec une loi mise en place par le premier gouvernement De Gaulle).

Nous nous battions pour la Libération de la France, mais notre objectif pour l'après Guerre était également un mieux être Social pour les travailleurs lequel a été à l'origine de la Charte Sociale issue du CNR en février 1944 à Alger. Sa première application a été sa mise en place par le premier gouvernement De Gaulle à la Libération.
Voici donc un ancien FTPF, militant syndical, sympathisant communiste qui nous explique que le programme du CNR, que visiblement il soutenait, a vu un debut d'application dans le premier gouvernement de Charles de Gaulle.

De Gaulle, vous savez, le Maurassien...

Je regrette encore que le redemarrage des la Liberation des magouilles politiciennes l'ai emmene a quitter le pouvoir debut 1946.

J'ai d'autres commentaires sur ce sujet mais vais aller les mettre dans le fil "De Gaulle et Mauras" ou mon petit camarade en hydravion tente de se deguiser en sinistre individu rien que pour m'embeter.
mort de rir gri

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