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Des Femmes Résistantes

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Message  Logico 26/9/2007, 16:01

Bonjour à tous
Comment ne pas citer les dernières pages du livre "MAQUISARDS" de Roger Le Hyaric à propos des femmes dans la Résistances.
Bonne lecture
Roger

Des Femmes Combattantes

Comment ne pas rappeler ici les pages 396 397 398 399 et 400 du livre "Maquisards" de Roger Le Hyaric qui ne peut clore son livre sans rendre hommage à ce qu'il y eut de plus grandiose pendant ces années noires, à savoir, la lumière de la contribution inlassable des femmes, des jeunes filles qui depuis les tâches les plus humbles du début jusqu'à finalement elles aussi se battre les armes à la main comme leurs frères de combat, parfois même mieux. L'auteur se répétant une phrase de sa contribution :
" Il a raison celui là qui a dit qu'un peuple peut faire de grandes choses avec l'accord des femmes. Mais il ne peut le faire qu'avec leur accord qui devient profond lorsqu'il s'agit de sauvegarder la vie qu'elles ont donnée. "
Nous avons vu avec quelle vigilance les mères ont veillé à la protection des maquis et les exemples de dévouement sont tellement nombreux et désintéressés qu'ils sont considérés comme "monnaie courante" et non pas comme un acte de résistance, ce qui fait que l'histoire de ce grand mouvement populaire et patriotique devient difficilement saisissable dans toute son ampleur et traduisible dans toute sa beauté et sa bonté. Force nous est de nous contenter de faits marquants dans des rapports significatifs qui ont p^êtrtre sauvés car de la dernière période et ceci seulement pour l'ouest du Morbihan alors qu'une recherche identique pourrait être faite pour toute la Bretagne et de nombreuses régions de France.
Le Vaillant Valentine, de Saint Caradec, fut la première fille tuée en service commandé au Croisty, le 15 juin 1944, piège tendu par les Allemands.
Ci jointe copie du rapport du chef de la 2° Cie du 1er Bataillon F.T.P. daté du 23 juillet 1944 mais rappelant des faits du mois de juin.
D'après ce rapport, l'agente de liaison DANIELLE Mle 52.432 fait 30 km pour joindre celui qu'elle a mission de ramener – Encerclée avec lui, elle le protège pendant 48 heures puis; armée d'une mitraillette dont elle connaît le fonctionnement, franchit avec lui le barrage et rejoint la Compagnie après un parcours de 60 km. Mais quel kilomètres ! ?

Rapport du chef de Compagnie du 23 juillet 1944 ( 2¨ Cie)

"Le 25 juin 1944, le sous-chef de Compagnie Gilbert 51.607 était chargé avec un soldat d'une mission au P.C. du Bataillon.
A son retour, ne pouvant rejoindre sa Compagnie, il dut se replier. L'Agent de Liaison femme DANIELLE 52.432 fut chargée de le rejoindre. Après un parcours de 30 km elle réussit après des difficultés à le toucher à St-Tucdual. Cette commune était encerclée par les Allemands. L'encerclement dura 48 heures. Pendant ce laps de temps elle assura la sécurité de Gilbert par les renseignements qu'elle lui fournissait. Pour cela, elle allait à St Tucdual (Bourg), Le Croisty et les communes environnantes. Elle fut arrêtée trois fois.. Après avoir eu les renseignements nécessaires, Gilbert et Danielle partirent à la nuit et parvinrent à franchir le barrage allemand. Les Allemands étaient environ 1 500. Gilbert ayant été abandonné par son soldat, c'est Danielle qui prenant sa mitraillette et en connaissant le fonctionnement traversa avec elle le barrage. Elle témoigna d'un courage et d'un dévouement exemplaire pendant les 60 km parcourus pour rejoindre la Compagnie. "

- 60 000 mètres tous aussi pénibles, le long des fossés, des petites routes ou des chemins creux, à travers petits bois de sapins et parcelles de landes, avec partout le danger qui rôde et qui peut surgir à tout insqtant. Et pourtant, c'est presque inimaginable aujourd'hui, épuisés, mourant de faim, ils rejoignirent leur Compagnie.
- Nous avons déjà signalé le dévouement de Josette "52.424" femme du commandant de la 4° Cie René. Ci-joint le rapport de la journée du 26 juin 1944. Par son courage, elle sauve dix hommes et attend toujours la décoration que ses camarades hommes avaient espèrée pour elle: "Car au combat, elle prend les armes comme les hommes "
-

Rapport de la Journée du 26 juin 1944 :

" 10 hommes étaient au repos, les boches se trouvent à proximité et marchent vers eux. L'Agent de Liaison JOSETTE 52.424 femme du capitaine réussit cependant à détourner les boches d'où reposaient les hommes.
Voici ce qu'elle fit :
Se mettant en face de l'ennemi, puis partant en zigzag à travers champ afin de les dépister. Les boches tirèrent leurs rafales de mitraillette dont une l'effleura seulement.
Elle revint à son point de départ recevant les remerciements de tous. Ils reprirent la route ensuite.
Je tiens à faire remarquer que les Espagnols et le chef de Bataillon me dirent de faire une promotion pour elle, pour son courage, car au combat, elle prend les armes comme les hommes "

Josette n'est pas la seule à avoir appris à se servir des armes puisque dans un autre rapport de la même compagnie du 26 juillet 1944, il est écrit :

"Contact avec un camion et une moto allemande sur la route de Melrand : 2 soldats ennemis tués, aucune perte de notre côté malgré une vive fusilladependant la retraite.
Ont pris part à cet engagement : le 2° Groupe, le capitaine de Cie et trois femmes .

Le Capitaoine de Compagnie
RENE "

Officiellement 154 jeunes filles rejoignirent les maquis rien que pour le Morbihan comme Agentes de Liaison ou Infirmières permanentes. Ce chiffre ne tient pas compte des innombrables autres concours.
Le chiffre de 154 est donné dans le Rappel Historique fait à Lorient par Roger Le Hyaric à l'occasion des cérémonies du 30° Anniversaire de la Libération de la ville, donc le 10 mai 1975.
Bien d'autres exemples sont également possibles comme celui de ce groupe de filles participant à l'insurrection, les armes à la main, dans la région de Kerfourn-Pontivy et ces quatre infirmières et agentes de liaison menacées d'encerclement dans un moulin, refusant avec indignation l'offre de décrocher et continuant le combat avec leurs frères d'armes.
Si toutes se battirent avec la même ardeur jusqu'au derniers instants de la Libération comme le L… Marie, du bourg de Saint Tucdual, blessée le 4. 08. 44, toutes n'eurent pas le bonheur de partager la liesse de leurs amies aux premières heures de liberté. Il y eut celles qui succombèrent dans les pires conditions de la déportation ou en revinrent très diminuées, celles qui arrosèrent de leur sang le sol même de leur cher pays comme les quatre filles martyres de Keriacunff en Bubry, fusillées sur place avec deux responsables du C.M.R. le 26 juillet 1944 (voir enquête réalisée sur ce tragique événement et intitulé : ( "Nénette agente de liaison" ). Elles ne furent pas les seules à connaître le martyr alors que le but était si proche mais le Boche, le nazi qui sentait approcher l'hallali, se laissait aller aux pires excès d'une folie sanguinaire lorsqu'il se croyait encore assuré d'une certaine impunité. Les crimes étaient donc commis dans les coins les plus reculés des campagnes où les fauves assouvissaient leur haine contre ce peuple qui hier les narguait et désormais les châtiait. Comme sont significatifs les bois de Boët-Segalo en Colpo où furent fusillés les prisonniers de Kervenen en Pluméliau, ce coin reculé de Lann-Dordu en Berné, celiui de Rimaison en Bieuzy-les-Eaux où cette fois ce sont des paras qui sont massacrés dont le neveu de kerilis resté jusq'à la mort digne de son oncle qui avait rejoint les communistes pour voter contre Munich à l'Assemblée Nationale, celui de Keriagunff déjà cité et ceux des trente(deux communes où furent retrouvés les charniers des suppliciés de la chambre de torture du Faouët, celui de Kerfany dans le Finistère, où cette fois l'indignation des Américains fut portée à son comble car un de leurs officiers se trouvait parmi les cadavres, sans oublier les souterrains des citadelles de Port-Louis ou Penthièvre dans la pesqu'île de Quiberon, tout comme la tant redoutée chambre de torture de Locminé dans le morbihan, Moncontour dans les Côtes du Nord et combien d'autres. Finalement, leur rage s'exerçait même sur les grands blessés comme celui du moulin
Du Rhun en Plumeliau dont le crâne fut écrabouillé à coups de crosse de fusil et celui du blessé de l'infirmerie de la Chapelle de Jacquelotte dansle bois de Quistinic dont les morceaux du cadavre disséqué furent jeté dans les buissons de ronces (voir également enquête faite par R.H. à ce propos).
C'est à cause de cette chapelle (infirmerie de la Jacquelotte) que deux infirmières furent tuées, l'une à cause de la stupidité d'un para voulant jouer avec son fusil-mitrailleur en ayant oublié une balle dans le canon, l'autre massacrée le 27 juillet avec 17 maquisards dont celui qu'ils appelaient le "Docteur Paul" et dont malgré toutes les recherches, la véritable identité reste ignorée (voir également enquête faite à son sujet).
De ces petites infirmières, les rudes maquisards conservent un souvenir de bonté, celui de l'apport réconfortant de la douceur de leur féminité. Il en fut certainement ainsi pour toutes qui se multipliaient sans compter comme le démontre le rapport ci-joint de deux d'entre elles qui ont survécu. Mais si l'action de ces filles est par elle-même élogieuse, elle n'a été possible que grâce à une chaîne extraordinaire de complicités, en amont comme en aval de la réalisation de ce qui fut l'école clandestine des infirmières à l'Hôpital de Pontivy (Voir Femmes dans la Résistance, pp. 69-70)
En amont, l'accord finalement réalisé avec le corps médical, son acceptation du danger, sa complicité active avec celle de tout le personnel de l'Hôpital pour donner aux volontaires féminines, quelques rudiments de secouristes pour les premières urgences, en aval, puisque affectées à un groupe de maquis au débarquement, elles doivent s'y rendre avec "un petit nécessaire médical collecté par l'U.F.F., vous devinez à quel prix !". Eh ! Oui, à quel prix alors que tout manque et fait cruellement défaut dans le domaine des soins, peut être encore plus que dans tous les autres. Il a fallu que des femmes recherchent, enquêtent auprés de quelques autres, sollicitent encore d'autres, avec toujours le danger constant mêmepas d'un mouchardage, mais d'une simple indiscrétion, d'une imprudence. Et pourtant, elles ont été rien que dans ce cas précis, des centaines à agir, merveilleusement discrètes et étroitement solidaires avec la conscience de l'utilité de leur action. Elles ont alors réussi.

P.C. du Bataillon
1er Bataillon F.T.P. 5° Région

" Nous soussignées, JACKY et SIMONE, déclarons être rentrée dans une compag,nie de patriotes F.T.P. le 20 juin 1944 à Malvoisin sous le commandement de PIERRE, comme infirmière.
Ensuite, avons été engagée au 1er bataillon F.T.P. dirigé par JACQUES, où nous sommes restées pendant plusieurs semaines , au cours desquelles nous nous sommes déplacées tous les matins pour visiter tous les malades et blessés de chaque Cpompagnie. A ce Bataillon s'est rallié les parachutistes parmi lesquels l'un d'entre eux a été blessé au pied, l'une d'entre nous SIMONE a dû quitter le P.C. pendant deux semaines pour donner les soins nécessaires à ce dernier qui avait été mis en sécurité dans une ferme. Pendant ce temps, JACKY continuait le même travail que précédemment.
Les dernières semaines, nous avons été affectées toute deux à la 4ème Compagnie sous le commandement de RENE judsqu'à l'arrivée des Alliés.

Vannes le 21 août 1944
Signé : JACKY , SIMONE
Vu le chef de Bataillon
JACQUES

Deus Jeunes filles ont été fauchées par la cruauté du combat. Qui dira combien de maquisards et de paras doivent la vie à ces courageuses, sorties des profondeur du peuple pour les sauver, grâce à l'approbation, aux encouragements, au concours des autres femmes, de leurs propres mères, de leurs connaissances, d'innombrables anonymes qu'elles ne connaîtront jamais, et qui pourtant, se séparaient parfois pour elles, de ce qu'elles avaient de plus nécessaires.
Que dire de plus, sinon, comme cette agente de liaison au Colloque de la Sorbonne :
" Merci. "

Une nouvelle histoire va commencer, celle du Front de Lorient et de la fin de la guerre jusqu'en Allemagne, avec le commencement de la longue trahison des idéaux de la Résistance.
Ce sera pour une autre fois, mais dés maintenant, il est possible de rappeler ces idéaux pour lesquels tant de patriotes se sont sacrifiés, ces idéaux s'appelaient : " LE PROGRAMME DU CONSEIL NATIONAL DE LA RESISTANCE ".

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Message  Ivy mike 26/9/2007, 18:48

Bonjour Roger,

Merci beaucoup pour ce texte, c'est très interessant !
Il est vrai que les femmes ont bien souvent participées -plus souvent peut être- à des taches de transmission et de ravitaillement mais également aux combats armés.

Ces femmes étaient très courageuses, et il faut leur rendre hommage, au même titre que leurs camarades masculins.
Je pense que cet engagement relativement important à été une des causes de leur accession au droit de vote en 44, vous ne pensez pas ?

Une image d'illustration :
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Bien à vous
Ivy

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Message  Logico 26/9/2007, 19:35

Bonsoir Ivy

Elles ont forcé le respect par leur courage en toutes circonstances. Mais de tout temps, dans nos rangs, nous avons demandé l'égalité homme femme. Il est un domaine où nous n'avons pas encore réussi à nous faire entendre, c'est que soient prises en compte pour la retraite les années que la femme passe à la maison pour élever les enfants.
Je pense que cette revendication doit être revue et que ces années doivent être prises en compte quel que soit celui ou celle qui reste à la maison pour élever l'enfant (la maman ou le papa).
Elles ont gagné le droit de voter, mais également l'Egalité avec l'homme. Elles ont autant de droits que nous, mais nous avons également autant de devoirs qu'elles envers l'enfant.
Nous avons encore du chemin à faire pour faire entendre cette voix. Que deviendrait une société sans enfant sinon une société condamnée ?
Amicalement
Roger

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Message  bigbasketeur 26/9/2007, 20:14

* COLLIN WEITZ Margaret, "Sisters in the Resistance : How Women Fought to Free France, 1940-1945" (en français : "Les combattantes de l'ombre. Histoire des femmes dans la Résistance", préface de Lucie Aubrac ([1] ).
* GILZMER (Mechtild), LEVISSE-TOUZE (Christine) et MARTENS (Stefan) [dir.], "Les femmes dans la Résistance en France", Paris, Tallandier, 2003([2]).
* VARLIN Catherine, « Une ville engloutie : la résistance des femmes juives », in RHICOJ, "Les Juifs dans la Résistance et la Libération", Paris, éd. du Scribe, 1985.
* COUDERT Marie-Louise, "Elles la résistance", Paris, Messidor, 1983.
* ECK Hélène, « Les Françaises sous Vichy », in Georges Duby et Michelle Perrot, "Histoire des femmes", t. 5, Le XXe siècle (sous la direction de Françoise Thébaud), Plon, 1992, pp. 185-211.
* LALARIO Sylvie , "Retour en France et réadaptation des femmes juives déportées", Mémoire de maîtrise d'histoire, Université Paris 7-Denis Diderot, 1993.
* Ania FRANCOS, "Il était des femmes dans la Résistance", Paris, Stock, 1978.
* SCHWARTZ Paula, "Résistance et différence des sexes" in Clio, Histoire, Femmes et Sociétés, sous direction de Fr. Thébaud 1, 1995.
* ANDRIEU (Claire), “ Les résistantes, perspectives de recherche ”, dans Prost (Antoine) (dir.), "La Résistance, une histoire sociale", Paris, Les Editions de l'atelier, coll. “ Mouvement social ”, 1997, 250 p.
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Message  Narduccio 26/9/2007, 21:43

Logico a écrit:Il est un domaine où nous n'avons pas encore réussi à nous faire entendre, c'est que soient prises en compte pour la retraite les années que la femme passe à la maison pour élever les enfants.

A EDF ce fut le cas: 5 ans par enfant à partir du 3ème enfant. Je connais quelques femmes qui sont parties en inactivité de service à 40 ans. Mais, elles sont très minoritaires et bientôt on aura rejoint le lot commun.

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