Les 17 moments du printemps (série TV soviétique)
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Les 17 moments du printemps (série TV soviétique)
Bonjour,
Je désire vous présenter une série soviétique plutôt méconnue en Europe, mais qui fut – et reste pour la vieille génération de l'ex-URSS – une série culte, à savoir « les 17 moments du printemps ».
De quoi parle-t-elle ? Un espion soviétique (Max Otto Stirlitz) infiltré depuis les années 30 au sein du SD, le service de renseignement allemand, reçoit une mission au cours du printemps 1945 : découvrir qui au sein du personnel politique de l'Allemagne hitlérienne cherche des contacts côté Alliés dans le but de signer une paix séparée avec ces derniers, et ainsi continuer la lutte à l'Est.
Reste pour lui de savoir – et c'est l'affaire de 2-3 épisodes maximum – qui est ce personnage parmi plusieurs choix possibles : Joseph Goebbels, Martin Bormann, Heinrich Himmler ou encore Hermann Goering. Mission à lui de le découvrir et d'empêcher que ces pourparlers aient lieu, tâche d'autant plus difficile qu'il doit naviguer à l'intérieur du RSHA : entre rivalités de services (notamment SD-Gestapo) et soupçons de trahison, tout cela baignant dans une atmosphère de fin de règne (printemps 1945...)
Malheureusement disponible qu'en langue originale, donc Russe, elle est néanmoins disponible sur Youtube en version sous-titrée en anglais, et en espagnol. Série de 12 épisodes, chaque épisode dure environ une heure.
Premier épisode (d'ailleurs pas le meilleur, style purement soviétique : musique, aspect détaché censé nous faire philosopher, tout dépend de l'humeur, mais ça a pris un coup de vieux) : https://youtu.be/1ZTCoDMlL2k?t=7. Les autres épisodes sont consultables sur YouTube, n'oubliez pas d'activer les sous-titres ;)
Je désire vous présenter une série soviétique plutôt méconnue en Europe, mais qui fut – et reste pour la vieille génération de l'ex-URSS – une série culte, à savoir « les 17 moments du printemps ».
De quoi parle-t-elle ? Un espion soviétique (Max Otto Stirlitz) infiltré depuis les années 30 au sein du SD, le service de renseignement allemand, reçoit une mission au cours du printemps 1945 : découvrir qui au sein du personnel politique de l'Allemagne hitlérienne cherche des contacts côté Alliés dans le but de signer une paix séparée avec ces derniers, et ainsi continuer la lutte à l'Est.
Reste pour lui de savoir – et c'est l'affaire de 2-3 épisodes maximum – qui est ce personnage parmi plusieurs choix possibles : Joseph Goebbels, Martin Bormann, Heinrich Himmler ou encore Hermann Goering. Mission à lui de le découvrir et d'empêcher que ces pourparlers aient lieu, tâche d'autant plus difficile qu'il doit naviguer à l'intérieur du RSHA : entre rivalités de services (notamment SD-Gestapo) et soupçons de trahison, tout cela baignant dans une atmosphère de fin de règne (printemps 1945...)
Malheureusement disponible qu'en langue originale, donc Russe, elle est néanmoins disponible sur Youtube en version sous-titrée en anglais, et en espagnol. Série de 12 épisodes, chaque épisode dure environ une heure.
Premier épisode (d'ailleurs pas le meilleur, style purement soviétique : musique, aspect détaché censé nous faire philosopher, tout dépend de l'humeur, mais ça a pris un coup de vieux) : https://youtu.be/1ZTCoDMlL2k?t=7. Les autres épisodes sont consultables sur YouTube, n'oubliez pas d'activer les sous-titres ;)
J'en profite pour faire une critique personnelle.
Bon, le sujet étant historique et avéré, je parie que la plupart d'entre vous savent bien de qui (le traître) il s'agit sans avoir vu la série, donc l'intérêt n'est pas forcément le suspens.
Le véritable intérêt est sans doute le réalisme que tente d'insuffler les réalisateurs à leur œuvre en évitant plusieurs pièges.
Tout d'abord, fini dans la cinématographie soviétique l'image de l'Allemand-automate caricatural (bestialité, cruauté etc.)
Les principaux protagonistes sont issus de l'appareil répressif nazi, RSHA : la Gestapo, le SD, les rares militaires, sont présentés comme des « professionnels » de leur métier, calmes, réfléchis, certains honnêtes. Leur cruauté est pratiquement inexistante en surface, sauf cas particuliers, et beaucoup d'autres suggérés, ce qui n'en donne que plus de force (pour l'époque évidemment).
La série est avant tout axée sur un genre mi-détective, mi-espionnage. L'ambiance est suave, longue, parfois lourde.
Autre point positif, et c'est celui qui saute « aux yeux » c'est le travail des acteurs. Le jeu est très bon, sauf cas particuliers on pourra y revenir, et la ressemblance avec les personnages historiques.
On y trouve :
Bon, le sujet étant historique et avéré, je parie que la plupart d'entre vous savent bien de qui (le traître) il s'agit sans avoir vu la série, donc l'intérêt n'est pas forcément le suspens.
Le véritable intérêt est sans doute le réalisme que tente d'insuffler les réalisateurs à leur œuvre en évitant plusieurs pièges.
Tout d'abord, fini dans la cinématographie soviétique l'image de l'Allemand-automate caricatural (bestialité, cruauté etc.)
Les principaux protagonistes sont issus de l'appareil répressif nazi, RSHA : la Gestapo, le SD, les rares militaires, sont présentés comme des « professionnels » de leur métier, calmes, réfléchis, certains honnêtes. Leur cruauté est pratiquement inexistante en surface, sauf cas particuliers, et beaucoup d'autres suggérés, ce qui n'en donne que plus de force (pour l'époque évidemment).
La série est avant tout axée sur un genre mi-détective, mi-espionnage. L'ambiance est suave, longue, parfois lourde.
Autre point positif, et c'est celui qui saute « aux yeux » c'est le travail des acteurs. Le jeu est très bon, sauf cas particuliers on pourra y revenir, et la ressemblance avec les personnages historiques.
On y trouve :
- Hitler (qui personnellement est numéro 2 après Bruno Ganz en terme d'interprétation, c'est très bien joué mais si on ne le voit que deux fois)
- Goering (plutôt bien joué, de rares apparitions)
- Himmler (très bon ; présenté ici comme un nerveux et presque lâche)
- Schellenberg (qualifié de gentleman-gangster par le chef du MI6, c'est parlant ici en terme de perfidie et de manœuvres basses)
- Müller (malgré le manque de ressemblance physique, c'est très finement joué même si le caractère n'a probablement rien avoir avec le personnage historique ; cette interprétation devint culte en URSS)
- Karl Wolf (ressemblance physique très frappante)
- Ernest Kaltenbrunner (joué d'une façon nerveuse également, à voir si ça correspond à la réalité historique ; ressemblance frappante)
- Martin Bormann (un rôle surestimé par les scénaristes, le Bormann historique est plutôt perfide et mesquin, alors qu'il est ici joué d'une façon calme et posée)
- Allen Dulles (le futur chef de la CIA, un véritable clone physique de l'original... Où est ce qu'ils sont allés le trouver... ; très bien joué quand on se renseigne sur ce qu'ont été les méthodes de ce personnage, notamment après la guerre)
- Staline (quelques apparitions, si la ressemblance physique est intéressante, il est toujours présenté comme Dieu le père, même en 1973)
Bon, cela dit, elle porte pas mal de défauts compte tenu du contexte idéologique, on est en 1973, soit en pleine guerre froide. En effet, la série est basée sur un roman d'un écrivain qui travailla pour le KGB. La série entière d'ailleurs fut commandée par les services de Youri Andropov, chef du "Centre", afin de rehausser le prestige de son institution, il a donc ouvert – de façon sélective – les archives du KGB à l'écrivain (Yulian Semyonov), et cela se fait sentir.
Tout d'abord, la quasi-totalité des protagonistes (Himmler, Goebbels, Goering, Bormann) sont présentés comme des personnes ayant accompli que l'enseignement secondaire. Ce qui est faux pour Himmler (ingénieur agronome) et Goebbels (doctorant), mais vrai pour Bormann (sauf erreur de ma part) et à moitié pour Goering (qui a fait tout de même une académie militaire).
La série est articulée – comme le porte son titre – en 12 épisodes. Chaque épisode a droit à la présentation des nouvelles du front pour chaque sous forme d'une chronique (uniquement le front de l'Est, bien entendu) dont la réalité historique est évidemment à vérifier pour les spécialistes. Autre aspect, on ne parle nul part des alliés : rien sur le front de l'Ouest, ni le débarquement. Seule une petite chronique de l'épisode 1 rappelle que quelques anglais ou américaines se battent en Afrique du Nord.
Évidemment tout cela pour sauvegarder l'historiographie soviétique de l'époque (seuls les Russes se sont battus et ont libéré l'Europe). On sent également une appréhension envers les anglo-américains qui complotent et cherchent à faire coups bas au malheureux Staline attendant les rapports de son agent illégal (infiltré), encore le contexte de guerre froide joue. Aussi, la Shoah (bien que l'on montre des images d'archives) est très occultée comme c'est encore le cas aujourd'hui dans l'historiographie populaire russe.
La série connut une grande popularité lors de sa sortie, elle devint culte. Lorsqu'un épisode passait, une ville pouvait se vider littéralement de ses habitants (tout le monde était devant son écran), les audiences pouvaient atteinte jusqu'à 80 millions. Elle fut diffusée dans des "pays frères" de l'URSS, à savoir ceux du Pacte de Varsovie, ou encore Cuba. La série en elle-même devint une partie de l'inconscient collectif soviétique (parodies, blagues russes, citations et autres maximes), elle avait également atteint son objectif : celui de mettre en valeur le KGB et son plus grand agent illégal, fictif, Stirlitz. Ce qui rehaussa la considération de la population pour les "organes de sécurité", faisant oublier ses aspects brutaux (on remarquera l'absence de Lavrenti Béria, alors chef du NKVD dans la série : seul un obscure agent de liaison donne les rapports de l'illégal au patron du Kremlin).
Les principaux acteurs - déjà des célébrités - décollèrent dans leurs carrières. Notamment ceux jouant Schellenberg (Oleg Tabakov, qui reçut une lettre de la famille Schellenberg le remerciant de ne pas avoir caricaturé son personnage), Müller (Leonid Bronivoy, qui a fait de Müller un objet de nombreuses blagues populaires), Stirlitz (Tikhonov - paradoxe son nom a le radical du mot "silencieux" en russe - qui est devenu un acteur culte, sens cesse associé à son rôle dans la série), le professeur Pleischner (Yevstigneyev, qui est sans doute l'acteur le plus talentueux quand on connait sa capacité de transformation dans d'autres films).
Raskolski- Soldat 1ère classe
- Nombre de messages : 5
Age : 34
Localisation : Paris
Date d'inscription : 29/04/2016
Re: Les 17 moments du printemps (série TV soviétique)
Raskolski a écrit:Bonjour,
Je désire vous présenter une série soviétique plutôt méconnue en Europe, mais qui fut – et reste pour la vieille génération de l'ex-URSS – une série culte, à savoir « les 17 moments du printemps ».
(...)
Malheureusement disponible qu'en langue originale, donc Russe, elle est néanmoins disponible sur Youtube en version sous-titrée en anglais, et en espagnol. Série de 12 épisodes, chaque épisode dure environ une heure.
Bonjour Raskolski,
J'ai trouvé un lien YouTube qui propose ces douze épisodes avec des sous-titres en français : https://www.youtube.com/watch?v=Ka9KeaTN6aw .
Merci en tout cas pour nous avoir informé de cette série soviétique.
Roger le Cantalien.
roger15- Commandant
- Nombre de messages : 298
Age : 75
Localisation : Maurs-la-Jolie (Sud-Ouest du Cantal)
Date d'inscription : 04/05/2008
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