Bribes de souvenir en vrac
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Bribes de souvenir en vrac
Bonjour, à force de lire des sujets ici et là , il me revient des "bribes" de souvenir, notamment de prisonniers de guerre que j'ai rencontré , et qui m'ont raconté....
Le premier , était mon beau père (décédé depuis ) qui avait été chasseur à pieds , avant de se retrouver en régiment de forteresse , puis prisonnier 5 ans en Allemagne , son régiment avait reçu l'ordre d'attendre dans la cour d'une ferme en 1940 , et ce sont les allemands qui sont venus les chercher ; il me disait que lorsque c'était les soldats de la wermacht qui les gardaient , ils mangeaient à peu prés bien grâce aux colis de la Croix Rouge , mais quand c'était les SS , là c'était différend parce que ceci s'amusaient à percer les colis , et les conserves à coups de baionnettes!
Ils travaillaient par rotation de deux équipes qui faisaient 12 H chacune, samedi compris , dans une usine de métallurgie......En 1945, une bombe américaine et tombé sur l'usine , une machine outil s'est retrouvée à l'envers, avec son socle de béton.... Nous avons été délivré par les américains , ils nous ont donné du chocolat , nous sommes devenu tout rouge et avons été malades , car l'organisme n'était plus habitué à manger comme ça.....Sommes arrivés à la gare le soir , personne pour nous accueillir ......
Le deuxième je l'ai rencontré il y a plus de vingt ans chez des amis , et alors lui était prisonnier de guerre dans un camp , et il s'amusait à narguer les allemands , et faire le c... tant et si bien qu'il fut convoqué par le responsable du camp qui l' envoya 6 mois en camp disciplinaire , dans un endroit où il ne faisait pas chaud ....La sentinelle prenait idée de temps à autre de tirer sur les gens qui allaient aux toilettes , entre deux rangées d'excréments gelés , qui en faisaient les murs ,
j'avais tellement faim que je me mettais à quatre pattes , et je mangeais les restes des gamelles des chiens de garde , et bien ceci me laissaient manger... A mon retour dans mon camp de prisonnier , je n'ai plus fait l'imbécile d'autant que l'on nous avait dit qu'ensuite ce serait le camp de concentration.....
Le troisième , était déjà assez vieux , et il avait été prisonnier au fort de Montluc à Lyon , donc comme résistant , et il me disait que tout les jours des portes s'ouvraient et l'on prenait des otages pour les fusiller , et il me disait que cela faisait une angoisse terrible , d'autant qu'un jour "ils" sont venu me chercher , m'ont collés contre le mur , et en fait ils ont fait semblant.... Mais il avait des copains qui y sont passés , il a été délivré à la libération de la ville .
Un ancien de mon village m'a raconté qu'étant prisonnier , les allemands "pissaient" sur son pain avant de lui donner , quand il est rentré il a eu toutes sortes de maux , mal au dos , mal par ci
etc.....
Voilà.... Amicalement , le ronin.
être et durer .
Le premier , était mon beau père (décédé depuis ) qui avait été chasseur à pieds , avant de se retrouver en régiment de forteresse , puis prisonnier 5 ans en Allemagne , son régiment avait reçu l'ordre d'attendre dans la cour d'une ferme en 1940 , et ce sont les allemands qui sont venus les chercher ; il me disait que lorsque c'était les soldats de la wermacht qui les gardaient , ils mangeaient à peu prés bien grâce aux colis de la Croix Rouge , mais quand c'était les SS , là c'était différend parce que ceci s'amusaient à percer les colis , et les conserves à coups de baionnettes!
Ils travaillaient par rotation de deux équipes qui faisaient 12 H chacune, samedi compris , dans une usine de métallurgie......En 1945, une bombe américaine et tombé sur l'usine , une machine outil s'est retrouvée à l'envers, avec son socle de béton.... Nous avons été délivré par les américains , ils nous ont donné du chocolat , nous sommes devenu tout rouge et avons été malades , car l'organisme n'était plus habitué à manger comme ça.....Sommes arrivés à la gare le soir , personne pour nous accueillir ......
Le deuxième je l'ai rencontré il y a plus de vingt ans chez des amis , et alors lui était prisonnier de guerre dans un camp , et il s'amusait à narguer les allemands , et faire le c... tant et si bien qu'il fut convoqué par le responsable du camp qui l' envoya 6 mois en camp disciplinaire , dans un endroit où il ne faisait pas chaud ....La sentinelle prenait idée de temps à autre de tirer sur les gens qui allaient aux toilettes , entre deux rangées d'excréments gelés , qui en faisaient les murs ,
j'avais tellement faim que je me mettais à quatre pattes , et je mangeais les restes des gamelles des chiens de garde , et bien ceci me laissaient manger... A mon retour dans mon camp de prisonnier , je n'ai plus fait l'imbécile d'autant que l'on nous avait dit qu'ensuite ce serait le camp de concentration.....
Le troisième , était déjà assez vieux , et il avait été prisonnier au fort de Montluc à Lyon , donc comme résistant , et il me disait que tout les jours des portes s'ouvraient et l'on prenait des otages pour les fusiller , et il me disait que cela faisait une angoisse terrible , d'autant qu'un jour "ils" sont venu me chercher , m'ont collés contre le mur , et en fait ils ont fait semblant.... Mais il avait des copains qui y sont passés , il a été délivré à la libération de la ville .
Un ancien de mon village m'a raconté qu'étant prisonnier , les allemands "pissaient" sur son pain avant de lui donner , quand il est rentré il a eu toutes sortes de maux , mal au dos , mal par ci
etc.....
Voilà.... Amicalement , le ronin.
être et durer .
le ronin- Police militaire (Modérateur)
- Nombre de messages : 3529
Age : 72
Localisation : Dans l'Hérault, cong!
Date d'inscription : 25/06/2008
Re: Bribes de souvenir en vrac
Merci.
Je retrouve dans ces propos ceux de ma grand mère.
On n'a pas toujours LE fait historique mais je perçois une similiude dans les bribes d' histoires qu'on pu lacher avec pudeur nos anciens.
Mon grand père est décédé, il m'a avoué n'avoir jamais eu "l'allemand "dans son coeur et ma grand mère non plus. Il fût également prisonnier en allemagne.
Il ne parlait jamais de "çà".
Il m'a raconté que dans la ferme où il travaillait ,une femme s'amusait à donner du sucre au cheval devant lui alors qu'il crevait de faim.
Ma grand mère a accouché dans un camps de prisonniers.
Comme elle m'a souvent dit "j'ai vécu avec ces fumiers, j'ai connu la privation mais surtout l'humiliation".
Je crois que ce ressenti de n'être qu'à un moment de sa vie considérée comme un peuple esclave, rien d'autre l'a meurtri au plus profond d'elle même.
Elle m'a parlé de leur regard. Et pourtant de ce que j'ai cru comprendre elle avait son caractère et était très habile dans la "débrouille" au quotidien.
Elle m'a également parlé des maisons détruites par le feu, qu'ils abattaient sans raisons lors du retrait des troupes.
Alors, quelle valeur peut on aujourd'hui apporter à ce genre de témoignage?
Celle que j'accorde à mes grands parents et celle qu'on doit donner à ces gens qui "racontent la guerre".
Pas de faits d'armes, pas de grandes paroles, pas de date... Juste des gens qui racontent leur guerre.
Merci encore
Je retrouve dans ces propos ceux de ma grand mère.
On n'a pas toujours LE fait historique mais je perçois une similiude dans les bribes d' histoires qu'on pu lacher avec pudeur nos anciens.
Mon grand père est décédé, il m'a avoué n'avoir jamais eu "l'allemand "dans son coeur et ma grand mère non plus. Il fût également prisonnier en allemagne.
Il ne parlait jamais de "çà".
Il m'a raconté que dans la ferme où il travaillait ,une femme s'amusait à donner du sucre au cheval devant lui alors qu'il crevait de faim.
Ma grand mère a accouché dans un camps de prisonniers.
Comme elle m'a souvent dit "j'ai vécu avec ces fumiers, j'ai connu la privation mais surtout l'humiliation".
Je crois que ce ressenti de n'être qu'à un moment de sa vie considérée comme un peuple esclave, rien d'autre l'a meurtri au plus profond d'elle même.
Elle m'a parlé de leur regard. Et pourtant de ce que j'ai cru comprendre elle avait son caractère et était très habile dans la "débrouille" au quotidien.
Elle m'a également parlé des maisons détruites par le feu, qu'ils abattaient sans raisons lors du retrait des troupes.
Alors, quelle valeur peut on aujourd'hui apporter à ce genre de témoignage?
Celle que j'accorde à mes grands parents et celle qu'on doit donner à ces gens qui "racontent la guerre".
Pas de faits d'armes, pas de grandes paroles, pas de date... Juste des gens qui racontent leur guerre.
Merci encore
pilou60- Colonel
- Nombre de messages : 581
Age : 48
Localisation : Oise.
Date d'inscription : 27/10/2006
Re: Bribes de souvenir en vrac
Bonsoir , et pas de quoi Pilou60 , je reste à ton service .
Amicalement , le ronin .
.....Le mal est facile à faire , faire le bien est beaucoup plus difficile....
être et durer
Amicalement , le ronin .
.....Le mal est facile à faire , faire le bien est beaucoup plus difficile....
être et durer
le ronin- Police militaire (Modérateur)
- Nombre de messages : 3529
Age : 72
Localisation : Dans l'Hérault, cong!
Date d'inscription : 25/06/2008
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