Effacer les traces… Paul Blobel et le Commando 1005
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Effacer les traces… Paul Blobel et le Commando 1005
Bonsoir à tous;
Je n'avais pas beaucoup participé ces derniers temps; un peu pris par le taf... Quelques notes sur Paul Blobel et le Commando 1005 :
Tout au long de l’implémentation de la Solution Finale, commençant avec les Einsatzgruppen et aboutissant à Birkenau, en passant par Chelmno, les camps d’extermination d’Aktion Reinhard, et les actions indépendantes (Sonderkommando Dirlewanger, Brigade RONA, Aktion Erntefest etc…), nombre d’hommes (et quelques femmes) collaborèrent à ou se rendirent coupables de crimes insensés avec frénésie, conviction, et de façon implacable. Ils le firent par idéologie, sans doute ; par sentiment d’appartenir à une croisade sans précédent visant à changer la face d’un monde bourgeois/réactionnaire ou communiste, probablement ; par mépris total de la vie humaine, de toute façon.
Mais que pensent les tueurs eux-mêmes des actes qu’ils commettent ou auxquels ils participent ? Certains, comme Oskar Dirlewanger, Bronislaw Kaminski, ou l’indescriptible Christian Wirth, ne se posent a priori aucune question. Habité d’une haine phénoménale (y compris envers lui-même), Wirth aime tuer. Il le fait avec zèle, avec entrain… dans la bonne humeur. Il n’éprouve aucun sentiment particulier… Cela ne l’empêche pas de dormir. Wirth, et une poignée d’autres dans son genre, resteront probablement des énigmes, imperméables à toutes forme d’analyse psychologique. D’autres nettoyeurs ethniques, comme Odilo Globocnik, bravache et mythomane, adoptent une attitude extérieure extrême, allant jusqu’à déclarer : « Mais Messieurs, si jamais, après nous, venait une génération si lâche, si veule, qu’elle ne comprenne pas notre œuvre si nécessaire, alors le National Socialisme n’aura servi à rien. Au contraire, il faudrait enterrer des tables de bronze sur lesquelles serait inscrit que nous avons eu le courage de réaliser cette œuvre gigantesque ! » (Rapport Gerstein)… Pure vantardise. En réalité, Globocnik prend des tranquillisants, boit comme un trou pour noyer sa conscience, et finira par faire une dépression. L’indice est là. Les SS ou policiers participant à la Solution Finale, mis à part quelques exceptions, ne supportent que difficilement la tâche qui est la leur.
Le HSSPF Von dem Bach Zelewki, nettoyeur ethnique en Biélorussie, sombre à son tour dans la dépression et quitte le champ des opérations ; d’autres suivront, certains se suicideront. Franz Stangl, commandant de Treblinka, se tient à l’écart des gazages, se saoule pour dormir, et frôle le divorce. À Auschwitz, Rudolf Höss, qui n’a plus de rapports sexuels avec sa femme, se « réfugie » le soir auprès de ses chevaux pour « trouver un peu de paix »… Inutile de continuer. Il est clair que, malgré l’idéologie, malgré le culte de la force, malgré l’antisémitisme et la haine, et malgré le résultat, les meurtriers croulent sous le poids de leurs transgressions. C’est-à-dire qu’ils sont conscients. Conscients de l’aspect immoral et illégal de leur conduite, car cette dernière viole trop profondément les principes fondamentaux du genre humain pour être écartée d’un simple « au nom du Führer ». Il est donc logique qu’ils aient tentés de fuir à l’étranger (comme de vulgaires criminels), ou qu’ils se soient suicidés – non par désespoir, mais par refus de répondre de leurs crimes et de leur honneur souillé, et finalement par l’absence de courage d’affronter leur honte publique – unique démarche un tant soit peu rédemptrice.
Paradoxalement, Himmler, Pontifex Maximus de l’Ordre Noir, et grand ordonnateur de l’Endlösung, n’est pas à l’aise non plus. Il est nerveux, souffre de crampes d’estomac ; tous ces Juifs sont une énorme source d’ennuis. Il se réfugiera toujours derrière « l’ordre du Führer » pour justifier cette « mission extrêmement difficile dont personne ne peut me soulager ». Malgré ses lubies mystiques, Himmler est lucide, et se rend bien compte que le bilan n’est pas très reluisant…
Que pensera le monde ? Grandeur de l’Allemagne, ou opprobre insondable ? Que faire de toutes ces « preuves » éparpillées ou ensevelies un peu partout, en Pologne, en Ukraine,
en Lituanie, en Russie ? Non, décidément, l’idée de Globocnik d’enterrer des plaques de bronze commémoratives n’est pas souhaitable ; il faut faire disparaître toutes ces saletés…
« C'est une page glorieuse de notre histoire qui n'a jamais été écrite, et qui ne le sera jamais » (Discours à Posen/4 octobre 1943). Mais comment faire ? Qui se chargera de ce travail titanesque et, disons-le, peu ragoûtant ?
Né à Potsdam en août 1894, Paul Blobel s’est battu pendant la 1ere Guerre Mondiale où il gagne la Croix de Fer 1ere classe. Démobilisé, il étudie l’architecture et en vivra de 1924 à 1931, date à laquelle il perd son emploi, s’inscrit au NSDAP, et à la SS le 1er décembre de la même année.
Suite à l’invasion de l’URSS (22 juin 1941), Blobel prend le commandement de l’Einsatzkommando 4a de l’Einsatzgruppe C opérant en Ukraine. À part les assassinats par pelotons d’exécution, l’Einsatzgruppe C procède également aux gazages par camions à gaz dont il possède au moins 5 exemplaires. Il en cèdera d’ailleurs 2 au Sonderkommando 4a, deux à l’Einsatzkommando 6, et un à l’Einsatzkommando 5.
Les opérations par camion à gaz sont une horreur ; sans doute pire que les exécutions par armes à feu. Une fois les portes des camions ouvertes, le spectacle est insoutenable ; le chauffeur de Blobel témoigna après guerre (j’ai censuré le pire) : « Les cadavres étaient recouverts de vomi et d’excréments. C’était une vision atroce. Blobel a regardé, puis a détourné les yeux. Nous avons pris la voiture et nous sommes partis. Lors de telles occasions, Blobel buvait constamment du schnapps, parfois même dans la voiture… ». Par la suite, Blobel organise le massacre de 33.771 Juifs de Kiev dans le ravin de Babi-Yar. Bien qu’il niera, lors du procès de Nuremberg, de s’être trouvé à Kiev lors de la tuerie, le propre rapport technique de l’Einsatzgruppe C confirme sa participation.
Fin avril ou début mai 1942, Paul Blobel est convoqué à Berlin par Reinhard Heydrich, sur le point de partir pour Prague. À Nuremberg, Blobel se souviendra encore des terribles paroles du chef du RSHA : « Vous avez enfin développé un peu de couilles. Vous n’êtes qu’une poule mouillée efféminée uniquement bonne à vendre de la porcelaine – mais je vais vous mettre le nez dedans. Vous allez vous présenter à l’Obergruppenführer Müller ». À partir de ce moment, l’unique mission du Standartenführer SS Blobel consistera à détruire les fosses de cadavres disséminées en Pologne orientale et en URSS…
Le Sonderkommando 1005
Le nom de code de l’unité spéciale prend sa source dans une lettre d’Heinrich Müller, Chef de la Gestapo, au Ministre des Affaires Étrangères Adjoint, Martin Luther. La lettre contenait une plainte anonyme concernant la présence de cadavres dans le Warthegau. La lettre fut classée sous le chiffre « 1005 », et c’est sous ce chiffre que les instructions furent lancées. La tâche débute en juin 1942, avec la nomination de Blobel au commandement de l’Opération 1005. Certains autres commandants d’Einsatzkommandos n’ont que mépris pour l’opération ; Le Gruppenfuhrer SS Dr Max Thomas de l’Einstazgruppe C considère la mission « un travail d’imbécile ».
Le Sonderkommando 1005 repère donc tous les sites de tueries des Einsatzgruppen, et se met au travail. Plusieurs milliers de Juifs sont employés à la tâche. Déterrer, empiler, brûler. On les autorise à se masquer le visage pour supporter la puanteur terrifiante ; masques qui, à leur tour, leur permettent de communiquer entre eux et, ainsi, ne pas sombrer dans la folie. De toute façon, ils seront exécutés et brûlés dés leur travail accompli. Blobel se rend à Chelmno en septembre 1942, puis de nouveau à Babi-Yar afin d’identifier le site du massacre pour le commando d’exhumation. Puis il retourne à Chelmno afin d’expérimenter des méthodes de destructions : des bombes incendiaires sont utilisées mais vite abandonnées en raisons des incendies de forêt qu’elles provoquent. Finalement, les corps sont brûlés en plein air, et les os détruits dans des machines spéciales. La solution est enfin arrêtée. Höss, commandant d’Auschwitz, se rend à Chelmno afin d’assister à la technique.
Les résultats des « expériences » sont ensuite communiqués au SSPF Odilo Globocnik afin qu’il procède de même dans les camps d’Aktion Reinhard (Belzec, Sobibor et Treblinka). Mais Globocnik n’aime pas l’idée, et retarde sa mise en exécution malgré les ordres d’Himmler. Il n’aura cependant pas le choix. Malgré tout, les SS d’Aktion Reinhard bâcleront le travail : des milliers de cadavres en décomposition (toujours conservés dans les graisses et la terre) furent découverts à Belzec entre 1997 et 2002, lors des fouilles entreprises par l’équipe archéologique de l’Université de Torun, avec l’appui du Council for the Protection of Memory of Combat and Martyrdom (Rada Ochrony Pamieci Walk I Meczenstwa – ROPWiM) de Varsovie, et le USHMM. La tâche d’exhumer tant de cadavres dans un état épouvantable s’était sans doute avérée trop insupportable… même pour des SS.
L’ensemble du personnel du Sonderkommando 1005 fut rassemblé à Salzburg en octobre 1944, officiellement dissous, et réorganisé, sous le commandement de Blobel, en Einsatzgruppe Iltis afin de combattre les partisans Yougoslaves en Carinthie.
Paul Blobel fut jugé à Nuremberg en avril 1948, lors du Procès des Einsatzgruppen (Case n°9), et pendu à la prison de Landsberg le 8 juin 1951.
Le Standartenführer SS Paul Blobel, lors de son arrestation (Source : USHMM)
Eddy
Je n'avais pas beaucoup participé ces derniers temps; un peu pris par le taf... Quelques notes sur Paul Blobel et le Commando 1005 :
Tout au long de l’implémentation de la Solution Finale, commençant avec les Einsatzgruppen et aboutissant à Birkenau, en passant par Chelmno, les camps d’extermination d’Aktion Reinhard, et les actions indépendantes (Sonderkommando Dirlewanger, Brigade RONA, Aktion Erntefest etc…), nombre d’hommes (et quelques femmes) collaborèrent à ou se rendirent coupables de crimes insensés avec frénésie, conviction, et de façon implacable. Ils le firent par idéologie, sans doute ; par sentiment d’appartenir à une croisade sans précédent visant à changer la face d’un monde bourgeois/réactionnaire ou communiste, probablement ; par mépris total de la vie humaine, de toute façon.
Mais que pensent les tueurs eux-mêmes des actes qu’ils commettent ou auxquels ils participent ? Certains, comme Oskar Dirlewanger, Bronislaw Kaminski, ou l’indescriptible Christian Wirth, ne se posent a priori aucune question. Habité d’une haine phénoménale (y compris envers lui-même), Wirth aime tuer. Il le fait avec zèle, avec entrain… dans la bonne humeur. Il n’éprouve aucun sentiment particulier… Cela ne l’empêche pas de dormir. Wirth, et une poignée d’autres dans son genre, resteront probablement des énigmes, imperméables à toutes forme d’analyse psychologique. D’autres nettoyeurs ethniques, comme Odilo Globocnik, bravache et mythomane, adoptent une attitude extérieure extrême, allant jusqu’à déclarer : « Mais Messieurs, si jamais, après nous, venait une génération si lâche, si veule, qu’elle ne comprenne pas notre œuvre si nécessaire, alors le National Socialisme n’aura servi à rien. Au contraire, il faudrait enterrer des tables de bronze sur lesquelles serait inscrit que nous avons eu le courage de réaliser cette œuvre gigantesque ! » (Rapport Gerstein)… Pure vantardise. En réalité, Globocnik prend des tranquillisants, boit comme un trou pour noyer sa conscience, et finira par faire une dépression. L’indice est là. Les SS ou policiers participant à la Solution Finale, mis à part quelques exceptions, ne supportent que difficilement la tâche qui est la leur.
Le HSSPF Von dem Bach Zelewki, nettoyeur ethnique en Biélorussie, sombre à son tour dans la dépression et quitte le champ des opérations ; d’autres suivront, certains se suicideront. Franz Stangl, commandant de Treblinka, se tient à l’écart des gazages, se saoule pour dormir, et frôle le divorce. À Auschwitz, Rudolf Höss, qui n’a plus de rapports sexuels avec sa femme, se « réfugie » le soir auprès de ses chevaux pour « trouver un peu de paix »… Inutile de continuer. Il est clair que, malgré l’idéologie, malgré le culte de la force, malgré l’antisémitisme et la haine, et malgré le résultat, les meurtriers croulent sous le poids de leurs transgressions. C’est-à-dire qu’ils sont conscients. Conscients de l’aspect immoral et illégal de leur conduite, car cette dernière viole trop profondément les principes fondamentaux du genre humain pour être écartée d’un simple « au nom du Führer ». Il est donc logique qu’ils aient tentés de fuir à l’étranger (comme de vulgaires criminels), ou qu’ils se soient suicidés – non par désespoir, mais par refus de répondre de leurs crimes et de leur honneur souillé, et finalement par l’absence de courage d’affronter leur honte publique – unique démarche un tant soit peu rédemptrice.
Paradoxalement, Himmler, Pontifex Maximus de l’Ordre Noir, et grand ordonnateur de l’Endlösung, n’est pas à l’aise non plus. Il est nerveux, souffre de crampes d’estomac ; tous ces Juifs sont une énorme source d’ennuis. Il se réfugiera toujours derrière « l’ordre du Führer » pour justifier cette « mission extrêmement difficile dont personne ne peut me soulager ». Malgré ses lubies mystiques, Himmler est lucide, et se rend bien compte que le bilan n’est pas très reluisant…
Que pensera le monde ? Grandeur de l’Allemagne, ou opprobre insondable ? Que faire de toutes ces « preuves » éparpillées ou ensevelies un peu partout, en Pologne, en Ukraine,
en Lituanie, en Russie ? Non, décidément, l’idée de Globocnik d’enterrer des plaques de bronze commémoratives n’est pas souhaitable ; il faut faire disparaître toutes ces saletés…
« C'est une page glorieuse de notre histoire qui n'a jamais été écrite, et qui ne le sera jamais » (Discours à Posen/4 octobre 1943). Mais comment faire ? Qui se chargera de ce travail titanesque et, disons-le, peu ragoûtant ?
Né à Potsdam en août 1894, Paul Blobel s’est battu pendant la 1ere Guerre Mondiale où il gagne la Croix de Fer 1ere classe. Démobilisé, il étudie l’architecture et en vivra de 1924 à 1931, date à laquelle il perd son emploi, s’inscrit au NSDAP, et à la SS le 1er décembre de la même année.
Suite à l’invasion de l’URSS (22 juin 1941), Blobel prend le commandement de l’Einsatzkommando 4a de l’Einsatzgruppe C opérant en Ukraine. À part les assassinats par pelotons d’exécution, l’Einsatzgruppe C procède également aux gazages par camions à gaz dont il possède au moins 5 exemplaires. Il en cèdera d’ailleurs 2 au Sonderkommando 4a, deux à l’Einsatzkommando 6, et un à l’Einsatzkommando 5.
Les opérations par camion à gaz sont une horreur ; sans doute pire que les exécutions par armes à feu. Une fois les portes des camions ouvertes, le spectacle est insoutenable ; le chauffeur de Blobel témoigna après guerre (j’ai censuré le pire) : « Les cadavres étaient recouverts de vomi et d’excréments. C’était une vision atroce. Blobel a regardé, puis a détourné les yeux. Nous avons pris la voiture et nous sommes partis. Lors de telles occasions, Blobel buvait constamment du schnapps, parfois même dans la voiture… ». Par la suite, Blobel organise le massacre de 33.771 Juifs de Kiev dans le ravin de Babi-Yar. Bien qu’il niera, lors du procès de Nuremberg, de s’être trouvé à Kiev lors de la tuerie, le propre rapport technique de l’Einsatzgruppe C confirme sa participation.
Fin avril ou début mai 1942, Paul Blobel est convoqué à Berlin par Reinhard Heydrich, sur le point de partir pour Prague. À Nuremberg, Blobel se souviendra encore des terribles paroles du chef du RSHA : « Vous avez enfin développé un peu de couilles. Vous n’êtes qu’une poule mouillée efféminée uniquement bonne à vendre de la porcelaine – mais je vais vous mettre le nez dedans. Vous allez vous présenter à l’Obergruppenführer Müller ». À partir de ce moment, l’unique mission du Standartenführer SS Blobel consistera à détruire les fosses de cadavres disséminées en Pologne orientale et en URSS…
Le Sonderkommando 1005
Le nom de code de l’unité spéciale prend sa source dans une lettre d’Heinrich Müller, Chef de la Gestapo, au Ministre des Affaires Étrangères Adjoint, Martin Luther. La lettre contenait une plainte anonyme concernant la présence de cadavres dans le Warthegau. La lettre fut classée sous le chiffre « 1005 », et c’est sous ce chiffre que les instructions furent lancées. La tâche débute en juin 1942, avec la nomination de Blobel au commandement de l’Opération 1005. Certains autres commandants d’Einsatzkommandos n’ont que mépris pour l’opération ; Le Gruppenfuhrer SS Dr Max Thomas de l’Einstazgruppe C considère la mission « un travail d’imbécile ».
Le Sonderkommando 1005 repère donc tous les sites de tueries des Einsatzgruppen, et se met au travail. Plusieurs milliers de Juifs sont employés à la tâche. Déterrer, empiler, brûler. On les autorise à se masquer le visage pour supporter la puanteur terrifiante ; masques qui, à leur tour, leur permettent de communiquer entre eux et, ainsi, ne pas sombrer dans la folie. De toute façon, ils seront exécutés et brûlés dés leur travail accompli. Blobel se rend à Chelmno en septembre 1942, puis de nouveau à Babi-Yar afin d’identifier le site du massacre pour le commando d’exhumation. Puis il retourne à Chelmno afin d’expérimenter des méthodes de destructions : des bombes incendiaires sont utilisées mais vite abandonnées en raisons des incendies de forêt qu’elles provoquent. Finalement, les corps sont brûlés en plein air, et les os détruits dans des machines spéciales. La solution est enfin arrêtée. Höss, commandant d’Auschwitz, se rend à Chelmno afin d’assister à la technique.
Les résultats des « expériences » sont ensuite communiqués au SSPF Odilo Globocnik afin qu’il procède de même dans les camps d’Aktion Reinhard (Belzec, Sobibor et Treblinka). Mais Globocnik n’aime pas l’idée, et retarde sa mise en exécution malgré les ordres d’Himmler. Il n’aura cependant pas le choix. Malgré tout, les SS d’Aktion Reinhard bâcleront le travail : des milliers de cadavres en décomposition (toujours conservés dans les graisses et la terre) furent découverts à Belzec entre 1997 et 2002, lors des fouilles entreprises par l’équipe archéologique de l’Université de Torun, avec l’appui du Council for the Protection of Memory of Combat and Martyrdom (Rada Ochrony Pamieci Walk I Meczenstwa – ROPWiM) de Varsovie, et le USHMM. La tâche d’exhumer tant de cadavres dans un état épouvantable s’était sans doute avérée trop insupportable… même pour des SS.
L’ensemble du personnel du Sonderkommando 1005 fut rassemblé à Salzburg en octobre 1944, officiellement dissous, et réorganisé, sous le commandement de Blobel, en Einsatzgruppe Iltis afin de combattre les partisans Yougoslaves en Carinthie.
Paul Blobel fut jugé à Nuremberg en avril 1948, lors du Procès des Einsatzgruppen (Case n°9), et pendu à la prison de Landsberg le 8 juin 1951.
Le Standartenführer SS Paul Blobel, lors de son arrestation (Source : USHMM)
Eddy
Dernière édition par eddy marz le 15/4/2013, 21:12, édité 4 fois
eddy marz- Membre légendaire
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Re: Effacer les traces… Paul Blobel et le Commando 1005
Très intéressant, en tout cas. Blobel, et Globocnick, n'aparaissent-ils pas dans "les Bienveillantes" de Jonathan Littel ?
Est-il vrai que Blobel avait fini la guerre complètement frapadingue ?
Est-il vrai que Blobel avait fini la guerre complètement frapadingue ?
Clem- Commandant
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Re: Effacer les traces… Paul Blobel et le Commando 1005
Clem a écrit:Très intéressant, en tout cas. Blobel, et Globocnick, n'aparaissent-ils pas dans "les Bienveillantes" de Jonathan Littel ?
Est-il vrai que Blobel avait fini la guerre complètement frapadingue ?
Salut Clem;
Je ne sais pas, je n'ai pas lu Littel. Je n'aime pas les fictions sur ce sujet (pas par moralité bien-pensante, mais simplement parce que - suite à mes recherches - ça ne me branches pas).
Blobel n'a pas fini "frappadingue" mais, selon les docteurs et psychiatres de Nuremberg, dans un état "d'épuisement mental" avancé.
Eddy
eddy marz- Membre légendaire
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Re: Effacer les traces… Paul Blobel et le Commando 1005
Clem a écrit:Très intéressant, en tout cas. Blobel, et Globocnick, n'aparaissent-ils pas dans "les Bienveillantes" de Jonathan Littel ?
Je confirme, enfin selon mes souvenirs..
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Re: Effacer les traces… Paul Blobel et le Commando 1005
Dans certains cas, on ne peut en effet se fier aux fictions, sauf quand tout est très bien travaillé, comme c'est le cas dans les Bienveillantes. J'ai moi-même effectué des recherches sur les personnes décrites dans ce livre, et la description faite d'eux concorde avec la réalité. Quant à Blobel, j'ai exagéré mes propos. Dans "les bienveillantes", il ne finit pas fou, mais, comme tu l'as dit, dans un état de fatigue mentale.
Clem- Commandant
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Re: Effacer les traces… Paul Blobel et le Commando 1005
Clem a écrit:Dans certains cas, on ne peut en effet se fier aux fictions, sauf quand tout est très bien travaillé, comme c'est le cas dans les Bienveillantes. J'ai moi-même effectué des recherches sur les personnes décrites dans ce livre, et la description faite d'eux concorde avec la réalité. Quant à Blobel, j'ai exagéré mes propos. Dans "les bienveillantes", il ne finit pas fou, mais, comme tu l'as dit, dans un état de fatigue mentale.
Dans la plupart des cas, on ne peut se fier aux fictions traitant de sujets historiques, et plus particulièrement traitant de l'Holocauste. J'en ai lu quelques uns dans le passé (La Flèche du Temps de Martin Amis, The White Hotel de D.M Thomas, Le Choix de Sophie de William Styron, Schindler's List de Thomas Keneally, etc...). Celle qui m'avait le plus marqué, par sa sidérante âpreté était "The Painted Bird" de Jerzy Kosinsky... Kosinsky avait tenté de faire passer son roman (brillant) pour un compte-rendu réel et autobiographique de son enfance pendant l'invasion nazie en Pologne. Il se suicida à New-York, dans sa baignoire. Je ne suis pas du tout d'accord avec Claude Lanzmann selon qui l'Holocauste ne doit pas être représenté, ni avec sa tentative de main-mise/dictature intellectuelle et/ou de "sacralisation" de ce drame. Je ne reproche rien à Littel, ou à ces autres romanciers non-plus, nombre d'entre-eux ont permis à une large tranche de la population de découvrir cet épisode terrible de l'Histoire... C'est juste que je m'ennuie toujours lorsque je tombe sur une description ou un dialogue dont je connais la source réelle. De plus, j'ai lu des témoignages réels, des descriptions réelles, vu des photos vraies, dont les contenus insensés, passionnants, terrifiants, touchants jusqu'aux larmes, dépassent de tellement loin la fiction que cette dernière ne m'est plus nécessaire.
Eddy
eddy marz- Membre légendaire
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Date d'inscription : 24/03/2008
Re: Effacer les traces… Paul Blobel et le Commando 1005
Trés interessant ce post.Une sale besogne a effectuer pour cacher leurs crimes.
Par contre eddy les crampes a l'estomac de Himmler ne date pas du debut de l'extermination mais de bien avant la guerre.Kersten via une technique tibetaine pourra lui faire passer temporairement mais elle sera toujours presente tout au long du conflit(ce n'est pas le fait de devoir detruire un peuple qui lui donne mal au ventre).
Himmler etait au depart contre l'extermination ayant dit que cela etait "une facon d'agir bolchevique", mais force est de constater qu'il s'est bien acquitté de sa tache.Toujours du mal a situer Himmler...tellement complexe et empli de contradictions.
Cela montre bien que les nazis etaient conscients de ce qu'ils fesaient et qu'ils savaient qu'ils oeuvraient dans la monstruosité absolue...ils se savaient criminels...
Par contre eddy les crampes a l'estomac de Himmler ne date pas du debut de l'extermination mais de bien avant la guerre.Kersten via une technique tibetaine pourra lui faire passer temporairement mais elle sera toujours presente tout au long du conflit(ce n'est pas le fait de devoir detruire un peuple qui lui donne mal au ventre).
Himmler etait au depart contre l'extermination ayant dit que cela etait "une facon d'agir bolchevique", mais force est de constater qu'il s'est bien acquitté de sa tache.Toujours du mal a situer Himmler...tellement complexe et empli de contradictions.
Cela montre bien que les nazis etaient conscients de ce qu'ils fesaient et qu'ils savaient qu'ils oeuvraient dans la monstruosité absolue...ils se savaient criminels...
Val number 1- Lieutenant-colonel
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Re: Effacer les traces… Paul Blobel et le Commando 1005
La plupart restaient convaincu de leurs missions, pour ma part au lieu de poser une traditionnel tapette pour tuer un rongeur qui avais élus domicile chez moi, je me suis contenter d'un piège et de le relâcher très loin. Il est de retour chez moi, maintenant dans une cage. J'aurais dû le tuer, ce n'est qu'un nuisible, mais je n'aime pas tuer et tant que l'on me forcera pas je laisserais cette petite bête en vie.
Le problème c'est que les SS étaient obligés de faire ça. Soit par ordre, soit par avidité(Promotion à la clé...)
Les Bienveillantes sont justement cela, un témoignage fictif de réels horreurs, tout y est décrit jusqu'à devenir morbide, nauséabond. Tu devrais le lire, au moins pour pouvoir le conseiller aux gens qui ne savent pas ce que les Nazi ont réellement fait a ses gens sans pour autant avoir a se taper 300 pages de témoignages qui une fois lu ne veulent rien dire, ne sont plus que plainte et horreur successive, se mélangeant pèle mêle dans nos esprits et finissant par devenir insignifiant.
Le problème c'est que les SS étaient obligés de faire ça. Soit par ordre, soit par avidité(Promotion à la clé...)
dépassent de tellement loin la fiction que cette dernière ne
m'est plus nécessaire.
Les Bienveillantes sont justement cela, un témoignage fictif de réels horreurs, tout y est décrit jusqu'à devenir morbide, nauséabond. Tu devrais le lire, au moins pour pouvoir le conseiller aux gens qui ne savent pas ce que les Nazi ont réellement fait a ses gens sans pour autant avoir a se taper 300 pages de témoignages qui une fois lu ne veulent rien dire, ne sont plus que plainte et horreur successive, se mélangeant pèle mêle dans nos esprits et finissant par devenir insignifiant.
Invité- Invité
Re: Effacer les traces… Paul Blobel et le Commando 1005
Calypso a écrit:Les Bienveillantes sont justement cela, un témoignage fictif de réels horreurs, tout y est décrit jusqu'à devenir morbide, nauséabond. Tu devrais le lire, au moins pour pouvoir le conseiller aux gens qui ne savent pas ce que les Nazi ont réellement fait a ses gens sans pour autant avoir a se taper 300 pages de témoignages qui une fois lu ne veulent rien dire, ne sont plus que plainte et horreur successive, se mélangeant pèle mêle dans nos esprits et finissant par devenir insignifiant.
Je n'ai jamais dit que le livre n'était pas intéressant. Seulement qu'il ne m'intéresse pas moi. J'aime la fiction, mais pas historique (mon goût perso). Il y a beaucoup plus de 300 pages de témoignages, il y en a des dizaines de milliers. Mais mon cher, il y a aussi des biographies, des analyses, des livres parfaitement passionnants pour quelqu'un féru d'Histoire. Je n'ai jamais eu l'impression de me "taper" 300 pages. Seulement de lire et de m'instruire dans un sujet qui m'intéressait. Maintenant, ceux qui préfèrent les vulgarisations et les raccourcis (de Littel à Merle en passant par Alain Decaux) sont libres de faire ce qu'ils veulent... Une chose est sûre, c'est que Littel les a bien lues les "300 pages" pour pondre son roman... alors.
Eddy
Dernière édition par eddy marz le 1/11/2009, 12:41, édité 1 fois
eddy marz- Membre légendaire
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Re: Effacer les traces… Paul Blobel et le Commando 1005
Val number 1 a écrit:Trés interessant ce post.Une sale besogne a effectuer pour cacher leurs crimes.
Par contre eddy les crampes a l'estomac de Himmler ne date pas du debut de l'extermination mais de bien avant la guerre.Kersten via une technique tibetaine pourra lui faire passer temporairement mais elle sera toujours presente tout au long du conflit(ce n'est pas le fait de devoir detruire un peuple qui lui donne mal au ventre).
C'est vrai, Himmler souffrait de troubles intestinaux depuis au moins 1915 (Voir : Himmler Peter Padfield)... Mais ces derniers se sont nettement intensifiés, jusqu'à devenir insupportables à partir de 1941, à cause du début de l'extermination, et aussi parce que les crises de rage incontrôlables de plus en plus fréquentes d'Hitler lui faisait redouter que ce dernier perdait la tête. À noter que les mémoires de Felix Kersten ne sont pas à toute épreuve, ni Les Mains du Miracle de Joseph Kessel desquelles elles sont adaptées.
Eddy
eddy marz- Membre légendaire
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Re: Effacer les traces… Paul Blobel et le Commando 1005
Bonsoir , très bon post Eddy , très détaillé et intéressant , de plus ce sont des sujets pas extrémement connus de cette sombre époque , je t'en remercie .
Amicalement , le ronin.
...Comment dois je vous appeler sensei ? < Je vous en prie , appelez moi maître! >...
Semper fidelis .
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Re: Effacer les traces… Paul Blobel et le Commando 1005
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eddy marz- Membre légendaire
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Re: Effacer les traces… Paul Blobel et le Commando 1005
D'accord avec toi Eddy les memoires de Kersten ne sont pas a toute epreuve(suffit de voir les soit disant conversations Himmler-Hitler a propos de Heydrich).
Finalement cette operation traduit comme tu l'a dit la conscience de leurs faits de la part des nazis.
Finalement cette operation traduit comme tu l'a dit la conscience de leurs faits de la part des nazis.
Val number 1- Lieutenant-colonel
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Re: Effacer les traces… Paul Blobel et le Commando 1005
eddy marz a écrit:
Le HSSPF Von dem Bach Zelewki, nettoyeur ethnique en Biélorussie, sombre à son tour dans la dépression et quitte le champ des opérations ;
Ce général de la Waffen-SS a semble-t-il du faire des aveux ?
de quelle nature ? avait-il un ordre écrit de sa hiérarchie ?
qu'a-t-il déclaré à Nuremberg ?
Bonne journée.
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Re: Effacer les traces… Paul Blobel et le Commando 1005
Un livre a été écrit sur "Felix Kersten" par Arno Kersten et Emmanuel Amara, Edition Patrick Robin
Introduction par Joseph Kessel: "Cet homme a obtenu de Himmler le tout puissant, de Himmler l'impitoyable, que des populations entières échappent à l'épouvante de la déportation".
Il est fort de voir dedans toute les demarches de cet homme face a Himmler
Introduction par Joseph Kessel: "Cet homme a obtenu de Himmler le tout puissant, de Himmler l'impitoyable, que des populations entières échappent à l'épouvante de la déportation".
Il est fort de voir dedans toute les demarches de cet homme face a Himmler
brest1945- Soldat 1ère classe
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Re: Effacer les traces… Paul Blobel et le Commando 1005
Toine a écrit:eddy marz a écrit:
Le HSSPF Von dem Bach Zelewki, nettoyeur ethnique en Biélorussie, sombre à son tour dans la dépression et quitte le champ des opérations ;
Ce général de la Waffen-SS a semble-t-il du faire des aveux ?
de quelle nature ? avait-il un ordre écrit de sa hiérarchie ?
qu'a-t-il déclaré à Nuremberg ?
Bonne journée.
Cela devrait se trouver ici. Mais il faudra sans doute chercher un peu.
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Re: Effacer les traces… Paul Blobel et le Commando 1005
eddy marz a écrit:
Le HSSPF Von dem Bach Zelewki, nettoyeur ethnique en Biélorussie, sombre à son tour dans la dépression et quitte le champ des opérations ;
Ce général de la Waffen-SS a semble-t-il du faire des aveux ?
de quelle nature ? avait-il un ordre écrit de sa hiérarchie ?
qu'a-t-il déclaré à Nuremberg ?
Von dem Bach témoigna contre ses chefs à Nuremberg, ne fut jamais mis en accusation pour ses exactions au sein des EG, et sortit de prison en 1949. Ses ennuis ne commencèrent qu'en 1951. Il est mort au début des années 70.
Eddy
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Re: Effacer les traces… Paul Blobel et le Commando 1005
brest1945 a écrit:Un livre a été écrit sur "Felix Kersten" par Arno Kersten et Emmanuel Amara, Edition Patrick Robin
Introduction par Joseph Kessel: "Cet homme a obtenu de Himmler le tout puissant, de Himmler l'impitoyable, que des populations entières échappent à l'épouvante de la déportation".
Il est fort de voir dedans toute les demarches de cet homme face a Himmler
Effectivement, l'action de Felix Kersten permit de sauver les Juifs Hollandais, ainsi que des milliers d'autres personnes. Son autobiographie est assez enjolivée par lui-même et n'est pas très étanche sur certains détails (ce qui met en doutes d'autres détails). Toutefois, on ne peut lui nier son rôle et sa situation extraordinaire. Il était le seul à pouvoir calmer les crampes intestinales d'Himmler, qui le considérait comme son "Bouddha". Au bout de quelques mois, les deux hommes avaient développés une sorte d'amitié, en tous cas une intimité certaine. Kersten avait tendance à placer Himmler face à sa conscience et, ainsi, à obtenir des gestes de clémence.
En revanche, le livre de Joseph Kessel (Les Mains du Miracle), quoi que divertissant et surprenant, est aussi peu fiable que La Mort est mon Métier de Robert Merle par rapport à Höss.
Eddy
eddy marz- Membre légendaire
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Re: Effacer les traces… Paul Blobel et le Commando 1005
eddy marz a écrit:eddy marz a écrit:
Le HSSPF Von dem Bach Zelewki, nettoyeur ethnique en Biélorussie, sombre à son tour dans la dépression et quitte le champ des opérations ;
Ce général de la Waffen-SS a semble-t-il du faire des aveux ?
de quelle nature ? avait-il un ordre écrit de sa hiérarchie ?
qu'a-t-il déclaré à Nuremberg ?
Von dem Bach témoigna contre ses chefs à Nuremberg, ne fut jamais mis en accusation pour ses exactions au sein des EG, et sortit de prison en 1949. Ses ennuis ne commencèrent qu'en 1951. Il est mort au début des années 70.
Eddy
ça sent le "faux témoin" pour sauver sa peau:
1) pas condamné,
2) 3 ans de prison (?)
Je vais essayer d'en savoir plus sur ce drôle de paroissien.
Bonne soirée et merci.
Toine- Télétubbé
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Re: Effacer les traces… Paul Blobel et le Commando 1005
Qu'entends-tu par faux témoin? Qu'il aurait délibérément menti au cours de son témoignage? Qu'on l'aurait fait chanter (du genre raconte ce que nous voulons ou tu finiras pendu?).
En ce qui concerne son passif judiciaire, il ne fut en effet jamais condamné pour son rôle dans les exactions commises à l'est, mais écopa de prison pour des meurtres commis avant guerre.
En ce qui concerne son passif judiciaire, il ne fut en effet jamais condamné pour son rôle dans les exactions commises à l'est, mais écopa de prison pour des meurtres commis avant guerre.
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Baugnez44- Général (Administrateur)
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Re: Effacer les traces… Paul Blobel et le Commando 1005
La lecture de ce post (principalement le début) me fait revenir à l'esprit une de mes interrogations : comment est-ce possible d'effacer toutes traces d'un crime en série? Si l'on en croit les infos, même en ne tuant qu'une personne on n'y parvient pas. Il doit forcément rester quelque part des traces qu'on puisse trouver, notamment avec nos moyens modernes ?
(photo d'un gazage,un dessin d'une chambre avec une explication de son fonctionnement,etc)
C'est une des nombreuses questions qui me viennent à l'esprit, d'où d'ailleurs mon inscription chez vous afin d'avoir des réponses.
Merci d'avance de ces précisions.
Oui effectivement merci de vos réponses. Effectivement [color=black]certains journalistes et gendarmes dans l'affaire Flactif,
confirment bien qu'il reste toujours des "traces":
Lien retiré, site ne présentant aucun intérêt.
Phil
(photo d'un gazage,un dessin d'une chambre avec une explication de son fonctionnement,etc)
C'est une des nombreuses questions qui me viennent à l'esprit, d'où d'ailleurs mon inscription chez vous afin d'avoir des réponses.
Merci d'avance de ces précisions.
Oui effectivement merci de vos réponses. Effectivement [color=black]certains journalistes et gendarmes dans l'affaire Flactif,
confirment bien qu'il reste toujours des "traces":
Lien retiré, site ne présentant aucun intérêt.
Phil
Dernière édition par Gordon le 18/5/2010, 22:58, édité 2 fois
Gordon- Télétubbé
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Re: Effacer les traces… Paul Blobel et le Commando 1005
Tu n'as pas du bien lire les messages.
On te dit que les nazis ont essayé d'effacer les traces, pas qu'ils ont réussi.
Et des traces, il y en a: il te suffit de relire le premier post pour un exemple.
Je t'encourage donc à relire.
On te dit que les nazis ont essayé d'effacer les traces, pas qu'ils ont réussi.
Et des traces, il y en a: il te suffit de relire le premier post pour un exemple.
Je t'encourage donc à relire.
Ah?Si l'on en croit les infos, même en ne tuant qu'une personne on n'y parvient pas.
supertomate- Capitaine
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Re: Effacer les traces… Paul Blobel et le Commando 1005
Gordon a écrit:La lecture de ce post (principalement le début) me fait revenir à l'esprit une de mes interrogations : comment est-ce possible d'effacer toutes traces d'un crime en série? Si l'on en croit les infos, même en ne tuant qu'une personne on n'y parvient pas.
Tu es mal renseigné : il y a beaucoup de corps et cadavres que l'on cherche encore au gré des différents tribunaux notamment dans les affaires de meurtres, suspicion de meurtre et/ou disparition. Quantité de corps n'ont ainsi pas été retrouvés.
Ensuite certaines traces peuvent disparaître aisément juste avec l'appui des éléments naturels. Par exemple un des cas le plus classiques est celui d'un incendie avec mort de personnes. Le feu ne détruit pas les traces, mais la pluie ou l'eau sont nettement plus nuisibles car elles lavent quantité d'indices qui deviennent alors totalement inexploitables.
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Re: Effacer les traces… Paul Blobel et le Commando 1005
Bonsoir,
Le commando 1005 sert à "effacer les traces". Mais les traces, il faut les effacer si on perd la guerre, sinon qu'importe?
Alors est-ce que dés juin 42 (création ducommando) Hitler envisage la défaite?
Le commando 1005 sert à "effacer les traces". Mais les traces, il faut les effacer si on perd la guerre, sinon qu'importe?
Alors est-ce que dés juin 42 (création ducommando) Hitler envisage la défaite?
supertomate- Capitaine
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Re: Effacer les traces… Paul Blobel et le Commando 1005
supertomate a écrit:Bonsoir,
Le commando 1005 sert à "effacer les traces". Mais les traces, il faut les effacer si on perd la guerre, sinon qu'importe?
Alors est-ce que dés juin 42 (création ducommando) Hitler envisage la défaite?
Himmler était parfaitement conscient de la totale immoralité et criminalité de l'extermination des Juifs, Slaves, et Untermenschen aux yeux de qui que ce soit. Les crimes les plus nombreux furent commis en Pologne, en URSS et dans les pays satellites en partie pour soustraire les allemands d'un contact direct avec ces opérations. Au début, on tenta de camoufler les exactions des Einsatzgruppen sous le couvert de "lutte anti-partisans", puis l'opération T4 (Euthanasie des Incurables) fut organisée dans le plus grand secret et dans des cliniques fermées, une fois encore pour soustraire ces agissements de la curiosité publique. Ensuite l'Aktion Reinhard (liquidation des ghettos polonais) fut également envisagée en "secret d'État" et conduite dans des camps lointains (frontière soviétique) et camouflés. Himmler déclara à un parterre de Gruppenführer-SS que ces opérations étaient une "partie de notre histoire qui ne sera jamais écrite", tout en tentant de persuader son auditoire de l'aspect "extrêmement pénible" mais "sacré" de la tâche. Il ne suffisait pas d'effacer les traces uniquement si l'Allemagne perdait la guerre, mais tout simplement d'effacer les crimes aux yeux du monde.
eddy marz- Membre légendaire
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