Ils en ont bavé mes vieux...

Pas simple de me remémorer cette période, faut dire que je n'avais
que 4 ans sonnés à la libération. Mon papa, lui, il s'est payé une
biture de Dieu le Père, du moins c'est maman qui nous l'a seriné
pendant les cinquantes années qui ont suivi ! Le pauvre..

Ce qui m'a été confié est que, malgré les restrictions alimentaires,
et c'est un euphémisme, je ne leur ai pas posé de problème ni exigence
particulière côté assiette; l'aurais-je fait que je doute qu'ils aient
pu me satisfaire, eux-même ont mangé des rutabages, de la ramonache
(les bruxellois apprécieront), du choux (trop souvent à moitié pourri)
des navets, des patates qu'ils allaient chiper je ne sais où, (à, ce
sujet voir le film avec Pierre Perret, très fidèle reconstitution de la rareté),
de la farine de son, de marrons. Bref, que de la gastronomie de récup'.
Leur pain était noir de noir et tombait en morceaux comme des copeaux
de bois, et encore fallait-il en trouver avec ses tickets.
Je crois bien que je mangeais de la panade de lait coupée d'eau (très
coupée) avec du gruau, parfois du riz. La Croix Rouge distribuait de
temps à autres des crottes vitaminées et lyophilisées, et cela bien
après la guerre encore; ça j'aimais beaucoup côté sucré. Je peux presque
en retrouver la sensation quand je me concentre. Si Si, normal pour un
truc à base de lait !!! Il me semble que ça se mettait dans une boîte en
fer, en tout cas maman l'a gardée longtemps sur l'étagère car je lorgnais
dessus avec gourmandise; du Nestlé p'tet ? Je sais plus...

Bon sang, ils ont mangé n'importe quoi mes vieux. Grand-père prétendait
avoir cuisiné du chat, comme on le fait avec le lapin aux oignons et
tout; hou le vilain ! Paraît même qu'il n'y avait plus guère de rats dans
les villes, vous croyez cela vous ?!

riderdigeste a écrit:

Bon sang, ils ont mangé n'importe quoi mes vieux. Grand-père prétendait
avoir cuisiné du chat, comme on le fait avec le lapin aux oignons et
tout; hou le vilain ! Paraît même qu'il n'y avait plus guère de rats dans
les villes, vous croyez cela vous ?!

Oui. Pour t'expliquer ce genre de choses ne date pas d'hier, puisque déjà pendant le conflit franco prussien (celui de 1870-1871) Paris était encerclée par les troupes prussiennes, le ravitaillement était tombé aux alentours de zéro. A cette époque on trouvait des boucheries canines et félines avec un écriteau mentionnant le genre de viande vendue -et ce n'était pas une rareté-, tandis que la partie zoo du jardin des plantes n'abritait plus aucun animal -même l'éléphant et les girafes y sont passés-.
Quant au rat, je ne saurais te dire, j'en sais qu'en revanche dans certaines régions du sud des états-unis ils ont constitué pour certaines personnes une source de protéines.

Gloups!
Bon, moi j'étais trop p'tit, je l'ai échappé belle
merci pour tes commentaires

Bonjour,

Pour les rats, j'ai souvenir d'un de mes voisins quand j'étais plus jeune et habitait Paris. Ce vieux monsieur m'avais ainsi raconté qu'il avait mangé du rat durant l'hiver 43-44 il me semble.

Concernant le siège de Paris durant la Guerre 70-71, on avait en effet abattu les animaux de la Ménagerie du Jardin des Plantes. Je me rapelle avoir vu sur un livre d'histoire une restaurant qui proposait du steak d'éléphant !

oui, bon, des animaux d'un zoo, on le comprend un peu mieux
(même si ça reste moche).
d'un autre côté je sais que des tribus d'amérique mangent du ragondin
ce qui n'est pas très loin...

En charente-maritime on en mange en paté (spécialité locale)

Les rats ou les ragondins?

UN de mes amis m'a dit que le pâté de ragondin c'était trés bon,il en mangeait assez souvent quand il était en Seine et Marne responsable d'un vaste domaine où ces genres de bestiaux pullulaient et détruisaient tous les aménagements ......

Le ragondin... Personellement je n'en ai jamais mangé mais bon je ne suis pas de Charente-Maritime à la base.