Général MONCLAR : Une grande figure de l’armée française
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Général MONCLAR : Une grande figure de l’armée française
Raoul-Charles MAGRIN-VERNEREY, plus connu sous le pseudonyme de MONCLAR, était vraiment une extraordinaire figure de guerrier, le type même de l'officier de Légion tel que le montrent la légende et la littérature populaire. Né le 7 février 1892 à BUDAPEST, il fit ses études au Lycée Victor-Hugo à BESANCON et au petit séminaire d'ORNANS. A 15 ans et demi, il s'enfuit de la maison familiale et s'engage à la Légion Etrangère. Premier contact qui sera de courte durée du fait de son trop jeune âge.
Entré à SAINT-CYR en 1912, il en sort en 1914 avec la Promotion "Montmirail", est promu sous-lieutenant le 5 août de cette même année, rejoint le 60° RI et termine la guerre avec le grade de capitaine. Il est alors Chevalier de la Légion d'honneur, titulaire de 11 citations, dont 7 à l'ordre de l'Armée, 7 fois blessé et réformé à 90%.Affecté au Levant, il assure le commandement de divers postes ou formations syriennes. Deux nouvelles citations récompensent cet officier pittoresque d'une extrême bravoure.
Le 1er mars 1924, il obtient enfin de rejoindre cette Légion dont il rêvait depuis sa jeunesse. Après un bref séjour au 1° REI, il est affecté au 3° REI et prend part à la campagne du MAROC jusqu'en 1927. Il rejoint alors le Proche-Orient et est promu chef de bataillon en 1928.
Il est une nouvelle fois affecté à la Légion en 1931 et ne quittera cette arme chère à son coeur qu'en octobre 1941. Affecté au 2° REI, il séjourne au MAROC puis rejoint le 5° REI au TONKIN.
Rentrant d'Extrême-Orient, il prend en janvier 1938 le commandement du bataillon d'instruction de SAÏDA, est nommé lieutenant-colonel le 25 juin de la même année, avant de repatir au MAROC avec le 4° REI. Jusqu'au 23 février 1940, date à laquelle il est désigné pour prendre le commandement des "deux bataillons de Légion à destination non fixée", qui viennent d'être mis sur pied. Ce sera le début de l'épopée de la 13° DBLE.
Le 13 mai, à BJERVIK, la 13° Demi-brigade livre son premier combat, conquiert sans désemparer quatre objectifs, force l'ennemi à fuir en abandonnant de nombreux prisonniers, des armes automatiques, des équipements impossibles à dénombrer et jusqu'à dix avions bi-moteurs.
Du 28 mai au 2 juin, le lieutenant-colonel MAGRIN-VERNEREY et ses légionnaires gagnent, à NARVIK, ce que l'on a appelé "la seule victoire française de 39-40". Victoire qui leur vaut d'être cités à l'ordre des Forces françaises libres, avec attribution de la Croix de guerre avec palme de vermeil, pour avoir libéré 60 prisonniers alliés, fait 400 Allemands prisonniers, capturé 10 canons et un très important matériel.A peine revenu en FRANCE, le lieutenant-colonel MAGRIN-VERNEREY, avec 500 de ses hommes, rejoint les Forces françaises libres en ANGLETERRE le 21 juin 1940. Promu colonel, il adopte aors le nom de MONCLAR (du nom du village de MONCLAR-DE-QUERCEY, dans le TARN-ET-GARONNE).
Participant en Afrique aux opérations menées contre les forces de l'Axe, c'est lui qui, à la tête de la Brigade française d'Orient en ERYTHREE, "... prend MASSOUAH, fait prisonniers 9 officiers généraux, 440 officiers, 14 000 Italiens".
Promu général, il exerce divers commandements au Levant, participe à la pacification de la SYRIE du nord et termine son séjour comme commandant supérieur des troupes du Levant.
Devenu adjoint au commandant supérieur des troupes d'ALGERIE à partir de 1946, il est, en 1948, "chargé de mission permanente d'inspection des unités de Légion". Pendant près de 2 ans, il effectue d'incessants voyages partout où stationnent et combattent des unités de Légion en ALGERIE, au MAROC, à MADAGASCAR, en INDOCHINE.
En 1950, général de corps d'armée, à la veille de sa retraite, il échange ses étoiles contre les galons panachés de lieutenant-colonel, afin de pouvoir encore combattre volontairement à la tête du bataillon français mis à la disposition de l'ONU en COREE.Atteint par la limite d'âge, il rentre en FRANCE en 1951 et, en 1962, succédant au général KIENTZ, devient Gouverneur des Invalides.
Monclar décède le 03 juin 1964, aux Invalides. Il a été inhumé dans le caveau des Gouverneurs, dans l'église St Louis.
Médaillé militaire, Grand-croix de la Légion d'honneur, Compagnon de la Libération, le général MONCLAR était également titulaire des Croix de guerre 1914-1918, 1939-1945 et des TOE, de la Legion of Merit avec rang d'officier, de la Silver Star, de la Military Cross, et de nombreuses autres décorations étrangères. 7 fois blessé, il était titulaire de 22 citations et invalide à 100%.
SES DECORATIONS
"Comme un blason, ou un ornement sacerdotal ou un dessin gnostique, l'uniforme, parce que justement il n'est jamais uniforme, ressemble à une lettre en code. Tant pis pour le naïf jouant au blasé, qui n'en voit que le scintillement extérieur, scintillement d'ailleurs toujours plus éteint... Efforts, gloires, humiliations, triomphes, compromis, hommes sauvés, hommes perdus, s'inscrivaient ici en langage cabalistique... Allégorie d'autant plus redoutable que ce n'était pas l'individualité de ces événements qui se retraçait ainsi, mais leur universalité supposée..."
Extrait de "La leçon d'anatomie" de Vladimir VOLKOFF
DECORATIONS ET MEDAILLES FRANCAISES
- Chevalier de la Légion d'Honneur
- Officier de la Légion d'Honneur
- Commandeur de la Légion d'Honneur
- Grand Officier de la Légion d'Honneur
- Grand-Croix de la Légion d'Honneur
- Médaille Militaire
- Croix de la Libération
- Médaille de la Résistance avec rosette
- Croix de Guerre 1914-1918 (11 citations)
- Croix de Guerre 1939-1940 (3 citations)
- Croix des TOE (6 citations)
- France Libre
- Médaille des Evadés
- Croix du Combattant volontaire
- Médaille Commémorative du Levant
- Médaille Commémorative Coloniale
- Médaille Commémorative Guerre 1914-1918
- Médaille Commémorative Guerre Interralliée
- Médaille Commémorative Guerre Combattant
- Médaille Commémorative Guerre 1939-1945
- Insigne des Blessés (7 étoiles)
DECORATIONS ET MEDAILLES ETRANGERES
- Croix de Guerre Norvégienne avec glaive
- Grand-Croix de Saint-Olaf
- Grand-Croix Cambodge (local)
- Commandeur British Empire
- Virtualite Militari (Pologne)
- Military Cross (Grande-Bretagne)
- Mérite Exceptionnel Syrien
- Grand Officier du Ouissam Alaouite
- Croix de Guerre Hellénique
- Officier Etoile Roumaine avec glaive
- Mérite Libanais
- Commémorative Libanaise
- Commémorative Norvégienne
- Grand-Croix Comores (local)
- Commandeur de l'Ordre de la Couronne de Léopold II (Belgique)
- Silver Star
- Legion of Merit (Rank of officer)
- Commémorative de Corée
- Croix de Guerre Belge
- Grand Officier du Dragon d'Annam
- Order Military Merit Targuk with Silver Star
SOURCES :
http://www.stratisc.org/pub_monclar.htm
http://lebibs.free.fr/biographie.htm
http://assoc.orange.fr/france-coree/histoire/2ID_BF.html
http://www.lalegionetrangere.fr/monclar.php
Dernière édition par Daniel Laurent le 27/12/2006, 13:11, édité 1 fois
Re: Général MONCLAR : Une grande figure de l’armée française
Merci a toi Stan pour cette bio que je m'empresse de mettre dans ma modeste base de donnée...
Norman-Cota- Lieutenant-colonel
- Nombre de messages : 363
Age : 35
Localisation : Gérardmer
Date d'inscription : 19/11/2006
Re: Général MONCLAR : Une grande figure de l’armée française
Quelques précisions :
L'article ne cite pas le général Béthouart qui commandait les Francais à Narvik.(legionnaires, Chasseurs alpins, chars)
Le général Monclar refusa de participer aux combats des FFL contre Vichy, au Gabon et au Levant. Cela ne l'empêcha nullement d'être fait Compagnon de la Libération par le général de gaulle.
C'était la terreur des soldats FFL, car il distribuait des punitions pour la plus petite des erreurs. Cependant, il pouvait être parfois proche des hommes (à noter aussi, qu'il se préoccupait toujours du "bien-être" de ses soldats , habillement, vivres, etc....):
Extrait de « Ce soir, nous monterons tous au paradis » de Gustavo Camerini, dit Clarence :
« Nous étions toujours en mer lorsque arriva une nouvelle qui représente un des moments les plus durs de ma vie. C'était le 10 juin 1940, nous etions non loin des côtes de l'Ecosse, quand nous apprîmes par la voix de la TSF que l'Italie avait déclaré la guerre à la France et à l'Angleterre. J'en fus effondré. C'était surtout la lâcheté du geste qui me dégoûtait, ce qui , d'ailleurs, dégoûtait aussi mes camarades. J'étais furieux, mais je ne parlai pas, je gardai mes reflexions pour moi, des reflexions nullement flatteuses pour le peuple italien, que je considerai non comme un peuple mais comme un troupeau de brebis se laissant mener, traîner, plutôt, par un fou qui, vraiment, devait être le malheur de l'Italie. Mes camarades furent parfaits, pour ne pas me faire de la peine, personne n'attaqua l'Italie en ma présence. Rien ne changea dans leur attitude envers moi, et je vais maintenant raconter un épisode que j'ai déjà eu l'occasion de raconter à Paris, à l'occasion d'un dîner à l'association des Français libres.
Bien, je vous raconte :
Donc, ce soir-là, comme je l'ai dit, j'étais effondré, J'étais seul, accoudé au bastingage, dans la nuit, Je regardais la mer qui passait, et mes reflexions étaient noires. je me sentais seul, comme si le monde me repoussait, tout à coup, j'eus la sensation que quelqu'un s'accoudait à côté de moi. Je regardai : c'était le lieutenant-colonel Magrin-Vernerey, l'officier le plus élevé en grade du bateau, qui venait au secours de l'officier le moins élevé en grade, le sous-lieutenant Camerinei. Avec une sensibilité vraiment exceptionnelle, il venait à mon secours, il ne voulait pas m'abandonner car il avait compris la tragédie. Ce soir-là, colonel et sous-lieutenant restèrent ensemble. Nous marchions sur le pont, en avant, en arrière. Le colonel Magrin me racontait des anecdotes de la Première Guerre mondiale dans lesquels il montrait, pour m'être agréable, des événements tout à l'honneur des Italiens. Ce soir-là, je ne l'ai jamais oublié, je crois même qu'il a eu une certaine influence lorsque, en Angleterre, on dut décider de rentrer en France ou de rester avec le général de Gaulle. Je suis resté. »
Une tres bonne bio :
L'article ne cite pas le général Béthouart qui commandait les Francais à Narvik.(legionnaires, Chasseurs alpins, chars)
Le général Monclar refusa de participer aux combats des FFL contre Vichy, au Gabon et au Levant. Cela ne l'empêcha nullement d'être fait Compagnon de la Libération par le général de gaulle.
C'était la terreur des soldats FFL, car il distribuait des punitions pour la plus petite des erreurs. Cependant, il pouvait être parfois proche des hommes (à noter aussi, qu'il se préoccupait toujours du "bien-être" de ses soldats , habillement, vivres, etc....):
Extrait de « Ce soir, nous monterons tous au paradis » de Gustavo Camerini, dit Clarence :
« Nous étions toujours en mer lorsque arriva une nouvelle qui représente un des moments les plus durs de ma vie. C'était le 10 juin 1940, nous etions non loin des côtes de l'Ecosse, quand nous apprîmes par la voix de la TSF que l'Italie avait déclaré la guerre à la France et à l'Angleterre. J'en fus effondré. C'était surtout la lâcheté du geste qui me dégoûtait, ce qui , d'ailleurs, dégoûtait aussi mes camarades. J'étais furieux, mais je ne parlai pas, je gardai mes reflexions pour moi, des reflexions nullement flatteuses pour le peuple italien, que je considerai non comme un peuple mais comme un troupeau de brebis se laissant mener, traîner, plutôt, par un fou qui, vraiment, devait être le malheur de l'Italie. Mes camarades furent parfaits, pour ne pas me faire de la peine, personne n'attaqua l'Italie en ma présence. Rien ne changea dans leur attitude envers moi, et je vais maintenant raconter un épisode que j'ai déjà eu l'occasion de raconter à Paris, à l'occasion d'un dîner à l'association des Français libres.
Bien, je vous raconte :
Donc, ce soir-là, comme je l'ai dit, j'étais effondré, J'étais seul, accoudé au bastingage, dans la nuit, Je regardais la mer qui passait, et mes reflexions étaient noires. je me sentais seul, comme si le monde me repoussait, tout à coup, j'eus la sensation que quelqu'un s'accoudait à côté de moi. Je regardai : c'était le lieutenant-colonel Magrin-Vernerey, l'officier le plus élevé en grade du bateau, qui venait au secours de l'officier le moins élevé en grade, le sous-lieutenant Camerinei. Avec une sensibilité vraiment exceptionnelle, il venait à mon secours, il ne voulait pas m'abandonner car il avait compris la tragédie. Ce soir-là, colonel et sous-lieutenant restèrent ensemble. Nous marchions sur le pont, en avant, en arrière. Le colonel Magrin me racontait des anecdotes de la Première Guerre mondiale dans lesquels il montrait, pour m'être agréable, des événements tout à l'honneur des Italiens. Ce soir-là, je ne l'ai jamais oublié, je crois même qu'il a eu une certaine influence lorsque, en Angleterre, on dut décider de rentrer en France ou de rester avec le général de Gaulle. Je suis resté. »
Une tres bonne bio :
Dernière édition par Daniel Laurent le 27/12/2006, 13:18, édité 1 fois
Re: Général MONCLAR : Une grande figure de l’armée française
C'est tout à son honneur.Le général Monclar refusa de participer aux combats des FFL contre Vichy, au Gabon et au Levant.
Cela que fait que confirmer le bien que je pense de ce personnage.
Re: Général MONCLAR : Une grande figure de l’armée française
Bonsoir,
Merci Stan, merci Laurent.
Un fil superbe et passionnant.
Monclar, ne a Budapest, remontant le moral d'un Legionnaire Italien sur le pont d'un bateau pres de l'Ecosse.
C'est beau la France.
A mediter dans le cadre de notre triste actualite.
Merci Stan, merci Laurent.
Un fil superbe et passionnant.
Monclar, ne a Budapest, remontant le moral d'un Legionnaire Italien sur le pont d'un bateau pres de l'Ecosse.
C'est beau la France.
A mediter dans le cadre de notre triste actualite.
Invité- Général de Division
- Nombre de messages : 7342
Date d'inscription : 16/07/2006
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