Essence ou Gasoil ?

Le T-34 est un genre de char "jetable". La durée de vie d'un tel char sur le Front de l'Est n'est que de quelques heures, après quoi, il a été détruit, abandonné ou doit être remplacé.

Je pense que l'on lui demandait effectivement avant tout de fonctionner durant les combats, seul quelques uns repartant en atelier pour des réparations lourdes.

Les opérations courantes d'entretien faites par l'équipage ont lieu toutes les 10-12 heures, 25 - 30h, 50h et 100h (250-300km, 500-600km, 1000 et 2000km). Après quoi, l'engin doit être renvoyé en atelier pour révision plus lourde.

Chef Chaudard a écrit:Le T-34 est un genre de char "jetable". La durée de vie d'un tel char sur le Front de l'Est n'est que de quelques heures, après quoi, il a été détruit, abandonné ou doit être remplacé.

Je pense que l'on lui demandait effectivement avant tout de fonctionner durant les combats, seul quelques uns repartant en atelier pour des réparations lourdes.

Les opérations courantes d'entretien faites par l'équipage ont lieu toutes les 10-12 heures, 25 - 30h, 50h et 100h (250-300km, 500-600km, 1000 et 2000km). Après quoi, l'engin doit être renvoyé en atelier pour révision plus lourde.

De mémoire il n'y a qu'à Koursk ou les blindés ont bénéficié d'un
atelier (qui paraissait bien sommaire) pour effectuer quelques réparations avant retour sur
le champ de bataille.

D'autre part, le faible espacement des séquences de maintenance vise à priori uniquement les consommables (filtre à huile, à carburant, huile et vérifications de routine des serrages et jeux) soit un entretien tel que le ferait presque un automobiliste.

Absolument. Je ne connais pas l'organisation mise en place au sein des "armées blindées" soviétiques, ni son efficacité.

Tout le monde connait déjà surement mais bon... autant le mettre... Sur ce lien la fiche technique complète et détaillée du T-34, avec le manuel de maintenance chapitre VII

http://www.allworldwars.com/T-34%20Tank%20Service%20Manual.html

Le tout en anglais bien sur!!

Merci à tous pour ce débat diesel vs essence et surtout à Ming pour ces infos de motoriste, j'ai appris beaucoup.

Pour le suivi des T34, les Russes ont testé des prototypes sur un long trajet, je comprends mieux pourquoi maintenant.

L'emploi du diesel peut aussi s'expliquer par soucis d'autonomie des engins, leur permettant un maintien en ligne plus longtemps avant de ravitailler.

Pour l'emploi operationnel du T34 (et autre blindés), c vrai que les Russes ne se posaient pas tellement de question sur la durabilité des engins. même si la survie de ceux-ci allait quand même au-delà de quelques heures (sauf peut-être à Stalingrad?), elle excédait rarement quelques semaines, voire quelques jours au plus fort du conflit en 1942.

Sinon, les problèmes de panne sur les blindés de l'époque, n'étaient-ils pas plutôt dû aux boîtes de vitesse sur-sollicitées plutôt qu'au moteur? Même si l'enfer du sable ou de la poussière de la steppe sont souvent évoqués entraînant pas mal de surchauffe!



Schrap

Juste pour préciser: quand je parle d'une durée de vie de "quelques heures", c'est quelques heures de fonctionnement, pas le temps entre la sortie de l'usine et la mise à la casse...

Pour se faire une idée: la durée de fonctionnement d'une voiture moderne est de 2000 à 3000h, après quoi, elle est bonne pour la casse.

Au temps pour moi!

C vrai que le Russe n'est pas réputé pour chouchouter son matos (ni même ses hommes).

Je suis toujours amusé par le fait que les matériels soviétiques font preuve d'un certain paradoxe:

Contrairement aux idées reçues, et ce topic remet très bien les pendules à l'heure, les Soviétiques n'ont pas nécessairement du matos simplifié (voire primitif, je force un peu le trait, je vous l'accorde) et font preuve de beaucoup d'innovation. Le T34 en est un excellent exemple, autant du point de vue de la motorisation que du blindage.

Mais dans le même temps, les mêmes engins font effectivement preuve d'une certaine rusticité qui permettent une production plus facile (pour le T34, il faudra attendre fin 41/début 42) et un maniement moins "fin". Inversement, il nécessite souvent des équipages plus "costauds" pour supporter un confort spartiate et un maniement "physique", ce qui ne pose pas de problèmes avec le recrutement russe de l'époque.

Guillaume

Chef Chaudard a écrit:Juste pour préciser: quand je parle d'une durée de vie de "quelques heures", c'est quelques heures de fonctionnement, pas le temps entre la sortie de l'usine et la mise à la casse...

Pour se faire une idée: la durée de fonctionnement d'une voiture moderne est de 2000 à 3000h, après quoi, elle est bonne pour la casse.

Surtout qu'on oublie un détail. Avant qu'on connaisse les traitements de surfaces spéciaux, les gens allaient régulièrement faire usiner les chemises des moteurs pour regagner en compression. Un moteur se révisait complètement tous les 30 à 50 000 km. Pour les voitures normales. Pour certains moteurs soumis à des contraintes plus fortes, l'usure était plus rapide et il y avait des entretiens "légers" à des périodicités plus courtes. J'ai mis légers entre guillemets, parce que pour l'époque un simple démontage-remontage avec changement de segments et vérifications des concentricités au micromètre d'alésage (palmer d'alésage pour les connaisseurs, mais il y a un terme qui avait cours dans les garages, terme d'origine italienne, dont je ne me souvient pas), c'était de l'entretien léger.

L’entretien lourd consistant à ré-aléser les chambres, à éventuellement mettre des pistons d'un diamètre très légèrement plus grand et à rééquilibrer le tout.

Narduccio a écrit:
Surtout qu'on oublie un détail. Avant qu'on connaisse les traitements de surfaces spéciaux, les gens allaient régulièrement faire usiner les chemises des moteurs pour regagner en compression. Un moteur se révisait complètement tous les 30 à 50 000 km. Pour les voitures normales. Pour certains moteurs soumis à des contraintes plus fortes, l'usure était plus rapide et il y avait des entretiens "légers" à des périodicités plus courtes. J'ai mis légers entre guillemets, parce que pour l'époque un simple démontage-remontage avec changement de segments et vérifications des concentricités au micromètre d'alésage (palmer d'alésage pour les connaisseurs, mais il y a un terme qui avait cours dans les garages, terme d'origine italienne, dont je ne me souvient pas), c'était de l'entretien léger.

L’entretien lourd consistant à ré-aléser les chambres, à éventuellement mettre des pistons d'un diamètre très légèrement plus grand et à rééquilibrer le tout.

Ah oui, les fameuses cotes réparation "A", "B" et "C"

Sino, les 3000 h pour une voiture moderne me semble une estimation pessimiste. Je dirais plutôt 5000 heures mais on va pas chipoter, d'autant qu'on est HS.

Curious a écrit:Sino, les 3000 h pour une voiture moderne me semble une estimation pessimiste. Je dirais plutôt 5000 heures mais on va pas chipoter, d'autant qu'on est HS.

Pas tant que ça. L'usure des moteurs diesels et essence est différente. Le diesel tournant moins vite s'use moins. Il ira donc moins souvent en révision et sera moins indisponibilisé. De l'autre coté, la maintenance d'un moteur diesel est plus lourde. Cela pèse sur la logistique.

On voit sur quelques films des moteurs qui sont démarrés et mis à tourner au ralenti pendant des durées relativement longues pour homogénéiser les températures. C'était une contrainte de nombreux moteurs diesels. Dans de nombreuses entreprises de transport, la première chose que faisaient les chauffeurs était de démarrer leur moteur et de le laisser tourner. Ils avaient le temps d'aller boire tranquillement un café. C'était aussi vrai pour les tanks et les camions militaires. Il ne fallait pas "tirer" sur le moteur tant que celui-ci n'était pas en température. On risquait de casser le moteur. J'ai un collègue qui est fan de vieille voitures. Il a des voitures qui ont plus de 40 ans. Mais, il respecte scrupuleusement le carnet d'entretien (même avec sa Lotus Esprit ...). Il nous avait expliqué pour une Lotus Sumbeam : tant que l'huile n'atteint pas 50°C, il ne dépasse pas les 50 km/h. Lorsque l'huile atteint cette température, il s'autorise de monter à 80km/h en attendant que l'huile atteigne les 80°C. Et il surveille aussi la température de l'eau. Mais, ces moteurs durent longtemps ... Très longtemps.

Les manuels des constructeurs pour les matériels militaires faisaient aussi de telles préconisations. Certains moteurs ne supportaient pas qu'on ne les respecte pas strictement, d'autres autorisaient plus de liberté.

Narduccio a écrit:Il nous avait expliqué pour une Lotus Sumbeam : tant que l'huile n'atteint pas 50°C, il ne dépasse pas les 50 km/h. Lorsque l'huile atteint cette température, il s'autorise de monter à 80km/h en attendant que l'huile atteigne les 80°C. Et il surveille aussi la température de l'eau. Mais, ces moteurs durent longtemps ... Très longtemps.

C'est ce que j'ai toujours fait avec tous mes véhicules, c'est sans doute pour cela que je vois passer mes compteurs avec 300 000, voire 400 000 km

Mais on est vraiment HS