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Ubik83 : projet de roman

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Ubik83 : projet de roman - Page 15 Empty Re: Ubik83 : projet de roman

Message  Jules 27/3/2013, 17:42

ubik83 a écrit:
Je cherche ce qui s'est passé à partir de septembre 39 pendant l'attaque de la Pologne, notamment au niveau de l'Einsatzkommando 1 de l'Einsatzgruppe 4 ( Walther Bischoff )

L'action de ces Einsatzgruppen est très peu relatée par rapport à celle qui a suivi l'invasion de l'Union soviétique.

Cela dit, si tu cherches vraiment à approfondir le sujet :
- Ralf Ogorreck, Les Einsatzgruppen. Les groupes d’intervention et la genèse de la solution finale, Paris Calmann-Lévy, 2007. (ISBN 9782702137994)
- Richard Rhodes, Extermination : la machine nazie. Einsatzgruppen, à l'Est 1941-1943, Paris, Autrement, 2004 ((en) 2002) (ISBN 274670434x)
- Harald Welzer, Les exécuteurs. Des hommes normaux aux meurtriers de masse, Paris, Gallimard, 2007. ((ISBN 9782070779413))
- Michaël Prazan, Einsatzgruppen : sur les traces des commandos de la mort nazis, Essai, éd. Seuil, 2010, 570 pages. (ISBN 2020992906)
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Ubik83 : projet de roman - Page 15 Empty Re: Ubik83 : projet de roman

Message  eddy marz 27/3/2013, 20:25

Alexander B. Rossino: "Hitler Strikes Poland; Blitzkrieg, Ideology, and Atrocity", p. 101-102:

"On or about 18 September, Lothar Beutel's Einsatzgruppe IV appeared in northeastern Poland and began its efforts against the Jews in communities along the demarcation line. Five days earlier, Beutel's men had departed from Bydgoszcz with General Braemer's forces and moved through East Prussia in the direction of Bialystok as part of the Fourth Army's transfer to the northeastern section of the front. [...] Once in Bialystok, Einsatzgruppe IV again joined General Braemer's 580th Rear Army Area (Korück 580) and began policing the new eastern border. Above all, Beutel's responsibilities included expelling Jews, orders that Einsatzgruppe IV received from Gestapo headquarters while en route to the city.

Bialystok was quiet when the Security Police arrived. The populace huddled behind closed doors because German troops passing through the city earlier had killed a number of people by firing randomly into homes. Beutel quartered his men in a school, established an 8:00 P.M. to 5:00 A.M. curfew for the town's inhabitant's, and initiated measures against the Jews. Squads of Security Police swept the city arresting Jewish men between the ages of sixteen and sixty. homes and shops were also searched for weapons and valuables, and "a number of Jewish women were shot for refusing to part with their rings." The action quickly grew from an "official" effort to confiscate Jewish wealth for the Reich into plundering for personal profit, which forced Beutel's deputy, Josef Meisinger, to search the cars of several Einsatzgruppe men for furs that a Jewish woman reported stolen. In what must have been a remarkable scene, Meisinger found the stolen furs and had the woman brought forward to pick the thieves out of a lineup. After identifying the perpetrators, Meisinger immediately placed the eleven policemen under arrest and sent them back to Germany under armed guard. Over the course of the next two days, Beutel's men collected several hundred Jews, marched them out of the city, and forced them at gunpoint to continue in an easterly direction. But before large number of these Jews could be expelled, negotiations between newly arrived Russian officers, the local German commander, and Lothar Beutel made it clear that Bialystok was in the Soviet zone of occupied Poland. As a result, Beutel's men pulled out of the city on 21 September and arrived in Lyck (Elk), East Prussia, shortly thereafter."


EINSATZGRUPPE IV

Established: Aug. 1939
Disbanded: 20. Nov. 1939
EG-Führer:
SS-Brigf. Lothar Beutel:
Operational Area:
4.Armee

Einsatzkommando 1/IV

Established: Aug. 1939
Disbanded: 20. Nov. 1939
Kommandoführer:
SS-Stubaf. Dr. Helmut Bischoff:
Operational Area:
4.Armee.
Notes:
Upon disbandment on 20. Nov. 1939, Kommando personnel reassigned to Kdr. der Sipo und des SD Warschau.


Dernière édition par eddy marz le 27/3/2013, 21:22, édité 1 fois
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Ubik83 : projet de roman - Page 15 Empty Re: Ubik83 : projet de roman

Message  Jules 27/3/2013, 20:27

Merci pour ces infos, Eddy. pouce
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Ubik83 : projet de roman - Page 15 Empty Un peu dans la confusion...

Message  ubik83 1/4/2013, 22:57

Salut ! !

Merci Eddy pour ta réponse.
J'avais les livres que tu cites, soit parce que tu m'avais conseillé de les lire, soit que j'aie eu l'occasion de les trouver par moi-même. Et je me préparais à les regarder à nouveau, maintenant parvenu à la partie directement concernée. Le seul que je ne connaissais pas, c'est le Harald Welzer. Je verrai si je peux le trouver. Je crains cependant de tomber sur des données d'ordre GENERAL à propos de ce qui se passait à l'époque et puis comme tu le dis, les Einsatzgruppen ont donné lieu à pas mal de publications, mais à partir de Barbarossa et de leur action bien plus planifiée et radicale ( je suppose ) puisque guerre d'extermination totale à l'Est...

Sinon, pour le reste, voilà ce que l'ami Google nous donne comme traduction approximative :


«Le
ou vers le 18 Septembre, Lothar Beutel Einsatzgruppe IV est apparu dans
le nord-Pologne et a commencé ses efforts de lutte contre les Juifs
dans les communautés le long de la ligne de démarcation. Cinq jours plus
tôt, les hommes Beutel avait décollé de Bydgoszcz avec les forces du
général Braemer et déplacé à travers la Prusse orientale dans le direction
de Bialystok, dans le cadre du transfert de la Quatrième Armée de la
section nord-est de l'avant. [...] Une fois à Bialystok, Einsatzgruppe
IV à nouveau rejoint le général Braemer de Quartier de l'Armée 580e
arrière (Korück 580) et a commencé à la police la nouvelle frontière
orientale. dessus tous,
les responsabilités Beutel inclus expulsion des Juifs, des ordres que
l'Einsatzgruppe IV reçues de la Gestapo en route vers la ville.

Bialystok était calme lorsque la police de sécurité est arrivé. Le
peuple blottis derrière des portes closes parce que les troupes
allemandes traversent la ville plus tôt, avait tué un certain nombre de
personnes en tirant au hasard dans les foyers. Beutel écartelé ses hommes dans une école, mis en place un PM 8:00 à 05h00 couvre-feu pour les habitants de la ville est, et pris des mesures contre les Juifs. Des escouades de la police de sécurité a balayé la ville arrêter les hommes juifs âgés de seize à soixante ans. maisons
et magasins ont également cherché des armes et des objets de valeur, et
"un certain nombre de femmes juives ont été tués pour avoir refusé de
se séparer de leurs anneaux." L'action
s'est rapidement développé à partir d'un «officiel» des efforts pour
confisquer la richesse juive pour le Reich en pillant pour son profit
personnel, ce qui a forcé vice-Beutel, Josef Meisinger, pour rechercher
les voitures des hommes Einsatzgruppe plusieurs des fourrures qu'une
femme juive déclarés volés. En
ce qui devait être une scène remarquable, Meisinger trouvé les
fourrures volées et la femme avait reporté à prendre les voleurs de
gamme. Après
avoir identifié les auteurs, Meisinger immédiatement placé les onze
policiers en état d'arrestation et les ont renvoyés en Allemagne sous
garde armée. Au
cours des deux prochains jours, les hommes Beutel a recueilli plusieurs
centaines de Juifs, eux sortit de la ville, et les ont forcés sous la
menace de poursuivre en direction de l'est. Mais
avant grand nombre de ces Juifs pouvaient être expulsés, les
négociations entre nouveaux arrivants officiers russes, le commandant
local allemand, Lothar et Beutel a précisé que Bialystok était dans la
zone soviétique de la Pologne occupée. En
conséquence, les hommes Beutel tiré hors de la ville le 21 Septembre et
est arrivé à Lyck (Elk), en Prusse orientale, peu de temps après. "

Donc voilà... Je n'arrive pas à comprendre. On m'avait dit que les Einsatzgruppen avaient été dissous le 20 novembre, et que Bischoff et ses hommes s'étaient retrouvés en poste au KdF Warschau. Bialystok, c'est avant, ou après ? Me voilà dans une relative et inconfortable confusion...

Et concernant ce siège de la police 25 rue Zucha à Varsovie, que s'y passait-il ? Quelles étaient les missions, les occupations des gens du SD là-bas ?

Merci, à suivre.
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Ubik83 : projet de roman - Page 15 Empty Rien avant 1941.

Message  ubik83 3/4/2013, 19:57

Hello,

J'ai reçu le Welzer aujourd'hui. Je doute qu'il m'aide beaucoup : c'est un ouvrage de portée générale sur le processus de déshumanisation à l'oeuvre dans les génocides. Il se réfère au contexte de la seconde guerre mondiale, mais pas uniquement. Il ne comporte vraisemblablement pas le genre de renseignements précis que je cherche, sur les unités, qui quoi quand où, etc.

Quant aux trois autres, Ogorreck, Prazan et Rhodes, que j'ai déjà parcourus à un moment donné, je les ai regroupés et ouverts. Tous les trois, sans exception, axent leur récit sur Barbarossa et donc ne relatent les faits qu'à partir de 1941. Ils me seront utiles par la suite, mais dans l'immédiat, dans cette période de mon roman, ils ne la couvrent pas.

Ceci confirme ce que je pensais déjà : les principaux bouquins qui peut-être pourraient m'aider sont écrits probablement en Allemand, ou en Polonais, langues que je ne pratique pas. Si on peut m'en indiquer en Anglais, je déchiffre laborieusement, mais je peux y arriver. Toutefois il faut que ça vaille le coup : s'il y a la même chose que dans les ouvrages sus-mentionnés, pas la peine. Enfin, je cherche des infos bien précises, et autour de moi pas mal de gens me serinent qu'il faudrait que je me rendre à la Zentralstelle de Cologne, mais je me demande, ne pigeant rien à l'Allemand, ce que je pourrais bien y fiche. Mon seul espoir réside dans des contacts que j'ai avec des Polonais, bilingues, qui peuvent éventuellement avoir des infos à me passer. Faudrait que j'aie la même chose côté Allemand, mais pour l'instant ça n'est pas le cas.

Bon, que dois-je faire ? Renoncer ? Certainement pas. Inventer ? En dernier recours.

A suivre...

Ubik.
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Ubik83 : projet de roman - Page 15 Empty Les bordels de Varsovie.

Message  ubik83 8/4/2013, 12:04

Je viens de voir un documentaire intéressant sur la Pologne, et notamment ces femmes "capturées" par la Gestapo ( entre autres ) et contraintes de se prostituer. Les nombreux bordels dans Varsovie abritaient beaucoup de ces femmes qui travaillaient jusqu'à l'épuisement, et qui étaient détenues. Souvent envoyées en KZ quand elles étaient au bout du rouleau.
Si vous avez des infos sur ces "lieux stratégiques" à Varsovie, ça m'intéresse, je tâcherai de glisser quelques scènes en passant.

Merci...
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Ubik83 : projet de roman - Page 15 Empty Re: Ubik83 : projet de roman

Message  eddy marz 8/4/2013, 14:14

ubik83 a écrit:Je viens de voir un documentaire intéressant sur la Pologne, et notamment ces femmes "capturées" par la Gestapo ( entre autres ) et contraintes de se prostituer. Les nombreux bordels dans Varsovie abritaient beaucoup de ces femmes qui travaillaient jusqu'à l'épuisement, et qui étaient détenues. Souvent envoyées en KZ quand elles étaient au bout du rouleau.
Si vous avez des infos sur ces "lieux stratégiques" à Varsovie, ça m'intéresse, je tâcherai de glisser quelques scènes en passant. Merci...

Sur les bordels nazis pendant la WW II, en général :
http://en.wikipedia.org/wiki/German_military_brothels_in_World_War_II
http://en.wikipedia.org/wiki/German_camp_brothels_in_World_War_II

Sur les bordels nazis à Varsovie :
http://archive.jta.org/article/1940/01/15/2849282/nazis-ordered-warsaw-jews-to-set-up-2-army-brothels-szoszkes-charges-in-affidavit
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Ubik83 : projet de roman - Page 15 Empty ... Tu es un chef !

Message  ubik83 8/4/2013, 20:45

Merci Eddy, comme d'habitude, tu es un chef ! Je vais lire ça consciencieusement, et si je peux restituer l'ambiance... J'ai ma petite idée. Reste à voir si stratégiquement, je réussis à caser une scène de ce type dans mon récit. Je suppose que même les membres du SD se rendaient au "bordelle" ?

... Euh, et sinon, sur le reste de mes questions, pas l'ombre d'un soupçon de réponse ?

... A suivre,

Ubik.
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Ubik83 : projet de roman - Page 15 Empty Il fallait bien trancher...

Message  ubik83 14/4/2013, 11:00

Amigos,

Pour en terminer avec cette histoire de Bromberg...

Si on confronte les sources à propos du sujet que je traitais, voilà ce qu'on trouve :



1 ) première entrée, le site Internet Wikipédia : c'est la source que je
citais au départ. Bydgoszcz ( en allemand Bromberg ) est une ville
polonaise située sur la Vistule. Située en Prusse-Occidentale jusqu'en
1919, elle devint polonaise en même temps que la majorité de la province
prussienne à la suite du traité de Versailles. Sa population allemande
est devenue majoritaire en 1920. Le 3 septembre 1939, deux jours après
l’agression hitlérienne et l'invasion de la Pologne sans déclaration de
guerre, un certain nombre d'Allemands y furent massacrés. La propagande
de Goebbels parla alors de cinquante-huit mille morts qui fournirent le
prétexte à des représailles sanglantes le 5 septembre quand la 50e
division de la Wehrmacht entre dans la ville. Les Allemands regroupèrent
des otages civils sur la place centrale et fusillèrent entre 300 et 400
d'entre eux. En représailles, environ 28 000 des habitants de Bromberg
ont été fusillés ou ont péri dans les camps de concentration.





Ici, c'est la Wehrmacht qui se livre à des représailles
sur le peuple Polonais. Ou, si ça n’est pas elle, on ne dit pas
clairement qui est l’auteur de ce massacre.



2 ) seconde entrée, le livre de Christian Baechler, « Guerre et
exterminations à l’Est », Hitler et la conquête de l’espace vital,
1933-1945. Là, on trouve, page 109 : « Du 5 au 10 septembre, un commando
de l’Einsatzgruppe 1 exécute entre 300 et 500 personnes à Bromberg avec
l’appui du général Walter Braemer, commandant de l’arrière de la 4°
armée, un membre de la SS et nazi fanatique. Ce sont les premières
exécutions publiques d’otages ( … ) Une section du commando Dantzig fait
349 victimes supplémentaires ente le 22 septembre et le 17 novembre, ce
qui permet au commissaire de la Police Criminelle de déclarer qu’il n’y
a plus d’intelligentsia Polonaise à Bromberg ».



Là, nous avons donc l’intervention de l’Einsatzgruppe 1, et du commando Dantzig, commando formé le 12 septembre à la demande de l’armée, pour protéger ses arrières.



3 ) Si maintenant on cherche avec comme entrée le nom du patron de
l’Einsatzkommando 4 – 1, Helmut Bischoff, voilà ce qu’on trouve, toujours chez Wikipédia, mais en Anglais : «
Après le début de la Deuxième Guerre mondiale Bischoff est nommé
SS-STURMBANNFÜHRER et dirige l’Einsatzkommando 1/IV, une sous-unité de
l'Einsatzgruppe IV, en Pologne du nord. Pendant la Campagne de Septembre
l'unité de Bischoff a été lourdement impliquée dans les meurtres
massifs des civils polonais effectués en collaboration avec les
événements de Bromberg, le dimanche Sanglant, et dans le cadre de
l'Opération Tannenberg, l'action d'extermination Nazie qui a visé les
membres de la classe supérieure de la Pologne et l'élite intellectuelle.




Ici, dans cette troisième version, voilà que c’est l’Einsatzkommando de Bischoff qui est directement responsable du carnage de Bromberg !



Je vous avoue que c’est cette version que je préfère. D’abord c’est la
plus logique, parce que Bromberg se situe bien sur l’itinéraire que j'avais déterminé avec mes amis Polonais, quand nous cherchions à préciser par où était
passé mon Einsatzkommando 4 – 1. C’est effectivement Bischoff ( et son «
collègue » Hammer ) qui officiaient dans ce secteur à ce moment précis.


Question de logique, donc.



Et puis question de santé : si je continue à hésiter, je vais devenir
vraiment dingue ! Cela fait des mois que je bute tous les trois pas, sur
des questions insolubles. Alors bon, voilà, moi, maintenant, je décide
que ça colle comme ça, que ça semble cohérent, et donc j’impute le
massacre de Bromberg à mes protagonistes. Sauf objections, je me remets
donc à mon travail d’écriture, en prenant ceci comme base logique et
documentaire.



4 ) Si on ajoute à tout ça une version Polonaise de Wikipédia consacrée à
Bischoff, traduite ici tant bien que mal, voilà ce qu’on obtient : «
Dès le début, Bischoff était un partisan de la plus stricte répression
de la population polonaise de Bydgoszcz - exécutions publiques otages, y
compris. Ses subordonnés ont tué tous les membres capturés de la Garde
civile, dont certains ont été torturés à mort avec des barres
métalliques. D'autre part, lorsque le 10 septembre l’Einsatzkommando
1/IV rejoint la Wehrmacht et la grande « purification action » dans le
quartier ouvrier Szwederowo, Bischoff a ordonné à ses soldats SS de
tirer sur « quiconque vous semblera suspect », tout en précisant que «
C’est à travers de telles actions qu’on peut voir les vrais hommes ».



Bischoff est donc bien un personnage capable d'avoir commis un tel
massacre. Et je m'arrangerai pour que dans mon texte, cette phrase, sur
"les vrais hommes", apparaisse bien en clair.



Bon, on va donc considérer que pour Bromberg, j’ai résolu la question,
et que si ma version n’est pas LA vérité, elle reste tout de même
vraisemblable et plausible. Je ne peux pas passer trois mois sur chaque
étape du parcours de ces gens, sinon j’en ai pour quinze ans avant de
boucler ce fichu roman ! A un moment donné, il faut bien trancher. Ne
parlant ni Allemand, ni Polonais, je ne peux pas m'amuser à aller passer
six mois aux archives de Cologne. Je dois faire avec le peu que j'ai.
Alors traçons.... et tracez avec moi si vous le voulez bien.



Mes amitiés… A la prochaine.
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Ubik83 : projet de roman - Page 15 Empty AB Aktion.

Message  ubik83 14/4/2013, 20:47

Hello,

Au fil de mes lectures, je tombe sur ces termes : AB Aktion, Opération Tannenberg, Generalplan Ost...

Cela vous parle-t-il ?

A vous lire,

Ubik.
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Ubik83 : projet de roman - Page 15 Empty Re: Ubik83 : projet de roman

Message  eddy marz 14/4/2013, 21:14

ubik83 a écrit:Hello,

Au fil de mes lectures, je tombe sur ces termes : AB Aktion, Opération Tannenberg, Generalplan Ost...
Cela vous parle-t-il ?



Ubik.

Generalplan Ost; c'est dans le forum : https://deuxiemeguerremondia.forumactif.com/t9850-generalplan-ost-aktion-reinhard-les-hommes-de-lombre
Operation Tannenberg : http://www.h-net.org/reviews/showrev.php?id=8494
AB Aktion est le nom de code de l'opération de destruction de l'intelligentsia Polonaise : http://en.wikipedia.org/wiki/German_AB-Aktion_in_Poland
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Ubik83 : projet de roman - Page 15 Empty Chaud devant !

Message  ubik83 17/4/2013, 10:55

... Je me doutais bien que vous auriez des infos là-dessus. En fait, je me demandais justement si ça n'avait pas été "traité" de telle ou telle manière quelque part sur le site. J'ai tenté l'onglet "recherche" mais ça n'a rien donné de probant.
OK, merci en tous cas, j'ai de la lecture devant moi... Enfin, si déjà je sais quoi lire et si je sais quoi en tirer, je m'estime satisfait...

A bientôt, à suivre, chaud devant !

Ubik.
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Ubik83 : projet de roman - Page 15 Empty Des petites questions bien concrètes.

Message  ubik83 19/4/2013, 11:10

Bonjour,

Je suis en train de ( laborieusement ) écrire l'odyssée de mes zigotos à travers la Pologne - je ne suis pas arrivé encore à Bromberg - et je me pose des questions d'ordre pratique. Un roman c'est ça, aussi, des fois il faut vérifier des détails, des petites choses...

Et là, concrètement, je me dis : la Kubelwagen, cette espèce de "jeep" Allemande... Est-ce qu'en 39 en Pologne, on pouvait en voir circuler ? Et si non, comment se déplaçaient les officiers et sous-officiers ?

Seconde question : y a-t-il eu, même sporadiquement, des attaques de partisans contre des officiers ? Je veux dire, on sait qu'en France occupée, des soldats ou officiers ont été exécutés lors d'attentats, qu'ils soient le fait de groupes Communistes ou non. Et on sait qu'il y eu de sérieuses représailles. En Pologne, a-t-on assisté à de telles tentatives, ou pas du tout ?

Merci de vos réponses et du sérieux que vous ne manquerez pas d'y mettre.

Je me bats dans l'immense tâche que j'ai entreprise. Je ne sais toujours pas pourquoi et j'en viens à me dire que la question du "pourquoi" n'a, en réalité, aucune importance. Sans doute que je devais le faire, et puis voilà.

Mes amitiés,


Ubik.
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Ubik83 : projet de roman - Page 15 Empty Re: Ubik83 : projet de roman

Message  Curious 19/4/2013, 11:39

Bonjour,


ubik83 a écrit:
Et là, concrètement, je me dis : la Kubelwagen, cette espèce de "jeep" Allemande... Est-ce qu'en 39 en Pologne, on pouvait en voir circuler ?

Sauf erreur de ma part, c'est très improbable, voire impossible.

Le premier exemplaire (type 82) a été livré à l'armée allemande en décembre 39 et la production en série n'a démarrée qu'en février 40

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Ubik83 : projet de roman - Page 15 Empty Merci...

Message  ubik83 19/4/2013, 13:06

... Il me semblait bien, en effet. Mais je voulais vérifier.

Enfin, par questions et réponses, on finit par débroussailler le sujet, quand même !

Merci...

Ubik.
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Ubik83 : projet de roman - Page 15 Empty KdF Sipo und SD.

Message  ubik83 8/5/2013, 14:29

Hello,

En ce jour du 8 mai, si symbolique pour nous tous, je me suis remis au boulot sur mon roman, après une dizaine de jours consacrés à la grippe. J'ai relu mon chapitre 17 ( qui s'ouvre dans la nuit, lors de la préparation de Fall Weiss ), et au cours duquel Wolfgang commet ses premiers crimes. Un tournant majeur a été pris, et il en est conscient. J'ai rajouté un passage, corrigé quelques maladresses ( il y en a toujours ), et je tente d'avancer.

Je sais qu'après le 29 novembre - sauf erreur de ma part - les Einsatzgruppen ont été dissous. Helmut Bischoff s'est vu confier le poste de chef de la Gestapo à Poznan. Les hommes qui avaient constitué son unité ( et donc mes personnages aussi ) ont été intégrés au KdF Sipo und SD à Varsovie.

Déjà, tenu par qui ? Qui était le "big boss" ? Si vous le savez... Sinon, faudra que je fouille.

Et puis, plus gênant car difficile à trouver : à quoi ces hommes étaient-ils employés ? Avaient-il un quelconque rapport avec le maintien de l'ordre, ou celui-ci était-il laissé aux bons soins de la police Polonaise ? Ou d'une autre organisation Allemande ? Etaient-ils chargés de fouiller les archives de la police existante pour tenter de repérer les éléments susceptibles d'être hostiles au Reich ? Avaient-il partie liée, de près ou de loin, aux projets de classement de la population, "germanisable", "assimilable", "indésirable", etc ? Je me doute bien qu'ils traquaient continuellement l'intelligentsia Polonaise, puisque on les avait chargés de la décapiter. Mais quelles étaient leurs méthodes ? Et était-ce leur seule tâche ?

Comme toujours, face à une culture ( germanique ) qui m'est étrangère, sur un sol ( la Pologne ) que je ne connais pas, dans une époque ( les années 40 ) que je n'ai pas vécue, je suis fort embarrassé pour écrire quelque chose qui soit crédible. Toutes les bonnes volontés sont bienvenues.

Merci.

Ubik.
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Ubik83 : projet de roman - Page 15 Empty La bonne date.

Message  ubik83 8/5/2013, 15:18

... En fait, après vérification, c'est le 20 novembre que les Einsatzgruppen de Pologne furent dissous.

Au niveau de mon roman, ça fait une différence qui serait passée inaperçue. Mais comme je suis sur un site d'historiens, je rectifie, c'est bien normal.

A suivre...

Ubik.
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Ubik83 : projet de roman - Page 15 Empty Treize à la douzaine.

Message  ubik83 8/5/2013, 15:48

... Il semble que l'affaire soit compliquée. Il n'y avait pas un mais DES SSPF ( SS und Polizei Führer ) à Varsovie. Voilà une liste que je trouve sur un forum de langue Anglaise :

ss gruf paul moder sspf warsaw

ss oberf arpad wigand sspf warsaw

ss oberf von sammern frankengg sspf warsaw

ss oberf walter stein sspf warsaw

ss brif paul otto geibl sspf wasaw



... pourtant, mes camarades Polonais, sur leur forum, n'ont fait mention que d'un seul édifice, situé 25 rue Zucha ( renommée ensuite par les Allemands "Polizeistrasse" ).

C'est compliqué, l'histoire ? Mais non, voyons ! Citons Molière pour parler de mon cas : "Mais qu'allait-il donc faire en cette galère" ?

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Ubik83 : projet de roman - Page 15 Empty ... And so on...

Message  ubik83 8/5/2013, 15:59

... Le nom de Paul Moder revient, je vois passer celui d'Odilo Globocnik....

N'en jetez plus, la cour est pleine !

Ubik.
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Ubik83 : projet de roman - Page 15 Empty Pas encore mort, non.

Message  ubik83 18/5/2013, 05:38

Hello,

De nouveau malade, mais toujours pas mort !

Voilà ce que j'ai pu récolter comme infos, à droite à gauche, notamment avec l'aide de mes amis Polonais.

D'abord une liste, que je recopie telle quelle :


SS UND POLIZEIFÜHRER VARSOVIE


Les commandants

SS-Gruppenführer Paul Moder (14 novembre 1939 - 4 Août 1941)

SS-Oberführer Arpad Wigand (4 Aug 1941 au 23 avril 1943)

SS-Oberführer Dr Ferdinand von Sammern-Frankenegg (22 Juillet 1942 au 19 avril 1943) (1)

SS Jürgen Stroop-Brigadeführer (19 Apr 1943 à 13 Sep 1943)

SS-Brigadeführer Franz Kutschera (25 septembre 1943 - 1 février 1944) (2)

SS-Oberführer Walter Stein (1 février 1944 - 31 mars 1944) (3)

SS-Oberführer Paul Otto Geibel (31 mars 1944 - 1 février 1945)

Notes

1. Von Sammern-Frankenegg était l'adjoint de Wigand,le titulaire.

2. SS-Brigadeführer und Generalmajor der Polizei Franz Kutschera a été
assassiné par la résistance polonaise (Armia Krajowa) le 1er Février
1944.

3. Stein était commandant temporaire.

Sources utilisées : Mark C. Yerger - Allgemeine-SS



Ensuite une réponse en deux points, que je synthétise ici :


1 ] : à Varsovie, la hiérarchie est la suivante : le HSSPF ( pour tout
le général gouvernement ) est Friedrich Wilhelm Krüger ; son subordonné
pour Varsovie est Paul Moder, c'est un vieux combattant, originaire
d'Altona, responsable de la SS depuis 1931, présent dans l'élite de la
SS à Berlin après 33, viré de Varsovie en 41, envoyé dans la Waffen Ss,
tué à Demjansk en 42.

Le chef du BdS ( commandement général de la Police et de la Sécurité
pour le GG ) est Bruno Streckenbach, les chefs du KdS Varsovie sont
successivement Lothar Beutel et Walter Hammer, deux vieilles figures du
SD et de la SS. Beutel est un vieux briscard, familier de Heydrich et
Himmler depuis des années, partie prenante des débats autour de la
fondation du RSHA en 39, tandis que Hammer fait partie de ces juristes
recrutés par Werner Best après la prise de pouvoir nazie. Beutel est
également, rappelons-le, chef de l'Einsatzgruppe dans lequel officient
mes deux personnages principaux.



2] : Le travail au KdS à varsovie est un travail de police politique :
ils luttent contre une éventuelle résistance, espionnent église,
corporations élitaires, anciens partis politiques, cadres des
universités, nobles, capitaines d'industrie. Enfin, ils luttent contre
ce qu'ils appellent la délinquance économique : marché noir, et
participent aux politiques d'aryanisation de l'économie. Les hommes des
groupes sont les petites mains, les nervis de ces processus : tandis que
les officiers supervisent les procédures et les documents qui en
résultent, les sous officiers et hommes de troupe enquêtent,
interrogent, maltraitent, menacent torturent, poursuivent.


Voilà. J'ai maintenant un background suffisant pour savoir ce que je dois écrire.
Certes, la vision est encore floue, mais sans me déplacer, sans aller
consulter des archives que de toutes façons, ne lisant pas l'Allemand,
je ne comprendrais pas... Je pense qu'on a atteint le maximum ou qu'on
n'en est pas loin. En tous cas, je peux me débrouiller avec ça.


Je crois que maintenant, il me faut "traiter" le dimanche sanglant de Bromberg. Ce qui me gêne, c'est que si je m'en tiens à Wikipédia, la Wehrmacht se serait chargée des fameuses représailles ( cf article pour ceux qui ne connaissent pas cet épisode ). Or, même si c'est vrai, pourquoi pas, je me demande ce que pourraient bien fiche du coup mes Einsatzgruppen arrivant derrière, à part achever les mourants. Bref, me semble qu'il y a contradiction, que la Wehrmacht outrepasse un peu ses attributions, et fauche l'herbe sous le pied à ses copains de SD. Bref, va falloir soit y voir plus clair, soit combiner, faire des bidouillages.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Dimanche_sanglant_de_Bydgoszcz

Autre chose : je me demande ce que sera l'après. A savoir, oui, mes personnages vont très certainement se retrouver intégrés au KdS Varsovie, et y traîner un certain temps. Combien, déjà ? Ensuite, j'ai entendu dire qu'ils sont repartis, mais sous la houlette de qui, je l'ignore, et qu'on les a vu passer à Bialystok. Pourquoi là-bas, allez savoir la raison. Mais ensuite, je pousse plus loin :

On me dit que les Einsatzgruppen de 1939 n'ont rien à voir avec ceux formés en 41 à Pretzch, pour l'opération Barbarossa. Certes. Mais ensuite ? A partir de 41, que fait-on de ces gens, une fois qu'ils se sont bien "fait la main" sur la population Polonaise ? On les réutilise, on les intègre dans les unités envoyées à l'Est, on les ajoute ?

Est-il possible, par exemple, que mes personnages se retrouvent "embarqués" dans les effectifs de l'opération 1005, ou toute autre "aktion" ?

Bref, la question du "possible" revient constamment chez moi. Je suis effaré, atterré par l'ampleur délirante et pharaonique du projet dans lequel je me suis lancé, fou que je suis. Je n'arrive pas, avec ce III° Reich surpuissant et jobard, à me rendre compte de ce qu'il est possible ou pas. Il faut dire qu'ils ont commis des sommets d'atrocités, et qu'ils ont repoussé la limite de la notion de possible. Plus rien ne pourrait m'étonner et du coup, je n'ai aucune idée de ce qui est plausible ou pas, j'avoue que ça me gêne, d'une, sur le plan du travail d'écrivain. Que ça me perturbe, de deux, sur le plan personnel, et me remue en profondeur.

A voir, à voir,

Et à suivre, donc.

Ubik.

PS. : Eddy, tu as du courrier dans ta boite aux lettres.
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Ubik83 : projet de roman - Page 15 Empty Un extrait en Pologne.

Message  ubik83 23/5/2013, 18:46

Chers amis du forum,

Je livre à votre sagacité un extrait de mon roman. Il s'agit du chapitre 17, qui débute au petit matin du premier septembre 1939. Vous imaginez déjà, sans doute, quelle en est la teneur. Wolfgang a, comme il le dit, "passé le point de non-retour". Il a maintenant du sang sur les mains. Et ça ne fait que commencer...

Il s'agit pour moi d'un "feedback", étant donné votre aide. Mais aussi, on ne sait jamais, d'une prise de température, des fois que ceci ou cela vous paraitrait improbable.

Je vous laisse donc lire...

Au plaisir, si l'on peut dire.

Ubik.




**************************************************************


Quelques kilomètres plus loin, là encore, on stoppa. Il faisait meilleur, le jour s’était levé, des vapeurs montaient des champs alentour.
Nous étions sur la Grand-place d’un bourg, sans doute plus conséquent que le village précédent. Il y eut un bref rassemblement, chacun compta ses effectifs et puis, flanqués de Kreisler, nous nous éloignâmes.
La compagnie était disloquée. La plupart de nos camarades se trouvaient dans le bas de l’agglomération. Kreisler nous avait entraînés vers le haut, attiré il me semble par un clocher, intact. Un pâté d’immeubles semblait avoir miraculeusement échappé aux frappes aériennes.
Nous arrivâmes dans une rue pavée qui montait, assez raide. Au bout de la côte, le parvis de l’église, entouré d’un minable salon de coiffure, d’une épicerie aux volets fermés. Et là, sur des bancs en bois, une douzaine de personnes, qui nous dévisageaient avec hostilité. Kreisler demanda à voix haute si quelqu’un parlait Allemand. Aucune réponse.
Je regardai les gens en face de moi. Un septuagénaire, probablement paysan, tenait gauchement sa casquette entre ses mains épaisses, rudes, couturées de cicatrices, de blessures. A côté de lui, un petit homme tout sec, très brin, nanti d’une fine moustache, avec entre ses lèvres un mégot éteint qui tremblait. Ses yeux semblaient incapables de se fixer un instant, comme s’il avait voulu embrasser toute la scène à la fois, sans en perdre le moindre aspect. Un autre, costaud, les bras croisés, les jambes idem allongées devant lui, nous toisait avec arrogance. Deux adolescents, treize ou peut-être quatorze ans, assis sur un autre banc, avaient adopté une posture voûtée et nous évitaient du regard. Je me disais : vont-ils, eux aussi ?... D’autres, que je ne détaillai pas. Je n’eus guère le temps de conjecturer d’avantage. Kreisler avait sorti son Luger. Du geste, il leur faisait signe de rejoindre la rue. Il s’accompagnait de la voix, bien que ce fût parfaitement inutile :
- Allez, en avant ! Debout !
Ils allaient se lever. Ce n’étaient qu’une douzaine de personnes inquiètes sans doute, se demandant ce qu’on attendait d’elles. Mais le type à la carrure de lutteur s’interposa, leur faisant signe de se rasseoir. Elles obéirent, non sans hésitation.
Il regardait Kreisler avec une antipathie manifeste. Dans un mauvais Allemand, il nous apostropha, en agitant les mains :
- Vous tuer gens. Ma femme morte, reçu bombe. Vous pas déclaré guerre. Maintenant, venir pistolet ? Menacer nous ? Moi pas peur de vous. Allemands, salauds !
Kreisler, qui n’avait pas bronché, rétorqua :
- T’es le gros malin du village, toi, c’est ça ? Allez, bouge, obéis.
Mais le type, au lieu d’obtempérer, s’avança et saisit Kreisler au col. Sans effort, il le souleva du sol. Alors, le SS-Sturmmann lui tira une balle en plein visage.
Le colosse lâcha Kreisler. Il se tenait encore debout, mais le sang inondait ses traits. Enfin, après un temps qui me parut infini, la tête s’inclina en arrière, puis tout le corps tomba.
Le coup de feu avait claqué dans le relatif silence, le grondement des batailles se déroulant très loin à l’arrière-plan. Le bruit résonna entre les façades, on aurait dit que le temps s’était étiré. Je regardais le filet rouge sombre dégouliner. C’était étrange. J’avais l’impression de me trouver dans une sorte de rêve. J’avais passé une mauvaise nuit, j’avais tué le notable dans le village précédent, j’avais achevé les gens dans l’église, je me sentais moralement souillé, physiquement vidé, et j’étais tout à coup face à une scène qui, malgré sa réalité, me laissait tel un spectateur, assis devant un écran de cinéma, une reconstitution factice. Cette absence de réaction m’intriguait. Devenais-je indifférent ? Avais-je simplement besoin de dormir ? Mais était-il possible de trouver le sommeil, après avoir commis de telles atrocités ? Je ne pouvais que fixer la blessure et le sang qui se répandait. Seule cette flaque rendait la situation tangible. J’éprouvais presque le besoin de toucher, de poisser mes doigts dedans, pour me persuader que c’était bien vrai et concret. Et pourtant, rien ne l’était plus. Mon âme résistait, se débattait.
Un frémissement parcourut le groupe, qui s’ébranla. De façon mécanique, je me plaçai derrière ces personnes, presque déconnecté, absent. Quelque chose s’agitait en moi, et je bloquais tout, je ne voulais pas savoir. Je me rendis compte que je respirais à peine. Je tremblais sur mes jambes. Une éruption intérieure se produisait dans mes tréfonds, et je feignais l’indifférence.
Nous reprîmes la rue pavée, qui descendait vers la nationale. Les Polonais allaient devant, Franz et moi à droite et à gauche. Kreisler suivait.
Tout à coup, les deux gamins partirent en courant, dévalant la pente comme des lièvres. Franz cria : halte ! Je l’imitai, mais mon corps était de plomb : je restai derrière les hommes.
Mon ami arrosa la rue d’une rafale, fauchant les deux jeunes dans leur élan. Nous les rejoignîmes en quelques pas ; les paysans se penchaient, hochaient la tête. Les deux adolescents étaient morts. Le septuagénaire se tourna vers Kreisler et l’apostropha, criant sans doute sa haine, sa colère. Le SS Sturmann dégaina et fit mine de l’exécuter, comme l’autre costaud, là-haut, tout à l’heure. Alors l’homme se détourna et rejoignit la colonne. Il se tenait courbé, sans doute anéanti parce qu’il venait de voir.
En passant à côté des cadavres, j’eus enfin un choc, une réaction : c’est là que je réalisai pleinement que non, il ne s’agissait pas de cinéma. C’était ici, maintenant, et j’y participais. Je ne sais pas si c’est lié au fait que Franz avait tiré… ou bien si l’âge des victimes rendait l’exécution plus odieuse. Mon tiraillement intérieur s’accentuait. Je serrai les dents et me contentai d’avancer. La tête me tournait, j'avais le souffle court. Grande était la tentation de poser arme, casque, d'oublier tout le monde et de s'asseoir. Juste rester là, au soleil, pour retrouver un peu d'énergie, d'allant.
Nous ramenâmes notre butin humain. Les autres escouades revenaient peu à peu, et le troupeau des captifs augmentait.
Ce qui, sournoisement, s’insinuait en moi, c’était la réaction de mon corps. Je me connaissais trop bien pour l’ignorer. D’un moment à l’autre, j’allais soit me précipiter pour vomir, ou me tordre en violentes coliques. Alors je faisais tout pour endiguer le malaise. Je tentais de me concentrer sur Hildegarde, la jolie jeune fille chez les von Knecht. Mais son visage demeurait flou.
Les hommes furent rassemblés dans une étable dont le toit s’était affaissé. La porte avait tenu le coup. Combien étaient-ils ? Une centaine, voire plus. Des jeunes, des vieux… On les fit entrer sous la menace des armes.
Ensuite, une charrette fut poussée devant la porte ; nous y entassâmes des pierres tombées des habitations autour. Pendant ce temps, les gens criaient à l’intérieur, tentaient d’ouvrir les battants.
On nous fit signe de reculer. Un Scharführer SS s’adressa à un petit groupe resté à part :
- Allez !
Ensemble, ils dégoupillèrent leurs grenades et les lancèrent dans la grange, là où le toit manquait. Il y eut des cris épouvantables, le sol trembla, une fumée acre se répandit.
Un des murs avait cédé. On envoya quelqu’un voir. Le type revint et se contenta de dire, en hochant la tête :
- Ils ont tous leur compte. Un sacré carnage.
Là-dessus, la compagnie se mit en ordre pour monter dans les camions.
Il y avait un massif de buissons au bord de la route. Pendant que la troupe se rassemblait, je courus m’y réfugier et là, les mains dans la terre, je regardais un flot immonde sortir de ma bouche. Ce n’était que bile, je n’avais plus rien à vomir. Mais mon œsophage semblait en feu, comme les ruines noircies de la grange à quelques mètres. Mon corps s’était tordu en un spasme aussi violent qu’inutile, qui m’avait vidé de toutes mes forces. Je me sentais si faible que je n’arrivais pas à m’imaginer reprendre la route.

Et pourtant, quelques instants après, j’étais à nouveau assis à ma place, en face de Franz.

( ... )
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Ubik83 : projet de roman - Page 15 Empty Echanges intenses avec Dieu... et avec la Slivovitz.

Message  ubik83 7/6/2013, 06:09

Amigos,
Comme souvent, je soumets ici un extrait de mon roman. Wolfgang a maintenant du sang sur les mains, et il le vit mal. Voyez, jugez, commentez, je suis friand et curieux de vos idées, votre point de vue m'intéresse. Une agréable lecture pour vous...


Tous les jours apportaient de nouvelles scènes de dévastation. Nous traversions des villages bombardés. On se garait quelque part, bref rassemblement, consignes, distribution d'armes. Et nous étions lâchés dans les rues.
Là, on effectuait un tri sommaire, épargnant femmes et jeunes enfants. Les hommes étaient fusillés. Pas forcément tous. Mais ceux qui semblaient hostiles, ou appartenaient aux catégories visées : cadres, intellectuels, enseignants, élus, etc. Outre ces facteurs plus ou moins objectifs, il me semble que cela dépendait de l'humeur des chefs et des ordres qui en découlaient. Un peu de la tête du client, aussi. Et puis, il y en avaient qui parvenaient à nous échapper. A cette époque, nous n'étions pas complètement enragés.
Parfois, je me retrouvais dans l'équipe qui, au lieu d'abattre des gens, s'en prenait aux institutions. On entrait dans les mairies, les postes de police, et les armes crépitaient. Puis, on entassait deux ou trois meubles ; un peu d’essence et les flammes dansaient. Presque toujours, on saisissait des documents. Nos supérieurs semblaient accorder une importance particulière aux archives politiques et judiciaires. Tout était bourré dans des cantines qu'on entassait à l'avant du convoi, avec les officiers. Trois véhicules, qui circulaient vides au départ, se remplissaient maintenant de paperasse et de fichiers.

Je n’arrivais pas à me faire à cette nouvelle vie. Ainsi, ces années d’efforts, d’engagement, n’avaient eu pour seul résultat que me transformer en assassin ? Je me sentais déraciné, sur les routes, loin de chez moi, à semer mort et destruction… J’en voulais à Franz mais paradoxalement, son importance allait croissant : après tout, je n’avais que lui à qui me raccrocher.
Heureusement, avec le temps, mes réactions viscérales étaient moins intenses. Je ne dirais pas que je m'habituais, non. Toutefois, mon corps ne se révulsait plus. Jamais je n'aurais pu tenir le coup, sinon. Je présume que mon instinct de conservation avait déclenché quelque mécanisme. Mon ressenti se cantonnait à un registre plus interne, mental. J'y pensais, continuellement. Je tombais dans une espèce de neurasthénie. J'étais assailli de cauchemars, toutes les nuits. Mais au moins, je n'étais plus malade, ou rarement.
Quand il fallait tirer, je me disais : mon petit, tourne et vire, tu auras beau résister, il y a bien un moment où ce chien de Kreisler t'y obligera. Alors autant s'en débarrasser tout de suite. Je visais approximativement, puis une fois l'arme pointée, je levais les yeux, quelque part vers le ciel, en lui demandant de pardonner mon acte. Moi qui n'étais guère croyant, voilà que je me découvrais des velléités, des désirs d'établir un lien, à ma façon, avec ce Dieu dont on m'avait tant rebattu les oreilles dans mon enfance. Je lui parlais intérieurement, je lui disais : toi qui vois tout, tu sais ce que je fais, je ne vais pas te raconter d'histoires. Je suis coupable mais j'implore ton pardon. Je ne suis pas un vrai repenti, puisque je recommencerai. Il en sera ainsi tant que je ne trouverai pas d'issue. J'ai souillé mon corps et mon âme. J'ai commis l'impardonnable. Je suis conscient du fait qu'un jour je paierai pour mes crimes. Mais je t'en supplie, fais en sorte que mon châtiment ne soit pas trop sévère.
Cela ne suffisait pas à me rendre la paix intérieure. Loin s'en faut. Disons que je tenais le coup.

Mes petites conversations privées avec Dieu ne m'apportaient qu'un maigre réconfort. Je dois même dire qu'elles augmentaient mon sentiment de culpabilité. Et puis, il ne me répondait pas. Il aurait fallu, quoi ? Partager avec les autres ? En discuter avec quelqu'un, mais qui ? Certainement pas Franz, qui semblait persuadé du bien fondé de ses agissements. Dénicher je ne sais quel tourmenté dans mon genre au sein de la compagnie, désireux lui aussi de s'épancher ? Cela ne s'est pas fait.
J'ai trouvé une solution plus simple : je me suis remis à boire.
Oh, pas abruptement, d'un coup. Mais progressivement, en augmentant les doses. J'en avais repris l'habitude. Au début, presque à mon insu, en suivant la pente. La facilité du désespoir. Puis sciemment, avec une méchante gourmandise, autodestructrice. Puisque je donnais la mort aux autres, de cette façon le fléau s'équilibrait, au ralenti.
Tous les soirs, une bonne partie des hommes, l'écrasante majorité en fait, se réunissait, de façon informelle. Quand nous disposions d'un coin, d'un réfectoire ou quelque chose d'approchant, on s'attablait. Sinon, quitte à s'asseoir par terre, on improvisait. Et là, qui sortait une flasque de sa veste, qui ouvrait son sac pour en extraire une bouteille… Tout y passait : schnaps, kirsch, bière, on ne faisait pas de distinctions.
Chacun de nous, dans la journée, chipait ce qu'il trouvait en traversant les villages, les maisons abandonnées. Dès que les chefs tournaient le dos, hop, les alcools disparaissaient promptement. Certains s'en prenaient aux bars et se chargeaient comme des mules, avec, dans ce cas, une complicité des responsables je suppose. Un trafic s'organisait, mélange de troc, de partage spontané, d'argent lorsque ça en valait le coup. C'est ainsi que je fis connaissance avec la vodka, que je recherchais pour son degré élevé. Et puis la Slivovitz, qui se rapprochait assez de notre liqueur de Quetsches. Les Polonais semblaient l'apprécier, on en trouvait facilement, et nous en fîmes, moi et mes camarades d'infortune, de véritables orgies. J'avais toujours, dans mon paquetage, une petite réserve. Je m'étais lié à deux ou trois comparses qui eux aussi, ramassaient tout ce qu'ils trouvaient lorsqu'ils étaient en mission.
Je dois préciser que parmi nous, il n'y avait pas que les hommes de troupe. De temps en temps, un SS-Sturmmann se mêlait à nos mornes réjouissances. Jamais Kreisler, par contre.
J'avais entendu dire que chez les officiers, ça buvait aussi, et en grandes quantités. Mais j'avoue que ça m'était bien égal. Ils constituaient, indéniablement, un monde à part.

( .... )
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Ubik83 : projet de roman - Page 15 Empty Voilà où j'en suis...

Message  ubik83 2/7/2013, 11:58

Amis, alliés, sympathisants, témoins...

Chapitre 17 bouclé. Wolfgang a maintenant du sang sur les mains. Il est devenu lui aussi un de ces tireurs dont parle Christopher Browning ( "Des hommes ordinaires" )... J'ai parlé du massacre de Bromberg, de diverses exactions... Et à force, l'Einsatzgruppe 4
( Lothar Beutel ) a fini par arriver à Varsovie, qui entre temps était tombée.

Je m'aventure maintenant dans un territoire incertain : certes mes personnages vont séjourner pendant quelque temps au KdS Varsovie et se livrer à un travail dont j'appréhende les grandes lignes :
- dépôt dans les prisons et les camps de concentration,
- exécutions de masse au cours de la purification ethnique de la population polonaise,
- déportations et expulsions massives et des territoires annexés au Reich ou destinés à des fins militaires au gouvernement général et dans le centre de l'Allemagne.

J'ai donc de quoi "alimenter", en gros, un chapitre, voire deux, maximum.
Et ensuite ?

Après, je ne sais pas. Combien de temps sont-ils restés à Varsovie ? L'unité Einsatzkommando a-t-elle bougé en tant que telle, ou bien ses membres ont-ils été dispersés ? Si cette unité a  bougé, quand, et pour aller où ? J'ai entendu parler de Bialystok, mais j'ignore pour quelles missions et quand...

Bref, nous sommes en octobre 1939 et je n'ai AUCUNE IDEE de ce qui se passe entre cette date et mai 1945. J'ai, en gros, six ans à couvrir, mais où trouver l'info ?

Voyez que ça n'est pas facile de se livrer à la rédaction d'un roman historique. Quand encore on trouve les sources à foison, qu'il suffit d'ouvrir des livres, bon... Mais la plupart des livres sur les Einsatzgruppen parlent des groupes formés en 1941 dans le cadre de l'opération Barbarossa. Les documentaires comme celui de Michaël Prazan, idem. Il va me falloir déployer des trésors de ruse et de patience, j'aurai besoin de beaucoup de chance et d'aide pour combler cet immense fossé de six ans.

Je pars dans quelques jours. J'emporte de quoi écrire et peindre numériquement. J'espère de tout coeur ne pas manquer de "munitions" pour alimenter mon roman ( qui a dépassé les 460 pages ). Parce que si je ne trouve rien, je serai obligé de mettre en panne sèche. Je ne veux pas noircir des pages et me rendre compte ensuite, une fois l'info disponible, que je dois tout effacer, pour raison d'impossibilité historique ou logique.

Souhaitez-moi courage, chance, et afflux de données !

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Ubik83 : projet de roman - Page 15 Empty Espoir...

Message  ubik83 2/7/2013, 13:30

Christian Ingrao m'a déjà aidé, mais parcimonieusement. Il est très occupé, débordé, même.
Je ne pense pas qu'il sache, là, maintenant, tout de suite, ce que je cherche. Mais je pense qu'il pourrait savoir, s'il se rendait à la Zentrastelle Ludwigsburg. Il a l'habitude de ce servir de cet outil et toutes les clés pour s'y retrouver.
Cependant, je doute qu'il le fasse pour mes beaux yeux. Et quand bien même serait-il amené à y aller pour des recherches personnelles, trouverait-il le temps d'y ajouter les miennes ?
Quant à moi, les problèmes économiques font que je n'aurais jamais les moyens de me rendre, pour un temps indéterminé, à ces archives. Si on ajoute la barrière de la langue, les problèmes de santé, le fait que j'ai des chiens chez moi et que je ne peux m'absenter facilement, la question semble réglée, en tous cas pour l'immédiat.
Me reste donc à espérer qu'on pourra m'aider...

Ubik.
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Ubik83 : projet de roman - Page 15 Empty Début du chapitre 18 : allée Szucha, Varsovie.

Message  ubik83 4/7/2013, 13:26

Le 23-25 allée Szucha était un vaste complexe, récent, au milieu d’un quartier résidentiel. Il avait été édifié au bénéfice du Ministère Polonais de l'Education et des Cultes, et nos dirigeants l'avaient réquisitionné après la reddition. La Sipo et le SD occupaient le numéro 23, l'Ordnungpolizei le 25. Après quelques mois, l'allée Szucha fut renommée Polizeistrasse par l'administration Allemande.
 L’entrée était imposante. Flanquée de colonnes monumentales, elle donnait sur un hall ouvert d’où partaient plusieurs escaliers. Si on continuait en face, on franchissait une lourde porte en verre martelé et acier. Là se trouvait un impressionnant atrium dont le sol était constitué d’une remarquable rosace en marbre noir et blanc, très brillant, qu’il fallait éviter d’emprunter en temps de pluie, à cause des risques de glissade. Souvent il m’est arrivé de venir là pour l’admirer, et griller une cigarette. J’aurais aimé avoir un bureau donnant sur cette merveille géométrique, je la trouvais apaisante. Mais lors de notre présence en ces lieux, nous étions confinés au second, qui offrait une vue bien plus quelconque.
Je ne saurais dire quelle était la configuration de cet édifice, qui ressemblait à un labyrinthe ; il m'arrivait souvent de m'y perdre. Tout était bâti dans des proportions majestueuses. J'avais repéré quatre grandes cours intérieures, dont deux fermées, comportant des espaces verts, sans savoir si l'accès y était possible. La seule où je m’étais rendu, c’était celle à la rosace.
Suivant où l’on passait, on pouvait avoir vue sur les jardins, ou sur les avenues et autres immeubles alentour. Des panneaux indiquaient la direction des différents services, Gestapo, Kripo, Sicherheistdienst, etc. Malgré cela, la longueur des couloirs donnait toujours la pénible impression d'être constamment égaré.
Franz et moi n’étions pas logés allée Szucha, mais dans un petit immeuble aménagé en caserne juste derrière ; il ne payait pas de mine mais était en bon état, aucune bombe ne l’avait touché. Il y avait six petits dortoirs, nous étions dans le troisième. Et puis d'autres locaux, pour le personnel administratif, les chauffeurs, les cuisiniers, que sais-je. Les officiers, eux, se trouvaient dans une pension Allée Litewska, à deux pas de là. Pour ce que j’en sais, ils disposaient de chambres où ils dormaient à quatre, regroupés en général en fonction de leurs grades. 
Il y eut un ou deux jours de latence, que je mis à profit pour m’acclimater, prendre mes quartiers. Puis, rapidement, nous commençâmes à sillonner la capitale.

Varsovie en ruines était vraiment lugubre. Je n’ai jamais vu la ville avant, mais ce qui en subsistait pouvait donner une idée de sa beauté passée. Beaucoup de magnifiques hôtels particuliers en pierre, sculptés, et des allées immenses, bordées d’arbres. La plupart des façades étaient maintenant écroulées, des monceaux de gravats gênaient la circulation… Des équipes de Polonais travaillaient au déblaiement, presque toujours sous le contrôle des autorités Allemandes. 
Au départ, je n’avais pas de repères dans cette cité ; peu à peu, j’appris à m’orienter, grâce aux axes principaux, aux voies ferrées et nombreux ponts qui enjambaient la Vistule.
Nous roulions dans ces mêmes camions bâchés, ceux qui nous avaient amenés depuis notre départ à Dramburg. Nous étions huit à l’arrière. Dans la cabine, un chauffeur et un chef de groupe, Kreisler ou tel autre SS-Stürmann. C’étaient de petits convois, en général trois véhicules pour la troupe, trois autres pour le monde à ramener, une voiture pour les sous-officiers. J’ai souvent travaillé sous les ordres d’un SS‑Rottenführer nommé Udo von Knapp.
Grand, solidement bâti, glabre, les yeux légèrement proéminents, il portait une mèche brune sur le côté, à la façon d’Adolf Hitler. Il offrait une image lisse, impénétrable, et je suppose que c’était voulu. Il tenait à se démarquer de la piétaille, il semblait nous mépriser, alors que lui-même n’était pas encore seulement officier. Mais je suppose qu’il fallait intégrer cette attitude pour le devenir. Sans doute un arriviste, un de ces nombreux jeunes loups, désireux de grimper dans la hiérarchie. Evidemment, il se montrait particulièrement exigeant, à chaque mission. Son mot d’ordre était : « je veux du résultat » !
Sa méthode était rigoureuse : il se fiait au Sonderfahndungsbuch Polen, un minuscule livre qui comportait, sur ses pages en papier bible, des listes de suspects, établies en collaboration avec les Volksdeutschen vivant en Pologne, et sans doute aussi, des espions. Tous ceux visés par le nouvel ordre se trouvaient recensés là, avec nom, adresse, profession, convictions politiques, famille, amis… Von Knapp déterminait, avec ses supérieurs, l’inventaire précis des personnes à arrêter. De là, il recopiait sur des fiches les noms des hommes dont chacun de nous aurait à s’occuper. Ainsi, nous étions directement et individuellement responsables du succès de cette tâche : il nous incombait de trouver les intéressés. Gare à celui qui ne ramenait personne, il se faisait copieusement engueuler. On descendait, on s’alignait au garde à vous, et là, von Knapp passait, remettant à chacun un petit bristol, recouvert de son écriture fine et racée, méticuleuse. Parfois il s’arrêtait brusquement devant l’un ou l’autre, le regardait de haut en bas, comme si l’homme s’était présenté mal rasé, sale, que sais-je. On aurait dit que von Knapp nous emmenait à une parade, une revue militaire, pas une action sur le terrain. Il restait là, à fixer je ne sais quel détail, puis enfin, il tendait sa main sèche, osseuse, et passait au suivant.
Quand  tout le monde avait son bout de papier, harangués, houspillés par le SS-Stürmann, nous montions pour traquer nos proies. En général, nous allions par deux. Par convention, j’avais établi avec Franz la procédure suivante : lui partait du rez-de-chaussée, moi je grimpais tout en haut ; on se retrouvait à mi-parcours, dans les étages.
Ce n’était pas tâche facile. Après avoir tambouriné aux portes, quitte à les enfoncer, on faisait irruption dans l’intimité d’une famille, à laquelle il fallait arracher notre proie. On débarquait dans l’odeur de nourriture, des mioches se mettaient à brailler, les femmes se signaient en pleurant… Les gens ne parlaient pas Allemand, faisaient mine de ne pas comprendre ce que nous voulions. Il fallait alors casser quelques objets, molester quelqu’un, tirer en l’air… Je n’aimais pas cette tâche, mais que faire ? M’enfuir ? Pour aller où ?
Enfin, on ressortait avec notre petit monde. Il est arrivé qu’une ou deux fois l’individu à interpeller se précipitât sur les toits, ou par les escaliers de service, dans l’espoir de s’échapper. Il fallait alors cavaler derrière, comme des imbéciles. En général, une fois qu’on l’avait repris, on lui faisait passer l’envie de jouer au héros, avec quelques coups de crosses dans les gencives ou les parties génitales. Si on trouvait chez lui des tracts ou autres éléments indiquant qu’il pouvait appartenir à la Résistance, alors on le remettait à la Gestapo.
Celle-ci avait ses quartiers dans les sous-sols du 23. J’évitais d’y descendre, sauf ordre formel. Je me doutais de ce qu’on pouvait y trouver.
Le tout-venant, c’était à nous de le « traiter ». En général, ça se terminait de façon abrupte.
Nous emmenions ces gens sur des lieux choisis à l’avance. Carrières, forêts à l’écart, enfin, loin d’éventuels témoins. Là, fidèles à nos procédés, on leur faisait creuser une tranchée, sous quelque prétexte. Puis, quand la profondeur était jugée suffisante, ils s’alignaient devant. Là, postés en rangée, nous les criblions de balles. Ils tombaient comme des paquets, on amenait les suivants, et là encore nos fusils crachaient. Quand tout le monde était mort, on rebouchait avec la terre qui restait, puis on rentrait à la caserne.
Je n’aimais pas les enterrer. C’était épuisant. Et puis, il y avait ceux qui, tombés sur le dos, avaient gardé les yeux ouverts. Ecarquillés, en un mélange de surprise, de stupeur, d’effroi, ils semblaient me fixer, depuis la mort, en un muet reproche. Ils me hantaient la nuit, quand je cherchais le sommeil.
Un compte méticuleux était tenu, recensant les victimes, leurs noms, où on les avait cueillies. Ainsi, on savait qui nous avait échappé, et les fuyards étaient reportés sur une liste spéciale.
Ses précieux papiers à la main, Von Knapp, satisfait, donnait le signal du départ. On remontait dans les camions, en route vers l’allée Szucha. Moi j’allumais une cigarette ; fumer me calmait un peu. J’avais des collègues qui, à peine assis, sortaient des flasques de leurs poches et les vidaient consciencieusement. Franz, habitué aux Eicksten, en grillait une tout en me regardant avec un étrange sourire, mélange de bienveillance, de commisération, de je ne sais quoi encore.
Nous ne parlions pas.


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