Quand la France fournissait le Ziklon B aux nazis
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Quand la France fournissait le Ziklon B aux nazis
Bonjour,
Je viens de decouvrir ca et pourtant ca date de 1999.
Vous connaissiez ?
"Quand la France fournissait le gaz mortel aux nazis
par Didier Daeninckx, écrivain ("Le goût de la vérité", Verdier)
Je ne suis pas historien, et ce sont des rencontres de hasard qui m'ont conduit à placer mes intrigues dans les sombres réduits où l'on a confiné les morts algériens d'octobre 61, les fusillés pour l'exemple d'avril 17, les mutins russes de La Courtine, les Kanak cannibalisés de l'Exposition Coloniale de 1931, les 101 Maliens chartérisés d'Air-Pasqua, les sportifs juifs déchus de leurs records par Vichy.
Je ne suis pas historien, mais je sais qu'on fabriquait du "Zyklon B" en France, en 1942, dans les ateliers d'Ugine, à Villers-Saint-Sépulcre, près de Beauvais. Il y a quelques jours, je photographiais l'usine aujourd'hui propriété de la Général-Electric, sous un panneau clamant "Production parfaite, zéro défaut", et je me suis fait expulser par des vigiles qui ignoraient certainement pourquoi je fixais sur la pellicule les cheminées dégorgeant leurs fumées dans un ciel de plomb, derrière les barbelés.
J'avais appris l'existence de cette sinistre production en lisant l'interview d'une historienne, dans l'Humanité du 8 octobre 1996, et j'avais à l'époque été surpris du traitement très négatif qui avait été réservé à ses révélations. Annie Lacroix-Riz établissait pourtant avec rigueur (et cette démonstration figure dans le livre qu'elle vient de publier aux éditions Armand Colin, "Industriels et banquiers sous l'occupation") qu'en février 1941 le groupe Ugine avait participé à la création d'une entreprise franco-allemande aryannisée, avec participation mutuelle de 50%-50%. La Durferrit-Sofumi fabriquait deux principaux produits résultant de brevets allemands : les sels de cyanure utilisés dans l'industrie pour la cémentation des métaux et l'acide cyanhydrique qui, stabilisé, est connu sous le nom de "Zyklon B". Elle démontrait également que le capital de cette société était tenu pour 49% par la Degesch, entreprise allemande elle-même filiale à 42,5% du trust I.G.Farben, principal producteur et distributeur du "Zyklon B". Le capital initial de la société mixte fut rapidement multiplié par dix pour atteindre 4 millions de francs à l'été 1942. Il fut encore augmenté l'année suivante et porté à 6 millions.
Le Monde resta prudent, écrivant sous la plume de Nicolas Weill que "Sur ce point capital, (le gaz Zyklon B) Annie Lacroix-Riz livre un peu plus qu'une hypothèse, mais un peu moins qu'une preuve", tandis que la revue historique financée par le ministère de l'Économie, "Études et Documents" qui s'était engagée, en 1994, à publier le résultat de ses recherches était revenue un an plus tard sur sa décision sans motiver sa volte-face. Maurice Lévy-Leboyer, professeur à Paris X et membre du comité de lecture finira par lui écrire: "l'autorisation récente d'ouvrir les archives du ministère des Finances a été donnée par la direction compétente, à la condition de ne pas traiter de ce type de sujet pour certaines périodes, y compris celle que vous couvrez dans votre article".
On reprochait clairement à l'historienne de n'avoir pas respecté la règle obscure qui, en matière d'archives, édicte qu'on ne montre pas tout ce que l'on trouve!
En mars 1997, alors que La Revue d'Histoire de la Shoah s'apprêtait à publier le texte censuré par l'institution, Annie Lacroix-Riz mettait au jour de nouveaux documents en dépouillant les archives dites "du Majestic", hôtel qui abritait le commandement de l'administration militaire allemande. Le rapport Kolb, du nom du délégué à la chimie, précise à la date du 24 février 1941 que l'une des deux sociétés fondées avec Ugine sera spécialisée dans "la fabrication et la réalisation de moyens de gazage, et de base d'acide cyanhydrique pour gazage". Le site de production est Villers-Saint-Sépulcre dans l'Oise, où on produit une tonne annuelle de "Zyklon B" sous licence allemande, et cela depuis 1932. Une liste établie en juin 1944 par les services de renseignements gaullistes en vue de bombardements et de sabotage d'usines à usage militaire précise, comme objectif, l'usine de Villers-Saint-Sépulcre et mentionne une production mensuelle de 37 tonnes de "cyanures" contre 22 en février de la même année. En mars 1944, l'usine allemande de l'I.G. Farben avait été détruite, provoquant une pénurie de Zyklon B à Auschwitz.
Une semaine après ces nouvelles révélations, Robert Paxton, auteur de La France de Vichy, qui semble ne pas avoir eu connaissance des derniers documents exhumés, s'exprime. S'il accorde à Annie Lacroix-Riz qu'elle "a sûrement raison de souligner dans son article l'empressement de certains industriels français, dès l'été 1940, à conclure des contrats de production avec des autorités allemandes sans attendre un Diktat allemand ou un ordre de Vichy", l'historien américain conclut qu' "avant d'accréditer l'hypothèse de Madame Lacroix-Riz sur la production de gaz Zyklon-B en France, il faut attendre une étude de sources beaucoup plus complètes que les siennes, et l'application d'une méthode historique beaucoup plus analytique". Cet avis paraît dans Libération, le 18 mars 1997, en regard d'un article d'Hervé Joly, historien rattaché au Centre Pierre Léon (Lyon 2), où il anime le comité de soutien à l'un de ses collègues du Cnrs, ex-militant du groupe négationniste La Guerre Sociale. Intitulée sur six colonnes "Zyklon B: la France n'a pas fourni les camps", sa contribution est sous-titrée: "Le groupe Ugine a bien fabriqué l'insecticide, mais il n'approvisionnait pas les SS". Ainsi, apprend-on, sur la même page, que les preuves de la fabrication du gaz ne sont pas apportées et que, d'autre part, ce gaz inexistant n'était pas destiné aux SS!
Hervé Joly tente de démontrer que les quantités de produits livrées aux Allemands ne concernaient pas des ventes volontaires, mais résultaient de réquisitions. Un argument qui ne tient pas dès lors qu'il est établi que la société productrice, Durferrit-Sofumi, ne travaillait pas pour les Allemands comme il l'affirme, mais était une société leur appartenant pour moitié. Réquisitionne-t-on ce qui vous appartient? En fait, il s'appuie exclusivement sur un mémoire en défense écrit à postériori pour justifier les pratiques de l'entreprise pendant l'occupation, et néglige les documents comptables du Trésor qui assurait les règlements aux industriels fournisseurs du Reich.
Un peu plus loin, Hervé Joly prétend que: "L'utilisation de zyklon B français dans des camps d'extermination tous situés sur l'actuel territoire de la Pologne est, de toute façon, peu vraisemblable: l'acide cyanhydrique est un gaz peu stable, qui se transporte difficilement, et les commandes de la SS pour les camps provenaient, d'après l'historien Raul Hilberg (l'Extermination des Juifs d'Europe), de l'usine de Dessau, en Allemagne orientale".
Une telle affirmation dénote une totale méconnaissance du produit. Il se présente dans des boîtes métalliques rigoureusement étanches, de différentes contenances, renfermant un support poreux inerte (bois, carton...) qui a absorbé l'acide cyanhydrique liquide. Le transport ne pose pas de problèmes particuliers aux nazis. L'acide se vaporise, se sublime en gaz, à l'ouverture de la boîte et à une température assez élevée (plus de 25°C), ce qui explique pourquoi les chambres à gaz étaient munies de système de chauffage. L'usine allemande de Dessau, près de Halle, était d'ailleurs située à plusieurs centaines de kilomètres d'Auschwitz et le transfert du produit aurait eut les mêmes inconvénients que depuis Villers-Saint-Sépulcre. Ces propos hasardeux furent pourtant avalisés dans Libération, le 17 avril 1997, par Jean-Claude Hazera et Renaud de Rochebrune (auteurs de "Patrons sous l'Occupation", Odile Jacob 1995), parlant du travail d'Annie Lacroix-Riz en ces termes : "hypothèse, pourtant assez peu étayée, puisqu'elle ne repose que sur des déductions à partir d'indices supposés troublants mais peu convaincants (cf l'historien Hervé Joly dans Libération du 18 mars)".
Pour en terminer avec ce qui s'apparente à une tentative d'étouffement, la revue L'Histoire donne la parole, dans sa livraison de mai 1997 au lyonnais Joly qui réitère sa bourde d'un gaz peu stable et difficilement transportable, et qui utilise un curieux conditionnel (l'essentiel de la production aurait, en revanche, été réquisitionnée (...) par l'armée allemande) là où quelque temps plus tôt l'affirmatif s'imposait à sa plume. La journaliste signataire de l'article de trois pages, Cécile Duret, peut alors conclure: "Les assertions d'Annie Lacroix-Riz sur la participation de la France à la fabrication de Zyklon B apparaissent donc bien hypothétiques"!
Fermez le ban.
Toutes ces approximations eurent pour conséquence de réveiller des mémoires endormies. Celles de ces figurants qui, souvent font l'Histoire. Un ancien ouvrier de Villers-Saint-Sépulcre écrivit à l'historienne qu'on lui avait montré des photos d'ouvriers oeuvrant, en 1942, sur la chaîne de fabrication du Zyklon B. Un chef d'atelier lui fit parvenir l'organigramme du siège administratif, rue du Général Foy à Paris, et celui de l'usine, précisant qu'on ne faisait pas mystère, lors de son embauche en 1948, de la destination allemande des insecticides produits pendant la guerre. Enfin, elle eut accès aux documents qui établissaient définitivement son hypothèse : une série de négatifs-photos sur plaques de verre représentant la fabrication et le conditionnement du Zyklon B, ainsi que l'original d'une étiquette en langue française entourant une boîte et mentionnant aussi bien l'origine industrielle (Ugine), que géographique (Villers-Saint-Sépulcre, Oise). Ce matériel avait été sauvegardé par un ingénieur chimiste, François Copie, qui travaillait là depuis 1939 et s'était interrogé sur le soudain développement de la production d'insecticide. Il avait caché photos et emballages avant de prendre le maquis, en novembre 1942, sans savoir qu'au cours des mois précédents d'énormes quantités de Zyklon B durent être acheminées en urgence à Auschwitz. François Copie tenta, après la guerre, de divulguer ses archives mais personne ne s'y intéressa vraiment. Il fallut l'acharnement d'une historienne pour qu'elles refassent surface. Aujourd'hui, ceux qui mettaient en doute la fabrication du gaz mortel ergotent et affirment que le produit français, livré à l'armée allemande, n'a été utilisé que dans la lutte contre les parasites, animaux et insectes.
Quelques dizaines d'années plus tard, le nuage radioactif venu de Tchernobyl aura les mêmes égards pour le territoire national et suspendra son vol à l'approche de nos frontières. La terre et la flore disent le contraire, pour des centaines d'années. Il suffit d'y aller voir. Comme dans les archives...
Les originaux des divers documents sauvés par François Copie ont été déposés au Centre de Documentation Juive Contemporaine (CDJC), et certains figurent en annexe du livre de Annie Lacroix-Riz, Industriels et banquiers sous l'Occupation, paru chez Armand Colin.
http://www.amnistia.net/news/enquetes/zyklon/zykltext.htm
http://www.humanite.presse.fr/journal/1999-12-21/1999-12-21-301406
Je viens de decouvrir ca et pourtant ca date de 1999.
Vous connaissiez ?
"Quand la France fournissait le gaz mortel aux nazis
par Didier Daeninckx, écrivain ("Le goût de la vérité", Verdier)
Je ne suis pas historien, et ce sont des rencontres de hasard qui m'ont conduit à placer mes intrigues dans les sombres réduits où l'on a confiné les morts algériens d'octobre 61, les fusillés pour l'exemple d'avril 17, les mutins russes de La Courtine, les Kanak cannibalisés de l'Exposition Coloniale de 1931, les 101 Maliens chartérisés d'Air-Pasqua, les sportifs juifs déchus de leurs records par Vichy.
Je ne suis pas historien, mais je sais qu'on fabriquait du "Zyklon B" en France, en 1942, dans les ateliers d'Ugine, à Villers-Saint-Sépulcre, près de Beauvais. Il y a quelques jours, je photographiais l'usine aujourd'hui propriété de la Général-Electric, sous un panneau clamant "Production parfaite, zéro défaut", et je me suis fait expulser par des vigiles qui ignoraient certainement pourquoi je fixais sur la pellicule les cheminées dégorgeant leurs fumées dans un ciel de plomb, derrière les barbelés.
J'avais appris l'existence de cette sinistre production en lisant l'interview d'une historienne, dans l'Humanité du 8 octobre 1996, et j'avais à l'époque été surpris du traitement très négatif qui avait été réservé à ses révélations. Annie Lacroix-Riz établissait pourtant avec rigueur (et cette démonstration figure dans le livre qu'elle vient de publier aux éditions Armand Colin, "Industriels et banquiers sous l'occupation") qu'en février 1941 le groupe Ugine avait participé à la création d'une entreprise franco-allemande aryannisée, avec participation mutuelle de 50%-50%. La Durferrit-Sofumi fabriquait deux principaux produits résultant de brevets allemands : les sels de cyanure utilisés dans l'industrie pour la cémentation des métaux et l'acide cyanhydrique qui, stabilisé, est connu sous le nom de "Zyklon B". Elle démontrait également que le capital de cette société était tenu pour 49% par la Degesch, entreprise allemande elle-même filiale à 42,5% du trust I.G.Farben, principal producteur et distributeur du "Zyklon B". Le capital initial de la société mixte fut rapidement multiplié par dix pour atteindre 4 millions de francs à l'été 1942. Il fut encore augmenté l'année suivante et porté à 6 millions.
Le Monde resta prudent, écrivant sous la plume de Nicolas Weill que "Sur ce point capital, (le gaz Zyklon B) Annie Lacroix-Riz livre un peu plus qu'une hypothèse, mais un peu moins qu'une preuve", tandis que la revue historique financée par le ministère de l'Économie, "Études et Documents" qui s'était engagée, en 1994, à publier le résultat de ses recherches était revenue un an plus tard sur sa décision sans motiver sa volte-face. Maurice Lévy-Leboyer, professeur à Paris X et membre du comité de lecture finira par lui écrire: "l'autorisation récente d'ouvrir les archives du ministère des Finances a été donnée par la direction compétente, à la condition de ne pas traiter de ce type de sujet pour certaines périodes, y compris celle que vous couvrez dans votre article".
On reprochait clairement à l'historienne de n'avoir pas respecté la règle obscure qui, en matière d'archives, édicte qu'on ne montre pas tout ce que l'on trouve!
En mars 1997, alors que La Revue d'Histoire de la Shoah s'apprêtait à publier le texte censuré par l'institution, Annie Lacroix-Riz mettait au jour de nouveaux documents en dépouillant les archives dites "du Majestic", hôtel qui abritait le commandement de l'administration militaire allemande. Le rapport Kolb, du nom du délégué à la chimie, précise à la date du 24 février 1941 que l'une des deux sociétés fondées avec Ugine sera spécialisée dans "la fabrication et la réalisation de moyens de gazage, et de base d'acide cyanhydrique pour gazage". Le site de production est Villers-Saint-Sépulcre dans l'Oise, où on produit une tonne annuelle de "Zyklon B" sous licence allemande, et cela depuis 1932. Une liste établie en juin 1944 par les services de renseignements gaullistes en vue de bombardements et de sabotage d'usines à usage militaire précise, comme objectif, l'usine de Villers-Saint-Sépulcre et mentionne une production mensuelle de 37 tonnes de "cyanures" contre 22 en février de la même année. En mars 1944, l'usine allemande de l'I.G. Farben avait été détruite, provoquant une pénurie de Zyklon B à Auschwitz.
Une semaine après ces nouvelles révélations, Robert Paxton, auteur de La France de Vichy, qui semble ne pas avoir eu connaissance des derniers documents exhumés, s'exprime. S'il accorde à Annie Lacroix-Riz qu'elle "a sûrement raison de souligner dans son article l'empressement de certains industriels français, dès l'été 1940, à conclure des contrats de production avec des autorités allemandes sans attendre un Diktat allemand ou un ordre de Vichy", l'historien américain conclut qu' "avant d'accréditer l'hypothèse de Madame Lacroix-Riz sur la production de gaz Zyklon-B en France, il faut attendre une étude de sources beaucoup plus complètes que les siennes, et l'application d'une méthode historique beaucoup plus analytique". Cet avis paraît dans Libération, le 18 mars 1997, en regard d'un article d'Hervé Joly, historien rattaché au Centre Pierre Léon (Lyon 2), où il anime le comité de soutien à l'un de ses collègues du Cnrs, ex-militant du groupe négationniste La Guerre Sociale. Intitulée sur six colonnes "Zyklon B: la France n'a pas fourni les camps", sa contribution est sous-titrée: "Le groupe Ugine a bien fabriqué l'insecticide, mais il n'approvisionnait pas les SS". Ainsi, apprend-on, sur la même page, que les preuves de la fabrication du gaz ne sont pas apportées et que, d'autre part, ce gaz inexistant n'était pas destiné aux SS!
Hervé Joly tente de démontrer que les quantités de produits livrées aux Allemands ne concernaient pas des ventes volontaires, mais résultaient de réquisitions. Un argument qui ne tient pas dès lors qu'il est établi que la société productrice, Durferrit-Sofumi, ne travaillait pas pour les Allemands comme il l'affirme, mais était une société leur appartenant pour moitié. Réquisitionne-t-on ce qui vous appartient? En fait, il s'appuie exclusivement sur un mémoire en défense écrit à postériori pour justifier les pratiques de l'entreprise pendant l'occupation, et néglige les documents comptables du Trésor qui assurait les règlements aux industriels fournisseurs du Reich.
Un peu plus loin, Hervé Joly prétend que: "L'utilisation de zyklon B français dans des camps d'extermination tous situés sur l'actuel territoire de la Pologne est, de toute façon, peu vraisemblable: l'acide cyanhydrique est un gaz peu stable, qui se transporte difficilement, et les commandes de la SS pour les camps provenaient, d'après l'historien Raul Hilberg (l'Extermination des Juifs d'Europe), de l'usine de Dessau, en Allemagne orientale".
Une telle affirmation dénote une totale méconnaissance du produit. Il se présente dans des boîtes métalliques rigoureusement étanches, de différentes contenances, renfermant un support poreux inerte (bois, carton...) qui a absorbé l'acide cyanhydrique liquide. Le transport ne pose pas de problèmes particuliers aux nazis. L'acide se vaporise, se sublime en gaz, à l'ouverture de la boîte et à une température assez élevée (plus de 25°C), ce qui explique pourquoi les chambres à gaz étaient munies de système de chauffage. L'usine allemande de Dessau, près de Halle, était d'ailleurs située à plusieurs centaines de kilomètres d'Auschwitz et le transfert du produit aurait eut les mêmes inconvénients que depuis Villers-Saint-Sépulcre. Ces propos hasardeux furent pourtant avalisés dans Libération, le 17 avril 1997, par Jean-Claude Hazera et Renaud de Rochebrune (auteurs de "Patrons sous l'Occupation", Odile Jacob 1995), parlant du travail d'Annie Lacroix-Riz en ces termes : "hypothèse, pourtant assez peu étayée, puisqu'elle ne repose que sur des déductions à partir d'indices supposés troublants mais peu convaincants (cf l'historien Hervé Joly dans Libération du 18 mars)".
Pour en terminer avec ce qui s'apparente à une tentative d'étouffement, la revue L'Histoire donne la parole, dans sa livraison de mai 1997 au lyonnais Joly qui réitère sa bourde d'un gaz peu stable et difficilement transportable, et qui utilise un curieux conditionnel (l'essentiel de la production aurait, en revanche, été réquisitionnée (...) par l'armée allemande) là où quelque temps plus tôt l'affirmatif s'imposait à sa plume. La journaliste signataire de l'article de trois pages, Cécile Duret, peut alors conclure: "Les assertions d'Annie Lacroix-Riz sur la participation de la France à la fabrication de Zyklon B apparaissent donc bien hypothétiques"!
Fermez le ban.
Toutes ces approximations eurent pour conséquence de réveiller des mémoires endormies. Celles de ces figurants qui, souvent font l'Histoire. Un ancien ouvrier de Villers-Saint-Sépulcre écrivit à l'historienne qu'on lui avait montré des photos d'ouvriers oeuvrant, en 1942, sur la chaîne de fabrication du Zyklon B. Un chef d'atelier lui fit parvenir l'organigramme du siège administratif, rue du Général Foy à Paris, et celui de l'usine, précisant qu'on ne faisait pas mystère, lors de son embauche en 1948, de la destination allemande des insecticides produits pendant la guerre. Enfin, elle eut accès aux documents qui établissaient définitivement son hypothèse : une série de négatifs-photos sur plaques de verre représentant la fabrication et le conditionnement du Zyklon B, ainsi que l'original d'une étiquette en langue française entourant une boîte et mentionnant aussi bien l'origine industrielle (Ugine), que géographique (Villers-Saint-Sépulcre, Oise). Ce matériel avait été sauvegardé par un ingénieur chimiste, François Copie, qui travaillait là depuis 1939 et s'était interrogé sur le soudain développement de la production d'insecticide. Il avait caché photos et emballages avant de prendre le maquis, en novembre 1942, sans savoir qu'au cours des mois précédents d'énormes quantités de Zyklon B durent être acheminées en urgence à Auschwitz. François Copie tenta, après la guerre, de divulguer ses archives mais personne ne s'y intéressa vraiment. Il fallut l'acharnement d'une historienne pour qu'elles refassent surface. Aujourd'hui, ceux qui mettaient en doute la fabrication du gaz mortel ergotent et affirment que le produit français, livré à l'armée allemande, n'a été utilisé que dans la lutte contre les parasites, animaux et insectes.
Quelques dizaines d'années plus tard, le nuage radioactif venu de Tchernobyl aura les mêmes égards pour le territoire national et suspendra son vol à l'approche de nos frontières. La terre et la flore disent le contraire, pour des centaines d'années. Il suffit d'y aller voir. Comme dans les archives...
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Invité- Général de Division
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Re: Quand la France fournissait le Ziklon B aux nazis
Et bin... ça laisse pantois
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Ivy mike- Général (Administrateur)
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Re: Quand la France fournissait le Ziklon B aux nazis
C'est clair, est-ce vraiment une surprise en même temps...
Re: Quand la France fournissait le Ziklon B aux nazis
Non.mcouioui a écrit:C'est clair, est-ce vraiment une surprise en même temps...
C'est même logique. Un pays dont l'état a collaboré avec l'Allemagne nazie, la France de Vichy en l'occurence, produisait surement (et c'est malheureux) des produits de ce genre.
Dan*.- Colonel
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Re: Quand la France fournissait le Ziklon B aux nazis
On dit souvent aussi que sans la production de camion made in France, les allemands ne seraient pas allés aussi loin, mais collaboration et occupation obligent, la France comme les autres pays vivant sous le joug avaient-ils le choix? Vaste question...
Qui en engendre une autre concernant le Ziklon B, que disait-on aux français qui participaient à sa chaine de production, sur son utilisation ou pour justifier sa fabrication???
Qui en engendre une autre concernant le Ziklon B, que disait-on aux français qui participaient à sa chaine de production, sur son utilisation ou pour justifier sa fabrication???
Dernière édition par le 9/4/2007, 09:24, édité 1 fois
Re: Quand la France fournissait le Ziklon B aux nazis
Daniel Laurent a écrit:Quelques dizaines d'années plus tard, le nuage radioactif venu de Tchernobyl aura les mêmes égards pour le territoire national et suspendra son vol à l'approche de nos frontières. La terre et la flore disent le contraire, pour des centaines d'années. Il suffit d'y aller voir. Comme dans les archives...
C'est bête, en voulant nier un négationnisme, tu en cautionne un autre ... Pourtant, tout est sur la place publique, mais le poids des médias est trop fort.
Narduccio- Général (Administrateur)
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Re: Quand la France fournissait le Ziklon B aux nazis
J'ai pas compris (Et n'y connais rien quant a Tchernobyl, d'ailleurs).Narduccio a écrit:
C'est bête, en voulant nier un négationnisme, tu en cautionne un autre ... Pourtant, tout est sur la place publique, mais le poids des médias est trop fort.
Cet ecrivain-journaliste est negaga ?
Pourtant, j'ai d'autres sources qui disent, en gros, la meme chose ?
Invité- Général de Division
- Nombre de messages : 7342
Date d'inscription : 16/07/2006
Re: Quand la France fournissait le Ziklon B aux nazis
Daniel Laurent a écrit:J'ai pas compris (Et n'y connais rien quant a Tchernobyl, d'ailleurs).Narduccio a écrit:
C'est bête, en voulant nier un négationnisme, tu en cautionne un autre ... Pourtant, tout est sur la place publique, mais le poids des médias est trop fort.
Cet ecrivain-journaliste est negaga ?
Pourtant, j'ai d'autres sources qui disent, en gros, la meme chose ?
Non, ce que je voulais dire c'est qu'il est démontré que les services compétents ont bien signalé le passage du nuage de Tchernobyl au dessus de la France en donnant les valeurs concernées qui étaient bien au dessous du seuil d'alerte.
L'exemple le plus flagrant est celui du journal Libération qui le 02 mai 1986 titre :
"Tchernobyl : Le choc du nuage" en citant le communiqué des services officiels donc le SCPRI et les chiffres en question (SCPRI dirigé à l'époque par le professeur Pèlerin).
Ce qui ne l'empêche pas de titrer quelques jours après, le 12 mai 1986 :
"Le mensonge radioactif"
Avec comme chapeau : Les pouvoirs publics en France ont menti, le nuage de Tchernobyl a bien survolé une partie de l'hexagone : le professeur Pèlerin en vient d'en faire l'aveu.
Donc, si l'on en croit le journal Libération, le professeur Pèlerin a avoué le 12 mai 86 avoir caché quelque chose. Alors qu'il suffisait que le rédacteur en chef de ce journal relise sa propre Une du 02 mai 86 pour savoir que le professeur Pèlerin n'a rien caché. C'est là l'un des actes fondateurs de cette légende urbaine qui pollue toujours et encore le débat sur la question en France 20 ans après.
http://www.ecolo.org/documents/documents_in_french/fr.mensonge_tcherno.libe.jpg
Je conseille la lecture de ce site d'écolos pour le nucléaire (et oui, des écolos intelligents ;-) )
http://www.ecolo.org/documents/listdoc-fr.htm#tchernobyl
Narduccio- Général (Administrateur)
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Date d'inscription : 05/10/2006
Re: Quand la France fournissait le Ziklon B aux nazis
Bonjour,
Merci Narduccio, j'ai tout compris.
Si, si, les expats c'est comme les ecolos, il y en a des intelligents.
Donc j'ai cite un ecrivain-journaliste amateur de sentionalisme...
J'aurai mieux fait de citer l'autre source, mais c'est un article de l'Humanite, j'ai pense que cela ferait "gaucho".
Merci Narduccio, j'ai tout compris.
Si, si, les expats c'est comme les ecolos, il y en a des intelligents.
Donc j'ai cite un ecrivain-journaliste amateur de sentionalisme...
J'aurai mieux fait de citer l'autre source, mais c'est un article de l'Humanite, j'ai pense que cela ferait "gaucho".
Invité- Général de Division
- Nombre de messages : 7342
Date d'inscription : 16/07/2006
la France fournissait-elle, le gaz mortel aux nazis ?
la France fournissait-elle, le gaz mortel aux nazis ?
La seule étiquette française existante du Zyklon B fabriqué à 60 km de Paris. Ce document a été sauvé en 1942 par un chimiste d'Ugine.
La seule étiquette française existante du Zyklon B fabriqué à 60 km de Paris. Ce document a été sauvé en 1942 par un chimiste d'Ugine.
karol- Adjudant-chef
- Nombre de messages : 106
Date d'inscription : 31/03/2007
Re: Quand la France fournissait le Ziklon B aux nazis
Le Zyklon B servait-il à autre chose qu'au "meurtre" ?
Parce que, ça pourrait être aussi une requisition dans des usines ou ils en fabriquaient pour un usage industrielle ou autre...
Ivy
Parce que, ça pourrait être aussi une requisition dans des usines ou ils en fabriquaient pour un usage industrielle ou autre...
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Ivy mike- Général (Administrateur)
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Date d'inscription : 16/06/2005
Re: Quand la France fournissait le Ziklon B aux nazis
Salut Ivy
zyklon B
Pesticide pour le contrôle contre les poux
La France a produit des quantités massives de zyklons B pour les nazis pendant la guerre, gaz notamment utilisé pour gazer les juifs dans les camps de la mort. C’est ce que vient d’établir l’historienne Lacroix-Riz, professeur d’histoire contemporaine à l’université deToulouse, en dépouillant les archives du majestic, l’hôtel parisien qui abritait le commandement de l’administration militaire allemand. Spécialiste de la collaboration économique avec l’Allemagne du troisième Reich.Annie Lacoix-riz avait déjà émis l’hypothèse d’une collaboration étroite entre le groupe chimique français Ugine et une filiale de l’allemandIG Farben pour la fabrication de zyklon B( cyanure d’hydrogène) à Villiers-Saint Sépulcre (Oise). Les documents exhumés depuis par l’historienne, révélés par l’Humanité, semblent lui donner raison. Selon ces pièces, la production de l’usine Ugine est passée d’une tonne annuelle de zyklonB en 1940 a 37 tonnes pour le seul mois de mai 1944. Les capitaux allemands dans la société mixte gérant l’usine ont été multipliés par dix en 1942. Toute la production était destinée à l’armée allemande, sans que l’on puisse encore établir avec certitude que le zyklon B produit en France ait été utilisé pour la solution finale.
C’est comme même troublant !!
zyklon B
Pesticide pour le contrôle contre les poux
La France a produit des quantités massives de zyklons B pour les nazis pendant la guerre, gaz notamment utilisé pour gazer les juifs dans les camps de la mort. C’est ce que vient d’établir l’historienne Lacroix-Riz, professeur d’histoire contemporaine à l’université deToulouse, en dépouillant les archives du majestic, l’hôtel parisien qui abritait le commandement de l’administration militaire allemand. Spécialiste de la collaboration économique avec l’Allemagne du troisième Reich.Annie Lacoix-riz avait déjà émis l’hypothèse d’une collaboration étroite entre le groupe chimique français Ugine et une filiale de l’allemandIG Farben pour la fabrication de zyklon B( cyanure d’hydrogène) à Villiers-Saint Sépulcre (Oise). Les documents exhumés depuis par l’historienne, révélés par l’Humanité, semblent lui donner raison. Selon ces pièces, la production de l’usine Ugine est passée d’une tonne annuelle de zyklonB en 1940 a 37 tonnes pour le seul mois de mai 1944. Les capitaux allemands dans la société mixte gérant l’usine ont été multipliés par dix en 1942. Toute la production était destinée à l’armée allemande, sans que l’on puisse encore établir avec certitude que le zyklon B produit en France ait été utilisé pour la solution finale.
C’est comme même troublant !!
karol- Adjudant-chef
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Re: Quand la France fournissait le Ziklon B aux nazis
Mmh, c'est quand même assez edifiant
Je connaissais l'affaire mais pas aussi precisemment, merci Karol
Je connaissais l'affaire mais pas aussi precisemment, merci Karol
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Ivy mike- Général (Administrateur)
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Re: Quand la France fournissait le Ziklon B aux nazis
La question avait déjà été évoquée sur le forum, plus précisément ici:
https://deuxiemeguerremondia.forumactif.com/Les-forces-en-presence-c3/Les-Collaborations-f34/Quand-la-France-fournissait-le-Ziklon-B-aux-nazis-t2025.htm
En fait le ZyclonB est à l'origine un insecticide. Mais comme tous les insecticides, il peut également être léthal pour les mammifères (dont l'homme fait partie). Dans le cas du ZyclonB, les études de Jean-Claude Pessac ont même démontré que le gaz était léthal pour l'homme à des dosages et des expositions bien inférieurs à ceux nécessaires pour tuer des insectes comme, par exemple, des poux. Pour rappel, les travaux de Pessac ont réfuté certaines théories révisionnistes qui essayent de faire valoir que le ZyclonB n'était pas utilisé pour gazer les Juifs, mais uniquement pour épouiller les vêtements.
Par ailleurs, si je ne m'abuse, ZyclonB n'est que la marque commerciale, l'agent actif portant lui un autre nom.
Enfin, et je crois qu'on le dit clairement dans le fil que j'évoque ci-dessus, la production de cette usine française semble bien avoir été utilisée notamment dans le cadre de la Shoah.
https://deuxiemeguerremondia.forumactif.com/Les-forces-en-presence-c3/Les-Collaborations-f34/Quand-la-France-fournissait-le-Ziklon-B-aux-nazis-t2025.htm
En fait le ZyclonB est à l'origine un insecticide. Mais comme tous les insecticides, il peut également être léthal pour les mammifères (dont l'homme fait partie). Dans le cas du ZyclonB, les études de Jean-Claude Pessac ont même démontré que le gaz était léthal pour l'homme à des dosages et des expositions bien inférieurs à ceux nécessaires pour tuer des insectes comme, par exemple, des poux. Pour rappel, les travaux de Pessac ont réfuté certaines théories révisionnistes qui essayent de faire valoir que le ZyclonB n'était pas utilisé pour gazer les Juifs, mais uniquement pour épouiller les vêtements.
Par ailleurs, si je ne m'abuse, ZyclonB n'est que la marque commerciale, l'agent actif portant lui un autre nom.
Enfin, et je crois qu'on le dit clairement dans le fil que j'évoque ci-dessus, la production de cette usine française semble bien avoir été utilisée notamment dans le cadre de la Shoah.
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Baugnez44- Général (Administrateur)
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Re: Quand la France fournissait le Ziklon B aux nazis
Bonjour,
J'ai fusionne les 2 sujets, les postes de Karol n'etaient pas a leur place dans "Resistances".
Le Zyklon B est a base d'acide cyanhydrique et, au contact de l'air, degage du cyanure d'hydrogene hautement toxique.
Il a ete mis au point par le chimiste allemand et prix Nobel Fritz Haber.
Zyklon B est, enfin etait, une marque deposee de la firme allemande Degesch.
J'ai fusionne les 2 sujets, les postes de Karol n'etaient pas a leur place dans "Resistances".
Le Zyklon B est a base d'acide cyanhydrique et, au contact de l'air, degage du cyanure d'hydrogene hautement toxique.
Il a ete mis au point par le chimiste allemand et prix Nobel Fritz Haber.
Zyklon B est, enfin etait, une marque deposee de la firme allemande Degesch.
Invité- Général de Division
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Re: Quand la France fournissait le Ziklon B aux nazis
Pour compléter un peu, la première utilisation du ZyklonB le fut par le Standartenführer Karl Fritzsch à Auschwitz contre des prisoniers de guerre soviétiques. C'est avec l'accord de Eichmann et sous la demande de Hoess que fut utilisé ce gaz par la suite contre les juifs.
Charlemagne- Police militaire (Modérateur)
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Re: Quand la France fournissait le Ziklon B aux nazis
Bonjour,
Je ne connaissais pas cette affaire. Mes sentiments à la sortie de cette lecture sont assez mitigées. Très intérssante sur le plan historique, à vous faire dresser les cheveux sur la tête sur le plan.
Merci de nous faire patager ceci.
DKP.
Je ne connaissais pas cette affaire. Mes sentiments à la sortie de cette lecture sont assez mitigées. Très intérssante sur le plan historique, à vous faire dresser les cheveux sur la tête sur le plan.
Merci de nous faire patager ceci.
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Die korsischen Panzer- Police militaire (Modérateur)
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Re: Quand la France fournissait le Ziklon B aux nazis
bonjour à tous,
Je viens de découvrir ce sujet. J'ignorais que cette affaire. Mais il y a quand même quelque chose qui me sidère, comment essaye-t-on de cacher l'évidence ? Pourquoi veut-on étouffer cette vérité qui a assassinée plus de 6 millions de juifs ?
Oui, on livrait le gaz mortel aux troupes d'occupation, mais ensuite, on était pas sensé savoir ce que les SS faisaient avec. C'est quand même étrange, personne à l'époque c'est posé la question de savoir pourquoi les nazis avaient-ils besoin d'autant de Zyklon B ?
J'ai du mal à suivre, ce qu'on lui reproche, c'est d'avoir révélé des choses qui ne fallait pas, trouvé dans les archives ? De quelle "règle obscure" fais-tu référence ?
bonne journée
Mara
Je viens de découvrir ce sujet. J'ignorais que cette affaire. Mais il y a quand même quelque chose qui me sidère, comment essaye-t-on de cacher l'évidence ? Pourquoi veut-on étouffer cette vérité qui a assassinée plus de 6 millions de juifs ?
Oui, on livrait le gaz mortel aux troupes d'occupation, mais ensuite, on était pas sensé savoir ce que les SS faisaient avec. C'est quand même étrange, personne à l'époque c'est posé la question de savoir pourquoi les nazis avaient-ils besoin d'autant de Zyklon B ?
Daniel Laurent a écrit:On reprochait clairement à l'historienne de n'avoir pas respecté la règle obscure qui, en matière d'archives, édicte qu'on ne montre pas tout ce que l'on trouve!
J'ai du mal à suivre, ce qu'on lui reproche, c'est d'avoir révélé des choses qui ne fallait pas, trouvé dans les archives ? De quelle "règle obscure" fais-tu référence ?
bonne journée
Mara
Dernière édition par Mara Jade le 2/4/2008, 11:53, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Quand la France fournissait le Ziklon B aux nazis
sekhmet a écrit:C'est quand même étrange, personne à l'époque c'est posé la question de savoir pourquoi les nazis avaient-ils besoin d'autant de Zyklon B ?
C'est quelque chose de courant quand on s'intéresse à un évènement. Je fais parfois au boulot de l'étude d'accidents (très rarement) ou de presque accidents (plus souvent), quand on sait que cet évènement est arrivé, il est facile de dégager les éléments qui tendent à le faire arriver et l'on a parfois tendance à se dire : "Les cons, c'est pas possible qu'ils n'ont pas vu que ...".
Mais, si l'on se remet dans le contexte, que l'on prend en compte tous les éléments qu'avaient les protagonistes avant la survenue d'un évènement, les éléments annonciateurs de l'accident sautent rarement aux yeux. ce sont ce que l'on appelle des "signaux faibles", ils sont très difficile à mettre en évidence, contrairement aux "signaux forts". Un "signal fort" est un élément directement précurseur de l'évènement. Un signal fort, c'est par exemple une alarme "niveau très haut réservoir" qui va précéder le débordement de ce réservoir. Si tu a un signal fort et que tu ne fais pas les actions appropriées, tu aura l'évènement. Ce n'est pas le cas des signaux faibles.
Actuellement, nous savons que les Allemands ont procédé à une tentative d'élimination complète du peuple juif. Nous savons comment ils l'ont fait. Nous connaissons les signaux forts et les signaux faibles qui précèdent l'évènement. Les gens de l'époque ne savaient pas, parfois n'imaginaient même pas que l'on puisse vouloir cela. Le Zyklon B sert d'insecticide principalement. Un ingénieur chimiste actuel se poserait la question : "ne sont-ils pas en train de vouloir exterminer des gens ?". Un ingénieur chimiste de 1942 : "Comment se fait-il que les Allemands ont un tel problème d'insectes ?"
Il ne faut pas essayer de lire le passé avec nos filtres, il faut essayer d'appliquer leurs filtres de lecture des évènements si on veut comprendre pourquoi ils ont fait ou pas fait certaines choses. C'est ça qui est difficile.
Narduccio- Général (Administrateur)
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Age : 65
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Date d'inscription : 05/10/2006
Re: Quand la France fournissait le Ziklon B aux nazis
Ce n'est pas moi qui y fait reference, mais l'auteur de cet article.sekhmet a écrit:Daniel Laurent a écrit:On reprochait clairement à l'historienne de n'avoir pas respecté la règle obscure qui, en matière d'archives, édicte qu'on ne montre pas tout ce que l'on trouve!
J'ai du mal à suivre, ce qu'on lui reproche, c'est d'avoir révélé des choses qui ne fallait pas, trouvé dans les archives ? De quelle "règle obscure" fais-tu référence ?
Annie Lacroix-Riz prsente la particularite d'etre historienne ET communiste.
Donc, quand elle fait une decouverte de ce genre, elle est immediatement attaquee de tous les cotes.
Dans ce cas, elle fut denigree par le negationniste Joly, mais ca c'est "normal", ce dernier cherchant de montrer, a grand coup de falsifications, que le ZiklonB ne servait qu'a debarasser ces pauvres etres inferieurs de la vermine qui, evidemment, n'attaquait pas les "Aryens".... et surtout pas a les gazer !
Mais elle fut egalement critiquee par certains historiens de droite qui tenterent d'amoindrir la decouverte car elle va dans le sens de ses tentatives de demontrer que le "Grand Capital" francais a non seulement bassement collabore avec les nazis mais l'a meme aide a prendre le pouvoir et a envahir la France...
As-tu encore des illusions sur la possibilite de faire de l'histoire de maniere neutre, Sekhmet ?
Moi pas....
Invité- Général de Division
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Date d'inscription : 16/07/2006
Re: Quand la France fournissait le Ziklon B aux nazis
salut à tous,
merci pour toute ces précisions.
Daniel, je n'ai aucune illusion sur la possibilite de faire de l'histoire de maniere neutre, mais du moins j'essaye de rester objective et au plus près de la vérité. Tu me diras la dernière fois que j'ai essayé de faire de l'histoire de maniere neutre, ça m'est revenue dans la figure sous forme d'insulte plus que choquante (et m'en suis pas remise). Depuis, j'avance avec une grande prudence.
bien à vous
Cordialement
Mara
merci pour toute ces précisions.
Daniel, je n'ai aucune illusion sur la possibilite de faire de l'histoire de maniere neutre, mais du moins j'essaye de rester objective et au plus près de la vérité. Tu me diras la dernière fois que j'ai essayé de faire de l'histoire de maniere neutre, ça m'est revenue dans la figure sous forme d'insulte plus que choquante (et m'en suis pas remise). Depuis, j'avance avec une grande prudence.
bien à vous
Cordialement
Mara
Dernière édition par Mara Jade le 2/4/2008, 11:54, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Quand la France fournissait le Ziklon B aux nazis
Et ben voila, t'a tous compris...sekhmet a écrit:Daniel, je n'ai aucune illusion sur la possibilite de faire de l'histoire de maniere neutre, mais du moins j'essaye de rester objective et au plus près de la vérité. Tu me diras la dernière fois que j'ai essayé de faire de l'histoire de maniere neutre, ça m'est revenue dans la figure sous forme d'insulte plus que choquante
Moi, je me suis deja fait traiter de Nazi et de Bolchevique, pas aux memes endroits, mais bon !
Le judeo-nazo-bolcho-petaino-maconno-facho-ploutocrate de service te salue bien.
Invité- Général de Division
- Nombre de messages : 7342
Date d'inscription : 16/07/2006
Re: Quand la France fournissait le Ziklon B aux nazis
Salut à tous,
Oui, c'est souvent ce qui se passe quand on a le bonheur de faire de l'allemand, que l'on est une passionnée d'histoire de la SGM, et que l'on s'interesse aux affreux Jojos nazi, et au nazisme, et à l'Allemagne au sens large (histoire, culture ... . ). La nénette qui m'a traité d'hiltérienne n'a rien compris à ce que je disais, et elle persitait dans son insulte et dans sa bétise de surcroit.
Si je la coince , tous aux abris , c'est un conseil.
(c'est le sort que je lui réserve, mais de manière plus subtile)
Cordialement
Mara
Daniel Laurent a écrit:Moi, je me suis deja fait traiter de Nazi et de Bolchevique, pas aux memes endroits, mais bon !
Le judeo-nazo-bolcho-petaino-maconno-facho-ploutocrate de service te salue bien.
Oui, c'est souvent ce qui se passe quand on a le bonheur de faire de l'allemand, que l'on est une passionnée d'histoire de la SGM, et que l'on s'interesse aux affreux Jojos nazi, et au nazisme, et à l'Allemagne au sens large (histoire, culture ... . ). La nénette qui m'a traité d'hiltérienne n'a rien compris à ce que je disais, et elle persitait dans son insulte et dans sa bétise de surcroit.
Si je la coince , tous aux abris , c'est un conseil.
(c'est le sort que je lui réserve, mais de manière plus subtile)
Cordialement
Mara
Dernière édition par Mara Jade le 2/4/2008, 11:54, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Quand la France fournissait le Ziklon B aux nazis
- Sekhmet , apelle moi si tu la coince , pour que l'on fasse un massacre tout les deux , . A+ .
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