Zizanie chez les néo-nazis allemands

Suspecté en interne de penchants homosexuels, le patron du NPD Holger Apfel a dû démissionner.

Berlin.
Poser sur la table «un pistolet et exactement une cartouche». Sans fard, le président démissionnaire du NPD, le parti néo-nazi allemand, Holger Apfel, est invité par un militant sur sa page Facebook à mettre fin à ses jours. Un haut responsable de la formation clique sur le bouton «j'aime». L'appel fait un lointain écho à la vague de suicides de responsables nazis dans les dernières semaines de la Deuxième Guerre mondiale. Ainsi seulement, M. Apfel pourra laver son honneur aux yeux de ses contempteurs.

Holger Apfel, en juillet 2012 lors d'un meeting. Crédits photo : Boris Roessler / DAP / MAXPPP
Remarque : notez la marque de son polo...  

Pourquoi tant de haine ? L'ex-responsable du NPD, marié et père de trois enfants, est accusé en interne d'avoir eu un geste déplacé envers un jeune militant pendant la dernière campagne électorale. Fait réel ou intrigue, le soupçon est un arrêt de mort politique dans cette formation. À la différence d'autres partis d'extrême droite en Europe, le NPD est intransigeant sur l'homosexualité. S'il ne peut demander ouvertement son interdiction, il refuse tout statut civil aux homosexuels et tout soutien financier à la recherche sur les questions de genre. Menacé d'exclusion, Apfel a préféré rendre sa carte.

Dans le fauteuil délaissé par Apfel est assis provisoirement Udo Pastörs, jugé plus radical encore. Quand ce dernier reçoit dans son bureau, sous les toits du Parlement régional de Schwerin, il ne fait pas mystère de son mépris pour une démocratie qui «conditionne». En écho à son allemand châtié, parsemé d'expressions vieillottes, figure au mur une carte des provinces allemandes perdues lors des conflagrations mondiales. Pour la bonne forme, la biographie de Joseph Goebbels, ministre de la Propagande d'Hitler, côtoie dans sa bibliothèque des ouvrages de l'ex-ministre écologiste Joschka Fischer ou d'un responsable du SPD pestant sur l'immigration.

Le retour au calme n'est pourtant pas garanti au NPD. Une guerre des chefs se profile autour du choix de la tête de liste pour les élections européennes. Udo Pastörs, 61 ans, est en concurrence avec un autre radical, Udo Voigt, un ancien chef du parti. Le scrutin est crucial pour le NPD, dépourvu de financement public après des soupçons de malversations.

Les espoirs de la formation, en concurrence dans le spectre eurocritique avec l'Alliance pour l'Allemagne, repose sur une décision à venir de la Cour constitutionnelle de Karlsruhe. Elle doit se prononcer en début d'année sur la suppression ou l'abaissement du seuil de 3 % des voix pour obtenir des eurodéputés. Avec la faiblesse traditionnelle de la participation aux élections européennes, le saut vers Bruxelles est réalisable pour le NPD. Aux dernières législatives, il a obtenu 1,5% des suffrages.

Mais la Cour de Karlsruhe pourrait tout aussi bien lui donner, à moyen terme, le baiser de la mort. Le NPD est visé à nouveau par une procédure d'interdiction. À l'initiative de cette bataille judiciaire, les Länder critiquent une trop grande proximité idéologique avec le IIIe Reich. Doutant des chances de succès, le gouvernement d'Angela Merkel ne s'est pas associé à la procédure.

Luc Andre.
source : lefigaro.fr

C'est général dans la fachosphère européenne.

En se renseignant sur www.resistances.be on constate qu'il y a autant de dissenssions que de groupuscules.

Je viens justement de le lire sur Le monde.fr. C'est intéressant car les fascistes entretiennent une relation paradoxale à l'homosexualité. En Allemagne il y avait une forte tendance homosexuelle chez les nazis, seules certaines formes d'homosexualité étaient vues d'un mauvais oeil. Je sais qu'au FNJ certains de leurs dirigeants le sont, et il y avait une rumeur, il me semble, concernant Le Pen.

Je puis tout à fait confirmer ce point de vue. Je suis en possession d'un exemplaire du "Livre Brun" (Braunbuch) publié en 1933 et 1934 par des communistes et sociaux-démocrates allemands en exil, que je tiens de mon grand-père, ouvrage consacré principalement aux circonstances de la provocation nazie de l'incendie du Reichstag en 1933. Le Tome 1 publié en 1933 par la maison d'édition "Universum-Bücherei" de Bâle reviens sur les circonstances de la terreur des S.A. (Sections d'Assauts Nazie) dont le chef Ernst Röhm était un homosexuel avéré qui avaient entre février 1933 et 1934 tués sans aucun cadre légal environ une dizaine d'opposants par jour. Les S.A. étaient chargés également à l'époque de la garde des premiers camps de concentration. A la page 291 du livre est évoqué le régime au camp de concentration de Königstein en Saxe. Des gardiens S.A. du camp avaient forcé les détenus à prendre part à leurs orgies homosexuelles en les obligeant à lècher leurs préservatifs usagés, puis en les sodomisant.

La démocratie à de ces faiblesses qui me laissent pantois.
On devrait interdire VRAIMENT ces groupuscules et les foutre au trou.