Juin 41, la formidable résistance de Brest-Litovsk
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Juin 41, la formidable résistance de Brest-Litovsk
Sources : 39-45 magazine, n°119, Mai 1996, article de Bernard Crochet, p 18-27. Les sources utilisées pour cet article sont ;
- Nikolaï Koudriachov, La forteresse de Brest, éd Radouga, Moscou 1987
Paul Carell, Operation Barbarossa, Ed Robert Laffont, Paris 1964
1) Une forteresse importante mais périmée, défendue par des forces insuffisantes.
La citadelle a été commencée le 1er juin 1836 et terminée en 1842, sur une île délimitée par le Boug occidental et le Moukhavets. Ses abords sont couverts par trois forts détachés : Kobrine au nord, Volhynie au sud, Terespol à l’ouest. L’ensemble des ouvrages a été modernisé au début du 20e siècle. Mais l’édifice n’est plus adapté aux coups de l’artillerie moderne. L’enceinte extérieure s’étire sur 6.4 km soit une superficie de 4.5 km2.
Quelques mois avant le déclenchement des hostilités, la garnison de Brest compte environ 14 000 hommes. Mais la nuit avant l’assaut, il reste 7 à 8000 hommes dans la forteresse (des soldats édifient des ouvrages fortifiés le long de la frontière d’autres sont en manœuvre). Et dans les premières heures de l’invasion, la moitié de la garnison reçoit l’ordre de rejoindre les troupes de campagne.
2) Les forces allemandes.
La prise de la vieille forteresse échoit à la 45e division d’infanterie (12e Corps d’Armée, 4e armée). Elle dispose pour en venir à bout de 12 batteries d’artillerie lourde (dont des obusiers géants de 280, 615 et même 800 mm qui peuvent tirer des obus brisants anti-béton de 1250, 2200 ou plus de 4000 kg. Sans oublier 9 batteries de Nebelwerfer, soit environ 500 pièces d’artillerie qui peuvent tirer jusqu’à 4000 obus à la minute. Les avions d’assaut JU-87, plus connu sous le nom de Stukasont aussi de la partie.
Cinq à dix minutes avant le barrage d’artillerie, des groupes d’assaut allemands, s’emparent par surprise des ponts sur le Boug. Le barrage d’artillerie s’abat sur Brest et toute la région à 3h 15 matin. Dans ses mémoires, le pasteur Rudolf Gschöpf, l’un des acteurs du drame écrit :
« Nous pensions que de la forteresse il ne subsistait plus qu’un amas de ruines. Nous fûmes déçus : les Russes…avaient rapidement compris de quoi il retournait. Ayant constitué à la hâte des nids de résistance, ils s’accrochaient aux ruines avec une opiniâtreté incroyable ».
La forteresse va devenir pendant les premiers jours de l’invasion, le principal point de résistance soviétique dans ce vaste secteur de Biélorussie couvert de forêts.
3)La prise des forts.
Le fort de Volhynie.
Après le déluge d’artillerie, le commissaire politique Nikolaï Bogateïev organise la défense de l’hôpital, mais mal armés et à court de munitions, les allemands prennent l’hôpital le 22 juin vers midi. Les combats dans le fort se poursuivront jusqu’au 25 juin.
Le fort de Terespol.
Dès le déclenchement de l’assaut, les Stossstruppen allemandes réussissent à pénétrer dans le fort, mais elles en sont rejetées dans la journée, après plusieurs heures de combat. Pourtant la garnison de 300 hommes ne compte que des garde-frontières, des élèves de l’école des conducteurs, une compagnie de transport, une section de sapeurs, des cavaliers et des sportifs. Ne voyant aucune issue, l’infériorité étant trop manifeste, le commandant du fort donne l’ordre d’effectuer deux sorties. Le 1er groupe parvient à rejoindre dans la nuit du 24 au 25 juin le fort de Volhynie au prix de très lourdes pertes. Le 2nd groupe très éprouvé aussi rallie la citadelle le 30 juin.
Les combats pour le nettoyage du fort vont se prolonger pendant les premiers jours de juillet. 15 défenseurs seulement y survivront. Mais, du côté allemand, les pertes seront également très lourdes dans les rangs du 3e bataillon du 135e RI et du 1er groupe du 99e régiment d’artillerie.
Le fort de Kobrine.
C’est le plus grand des forts détachés. Un millier d’hommes en assurent la défense au moment de l’assaut. Malgré leur infériorité , les défenseurs, sous l’impulsion du commissaire politique Nikolaï Nestertchouk et du lieutnant Ivan Akimotchkine, parviennent à tenir leurs positions le 22 juin au soir.
Le 29 juin, la Luftwaffe bombarde le fort avec des bombes de 500 kg. Le sergent Rodion Semeniouk, miraculeusement rescapé des combats et de la captivité exhumera, 15 après, le drapeau du 393e Groupe autonome d’artillerie antiaérienne qu’il avait enterré durant le siège.
La citadelle.
Les soldats de la 84e RI soviétique, de la 333e et de la 44e vont se battre fanatiquement, sous l’impulsion du commissaire politique Efim Fomine, menant même des contre-attaques.
Le 24 juin, l’adversaire exerce un nouvel effort et engage des renforts mais les russes résistent. Alors que les avant-gardes blindées allemandes sont à 250 km plus à l’est, Brest résiste toujours. Fomine, Semeniouk et Zoubachev savent que le combat est sans issue, c’est pour cela qu’ils tentent plusieurs sorties qui se solderont pas des échecs coûteux.
Le 27 juin, les mortiers super-lourds allemands de 540 à 600 mm commencent à tirer sur la citadelle.
Le 29 juin, nouvel ultimatum infructueux adressé aux assiégés.
Début juillet, les allemands occupent la majeure partie de la forteresse. Fomine sera fusillé, Zoubachev mourra en captivité en 1944 au camp de Hamelburg.
Le 8 juillet 1941, le commandant de la 45e DI allemande envoie un rapport au 12e Corps d’armée, dans lequel il signale que toute résistance organisée a cessé dans la forteresse de Brest.
Le Bilan.
La prise de la forteresse de Brest a coûté aux allemands 482 morts, dont 80 officiers, et plus de mille blessés. Des pertes disproportionnées, en regard du total des pertes subies par les armées allemandes sur le front oriental entre le 22 juin et le 30 juin 1941 (8886 tués, chiffres cités par Paul Carrell, p 40) On ne saura jamais exactement combien de soldats russes ont péri pendant le siège de la forteresse, les chiffres de 2000 à 2500 tués semblent proche de la réalité. Environ 400 rescapés soviétiques des combats survivaient encore dans les années 60.
En 1965, un journaliste russe Sergei Smirnov termina un livre qui eut un grand retentissement puisqu’il fut tiré à plus de 5 millions d’exemplaires. Intitulé « La forteresse de Brest », il reçut le prix Lénine en 1965.
Le 8 mai de la même année, le Praesidium de Soviet Suprême de l’URSS attribua enfin à Brest Litovsk,le titre de « Forteresse-Héros » et lui décerna l’Ordre de Lénine et celui de l’Etoile d’Or des héros.
- Nikolaï Koudriachov, La forteresse de Brest, éd Radouga, Moscou 1987
Paul Carell, Operation Barbarossa, Ed Robert Laffont, Paris 1964
1) Une forteresse importante mais périmée, défendue par des forces insuffisantes.
La citadelle a été commencée le 1er juin 1836 et terminée en 1842, sur une île délimitée par le Boug occidental et le Moukhavets. Ses abords sont couverts par trois forts détachés : Kobrine au nord, Volhynie au sud, Terespol à l’ouest. L’ensemble des ouvrages a été modernisé au début du 20e siècle. Mais l’édifice n’est plus adapté aux coups de l’artillerie moderne. L’enceinte extérieure s’étire sur 6.4 km soit une superficie de 4.5 km2.
Quelques mois avant le déclenchement des hostilités, la garnison de Brest compte environ 14 000 hommes. Mais la nuit avant l’assaut, il reste 7 à 8000 hommes dans la forteresse (des soldats édifient des ouvrages fortifiés le long de la frontière d’autres sont en manœuvre). Et dans les premières heures de l’invasion, la moitié de la garnison reçoit l’ordre de rejoindre les troupes de campagne.
2) Les forces allemandes.
La prise de la vieille forteresse échoit à la 45e division d’infanterie (12e Corps d’Armée, 4e armée). Elle dispose pour en venir à bout de 12 batteries d’artillerie lourde (dont des obusiers géants de 280, 615 et même 800 mm qui peuvent tirer des obus brisants anti-béton de 1250, 2200 ou plus de 4000 kg. Sans oublier 9 batteries de Nebelwerfer, soit environ 500 pièces d’artillerie qui peuvent tirer jusqu’à 4000 obus à la minute. Les avions d’assaut JU-87, plus connu sous le nom de Stukasont aussi de la partie.
Cinq à dix minutes avant le barrage d’artillerie, des groupes d’assaut allemands, s’emparent par surprise des ponts sur le Boug. Le barrage d’artillerie s’abat sur Brest et toute la région à 3h 15 matin. Dans ses mémoires, le pasteur Rudolf Gschöpf, l’un des acteurs du drame écrit :
« Nous pensions que de la forteresse il ne subsistait plus qu’un amas de ruines. Nous fûmes déçus : les Russes…avaient rapidement compris de quoi il retournait. Ayant constitué à la hâte des nids de résistance, ils s’accrochaient aux ruines avec une opiniâtreté incroyable ».
La forteresse va devenir pendant les premiers jours de l’invasion, le principal point de résistance soviétique dans ce vaste secteur de Biélorussie couvert de forêts.
3)La prise des forts.
Le fort de Volhynie.
Après le déluge d’artillerie, le commissaire politique Nikolaï Bogateïev organise la défense de l’hôpital, mais mal armés et à court de munitions, les allemands prennent l’hôpital le 22 juin vers midi. Les combats dans le fort se poursuivront jusqu’au 25 juin.
Le fort de Terespol.
Dès le déclenchement de l’assaut, les Stossstruppen allemandes réussissent à pénétrer dans le fort, mais elles en sont rejetées dans la journée, après plusieurs heures de combat. Pourtant la garnison de 300 hommes ne compte que des garde-frontières, des élèves de l’école des conducteurs, une compagnie de transport, une section de sapeurs, des cavaliers et des sportifs. Ne voyant aucune issue, l’infériorité étant trop manifeste, le commandant du fort donne l’ordre d’effectuer deux sorties. Le 1er groupe parvient à rejoindre dans la nuit du 24 au 25 juin le fort de Volhynie au prix de très lourdes pertes. Le 2nd groupe très éprouvé aussi rallie la citadelle le 30 juin.
Les combats pour le nettoyage du fort vont se prolonger pendant les premiers jours de juillet. 15 défenseurs seulement y survivront. Mais, du côté allemand, les pertes seront également très lourdes dans les rangs du 3e bataillon du 135e RI et du 1er groupe du 99e régiment d’artillerie.
Le fort de Kobrine.
C’est le plus grand des forts détachés. Un millier d’hommes en assurent la défense au moment de l’assaut. Malgré leur infériorité , les défenseurs, sous l’impulsion du commissaire politique Nikolaï Nestertchouk et du lieutnant Ivan Akimotchkine, parviennent à tenir leurs positions le 22 juin au soir.
Le 29 juin, la Luftwaffe bombarde le fort avec des bombes de 500 kg. Le sergent Rodion Semeniouk, miraculeusement rescapé des combats et de la captivité exhumera, 15 après, le drapeau du 393e Groupe autonome d’artillerie antiaérienne qu’il avait enterré durant le siège.
La citadelle.
Les soldats de la 84e RI soviétique, de la 333e et de la 44e vont se battre fanatiquement, sous l’impulsion du commissaire politique Efim Fomine, menant même des contre-attaques.
Le 24 juin, l’adversaire exerce un nouvel effort et engage des renforts mais les russes résistent. Alors que les avant-gardes blindées allemandes sont à 250 km plus à l’est, Brest résiste toujours. Fomine, Semeniouk et Zoubachev savent que le combat est sans issue, c’est pour cela qu’ils tentent plusieurs sorties qui se solderont pas des échecs coûteux.
Le 27 juin, les mortiers super-lourds allemands de 540 à 600 mm commencent à tirer sur la citadelle.
Le 29 juin, nouvel ultimatum infructueux adressé aux assiégés.
Début juillet, les allemands occupent la majeure partie de la forteresse. Fomine sera fusillé, Zoubachev mourra en captivité en 1944 au camp de Hamelburg.
Le 8 juillet 1941, le commandant de la 45e DI allemande envoie un rapport au 12e Corps d’armée, dans lequel il signale que toute résistance organisée a cessé dans la forteresse de Brest.
Le Bilan.
La prise de la forteresse de Brest a coûté aux allemands 482 morts, dont 80 officiers, et plus de mille blessés. Des pertes disproportionnées, en regard du total des pertes subies par les armées allemandes sur le front oriental entre le 22 juin et le 30 juin 1941 (8886 tués, chiffres cités par Paul Carrell, p 40) On ne saura jamais exactement combien de soldats russes ont péri pendant le siège de la forteresse, les chiffres de 2000 à 2500 tués semblent proche de la réalité. Environ 400 rescapés soviétiques des combats survivaient encore dans les années 60.
En 1965, un journaliste russe Sergei Smirnov termina un livre qui eut un grand retentissement puisqu’il fut tiré à plus de 5 millions d’exemplaires. Intitulé « La forteresse de Brest », il reçut le prix Lénine en 1965.
Le 8 mai de la même année, le Praesidium de Soviet Suprême de l’URSS attribua enfin à Brest Litovsk,le titre de « Forteresse-Héros » et lui décerna l’Ordre de Lénine et celui de l’Etoile d’Or des héros.
Re: Juin 41, la formidable résistance de Brest-Litovsk
Un lien avec quelques croquis pour compléter le sujet (D'ailleurs j'ai l'impression que l'auteur de cet article s'est servi de l'article sans en mentionner la source !):
http://wars.xwiki.com/xwiki/bin/view/Wars.War.WW2.Barbarossa/Brest-Litovsk
http://wars.xwiki.com/xwiki/bin/view/Wars.War.WW2.Barbarossa/Brest-Litovsk
Re: Juin 41, la formidable résistance de Brest-Litovsk
La résistance acharnée de la forteresse de Brest-Litovsk, préfigurait dèjà, les problèmes qu'allaient connaître les allemands à Sébastopol, Léningrad et Stalingrad. De la difficulté d'investir une ville lorsque les défenseurs se battent de manière fanatique.
Re: Juin 41, la formidable résistance de Brest-Litovsk
D'ailleurs ces exemples de luttes acharnées, dans des villes, me fait penser que si les allemands avaient investi Moscou, la capitale soviétique aurait pu être le tombeau de l'armée allemande !
Re: Juin 41, la formidable résistance de Brest-Litovsk
De même que Leningrad.
Je pense que la seule manière pour les allemands de prendre une grande ville de l'URSS était d'abord de l'encercler (exemple de Kiev).
Stallingrad ne l'était pas.
Je pense que la seule manière pour les allemands de prendre une grande ville de l'URSS était d'abord de l'encercler (exemple de Kiev).
Stallingrad ne l'était pas.
Dan*.- Colonel
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Re: Juin 41, la formidable résistance de Brest-Litovsk
Les fameuses résistances de certaines villes soviétiques s’expliquent naturellement :
- L’avantage principal de la Wehrmacht face à l’Armée rouge, c’est sa vitesse et sa manœuvre, qui permit de formidable encerclement d’armée entières en 1941.
- La Wehrmacht se base sur les chars comme principal fer de lance. Hors, dans les combats des rues, les Panzers sont loin d’être des plus efficace.
- La Blitzkrieg repose sur un assaut brutal et efficace, censé désorganiser l’adversaire.
Si cela ne marche pas, cela pose problème par la suite.
N’allons pas croire que les Allemands sont les seuls à avoir eu des problèmes dans la capture de villes. Le chiffre de morts soviétiques lors de la prise de Berlin est impressionnant, et encore aujourd’hui, la prise des villes pose toujours problèmes aux armées modernes.
-Oncle Boris-
- L’avantage principal de la Wehrmacht face à l’Armée rouge, c’est sa vitesse et sa manœuvre, qui permit de formidable encerclement d’armée entières en 1941.
- La Wehrmacht se base sur les chars comme principal fer de lance. Hors, dans les combats des rues, les Panzers sont loin d’être des plus efficace.
- La Blitzkrieg repose sur un assaut brutal et efficace, censé désorganiser l’adversaire.
Si cela ne marche pas, cela pose problème par la suite.
N’allons pas croire que les Allemands sont les seuls à avoir eu des problèmes dans la capture de villes. Le chiffre de morts soviétiques lors de la prise de Berlin est impressionnant, et encore aujourd’hui, la prise des villes pose toujours problèmes aux armées modernes.
-Oncle Boris-
Oncle Boris- Adjudant-chef
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Re: Juin 41, la formidable résistance de Brest-Litovsk
Bonjour,
Cela m'interesse, style "Alors que tout est perdu et que c'est evident, des Allemands (Wehrmacht et civils) et divers volontaires etrangers se battent jusqu'au bout" et les questions qui vont avec.
Merci d'avance
Tu aurais un chiffre a nous donner, Boris ?Oncle Boris a écrit:Le chiffre de morts soviétiques lors de la prise de Berlin est impressionnant
Cela m'interesse, style "Alors que tout est perdu et que c'est evident, des Allemands (Wehrmacht et civils) et divers volontaires etrangers se battent jusqu'au bout" et les questions qui vont avec.
Merci d'avance
Invité- Général de Division
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Re: Juin 41, la formidable résistance de Brest-Litovsk
Oncle Boris a écrit:Les fameuses résistances de certaines villes soviétiques s’expliquent naturellement :
- L’avantage principal de la Wehrmacht face à l’Armée rouge, c’est sa vitesse et sa manœuvre, qui permit de formidable encerclement d’armée entières en 1941.
- La Wehrmacht se base sur les chars comme principal fer de lance. Hors, dans les combats des rues, les Panzers sont loin d’être des plus efficace.
- La Blitzkrieg repose sur un assaut brutal et efficace, censé désorganiser l’adversaire.
Si cela ne marche pas, cela pose problème par la suite.
N’allons pas croire que les Allemands sont les seuls à avoir eu des problèmes dans la capture de villes. Le chiffre de morts soviétiques lors de la prise de Berlin est impressionnant, et encore aujourd’hui, la prise des villes pose toujours problèmes aux armées modernes.
-Oncle Boris-
J'ajouterais la surface de ces villes en question, et la difficulté, pour l'aviation d'intervenir, vu que les lignes de front sont extrêmement proches !
Toutefois on peut se demander l'intérêt d'investir Stalingrad, alors que des opérations d'encerclement auraient pu isoler la cité de la Volga. Mais il faut dire que le Groupe d'Armées B était relativement faible et peu motorisé, notamment à cause de la présence des armées Italiennes, Hongroises et Roumaines notoirement sous-équipées !
Re: Juin 41, la formidable résistance de Brest-Litovsk
Les Soviétiques indiqueront avoir perdu 20 000 à 25 000 hommes dans la prise de Berlin et près de 81 000 dans toute l'opération. 280 000 hommes seront blessés. Néanmoins, comme pour beaucoup de bataille sanglante, ce chiffre varie beaucoup selon les versions, certains avançant 150 000 morts (!!!) lors de l'opération. Quoiqu'il en soit, même le plus bas chiffre est énorme pour une "Wehrmacht au bout du rouleau". Il ne faut pas oublier que 50% des pertes militaires se sont fait dans les années 1944 et 1945.
Pour titie007, je ne suis pas sûr qu'encercler Stalingrad aurait changer quoique ce soit à l'issue de la bataille (mais ça mérite bien un petit débat )
-Oncle Boris, putain de guerre ...-
Pour titie007, je ne suis pas sûr qu'encercler Stalingrad aurait changer quoique ce soit à l'issue de la bataille (mais ça mérite bien un petit débat )
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Oncle Boris- Adjudant-chef
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Re: Juin 41, la formidable résistance de Brest-Litovsk
Pour moi il est clair que ça n'aurait rien changé ! L'armée allemande était tout simplement sous-dimensionnée pour l'objectif assigné par le plan Bleu.
Le sous-équipement notoire des armées alliées était connu des allemands, qui n'avaient tout simplement pas les moyens de résoudre ce problème dans la mesure où l'industrie de guerre teutonne ne suivait pas.
Dès 1942, la Wehrmacht est déjà au maximum de ses possibilités.
Pour Stalingrad, le point fort de l'armée allemande étant la manoeuvre, il était contradictoire de s'épuiser dans des combats urbains, par essence statique.
Point de fixation qui a fasciné Hitler, la ville de la Volga a déplacé le combat sur le terrain de l'attrition, domaine qui ne pouvait être que fatal aux allemands !
Le sous-équipement notoire des armées alliées était connu des allemands, qui n'avaient tout simplement pas les moyens de résoudre ce problème dans la mesure où l'industrie de guerre teutonne ne suivait pas.
Dès 1942, la Wehrmacht est déjà au maximum de ses possibilités.
Pour Stalingrad, le point fort de l'armée allemande étant la manoeuvre, il était contradictoire de s'épuiser dans des combats urbains, par essence statique.
Point de fixation qui a fasciné Hitler, la ville de la Volga a déplacé le combat sur le terrain de l'attrition, domaine qui ne pouvait être que fatal aux allemands !
Re: Juin 41, la formidable résistance de Brest-Litovsk
Moi je pense que oui.Pour titie007, je ne suis pas sûr qu'encercler Stalingrad aurait changer quoique ce soit à l'issue de la bataille
La différence entre Stalingrad, Mocou et Leningrad qui était ravitaillé tres difficilement par le lac Ladoga, et les autres villes qui étaient sur le passage des allemands est qu'elle nétait pas encerclée.
Kiev l'était. Alors que Kiev était un ville bien plus grande et importante que Stalingrad, elle a été prise.
Dès 1941 je dirais.Dès 1942, la Wehrmacht est déjà au maximum de ses possibilités.
Dan*.- Colonel
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Re: Juin 41, la formidable résistance de Brest-Litovsk
En 1941, la mobilisation n'a pas été totale, au niveau humain et industriel. Par la suite, les allemands pourront à peine remplacer leur perte de 41, et n'arriveront jamais à dégager des forces suffisantes pour dominer leur sujet !
Rétrospectivement, l'offensive allemande de 42 semble un peu suicidaire, au vu des forces en présence et de l'immensité des territoires à conquérir. Mais à l'époque, après les pertes abyssales de l'armée rouge, les allemands pouvaient penser que les soviétiques étaient au bord du précipice.
Mais l'adjonction au plan Bleu, d'armées italiennes, hongroises et roumaines notoirement sous-équipées soulignent les limites de l'économie allemande, incapable d'équiper correctement des troupes qui doivent participer à une offensive vitale pour le sort de la guerre !
Rétrospectivement, l'offensive allemande de 42 semble un peu suicidaire, au vu des forces en présence et de l'immensité des territoires à conquérir. Mais à l'époque, après les pertes abyssales de l'armée rouge, les allemands pouvaient penser que les soviétiques étaient au bord du précipice.
Mais l'adjonction au plan Bleu, d'armées italiennes, hongroises et roumaines notoirement sous-équipées soulignent les limites de l'économie allemande, incapable d'équiper correctement des troupes qui doivent participer à une offensive vitale pour le sort de la guerre !
Re: Juin 41, la formidable résistance de Brest-Litovsk
L'adjonction des armées alliées de l’Allemagne n'était pas plutôt le signe de la conception du rôle de celles ci en tant que vélites plutôt qu'un signe d'insuffisances de pouvoir d'approvisionnement de l'industrie allemande ?
Mithridate- Major
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Re: Juin 41, la formidable résistance de Brest-Litovsk
Mithridate a écrit:L'adjonction des armées alliées de l’Allemagne n'était pas plutôt le signe de la conception du rôle de celles ci en tant que vélites plutôt qu'un signe d'insuffisances de pouvoir d'approvisionnement de l'industrie allemande ?
En 1941, certainement, mais au vue des pertes de l'année 1941, près de 1 millions de soldats tués, blessés ou disparus, il a été demandée aux pays alliés ou satellites de doubler leur effort, ce qui fut fait. Il n'en resta pas moins, que lors du Plan Bleu, les armées roumaines, italiennes et hongroises étaient encore notoirement sous-équipées, et pas du tout formatées pour combattre dans la steppe russe, ce qui valut à Messe de donner sa démission d'ailleurs ! L'industrie allemande n'était pas configurée pour une guerre longue et mondiale.
Re: Juin 41, la formidable résistance de Brest-Litovsk
ESt ce que le plan B a donné lui a une publication intégrale traduite en français ?
Mithridate- Major
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Re: Juin 41, la formidable résistance de Brest-Litovsk
Mithridate a écrit:ESt ce que le plan B a donné lui a une publication intégrale traduite en français ?
Aimé Constantini a du le faire.
http://www.alsatica.eu/fr/alsatica/bnus/L-Union-Sovietique-en-guerre-1941-1945,1-1267891.html
Re: Juin 41, la formidable résistance de Brest-Litovsk
Il existe un film récent que je viens de voir, l'utilisation de boucliers humains par les Allemands reste peu probable.
ALEX
ALEX
Re: Juin 41, la formidable résistance de Brest-Litovsk
Le site sur la forteresse :
http://www.brest.by/ct/page3e.html
ALEX
http://www.brest.by/ct/page3e.html
ALEX
Re: Juin 41, la formidable résistance de Brest-Litovsk
Un témoignage sur la résistance de Brest-Litovsk, avec pas mal de photos :
http://world-multimedia.blogspot.com/2007/06/si-je-vous-dis-le-22-juin.html
http://world-multimedia.blogspot.com/2007/06/si-je-vous-dis-le-22-juin.html
Re: Juin 41, la formidable résistance de Brest-Litovsk
Bonjour,
Juste un petit mot pour dire que les siège de ville et surtout leur investissement, sont un phénomène relativement nouveau dans la guerre telle qu'elle se pratique pendant la WWII.
Autant les soviétiques que les allemands sont novices, d'ailleurs, à stalingrad, les divisions russes seront volatilisées aux feu, perdant souvent entre 75 et 95% de leurs effectifs au combat.
Ce qui fait la différence, c'est que les allemands ne peuvent les remplacer, tandi que les russes le pourront. (Même si c'est moins vrai à la fin de la guerre...)
Un autre aspect du combat urbain est la consommation démentielle en munitions, ce qui est a nouveau un gros désavantage pour l'armée allemande, dont le support logistique sera toujours un problème à cause de la qualité exécrable des voies ferrées russes, et de l'activité des partisans.
Le siège de Brest-Litvosk me semble exceptionnelle dans la mesure ou ce dernier n'as pas lieu, comme celui de Stalingrad, dans un climat désespéré. Les Frontovik ne connaissent pas encore bien le destin des territoires occupés et ils ne se sentent pas acculés.
Comparer les siège de Berlin et Brest me paraît bizarre, dans la mesure ou les pertes russe de l'attaque de Berlin se seront surtout faite sur les hauteurs de Seelow et seront du aux manquement des soviétiques : La préparation d'artillerie de Joukov à taper dans le vide, et ces "projecteurs" n'ont servi a rien à part désorganiser sa propre attaque.
C'est pourquoi le siège de Brest me semble être une "performance" remarquable de l'armée rouge même s'il faut dire que l'infanterie russe de 41 est d'une autre trempe que celle des années suivantes du à une meilleure formation en générale.
L'usage de bouclier humain ne me semble pas impossible, Anthony Beevor y fait une référence dans son Stalingrad, il semble que les allemands en aient utilisé à Leningrad.
Juste un petit mot pour dire que les siège de ville et surtout leur investissement, sont un phénomène relativement nouveau dans la guerre telle qu'elle se pratique pendant la WWII.
Autant les soviétiques que les allemands sont novices, d'ailleurs, à stalingrad, les divisions russes seront volatilisées aux feu, perdant souvent entre 75 et 95% de leurs effectifs au combat.
Ce qui fait la différence, c'est que les allemands ne peuvent les remplacer, tandi que les russes le pourront. (Même si c'est moins vrai à la fin de la guerre...)
Un autre aspect du combat urbain est la consommation démentielle en munitions, ce qui est a nouveau un gros désavantage pour l'armée allemande, dont le support logistique sera toujours un problème à cause de la qualité exécrable des voies ferrées russes, et de l'activité des partisans.
Le siège de Brest-Litvosk me semble exceptionnelle dans la mesure ou ce dernier n'as pas lieu, comme celui de Stalingrad, dans un climat désespéré. Les Frontovik ne connaissent pas encore bien le destin des territoires occupés et ils ne se sentent pas acculés.
Comparer les siège de Berlin et Brest me paraît bizarre, dans la mesure ou les pertes russe de l'attaque de Berlin se seront surtout faite sur les hauteurs de Seelow et seront du aux manquement des soviétiques : La préparation d'artillerie de Joukov à taper dans le vide, et ces "projecteurs" n'ont servi a rien à part désorganiser sa propre attaque.
C'est pourquoi le siège de Brest me semble être une "performance" remarquable de l'armée rouge même s'il faut dire que l'infanterie russe de 41 est d'une autre trempe que celle des années suivantes du à une meilleure formation en générale.
L'usage de bouclier humain ne me semble pas impossible, Anthony Beevor y fait une référence dans son Stalingrad, il semble que les allemands en aient utilisé à Leningrad.
Luhkah- Lieutenant-colonel
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Date d'inscription : 31/05/2010
Re: Juin 41, la formidable résistance de Brest-Litovsk
[quote="tietie007"]
ALEX
Messe n'a pas démissionné mais a été muté sur le front de Tunisie, il a été remplacé par le général Zingales qui aurait du prendre le commandement du CSIR s'il n'était tombé malade.Mithridate a écrit:ce qui valut à Messe de donner sa démission d'ailleurs ! L'industrie allemande n'était pas configurée pour une guerre longue et mondiale.
ALEX
Re: Juin 41, la formidable résistance de Brest-Litovsk
[quote="alderome"]
Mais il me semble que Messe était en désaccord avec l'intervention italienne en Russie.
tietie007 a écrit:Messe n'a pas démissionné mais a été muté sur le front de Tunisie, il a été remplacé par le général Zingales qui aurait du prendre le commandement du CSIR s'il n'était tombé malade.Mithridate a écrit:ce qui valut à Messe de donner sa démission d'ailleurs ! L'industrie allemande n'était pas configurée pour une guerre longue et mondiale.
ALEX
Mais il me semble que Messe était en désaccord avec l'intervention italienne en Russie.
Re: Juin 41, la formidable résistance de Brest-Litovsk
Complètement Thierry, il avait adressé un memorandum au Duce qui n'en a pas tenu compte.
ALEX
ALEX
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