Rene Bousquet
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Rene Bousquet
Bonjour,
Ce n'est pas de moi mais de Roger-Logico qui continue, depuis 1944, son combat contre la collaboration. Bon sang, il a une admirable constance...
René BOUSQUET 1909-1993
Né le 11 mai 1909 à Montauban (Tarn-et-Garonne), fils de notaire et docteur en droit de la faculté de Toulouse, René Bousquet était devenu, à vingt ans, chef de cabinet du préfet du Tarn-et-Garonne. Rendu célèbre, dès mars 1930, par le sauvetage de plusieurs personnes qu'emportait une inondation et fait chevalier de la Légion d'honneur à titre exceptionnel, il fut détaché à la présidence du Conseil pour la reconstruction des départements du Sud-Ouest.
Sa carrière préfectorale le conduisit dans les postes de sous-préfet à Vitry-le-François (1938), de secrétaire général à Reims (1939), de préfet de la Marne (septembre 1940) et de préfet régional de Champagne (1941). Mais son serment de fidélité au maréchal Pétain, chef de l'État français, la confiance de Pierre Laval et sa conception de la souveraineté française dans les affaires de police l'amenèrent à devenir le complice actif de la déportation des juifs de France.
Conseiller d'État en service extraordinaire, il exerça des prérogatives ministérielles en qualité de secrétaire général à la Police à partir du 18 avril 1942 et laissa opérer en zone libre des policiers allemands qui y arrêtèrent des résistants, plusieurs mois avant l'occupation de la zone sud.
Le 2 juillet 1942, il se mit d'accord avec les chefs de la police allemande (accords Oberg-Bousquet) pour que ce soit la police française qui procède aux arrestations des juifs étrangers à déporter de la zone occupée comme de la zone dite libre. Dans cette dernière, il veilla à la mise en œuvre du souhait de Pierre Laval "que les enfants, y compris ceux de moins de seize ans, soient autorisés à accompagner leurs parents". Du 17 juillet au 30 septembre 1942, 33 057 déportés partirent vers le camp d'extermination d'Auschwitz. Dans la seule rafle de la région parisienne des 16 et 17 juillet, 12 884 arrestations furent opérées grâce à ce que les Allemands appelèrent le "fichier modèle" de la préfecture de police. Sur les 4 051 enfants raflés - dont 3 000 Français selon le droit du sol -, la plupart furent "transférés", vers la mort, dans d'autres convois que leurs parents, conformément aux instructions écrites de Jean Leguay, adjoint de Bousquet en zone occupée; de 1942 à 1945, 10 147 enfants furent anéantis dans les fosses et les crématoires allemands, dont 1 897 avaient moins de six ans...
René Bousquet veilla pendant près de dix-sept mois à l'autonomie de la police et de l'administration françaises de Vichy, en les faisant participer aux opérations franco-nazies tant pour les déportations que pour la lutte contre les résistants, "ennemis du Reich". Prenant conscience de l'issue probable de la guerre, il quitta son poste en décembre 1943, non sans avoir donné des gages à certains mouvements résistants. Mais, en février 1944, les rédacteurs socialistes du journal clandestin Le Populaire dénoncèrent nettement sa mise en disponibilité: "M. Bousquet a des comptes à rendre. [...]
Il a organisé des déportations massives de femmes et d'enfants. [...] Il a donné l'ordre aux forces armées de l'État de faire usage de leurs armes contre les patriotes. Il a traqué, fait arrêter et torturer des centaines de Français. [...] Si le lâche Bousquet quitte le territoire et va se réfugier ailleurs, le gouvernement de la République exigera son extradition. Car il s'agit d'un criminel de guerre." En résidence surveillée en Allemagne après juin 1944, René Bousquet fut l'avant-dernier justiciable de la Haute Cour de justice après trois ans de détention préventive et quelques mois de liberté provisoire.
Face à un accusé affirmant avoir collaboré avec les Allemands comme le paratonnerre avec la foudre et soutenant avec aplomb avoir "systématiquement refusé de [s'] occuper des questions juives", les parlementaires-jurés limitèrent les débats à moins de trois jours au cours desquels, selon L'Union de Reims, on aborda, "entre deux bons mots, le chapitre de la répression antijuive". L'arrêt du 23 juin 1949 acquitta René Bousquet du chef d'avoir accompli des actes de nature à nuire à la défense nationale, le déclara coupable du crime d'indignité nationale et le releva de sa condamnation à cinq ans de dégradation nationale pour avoir "participé de façon active et soutenue à la résistance contre l'occupant"...
Rendu à la vie civile, René Bousquet entama une brillante carrière à la Banque de l'Indochine, où il fut conseiller technique, puis, dès 1950, secrétaire général. Il accéda au rang de directeur en 1952 et à celui de directeur général adjoint en 1960. S'il avait échoué aux élections législatives en 1958, sous l'étiquette radicale Conciliation républicaine et malgré l'appui de l'Union démocratique et socialiste de la Résistance, l'amitié du président de l'U.D.S.R. lui fut précieuse jusqu'aux années quatre-vingt; devenu président de la République, François Mitterrand ne renia pas, en effet, ses rapports avec René Bousquet et le protégea.
Administrateur de l'Union électrique d'outre-mer, de la Banque française de l'Asie et d'autres sociétés dont, de 1962 à 1972, celle qui éditait La Dépêche du Midi, René Bousquet fut contraint au retrait lorsqu'en 1978 son rival exilé Louis Darquier de Pellepoix, ancien secrétaire général aux Questions juives, révéla son rôle dans les rafles. En 1979, seul son adjoint, le préfet Jean Leguay, fut inculpé de crimes contre l'humanité; mais les déclarations de Bousquet en 1985, niant que son collaborateur ait eu "aucun pouvoir de décision", fondèrent une plainte à son encontre en 1989 et, après quatre ans de procédures dilatoires, la rédaction du réquisitoire définitif concluant à sa mise en accusation pour crimes contre l'humanité.
Le 8 juin 1993, trois jours avant la notification de son inculpation, René Bousquet a été abattu par une personne qui avait déjà tenté d'abattre Klaus Barbie. Mais sa mort, si elle a éteint l'action publique, ne l'exonère pas de ses responsabilités de chef de la police française, sans lequel les deux mille quatre cents membres de la police allemande en France occupée n'auraient jamais pu perpétrer leurs crimes de masse.
Ce n'est pas de moi mais de Roger-Logico qui continue, depuis 1944, son combat contre la collaboration. Bon sang, il a une admirable constance...
René BOUSQUET 1909-1993
Né le 11 mai 1909 à Montauban (Tarn-et-Garonne), fils de notaire et docteur en droit de la faculté de Toulouse, René Bousquet était devenu, à vingt ans, chef de cabinet du préfet du Tarn-et-Garonne. Rendu célèbre, dès mars 1930, par le sauvetage de plusieurs personnes qu'emportait une inondation et fait chevalier de la Légion d'honneur à titre exceptionnel, il fut détaché à la présidence du Conseil pour la reconstruction des départements du Sud-Ouest.
Sa carrière préfectorale le conduisit dans les postes de sous-préfet à Vitry-le-François (1938), de secrétaire général à Reims (1939), de préfet de la Marne (septembre 1940) et de préfet régional de Champagne (1941). Mais son serment de fidélité au maréchal Pétain, chef de l'État français, la confiance de Pierre Laval et sa conception de la souveraineté française dans les affaires de police l'amenèrent à devenir le complice actif de la déportation des juifs de France.
Conseiller d'État en service extraordinaire, il exerça des prérogatives ministérielles en qualité de secrétaire général à la Police à partir du 18 avril 1942 et laissa opérer en zone libre des policiers allemands qui y arrêtèrent des résistants, plusieurs mois avant l'occupation de la zone sud.
Le 2 juillet 1942, il se mit d'accord avec les chefs de la police allemande (accords Oberg-Bousquet) pour que ce soit la police française qui procède aux arrestations des juifs étrangers à déporter de la zone occupée comme de la zone dite libre. Dans cette dernière, il veilla à la mise en œuvre du souhait de Pierre Laval "que les enfants, y compris ceux de moins de seize ans, soient autorisés à accompagner leurs parents". Du 17 juillet au 30 septembre 1942, 33 057 déportés partirent vers le camp d'extermination d'Auschwitz. Dans la seule rafle de la région parisienne des 16 et 17 juillet, 12 884 arrestations furent opérées grâce à ce que les Allemands appelèrent le "fichier modèle" de la préfecture de police. Sur les 4 051 enfants raflés - dont 3 000 Français selon le droit du sol -, la plupart furent "transférés", vers la mort, dans d'autres convois que leurs parents, conformément aux instructions écrites de Jean Leguay, adjoint de Bousquet en zone occupée; de 1942 à 1945, 10 147 enfants furent anéantis dans les fosses et les crématoires allemands, dont 1 897 avaient moins de six ans...
René Bousquet veilla pendant près de dix-sept mois à l'autonomie de la police et de l'administration françaises de Vichy, en les faisant participer aux opérations franco-nazies tant pour les déportations que pour la lutte contre les résistants, "ennemis du Reich". Prenant conscience de l'issue probable de la guerre, il quitta son poste en décembre 1943, non sans avoir donné des gages à certains mouvements résistants. Mais, en février 1944, les rédacteurs socialistes du journal clandestin Le Populaire dénoncèrent nettement sa mise en disponibilité: "M. Bousquet a des comptes à rendre. [...]
Il a organisé des déportations massives de femmes et d'enfants. [...] Il a donné l'ordre aux forces armées de l'État de faire usage de leurs armes contre les patriotes. Il a traqué, fait arrêter et torturer des centaines de Français. [...] Si le lâche Bousquet quitte le territoire et va se réfugier ailleurs, le gouvernement de la République exigera son extradition. Car il s'agit d'un criminel de guerre." En résidence surveillée en Allemagne après juin 1944, René Bousquet fut l'avant-dernier justiciable de la Haute Cour de justice après trois ans de détention préventive et quelques mois de liberté provisoire.
Face à un accusé affirmant avoir collaboré avec les Allemands comme le paratonnerre avec la foudre et soutenant avec aplomb avoir "systématiquement refusé de [s'] occuper des questions juives", les parlementaires-jurés limitèrent les débats à moins de trois jours au cours desquels, selon L'Union de Reims, on aborda, "entre deux bons mots, le chapitre de la répression antijuive". L'arrêt du 23 juin 1949 acquitta René Bousquet du chef d'avoir accompli des actes de nature à nuire à la défense nationale, le déclara coupable du crime d'indignité nationale et le releva de sa condamnation à cinq ans de dégradation nationale pour avoir "participé de façon active et soutenue à la résistance contre l'occupant"...
Rendu à la vie civile, René Bousquet entama une brillante carrière à la Banque de l'Indochine, où il fut conseiller technique, puis, dès 1950, secrétaire général. Il accéda au rang de directeur en 1952 et à celui de directeur général adjoint en 1960. S'il avait échoué aux élections législatives en 1958, sous l'étiquette radicale Conciliation républicaine et malgré l'appui de l'Union démocratique et socialiste de la Résistance, l'amitié du président de l'U.D.S.R. lui fut précieuse jusqu'aux années quatre-vingt; devenu président de la République, François Mitterrand ne renia pas, en effet, ses rapports avec René Bousquet et le protégea.
Administrateur de l'Union électrique d'outre-mer, de la Banque française de l'Asie et d'autres sociétés dont, de 1962 à 1972, celle qui éditait La Dépêche du Midi, René Bousquet fut contraint au retrait lorsqu'en 1978 son rival exilé Louis Darquier de Pellepoix, ancien secrétaire général aux Questions juives, révéla son rôle dans les rafles. En 1979, seul son adjoint, le préfet Jean Leguay, fut inculpé de crimes contre l'humanité; mais les déclarations de Bousquet en 1985, niant que son collaborateur ait eu "aucun pouvoir de décision", fondèrent une plainte à son encontre en 1989 et, après quatre ans de procédures dilatoires, la rédaction du réquisitoire définitif concluant à sa mise en accusation pour crimes contre l'humanité.
Le 8 juin 1993, trois jours avant la notification de son inculpation, René Bousquet a été abattu par une personne qui avait déjà tenté d'abattre Klaus Barbie. Mais sa mort, si elle a éteint l'action publique, ne l'exonère pas de ses responsabilités de chef de la police française, sans lequel les deux mille quatre cents membres de la police allemande en France occupée n'auraient jamais pu perpétrer leurs crimes de masse.
Invité- Général de Division
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Date d'inscription : 16/07/2006
Re: Rene Bousquet
C'est affreux ! Comment est-ce que ce criminel de guerre a pu prendre des postes aussi important parès la guerre et comment même a-t-il pu ne pas se faire emprisonner ?!!
Merci Daniel et Roger, malgrès cela, c'est très interessant
Ivy
Merci Daniel et Roger, malgrès cela, c'est très interessant
Ivy
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Ivy mike- Général (Administrateur)
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Date d'inscription : 16/06/2005
Re: Rene Bousquet
Bonsoir,
A la Liberation, il y avait des urgences, et des graves, des vitales, des essentielles :
- Stopper l'epuration sauvage.
- Finir aussitot que possible l'epuration legale.
- Desarmer les maquis non-amalgames dans l'armee francaise afin de couper court aux idees de Revolution.
- Re-unifier, a tout prix, le peuple francais pour le remettre au travail, la France avait faim.
- Pacifier, a tout prix, la France pour lui donner la possibilite de rejoindre le concert des vainqueurs en 1945 en tant que Nation.
Et cela fut fait, par Charles de Gaulle, avec reussite mais avec des consequences qui, vues d'aujourd'hui, nous paraissent regrettables :
- Naissance de la legende Gaullienne d'une France aux 40 millions de Resistants.
- Passage "au travers" de nombreux ex-collaborateurs qui s'en sortirent bien.
- Utilisation de certains cadres aux nombreuses casseroles sanglantes dans la nouvelle administration.
Il faut tenter de se remettre dans le contexte pour comprendre : L'urgence de rebatir l'Etat et de redemarrer la machine primait sur toute autre consideration.
Que des hommes au passe bien charge comme Bousquet et Papon, entre autres, aient ete utilises apres 1945 pour faire tourner la machine n'etait qu'un moindre mal car il FALLAIT que la machine tourne.
C'etait comme ca !
Tiens, a bien moindre echelle sur le plan criminel, la Thailande a le meme probleme aujourd'hui. Il faut que cela tourne et certains hauts-fonctionnaires compromis dans le regime dechu retournent leurs vestes a toute allure parceque le pays a, malgre tout, besoin de leurs competences...
A la Liberation, il y avait des urgences, et des graves, des vitales, des essentielles :
- Stopper l'epuration sauvage.
- Finir aussitot que possible l'epuration legale.
- Desarmer les maquis non-amalgames dans l'armee francaise afin de couper court aux idees de Revolution.
- Re-unifier, a tout prix, le peuple francais pour le remettre au travail, la France avait faim.
- Pacifier, a tout prix, la France pour lui donner la possibilite de rejoindre le concert des vainqueurs en 1945 en tant que Nation.
Et cela fut fait, par Charles de Gaulle, avec reussite mais avec des consequences qui, vues d'aujourd'hui, nous paraissent regrettables :
- Naissance de la legende Gaullienne d'une France aux 40 millions de Resistants.
- Passage "au travers" de nombreux ex-collaborateurs qui s'en sortirent bien.
- Utilisation de certains cadres aux nombreuses casseroles sanglantes dans la nouvelle administration.
Il faut tenter de se remettre dans le contexte pour comprendre : L'urgence de rebatir l'Etat et de redemarrer la machine primait sur toute autre consideration.
Que des hommes au passe bien charge comme Bousquet et Papon, entre autres, aient ete utilises apres 1945 pour faire tourner la machine n'etait qu'un moindre mal car il FALLAIT que la machine tourne.
C'etait comme ca !
Tiens, a bien moindre echelle sur le plan criminel, la Thailande a le meme probleme aujourd'hui. Il faut que cela tourne et certains hauts-fonctionnaires compromis dans le regime dechu retournent leurs vestes a toute allure parceque le pays a, malgre tout, besoin de leurs competences...
Invité- Général de Division
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Date d'inscription : 16/07/2006
Re: Rene Bousquet
Tout a fait d accord d un point de vue politique.Mais nul n est irremplacable.C est gens la etaient des criminels de guerre,ils auraient etre du passe par les armes des la fin de la guerre.
Je sais c est bien facile a dire en 2006.
Je sais c est bien facile a dire en 2006.
naga- Adjudant
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Localisation : Bangkok/Thailand
Date d'inscription : 06/09/2006
Re: Rene Bousquet
Salut,
justice à deux niveaux. certains payent et d'autres passent à travers les mailles du filet car cela arrange le gouvernement de l'époque. on se donne bonne conscience, par la suite, en les condamnant. le procédé est un peu beaucoup ... . je ne sais pas comment le définir.
@+, pegase001
justice à deux niveaux. certains payent et d'autres passent à travers les mailles du filet car cela arrange le gouvernement de l'époque. on se donne bonne conscience, par la suite, en les condamnant. le procédé est un peu beaucoup ... . je ne sais pas comment le définir.
@+, pegase001
Re: Rene Bousquet
Il suffit que ces personnes aient anticipes et aient eu des infos avant tout
le monde pour commencer a retourner leur veste au moment auportun
parlementer avec les gens succeptibles d etre dans le nouveau gouvernement.De se faire de nouveaux amis et avoir de la chance....
A l epoque,il n y avait pas les moyens de communication d aujourd hui ca
a permis a certains de se faire oublier.
Pour la Thailande,il n y a pas eu mort d homme donc ca passe.
le monde pour commencer a retourner leur veste au moment auportun
parlementer avec les gens succeptibles d etre dans le nouveau gouvernement.De se faire de nouveaux amis et avoir de la chance....
A l epoque,il n y avait pas les moyens de communication d aujourd hui ca
a permis a certains de se faire oublier.
Pour la Thailande,il n y a pas eu mort d homme donc ca passe.
naga- Adjudant
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Localisation : Bangkok/Thailand
Date d'inscription : 06/09/2006
Re: Rene Bousquet
Salut
On retrouve ça dans le film diffusé sur France 2 mardi dernier.
"93, rue Lauriston"
pegase001 a écrit:justice à deux niveaux. certains payent et d'autres passent à travers les mailles du filet car cela arrange le gouvernement de l'époque.
On retrouve ça dans le film diffusé sur France 2 mardi dernier.
"93, rue Lauriston"
Leutnant Fiala- Sergent
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Localisation : Limousin
Date d'inscription : 05/09/2006
Re: Rene Bousquet
Ils par lent de lui dans le parisien d'aujourd'hui, un téléfilm qui passe ce soir sur arte, qui veut le montrer sans le diaboliser... C'est Daniel Prévost qui joue le rôle, donc ceux que ça intéresse...
Perso je le connaissais de nom mais si quelqu'un veut plus de détails:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Ren%C3%A9_Bousquet
Perso je le connaissais de nom mais si quelqu'un veut plus de détails:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Ren%C3%A9_Bousquet
jackson- Caporal
- Nombre de messages : 14
Date d'inscription : 11/11/2007
Re: Rene Bousquet
Daniel Laurent a écrit:Bonsoir,
A la Liberation, il y avait des urgences, et des graves, des vitales, des essentielles :
- Stopper l'epuration sauvage.
- Finir aussitot que possible l'epuration legale.
- Desarmer les maquis non-amalgames dans l'armee francaise afin de couper court aux idees de Revolution.
- Re-unifier, a tout prix, le peuple francais pour le remettre au travail, la France avait faim.
- Pacifier, a tout prix, la France pour lui donner la possibilite de rejoindre le concert des vainqueurs en 1945 en tant que Nation.
désarmer les maquis.......... etc. et ne pas favoriser spécialement l'engagement des FFI ( considérer comme trop à gauche ) dans l'armée régulière.
et c'est ce qui a permis à Bousquet, Papon et consorts de faire carrière.
betacam- Commandant
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Date d'inscription : 05/05/2007
Re: Rene Bousquet
La, je ne suis pas tout a fait d'accord, de nombreux FFI ont ete integres dans l'Armee Francaise dont, entre autres :betacam a écrit:désarmer les maquis.......... etc. et ne pas favoriser spécialement l'engagement des FFI ( considérer comme trop à gauche ) dans l'armée régulière
Notre ami Jaquemart (5eme Cie du Bataillon de Choc)
http://www.histoquiz-contemporain.com/Histoquiz/Lesdossiers/LaFrance19391945/jacquemart/Dossiers.htm
Notre ami Roger-Logico (25 R.I. qui ferma la poche de Saint Nazaire, bien qu'il etait FTPF)
http://www.histoquiz-contemporain.com/Histoquiz/Lesdossiers/LaFrance19391945/bretagne/Dossiers.htm
Et mon oncle, ex-maquisard refractaire du STO qui, apres l'Allemagne, s'est pele l'Indochine et l'Algerie.
C'est l'affux d'ex-FFI qui a permis a l'Armee Francaise de demobiliser les "Indigenes", ces soldats africains qui tombaient comme des mouches dans les Vosges, pas a cause des Allemands, mais a cause du tres rude hiver 1944-45, on se bat tres mal avec 39 de fievre, les pieds geles, le nez qui coule et les bras qui tremblent de froid.
Invité- Général de Division
- Nombre de messages : 7342
Date d'inscription : 16/07/2006
Re: Rene Bousquet
la Liberation, il y avait des urgences, et des graves, des vitales, des essentielles :
- Stopper l'epuration sauvage (mouais, ça n'a pas empêché des règlements de comptes qui ont autant profité que durant l'occupation et la dénonciation de son voisin).
- Finir aussitot que possible l'epuration legale (bien si on prend le cas Bousquet c'est en 1949... quatre ans après la guerre donc)
- Desarmer les maquis non-amalgames dans l'armee francaise afin de couper court aux idees de Revolution (... ce qui permet le retour de Thorez...et qui met fin à sa condamnation pour désertion)
- Re-unifier, a tout prix, le peuple francais pour le remettre au travail, la France avait faim (oui mais cartes de rationnement jusqu'en 1948)
- Pacifier, a tout prix, la France pour lui donner la possibilite de rejoindre le concert des vainqueurs en 1945 en tant que Nation (je pense que c'est plutôt de Gaulle qui a exigé que la France figure parmi les trois autres grands. Fondamentalement c'est très discutable).
Et cela fut fait, par Charles de Gaulle, avec reussite mais avec des consequences qui, vues d'aujourd'hui, nous paraissent regrettables :
- Naissance de la legende Gaullienne d'une France aux 40 millions de Resistants (oui certes mais c'est surtout une volonté de réconcilier les français le plus vite possible. On observe le cas encore 40 ans plus tard avec Mitterrand qui fit reculer le passage de Bousquet et Papon devant la justice pour, a t-il dit "garder la réconciliation française")
- Passage "au travers" de nombreux ex-collaborateurs qui s'en sortirent bien.
- Utilisation de certains cadres aux nombreuses casseroles sanglantes dans la nouvelle administration (volonté de de Gaulle : parmi les premières figure le maintien de l'ordre, ce qui explique que Papon soit maintenu à son poste, bien qu'à l'époque on se doute que son passé n'est pas blanc comme neige. S'il avait fallu opérer une enquête policière pour chaque préfet, commissaire, secrétaire général, il aurait probablement fallu déjà démettre ces derniers de leurs fonctions. Pire, si l'enquête avait confirmé les doutes et/ou soupçons, par qui aurait-on remplacé ces fonctionnaires et hauts fonctionnaires, puisque l'ENA n'existe pas encore à cette époque je crois).
Que des hommes au passe bien charge comme Bousquet et Papon, entre autres, aient ete utilises apres 1945 pour faire tourner la machine n'etait qu'un moindre mal car il FALLAIT que la machine tourne. (On peut également ajouter qu'ils avaient de solides amitiés avec le pouvoir, ce qui a pour certains d'entre-eux, facilité leur passage au travers des mailles du filet. C'est valable pour le haut fonctionnaire comme pour le policier de base. Cavana, lorsqu'il est revenu d'Allemagne ou il a été STO forcé, a été emmené une fois à Paris dans un cinéma ou on lui a montré à lui et ses collègues un film sur la libération de Paris mettant en avant le rôle de la police : elle a été huée parce qu'elle avait procédé non seulement aux arrestations de juifs et dans le cadre de la collaboration avec l'occupant, le moins qu'on puisse dire c'est qu'elle n'est pas vierge. Il y a bien eu des policiers qui se sont retrouvés devant le banc des accusés, d'autres qui ont été exécutés ou assassinés, mais ceux qui ont fait la rafle du Vel d'Hiv pour ne citer qu'eux, ceux qui sont aller chercher les gens chez eux, c'est une tout autre question...).
- Stopper l'epuration sauvage (mouais, ça n'a pas empêché des règlements de comptes qui ont autant profité que durant l'occupation et la dénonciation de son voisin).
- Finir aussitot que possible l'epuration legale (bien si on prend le cas Bousquet c'est en 1949... quatre ans après la guerre donc)
- Desarmer les maquis non-amalgames dans l'armee francaise afin de couper court aux idees de Revolution (... ce qui permet le retour de Thorez...et qui met fin à sa condamnation pour désertion)
- Re-unifier, a tout prix, le peuple francais pour le remettre au travail, la France avait faim (oui mais cartes de rationnement jusqu'en 1948)
- Pacifier, a tout prix, la France pour lui donner la possibilite de rejoindre le concert des vainqueurs en 1945 en tant que Nation (je pense que c'est plutôt de Gaulle qui a exigé que la France figure parmi les trois autres grands. Fondamentalement c'est très discutable).
Et cela fut fait, par Charles de Gaulle, avec reussite mais avec des consequences qui, vues d'aujourd'hui, nous paraissent regrettables :
- Naissance de la legende Gaullienne d'une France aux 40 millions de Resistants (oui certes mais c'est surtout une volonté de réconcilier les français le plus vite possible. On observe le cas encore 40 ans plus tard avec Mitterrand qui fit reculer le passage de Bousquet et Papon devant la justice pour, a t-il dit "garder la réconciliation française")
- Passage "au travers" de nombreux ex-collaborateurs qui s'en sortirent bien.
- Utilisation de certains cadres aux nombreuses casseroles sanglantes dans la nouvelle administration (volonté de de Gaulle : parmi les premières figure le maintien de l'ordre, ce qui explique que Papon soit maintenu à son poste, bien qu'à l'époque on se doute que son passé n'est pas blanc comme neige. S'il avait fallu opérer une enquête policière pour chaque préfet, commissaire, secrétaire général, il aurait probablement fallu déjà démettre ces derniers de leurs fonctions. Pire, si l'enquête avait confirmé les doutes et/ou soupçons, par qui aurait-on remplacé ces fonctionnaires et hauts fonctionnaires, puisque l'ENA n'existe pas encore à cette époque je crois).
Que des hommes au passe bien charge comme Bousquet et Papon, entre autres, aient ete utilises apres 1945 pour faire tourner la machine n'etait qu'un moindre mal car il FALLAIT que la machine tourne. (On peut également ajouter qu'ils avaient de solides amitiés avec le pouvoir, ce qui a pour certains d'entre-eux, facilité leur passage au travers des mailles du filet. C'est valable pour le haut fonctionnaire comme pour le policier de base. Cavana, lorsqu'il est revenu d'Allemagne ou il a été STO forcé, a été emmené une fois à Paris dans un cinéma ou on lui a montré à lui et ses collègues un film sur la libération de Paris mettant en avant le rôle de la police : elle a été huée parce qu'elle avait procédé non seulement aux arrestations de juifs et dans le cadre de la collaboration avec l'occupant, le moins qu'on puisse dire c'est qu'elle n'est pas vierge. Il y a bien eu des policiers qui se sont retrouvés devant le banc des accusés, d'autres qui ont été exécutés ou assassinés, mais ceux qui ont fait la rafle du Vel d'Hiv pour ne citer qu'eux, ceux qui sont aller chercher les gens chez eux, c'est une tout autre question...).
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Date d'inscription : 04/10/2007
Re: Rene Bousquet
Daniel Laurent a écrit :
La, je ne suis pas tout a fait d'accord, de nombreux FFI ont ete integres dans l'Armee Francaise dont, entre autres :
---------------------------------------------------
tout à fait d'accord. N'empêche que ce ces dissentions ont bel et bien existées.
sans en faire une "vérité" absolue, ( c'est plus compliqué que celà ) le clivage droite gauche ( FFI-FFL ) existait.
il faut que je retrouve un bouquin qui en fait état, je crois que ça se passe dans l'Ain ( pas sûr du tout ) où une brigade de volontaires FFI est resté confinée dans une caserne en attendant un hypothétique départ au front.
les gars ont fini petit à petit par rentrer chez eux.
je crois que le Colonel Fabien a dû partir par ces propres moyens ( avec ces hommes ) avant d'être " accepté " par la première armée.
un site intéressant sur les FFI : ( avec pleins de photos et de sites à visiter ).
http://assoc.pagespro-orange.fr/memoiredeguerre/ffi35/1-plan-site.htm#sommaire
à propos de De Lattre : source google.
Débarquant le 16 août 1944 en Provence, à la tête de la 1ère armée française, il remonte les vallées du Rhône et de la Saône et réalise le difficile amalgame des troupes FFI avec sa propre armée. Après avoir franchi le Rhin, il pousse son avance en Allemagne jusqu'au Danube (d'où le nom de Rhin et Danube). Dans la nuit du 8 au 9 mai 1945, il signe à Berlin, pour la France, l'acte de capitulation de l'Allemagne.
En 1948, les cinq pays signataires du pacte de Bruxelles lui confient la charge de commandant en chef des forces terrestres de l'Union occidentale destinée à résister à une éventuelle offensive de l'Union soviétique.
La, je ne suis pas tout a fait d'accord, de nombreux FFI ont ete integres dans l'Armee Francaise dont, entre autres :
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tout à fait d'accord. N'empêche que ce ces dissentions ont bel et bien existées.
sans en faire une "vérité" absolue, ( c'est plus compliqué que celà ) le clivage droite gauche ( FFI-FFL ) existait.
il faut que je retrouve un bouquin qui en fait état, je crois que ça se passe dans l'Ain ( pas sûr du tout ) où une brigade de volontaires FFI est resté confinée dans une caserne en attendant un hypothétique départ au front.
les gars ont fini petit à petit par rentrer chez eux.
je crois que le Colonel Fabien a dû partir par ces propres moyens ( avec ces hommes ) avant d'être " accepté " par la première armée.
un site intéressant sur les FFI : ( avec pleins de photos et de sites à visiter ).
http://assoc.pagespro-orange.fr/memoiredeguerre/ffi35/1-plan-site.htm#sommaire
à propos de De Lattre : source google.
Débarquant le 16 août 1944 en Provence, à la tête de la 1ère armée française, il remonte les vallées du Rhône et de la Saône et réalise le difficile amalgame des troupes FFI avec sa propre armée. Après avoir franchi le Rhin, il pousse son avance en Allemagne jusqu'au Danube (d'où le nom de Rhin et Danube). Dans la nuit du 8 au 9 mai 1945, il signe à Berlin, pour la France, l'acte de capitulation de l'Allemagne.
En 1948, les cinq pays signataires du pacte de Bruxelles lui confient la charge de commandant en chef des forces terrestres de l'Union occidentale destinée à résister à une éventuelle offensive de l'Union soviétique.
betacam- Commandant
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Date d'inscription : 05/05/2007
Re: Rene Bousquet
Bonjour,
Betacam, on part dans le hors sujet.
Retrouve ce livre et cree un fil, j'ai des choses a dire.
Marrant, le site dont tu donnes le lien est celui de l'Association dont Roger-Logico fait partie.
Et qui, en page d'accueuil, donne le lien vers Histomag'44
Betacam, on part dans le hors sujet.
Retrouve ce livre et cree un fil, j'ai des choses a dire.
Marrant, le site dont tu donnes le lien est celui de l'Association dont Roger-Logico fait partie.
Et qui, en page d'accueuil, donne le lien vers Histomag'44
Invité- Général de Division
- Nombre de messages : 7342
Date d'inscription : 16/07/2006
Re: Rene Bousquet
que la réunion des FFI et des FFL n'est pas toujours été facile, c'est un fait
mais il ne faut peut-être pas polémiquer non plus; tous ont droit au respect.
je vais quand même rechercher ce bouquin.
mais il ne faut peut-être pas polémiquer non plus; tous ont droit au respect.
je vais quand même rechercher ce bouquin.
betacam- Commandant
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Date d'inscription : 05/05/2007
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