Suez, Gibraltar : les occasions manquées cet été 1940.

Le problème d'une stratégie méditerranéenne de l'Axe, dès 1940, c'est qu'Hitler n'en veut pas vraiment, l'horizon méditerranéen ne l'intéresse guère (voir les 2 mémorandums de Raeder, adressés au Führer, en septembre 40, et qui n'ont jamais eu de réponse) et il se focalise déjà, dès la fin juillet 40, sur la future invasion de l'URSS. De plus, Mussolini, ne veut surtout pas voir les allemands en Méditerranée, qu'il considère comme sa "Mare nostrum". Il refuse d'ailleurs que les allemands puissent envoyer, dans de brefs délais, 2 divisions dans la zone, une proposition de Jodl dès l'été 40. Les allemands envoient en Libye, von Thomas à la tête d'une mission pour évaluer les capacités logistiques des ports libyens, et le rapport qu'il remet en novembre 40 est très défavorable quant à la capacité d'envoyer plus de 2 divisions motorisées en Libye ! Tripoli a une capacité de débarquement de 40 000 tonnes par mois, comme Benghazi, mais ce dernier port est écarté par peur d'une intervention de la Royal Navy. Tobrouk est aux mains des anglais et les autres petits ports libyens sont très limités.

Malgré tout, les allemands envoient des éléments d'une division en février 41, pour sauver l'allié italien d'un désastre militaire et Mussolini accepta la mort dans l'âme, humilié par cette déroute.

En bref, une stratégie méditerranéenne ambitieuse, se heurtait à l'absence de collaboration entre italien et allemand et a des capacités logistiques libyennes insuffisantes pour lancer une offensive de grand style vers Alexandrie.