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Josef Oberhauser

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Message  PJ 26/10/2024, 09:50

Josef Kaspar Oberhauser est né le 20.9.1915 à Munich. Après avoir terminé ses années d'étude à la Volksschule, il travaille dans la ferme de son oncle à Markt Schwaben, toujours en Bavière.

En 1934, il opte pour la carrière militaire et s'engage dans la Reichswehr pour un contrat pour 18 mois. Il est appelé au 19e régiment d'infanterie à Munich où il fait ses classes. En novembre 1935, il quitte l'armée et s'engage dans la SS (No 288121). Il est incorporé dans dans les unités "Tête de Mort" (Totenkopfverbände) à la "SS-Wachverband Sachsen". En avril 1937, il est transferé à la "SS-Totenkopfstandarte Brandenburg" alors stationnée au KL Sachsenhausen. C'est là qu'il fait ses premiers pas dans le système concentrationnaire. Le 8 octobre 1937, il demande son admission au NSDAP, et est admis rétroactivement au 1er mai de la même année. Promu SS-Rottenführer en 1936, il est SS-Unterscharführer 2 plus tard en 1938.
Lors de l'attaque contre la Pologne en septembre 1939, il se bat en tant que soldat d'infanterie au sein de la Leibstandarte SS Adolf Hitler avec le grade de SS-Oberscharführer.

À la conclusion de la campagne polonaise, Oberhauser ne rejoint pas son corps d'origine (SS-Totenkopfstandarte Brandenburg), mais est appelé à Berlin à la Chancellerie du Führer (Kanzlei des Führer der NSDAP) pour une mission spéciale. Il est affecté en novembre 1939 à la "Reichsarbeitsgemeinschaft Heil- und Pflegeanstalten" (Groupe de Travail du Reich pour les Sanatoriums et les Maisons de Retraite), nom de couverture du Bureau Central qui procède à l'assassinat des malades mentaux et des handicapés, connu sous le nom "Aktion T4". Il participe dans les centres d'euthanasie de Grafeneck, Brandeburg et Bernburg, au meurtre des victimes sélectionnées par des commissions médicales menées par des psychiatres, en tant que "brûleur" ("brenner "- ou brûleur de cadavres "leichenbrenner"), dans des fours crématoires spécialement construits à cet effet dans les instituts. Seuls les membres bona fide de la SS sont affectés à cette tâche particulière et ingrate.

Après l'arrêt de l'Aktion T4 en août 1941 suite aux nombreuses protestaions, entres autres de l'église, Oberhauser est muté en novembre 1941 à l'état-major du chef de la SS et de la police du district de Lublin (SS und Polizeiführer distrikt Lublin) - le SS-Brigadeführer Odilo Globocnik, pour participer à l'élaboration technique et materielle de l'Aktion Reinhardt, visant à exterminer la population juive du Gouvernement Général. En décembre de la même année, il est affecté au centre de mise à mort de Belzec- alors dans sa phase de construction - à la disposition du commandant du nouveau camp, le Polizeihauptmann Christian Wirth. Ce dernier l'utilise d'abord comme agent de liaison avec l'état-major du SSPF Globocnik. Contrairement aux autres membres de la garnison SS (Schwarz, Niemann, Fuchs, Graetschus, et autres...), il n'a pas de poste fixe défini. Il s'occupe de la formation et de l'entrainement des "Wachmänner" ou "Trawnikimänner" ("les Hommes de Trawniki"- troupes de gardes composées principalement de volksdeutsches de la Volga, d'ukrainiens et de russes, recrutés sous la contrainte dans les camps de prisonniers soviétiques en Pologne, notamment dans les régions de Lublin et de Bialystok). Puis à l'été 1942, à la récupération de materiel pour le réaménagement et l'élargissement du camp, notamment du secteur d'extermination avec la construction de nouvelles chambres à gaz en briques et en béton. Toutefois, son véritable poste est adjoint / adjudant du commandant Christian Wirth, et No3 de Belzec dans la chaine de commandement (Gottfried Schwarz étant No2 et député permanent du commandant). Suite à la promotion de Wirth en tant qu'inspecteur des camps Reinhardt (Inspekteur des SS-Sonderkommando Abteilung Reinhardt beim SS und Polizeiführer Lublin), Il est transferé le 1er août 1942 au QG de l'Einsatz Reinhardt - Julius Schreck Kaserne - toujours en tant qu'aide de camp. Son travail alors est la supervision des troupe de garde à Lublin (SS-Wachmannschaften) en liaison avec l'état-major du SSPF Globocnik. En outre, il reste à la disposition de Wirth, qu'il accompagne régulièrement dans ses visites d'inspection des centres de mise à mort de Belzec, Sobibor et Treblinka II, en tant qu'adjudant d'escorte. Pour ces activités, Oberhauser est promu SS-Untersturmführer, le 20 avril 1943.

À la conclusion de l’Aktion Reinhardt et la liquidation des centres de mise à mort, Oberhauser, avec la majorité des personnels de l'AR, est transféré dans la "Zone d’Opérations Côtières de l’Adriatique" (OZAK - Operationszone Adriatisches Küstenland) sous commandement de Globocnik et Wirth. Il déployé au sein du Détachement Spécial R (Sonderabteilung Einsatz R - pour Reinhardt) pour le combat anti-partisan (Partisanenbekämpfung). De plus, il commande le camp de la Risiera di San Saba qui gère la déportation des juifs d'Italie du nord vers Auschwitz. À l'instigation de Wirth qui agit sans ordres ni authorisations, un four crématoire est construit dans l'enceinte du camp par Erwin Lambert (technicien du bâtiment qui avait auparavant construit les chambres à gaz des centres d'euthansie et des camps Reinhardt), et un camion à gaz est mis en service pour le meurtre de plusieurs milliers juifs (de 3 à 5000 selon différentes estimations). Oberhauser commande le camp jusqu'à sa dissolution, fin avril 1945. Entre-temps, il est nommé SS-Obersturmführer le 30 janvier 1945.
La fin de la guerre approchant, Il rejoint l'Autriche avec quelques membres de son unité. Il est fait prisonnier par les britanniques en mai 1945 à Bad Gastein.

Après sa libération d'un camp de prisonniers en 1947, Oberhauser travaille comme ouvrier forestier dans une scierie à Bevensen pendant les années 1947-1948. Le 13 avril 1948, il est arrêté par les britanniques et tranferé dans la zone d'occupation soviétique. Le 24 septembre 1948, il est reconnu coupable par l'administration militaire soviétique en Allemagne (Magdeburg), d'avoir violé la loi n° 10 du Conseil de contrôle, d'appartenance à une organisation criminelle (la SS), et d'être impliqué dans le meurtre de victimes de l'euthanasie à Grafeneck, Brandenburg et Bernburg dans le cadre de l'Aktion T4. Oberhauser est condamné à 15 ans de prison, et à 10 ans de privation de ses droits civiques. Dans le même temps, il est classé comme délinquant principal en vertu de la directive 38 de la loi de dénazification. Après seulement 8 ans de prison, Oberhauser est libéré le 28 avril 1956 dans le cadre d'une amnistie. Après sa libération, et de retour dans sa ville natale de munich, il travaille d'abord comme ouvrier, puis comme barman à la brasserie "Franziskaner Poststüberl".
En 1963, le procès de Belzec débute et il est l'un des 8 anciens SS accusés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité commis dans le centre de mise à mort. Le 30 janvier 1964, à l'exception d'Oberhauser, les 7 autres inculpés (Werner Dubois, Heinrich Unverhau, Karl Schluch, Ernst Zierke, Heinrich Gley, Eric Fuchs et Robert Jührs - Hans Gierzig fut exclu de l'instruction pour raison de santé) ne sont pas renvoyés devant le tribunal en raison de l'échec de l'instruction à prouver leur "implication active" dans les meurtres de masse (dans le droit allemand, avec une intention clairement démontrée de donner la mort de sa propre initiative et/ou pour des motifs spécifiques comme par exemple en tirer une gratification sexuelle, financière, ou autre) après leur invocation du "Befehlsnotstand" (voir plus bas pour la signification juridique). Oberhauser comparaît donc seul devant un tribunal en janvier 1965. Il est reconnu coupable de complicité dans 450 000 affaires de meurtre collectif. Il est condamné le 21 janvier 1965 par le tribunal régional de Munich I à 4 1/2 ans de prison, et à la privation de ses droits civiques pour 3 ans. Après avoir purgé la moitié de sa peine (en tenant compte de la détention provisoire), il est libéré en 1966, et retourne travailler à nouveau comme barman à Munich.
En avril 1976, il est condamné par contumace par un tribunal italien à la réclusion à perpétuité pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis au camp de la Risiera Di San Saba. La justice italienne ne demande pas son extradition.  
Josef Oberhauser décède le 22 novembre 1979 à Munich à l'age de 64 ans.

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Jodef Oberhauser et la stratégie de négation de culpabilité durant l'instruction du procès de Belzec


Après son arrestation en février 1960 dans le cadre de l’enquête judiciaire sur les crimes nazis (NS-Verbrechen) commis au centre de mise à mort de Belzec, Josef Oberhauser nia catégoriquement son appartenance au SS-Sonderkommando "Aktion Reinhard". Selon sa première version des faits établi par procès verbal le même mois, il présenta sa fonction comme se limitant à la formation et à l’entraînement des unités de garde composées d’Ukrainiens et de Volksdeutsches (SS-Wachmannschaften). Même s’il admit avoir connu l’existence du camp de Belzec, il affirma qu’il ne s’y était jamais rendu. Il aurait juste accompagné une seule fois un transport d’une trentaine de baraques préfabriquées de la Wehrmacht jusqu’au portail du camp, sans toutefois y entrer. D’après son récit, il n’aurait pas été autorisé à pénétrer dans l’espace strictement interdit du centre de mise à mort, dont la topographie incluait, à l’inverse des autres camps Reinhardt, également quelques lieux dans le village de Belzec (plusieurs bâtiments dont la Kommandantur, à 250 mêtres à l'ouest du camp, ou Wirth y avait son bureau et ses quartiers privés, et les logements du personnel SS).

Dans le procès-verbal de l’interrogatoire établi à Munich le 20 avril 1960 par le Parquet près du Tribunal de grande instance de Munich I, et réalisé 2 mois après le premier, il corrigea son récit sur plusieurs points. Il reconnu être entré à 2 reprises dans le camp, mais en soulignant que cela s’était passé avant la mise en marche des activités d'extermination. La raison de ce changement peut s'expliquer par l’existence de dépositions concordantes d’anciens membres du SS-Sonderkommando Belzec, ayant mentionné la présence d'Oberhauser dans le camp. Ce dernier dû par conséquent réadapter son récit en justifiant ses séjours dans le camp par des missions ponctuelles: la première d’entre elles, qui lui aurait été confiée par le Bureau du Chef de la SS et de la Police de Lublin - c'est à dire le SSPF Odilo Globocnik - aurait consisté en décembre 1941 à acheminer des approvisionnement à l’intention de l’équipe des gardes ukrainiens du camp. Il aurait effectué ensuite un second séjour dans ce camp aux environs de fin février, début mars 1942. Cette fois, il aurait été chargé de conduire à Belzec un contingent de 30 gardes ukrainiens, et de livrer un autre chargement de divers approvisionnements.

À la suite de ces premiers interrogatoires, et surtout du fait de l’absence de dépositions recueillies auprès de survivants éventuels du centre de mise à mort, les magistrats ouest-allemands ne parvinrent pas à constituer un dossier d’instruction suffisament solide et susceptible d’ouvrir la voie à un procès. Par conséquent, Oberhauser fut libéré en août 1960 de la prison de Munich-Neudeck où il était détenu préventivement depuis février 1960. Il put donc reprendre son travail dans la même brasserie munichoise ou il avait travaillé jusqu'à son arrestaion 6 mois plus tôt. (une scène du film documentaire de Claude Lanzmann "Shoah" montre Josef Oberhauser en train de travailler dans cette brasserie. Ce dernier est confronté aux questions de Claude Lanzmann, lui demandant s’il se souvenait "des fosses communes débordantes de cadavres à Belzec", et lui montrant une photo de Christian Wirth).

Ce n’est que les 12 et 14 décembre 1962 à l'issue d'un nouvel interrogatoire, que Josef Oberhauser admit enfin qu’il avait servi au camp de Belzec. Mais son témoignage était toujours construit en complet décalage avec la réalité. Selon ce nouveau récit, si celui-ci était, à partir de Noël 1941, effectivement un subordonné de Christian Wirth - le commandant du centre de mise à mort - sa fonction avait uniquement consisté à assurer la liaison entre ce dernier et le Bureau de Globocnik à Lublin. Cela signifiait que sa mission était seulement limitée à du transfert de matériel de construction entre Lublin et Belzec, en plus de l’encadrement des équipes de gardes ukrainiennes. Toujours selon lui, la fonction d'aide de camp / adjudant de Christian Wirth - fonction qui lui avait été attribuée par plusieurs anciens membres du SS-Sonderkommando - aurait été en réalité exercée par Gottfried "Friedl" Schwarz. Ce dernier était en fait commandant en second avec les pleins pouvoirs (fonction qu'il contunua d'excercer sous le commandement de Gottlieb Hering, le 2ème commandant de Belzec) et superviseur du Camp II, le secteur d'extermination proprement dit. Si Oberhauser reconnu le fait d’avoir quelquefois donné des ordres au personnel allemand du centre de mise à mort, cela ne s'était produit que sur instruction directe de Wirth.

Josef Oberhauser a par ailleurs et à maintes reprises, fourni des informations falsifiées lors de témoignages sur les différentes périodes du camp de Belzec. Il a par exemple affirmé qu’il avait été chargé à l’automne 1941 par le Bureau du SSPF Globocnik, d’une part de collecter aux alentours du village de Belzec, du matériel de guerre abandonné qui se trouvait dispersé le long de l’ancienne ligne de démarcation germano-soviétique. Et d’autre part, d’expédier ce matériel à Lublin. Il est fort probable qu'il ait effectivement reçu l’ordre d’exécuter une telle mission. Mais celle-ci n’a pas duré - comme il l’a suggéré dans un de ses interrogatoires - jusqu’à l’été 1942. Periode qui selon son propre récit, marque le début de sa prétendue affectation aux usines d’armement allemandes à Lublin (DAW Deutsche Ausrustungswerke). Contrairment à cette affirmation, Josef Oberhauser était bel et bien à cette époque aide de camp de Christian Wirth, nommé entre-temps inspecteur des 3 centres de mise à mort de l’AR (Inspekteur des SS-Sonderkommando Abteilung Reinhard beim SS und Polizeiführer Lublin). Mais cela ne l'empéchait toujours pas de continuer à nier les faits. Lorsque les magistrats ouest-allemands eurent établi, sur la base d’interrogatoires d’anciens membres de l'Einsatz Reinhardt, sa participation à la fin août 1942 à une mission d'inspection de Globocnik et Wirth au centre de mise à mort de Treblinka II (visite qui marqua le limogeage immédiat de l'enthousiaste mais incompétent 1er commandant, le Dr Irmfried Eberl, et son remplacement par Franz Stangl en provenance de Sobibor), Oberhauser encore une fois se défendit en prétextant qu’il avait alors uniquement été assigné à cette mission d’inspection en tant que simple escorte. Une sorte de spectateur passif. En réalite, Oberhauser, en compagnie de Wirth et d'une équipe venue de Belzec (Hackenholt en Franz entres autres), resta plusieurs semaines pour aider à la réorganistaion complète et à la stabilisation du camp.

D'autres témoins confirmèrent plus en avant son implication directe et personnelle dans l’AR. L'ancien SS-Oberschaführer Willy Häusler, comptable au QG de l'Einsatz Reinhardt à Lublin, déclara ce qui suit:
 
"À Lublin, j'ai fait mon service dans le bureau de l'Einsatz Reinhardt. Il se trouvait dans un immeuble de Lublin (Julius Schreck Kaserne - ajouté par moi). Les logements se trouvaient dans une petite villa à côté de l'immeuble. Seuls Wirth et moi travaillions dans le bureau. J'habitais avec Oberhauser dans la villa. Oberhauser était l'adjudant de Wirth. Wirth commandait un camp dans les environs immédiats de Lublin (Alter Flugplatz lager - ajouté par moi) . C'était une sorte de camp de concentration. Wirth visita à plusieurs reprises différents camps dans la région de Lublin. Je me souviens des noms de Treblinka, Sobibor et Belzec. Je suppose que ces camps étaient sous son commandement. J'ai découvert pour la première fois lors de mon séjour à Lublin que le dernier de ces camps était un camp dans lequel les juifs étaient exterminés. Chaque fois que Wirth se rendait dans les camps d'extermination, il était accompagné d'Oberhauser".

Häusler ajouta qu’il "devait rassembler les correspondances administratives dans un dossier pour les soumettre à la signature de Josef Oberhauser en l’absence de Christian Wirth". Pour les magistrats ouest-allemands, la signature avait valeur de pouvoir de décision, et de l'autorité à donner des ordres. 

C'est probablement aussi en raison de l'étroite association d'Oberhauser avec Wirth, et de son attitude arrogante envers ses anciens subordonnés, que ces derniers profitèrent de l'occasion pour le discréditer et le charger. Cela est illustré par les déclarations de l'ancien SS-Unterscharführer Karl Schluch, ancien membre de la garnison SS de Belzec:

"Si Oberhauser prétend qu’il n’a pas participé à l’extermination des Juifs à Belzec, ou qu’il n’a pas vu toute l’opération du début à la fin – du déchargement des wagons à l’enlèvement des corps des chambres à gaz – alors je dis que c'est un fieffé menteur. Non seulement Oberhauser connaissait parfaitement le déroulement de l'opération d’extermination, mais il y a également participé activement. À mon avis, il ne fait aucun doute qu’Oberhauser était une personne faisant autorité dans le massacre des Juifs. Le camp de Belzec n’a fonctionné que pour une seule raison. Et pour ce qu’il a fait là-bas, il a été bien promu [...] Si aucun d’entre nous ne peut être blanchi, alors Oberhauser le peut bien moins encore que quiconque".

Il ajouta de plus lors d'un autre interrogatoire, le 11 novembre 1961, que:

"lorsque un transport devait arriver au camp le matin ou le midi, nous étions toujours prévenus à l'avance, oralement ou par téléphone, par Wirth, Schwarz ou Oberhauser. Souvent, ils supervisaient aussi le déchargement des juifs à la rampe".

Ce ne fut qu’en décembre 1962 que Josef Oberhauser reconnu enfin au cours d’un nouvel interrogatoire, avoir fourni des informations falsifiées sur ses fonctions à Belzec pendant les années de guerre. Il justifia son attitude par sa conviction que parmi les anciens membres de l’Einsatz Reinhard toujours en vie, étant le plus élevé en grade, sa participation même relative l’aurait rendu bouc émissaire de toute l’entreprise d'extermination.
De plus, à l'instar de ses anciens camarades mais avec moins de succès, il tenta d'invoquer le "Befehlsnotstand", terme juridique faisant référence à une situation dans laquelle un ordre est donnée en violation flagrante de la loi, mais où le refus d'exécuter cet ordre entraînerait des conséquences dramatiques - notamment un danger pour la vie ou l'intégrité physique - pour la personne qui refuse d'exécuter l'ordre:

"Wirth se distinguait des autres par une extrême dureté, une soumission aveugle et totale au Führer, une insensibilté et une absence totale de compassion pour autrui. Ces traits, je les avais remarqués pendant la réalisation du programme d'euthanasie. Et Wirth démontra les mêmes pendant les opérations d'extermination des juifs en Pologne. Dans le camp, personne n'était capable de s'opposer à sa volonté ni à son pouvoir. Personne ne pouvait s'opposer à ses ordres. Personne ne doutait un seul instant qu'il ne mette ses menaces à exécution [...] Ce que Wirth avait ordonné, je devais l’exécuter sans discussion possible. Cela n'aurait pas eu d'importance pour lui de tirer sur un SS s'il avait refusé d'exécuter un ordre. Pas même sur moi, son plus proche collaborateur. En ce qui concerne le gazage des juifs agés, je pouvais le comprendre. Mais tout ce qui allait au-delà était trop pour moi. Je me suis dit qu'il devait sûrement avoir un autre moyen de se débarrasser des Juifs".

Josef Oberhauser fût le seul SS de Belzec jamais condamné pénalement par la justice ouest-allemande pour le meurtre de centaines de milliers d'hommes, de femmes et d'enfants.

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Message  riderdigeste 27/10/2024, 10:27

Édifiant...affligeant surtoout. Merci pour cette biographie peu connue.
pouce
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Message  SurLaCote Hier à 19:50

Merci pour le travail pouce

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