Liechtenstein Vs URSS

bonjour, j'ai lu dans un vieux livre relatif à l'URSS que la petite principauté du Liechtenstein avait été le seul pays à refuser de "rendre" les criminels de guerre (ou considéré comme) des différentes républiques soviétiques à Staline.
Comme cela est-il possible ?
Les deux grands occidentaux (USA et GB) n'on pas hésité à expulser  tous les ressortissants (criminels ou non)    en URSS
Comment à fait cette petite principauté ???

malinwa a écrit:bonjour, j'ai lu dans un vieux livre relatif à l'URSS que la petite principauté du Liechtenstein avait été le seul pays à refuser de "rendre" les criminels de guerre (ou considéré comme) des différentes républiques soviétiques à Staline.
Comme cela est-il possible ?
Les deux grands occidentaux (USA et GB) n'on pas hésité à expulser  tous les ressortissants (criminels ou non)    en URSS
Comment à fait cette petite principauté ???

Attention, à ma connaissance il ne s'agit pas du tout de criminels de guerre. Ce sont les Russes qui ont employé cet argument - habituel chez eux - pour faire pression sur le Liechtenstein.

En réalité, le Liechtenstein a vu arriver à sa frontière, au milieu du foutoir qui prévalait en Allemagne en mai-juin 45, des prisonniers de guerre russes qui avaient quitté leur camp de prisonnier ou leur kommando en usine et ne souhaitaient pas rentrer au pays par peur des représailles. (D'autres prisonniers russes les avaient informés que Staline avait promis de faire fusiller tout soldat qui se rendrait. De plus les alliés occidentaux obéissaient à la demande de Staline qui voulait qu'on lui rende tous ses prisonniers. Américains et Anglais ne comprenaient pas pourquoi ils avaient si peur de rentrer.)

Le Liechtenstein en a accueilli environ un millier, de mémoire. Comme le pays est minuscule, avec à l'époque des capacités d'accueil limitées, ils ont suivi des cours d'espagnol avant que le Liechtenstein ne les envoie dans des pays d'Amérique du Sud, où ils ne risquaient pas d'être renvoyés en Russie.

Vous devriez chercher sur le Net, on doit trouver le récit de cette histoire.

Non,non, le Liechtenstein - et la Suisse tout autant - étaient assez sélectifs, à l'époque, sur ceux qui se présentaient à leur frontière.

Parmi les fugitifs qui tournaient en rond dans une Allemagne qui se rétrécissait de jours en jours, il y avait les collabos français, dont Pétain et Laval. La Suisse a accepté l'entrée de Pétain sur son territoire, mais l'a refusé à Laval et à tous les autres. Laval s'est également fait jeter par le Liechtenstein - preuve que ce pays était bien renseigné - puis finalement, toujours fidèlement accompagné par l'officier allemand "chargé de le surveiller", il a échoué à Bolzano (Tyrol italien) où au milieu des troupes allemandes en retraite qui remontaient vers l'Autriche, il a trouvé sur le terrain d'aviation un bombardier Junker88 avec les pleins faits, un vrai miracle, que l'officier allemand a réquisitionné, et qui l'a amené d'un coup d'aile jusqu'en Espagne.

pour Pétain, la Suisse lui a offert l'asile politique, mais il a décidé de rentrer en France pour y faire face à ses juges. (De Gaulle avait fait émettre publiquement une demande d'extradition, mais fait savoir secrètement à la Suisse qu'il souhaitait qu'elle le garde.)

Bonsoir Maliwa, parmi ses Soviétiques réfugiés au Liechtenstein il y avait un régiment de l'armée de Vlassov (+/- 500 hommes) et qui avait combattus sous l'uniforme allemand pendant la Seconde Guerre mondiale
Il y a un excellent film datant de 1993 et intitulé "Vent d'Est"

http://www.commeaucinema.com/film/vent-d-est,613
Bien amicalement
Prosper

Prosper Vandenbroucke a écrit:Bonsoir Maliwa, parmi ses Soviétiques réfugiés au Liechtenstein il y avait un régiment de l'armée de Vlassov (+/- 500 hommes) et qui avait combattus sous l'uniforme allemand pendant la Seconde Guerre mondiale [...]
Bien amicalement
Prosper

Ah là c'est autre chose. Ces 500 hommes qui ont servi dans l'armée Vlassov étaient effectivement des traîtres.

Les Soviétiques ont fusillé tous ceux qu'on leur a renvoyé.

Vlassov lui-même a été jugé et exécuté.

et c'est la que cela devient difficile, vous dites des traitres, oui des traitres à la dictature de Staline. Il ont eu le tord d'être du mauvais coté à la fin de la guerre et de s'êtres mis avec les nazis, mais lutter contre Staline n'est pas une erreur en sois, pareils pour beaucoup d'Ukainiens

malinwa a écrit:et c'est la que cela devient difficile, vous dites des traitres, oui des traitres à la dictature de Staline. Il ont eu le tord d'être du mauvais coté à la fin de la guerre et de s'êtres mis avec les nazis, mais lutter contre Staline n'est pas une erreur en sois, pareils pour beaucoup d'Ukainiens

On pourrait souscrire à ce point de vue si l'Allemagne n'avait pas été nazie. Parce que les nazis avaient une vision très claire de ce qu'ils voulaient faire des sous-hommes slaves.

Déjà, ils ont commencé la guerre en faisant des centaines de milliers de prisonniers russes, en les mettant dans des enclos barbelés et en les laissant mourir de faim. (au total, 3 millions de PG russes mourront en captivité, c'est même pour cela que certains ont préféré opter pour l'armée Vlassov, dont leur manque de motivation a fait un échec complet) Ensuite, à peine les troupes entrées en Russie, les kommandos des Einsatzgruppen se sont mis au travail en arrière de l'armée, et ont commencé à fusiller les Juifs, avec un score de 1 million de meurtres durant les 6 premiers mois.

Les troupes allemandes ont également beaucoup tué parmi les civils russes, en particulier ceux soupçonnés d'avoir été membres du Parti Communiste. Et évidemment, en hiver sur le front, on les jetait hors de leurs maisons pour se mettre au chaud, (après leur avoir pris tous leurs vêtements chauds lors de l'hiver 41-42, les soldats allemands n'en avaient pas) les envoyant à une mort de froid certaine.

En fait les soldats russes, pas très motivés au départ pour se battre jusqu'à la mort, ont rapidement compris qu'ils n'avaient guère le choix - le traitement réservé aux prisonniers a fini par se savoir dans les rangs de l'Armée Rouge - et qu'ils avaient en face d'eux un ennemi qui tuait tout, et qui ne reculait devant aucune exaction.

Cela ne veut pas dire que le régime stalinien était bienveillant, mais simplement que les Soviétiques se sont retrouvés en train de combattre le mal absolu.

Comme le disait Louis Pauwels, tous les soldats alliés, les Russes comme les Américains , les Anglais et tous les autres, partageaient une idée commune qui les plaçait dans le même camp : pour tous, les hommes étaient égaux. Du frontovik venu de Sibérie au GI arrivant de Boston, la même croyance de base de notre civilisation.

Mais les nazis, c'était autre chose. Ils ont traité leurs ennemis comme des sous-hommes, exterminé les Juifs qu'ils jugeaient être une race non humaine, et il n'y a pas de doute sur l'esclavage qui attendait les Soviétiques en cas de victoire nazie. (Albert Speer a décrits les plans qu'établissait début 42 les planificateurs réunis par Himmler pour coloniser "l'espace vital", en y créant par exemple 100 villes de 20 000 habitants, et il estime que cette simple première phase de travaux se serait traduite par le décès au travail de 40 millions de Soviétiques.)

Le mal absolu. Alors que les Soviétiques, et spécialement les Ukrainiens, auraient volontiers accueilli une armée leur apportant la liberté. Mais elle leur apportait la mort. Les nazis ont perdu la guerre parce qu'ils étaient nazis.

Les Vlassovites, des traîtres ? hé bien oui, dans ce contexte.