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Quelle unité allemande à Agen en novembre 1942 ?

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Message  LeGendarme2SaintTropez 15/11/2012, 12:05

Sympa le premier volet de la trilogie pouce
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Quelle unité allemande à Agen en novembre 1942 ? - Page 2 Empty deuxième volet

Message  JOURNALISTE 23/11/2012, 21:23

Deuxième volet de notre série d'articles sur l'occupation d'Agen par les Allemands, en novembre 1942. Une histoire douloureuse, exhumée des archives départementales.

Arrivés à Agen le 11 novembre 1942 (notre édition de dimanche dernier), les Allemands se rendent prioritairement sur les différents sites où stationnent les militaires français (unités du 150e Régiment d'infanterie et du 24e Régiment d'artillerie divisionnaire), à savoir les casernes Toussaint, Valence et Lacuée. Ils se dirigent également vers la base aérienne de La Garenne.

L'armée d'armistice démobilisée

Pour loger, les Allemands réquisitionnent des hôtels (Le Régina, qui sera la première Kommandantur, et le Central), des bâtiments publics et des chambres «chez l'habitant». Un rapport de police du 14 novembre le confirme, ajoutant que des écoles ont également été réquisitionnées, celles du boulevard Scaliger et de la place Armand-Fallières, tout comme «l'Ecole de pratique du commerce». Plusieurs adresses ayant pignon sur rue (cafés, restaurants, épiceries…) voient également les Allemands débarquer. Ces derniers se font plutôt discrets en ville, du moins les premiers jours. Un poste de garde est placé sur le pont-canal et une compagnie d'infanterie est cantonnée sur la base aérienne.

Un inspecteur de la Sûreté nationale effectue un recensement de l'occupant le 17 novembre 1942. 437 Allemands répartis ainsi : 150 au cours complémentaire, 8 à l'hôtel de la poste, 8 sur la route de Bordeaux, 136 à la base de stockage [NDLR : d'avions à La Garenne] ), 50 à l'hôtel Jasmin, 40 au Régina, 5 au Continental et 40 au Central moderne. Durant une courte période, les militaires français et les Allemands «coexistent». Certains se côtoient, d'autres se regardent en chiens de faïence. Episode inédit, le 18 novembre dans l'après-midi, un détachement du 150e Régiment d'infanterie rejoint la caserne Lacuée via la rue de Strasbourg. «Les Allemands cantonnés au cours élémentaire de la place Fallières sont sortis en hâte pour les voir défiler», indique un rapport de la Sûreté nationale. Le 26 novembre, les Allemands passent toutefois à l'action et investissent les différents quartiers militaires d'Agen. «Au 150e d'infanterie, les Allemands se seraient présentés mitraillettes à la main en déclarant qu'ils venaient occuper. Les troupes françaises se trouvent consignées dans leurs quartiers respectifs», rapporte toujours la même source. Quelques jours plus tard, les Français sont désarmés et renvoyés en civil dans leurs foyers. Un affront, un déshonneur, pour ces soldats comme pour la population agenaise. Les Allemands s'installent à leur place. Selon un nouveau rapport de police ils sont, le 8 décembre 1942, 1 400 au quartier Toussaint, 200 au quartier Valence et 400 à la caserne Lacuée. Les rapports suivants indiquent des va-et-vient de troupes, entre Bordeaux et Toulouse. On estime, fin décembre, leur nombre à à 2 500.

Le courrier postal est espionné

Chaque jour, le service des Renseignements généraux adressait au préfet de Lot-et-Garonne un rapport faisant état à la fois du moral des Agenais et de leur perception des événements. Le courrier postal était également espionné pour mieux sonder l'opinion publique.

«Le passage des troupes d'occupation allemande en zone libre à destination de la Méditerranée a été accepté par la population avec calme et stoïcisme, stipule un rapport des RG le 13 novembre 1942. Celle-ci reste absolument correcte vis-à-vis des troupes allemandes, et aucun incident n'est à signaler.»

A Marmande, le sous-préfet Jacques Alphand rend compte d'un abattement et d'une vive émotion face à cet envahissement. «La population a été émue de l'entrée des Allemands en zone libre. Cette émotion a été d'autant plus vive que la plupart des communes de mon arrondissement n'avaient encore jamais vu un seul soldat allemand et le passage des troupes d'opérations leur a révélé tout à coup que la guerre pouvait avoir, même dans cette région favorisée, certains développements. Le calme a cependant été parfait. Il y a même une certaine dignité peut-être commandée en partie par la crainte de l'uniforme étranger, mais dans cette région où l'on aime assez la polémique on s'est abstenu, si j'excepte les bruits colportés par les radios étrangères, de se livrer en public à des commentaires inutiles.»

«La population qui avait manifesté un vif sentiment de curiosité les premiers jours est demeurée parfaitement calme, indique le bilan préfectoral du mois de novembre. Seules les conversations particulières laissent paraître le véritable sentiment de la masse qui critique avec véhémence ce qu'elle considère comme une occupation pure et simple.»

La semaine prochaine : le mépris des Agenais, le défaitisme des soldats allemands.

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