Le Komintern, 1919-1943.
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Le Komintern, 1919-1943.
La IIIeme Internationale ou Komintern, créée en 1919 à Moscou, voulait être l'agent de la révolution mondiale se distinguant de la Seconde Internationale jugée réformiste, qui s'était compromise avec les gouvernements bourgeois durant la première guerre mondiale, avec les politiques d'Union sacrée.
Je vais m'appuyer ici sur le livre de Serge Wolikow, L'internationale communiste (1919-1943), Les Editions de l'Atelier, 2010
http://www.amazon.fr/Histoire-lInternationale-communiste-Serge-Wolikow/dp/2708241311/ref=sr_1_2?s=books&ie=UTF8&qid=1366022476&sr=1-2&keywords=wolikow
et sur le livre de Michel Winock sur "Le socialisme en France et en Europe au 19e et 20e siècle, Seuil, 1992.
http://www.amazon.fr/socialisme-France-Europe-XIXe-XXe-si%C3%A8cle/dp/2020146584/ref=sr_1_1?s=books&ie=UTF8&qid=1366022363&sr=1-1&keywords=winock+socialisme
D'autres documents radiophoniques, comme le 2000 ans d'Histoire de Patrice Gélinet, consacré au Congrès de Tours, de décembre 1920, peuvent être utiles pour comprendre le contexte de l'époque :
http://www.2000ans.com/2010/12/21/8158/
Il y a aussi des documents visibles sur le site Marxists.org relatifs à la IIIeme Internationale :
http://www.marxists.org/francais/inter_com/works.htm
Je vais m'appuyer ici sur le livre de Serge Wolikow, L'internationale communiste (1919-1943), Les Editions de l'Atelier, 2010
http://www.amazon.fr/Histoire-lInternationale-communiste-Serge-Wolikow/dp/2708241311/ref=sr_1_2?s=books&ie=UTF8&qid=1366022476&sr=1-2&keywords=wolikow
et sur le livre de Michel Winock sur "Le socialisme en France et en Europe au 19e et 20e siècle, Seuil, 1992.
http://www.amazon.fr/socialisme-France-Europe-XIXe-XXe-si%C3%A8cle/dp/2020146584/ref=sr_1_1?s=books&ie=UTF8&qid=1366022363&sr=1-1&keywords=winock+socialisme
D'autres documents radiophoniques, comme le 2000 ans d'Histoire de Patrice Gélinet, consacré au Congrès de Tours, de décembre 1920, peuvent être utiles pour comprendre le contexte de l'époque :
http://www.2000ans.com/2010/12/21/8158/
Il y a aussi des documents visibles sur le site Marxists.org relatifs à la IIIeme Internationale :
http://www.marxists.org/francais/inter_com/works.htm
Re: Le Komintern, 1919-1943.
1°) La deuxième internationale avant la guerre.
La deuxième internationale avait été fondé en 1889, au Congrès de Paris. Ce congrès déclarera que :
« la guerre, produit fatal des conditions économiques actuelles, ne disparaîtra définitvement qu'avec la disparition même de l'ordre capitaliste, l'émancipation du travail et le triomphe international du socialisme. ».
Mais il y avait déjà des divisions dans cette internationale concernant l'attitude à avoir envers la guerre. Au congrès de Stuttgart, en 1907, trois motions se dégagent :
- celle de Gustave Hervé, agrégé d'Histoire, antimilitariste convaincu, mis à la porte de l'Instruction publique, qui défend une ligne insurrectionnelle en cas de guerre, c'est à dire une grève générale et une insurrection armée contre le pouvoir.
- Celle de Jules Guesde, circonspect devant le mouvement pacifiste qui détourne les énergies révolutionnaires contre la guerre alors que l'ennemi reste le capitalisme.
- Celle de Jean Jaurès, majoritaire chez les français, qui prône une ligne pacifiste et un compromis franco-allemand.
Une motion finale sera votée décrétant que la classe ouvrière devrait, par tous les moyens, s'opposer à la guerre, sans définir ces moyens. Lénine et Rosa Luxembourg feront voter un amendement selon lequel si la guerre éclatait, il faudrait tout faire pour renverser l'ordre capitaliste.
Lors des guerres balkaniques, l'internationale convoqua un congrès extraordinaire à Bâle, en 1912, et une motion est votée pour que les ouvriers européens fassent pression sur leurs gouvernements pour ne point s'immiscer dans ce conflit et qu'une « guerre à la guerre » serait déclarée.
2°) La 2eme internationale face à la guerre.
Le déclenchement du 1er conflit mondial va diviser profondément le mouvement ouvrier et la majorité des sociaux-démocrates rejoindront la politique des Unions Sacrées, les allemands prétextant l'autocratisme russe, les français pour défendre la République contre l'impérialisme allemand. 3 mouvances vont se dessiner :
- une tendance sociale-patriote, majoritaire dans tous les pays belligérants, incarnée par Jules Guesde en France, qui entra au gouvernement, et le ralliement d'anciens pacifistes comme Vaillant ou Gustave Hervé, ancien pacifiste acharné. En Allemagne, le SPD, derrière Ebert s'engagea dans cette voie.
- Une tendance pacifiste qui militait pour une paix sans annexion. En France ce courant minoritaire, emmené par Jean Longuet, petit-fils de Karl Marx, est dénommé « longuettiste ». En Allemagne, la minorité pacifiste fit scission en 1916, pour créer l'USPD. Cette tendance donnera lieu à la naissance de l'Internationale 2 et demi, qui fusionnera avec la première mouvance en 1923.
- enfin la tendance révolutionnaire, incarnée par Lénine qui formulera, en 1915 la tactique du « défaitisme révolutionnaire » qui imposait aux forces socialistes de lutter contre leurs propres gouvernements.
3°) Prolégomènes à la IIIeme Internationale : Zimmerwal et Kienthal.
Sous l'impulsion des socialistes italiens , les anti-guerres se retrouvent à Zimmerwald, du 5 au 8 septembre 1915. Lénine, devant la trahison de la social-démocratie européenne qui s'est ralliée à la guerre, proposait, déjà, la création d'une nouvelle Internationale. Mais à l'époque, sa ligne n'était pas majoritaire et il ne recueillit que 5 voix sur 38.
En avril 1916, à Kienthal, la ligne Lénine gagna des voix, puisqu'il obtint 19 voix sur 43.
Cette gauche « zimmerwaldienne » sera majoritaire lors d'une troisième rencontre à Stockholm en septembre 1917.
En bref, la révolution d'octobre et la perspective d'une révolution mondiale seront décisives pour la création de la IIIeme Internationale, mais cette dernière fut d'abord la fille de la première guerre mondiale, forgée par ceux qui s'étaient opposés à cette guerre.
La deuxième internationale avait été fondé en 1889, au Congrès de Paris. Ce congrès déclarera que :
« la guerre, produit fatal des conditions économiques actuelles, ne disparaîtra définitvement qu'avec la disparition même de l'ordre capitaliste, l'émancipation du travail et le triomphe international du socialisme. ».
Mais il y avait déjà des divisions dans cette internationale concernant l'attitude à avoir envers la guerre. Au congrès de Stuttgart, en 1907, trois motions se dégagent :
- celle de Gustave Hervé, agrégé d'Histoire, antimilitariste convaincu, mis à la porte de l'Instruction publique, qui défend une ligne insurrectionnelle en cas de guerre, c'est à dire une grève générale et une insurrection armée contre le pouvoir.
- Celle de Jules Guesde, circonspect devant le mouvement pacifiste qui détourne les énergies révolutionnaires contre la guerre alors que l'ennemi reste le capitalisme.
- Celle de Jean Jaurès, majoritaire chez les français, qui prône une ligne pacifiste et un compromis franco-allemand.
Une motion finale sera votée décrétant que la classe ouvrière devrait, par tous les moyens, s'opposer à la guerre, sans définir ces moyens. Lénine et Rosa Luxembourg feront voter un amendement selon lequel si la guerre éclatait, il faudrait tout faire pour renverser l'ordre capitaliste.
Lors des guerres balkaniques, l'internationale convoqua un congrès extraordinaire à Bâle, en 1912, et une motion est votée pour que les ouvriers européens fassent pression sur leurs gouvernements pour ne point s'immiscer dans ce conflit et qu'une « guerre à la guerre » serait déclarée.
2°) La 2eme internationale face à la guerre.
Le déclenchement du 1er conflit mondial va diviser profondément le mouvement ouvrier et la majorité des sociaux-démocrates rejoindront la politique des Unions Sacrées, les allemands prétextant l'autocratisme russe, les français pour défendre la République contre l'impérialisme allemand. 3 mouvances vont se dessiner :
- une tendance sociale-patriote, majoritaire dans tous les pays belligérants, incarnée par Jules Guesde en France, qui entra au gouvernement, et le ralliement d'anciens pacifistes comme Vaillant ou Gustave Hervé, ancien pacifiste acharné. En Allemagne, le SPD, derrière Ebert s'engagea dans cette voie.
- Une tendance pacifiste qui militait pour une paix sans annexion. En France ce courant minoritaire, emmené par Jean Longuet, petit-fils de Karl Marx, est dénommé « longuettiste ». En Allemagne, la minorité pacifiste fit scission en 1916, pour créer l'USPD. Cette tendance donnera lieu à la naissance de l'Internationale 2 et demi, qui fusionnera avec la première mouvance en 1923.
- enfin la tendance révolutionnaire, incarnée par Lénine qui formulera, en 1915 la tactique du « défaitisme révolutionnaire » qui imposait aux forces socialistes de lutter contre leurs propres gouvernements.
3°) Prolégomènes à la IIIeme Internationale : Zimmerwal et Kienthal.
Sous l'impulsion des socialistes italiens , les anti-guerres se retrouvent à Zimmerwald, du 5 au 8 septembre 1915. Lénine, devant la trahison de la social-démocratie européenne qui s'est ralliée à la guerre, proposait, déjà, la création d'une nouvelle Internationale. Mais à l'époque, sa ligne n'était pas majoritaire et il ne recueillit que 5 voix sur 38.
En avril 1916, à Kienthal, la ligne Lénine gagna des voix, puisqu'il obtint 19 voix sur 43.
Cette gauche « zimmerwaldienne » sera majoritaire lors d'une troisième rencontre à Stockholm en septembre 1917.
En bref, la révolution d'octobre et la perspective d'une révolution mondiale seront décisives pour la création de la IIIeme Internationale, mais cette dernière fut d'abord la fille de la première guerre mondiale, forgée par ceux qui s'étaient opposés à cette guerre.
Re: Le Komintern, 1919-1943.
1°) La nécessité d'une nouvelle internationale.
Tout au long de l'année 1917, Lénine avait réclamé la formation d'une nouvelle Internationale. La révolution d'Octobre et l'espoir dans une révolution mondiale, notamment en Allemagne, alimenta ce besoin de créer un nouvel outil au service de la révolution mondiale. La guerre mondiale et civile en Russie vont retarder ce projet. Mais en janvier 1919, alors que la première est finie et qu'en Russie, la guerre civile fait rage, avec des nations occidentales qui aident, financièrement parlant, les forces blanches, la nécessité d'une nouvelle internationale, pour provoquer la révolution mondiale ou fédérer les énergies révolutionnaires pour faire pression sur les états bourgeois se fait sentir.
Su 2 au 6 mars 1919, un maigre aéropage de révolutionnaires (la distance et la faiblesse des mouvements n'a pas permis une présence importante) se retrouve à Moscou, pour fonder cette IIIeme Internationale.
A l'origine, la nouvelle organisation est faiblarde, et il faudra attendre le IIeme Congrès, en juillet 1920, pour que soit définies quelques structures organisationnelles de cette Internationale, notamment son Comité Exécutif, dont les 17 membres, élus par le Congrès, 5 bolcheviks soviétiques + 12 autres membres, à raison d'un pour les principaux partis européens.
2°) Les 21 conditions d'adhésion à la IIIeme Internationale.
Ce IIeme Congrès, présidé par Zinoviev, va établir 21 conditions pour adhérer à cette IIIeme Internationale :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Conditions_d%27admission_%C3%A0_la_IIIe_Internationale
Ces conditions sont une machine de guerre contre les gouvernements des états bourgeois et les socialistes réformistes:
- le point 1 qui insiste sur la propagande, proclame qu'il faudra impitoyablement et systématiquement dénoncer la bourgeoisie et ses complices réformistes.
- le point 2 insiste pour que les réformistes soient écartés des postes à responsabilité.
- le point 3 implique la création d'organisation clandestine.
- le point 7 préconise une rupture irrémédiable avec les organisations réformistes et centristes:
"L'Internationale Communiste ne peut admettre que des réformistes avérés, tels que Turati, Kautsky, Hilferding, Longuet, Mac Donald, Modigliani et autres, aient le droit de se considérer comme des membres de la IIIe Internationale".
- le point 9 précise que des noyaux communistes, soumis au Parti, devront rallier les syndicats en dénonçant les réformistes. Le point 10 complètera le message, en demandant une rupture avec l'Internationale des syndicats jaunes fondée à Amsterdam.
https://fr.wikipedia.org/wiki/F%C3%A9d%C3%A9ration_syndicale_internationale
-Le point 12 est relatif à l'organisation des partis adhérents qui s'inspirent de la conception léniniste du parti:
"Les Partis appartenant à l'Internationale Communiste doivent être édifiés sur le principe de la centralisation démocratique. À l'époque actuelle de guerre civile acharnée, le Parti Communiste ne pourra remplir son rôle que s'il est organisé de la façon la plus centralisée, si une discipline de fer confinant à la discipline militaire y est admise et si son organisme central est muni de larges pouvoirs, exerce une autorité incontestée, bénéficie de la confiance unanime des militants."
- le point 13 demande aux partis d'épurer régulièrement leur organisation. L'épuration, une obsession bolchevik, voir l'exergue de Lénine dans la préface de son "Que faire ?": "...le parti se renforce en s'épurant".
http://www.marxists.org/francais/lenin/works/1902/02/19020200a.htm
- le point 14 demande aux militants des partis communistes de soutenir les républiques soviétiques.
- le point 16 consacre la suprématie de l'internationale sur les partis communistes nationaux, les seconds doivent appliqués les directives de l'IC.
- le point 17, sémantique, insiste pour que les partis adhérents changent leur appellation en "Parti communiste de ...", changement important pour distinguer les partis bolcheviks et les réformistes qui ont "vendu le drapeau de la classe ouvrière".
Ces 21 points désignent clairement les réformistes comme des traîtres, plus que la bourgeoisie. Cette féroce aversion contre les réformistes peut s'expliquer par le rôle des socialistes allemands, qui par le biais d' Ebert, membre du SPD et chancelier de l'Allemagne vaincue en 1918, a fait écraser la révolution spartakiste par l'armée, ce qui sera perçu, par la gauche bolchevik comme une trahison de la classe ouvrière. N'oublions pas que pour les leaders bolcheviks, notamment Lénine, Trotsky et Boukharine, le sort de la révolution russe se joue à l'étranger, conditionné par l'hypothétique révolution mondiale, ce qui ne fait qu'alimenter la haine contre les réformistes allemands.
Tout au long de l'année 1917, Lénine avait réclamé la formation d'une nouvelle Internationale. La révolution d'Octobre et l'espoir dans une révolution mondiale, notamment en Allemagne, alimenta ce besoin de créer un nouvel outil au service de la révolution mondiale. La guerre mondiale et civile en Russie vont retarder ce projet. Mais en janvier 1919, alors que la première est finie et qu'en Russie, la guerre civile fait rage, avec des nations occidentales qui aident, financièrement parlant, les forces blanches, la nécessité d'une nouvelle internationale, pour provoquer la révolution mondiale ou fédérer les énergies révolutionnaires pour faire pression sur les états bourgeois se fait sentir.
Su 2 au 6 mars 1919, un maigre aéropage de révolutionnaires (la distance et la faiblesse des mouvements n'a pas permis une présence importante) se retrouve à Moscou, pour fonder cette IIIeme Internationale.
A l'origine, la nouvelle organisation est faiblarde, et il faudra attendre le IIeme Congrès, en juillet 1920, pour que soit définies quelques structures organisationnelles de cette Internationale, notamment son Comité Exécutif, dont les 17 membres, élus par le Congrès, 5 bolcheviks soviétiques + 12 autres membres, à raison d'un pour les principaux partis européens.
2°) Les 21 conditions d'adhésion à la IIIeme Internationale.
Ce IIeme Congrès, présidé par Zinoviev, va établir 21 conditions pour adhérer à cette IIIeme Internationale :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Conditions_d%27admission_%C3%A0_la_IIIe_Internationale
Ces conditions sont une machine de guerre contre les gouvernements des états bourgeois et les socialistes réformistes:
- le point 1 qui insiste sur la propagande, proclame qu'il faudra impitoyablement et systématiquement dénoncer la bourgeoisie et ses complices réformistes.
- le point 2 insiste pour que les réformistes soient écartés des postes à responsabilité.
- le point 3 implique la création d'organisation clandestine.
- le point 7 préconise une rupture irrémédiable avec les organisations réformistes et centristes:
"L'Internationale Communiste ne peut admettre que des réformistes avérés, tels que Turati, Kautsky, Hilferding, Longuet, Mac Donald, Modigliani et autres, aient le droit de se considérer comme des membres de la IIIe Internationale".
- le point 9 précise que des noyaux communistes, soumis au Parti, devront rallier les syndicats en dénonçant les réformistes. Le point 10 complètera le message, en demandant une rupture avec l'Internationale des syndicats jaunes fondée à Amsterdam.
https://fr.wikipedia.org/wiki/F%C3%A9d%C3%A9ration_syndicale_internationale
-Le point 12 est relatif à l'organisation des partis adhérents qui s'inspirent de la conception léniniste du parti:
"Les Partis appartenant à l'Internationale Communiste doivent être édifiés sur le principe de la centralisation démocratique. À l'époque actuelle de guerre civile acharnée, le Parti Communiste ne pourra remplir son rôle que s'il est organisé de la façon la plus centralisée, si une discipline de fer confinant à la discipline militaire y est admise et si son organisme central est muni de larges pouvoirs, exerce une autorité incontestée, bénéficie de la confiance unanime des militants."
- le point 13 demande aux partis d'épurer régulièrement leur organisation. L'épuration, une obsession bolchevik, voir l'exergue de Lénine dans la préface de son "Que faire ?": "...le parti se renforce en s'épurant".
http://www.marxists.org/francais/lenin/works/1902/02/19020200a.htm
- le point 14 demande aux militants des partis communistes de soutenir les républiques soviétiques.
- le point 16 consacre la suprématie de l'internationale sur les partis communistes nationaux, les seconds doivent appliqués les directives de l'IC.
- le point 17, sémantique, insiste pour que les partis adhérents changent leur appellation en "Parti communiste de ...", changement important pour distinguer les partis bolcheviks et les réformistes qui ont "vendu le drapeau de la classe ouvrière".
Ces 21 points désignent clairement les réformistes comme des traîtres, plus que la bourgeoisie. Cette féroce aversion contre les réformistes peut s'expliquer par le rôle des socialistes allemands, qui par le biais d' Ebert, membre du SPD et chancelier de l'Allemagne vaincue en 1918, a fait écraser la révolution spartakiste par l'armée, ce qui sera perçu, par la gauche bolchevik comme une trahison de la classe ouvrière. N'oublions pas que pour les leaders bolcheviks, notamment Lénine, Trotsky et Boukharine, le sort de la révolution russe se joue à l'étranger, conditionné par l'hypothétique révolution mondiale, ce qui ne fait qu'alimenter la haine contre les réformistes allemands.
Re: Le Komintern, 1919-1943.
Gustave Hervé? Celui que dirigera la "Victoire", un des premiers journaux à reparaître à Paris après l'entrée des Allemands?
_________________
http://ghjattuvolpa.skyrock.com/35.html
ghjattuvolpa*- Police militaire (Modérateur)
- Nombre de messages : 1283
Date d'inscription : 18/06/2008
Re: Le Komintern, 1919-1943.
ghjattuvolpa* a écrit:Gustave Hervé? Celui que dirigera la "Victoire", un des premiers journaux à reparaître à Paris après l'entrée des Allemands?
Oui, il a viré antimilitariste forcené à fasciste convaincu ! Un parcours pas si singulier, voir Jacques Doriot, Déat et compagnie ...
Re: Le Komintern, 1919-1943.
1°) Des Congrès au Comité Exécutif.
L'organisation de l'Internationale va mettre un certain temps à se mettre en place. Comme dans le Parti communiste soviétique, la logique sera à la centralisation des décisions et à la substitution du Congrès de l'IC par le Comité Exécutif. Lors du 2eme Congrès du Komintern, en 1920, l'organisation et les attributions du Comité Exécutif vont être précisées. Au départ, ce gouvernement dispose d'un nombre restreint de membres, 5 bolcheviks soviétiques + 12 membres (un par section nationale). En 1921, sa composition va s'élargir, avec l'augmentation des sections nationales et se composera de 24 membres, dont 15 doivent résider impérativement à Moscou. Entre les Congrès, qui devaient avoir lieu chaque année, ce comité exécutif devait diriger l'IC. Dans la pratique, les Congrès vont s'espacer de plus en plus et le Comité Exécutif devint le seul organe décisionnaire du Komintern. En 1923, lors du 5eme Congrès, la centralisation des décisions s'accentue puisque les sections nationales doivent subordonner leur action aux décisions prises par le Comité Exécutif.
2°) Le Komintern, instrument aux mains des soviétiques.
Au début 1926, le travail du comité exécutif est modifié par l'apparition de secrétariats régionaux, chargés de s'occuper de certains partis. Le secrétariat latin (Italie, France, Espagne) sera dirigé par le communiste suisse Jules Humbert-Droz,
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jules_Humbert-Droz
alors qu'Otto Kuusinen est chargé des partis communistes des pays d'Europe centrale. En 1928 est crée, à Berlin, un Bureau pour l'Europe Occidentale dont le bulgare Georgi Dimitrov sera le responsable, avec comme objectif de coordonner les politiques des partis communistes occidentaux.
A partir de 1929, des délégués nommés par le comité exécutif du Komintern sont envoyés dans les sections nationales, pour veiller au respect des décisions prises par l'IC. Eugene Fried, envoyé en Suisse, en 1929, atterrira en France en 1930. Les délégués du Komintern subissent une formation de 18 à 24 mois à l'école léniniste internationale de Moscou.
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