Le Stirling, l'oublié du Bomber Command
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Le Stirling, l'oublié du Bomber Command
Le Short Stirling est un oublié des quadrimoteurs qui équipèrent la RAF. Il eut deux gros défauts : une envergure trop courte -volonté de l'état major de la RAF pour le faire rentrer dans les hangars... La bêtise n'ayant pas de frontières, en conséquence le plafond opérationnel de l'appareil le mit à portée moyenne aussi bien de la Flak que des chasseurs de nuit- et un train d'atterrissage d'une rare complexité, opéré par un groupe de moteurs électriques qui avaient la fréquente habitude de tomber en panne au plus mauvais moment. C'est le vrai talon d'achille du Stirling, puisque qu'il fallait un nombre d'heures conséquent pour entretenir, maintenir et réparer ce système ainsi qu'une quantité de mécanos spécialistes.
Cependant le Stirling était plus que maniable pour un grand quadrimoteur : du fait de sa charge alaire élevée en raison de son envergure réduite, il arrivait à faire des virages très serrés, presqu'aussi serrés que ceux d'un chasseur -il "serrait" mieux qu'un Boulton Paul Defiant, un Blackburn Roc et j'en passe- les deux seuls appareils qui arrivaient à obtenir un rayon de virage plus court était respectivement le Spitfire et le Hurricane, dans leurs premières versions c'est-à-dire jusqu'en 1940-41 approximativement.
Une autre de ses caractéristiques était sa résistance, sa solidité presqu'à hauteur de celle du Wellington. Voici quelques photos et dessins pour illustrer tout cela :
"Encore en retard, Parkison". Le dessin fait allusion aux dégâts occasionnés à la fois par la Flak et les chasseurs de nuit allemands lors des raids qui ont suivi le raid des 1 000, la première grande opération en tant que telle montée par Sir Arthur Harris, grand chef du Bomber Command, ainsi que la solidité du Stirling. Le "Encore en retard" fait référence au traitement d'Harris vis-à-vis de ses pilotes, qui l'avaient surnommée "Butcher" -le boucher- parce qu'il les envoyait à l'abattoir : de toutes les composantes des forces alliées, le Bomber Command est de loin le corps d'armée qui a subi le plus de pertes pendant toute la guerre.
Dans mon canton, au cours des deux mois qui ont précédé le Jour-J, ce sont plus d'une dizaine d'appareils qui ont fini leur vol écrasés dans un champ, une forêt...
"Avec un coup de graisse par-dessus, Sir, elle sera prête à sortir après le thé", allusion à l'envergure calculée pile-poil pour que l'appareil puisse être abrité dans les hangars de la RAF à l'époque. Les quadrimoteurs suivants, à savoir par ordre le Halifax puis le Lancaster, se verront parqués sur les aérodromes exposés aux quatre vents, la RAF et son état-major ayant retenu la leçon. Les Stirling seront petit à petit retirés des premières lignes pour se voir réaffectés aux divers HCU -Heavy Conversion Unit ou unités de conversion aux quadrimoteurs- et autres OTU -Operationnal Training Unit, le dernier stade d'entraînement "réaliste" avant envoi dans une escadrille- certains autres serviront au remorquage de planeurs le Jour J, puis durant l'opération Market-Garden.
Short comme tous les constructeurs disposait d'une revue interne destinée à la fois à promouvoir l'entreprise en tant que telle mais aussi à communiquer et à féliciter ses employés. Ici, c'est un accident à la fois spécial et spectaculaire qui s'est produit. Le contenu est le suivant :
Volant à basse altitude par un ciel de clair de lune en direction de Stutggart, un Stirling est entré en collision avec un pylone haute tension à proximité d'une usine de production d'énergie électrique (NdlR : probablement une énorme unité de transformation de courant). Les câbles cassés ont répandu des éclairs dans l'atmosphère, le Stirling fut touché à plusieurs reprises, le ventre de l'appareil fut percé en de nombreuses occasions. Les bombes incendiaires et la sote à bombes prirent feu. Le pilote parvint à larguer le contenu de sa soute à bombe et réussit à rentrer en toute sécurité. Les aviateurs n'oublieront pas ce qu'ils doivent aux constructeurs du Stirling.
Une péripétie qui aurait pu se transformer en un accident dramatique si le pilote n'avait gardé son sang froid. Ce Stirling s'est posé sur une route de campagne longeant l'aérodrome sur lequel l'appareil aurait du se poser, mais ce jour là, le vent était tel que le pilote, à peine sorti d'un HCU -Heavy Conversion Unit ou unités de conversion aux quadrimoteurs-, a "overshooté" la piste, c'est-à-dire qu'il a du se poser long, beaucoup trop long puisqu'il a dépassé la piste bétonnée pour aller finir dans une barrière grillagéeà plusieurs centaines de mètres du périmètre de l'aérodrome.
Au même moment, une jeep américaine avec son lot d'officiers et une jeune femme roulait sur la route, pour éviter l'appareil le véhicule a fini sa course dans le fossé à gauche.
Cependant le Stirling était plus que maniable pour un grand quadrimoteur : du fait de sa charge alaire élevée en raison de son envergure réduite, il arrivait à faire des virages très serrés, presqu'aussi serrés que ceux d'un chasseur -il "serrait" mieux qu'un Boulton Paul Defiant, un Blackburn Roc et j'en passe- les deux seuls appareils qui arrivaient à obtenir un rayon de virage plus court était respectivement le Spitfire et le Hurricane, dans leurs premières versions c'est-à-dire jusqu'en 1940-41 approximativement.
Une autre de ses caractéristiques était sa résistance, sa solidité presqu'à hauteur de celle du Wellington. Voici quelques photos et dessins pour illustrer tout cela :
"Encore en retard, Parkison". Le dessin fait allusion aux dégâts occasionnés à la fois par la Flak et les chasseurs de nuit allemands lors des raids qui ont suivi le raid des 1 000, la première grande opération en tant que telle montée par Sir Arthur Harris, grand chef du Bomber Command, ainsi que la solidité du Stirling. Le "Encore en retard" fait référence au traitement d'Harris vis-à-vis de ses pilotes, qui l'avaient surnommée "Butcher" -le boucher- parce qu'il les envoyait à l'abattoir : de toutes les composantes des forces alliées, le Bomber Command est de loin le corps d'armée qui a subi le plus de pertes pendant toute la guerre.
Dans mon canton, au cours des deux mois qui ont précédé le Jour-J, ce sont plus d'une dizaine d'appareils qui ont fini leur vol écrasés dans un champ, une forêt...
"Avec un coup de graisse par-dessus, Sir, elle sera prête à sortir après le thé", allusion à l'envergure calculée pile-poil pour que l'appareil puisse être abrité dans les hangars de la RAF à l'époque. Les quadrimoteurs suivants, à savoir par ordre le Halifax puis le Lancaster, se verront parqués sur les aérodromes exposés aux quatre vents, la RAF et son état-major ayant retenu la leçon. Les Stirling seront petit à petit retirés des premières lignes pour se voir réaffectés aux divers HCU -Heavy Conversion Unit ou unités de conversion aux quadrimoteurs- et autres OTU -Operationnal Training Unit, le dernier stade d'entraînement "réaliste" avant envoi dans une escadrille- certains autres serviront au remorquage de planeurs le Jour J, puis durant l'opération Market-Garden.
Short comme tous les constructeurs disposait d'une revue interne destinée à la fois à promouvoir l'entreprise en tant que telle mais aussi à communiquer et à féliciter ses employés. Ici, c'est un accident à la fois spécial et spectaculaire qui s'est produit. Le contenu est le suivant :
Volant à basse altitude par un ciel de clair de lune en direction de Stutggart, un Stirling est entré en collision avec un pylone haute tension à proximité d'une usine de production d'énergie électrique (NdlR : probablement une énorme unité de transformation de courant). Les câbles cassés ont répandu des éclairs dans l'atmosphère, le Stirling fut touché à plusieurs reprises, le ventre de l'appareil fut percé en de nombreuses occasions. Les bombes incendiaires et la sote à bombes prirent feu. Le pilote parvint à larguer le contenu de sa soute à bombe et réussit à rentrer en toute sécurité. Les aviateurs n'oublieront pas ce qu'ils doivent aux constructeurs du Stirling.
Une péripétie qui aurait pu se transformer en un accident dramatique si le pilote n'avait gardé son sang froid. Ce Stirling s'est posé sur une route de campagne longeant l'aérodrome sur lequel l'appareil aurait du se poser, mais ce jour là, le vent était tel que le pilote, à peine sorti d'un HCU -Heavy Conversion Unit ou unités de conversion aux quadrimoteurs-, a "overshooté" la piste, c'est-à-dire qu'il a du se poser long, beaucoup trop long puisqu'il a dépassé la piste bétonnée pour aller finir dans une barrière grillagéeà plusieurs centaines de mètres du périmètre de l'aérodrome.
Au même moment, une jeep américaine avec son lot d'officiers et une jeune femme roulait sur la route, pour éviter l'appareil le véhicule a fini sa course dans le fossé à gauche.
Kaiser Sauce- Sous-lieutenant
- Nombre de messages : 183
Age : 49
Localisation : Dans mes chaussettes
Date d'inscription : 16/04/2009
Re: Le Stirling, l'oublié du Bomber Command
Comme dirait quelqu'un que je connais ;"Mes ficelles de caleçon" Kaiser ,chapeau bas !
Un de ces Stirling ,un MkI numéroté N 3705 du 7e Squadron de la RAF ,fut capturé suite à un atterrissage d'urgence du à une panne moteur ,dans la nuit dy 16 août 1942 ...Il fut par la suite abondamment photographié
L'appareil juste après sa capture ,notez qu'il porte toujours sa livré britannique ;
Petite vue en contre plongée du nez ,vue qui nous permet d'apprécier les importants dommages qui ont été causés à cette partie de l'appareil ;
Le même appareil ,une fois sous livrée allemande ...Cette vue célèbre est parue dans le magazine allemand « Signal » sous le titre évocateur « le chasseur et sa proie » ...
Voici le même appareil ,le nez non réparé et escorté par un Ju 88 ,en vol vers Gilze Rijen où il sera testé ,avant d'être enfin à l'Erprobunstelle de Rechlin ...Il finira sa carrière comme cible pour les essais du canon BK 5 ,canon qui équipera le Me 410 ,afin de « casser du lourd » ...
Dernière photo qui nous présente les réparations en cours ,sur la partie avant du fuselage ,sans doute entreprises au cours de son passage à Gilze Rijen
Sources images :
Ecrites :
« RAF in Luftwaffe Colours » de Jean Louis Roba et Cynrik de Decker .
« On Special Missions - The Luftwaffe's Research and Experimental Squadrons 1923 - 1945 »
Internet :
http://www.luftwaffe-experten.org/forums/index.php?showtopic=430
http://sammeln.shop.ebay.de/items/Fotos-Briefe-Postkarten__W0QQ_sacatZ157544
Un de ces Stirling ,un MkI numéroté N 3705 du 7e Squadron de la RAF ,fut capturé suite à un atterrissage d'urgence du à une panne moteur ,dans la nuit dy 16 août 1942 ...Il fut par la suite abondamment photographié
L'appareil juste après sa capture ,notez qu'il porte toujours sa livré britannique ;
Petite vue en contre plongée du nez ,vue qui nous permet d'apprécier les importants dommages qui ont été causés à cette partie de l'appareil ;
Le même appareil ,une fois sous livrée allemande ...Cette vue célèbre est parue dans le magazine allemand « Signal » sous le titre évocateur « le chasseur et sa proie » ...
Voici le même appareil ,le nez non réparé et escorté par un Ju 88 ,en vol vers Gilze Rijen où il sera testé ,avant d'être enfin à l'Erprobunstelle de Rechlin ...Il finira sa carrière comme cible pour les essais du canon BK 5 ,canon qui équipera le Me 410 ,afin de « casser du lourd » ...
Dernière photo qui nous présente les réparations en cours ,sur la partie avant du fuselage ,sans doute entreprises au cours de son passage à Gilze Rijen
Sources images :
Ecrites :
« RAF in Luftwaffe Colours » de Jean Louis Roba et Cynrik de Decker .
« On Special Missions - The Luftwaffe's Research and Experimental Squadrons 1923 - 1945 »
Internet :
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panzerblitz- Police militaire (Modérateur)
- Nombre de messages : 4073
Age : 35
Localisation : Alsace - Ile de France
Date d'inscription : 05/05/2008
Re: Le Stirling, l'oublié du Bomber Command
Oui je connais cet appareil ! Mais je l'ai vu photographié de gauche avec le même nez endommagé lors de l'atterrissage forcé, avec le perspex de la tourelle Frazer-Nash sorti de son logement -le mitrailleur a du se faire des frayeurs-. Bien vu monsieur Panzerblitz !
Kaiser Sauce- Sous-lieutenant
- Nombre de messages : 183
Age : 49
Localisation : Dans mes chaussettes
Date d'inscription : 16/04/2009
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