[Tous les fronts] L'objectivitée des journalistes ?
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Goliath
Die korsischen Panzer
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[Tous les fronts] L'objectivitée des journalistes ?
Salut à tous,
Petites questions..
Déjà,
Est ce qu'il y a des journalistes (quelque soit sa nationalitée) connus, reconnus pendant cette sombre période?
Ensuite,
Est ce que les faits étaient retranscris avec objectivitées par les journalistes (quelque soit la nationalitée) pendant la Seconde Guerre Mondiale?
Et tiens..
Même avant la Seconde Guerre Mondiale?
DKP
Petites questions..
Déjà,
Est ce qu'il y a des journalistes (quelque soit sa nationalitée) connus, reconnus pendant cette sombre période?
Ensuite,
Est ce que les faits étaient retranscris avec objectivitées par les journalistes (quelque soit la nationalitée) pendant la Seconde Guerre Mondiale?
Et tiens..
Même avant la Seconde Guerre Mondiale?
DKP
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"A Munich, nous avions le choix entre la honte et la guerre, nous avons choisi la honte et nous allons avoir la guerre."
W. Churchill
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Die korsischen Panzer- Police militaire (Modérateur)
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Date d'inscription : 17/09/2007
Re: [Tous les fronts] L'objectivitée des journalistes ?
Ben il y a le fameux photographe-journaliste américain d'Omaha beach, qui y perdit une jambe. Ses photos sont très connues. Il y a un post dessus.
Il y a aussi le journaliste qui prit la célèbre image où on voit des soldats américains hissés le drapeaux US sur Iwo Jima pendant la bataille sanglante. Chez les allemands et les soviètiques, je n'ai pas de personnes en tête, mais il doit bien en avoir des célèbres.
goliath
Il y a aussi le journaliste qui prit la célèbre image où on voit des soldats américains hissés le drapeaux US sur Iwo Jima pendant la bataille sanglante. Chez les allemands et les soviètiques, je n'ai pas de personnes en tête, mais il doit bien en avoir des célèbres.
goliath
Re: [Tous les fronts] L'objectivitée des journalistes ?
Die korsischen Panzer a écrit:Salut à tous,
Petites questions..
Déjà,
Est ce qu'il y a des journalistes (quelque soit sa nationalitée) connus, reconnus pendant cette sombre période?
Ensuite,
Est ce que les faits étaient retranscris avec objectivitées par les journalistes (quelque soit la nationalitée) pendant la Seconde Guerre Mondiale?
Et tiens..
Même avant la Seconde Guerre Mondiale?
DKP
Ah voilà une question qu'elle est bonne !
Oui, il y a eu des journalistes connus pendant cette période. (notamment cet Anglais qui a parlé de Guernica dans le Times dès la semaine suivant le bombardement, son nom m'échappe)
Maintenant, l'objectivité... d'abord ça n'existe pas, mais j'imagine que tu veux parler d'indépendance éditoriale ?
Ben de l'indépendance, y'en avait pas tellement, pour une raison simple :
- du côté Allemand, c'était la propagande à fond (avec ministère tip top au poil qui ferait pâlir d'envie les services de communication d'aujourd'hui).
- du côté Alliés, c'était la propagande à fond aussi car il fallait la gagner cette guerre et donc, tous les moyens étaient bons pour convaincre le public de venir aider, de donner de l'argent, de fournir des matériaux.
C'est une GUERRE MONDIALE, ce qui veut dire qu'il n'y a pas vraiment eu de pays non impliqués, d'une manière ou d'une autre. Donc, pas objectifs, et avec une censure très forte .
En Suisse, peut-être ? (m'étonnerait fort).
Attention, ne pas confondre les photographes et correspondants de l'armée avec des journalistes à la mode de maintenant : appointés par les armées, écrits soumis à censure, le tout filtré par les états-majors.
Les photographes du débarquement étaient avant tout des soldats, d'ailleurs, certains de ces clichés sont encore classifiés (secret défense).
Tu veux le nom d'un immense journaliste pendant la SGM ? Philippe VIANNAY. Mais il écrivait en clandestinité et il signait "INDOMITUS" (l'Insoumis)
ce qui me fait penser que j'ai balargué ma signature en route, je m'en vas vous la remettre...
Et pour la 3° partie de la question : OUI, avant la SGM il y avait des journalistes "objectifs". Je ne citerai qu'Albert LONDRES, qui est le plus fameux d'entre eux. Mais peut-on réellement dire qu'il était objectif ? Certainement pas. Il a inventé le journalisme engagé (notamment contre le bagne de Cayenne) et un prix porte son nom, c'est la plus haute distinction accordée à un journaliste de langue française.
Invité- Invité
Re: [Tous les fronts] L'objectivitée des journalistes ?
D'expérience personnelle, il n'y a pas de journaliste objectif... La légende qui voudrait que l'on rapporte les faits et seulement les faits sans y mettre notre grain de sel est bidon de A à Z. Tu prends forcément parti à un moment ou un autre, que tu le veuilles ou non, parce qu'on te demande, on te suggère, on préférerait que tu présentes ton papier sous telle forme, tel angle ou en mentionnant tel ou tel truc. Et même si tel n'est pas le cas, tu finis par y venir toi-même à cause de tournures de phrases ou de présentation du bidule, parce qu'à un moment ou un autre, tu es obligé de faire comme ça, de prendre un détail et d'en laisser un autre, ce qui peut changer quantité de choses... et d'opinions.
On emploie avec bonheur le langage codé, par exemple "une retraite en bon ordre, une retraite stratégique" peut signifier une magnifique déculottée, un "prototype en cours d'optimisation" peut dire un truc mal foutu, mal conçu dont on ne sait si cela va aboutir à une production en série. Ces expressions sont moins employées aujourd'hui, ou d'une manière plus diluée on va dire. Tout au long de mes activités je me suis parfois fendu la gueule à relever les c.... de mes collègues.
Elles n'ont pas rapport avec la 2GM mais ça te donnera l'aperçu qu'un journaliste est aussi crétin que peut l'être n'importe qui d'autre :
-Je me souviens d'un confrère qui avait été envoyé en Afghanistan pour un reportage et il avait observé ce qui ressemblait à des manoeuvres : lesdites manoeuvres se passaient en décembre 1979, elles étaient en fait les colonnes de blindés soviétiques qui envahissaient le pays sur ordre de Moscou ! (celle-là remporte la palme et non, le gars ne bossait pas à l'humanité !).
-Jean Lacouture, qui travaillait alors pour le monde, qui, revenant du Cambodge, avait de son côté déclaré que le régime de Pol Pot et de ses sbires était "au poil". Ca dépend de quel côté est-ce qu'on se place, plusieurs millions de morts plus tard. Il s'est quand même excusé, plus tard, d'avoir écrit un truc pareil... Ca ne l'empêche pas de continuer à écrire... Chacun porte sa croix, n'est-ce pas !
Quand à la 2GM proprement dite, il y a manque flagrant d'objectivité d'un côté comme de l'autre. D'abord en France, en 1939, les journalistes considérés comme n'allant pas dans le sens de la victoire typée "nous vaincrons parce que nous sommes les plus forts" ont été ennuyés de différentes manières (pressions, emprisonnement temporaire, etc.) pour quelques uns d'entre-eux.
Une fois les teutons à Paris, certains ont eu des génitoires plus grosses que les autres. C'est le cas d'un des journalistes du Canard enchaîné, également scénariste (me rapelle plus de son nom mais il est connu et ça me reviendra en mémoire) qui n'a pas hésité à fonder un nouveau titre, y embaucher tout ceux qui étaient anti nazis au dernier degré comme de reste des juifs. Ca a duré ce que ça a duré, il s'est retrouvé avec un procès aux fesses (d'un tribunal militaire allemand) s'est fait défendre par un avocat allemand lui même militaire et anti-nazi.
Il a échappé au pire et au minimum, sans être plus inquiété que cela et recommencer de plus belle. On ne peut pas à franchement parler d'objectivité au sens ou la presse était vraiment très contrôlée et il fallait être un artiste pour dévoiler les infos tout en les divulgant dans un langage compréhensible des seuls lecteurs avertis -en zone sud, à Vichy cela se faisait de la sorte avec une relative tolérance, tant qu'on ne disait pas de mal de Pétain. Ca a changé du tout au tout une fois la zone sud aux mains des allemands évidemment-. Mais en couplant la presse avec la radio anglaise, voir Radio Paris, on avait une idée de ce qu'étaient les vraies actualités.
La BBC malgré la légende n'a pas fait elle non plus preuve d'objectivité surtout durant la bataille d'Angleterre. Il y a eu plusieurs cas de modifications des chiffres d'appareils britanniques abattus (revus à la baisse) ou des dommages subis. Evidemment à côté de Radio-Paris ou Radio Berlin, elle a fait figure d'amatrice et globalement on peut dire que la BBC a reporté les faits -à peu près- comme ils se sont passés.
Enfin il y a eu Lord Haw-Haw (onomatopée britannique symbolisant les aboiements d'un chien) en Europe et Tokyo Rose pour le Pacifique. Lord Haw-Haw était un citoyen irlandais de naissance américaine du nom de William Joyce qui fut un temps membre de la British Union of Facists, qui adhéra au dernier degré aux thèses nazies. Malgré l'obtention de la nationalité allemande, il fut pendu haut et court par les britanniques. Son émission était sur Radio Hambourg et il était assisté d'autres speakers parmi lesquels au moins une femme et parfois un prisonnier de guerre de la RAF, qui si ma mémoire est bonne, était un Squadron Leader (type qui avait par ailleurs fait du marché noir, de l'espionnage et autres joyeusetés au service des allemands, qui a fini dégradé et chassé de la RAF avec mention "dishonor", après quelques mois à l'écart). Il était souvent écouté par les anglais qui rapidement changeaient de station en raison de son ton typiquement aboyant, en version française ça donnerait un certain politicien de droite à droite qui s'énerve ou presque. Il n'y avait pas à franchement parler d'actualités dans ses émissions, plutôt des communiqués bidonnés et des messages type "vous allez voir ce que vous allez prendre sous peu". La BBC n'a pas à ma connaissance brouillé l'onde sur laquelle il opérait, pour la raison que son discours était suffisamment abrutissant pour que les anglais n'y adhère pas, ce qui est totalement exact.
Tokyo Rose (de son vrai nom Iva Toguri d'Aquino) était elle connue pour son émission de Jazz-Boogie Woogie et j'en passe, qui passait des airs très connus et aimés des américains -un peu moins bourre cervelle que son confrère d'Allemagne- et ponctuait le temps entre deux chansons avec des messages démoralisants genre "untel de tel régiment est mort, je salue son meilleur ami qui doit compter ses jours jusqu'à la prochaine bataille" ou encore "pensez à vos fiancées dans les bras d'un étranger tandis que vous pataugez dans la boue" etc. Cest ce qu'on appelle les Psyops avant l'heure -opérations psychologiques-. Elle était elle américaine elle aussi de naissance, bien que d'origine japonaise. Moins extrémiste que Joyce, elle n'a pas su faire le bon choix au mauvais moment. Elle n'a pas été pendue mais a été condamnée à 10 ans de prison et une belle amende pour l'époque. A la différence de Joyce, elle n'a pas eu d'assistant ou du moins ces derniers ont été contraints sous la menace et les privations, les coups, de l'aider. Elle a néanmoins effectuée 340 émissions pour le compte des japonais.
On emploie avec bonheur le langage codé, par exemple "une retraite en bon ordre, une retraite stratégique" peut signifier une magnifique déculottée, un "prototype en cours d'optimisation" peut dire un truc mal foutu, mal conçu dont on ne sait si cela va aboutir à une production en série. Ces expressions sont moins employées aujourd'hui, ou d'une manière plus diluée on va dire. Tout au long de mes activités je me suis parfois fendu la gueule à relever les c.... de mes collègues.
Elles n'ont pas rapport avec la 2GM mais ça te donnera l'aperçu qu'un journaliste est aussi crétin que peut l'être n'importe qui d'autre :
-Je me souviens d'un confrère qui avait été envoyé en Afghanistan pour un reportage et il avait observé ce qui ressemblait à des manoeuvres : lesdites manoeuvres se passaient en décembre 1979, elles étaient en fait les colonnes de blindés soviétiques qui envahissaient le pays sur ordre de Moscou ! (celle-là remporte la palme et non, le gars ne bossait pas à l'humanité !).
-Jean Lacouture, qui travaillait alors pour le monde, qui, revenant du Cambodge, avait de son côté déclaré que le régime de Pol Pot et de ses sbires était "au poil". Ca dépend de quel côté est-ce qu'on se place, plusieurs millions de morts plus tard. Il s'est quand même excusé, plus tard, d'avoir écrit un truc pareil... Ca ne l'empêche pas de continuer à écrire... Chacun porte sa croix, n'est-ce pas !
Quand à la 2GM proprement dite, il y a manque flagrant d'objectivité d'un côté comme de l'autre. D'abord en France, en 1939, les journalistes considérés comme n'allant pas dans le sens de la victoire typée "nous vaincrons parce que nous sommes les plus forts" ont été ennuyés de différentes manières (pressions, emprisonnement temporaire, etc.) pour quelques uns d'entre-eux.
Une fois les teutons à Paris, certains ont eu des génitoires plus grosses que les autres. C'est le cas d'un des journalistes du Canard enchaîné, également scénariste (me rapelle plus de son nom mais il est connu et ça me reviendra en mémoire) qui n'a pas hésité à fonder un nouveau titre, y embaucher tout ceux qui étaient anti nazis au dernier degré comme de reste des juifs. Ca a duré ce que ça a duré, il s'est retrouvé avec un procès aux fesses (d'un tribunal militaire allemand) s'est fait défendre par un avocat allemand lui même militaire et anti-nazi.
Il a échappé au pire et au minimum, sans être plus inquiété que cela et recommencer de plus belle. On ne peut pas à franchement parler d'objectivité au sens ou la presse était vraiment très contrôlée et il fallait être un artiste pour dévoiler les infos tout en les divulgant dans un langage compréhensible des seuls lecteurs avertis -en zone sud, à Vichy cela se faisait de la sorte avec une relative tolérance, tant qu'on ne disait pas de mal de Pétain. Ca a changé du tout au tout une fois la zone sud aux mains des allemands évidemment-. Mais en couplant la presse avec la radio anglaise, voir Radio Paris, on avait une idée de ce qu'étaient les vraies actualités.
La BBC malgré la légende n'a pas fait elle non plus preuve d'objectivité surtout durant la bataille d'Angleterre. Il y a eu plusieurs cas de modifications des chiffres d'appareils britanniques abattus (revus à la baisse) ou des dommages subis. Evidemment à côté de Radio-Paris ou Radio Berlin, elle a fait figure d'amatrice et globalement on peut dire que la BBC a reporté les faits -à peu près- comme ils se sont passés.
Enfin il y a eu Lord Haw-Haw (onomatopée britannique symbolisant les aboiements d'un chien) en Europe et Tokyo Rose pour le Pacifique. Lord Haw-Haw était un citoyen irlandais de naissance américaine du nom de William Joyce qui fut un temps membre de la British Union of Facists, qui adhéra au dernier degré aux thèses nazies. Malgré l'obtention de la nationalité allemande, il fut pendu haut et court par les britanniques. Son émission était sur Radio Hambourg et il était assisté d'autres speakers parmi lesquels au moins une femme et parfois un prisonnier de guerre de la RAF, qui si ma mémoire est bonne, était un Squadron Leader (type qui avait par ailleurs fait du marché noir, de l'espionnage et autres joyeusetés au service des allemands, qui a fini dégradé et chassé de la RAF avec mention "dishonor", après quelques mois à l'écart). Il était souvent écouté par les anglais qui rapidement changeaient de station en raison de son ton typiquement aboyant, en version française ça donnerait un certain politicien de droite à droite qui s'énerve ou presque. Il n'y avait pas à franchement parler d'actualités dans ses émissions, plutôt des communiqués bidonnés et des messages type "vous allez voir ce que vous allez prendre sous peu". La BBC n'a pas à ma connaissance brouillé l'onde sur laquelle il opérait, pour la raison que son discours était suffisamment abrutissant pour que les anglais n'y adhère pas, ce qui est totalement exact.
Tokyo Rose (de son vrai nom Iva Toguri d'Aquino) était elle connue pour son émission de Jazz-Boogie Woogie et j'en passe, qui passait des airs très connus et aimés des américains -un peu moins bourre cervelle que son confrère d'Allemagne- et ponctuait le temps entre deux chansons avec des messages démoralisants genre "untel de tel régiment est mort, je salue son meilleur ami qui doit compter ses jours jusqu'à la prochaine bataille" ou encore "pensez à vos fiancées dans les bras d'un étranger tandis que vous pataugez dans la boue" etc. Cest ce qu'on appelle les Psyops avant l'heure -opérations psychologiques-. Elle était elle américaine elle aussi de naissance, bien que d'origine japonaise. Moins extrémiste que Joyce, elle n'a pas su faire le bon choix au mauvais moment. Elle n'a pas été pendue mais a été condamnée à 10 ans de prison et une belle amende pour l'époque. A la différence de Joyce, elle n'a pas eu d'assistant ou du moins ces derniers ont été contraints sous la menace et les privations, les coups, de l'aider. Elle a néanmoins effectuée 340 émissions pour le compte des japonais.
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Patrie, Courage, Foi. Regarde Saint Michel et saute rassuré.
Wenn de net wellcht metkommen, los es stehn !
Membre du club des survivants du péril thaïlandais, du canon de 88 sulfateur de l'infâme colonel Olrik (rebus: oui russe, non russe, liquide, vomi)
Membre du service de protection de Sa Majesté Impériale, la bien touffue et heureuse nordique.
Ming- Général (Administrateur)
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Date d'inscription : 04/10/2007
Re: [Tous les fronts] L'objectivitée des journalistes ?
Eh bien DKP, tu ne peux pas avoir de réponses plus claires et
précises que celle de Ming !
Juste une question, qu'est-ce qu'est arrivé à cet avocat militaire allemand,
qui était anti-nazi ? Parce qu'être anti-nazi, et apparement ouvertement, dans l'armée
ou l'administration allemande, c'était pas bon mélange.
Et ce journaliste a donc peut continuer à publier, après avoir réchappé à ce tribunal ?
Parce qu'aux yeux des nazis, employer des races inferieurs tel que les juifs dans un journal critiquant le régime et les idées, ca devait pas faire long-feu. Je suis intrigué par cette histoire. C'est très interressant, le journalisme pendant la guerre, avec tout ce qui va avec (propagande, cinema, résistances....).
Goliath
précises que celle de Ming !
Juste une question, qu'est-ce qu'est arrivé à cet avocat militaire allemand,
qui était anti-nazi ? Parce qu'être anti-nazi, et apparement ouvertement, dans l'armée
ou l'administration allemande, c'était pas bon mélange.
Et ce journaliste a donc peut continuer à publier, après avoir réchappé à ce tribunal ?
Parce qu'aux yeux des nazis, employer des races inferieurs tel que les juifs dans un journal critiquant le régime et les idées, ca devait pas faire long-feu. Je suis intrigué par cette histoire. C'est très interressant, le journalisme pendant la guerre, avec tout ce qui va avec (propagande, cinema, résistances....).
Goliath
Re: [Tous les fronts] L'objectivitée des journalistes ?
Bonjour,
Vous avez mi les bons "mots" qui m'échappaient..
Propagande.
Contrôle des médias (je sais, c'est une expression!).
Clandestin.
Indépendance.
Ce sont principalement les deux derniers mots qui m'interesse par rapport à ce fil!!
Dans Band Of Brother, ils font "allusion" à la propagande! Dans l'épisode de Foy où des militaires, muni d'une caméra, filment des soldats chantant ou les interroges! Même un gradé appuis le fait d'être heureux devant la caméra pour l'opinion public! Il faut que je le revisionne pour mieux poser cet exemple!
Concerant l'Allemagne, oui, la propagande allait de bon train!!
Mais pour en revenir au fil, les mots qui restent interessant sont donc clandestinitée & indépendance!
DKP
Vous avez mi les bons "mots" qui m'échappaient..
Propagande.
Contrôle des médias (je sais, c'est une expression!).
Clandestin.
Indépendance.
Ce sont principalement les deux derniers mots qui m'interesse par rapport à ce fil!!
Dans Band Of Brother, ils font "allusion" à la propagande! Dans l'épisode de Foy où des militaires, muni d'une caméra, filment des soldats chantant ou les interroges! Même un gradé appuis le fait d'être heureux devant la caméra pour l'opinion public! Il faut que je le revisionne pour mieux poser cet exemple!
Concerant l'Allemagne, oui, la propagande allait de bon train!!
Mais pour en revenir au fil, les mots qui restent interessant sont donc clandestinitée & indépendance!
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Re: [Tous les fronts] L'objectivitée des journalistes ?
Goliath a écrit:Eh bien DKP, tu ne peux pas avoir de réponses plus claires et
précises que celle de Ming !
Juste une question, qu'est-ce qu'est arrivé à cet avocat militaire allemand,
qui était anti-nazi ? Parce qu'être anti-nazi, et apparement ouvertement, dans l'armée
ou l'administration allemande, c'était pas bon mélange.
Et ce journaliste a donc peut continuer à publier, après avoir réchappé à ce tribunal ?
Parce qu'aux yeux des nazis, employer des races inferieurs tel que les juifs dans un journal critiquant le régime et les idées, ca devait pas faire long-feu. Je suis intrigué par cette histoire. C'est très interressant, le journalisme pendant la guerre, avec tout ce qui va avec (propagande, cinema, résistances....).
Goliath
L'avocat militaire allemand a été invité à dîner par la femme du journaliste, dont le nom m'est revenu, il s'agît d'Henri Jeanson (très connu pour être l'auteur de la réplique "atmosphère, atmosphère, est-ce que j'ai une gueule d'atmosphère" entre autre parce qu'il a écrit le scénario d'un paquet de films, parmi lesquels Pépé le Moko, les aventures du roi Posole, etc, avec des répliques à la Audiard bien avant l'heure). En fait c'est un emmerdeur en rond, qui s'est révolté, opposé à tout ce qui ne lui plaisait pas (service militaire en taule notamment, il détestait également les forces de l'ordre) bref c'était un anarchiste dans l'âme au dernier degré, mais avec une intelligence certaine et une plume trempée dans l'acide sulfurique.
Jeanson est entré en 1919 au canard enchaîné et son style l'a de suite fait remarquer : il cogne sur tout ce qui bouge, spécifiquement aussi bien les fachos que les cocos (-mmunistes), sans distinction et avec la même rage. C'est ce qui provoque la première facherie entre Jeanson et le canard (il y reviendra pour en repartir ensuite plus tard) -parce que le canard veut bien qu'on tape sur le nazi ou le facho mais n'admet pas qu'on cogne du coco-, dont il part en 1936 pour aller dans la rédaction d'un des amis, avant d'immigrer à Solidarité internationale antifasciste, puis au Merle blanc qu'il rédige tout seul ou presque alors qu'il est réserviste -on est alors en 1939-.
Et c'est là qu'il se fait cueillir par Daladier (Jeanson ce n'était pas le genre à faire dans la dentelle, et quand il avait quelqu'un dans le pif il s'acharnait dessus jusqu'à plus soif) et qu'on lui colle cinq ans de taule, malgré la défense de ses amis (dont Louis Jouvet -acteur-, Saint Exupéry et j'en passe), mais avec la défaite de juin 1940, il réussit à ne tirer que 8 mois au final. Ca aurait du calmer n'importe qui d'autre, mais c'eut été mal connaître le personnage...
A peine libéré il prend la direction d'Aujourd'hui (rien à voir avec le parisien actuel...) ou plusieurs pointures le retrouvent, notamment Galtier-Boissière (Le Crapouillot) Mac Orlan (écrivain) et tous les juifs qu'il réussit à embaucher au passage, ou il continue à manier la plume selon son style habituel à peine retenu.
Comme ça ne lui suffit pas, il organise la résistance à Pétain (articles de son style violemment cogneurs), il est viré, arrêté une fois de plus et cette fois ci par la gestapo, libéré grâce au concours d'un de ses amis, ré-arrêté parce que plusieurs journaux d'extreme droite ont organisé une campagne de presse parce qu'il a soutenu l'assassinat de Von Rath (ambassadeur, assassiné par un juif nommé Gryzspan, connu parce que son avis d'exécution a été photographié).
C'est à ce moment là que surgit l'avocat allemand qui l'admire pour sa verve. Dans le genre, Jeanson manie l'éloquence à coups de burin, c'est la raison pour laquelle il a séjourné en prison, s'est vu coller des procès aux fesses ainsi que d'autres ennuis -il était plutôt dans le genre bipolaire : s'il est vrai qu'il a eu des amitiés indéfectibles, il a eu aussi ses têtes de turcs, parmi lesquelles figurent notamment Fernandel ou encore Guitry-. L'avocat qui est officier allemand, le défend et obtient son acquittement.
La femme de Jeanson, pour le remercier, l'invite à venir manger chez eux. Mais Jeanson estime l'acquittement comme un du naturel et que l'avocat l'ait obtenu, ça ne change rien à la considération qu'il peut lui porter : c'est un envahisseur et qui plus est un occupant, qui, s'il n'adhère pas aux thèses nazies, en est complice : aussi il exige que l'avocat vienne en civil pour commencer et Jeanson passera le dîner à ne lui parler que des défaites allemandes !
Jeanson à la fin de la guerre, à la libération, se voit calomnié par le PCF, malgré la guerre personnelle qu'il a menée contre adolf et ses sbires, comme contre les admirateurs ou aficionados de Pétain et assimilés -notamment des titres tels que Je suis partout, ersatz de Signal. Il n'a pas eu trop de mal à s'en tirer, virtuose qu'il était, avant de reprendre le cours "régulier" de sa vie, partagée entre les scénari, le journalisme (il a bossé pour un paquet de titres).
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Ming- Général (Administrateur)
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Re: [Tous les fronts] L'objectivitée des journalistes ?
La propagande allait bon train aussi en Angleterre et sur Radio Londres. Car tous les communiqués, y compris ceux lus par les animateurs Français dans "Les Français parlent aux Français", passaient d'abord par la censure du Cabinet War de Churchill.Die korsischen Panzer a écrit:Concerant l'Allemagne, oui, la propagande allait de bon train!!
Mais pour en revenir au fil, les mots qui restent interessant sont donc clandestinitée & indépendance!
DKP
Sur le sujet, il y a un bouquin super "Radio Londres 1940-1944 – les voix de la liberté" Aurélie LUNEAU Ed.PERRIN 2005
www.doctsf.com (avec un CD audio dedans).
Cela étant dit, la propagande est l'outil de base de tout conflit. Les grands maîtres en furent les Soviétiques, mais ils ne furent pas les seuls. Pendant la guerre de 14-18, c'était pas triste non plus (enfin , façon de parler)
Et de nos jours, en voyant certaines "informations", on peut se demander à juste titre si ce sont des infos ou de la pub (infomercial on appelle délicatement ça), voire de l'intox.
Et je rejoins tout à fait Ming, l'objectivité, l'impartialité, ça n'existe pas. D'abord parce qu'on n'est pas des machines.
Pour revenir à la première partie de ta question DKP, si on s'en tient littéralement à l'expression "journaliste", il y en a eu également les versions galvaudées de ceux qui écrivaient dans des publications telles que "Je suis partout", "Gringoire", "Le Petit Parisien" ou ceux qui s'exprimaient à Radio Paris (et qui étaient souvent les mêmes). Les plus célèbres sont sans doute Philippe Henriot, Xavier Vallat, Darquier de Pellepoix, L.F.Céline et j'en passe.
La plupart ont été jugés à la Libération.
Pour les clandestins, vas jeter un oeil là :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Journaux_clandestins_de_la_R%C3%A9sistance
c'est non exhaustif car il y a eu des tas de publications plus ou moins organisées pendant l'occupation.
Je vais vous mettre quelque part quelques papiers écrits sur le sujet (je vais trouver l'endroit idoine).
Invité- Invité
Re: [Tous les fronts] L'objectivitée des journalistes ?
Merci Ming pour ces précisions !
Eh ben !! Sacré personnage que voilà !
L'officier allemand a eu bon coeur de venir manger chez cette personne !
Malgré le fait qu'il est résisté par le biais de la presse au régime nazi, ce gars là ne devait
pas être un facile, s'attaquant à tout le monde à tout bout de champs !
Sacré personnage, il a eu sa vie bien remplie.
Mais c'était un brave homme, de résister comme ca.
Goliath
Eh ben !! Sacré personnage que voilà !
L'officier allemand a eu bon coeur de venir manger chez cette personne !
Malgré le fait qu'il est résisté par le biais de la presse au régime nazi, ce gars là ne devait
pas être un facile, s'attaquant à tout le monde à tout bout de champs !
Sacré personnage, il a eu sa vie bien remplie.
Mais c'était un brave homme, de résister comme ca.
Goliath
Re: [Tous les fronts] L'objectivitée des journalistes ?
Pour revenir à la première partie de ta question DKP, si on s'en tient littéralement à l'expression "journaliste", il y en a eu également les versions galvaudées de ceux qui écrivaient dans des publications telles que "Je suis partout", "Gringoire", "Le Petit Parisien" ou ceux qui s'exprimaient à Radio Paris (et qui étaient souvent les mêmes). Les plus célèbres sont sans doute Philippe Henriot, Xavier Vallat, Darquier de Pellepoix, L.F.Céline et j'en passe.
La plupart ont été jugés à la Libération.
On peut ajouter que la qualité des journalistes, qu'ils soient de presse écrite et/ou de radio était du tout au tout. Autant il y a eu de véritables pisse-copies au discours abrutissant et propagandiste de (très) bas étage, autant il y a eu des intervenants au discours qui prêtait à réflexion. C'est notamment le cas de Brasillach (écrivain talentueux violemment antisémite, comme de reste Céline, Brasillach fut lui fusillé à la fin de la guerre) mais surtout de Philippe Henriot qui savait trouver les arguments qui font mal et qui sont capables de convaincre.
Je fais notamment référence à un certain discours ou il critiquait vertement les français libres en soulignant le fait qu'ils pouvaient difficilement se qualifier de français étant donné qu'ils avaient quitté la patrie preuve qu'ils ne croyaient plus au sauvetage de la France. Pour l'avoir revu il y a quelques temps, le discours frappe encore aujourd'hui par sa logique et je me suis toujours demandé comment l'aurais-je pris si j'avais été en France à l'époque ou il était passé car il est percutant et appelle à la réflexion.
Henriot avait une éloquence si particulière que ses discours ont fini par faire peur à Londres, parce qu'il était intelligent et savait présenter les choses -dans le camp ou il était évidemment- avec brio. Ca n'a pas empêché Pierre Dac (le complice de Francis Blanche, créateur de l'Os à moelle et auteur du "le jour le plus c..." qui se veut une sorte de parodie de l'ouvrage de Cornelius Ryan) de lui rentrer dedans avec pertes et fracas, en répliquant point par point aux discours d'Henriot, notamment sur les juifs français (Dac était d'origine juive et son frère avait perdu la vie durant la 1GM, alors militaire). A cette fin il avait même composé une chanson sur l'air de "c'est nous les gars de la marine" qui se nommait "c'est nous les gars de la vermine" dont les paroles sont sur les collaborateurs et autres néo-nazis français. Dac avait également son propre jingle sous la forme de "radio paris ment, radio paris ment, radio paris est allemand".
Quelques liens :
sur cette page, deux chansons de Dac de son époque de londres (en bas de page, mettez le son) :
http://judaisme.sdv.fr/perso/dac/pdac.htm
et sur celle-ci l'affaire Henriot-Dac dans son intégrale :
http://signefurax.canalblog.com/archives/2006/10/15/2911220.html
La plupart ont été jugés à la Libération.
On peut ajouter que la qualité des journalistes, qu'ils soient de presse écrite et/ou de radio était du tout au tout. Autant il y a eu de véritables pisse-copies au discours abrutissant et propagandiste de (très) bas étage, autant il y a eu des intervenants au discours qui prêtait à réflexion. C'est notamment le cas de Brasillach (écrivain talentueux violemment antisémite, comme de reste Céline, Brasillach fut lui fusillé à la fin de la guerre) mais surtout de Philippe Henriot qui savait trouver les arguments qui font mal et qui sont capables de convaincre.
Je fais notamment référence à un certain discours ou il critiquait vertement les français libres en soulignant le fait qu'ils pouvaient difficilement se qualifier de français étant donné qu'ils avaient quitté la patrie preuve qu'ils ne croyaient plus au sauvetage de la France. Pour l'avoir revu il y a quelques temps, le discours frappe encore aujourd'hui par sa logique et je me suis toujours demandé comment l'aurais-je pris si j'avais été en France à l'époque ou il était passé car il est percutant et appelle à la réflexion.
Henriot avait une éloquence si particulière que ses discours ont fini par faire peur à Londres, parce qu'il était intelligent et savait présenter les choses -dans le camp ou il était évidemment- avec brio. Ca n'a pas empêché Pierre Dac (le complice de Francis Blanche, créateur de l'Os à moelle et auteur du "le jour le plus c..." qui se veut une sorte de parodie de l'ouvrage de Cornelius Ryan) de lui rentrer dedans avec pertes et fracas, en répliquant point par point aux discours d'Henriot, notamment sur les juifs français (Dac était d'origine juive et son frère avait perdu la vie durant la 1GM, alors militaire). A cette fin il avait même composé une chanson sur l'air de "c'est nous les gars de la marine" qui se nommait "c'est nous les gars de la vermine" dont les paroles sont sur les collaborateurs et autres néo-nazis français. Dac avait également son propre jingle sous la forme de "radio paris ment, radio paris ment, radio paris est allemand".
Quelques liens :
sur cette page, deux chansons de Dac de son époque de londres (en bas de page, mettez le son) :
http://judaisme.sdv.fr/perso/dac/pdac.htm
et sur celle-ci l'affaire Henriot-Dac dans son intégrale :
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Re: [Tous les fronts] L'objectivitée des journalistes ?
Dans "La mystérieuse flamme de la reine Loanna" Umberto Eco donne quelque leçon de lectures permettant de se faire une idée assez précise d'une situation malgré la propagande. Connaissant le sérieux d'Umberto Eco, je pense qu'il a du se renseigner très précisement auprès de personnes qui ont vécu cette période adulte, bien qu'il me semble qu'une bonne partie de ce roman est basée sur des souvenirs personnels de l'auteur.
Principe de base, l'armée italienne obtient toujours des victoires éclatantes et les adversaires subissent toujours une défaite infamante. Mais voilà, si bien entendu, il n'y avait souvent qu'une estimation des pertes italienne, souvent dans le journal, il y avait un encart ou le parti fasciste honorait les morts pour leur excellente conduite. Il suffisait de savoir compter pour se rendre compte du prix de l'éclatante victoire. Souvent, dans l'article on dénonçait le comportement mensonger des journaux anglais qui donnaient un chiffre honteusement bas de leurs pertes ... et ce chiffre figurait dans l'article ! Même si on ne faisait pas confiance à la propagande anglaise, on savait que la vérité était quelque part entre les 2 chiffres donnés (ceux de l'état-major italien et ceux des anglais).
Ensuite, si on suivait sur une carte on se rendait compte que la magnifique victoire d'aujourd'hui, malgré l'avancée fantastique d'hier se situait XX kilomètres en retrait. Berf, pour ceux qui n'avaient pas leurs yeux dans la poche, la réalité était assez limpide.
Principe de base, l'armée italienne obtient toujours des victoires éclatantes et les adversaires subissent toujours une défaite infamante. Mais voilà, si bien entendu, il n'y avait souvent qu'une estimation des pertes italienne, souvent dans le journal, il y avait un encart ou le parti fasciste honorait les morts pour leur excellente conduite. Il suffisait de savoir compter pour se rendre compte du prix de l'éclatante victoire. Souvent, dans l'article on dénonçait le comportement mensonger des journaux anglais qui donnaient un chiffre honteusement bas de leurs pertes ... et ce chiffre figurait dans l'article ! Même si on ne faisait pas confiance à la propagande anglaise, on savait que la vérité était quelque part entre les 2 chiffres donnés (ceux de l'état-major italien et ceux des anglais).
Ensuite, si on suivait sur une carte on se rendait compte que la magnifique victoire d'aujourd'hui, malgré l'avancée fantastique d'hier se situait XX kilomètres en retrait. Berf, pour ceux qui n'avaient pas leurs yeux dans la poche, la réalité était assez limpide.
Narduccio- Général (Administrateur)
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Re: [Tous les fronts] L'objectivitée des journalistes ?
"Parler ou écrire, c'est déjà travestir la réalité" selon la philosophie Zen, qui prône le silence absolu, méthode radicale pour ne pas trahir cette réalité, en la formulant !...
Entre la "chose en soi" et la "chose pour soi", selon le parlé sartrien, il y aura toujours une césure. Le langage peut-il rendre compte, totalement, d'un "objet physique" au sens husserlien du terme ? D'après Husserl, la conscience de quelque chose est forcément orientée, et donc, pour éviter de tomber dans l'arbitraire, il faut, selon le logicien allemand, aborder un événement en "mettant en parenthèse" tout acquis préalable, comme le jugement, l'opinion, ...
Bref, c'est très difficile d'être "objectif", mais on peut, malgré tout, tutoyer une certaine objectivité en prenant compte de toutes les dimensions d'un "objet". Par exemple, sur le "pacte germano-soviétique" de 1939, on pourrait aisément diaboliser l'URSS pour s'être alliée avec Hitler, en oubliant que les démocraties occidentales ont cédé à Munich, face à ce même Hitler, poussant les soviétiques vers l'alliance avec les nazis.
Ou sur l'invasion de la Pologne Orientale par l'URSS, en 1939, on peut parler d"invasion", d'autres (comme les staliniens) parleront de "libération" ...
Personnellement, je pense que chez l'historien ou le journaliste, la forme est importante. Il faut utiliser un langage précis et sobre en évitant d'utiliser trop de métaphores et d'effet de style.
Entre la "chose en soi" et la "chose pour soi", selon le parlé sartrien, il y aura toujours une césure. Le langage peut-il rendre compte, totalement, d'un "objet physique" au sens husserlien du terme ? D'après Husserl, la conscience de quelque chose est forcément orientée, et donc, pour éviter de tomber dans l'arbitraire, il faut, selon le logicien allemand, aborder un événement en "mettant en parenthèse" tout acquis préalable, comme le jugement, l'opinion, ...
Bref, c'est très difficile d'être "objectif", mais on peut, malgré tout, tutoyer une certaine objectivité en prenant compte de toutes les dimensions d'un "objet". Par exemple, sur le "pacte germano-soviétique" de 1939, on pourrait aisément diaboliser l'URSS pour s'être alliée avec Hitler, en oubliant que les démocraties occidentales ont cédé à Munich, face à ce même Hitler, poussant les soviétiques vers l'alliance avec les nazis.
Ou sur l'invasion de la Pologne Orientale par l'URSS, en 1939, on peut parler d"invasion", d'autres (comme les staliniens) parleront de "libération" ...
Personnellement, je pense que chez l'historien ou le journaliste, la forme est importante. Il faut utiliser un langage précis et sobre en évitant d'utiliser trop de métaphores et d'effet de style.
Re: [Tous les fronts] L'objectivitée des journalistes ?
tietie007 a écrit:"Parler ou écrire, c'est déjà travestir la réalité" selon la philosophie Zen, qui prône le silence absolu
En une phrase ils ont réussi à se détruire et à mettre le doigt sur le problème, c'est bien beau le silence, mais apparemment même eux communiquent pour expliquer pourquoi ils se taisent. Évidemment la vérité absolue (adéquation parfaite entre mes paroles et le réel) n'existe pas. L'objectivité n'existe pas, mais on peut quand même en révéler différentes nuances, entre le mensonge éhonté et l'allusion à une opinion. Pour en revenir au sujet sur la presse, ce qui compte c'est l'expression de "vérités" différentes, qui constituent une moyenne proche de la réalité. Mais en temps de guerre totale, c'est rarement le cas. Cependant, il me semble que avant l'entrée en guerre, la presse américaine était capable de faire entendre plusieurs sons de cloches, n'en déplaise au général...
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