Quelle unité allemande à Agen en novembre 1942 ?
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Ivy mike
eddy marz
JOURNALISTE
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Quelle unité allemande à Agen en novembre 1942 ?
Bonjour à tous, me voilà donc enfin parmi vous. J'écris "enfin" parce que je lis vos contributions depuis de nombreuses années. Merci à "Ivy Mike" qui me conseille à l'instant de poster mon message ici (je l'avais fait dans la rubrique "présentation"...)
J'ai toujours été passionné par la Seconde Guerre mondiale et votre forum m'a beaucoup apporté. J'avoue préférer les livres, ils sont mieux "sourcés" (quoique...), mais votre forum permet de rentrer parfois en profondeur sur des sujets très précis, géographiquement limités, sur lesquels les historiens ne se pencheraient pas autant que vous, ô vous autres, amateurs très éclairés. Les avis sont ici contradictoires, et les modérateurs sont toujours là pour remettre dans le droit chemin les participants. Ils sont aussi les cautions "scientifiques" : ici, on ne raconte pas n'importe quoi, sinon la sanction est immédiate. Bravo encore et toujours aux modérateurs, qui ne laissent la place à aucun commentaire faisant l'apologie du IIIe Reich. Petit message perso pour le fameux "Eddy Marz" (je crois que c'est son pseudo) pour ses textes que je trouve d'une précision troublante.
Mais pourquoi me joindre à vous aujourd'hui, alors que je me contente de vous lire depuis si longtemps ? Eh bien parce que j'ai besoin d'un sérieux coup de pouce dans le cadre de mon travail. Je suis en effet journaliste en presse écrite, et partout où je suis passé en France, je me suis toujours tenu informé sur les conditions de l'occupation des troupes allemandes. Je travaille aujourd'hui à Agen (Lot-et-Garonne) et je me rends compte qu'il existe ici une zone grise sur la période 1942-1944, et plus précisément sur les premiers jours de l'Occupation (novembre 1942). Je pense que mon travail c'est d'apporter des éclairages à nos lecteurs et j'espère donc publier un article le mois prochain sur les conditions d'entrée des troupes allemandes. Seulement, rien dans les livres publiés localement. J'ai trouvé des éléments sur 43, 44 mais rien sur novembre 42.
Quand les Allemands sont-ils arrivés ? Quelles étaient les unités (régiments, divisions) qui sont venues ici à cette période là ? Quels sont les bâtiments publics ou privés qui ont été réquisitionnés ? Je dois vous avouer quelque chose d'incroyable : la ville d'Agen ne dispose D'AUCUN document photo sur la présence des Allemands entre 42 et 44 ! Incroyable, alors que le franchissement de la ligne de démarcation a été largement médiatisé par la propagande du Reich et que de nombreux soldats et/ou officiers possédaient des appareils ou caméras (je parle sous votre contrôle). Alors j'espère pouvoir identifier, grâce à vous, les dites unités pour ensuite entamer des recherches officielles auprès des archives allemandes.
Je rencontrerai dans les jours à venir des témoins d'alors. Mais je fonde de grands espoirs dans cet appel que je vous adresse. Vous pouvez me mettre sur le droit chemin. Peut-être pourrons-nous enfin éclairer cette "zone" trop longtemps restée à l'ombre !
Merci de m'avoir lu jusqu'au bout, merci de m'accepter parmi les vôtres et, éventuellement, de m'aider.
bien à vous
J'ai toujours été passionné par la Seconde Guerre mondiale et votre forum m'a beaucoup apporté. J'avoue préférer les livres, ils sont mieux "sourcés" (quoique...), mais votre forum permet de rentrer parfois en profondeur sur des sujets très précis, géographiquement limités, sur lesquels les historiens ne se pencheraient pas autant que vous, ô vous autres, amateurs très éclairés. Les avis sont ici contradictoires, et les modérateurs sont toujours là pour remettre dans le droit chemin les participants. Ils sont aussi les cautions "scientifiques" : ici, on ne raconte pas n'importe quoi, sinon la sanction est immédiate. Bravo encore et toujours aux modérateurs, qui ne laissent la place à aucun commentaire faisant l'apologie du IIIe Reich. Petit message perso pour le fameux "Eddy Marz" (je crois que c'est son pseudo) pour ses textes que je trouve d'une précision troublante.
Mais pourquoi me joindre à vous aujourd'hui, alors que je me contente de vous lire depuis si longtemps ? Eh bien parce que j'ai besoin d'un sérieux coup de pouce dans le cadre de mon travail. Je suis en effet journaliste en presse écrite, et partout où je suis passé en France, je me suis toujours tenu informé sur les conditions de l'occupation des troupes allemandes. Je travaille aujourd'hui à Agen (Lot-et-Garonne) et je me rends compte qu'il existe ici une zone grise sur la période 1942-1944, et plus précisément sur les premiers jours de l'Occupation (novembre 1942). Je pense que mon travail c'est d'apporter des éclairages à nos lecteurs et j'espère donc publier un article le mois prochain sur les conditions d'entrée des troupes allemandes. Seulement, rien dans les livres publiés localement. J'ai trouvé des éléments sur 43, 44 mais rien sur novembre 42.
Quand les Allemands sont-ils arrivés ? Quelles étaient les unités (régiments, divisions) qui sont venues ici à cette période là ? Quels sont les bâtiments publics ou privés qui ont été réquisitionnés ? Je dois vous avouer quelque chose d'incroyable : la ville d'Agen ne dispose D'AUCUN document photo sur la présence des Allemands entre 42 et 44 ! Incroyable, alors que le franchissement de la ligne de démarcation a été largement médiatisé par la propagande du Reich et que de nombreux soldats et/ou officiers possédaient des appareils ou caméras (je parle sous votre contrôle). Alors j'espère pouvoir identifier, grâce à vous, les dites unités pour ensuite entamer des recherches officielles auprès des archives allemandes.
Je rencontrerai dans les jours à venir des témoins d'alors. Mais je fonde de grands espoirs dans cet appel que je vous adresse. Vous pouvez me mettre sur le droit chemin. Peut-être pourrons-nous enfin éclairer cette "zone" trop longtemps restée à l'ombre !
Merci de m'avoir lu jusqu'au bout, merci de m'accepter parmi les vôtres et, éventuellement, de m'aider.
bien à vous
JOURNALISTE- Caporal
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Re: Quelle unité allemande à Agen en novembre 1942 ?
Bonjour Journaliste;
Bienvenue sur le forum. Je ne puis malheureusement te renseigner car la France occupée ne fait pas partie de mon champs d'expertise. Toutefois, en étant patient, je suis certain qu'un membre interviendra tôt ou tard... Courage
Cordialement
Eddy Marz
Bienvenue sur le forum. Je ne puis malheureusement te renseigner car la France occupée ne fait pas partie de mon champs d'expertise. Toutefois, en étant patient, je suis certain qu'un membre interviendra tôt ou tard... Courage
Cordialement
Eddy Marz
eddy marz- Membre légendaire
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Remerciements
Merci Eddy, je poursuis de mon côté mes travaux
cordialement
cordialement
JOURNALISTE- Caporal
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Re: Quelle unité allemande à Agen en novembre 1942 ?
Bonsoir messieurs,
J'ai pris un peu de temps pour regarder dans mes ouvrages sur la France occupée ou sur les quelques sites de ma connaissance traitant du sujet mais impossible de trouver d'indice !
Affaire à suivre.
IVy
J'ai pris un peu de temps pour regarder dans mes ouvrages sur la France occupée ou sur les quelques sites de ma connaissance traitant du sujet mais impossible de trouver d'indice !
Affaire à suivre.
IVy
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Ivy mike- Général (Administrateur)
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En effet, mon cher Watson
Bonsoir,
eh oui cher "Ivy", l'énigme semble épaisse. J'ai regardé hier, rapidement mais avec attention toutefois, quatre livres traitant de l'Occupation en Lot-et-Garonne, et rien sur l'arrivée des Allemands. Beaucoup d'éléments sur la Résistance, évidemment, sur la Milice, la Gestapo locale, même des témoignages d'engagés dans la LVF (PV des procédures d'épuration), mais rien de rien sur les premiers Allemands en bord de Garonne.
Je mesure la difficulté...
merci de votre aide à tous !
eh oui cher "Ivy", l'énigme semble épaisse. J'ai regardé hier, rapidement mais avec attention toutefois, quatre livres traitant de l'Occupation en Lot-et-Garonne, et rien sur l'arrivée des Allemands. Beaucoup d'éléments sur la Résistance, évidemment, sur la Milice, la Gestapo locale, même des témoignages d'engagés dans la LVF (PV des procédures d'épuration), mais rien de rien sur les premiers Allemands en bord de Garonne.
Je mesure la difficulté...
merci de votre aide à tous !
JOURNALISTE- Caporal
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Re: Quelle unité allemande à Agen en novembre 1942 ?
Bonjour,
Je pense que pour ce genre de recherches, tu devrais pouvoir trouver certaines pistes en te tournant vers les associations locales : anciens combattants, groupe de mémoire mais aussi les associations de reconstitutions et de collectionneurs. Ces amateurs en savent souvent énormément sur ce qu'il s'est passé pas loin de chez eux.
Ivy
Je pense que pour ce genre de recherches, tu devrais pouvoir trouver certaines pistes en te tournant vers les associations locales : anciens combattants, groupe de mémoire mais aussi les associations de reconstitutions et de collectionneurs. Ces amateurs en savent souvent énormément sur ce qu'il s'est passé pas loin de chez eux.
Ivy
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Ivy mike- Général (Administrateur)
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Re: Quelle unité allemande à Agen en novembre 1942 ?
J'ai fais quelques recherches sur Axis History Forum et lancé une demande, mais je n'ai aucune réponse pour l'instant...
eddy marz- Membre légendaire
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Ordre de marche
Merci Eddy d'avoir relayé sur un autre site. C'est dingue que nous partions ainsi de zéro. Enfin pas tout à fait, on possède quand même quelques éléments. Un nom : opération Anton. Une date : 11 novembre 1942. Et deux clés : d'un côté la 1ere armée allemande qui traverse la ligne de démarcation en direction des Pyrénées (l'axe Bordeaux/Pyrénées-Orientales peut passer par Agen), et de l'autre côté la 7e armée allemande qui certes descend vers Toulon mais dont une partie passe par le centre de la France (Vichy, et plus au sud encore ?). C'est quand même le diable si on ne tombe pas sur un amateur éclairé qui connaisse la composition de ces deux armées (au moins au niveau divisionnaire) et leur progression. Où trouver ces ordres de marche ? C'est fou, parce que dans la région a stationné, plus tard au printemps 44, la Das Reich, et alors là on sait tout sur tout : où était l'état-major, les régiments, au bataillon près... Tiens, en musardant sur le net, j'ai trouvé sur Agen une info que j'ignorais : jusqu'au printemps 42, un officier supérieur tristement célèbre stationnait dans l'un des régiments d'infanterie de la ville. Il s'agissait d'un certain... lieutenant-colonel Edgar Puaud.
bon, on s'éloigne. Je dois rencontrer prochainement des témoins d'alors, ils étaient adolescents, mais je doute qu'ils connaissent le nom des unités "primo-occupantes". L'enquête continue...
Merci encore à ceux qui veulent tordre le cou à cette énigme !
bon, on s'éloigne. Je dois rencontrer prochainement des témoins d'alors, ils étaient adolescents, mais je doute qu'ils connaissent le nom des unités "primo-occupantes". L'enquête continue...
Merci encore à ceux qui veulent tordre le cou à cette énigme !
JOURNALISTE- Caporal
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Date d'inscription : 02/10/2012
CORBEILLE
Bonjour,
aujourd'hui peu de nouvelles sur ce dossier compliqué. Pas de contribution d'adhérents au forum, Eddy et Ivy qui "sèchent" sur le sujet : la preuve que nous sommes et bel entré dans un terrain vierge. C'est pas dans les livres que l'on va trouver les réponses... Il faut chercher ailleurs et ceux qui, comme moi, sont sur place ont évidemment un "avantage". Bizarre cette sensation de chercher à tâton, de fouiller, pour découvrir cette petite vérité bien cachée. Courage !
Aujourd'hui, revue de presse des périodiques de l'époque. Rien de neuf, les grands titres restant (debut novembre 1942) : "l'invasion" par les "Anglo-Américains" de l'Afrique du Nord, la nécessaire intervention "de l'Axe", la désaffection de Darlan, ou encore la "progression" dans Stalingrad "malgré un hiver terrible". A Agen, le troupes allemandes sont effectivement passées le 11 novembre 42, sans doute en direction de Toulouse. La Kommandanture est installée le 13, à 16 h (soyons précis) dans un hôtel de l'avenue Pétain (toujours précis). Les articles indiquent que des arrêtés préfectoraux sont rapidement pris, pour réglementer "l'octroi" de nourriture "aux troupes de passage" et leur "accueil" chez l'habitant. L'euphémisme règne. Ah oui, et puis apparition du "black out" (je cite en anglais, dans la presse anglophile...) : il faut éteindre les lumières au coucher du soleil, et les lecteurs s'en plaignent "librement" dans les colonnes d'une presse pourtant encadrée.
Peu d'infos donc dans la presse. Je tente d'autres sources, et je dois enfoncer les mains plus profondément dans le noir. Drôle d'Histoire...
aujourd'hui peu de nouvelles sur ce dossier compliqué. Pas de contribution d'adhérents au forum, Eddy et Ivy qui "sèchent" sur le sujet : la preuve que nous sommes et bel entré dans un terrain vierge. C'est pas dans les livres que l'on va trouver les réponses... Il faut chercher ailleurs et ceux qui, comme moi, sont sur place ont évidemment un "avantage". Bizarre cette sensation de chercher à tâton, de fouiller, pour découvrir cette petite vérité bien cachée. Courage !
Aujourd'hui, revue de presse des périodiques de l'époque. Rien de neuf, les grands titres restant (debut novembre 1942) : "l'invasion" par les "Anglo-Américains" de l'Afrique du Nord, la nécessaire intervention "de l'Axe", la désaffection de Darlan, ou encore la "progression" dans Stalingrad "malgré un hiver terrible". A Agen, le troupes allemandes sont effectivement passées le 11 novembre 42, sans doute en direction de Toulouse. La Kommandanture est installée le 13, à 16 h (soyons précis) dans un hôtel de l'avenue Pétain (toujours précis). Les articles indiquent que des arrêtés préfectoraux sont rapidement pris, pour réglementer "l'octroi" de nourriture "aux troupes de passage" et leur "accueil" chez l'habitant. L'euphémisme règne. Ah oui, et puis apparition du "black out" (je cite en anglais, dans la presse anglophile...) : il faut éteindre les lumières au coucher du soleil, et les lecteurs s'en plaignent "librement" dans les colonnes d'une presse pourtant encadrée.
Peu d'infos donc dans la presse. Je tente d'autres sources, et je dois enfoncer les mains plus profondément dans le noir. Drôle d'Histoire...
JOURNALISTE- Caporal
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Localisation : Agen
Date d'inscription : 02/10/2012
Re: Quelle unité allemande à Agen en novembre 1942 ?
Les affiches, les archives départementales (elles concentrent les municipales)...
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http://ghjattuvolpa.skyrock.com/35.html
ghjattuvolpa*- Police militaire (Modérateur)
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Date d'inscription : 18/06/2008
Re: Quelle unité allemande à Agen en novembre 1942 ?
Un bouquin existe c'est celui de Eddy Florentil
Voilà l'ordre de bataille de la 1ère armée le 15/11/42 (wiki)
15 novembre 1942
LXXX. Armeekorps
15. Infanterie-Division
708. Infanterie-Division
715. Infanterie-Division
344. Infanterie-Division
Voilà l'ordre de bataille de la 1ère armée le 15/11/42 (wiki)
15 novembre 1942
- A la disposition de la 1. Armee
- 7. Panzer-Division
- 327. Infanterie-Division
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ghjattuvolpa*- Police militaire (Modérateur)
- Nombre de messages : 1283
Date d'inscription : 18/06/2008
Oui, oui
Oui, merci pour cette info, c'est bien la Iere armée allemande. J'ai rencontré cette semaine un témoin d'alors, qui a ensuite été officier dans l'armée (française) et féru d'histoire. Les Allemands sont arrivés peu après midi en centre-ville ; armée de terre ; pas de panzers mais camions et engins semi chenillés ; venus de la ligne de démarcation franchie à Langon (route de Bordeaux) ; donc 1ere armée, c'est certain. Maintenant, il faut creuser sur les divisions...
merci beaucoup pour la précision sur le livre d'Eddy FlorentiN. Pour info, ce dernier m'a reçu il y a quelques années chez lui, à Neuilly, pour m'aider dans d'autres recherches (sur William Douglas Home). Bibliothèque très très impressionnante sur la Seconde Guerre mondiale. Ceux qui aiment les jeux de pistes sauront d'où je viens désormais ; les plus fins sauront aussi qui je suis... Merci de rester discret ! Novembre arrive à grand pas, et j'ai encore peu de biscuits dans ma corbeille !
Pas si élémentaire docteur Watson !
merci beaucoup pour la précision sur le livre d'Eddy FlorentiN. Pour info, ce dernier m'a reçu il y a quelques années chez lui, à Neuilly, pour m'aider dans d'autres recherches (sur William Douglas Home). Bibliothèque très très impressionnante sur la Seconde Guerre mondiale. Ceux qui aiment les jeux de pistes sauront d'où je viens désormais ; les plus fins sauront aussi qui je suis... Merci de rester discret ! Novembre arrive à grand pas, et j'ai encore peu de biscuits dans ma corbeille !
Pas si élémentaire docteur Watson !
JOURNALISTE- Caporal
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Age : 53
Localisation : Agen
Date d'inscription : 02/10/2012
Re: Quelle unité allemande à Agen en novembre 1942 ?
Bonjour JOURNALISTE,
C'est vrai qu'il n'y a pas énormément d'informations qui circulent sur Agen durant la seconde guerre mondiale !!! Néanmoins, il y a quelques années, j'avais effectué quelques recherches concernant le secteur de Lannemezan et à l'époque, un certain Alain Chazette m'avait fait parvenir un document sur lequel je viens de remettre la main.
Ce n'est certes pas une avancée spectaculaire mais en date du 11 novembre 1942 (c'est bien l'année qui nous intéresse...), on peu y lire que la 148. Reserve Infanterie Division, sous le commandement du Generalleutnant Hermann Böttcher, puis du Generalleutnant Friedrich-Wilhelm von Rotkirch und Panthen à partir du 1ier avril 1943, est affectée dans la région de Toulouse (certes à 115 kms d'Agen mais bon, c'est une piste à creuser...) en tant qu'unité d'occupation (et non de passage...) chargée de combattre le maquis. Elle quitte la région de Toulouse le 20 octobre 1943 pour rejoindre la côte méditerranéenne.
Voici d'autres infos venant de l'ANACR47 (Association Nationale des Anciens Combattants et Ami(e)s de la Résistance du Lot-et-Garonne) : "A Agen, la Kommandantur s’installe à l’hôtel Central, rue Lafayette, la Feldgendarmerie au Régina et la Gestapo rue Louis Vivent." On peut également apprendre que suite à la création de la Milice par Darnand : "Un poste de miliciens est tout de suite installé à Agen, boulevard Carnot, presque en face de la Feldgendarmerie, face au Régina."
V'là, je sais que c'est très maigre mais c'est tout ce que j'ai en ma possession pour l'instant. Je vérifierais dans mes bouquins mais je crains de ne pas avoir beaucoup mieux à proposer
Excellente soirée à toutes et à tous !!!
C'est vrai qu'il n'y a pas énormément d'informations qui circulent sur Agen durant la seconde guerre mondiale !!! Néanmoins, il y a quelques années, j'avais effectué quelques recherches concernant le secteur de Lannemezan et à l'époque, un certain Alain Chazette m'avait fait parvenir un document sur lequel je viens de remettre la main.
Ce n'est certes pas une avancée spectaculaire mais en date du 11 novembre 1942 (c'est bien l'année qui nous intéresse...), on peu y lire que la 148. Reserve Infanterie Division, sous le commandement du Generalleutnant Hermann Böttcher, puis du Generalleutnant Friedrich-Wilhelm von Rotkirch und Panthen à partir du 1ier avril 1943, est affectée dans la région de Toulouse (certes à 115 kms d'Agen mais bon, c'est une piste à creuser...) en tant qu'unité d'occupation (et non de passage...) chargée de combattre le maquis. Elle quitte la région de Toulouse le 20 octobre 1943 pour rejoindre la côte méditerranéenne.
Voici d'autres infos venant de l'ANACR47 (Association Nationale des Anciens Combattants et Ami(e)s de la Résistance du Lot-et-Garonne) : "A Agen, la Kommandantur s’installe à l’hôtel Central, rue Lafayette, la Feldgendarmerie au Régina et la Gestapo rue Louis Vivent." On peut également apprendre que suite à la création de la Milice par Darnand : "Un poste de miliciens est tout de suite installé à Agen, boulevard Carnot, presque en face de la Feldgendarmerie, face au Régina."
V'là, je sais que c'est très maigre mais c'est tout ce que j'ai en ma possession pour l'instant. Je vérifierais dans mes bouquins mais je crains de ne pas avoir beaucoup mieux à proposer
Excellente soirée à toutes et à tous !!!
LeGendarme2SaintTropez- Adjudant
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Age : 48
Date d'inscription : 14/10/2012
Dans les méandres de l'Histoire
Bonsoir,
remerciements soutenus au "gendarme de Saint-Tropez", qui a pris du temps pour m'aider. Je lui adresse toute mon amitié. Il indique la piste de la 148e Division d'infanterie de réserve, je vais tacher de chercher des informations sur cette unité.
Je suis rentré "dans le dur" depuis quelques jours. J'ai rencontré un second témoin, qui m'a livré ses souvenirs de jeune garçon. Surtout, surtout, je me suis plongé tout une après-midi dans les archives du préfet d'alors, avec notes des Renseignements généraux, de la Sûreté générale, rapport de la "Commission technique des PTT" (ouverture des courriers envoyés par la poste), autant de sources alimentant l'information du préfet sur ce que vit la population à ce moment-là. C'est purement édifiant de toucher tous ces documents d'époque, avec les tampons dotés de la francisque, etc. Ces rapports sont ensuite "digérés" par le préfet, qui envoie à son tour des notes de synthèse à Vichy. Tout y passe : l'humeur de la population, les activités "anti françaises", l'état des lieux économique (rationnement, productions industrielle ou agricole), la Rélève, les partis collabos, etc. Je sais désormais que ce sont environ un millier d'hommes qui sont arrivés à Agen le 11 novembre 1942. Contrairement à ce qu'indique le "gendarme de Saint-Tropez", ils se sont installés à l'hôtel Régina, ils iront rue La Fayette un peu plus tard.
Le préfet indique dans courrier adressé à Vichy qu'il a reçu une "visite de courtoisie" du colonel allemand en janvier 1943. J'ai trouvé dans le dossier des archives l'original du discours lu par cet officier allemand (écrit à la main) devant les officiels d'alors. C'est incroyable. Et ça fait mal... Le préfet ira lui rendre la pareille peu de temps après, louant l'action de Laval et la collaboration... Plus loin (les documents à étudier sont nombreux) il est indiqué que le responsable de la Kommandantur fin 42-début 43 est un certain "major Schroeder". Mais je ne trouve rien d'autre sur lui. Rien sur les unités allemandes. Les rapports des RG semblent indiquer qu'il ne s'agit pas de soldats d'élite, soit plutôt jeunes, soit plutôt vieux.
Je poursuis mes recherches mais je suis passé à un autre niveau, puisque je manipule directement des documents d'époque. Certains sont très durs, ils donnent la nausée : ils évoquent la persécutions des Juifs, des communistes, des Gaullistes. Une histoire très dure, dans ce (pourtant) si charmant coin de France. Oui une histoire qui fait mal, celle de cette période "où les Français ne s'aimaient pas", comme disait Pompidou, et qu'il faut (contrairement à ce qu'indiquait ce dernier) bien affronter.
Alors je continue.
remerciements soutenus au "gendarme de Saint-Tropez", qui a pris du temps pour m'aider. Je lui adresse toute mon amitié. Il indique la piste de la 148e Division d'infanterie de réserve, je vais tacher de chercher des informations sur cette unité.
Je suis rentré "dans le dur" depuis quelques jours. J'ai rencontré un second témoin, qui m'a livré ses souvenirs de jeune garçon. Surtout, surtout, je me suis plongé tout une après-midi dans les archives du préfet d'alors, avec notes des Renseignements généraux, de la Sûreté générale, rapport de la "Commission technique des PTT" (ouverture des courriers envoyés par la poste), autant de sources alimentant l'information du préfet sur ce que vit la population à ce moment-là. C'est purement édifiant de toucher tous ces documents d'époque, avec les tampons dotés de la francisque, etc. Ces rapports sont ensuite "digérés" par le préfet, qui envoie à son tour des notes de synthèse à Vichy. Tout y passe : l'humeur de la population, les activités "anti françaises", l'état des lieux économique (rationnement, productions industrielle ou agricole), la Rélève, les partis collabos, etc. Je sais désormais que ce sont environ un millier d'hommes qui sont arrivés à Agen le 11 novembre 1942. Contrairement à ce qu'indique le "gendarme de Saint-Tropez", ils se sont installés à l'hôtel Régina, ils iront rue La Fayette un peu plus tard.
Le préfet indique dans courrier adressé à Vichy qu'il a reçu une "visite de courtoisie" du colonel allemand en janvier 1943. J'ai trouvé dans le dossier des archives l'original du discours lu par cet officier allemand (écrit à la main) devant les officiels d'alors. C'est incroyable. Et ça fait mal... Le préfet ira lui rendre la pareille peu de temps après, louant l'action de Laval et la collaboration... Plus loin (les documents à étudier sont nombreux) il est indiqué que le responsable de la Kommandantur fin 42-début 43 est un certain "major Schroeder". Mais je ne trouve rien d'autre sur lui. Rien sur les unités allemandes. Les rapports des RG semblent indiquer qu'il ne s'agit pas de soldats d'élite, soit plutôt jeunes, soit plutôt vieux.
Je poursuis mes recherches mais je suis passé à un autre niveau, puisque je manipule directement des documents d'époque. Certains sont très durs, ils donnent la nausée : ils évoquent la persécutions des Juifs, des communistes, des Gaullistes. Une histoire très dure, dans ce (pourtant) si charmant coin de France. Oui une histoire qui fait mal, celle de cette période "où les Français ne s'aimaient pas", comme disait Pompidou, et qu'il faut (contrairement à ce qu'indiquait ce dernier) bien affronter.
Alors je continue.
JOURNALISTE- Caporal
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Re: Quelle unité allemande à Agen en novembre 1942 ?
Bonsoir JOURNALISTE,JOURNALISTE a écrit:Je suis rentré "dans le dur" depuis quelques jours. J'ai rencontré un second témoin, qui m'a livré ses souvenirs de jeune garçon. Surtout, surtout, je me suis plongé tout une après-midi dans les archives du préfet d'alors, avec notes des Renseignements généraux, de la Sûreté générale, rapport de la "Commission technique des PTT" (ouverture des courriers envoyés par la poste), autant de sources alimentant l'information du préfet sur ce que vit la population à ce moment-là. C'est purement édifiant de toucher tous ces documents d'époque, avec les tampons dotés de la francisque, etc. Ces rapports sont ensuite "digérés" par le préfet, qui envoie à son tour des notes de synthèse à Vichy. Tout y passe : l'humeur de la population, les activités "anti françaises", l'état des lieux économique (rationnement, productions industrielle ou agricole), la Rélève, les partis collabos, etc. Je sais désormais que ce sont environ un millier d'hommes qui sont arrivés à Agen le 11 novembre 1942. Contrairement à ce qu'indique le "gendarme de Saint-Tropez", ils se sont installés à l'hôtel Régina, ils iront rue La Fayette un peu plus tard.
Le préfet indique dans courrier adressé à Vichy qu'il a reçu une "visite de courtoisie" du colonel allemand en janvier 1943. J'ai trouvé dans le dossier des archives l'original du discours lu par cet officier allemand (écrit à la main) devant les officiels d'alors. C'est incroyable. Et ça fait mal... Le préfet ira lui rendre la pareille peu de temps après, louant l'action de Laval et la collaboration... Plus loin (les documents à étudier sont nombreux) il est indiqué que le responsable de la Kommandantur fin 42-début 43 est un certain "major Schroeder". Mais je ne trouve rien d'autre sur lui. Rien sur les unités allemandes. Les rapports des RG semblent indiquer qu'il ne s'agit pas de soldats d'élite, soit plutôt jeunes, soit plutôt vieux.
Je poursuis mes recherches mais je suis passé à un autre niveau, puisque je manipule directement des documents d'époque. Certains sont très durs, ils donnent la nausée : ils évoquent la persécutions des Juifs, des communistes, des Gaullistes. Une histoire très dure, dans ce (pourtant) si charmant coin de France. Oui une histoire qui fait mal, celle de cette période "où les Français ne s'aimaient pas", comme disait Pompidou, et qu'il faut (contrairement à ce qu'indiquait ce dernier) bien affronter.
Alors je continue.
C'est apparemment un très bon filon sur lequel tu es tombé !... En effet ces "archives du préfet du Lot-et-Garonne lors de l'Occupation allemande à partir du 11 novembre 1942" semblent passionnantes à consulter. Une petite question : où as-tu pu consulter ces documents d'époque ? A la préfecture actuelle ou aux Archives départementales du Lot-et-Garonne ?
As-tu eu beaucoup de difficultés à obtenir l'autorisation de les consulter et cette autorisation t'a-t-elle été accordée uniquement parce que tu es journaliste ou aurait-elle pu être accordée à n'importe quel citoyen qui en aurait fait la demande ?
Les survivants de cette période dans ma commune du Cantal (il y en a hélas de moins en moins aujourd'hui...) m'avaient dit autrefois deux choses très contradictoires : d'une part tous s'affichaient comme ayant été évidemment des résistants ou des maquisards, mais tous reconnaissaient qu'il y avait beaucoup de "collabos" !... En revanche, dès que je leur demandais de me livrer quelques noms de certains de ces "collabos" ils refusaient de me livrer le moindre nom... Je m'étais dit à l'époque que dans les archives de la Préfecture du Cantal il devait obligatoirement avoir une grosse documentation sur les personnes ayant été suspectées à la Libération d'avoir collaboré avec les Allemands entre novembre 1942 et l'été 1944, mais que sans doute jamais ces documents ne seraient portés à la connaissance du public, sinon peut-être dans un siècle ou deux...
Roger le Cantalien.
roger15- Commandant
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Au Cantalien
Bonsoir Roger,
il s'agit des archives départementales, et je ne sais pas si dans tous les départements on y trouve les documents du représentant local de l'Etat. Théoriquement, juridiquement, l'accès aux archives est libre à tout citoyen français. Dans la praique, il faut quand même justifier un motif de recherche, surtout lorsqu'il s'agit d'un matériau sensible. En ce qui me concerne, étant donné ma position professionnelle mes demandes sont généralement étudiées avec attention (est-ce bien tourné ?). Tout cela pour dire que l'on a accès à des documents sensibles, qui réveillent de très mauvais souvenirs, et il ne faut pas faire n'importe quoi. Lire tout cela nécessite un sens aigu des responsabilités. J'ai lu, j'ai vu des courriers adressés au SD ; vous rendez-vous compte que certains de leurs auteurs sont peut-être toujours vivants ? que l'oubli s'impose ? pensez-vous que leurs descendants méritent d'avoir leur nom sali ?
Moralités :
- l'accès à ces sources doit être très contrôlé : il en va du devoir de mémoire ;
- le passé (du moins celui-là) a un impact sur le présent. Donc, sur certains aspects locaux, la Seconde Guerre mondiale n'est toujours pas terminée...
bien à vous Roger
il s'agit des archives départementales, et je ne sais pas si dans tous les départements on y trouve les documents du représentant local de l'Etat. Théoriquement, juridiquement, l'accès aux archives est libre à tout citoyen français. Dans la praique, il faut quand même justifier un motif de recherche, surtout lorsqu'il s'agit d'un matériau sensible. En ce qui me concerne, étant donné ma position professionnelle mes demandes sont généralement étudiées avec attention (est-ce bien tourné ?). Tout cela pour dire que l'on a accès à des documents sensibles, qui réveillent de très mauvais souvenirs, et il ne faut pas faire n'importe quoi. Lire tout cela nécessite un sens aigu des responsabilités. J'ai lu, j'ai vu des courriers adressés au SD ; vous rendez-vous compte que certains de leurs auteurs sont peut-être toujours vivants ? que l'oubli s'impose ? pensez-vous que leurs descendants méritent d'avoir leur nom sali ?
Moralités :
- l'accès à ces sources doit être très contrôlé : il en va du devoir de mémoire ;
- le passé (du moins celui-là) a un impact sur le présent. Donc, sur certains aspects locaux, la Seconde Guerre mondiale n'est toujours pas terminée...
bien à vous Roger
JOURNALISTE- Caporal
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Re: Quelle unité allemande à Agen en novembre 1942 ?
Bonsoir JOURNALISTE,
Mais encore ? Avez-vous enfin pu déterminer qu'elle unité cantonnait à Agen à partir de novembre 1942 ? Maintenant que vous nous avez embarqué dans votre quête, nous souhaiterions quand même en savoir un minimum, d'autant plus qu'en ce qui me concerne, je n'ai pas accès à la presse Agenaise
Merci et excellente soirée !!!
Mais encore ? Avez-vous enfin pu déterminer qu'elle unité cantonnait à Agen à partir de novembre 1942 ? Maintenant que vous nous avez embarqué dans votre quête, nous souhaiterions quand même en savoir un minimum, d'autant plus qu'en ce qui me concerne, je n'ai pas accès à la presse Agenaise
Merci et excellente soirée !!!
LeGendarme2SaintTropez- Adjudant
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non et non
bonsoir "gendarme" !
non, rien de neuf sur l'unité. J'ai une perception assez nette de l'état d'esprit de la population ce jour là, et les semaines suivantes. Mais rien sur le régiment de la "Heer". Je sais que la kommandantur locale se présentait sous la codification "état-major de liaison 798", mais quand je suis ce fil je n'arrive à rien. Sur la 148e Division, je suis pris d'un doute. Début 43, elle était stationnée sur la zone Toulouse/Auch/Castres/Montauban. C'est à côté d'Agen, mais pas A Agen. Mais je creuse encore cette piste, très sérieuse. Je cherche également à entrer en relation avec LE spécialiste du tronçon girondin de la ligne de démarcation, qui est très pointu sur le poste de contrôle de Langon, par où ils sont passés le 11/11/42. Là aussi, une piste sérieuse.
cher ami "gendarme",me voilà enquêteur tout comme vous !
non, rien de neuf sur l'unité. J'ai une perception assez nette de l'état d'esprit de la population ce jour là, et les semaines suivantes. Mais rien sur le régiment de la "Heer". Je sais que la kommandantur locale se présentait sous la codification "état-major de liaison 798", mais quand je suis ce fil je n'arrive à rien. Sur la 148e Division, je suis pris d'un doute. Début 43, elle était stationnée sur la zone Toulouse/Auch/Castres/Montauban. C'est à côté d'Agen, mais pas A Agen. Mais je creuse encore cette piste, très sérieuse. Je cherche également à entrer en relation avec LE spécialiste du tronçon girondin de la ligne de démarcation, qui est très pointu sur le poste de contrôle de Langon, par où ils sont passés le 11/11/42. Là aussi, une piste sérieuse.
cher ami "gendarme",me voilà enquêteur tout comme vous !
JOURNALISTE- Caporal
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Re: Quelle unité allemande à Agen en novembre 1942 ?
Re-bonsoir JOURNALISTE
Permettez-moi de me faire l'avocat du diable (...) mais, ne peut on pas tout simplement pas envisager qu'il n'y avait pas d'unité en cantonnement à Agen ? Là vous venez de soulever un gros lièvre, je ne connais absolument pas la région d'Agen mais dans un secteur calme, où considéré comme tel, sans position stratégique réelle (j'ai bien dit avocat du diable hein ?!!!...), une Kommandantur, une feldgendarmerie et quelques éléments de la tristement célèbre gestapo peuvent amplement suffire, tout du moins sur un plan administratif !
Vers chez mes parents, j'ai l'exemple de Montbrison, sous-préfecture de la Loire. Là-bas, certains anciens se souviennent d'y avoir croisé moult soldats Allemands, sauf que... certains font l'amalgame entre soldats et feldgendarmes dont les silhouettes sont assez semblables pour des non-initiés et puis, ce n'est pas parce qu'il n'y avait pas de garnison permanente qu'il n'y a pas de va-et-vient, d'unités de passage qui font une halte pour la journée ou pour quelques heures sur leur itinéraire de marche et qui, sur l'instant, peuvent donner une impression de pléthore d'effectif ! Il y a aussi des unités qui peuvent venir quelques jours en renfort (à Montbrison, la plupart de ces effectifs ponctuels venaient de Saint-Etienne, voir de Clermont-Ferrand...), le temps d'une opération contre le maquis par exemple...
Pour en revenir à Agen, on constate qu'il y avait également un poste de miliciens qui, dans les conditions envisagées plus haut, si elles s'avèrent justes (sic...) peut tout à fait palier l'absence de garnison allemande sauf en cas de coup dur où là, la présence de la troupe devient indispensable, pour ne pas dire impérative !!! C'est peut-être dans ce cadre qu'interviennent ponctuellement des détachements de la 148e Division d'infanterie de réserve (où autre, pourquoi pas ?) stationnés dans les villes que vous mentionnez.
Enfin, encore une fois, ce n'est qu'une hypothèse
Excellente soirée à toutes et à tous !!!
Permettez-moi de me faire l'avocat du diable (...) mais, ne peut on pas tout simplement pas envisager qu'il n'y avait pas d'unité en cantonnement à Agen ? Là vous venez de soulever un gros lièvre, je ne connais absolument pas la région d'Agen mais dans un secteur calme, où considéré comme tel, sans position stratégique réelle (j'ai bien dit avocat du diable hein ?!!!...), une Kommandantur, une feldgendarmerie et quelques éléments de la tristement célèbre gestapo peuvent amplement suffire, tout du moins sur un plan administratif !
Vers chez mes parents, j'ai l'exemple de Montbrison, sous-préfecture de la Loire. Là-bas, certains anciens se souviennent d'y avoir croisé moult soldats Allemands, sauf que... certains font l'amalgame entre soldats et feldgendarmes dont les silhouettes sont assez semblables pour des non-initiés et puis, ce n'est pas parce qu'il n'y avait pas de garnison permanente qu'il n'y a pas de va-et-vient, d'unités de passage qui font une halte pour la journée ou pour quelques heures sur leur itinéraire de marche et qui, sur l'instant, peuvent donner une impression de pléthore d'effectif ! Il y a aussi des unités qui peuvent venir quelques jours en renfort (à Montbrison, la plupart de ces effectifs ponctuels venaient de Saint-Etienne, voir de Clermont-Ferrand...), le temps d'une opération contre le maquis par exemple...
Pour en revenir à Agen, on constate qu'il y avait également un poste de miliciens qui, dans les conditions envisagées plus haut, si elles s'avèrent justes (sic...) peut tout à fait palier l'absence de garnison allemande sauf en cas de coup dur où là, la présence de la troupe devient indispensable, pour ne pas dire impérative !!! C'est peut-être dans ce cadre qu'interviennent ponctuellement des détachements de la 148e Division d'infanterie de réserve (où autre, pourquoi pas ?) stationnés dans les villes que vous mentionnez.
Enfin, encore une fois, ce n'est qu'une hypothèse
Excellente soirée à toutes et à tous !!!
LeGendarme2SaintTropez- Adjudant
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oui mais
bonsoir !
Petit rappel de la problématique : qui étaient les soldats arrivés à Agen le 11 novembre 1942 ? Je cherche une réponse à cette unique question. Ils font forcément partie d'un bataillon, d'un régiment, d'une division. Cette question n'aborde pas le cantonnement.
Maintenant, s'il faut parler de cantonnement voici quelques éléments.
1/ quand ils sont arrivés, ils se sont tout de suite rués sur les sites où stationnaient les unités locales de "l'armée d'armistice". Trois quartiers militaires et une base aérienne. Les Allemands "sécurisent" la zone et on peut imaginer que d'autres troupes poursuivent leur avancée vers Toulouse.
2/ Les Allemands, les premiers arrivés ou d'autres, restent à Agen. Ils n'en sortiront qu'en 44... Un rapport de la "police régionale d'Etat", daté du 8 décembre 1942, les estiment à 2000, répartis sur trois grands pôles en ville. Toujours selon ce document d'époque "il s'agit d'artillerie légère. Ce sont de jeunes recrues qui doivent être instruites à Agen".
3/ si vous parlez allemand (moi pas, mais on comprend toutefois l'essentiel), un peu plus d'info sur la Feldkommandantur 798 :
" Die Ortskommandantur 798 (OK 798) wurde am 3. August 1940 im Wehrkreis III aufgestellt. Der Stab wurde als Heerestruppe aufgestellt. Im Sommer 1940 wurde der Stab nach Frankreich verlegt. Ab dem 1. Juli 1940 wurde der Stab dem Militärbefehlshaber Frankreich unterstellt. Von diesem wurde der Stab im Militärverwaltungsbezirk B eingesetzt. Der Stab wurde in Libourne stationiert. Am 10. September 1940 wurde der Stab in Kreiskommandantur 798 (KK 798) umbenannt. Ab dem 12. November 1942 wurde der Stab dem Befehlshaber Heeresgebiet Südfrankreich unterstellt. Am 13. Dezember 1942 wurde Stab in Verbindungsstab 798 umbenannt. Der Stab wurde jetzt in Agen stationiert. Er war jetzt für das Department Lot-et-Garonne zuständig. Im Jahr 1944 wurde der Stab vernichtet und danach offiziell aufgelöst.
Für die Ersatzgestellung des Stabes war das Infanterie-Ersatz-Bataillon 230, später Grenadier-Ersatz-Bataillon 230, zuständig."
Je sens que ça avance...
Petit rappel de la problématique : qui étaient les soldats arrivés à Agen le 11 novembre 1942 ? Je cherche une réponse à cette unique question. Ils font forcément partie d'un bataillon, d'un régiment, d'une division. Cette question n'aborde pas le cantonnement.
Maintenant, s'il faut parler de cantonnement voici quelques éléments.
1/ quand ils sont arrivés, ils se sont tout de suite rués sur les sites où stationnaient les unités locales de "l'armée d'armistice". Trois quartiers militaires et une base aérienne. Les Allemands "sécurisent" la zone et on peut imaginer que d'autres troupes poursuivent leur avancée vers Toulouse.
2/ Les Allemands, les premiers arrivés ou d'autres, restent à Agen. Ils n'en sortiront qu'en 44... Un rapport de la "police régionale d'Etat", daté du 8 décembre 1942, les estiment à 2000, répartis sur trois grands pôles en ville. Toujours selon ce document d'époque "il s'agit d'artillerie légère. Ce sont de jeunes recrues qui doivent être instruites à Agen".
3/ si vous parlez allemand (moi pas, mais on comprend toutefois l'essentiel), un peu plus d'info sur la Feldkommandantur 798 :
" Die Ortskommandantur 798 (OK 798) wurde am 3. August 1940 im Wehrkreis III aufgestellt. Der Stab wurde als Heerestruppe aufgestellt. Im Sommer 1940 wurde der Stab nach Frankreich verlegt. Ab dem 1. Juli 1940 wurde der Stab dem Militärbefehlshaber Frankreich unterstellt. Von diesem wurde der Stab im Militärverwaltungsbezirk B eingesetzt. Der Stab wurde in Libourne stationiert. Am 10. September 1940 wurde der Stab in Kreiskommandantur 798 (KK 798) umbenannt. Ab dem 12. November 1942 wurde der Stab dem Befehlshaber Heeresgebiet Südfrankreich unterstellt. Am 13. Dezember 1942 wurde Stab in Verbindungsstab 798 umbenannt. Der Stab wurde jetzt in Agen stationiert. Er war jetzt für das Department Lot-et-Garonne zuständig. Im Jahr 1944 wurde der Stab vernichtet und danach offiziell aufgelöst.
Für die Ersatzgestellung des Stabes war das Infanterie-Ersatz-Bataillon 230, später Grenadier-Ersatz-Bataillon 230, zuständig."
Je sens que ça avance...
JOURNALISTE- Caporal
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Date d'inscription : 02/10/2012
Re: Quelle unité allemande à Agen en novembre 1942 ?
Bonsoir Roger .Je suis sincèrement désolé, j'ai effacé tes derniers messages, j'ai lu, ton dernier message, et je n'ai pas effacé le bon , en allant trop vite . Je te prie de m'en excuser .
Amicalement,
le ronin.
Amicalement,
le ronin.
_________________
....La véritable personnalité d'un homme ne se dévoile qu'au feu, tout le reste n'est que littérature.....
Semper fidelis .
le ronin- Police militaire (Modérateur)
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Date d'inscription : 25/06/2008
Re: Quelle unité allemande à Agen en novembre 1942 ?
Bonsoir le Ronin,le ronin a écrit:Bonsoir Roger. Je suis sincèrement désolé, j'ai effacé tes derniers messages, j'ai lu ton dernier message, et je n'ai pas effacé le bon, en allant trop vite. Je te prie de m'en excuser.
Amicalement,
le ronin.
Ne t'inquiète pas, tu es excusé. Bon, je vais tenter de reconstituer le message que j'avais posté cet après-midi en réponse à JOURNALISTE....
Bonne soirée à toi.
Roger le Cantalien.
roger15- Commandant
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Date d'inscription : 04/05/2008
Re: Quelle unité allemande à Agen en novembre 1942 ?
Bonjour JOURNALISTE,JOURNALISTE a écrit:Bonsoir Roger,
il s'agit des archives départementales, et je ne sais pas si dans tous les départements on y trouve les documents du représentant local de l'Etat. Théoriquement, juridiquement, l'accès aux archives est libre à tout citoyen français. Dans la praique, il faut quand même justifier un motif de recherche, surtout lorsqu'il s'agit d'un matériau sensible. En ce qui me concerne, étant donné ma position professionnelle mes demandes sont généralement étudiées avec attention (est-ce bien tourné ?). Tout cela pour dire que l'on a accès à des documents sensibles, qui réveillent de très mauvais souvenirs, et il ne faut pas faire n'importe quoi. Lire tout cela nécessite un sens aigu des responsabilités. J'ai lu, j'ai vu des courriers adressés au SD ; vous rendez-vous compte que certains de leurs auteurs sont peut-être toujours vivants ? que l'oubli s'impose ? pensez-vous que leurs descendants méritent d'avoir leur nom sali ?
Moralités :
- l'accès à ces sources doit être très contrôlé : il en va du devoir de mémoire ;
- le passé (du moins celui-là) a un impact sur le présent. Donc, sur certains aspects locaux, la Seconde Guerre mondiale n'est toujours pas terminée...
bien à vous Roger
J'ai bien aimé la teneur de ton (désolé, mais j'utilise le tutoiement qui est semble-t-il la règle dans les forums sur Internet, sauf si cela vous dérange... ) très pertinent message que je cite.
Vois-tu, je suis né en 1949 et n'ai donc point connu personnellement la Seconde Guerre mondiale, qui pourtant était dans ma jeunesse très fréquemment abordée (principalement par les femmes, qui évoquaient surtout leurs difficultés d'arriver à s'approvisionner en nourriture, en gaz, en électricité et en charbon lors des quatre années d'Occupation entre juin 1940 et août 1944) par les hommes âgés à l'époque de trente à cinquante ans (ceux plus âgés ne cessaient de rabâcher leur "Grande Guerre" - celle de 1914 à 1918 - en racontant toujours les mêmes épisodes de leur vie dans les tranchées !...) mais toujours sous un aspect favorable : tous étaient évidemment anti-Allemands, anti-Pétain, pro-résistants et pro-Alliés. Lorsque j'osais émettre une question concernant cette période, la réponse de ces "grandes personnes" (du moins pour le gamin que j'étais), question du style « Mais pourtant la majorité des Français étaient favorables au Maréchal Pétain pendant cette période, non ? Et vous, que pensiez-vous réellement de Pétain juste avant la Libération ? », était fort désagréable à entendre. Généralement leurs joues devenaient toutes rouges et j'avais droit à cette réponse cinglante : « Qu'en sais-tu ? Tu n'étais même pas né, petit morveux !.. ». Je comprenais fort bien qu'il fallait ne pas insister sur ce sujet...
Après avoir lu ta réponse, il m'est revenu un souvenir datant de huit ans. C'était à l'été 2004, un peu après le soixantième anniversaire de la fameuse "rafle" de la triste Division SS "Das Reich" dans ma commune de Maurs-la-Jolie (Cantal) le vendredi 12 mai 1944 (épisode que j'ai raconté dans un forum astronomique dans un sujet intitulé "Hommage à Denise Dedenis, une authentique résistante" (voir : http://www.webastro.net/forum/showthread.php?t=73915), nous avons rencontré en nous promenant à pied, mon épouse et moi, un dimanche après-midi deux hommes (âgés visiblement de plus de quatre-vingts ans) se promenant eux aussi. De fil en aiguille, la conversation s'est orientée vers cette fameuse "rafle" du 12 mai 1944, puis sur les "femmes tondues" à la Libération. Et alors l'un des deux est brusquement devenu excité et nous a dit très en colère : « A Maurs, il y a eu deux salopes qui ont été tondues à la Libération pour avoir couché avec les Boches pendant que leurs pauvres maris étaient prisonniers en Allemagne, c'était Madame XXXX et Madame YYYY. » Nous avons été très gênés d'entendre ces deux noms, car si ces deux femmes étaient déjà décédées, nous connaissions très bien leurs enfants et petits-enfants, dont certains étaient très proches de mon épouse... Bien entendu, nous ignorions si les affirmations de cet homme excité étaient véritables ou non, et si ses déclarations n'avaient tout simplement pas été dictées uniquement par un sentiment de vengeance envers ces deux familles ?...
Tout ça pour dire qu'il ne faut effectivement pas trop remuer ce triste passé, car comme tu l'as si bien dit : « sur certains aspects locaux, la Seconde Guerre mondiale n'est toujours pas terminée... »
Bien cordialement à toi, JOURNALISTE.
Roger le Cantalien.
roger15- Commandant
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Localisation : Maurs-la-Jolie (Sud-Ouest du Cantal)
Date d'inscription : 04/05/2008
angle mort
Bonjour,
Depuis une petite décade mes recherches marquent le pas. Les archives locales ont livré leurs "secrets", les témoins sont introuvables. Et qu'ont-ils vu finalement ? J'ai deux témoignages, dix autres apporteraient la même chose. Reste les historiens, les universitaires, qui eux aussi possèdent très peu d'éléments. " Agen fin 42, c'est un angle mort", m'explique l'un d'entre eux, qui fait référence dans le domaine "Aquitaine et Seconde Guerre mondiale". Une ville à mi-chemin entre Bordeaux et Toulouse, sans intérêt stratégique immédiat. Aujourd'hui encore, c'est toujours la même histoire...
J'ai quand même un papier ; pas le scoop, mais j'ai l'impression d'être le premier à m'y être penché. Je vais le publier le jour J. Et je poursuis mes recherches...
bien à vous,
ps : remerciement à Roger le Cantalien pour son remarquable texte.
Depuis une petite décade mes recherches marquent le pas. Les archives locales ont livré leurs "secrets", les témoins sont introuvables. Et qu'ont-ils vu finalement ? J'ai deux témoignages, dix autres apporteraient la même chose. Reste les historiens, les universitaires, qui eux aussi possèdent très peu d'éléments. " Agen fin 42, c'est un angle mort", m'explique l'un d'entre eux, qui fait référence dans le domaine "Aquitaine et Seconde Guerre mondiale". Une ville à mi-chemin entre Bordeaux et Toulouse, sans intérêt stratégique immédiat. Aujourd'hui encore, c'est toujours la même histoire...
J'ai quand même un papier ; pas le scoop, mais j'ai l'impression d'être le premier à m'y être penché. Je vais le publier le jour J. Et je poursuis mes recherches...
bien à vous,
ps : remerciement à Roger le Cantalien pour son remarquable texte.
JOURNALISTE- Caporal
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Date d'inscription : 02/10/2012
Il y a 70 ans : résultat
Bonsoir,
ci-après des éléments tombés dans le domaine public, le 11 novembre 2012. Mes recherches seront publiées en trois volets, voici le premier. Vos commentaires sont les bienvenus.
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Stupeur et résignation : Les Allemands occupent Agen
Le 11 novembre 1942, les Allemands pénètrent dans Agen, désormais ville occupée. Retour sur une sombre histoire - largement méconnue - grâce aux archives d'époque.
La période de la Seconde Guerre mondiale à Agen a fait l'objet de nombreux ouvrages. Les témoins de l'époque ont raconté leurs souvenirs, sur l'Occupation, la collaboration, la Résistance ou encore la Libération, et des historiens sont venus compléter, par leurs recherches, la compréhension de ces années noires.
Beaucoup d'éléments ont été publiés sur les années 1943 et 1944, mais l'on sait finalement peu de choses sur l'arrivée des Allemands, le 11 novembre 1942. Des faits remontant à soixante-dix ans, et sur lesquels les archives de la préfecture (conservées aux archives départementales de Lot-et-Garonne) apportent un éclairage inédit.
La France coupée en deux
En 1942 la France est coupée en deux (hors l'annexion de l'Alsace-Lorraine et le littoral de la Manche classé zone interdite). Au nord se trouve la zone occupée, administrée par les Nazis, et au sud la zone non occupée dirigée par le gouvernement de Vichy. L'armistice de 1940 trace une ligne de démarcation entre les deux zones, « frontière» qui passe notamment par Langon et La Réole, deux des dix cantons de la Gironde rattachés à notre département.
A cette époque, le Lot-et-Garonne est en zone dite « libre» et « quelques dizaines d'Allemands, chargés de veiller à la bonne application de la convention d'armistice, s'installent à Agen», indique l'historien Jean-Pierre Koscielniak.
L'arrivée
Le 8 novembre 1942, les Américains débarquent en Afrique du Nord. En réaction, les Allemands décident de franchir la ligne de démarcation pour rejoindre le littoral méditerranéen et « sécuriser» le continent. L'opération « Anton» (9 divisions empruntant les vallées du Rhône et de la Garonne) se déroule le 11 novembre et la France est désormais totalement occupée.
Parties de Bordeaux, les troupes qui pénètrent alors à Agen (par la route nationale) ont pour objectif de neutraliser les quartiers militaires, où se trouvent des unités françaises de l'armée d'armistice. Pendant ce temps, d'autres militaires allemands poursuivent leur route, en direction de Toulouse.
« La surprise était totale, se souvient Pierre Thial, qui avait alors 12 ans et dont les parents tenaient un commerce sur le boulevard de la République. Il était 10 heures ou 11 heures, et j'ai entendu ma mère crier : «Les Allemands !» Nous sommes allés à la fenêtre, et avons vu une immense colonne de camions et d'engins motorisés. Ils venaient de Jasmin et allaient vers le Pin. Le convoi avançait très calmement, inexorablement. Nous étions sidérés, on ne s'attendait pas à ça. Les gens étaient vraiment ébahis. Mon père, qui était un ancien Poilu de 14-18, était atterré.»
Maurice Cottenceau (alors camarade de classe de Pierre Thial au lycée Palissy) confirme cette stupéfaction et l'abattement général : « Les gens ne disaient rien, ils étaient résignés. Le traumatisme de la défaite de 1940 était toujours vif dans la population. Nous, on a vu les Allemands vers 14 heures, les voisins nous ont avertis. Ils sont passés devant chez nous, sur le cours Victor-Hugo. Ils allaient porte du Pin pour encercler la caserne Toussaint. C'était une grande colonne motorisée. Pas de tanks mais des camions et des engins semi-chenillés. On n'avait jamais vu ça à Agen.»
La surprise est totale, pour la population comme pour le gouvernement. Le 12 novembre, Vichy publie dans la presse un communiqué laconique indiquant «que les mouvements des unités du Reich se sont effectués selon les plans du haut commandement par les itinéraires qui les conduisaient vers le littoral méditerranéen. C'est ainsi que des passages de convois allemands ont eu lieu à Limoges, Montluçon, à Agen, Lyon, Clermont-Ferrand (…) Aucun incident n'a été signalé dans ces différentes villes».
Sur place, les policiers des Renseignements généraux de La Réole rendent compte par téléphone du passage de la ligne de démarcation le 11 novembre, dès 7 h 30. « Les premières troupes sont passées vers 7h 15, précédées de voitures ambulances, indique un rapport transmis le lendemain au préfet d'Agen, Jean Destarac. Ces troupes comprenaient surtout de l'infanterie transportée par camions et voitures diverses. Pendant ce temps, des trains venant de Bordeaux passaient à intervalle régulier, cependant que des avions survolaient la place, semblant couvrir ces transports de troupes qui se sont succédé durant toute la journée du 11, et la nuit du 11 au 12, et continuent au cours de cette matinée.»
Dimanche prochain, suite de notre série : les Allemands s'installent en ville
ci-après des éléments tombés dans le domaine public, le 11 novembre 2012. Mes recherches seront publiées en trois volets, voici le premier. Vos commentaires sont les bienvenus.
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Stupeur et résignation : Les Allemands occupent Agen
Le 11 novembre 1942, les Allemands pénètrent dans Agen, désormais ville occupée. Retour sur une sombre histoire - largement méconnue - grâce aux archives d'époque.
La période de la Seconde Guerre mondiale à Agen a fait l'objet de nombreux ouvrages. Les témoins de l'époque ont raconté leurs souvenirs, sur l'Occupation, la collaboration, la Résistance ou encore la Libération, et des historiens sont venus compléter, par leurs recherches, la compréhension de ces années noires.
Beaucoup d'éléments ont été publiés sur les années 1943 et 1944, mais l'on sait finalement peu de choses sur l'arrivée des Allemands, le 11 novembre 1942. Des faits remontant à soixante-dix ans, et sur lesquels les archives de la préfecture (conservées aux archives départementales de Lot-et-Garonne) apportent un éclairage inédit.
La France coupée en deux
En 1942 la France est coupée en deux (hors l'annexion de l'Alsace-Lorraine et le littoral de la Manche classé zone interdite). Au nord se trouve la zone occupée, administrée par les Nazis, et au sud la zone non occupée dirigée par le gouvernement de Vichy. L'armistice de 1940 trace une ligne de démarcation entre les deux zones, « frontière» qui passe notamment par Langon et La Réole, deux des dix cantons de la Gironde rattachés à notre département.
A cette époque, le Lot-et-Garonne est en zone dite « libre» et « quelques dizaines d'Allemands, chargés de veiller à la bonne application de la convention d'armistice, s'installent à Agen», indique l'historien Jean-Pierre Koscielniak.
L'arrivée
Le 8 novembre 1942, les Américains débarquent en Afrique du Nord. En réaction, les Allemands décident de franchir la ligne de démarcation pour rejoindre le littoral méditerranéen et « sécuriser» le continent. L'opération « Anton» (9 divisions empruntant les vallées du Rhône et de la Garonne) se déroule le 11 novembre et la France est désormais totalement occupée.
Parties de Bordeaux, les troupes qui pénètrent alors à Agen (par la route nationale) ont pour objectif de neutraliser les quartiers militaires, où se trouvent des unités françaises de l'armée d'armistice. Pendant ce temps, d'autres militaires allemands poursuivent leur route, en direction de Toulouse.
« La surprise était totale, se souvient Pierre Thial, qui avait alors 12 ans et dont les parents tenaient un commerce sur le boulevard de la République. Il était 10 heures ou 11 heures, et j'ai entendu ma mère crier : «Les Allemands !» Nous sommes allés à la fenêtre, et avons vu une immense colonne de camions et d'engins motorisés. Ils venaient de Jasmin et allaient vers le Pin. Le convoi avançait très calmement, inexorablement. Nous étions sidérés, on ne s'attendait pas à ça. Les gens étaient vraiment ébahis. Mon père, qui était un ancien Poilu de 14-18, était atterré.»
Maurice Cottenceau (alors camarade de classe de Pierre Thial au lycée Palissy) confirme cette stupéfaction et l'abattement général : « Les gens ne disaient rien, ils étaient résignés. Le traumatisme de la défaite de 1940 était toujours vif dans la population. Nous, on a vu les Allemands vers 14 heures, les voisins nous ont avertis. Ils sont passés devant chez nous, sur le cours Victor-Hugo. Ils allaient porte du Pin pour encercler la caserne Toussaint. C'était une grande colonne motorisée. Pas de tanks mais des camions et des engins semi-chenillés. On n'avait jamais vu ça à Agen.»
La surprise est totale, pour la population comme pour le gouvernement. Le 12 novembre, Vichy publie dans la presse un communiqué laconique indiquant «que les mouvements des unités du Reich se sont effectués selon les plans du haut commandement par les itinéraires qui les conduisaient vers le littoral méditerranéen. C'est ainsi que des passages de convois allemands ont eu lieu à Limoges, Montluçon, à Agen, Lyon, Clermont-Ferrand (…) Aucun incident n'a été signalé dans ces différentes villes».
Sur place, les policiers des Renseignements généraux de La Réole rendent compte par téléphone du passage de la ligne de démarcation le 11 novembre, dès 7 h 30. « Les premières troupes sont passées vers 7h 15, précédées de voitures ambulances, indique un rapport transmis le lendemain au préfet d'Agen, Jean Destarac. Ces troupes comprenaient surtout de l'infanterie transportée par camions et voitures diverses. Pendant ce temps, des trains venant de Bordeaux passaient à intervalle régulier, cependant que des avions survolaient la place, semblant couvrir ces transports de troupes qui se sont succédé durant toute la journée du 11, et la nuit du 11 au 12, et continuent au cours de cette matinée.»
Dimanche prochain, suite de notre série : les Allemands s'installent en ville
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