Quelque part en France...la Résistance.
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Quelque part en France...la Résistance.
Bonjour à tous !
Je vous propose içi un petit projet qui me trottait dans la tête depuis quelques temps.
Je vous présente donc un petit reportage photo sur un maquis Français fictif.
J’ai essayé d’accompagner les photos avec une petite histoire et une chronologie. Comme je vous le disais je ne me suis absolument pas basé sur un maquis précis et que l’on a ensuite cherché à représenter mais je me suis plutôt basé sur l’histoire en général, sur la résistance Française en m’inspirant bien sûr des photos d’époques et des bouquins.
J’espère que ça vous plaira et que vous ne trouverez pas ça trop long ;)
France, 1944,
Cela fait maintenant à peu près 4 ans que l’occupation et le joug Allemand se vie au quotidien pour la partie Nord de la France et depuis le 11 Novembre 1942 la zone Sud anciennement dite libre, connaît le même sort.
Cependant, en cette année 1944 le troisième Reich connaît quelques difficultés ; les Alliés gagnent du terrain et contrôle notamment depuis 1943 l’Afrique du Nord, la Sicile et même la Corse ; à l’Est les Allemands s’enlisent de plus en plus dans le bourbier Russe...
Dans la France métropolitaine, il commence aussi à y avoir du mouvement, ce mouvement c’est la résistance. Elle existe depuis longtemps, à peu près depuis que les Allemands sont arrivés. Seulement, elle grandit de jour en jour et les victoires Alliés qui font naître l’espérance de la libération, stimulent également le désir de participer à la bataille.
De plus, la création au début de l’année 1943 du Service de Travail Obligatoire qui vous envoie travailler au compte des Allemands a permis de faire gonfler les effectifs de cette armée clandestine qu’est la résistance. Désormais, l’objectif est simple, tout faire pour emmerder les Allemands, ralentir chacun de leur mouvement, informer les Alliés, faire régner un sentiment d’insécurité au sein de leur troupe, pour qu’ils comprennent qu’ils ne sont pas en Allemagne mais bien dans un pays ennemi.
Bien sûr il y a les répressions, les otages, les dénonciations, les arrestations, les tortures…
Mais tout cela ne fait que renforcer la détermination des dissidents dans leur lutte quotidienne. Coupez une tête, il en repoussera dix !
C’est dans ce contexte que nous allons retrouver 4 jeunes dissidents.
Nous sommes en Mai 1944, quelque part dans la campagne Française très probablement dans une région du Sud ou du centre de la France.
Trois d’entres eux sont arrivés au début du mois, pourquoi ? Il y a tout un tas de raisons, plus ou moins évidentes. Peut être certains d’entres eux fuient le STO ? Peut être sont ils là par conviction ?
« Lorsque l’on analyse les raisons qui ont conduit ces jeunes à prendre une part réelle à la libération de leur pays, on est surpris de ne pas trouver en premier le mot «patriotisme ». Les raisons se résument, je le crois, dans le mot « liberté », cette liberté dont l’homme a besoin pour s’épanouir et dont les jeunes étaient privés. » dit Paul Jansen « Jacquelin ».
Il continue en déclarant : « Il y avait aussi, il faut bien le dire, le goût de l’aventure souvent caché, propre à la jeunesse ».
L’homme de gauche est lui un engagé de plus longue date. Très certainement pourchassé par le STO il a décidé de fuir et d’entrer en résistance. Issu d’un maquis bien organisé il a pu récupérer des pièces d’uniformes de l’armée française.
C’est lui qui s’est occupé de réceptionner nos trois nouveaux arrivants et étant le plus expérimenté il va vite s’affirmer comme chef du petit groupe.
En attendant, le groupe sympathise.
Puis très vite, et grâce à des réceptions de parachutages et à l’aide des autres groupements maquisards proches, le groupe est armé.
Nous sommes à la mi-mai 1944 et on commence à passer aux choses sérieuses.
Après que le groupement se soit installé dans un petit hameau isolé et laissé à l’abandon, l’instruction commence sur une table de fortune.
On distingue en arrière plan un sac vert des Chantiers de jeunesse. Il a du être récupéré lors d'un pillage des stocks du coin.
Au programme, cours sur les armes provenant d’un récent parachutage.
Sten MKIII Anglaise et Lee enfield n°1 MKIII surnommé à « nez de cochon ». Colt 45 Américain, fusil mousqueton M16 Français cette fois ci récupéré dans les stocks de l’armée et enfin maniement des grenades MKII Américaine et de l’explosif plastic P.E. No.2 Anglais.
Maniement du fusil Mousqueton berthier M16 Français et de ses clips chargeurs
Notion sur « l’obusier portatif », le colt 45 Américain tant convoité.
Maniement et démontage de l’emblématique Sten.
« La chargeur a du jeu, en tirant comme ça, tu as toutes les chances d’enrailler ton arme ! » L’expérience et les recommandations du chef de groupe seront très utiles à l’avenir.
On remplit les chargeurs…
Après la théorie, nos jeunes doivent apprendre sur le terrain et avec leurs moyens des entrainements sont mis en place ce qui est loin d’être le cas dans tout les maquis. En effet, c’est surtout au mois de Juin où avec la nouvelle du débarquement en Normandie, les maquis ont explosé. Des centaines voir des milliers de volontaires ont rejoins la résistance, tous voulant participer à la libération. Cependant, ces résistants, souvent de à peine une vingtaine d’années, n’avaient jamais touchés une arme de leur vie et ne savais encore moins s’en servir. Ils ne connaissaient rien des manœuvres militaires. Ici, nos hommes qui se sont engagés un peu plus tôt et qui sont tombés dans un groupe relativement bien organisé, vont avoir la chance de disposer d’un entrainement digne de ce nom.
Nos hommes font une petite pause et discutent un peu, juste le temps de reprendre quelques forces avant de repartir pour des patrouilles dans le coin
On les retrouve ici en fin de patrouille
Comme on peut le voir, mis à part les armes et le chef de groupe, ces maquisards ne ressemblent pas vraiment à des soldats. En effet on imagine que ces jeunes sont parties à la hâte de chez eux avec comme simple uniforme, leurs vêtements de tous les jours…
Celui de gauche, armé du Lee Enfield de parachutage avec sa cartouchière en toile elle aussi parachutée, porte un ¾ cuir, chaud et robuste cette veste lui sera très utile. Sous cette dernière il porte un veston qui permet de préserver sa simple chemise. Enfin il porte un pantalon en laine, chaud et robuste également et est chaussé de simples brodequins civils.
A la droite du chef de groupe, on a un jeune armé du mousqueton M16. Il est vêtu d’une veste de costume qui à l’époque était beaucoup portée au quotidien. On distingue sa chemise hirondelle dont les pointes dépassent, il porte un simple béret et un pantalon en laine ainsi que des brodequins de l’armée récupérés dans un stock du coin.
Enfin, tout à droite, ce jeune armé de la Sten MKIII porte une casquette civile, une chaude canadienne en toile, un pantalon en laine et des brodequins de l’armée.
Le chef de groupe est lui en veste de corvée de l’armée Française, la veste bourgeron, il porte un pantalon destiné aux troupes motorisées de l’armée, il a un chèche autour du coup ainsi qu’un petit béret comme couvre chef. Dans un étui artisanal accroché à son ceinturon français il est armé du colt 45. Il porte des brodequins, aussi de l’armée.
Le temps passe, et nous voilà maintenant fin Mai, le groupe passe un peu plus sérieusement à l’action. C’est le temps des accrochages et coups de main.
Celui de gauche a troqué sa canadienne contre un bleu de chauffe plus léger et robuste, il a récupéré un ceinturon troupe de l’armée Française auquel est accrochée une grenade Allemande témoignant d’un coup de main ou d’un accrochage. Il porte aussi en bandoulière une musette Française modèle 1892 contenants des munitions.
Le chef de groupe a une grenade US accrochée au ceinturon et porte un casque Adrian.
Celui de droite porte deux bandoleer pour Enfield et la grenade Allemande presse purée est accroché à sa ceinture
Enfin on distingue sur la photo précédente que le jeune en veste de costume dispose à présent d’une ceinture en cuir en guise de ceinturon auquel est accroché une cartouchière française de la gendarmerie et une grenade US. Le groupe est fin près pour le combat armé.
Nos maquisards observent les alentours…
Et réalisent des accrochages, c’est le baptême du feu pour certains…
Notre équipe patrouille, on les retrouve au détour d’un champ le temps de boire un coup
Celui de gauche s’est doté d’un calot Français de sous officier et d’un pull kaki
De retour près du camp, le groupe en profite pour prendre la pause.
Gaulliste ? Communiste ? Pourquoi s’embêter avec ces choses là alors que les Allemands sont à la tête de tout le pays ?! Ce maquis, tout comme d’autres grands groupements Français tels que le maquis Bir-Hakeim, se veut apolitique.
Le mot d’ordre est la libération, tout ce qui compte c’est la France, et pas n’importe laquelle, la France libre ! On s’occupera de la politique en temps voulu...
Nous sommes début Juin, et nos hommes ne se doutent pas qu’ils sont à la veille d’un événement majeur...
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On y est ! Les Alliés ont débarqué sur les plages de Normandie. Enfin on commence à voir le bout de ces 4 années noires. Maintenant et plus que jamais il faut que toutes les forces se rassemblent pour faire plier les troupes d’occupations.
Dans le cadre du débarquement, la BBC a lancée le 5 Juin le plan Vert. Ce dernier consiste aux sabotages des voies ferrées et à terme à la paralysie totale des réseaux ferroviaires empêchant ainsi l’acheminement des troupes Allemandes sur le front Normand.
Parallèlement aux maquis, nos braves cheminots qui ont du pain sur la planche pour ralentir les convois Allemands vont être contents de voir que quelques kilomètres après les gares, le maquis s’exerce aussi aux sabotages.
Tout y passe, ça sera tout d’abord les ponts.
Ces deux maquisards ont gardé leurs habits civiles au cas où il se présenterait une mauvaise surprise il faut passer incognito. En effet si les Alliés ont débarqués la France est encore loin d’être libérée et il faut redoubler de vigilance.
Nos deux jeunes qui ont bien retenus les cours d’instruction sur le PE s’occupent tout d’abord d’un pont. Pendant que l’un prépare la charge, l’autre surveille avec sa Sten.
Un peu plus loin, nos deux hommes s’attaquent à la voie ferrée. Si le déboulonnage des voies est rapide, efficace et discret et si il existe des charges toutes prêtes pour les rails comme les fogs malheureusement ces maquisards n’en disposent pas et ils vont devoir faire avec les moyens du bord, c'est-à-dire avec le PE. Ce dernier permettra de couper la voie jusqu’à sa réparation.
On peut remarquer sur l’homme de droite la grenade Américaine au ceinturon attachée par une ficelle pour éviter de la perdre
Quelques jours plus tard, on retrouve le groupe au complet dans le hameau abandonné qu’ils ont investi.
Les armes ont déjà servies et le garant de leur bon fonctionnement est un entretient régulier.
Les maquisards repartent peu après, on leur a confié un nouveau sabotage. A cette période, à peine les voies étaient coupées, à peine les ponts étaient démolies qu’ils étaient réparés. Il fallait donc à nouveau les saboter, c’est ça la résistance, c’est le harcèlement
La voie est dégagée
On retrouve les deux saboteurs un peu plus loin pour un nouvel objectif. Cette fois ci c’est une voie ferré sur un grand pont pour faire un maximum de dégât en cas de déraillement
La mèche est allumée, il faut vite s’éloigner
De retour au hameau, le chef de groupe fait faire une petite prise d’arme à ses combattants
Les hommes discutent un peu et se font tirer le portrait.
Mi Juin, le groupe s’est un peu trop fait remarqué et un message inquiétant est arrivé dans la matinée. L’emplacement du maquis est grillé. Une dénonciation ? On ne sait pas mais ce qui est certain c'est qu'il faut partir au plus vite avant qu’une action Allemande anti-maquis soit envoyée.
Le groupe part au plus vite avec armes et bagages sur les sentiers qu’il connaît par cœur pour ensuite rejoindre un bon vieux gazogène qui les emmènera plus loin.
Seulement jusqu’au camion il faut tout transporter à dos d’homme.
Les munitions, l’équipement et les vivres sont rassemblés dans les sacs tyroliens, dans des caisses en bois ou dans de gros sacs en toile de jute.
Petite photo de groupe avant d’embarquer dans le camion.
Quelques dizaines de kilomètres plus loin on retrouve deux de nos maquisards qui se sont bricolés un abri de fortune à partir d’un parachute récupéré à la dernière réception d’arme.
Les nuits sont encore fraiches mais avec une bonne couverture et en rabattant le parachute sur l’avant elles restent supportables pour ces résistants qui commencent à être habitués au grand air.
Le groupement devient alors itinérant avec un campement facilement démontable en très peu de temps permettant de changer d’emplacement à la moindre alerte.
Les deux hommes posent avec armes et équipement.
Un peu plus tard, non loin de l’emplacement du camp, petite vérification des munitions et des grenades avant de repartir sur les sentiers
C’est chose faite un peu après.
On remarque les tenues plus estivales Le résistant debout à gauche porte un polo. Pour la photo on peut noter que le groupe arbore des breloques de la libération comme la cocarde accrochée sur le calot Français, le drapeau sur le béret et enfin le brassard parachuté par Londres sur le chef de groupe.
Nous voilà maintenant début Juillet, la libération avance et les Alliés s’enfoncent de plus en plus dans la France. Le débarquement est un succès et les troupes Allemandes commencent à reculer.
Mais le combat n’est pas terminer, loin de là ; les maquisards doivent poursuivre la lutte.
Les attaques contre les convois Allemands sont fréquentes, l’objectif n’a pas changer, il faut ralentir, toujours ralentir les mouvements Allemands en tendant des embuscades et en engageant un accrochage court et brutal à la fois. Les résistants attendent, créent la surprise en ouvrant le feu jusqu’à épuisement des chargeurs, jettent toutes leurs grenades, et déguerpissent avant que les Allemands se ressaisissent et reprennent l’avantage. C’est la Guérilla.
En voilà deux de ces combattants qui au bon moment, attendent au creux
d’un fossé derrière un buisson pour déchainer leurs armes contre les convois ennemis.
Les tenues ont évolué et peu à peu les maquisards revêtissent des vêtements plus « militaires ».
Chemisette de sport modèle 41 de l’armée d’armistice et short en velours pour ce jeune. Plus agréables que le chaud pantalon en laine et plus adaptés au camouflage.
On remarque l’insigne de béret artisanal ainsi que le brassard lui aussi de fabrication locale.
Il porte également deux bandoleer et à son ceinturon Français une grenade Allemande prête à un retour à l’envoyeur.
Celui-ci porte une chemise kaki avec un insigne artisanal.
Il porte également un pantalon bleu de chauffe coupé dans le bas pour avoir moins chaud.
En équipement : Ceinturon et cartouchière Française avec grenade US attachée par une ficelle.
« Pour moi, c’est aussi l’occasion de dire à tous ceux qui ont partagé cette aventure que je les ai admirés, et qu’aujourd’hui encore, ils symbolisent pour moi, la fraternité, la loyauté, le courage permettant à des hommes très différents, de vivre en équipe pour travailler à un idéal commun ». Paul Jansen.
En souvenir des tous les résistants de moins de 20 ans
Merci aux participants sans qui mon projet n'aurait jamais marché, merci aussi à Stanis qui a bien voulu répondre à mes questions et enfin merci à Pakane pour le 3/4 cuir qui passe très bien sur les photos !
Petites précisions :
Mousqueton M16 et sten neutralisés par des organismes compétents et légaux.
Lee enfield signé Denix.
Colt 45 à blanc.
Le PE est une repro en carton de notre ami DD.
Grenades en repros.
Le drapeau Francais a été réalisé à la libération par mon grand père d'où son aspect un peu délavé !
J'espère que ce reportage vous plaira et ne vous paraitra pas trop long;)
Maintenant je vous laisse reconnaitre trois photos que l'on a essayé de refaire comme celles d'époque.
A bientôt !
Je vous propose içi un petit projet qui me trottait dans la tête depuis quelques temps.
Je vous présente donc un petit reportage photo sur un maquis Français fictif.
J’ai essayé d’accompagner les photos avec une petite histoire et une chronologie. Comme je vous le disais je ne me suis absolument pas basé sur un maquis précis et que l’on a ensuite cherché à représenter mais je me suis plutôt basé sur l’histoire en général, sur la résistance Française en m’inspirant bien sûr des photos d’époques et des bouquins.
J’espère que ça vous plaira et que vous ne trouverez pas ça trop long ;)
France, 1944,
Cela fait maintenant à peu près 4 ans que l’occupation et le joug Allemand se vie au quotidien pour la partie Nord de la France et depuis le 11 Novembre 1942 la zone Sud anciennement dite libre, connaît le même sort.
Cependant, en cette année 1944 le troisième Reich connaît quelques difficultés ; les Alliés gagnent du terrain et contrôle notamment depuis 1943 l’Afrique du Nord, la Sicile et même la Corse ; à l’Est les Allemands s’enlisent de plus en plus dans le bourbier Russe...
Dans la France métropolitaine, il commence aussi à y avoir du mouvement, ce mouvement c’est la résistance. Elle existe depuis longtemps, à peu près depuis que les Allemands sont arrivés. Seulement, elle grandit de jour en jour et les victoires Alliés qui font naître l’espérance de la libération, stimulent également le désir de participer à la bataille.
De plus, la création au début de l’année 1943 du Service de Travail Obligatoire qui vous envoie travailler au compte des Allemands a permis de faire gonfler les effectifs de cette armée clandestine qu’est la résistance. Désormais, l’objectif est simple, tout faire pour emmerder les Allemands, ralentir chacun de leur mouvement, informer les Alliés, faire régner un sentiment d’insécurité au sein de leur troupe, pour qu’ils comprennent qu’ils ne sont pas en Allemagne mais bien dans un pays ennemi.
Bien sûr il y a les répressions, les otages, les dénonciations, les arrestations, les tortures…
Mais tout cela ne fait que renforcer la détermination des dissidents dans leur lutte quotidienne. Coupez une tête, il en repoussera dix !
C’est dans ce contexte que nous allons retrouver 4 jeunes dissidents.
Nous sommes en Mai 1944, quelque part dans la campagne Française très probablement dans une région du Sud ou du centre de la France.
Trois d’entres eux sont arrivés au début du mois, pourquoi ? Il y a tout un tas de raisons, plus ou moins évidentes. Peut être certains d’entres eux fuient le STO ? Peut être sont ils là par conviction ?
« Lorsque l’on analyse les raisons qui ont conduit ces jeunes à prendre une part réelle à la libération de leur pays, on est surpris de ne pas trouver en premier le mot «patriotisme ». Les raisons se résument, je le crois, dans le mot « liberté », cette liberté dont l’homme a besoin pour s’épanouir et dont les jeunes étaient privés. » dit Paul Jansen « Jacquelin ».
Il continue en déclarant : « Il y avait aussi, il faut bien le dire, le goût de l’aventure souvent caché, propre à la jeunesse ».
L’homme de gauche est lui un engagé de plus longue date. Très certainement pourchassé par le STO il a décidé de fuir et d’entrer en résistance. Issu d’un maquis bien organisé il a pu récupérer des pièces d’uniformes de l’armée française.
C’est lui qui s’est occupé de réceptionner nos trois nouveaux arrivants et étant le plus expérimenté il va vite s’affirmer comme chef du petit groupe.
En attendant, le groupe sympathise.
Puis très vite, et grâce à des réceptions de parachutages et à l’aide des autres groupements maquisards proches, le groupe est armé.
Nous sommes à la mi-mai 1944 et on commence à passer aux choses sérieuses.
Après que le groupement se soit installé dans un petit hameau isolé et laissé à l’abandon, l’instruction commence sur une table de fortune.
On distingue en arrière plan un sac vert des Chantiers de jeunesse. Il a du être récupéré lors d'un pillage des stocks du coin.
Au programme, cours sur les armes provenant d’un récent parachutage.
Sten MKIII Anglaise et Lee enfield n°1 MKIII surnommé à « nez de cochon ». Colt 45 Américain, fusil mousqueton M16 Français cette fois ci récupéré dans les stocks de l’armée et enfin maniement des grenades MKII Américaine et de l’explosif plastic P.E. No.2 Anglais.
Maniement du fusil Mousqueton berthier M16 Français et de ses clips chargeurs
Notion sur « l’obusier portatif », le colt 45 Américain tant convoité.
Maniement et démontage de l’emblématique Sten.
« La chargeur a du jeu, en tirant comme ça, tu as toutes les chances d’enrailler ton arme ! » L’expérience et les recommandations du chef de groupe seront très utiles à l’avenir.
On remplit les chargeurs…
Après la théorie, nos jeunes doivent apprendre sur le terrain et avec leurs moyens des entrainements sont mis en place ce qui est loin d’être le cas dans tout les maquis. En effet, c’est surtout au mois de Juin où avec la nouvelle du débarquement en Normandie, les maquis ont explosé. Des centaines voir des milliers de volontaires ont rejoins la résistance, tous voulant participer à la libération. Cependant, ces résistants, souvent de à peine une vingtaine d’années, n’avaient jamais touchés une arme de leur vie et ne savais encore moins s’en servir. Ils ne connaissaient rien des manœuvres militaires. Ici, nos hommes qui se sont engagés un peu plus tôt et qui sont tombés dans un groupe relativement bien organisé, vont avoir la chance de disposer d’un entrainement digne de ce nom.
Nos hommes font une petite pause et discutent un peu, juste le temps de reprendre quelques forces avant de repartir pour des patrouilles dans le coin
On les retrouve ici en fin de patrouille
Comme on peut le voir, mis à part les armes et le chef de groupe, ces maquisards ne ressemblent pas vraiment à des soldats. En effet on imagine que ces jeunes sont parties à la hâte de chez eux avec comme simple uniforme, leurs vêtements de tous les jours…
Celui de gauche, armé du Lee Enfield de parachutage avec sa cartouchière en toile elle aussi parachutée, porte un ¾ cuir, chaud et robuste cette veste lui sera très utile. Sous cette dernière il porte un veston qui permet de préserver sa simple chemise. Enfin il porte un pantalon en laine, chaud et robuste également et est chaussé de simples brodequins civils.
A la droite du chef de groupe, on a un jeune armé du mousqueton M16. Il est vêtu d’une veste de costume qui à l’époque était beaucoup portée au quotidien. On distingue sa chemise hirondelle dont les pointes dépassent, il porte un simple béret et un pantalon en laine ainsi que des brodequins de l’armée récupérés dans un stock du coin.
Enfin, tout à droite, ce jeune armé de la Sten MKIII porte une casquette civile, une chaude canadienne en toile, un pantalon en laine et des brodequins de l’armée.
Le chef de groupe est lui en veste de corvée de l’armée Française, la veste bourgeron, il porte un pantalon destiné aux troupes motorisées de l’armée, il a un chèche autour du coup ainsi qu’un petit béret comme couvre chef. Dans un étui artisanal accroché à son ceinturon français il est armé du colt 45. Il porte des brodequins, aussi de l’armée.
Le temps passe, et nous voilà maintenant fin Mai, le groupe passe un peu plus sérieusement à l’action. C’est le temps des accrochages et coups de main.
Celui de gauche a troqué sa canadienne contre un bleu de chauffe plus léger et robuste, il a récupéré un ceinturon troupe de l’armée Française auquel est accrochée une grenade Allemande témoignant d’un coup de main ou d’un accrochage. Il porte aussi en bandoulière une musette Française modèle 1892 contenants des munitions.
Le chef de groupe a une grenade US accrochée au ceinturon et porte un casque Adrian.
Celui de droite porte deux bandoleer pour Enfield et la grenade Allemande presse purée est accroché à sa ceinture
Enfin on distingue sur la photo précédente que le jeune en veste de costume dispose à présent d’une ceinture en cuir en guise de ceinturon auquel est accroché une cartouchière française de la gendarmerie et une grenade US. Le groupe est fin près pour le combat armé.
Nos maquisards observent les alentours…
Et réalisent des accrochages, c’est le baptême du feu pour certains…
Notre équipe patrouille, on les retrouve au détour d’un champ le temps de boire un coup
Celui de gauche s’est doté d’un calot Français de sous officier et d’un pull kaki
De retour près du camp, le groupe en profite pour prendre la pause.
Gaulliste ? Communiste ? Pourquoi s’embêter avec ces choses là alors que les Allemands sont à la tête de tout le pays ?! Ce maquis, tout comme d’autres grands groupements Français tels que le maquis Bir-Hakeim, se veut apolitique.
Le mot d’ordre est la libération, tout ce qui compte c’est la France, et pas n’importe laquelle, la France libre ! On s’occupera de la politique en temps voulu...
Nous sommes début Juin, et nos hommes ne se doutent pas qu’ils sont à la veille d’un événement majeur...
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On y est ! Les Alliés ont débarqué sur les plages de Normandie. Enfin on commence à voir le bout de ces 4 années noires. Maintenant et plus que jamais il faut que toutes les forces se rassemblent pour faire plier les troupes d’occupations.
Dans le cadre du débarquement, la BBC a lancée le 5 Juin le plan Vert. Ce dernier consiste aux sabotages des voies ferrées et à terme à la paralysie totale des réseaux ferroviaires empêchant ainsi l’acheminement des troupes Allemandes sur le front Normand.
Parallèlement aux maquis, nos braves cheminots qui ont du pain sur la planche pour ralentir les convois Allemands vont être contents de voir que quelques kilomètres après les gares, le maquis s’exerce aussi aux sabotages.
Tout y passe, ça sera tout d’abord les ponts.
Ces deux maquisards ont gardé leurs habits civiles au cas où il se présenterait une mauvaise surprise il faut passer incognito. En effet si les Alliés ont débarqués la France est encore loin d’être libérée et il faut redoubler de vigilance.
Nos deux jeunes qui ont bien retenus les cours d’instruction sur le PE s’occupent tout d’abord d’un pont. Pendant que l’un prépare la charge, l’autre surveille avec sa Sten.
Un peu plus loin, nos deux hommes s’attaquent à la voie ferrée. Si le déboulonnage des voies est rapide, efficace et discret et si il existe des charges toutes prêtes pour les rails comme les fogs malheureusement ces maquisards n’en disposent pas et ils vont devoir faire avec les moyens du bord, c'est-à-dire avec le PE. Ce dernier permettra de couper la voie jusqu’à sa réparation.
On peut remarquer sur l’homme de droite la grenade Américaine au ceinturon attachée par une ficelle pour éviter de la perdre
Quelques jours plus tard, on retrouve le groupe au complet dans le hameau abandonné qu’ils ont investi.
Les armes ont déjà servies et le garant de leur bon fonctionnement est un entretient régulier.
Les maquisards repartent peu après, on leur a confié un nouveau sabotage. A cette période, à peine les voies étaient coupées, à peine les ponts étaient démolies qu’ils étaient réparés. Il fallait donc à nouveau les saboter, c’est ça la résistance, c’est le harcèlement
La voie est dégagée
On retrouve les deux saboteurs un peu plus loin pour un nouvel objectif. Cette fois ci c’est une voie ferré sur un grand pont pour faire un maximum de dégât en cas de déraillement
La mèche est allumée, il faut vite s’éloigner
De retour au hameau, le chef de groupe fait faire une petite prise d’arme à ses combattants
Les hommes discutent un peu et se font tirer le portrait.
Mi Juin, le groupe s’est un peu trop fait remarqué et un message inquiétant est arrivé dans la matinée. L’emplacement du maquis est grillé. Une dénonciation ? On ne sait pas mais ce qui est certain c'est qu'il faut partir au plus vite avant qu’une action Allemande anti-maquis soit envoyée.
Le groupe part au plus vite avec armes et bagages sur les sentiers qu’il connaît par cœur pour ensuite rejoindre un bon vieux gazogène qui les emmènera plus loin.
Seulement jusqu’au camion il faut tout transporter à dos d’homme.
Les munitions, l’équipement et les vivres sont rassemblés dans les sacs tyroliens, dans des caisses en bois ou dans de gros sacs en toile de jute.
Petite photo de groupe avant d’embarquer dans le camion.
Quelques dizaines de kilomètres plus loin on retrouve deux de nos maquisards qui se sont bricolés un abri de fortune à partir d’un parachute récupéré à la dernière réception d’arme.
Les nuits sont encore fraiches mais avec une bonne couverture et en rabattant le parachute sur l’avant elles restent supportables pour ces résistants qui commencent à être habitués au grand air.
Le groupement devient alors itinérant avec un campement facilement démontable en très peu de temps permettant de changer d’emplacement à la moindre alerte.
Les deux hommes posent avec armes et équipement.
Un peu plus tard, non loin de l’emplacement du camp, petite vérification des munitions et des grenades avant de repartir sur les sentiers
C’est chose faite un peu après.
On remarque les tenues plus estivales Le résistant debout à gauche porte un polo. Pour la photo on peut noter que le groupe arbore des breloques de la libération comme la cocarde accrochée sur le calot Français, le drapeau sur le béret et enfin le brassard parachuté par Londres sur le chef de groupe.
Nous voilà maintenant début Juillet, la libération avance et les Alliés s’enfoncent de plus en plus dans la France. Le débarquement est un succès et les troupes Allemandes commencent à reculer.
Mais le combat n’est pas terminer, loin de là ; les maquisards doivent poursuivre la lutte.
Les attaques contre les convois Allemands sont fréquentes, l’objectif n’a pas changer, il faut ralentir, toujours ralentir les mouvements Allemands en tendant des embuscades et en engageant un accrochage court et brutal à la fois. Les résistants attendent, créent la surprise en ouvrant le feu jusqu’à épuisement des chargeurs, jettent toutes leurs grenades, et déguerpissent avant que les Allemands se ressaisissent et reprennent l’avantage. C’est la Guérilla.
En voilà deux de ces combattants qui au bon moment, attendent au creux
d’un fossé derrière un buisson pour déchainer leurs armes contre les convois ennemis.
Les tenues ont évolué et peu à peu les maquisards revêtissent des vêtements plus « militaires ».
Chemisette de sport modèle 41 de l’armée d’armistice et short en velours pour ce jeune. Plus agréables que le chaud pantalon en laine et plus adaptés au camouflage.
On remarque l’insigne de béret artisanal ainsi que le brassard lui aussi de fabrication locale.
Il porte également deux bandoleer et à son ceinturon Français une grenade Allemande prête à un retour à l’envoyeur.
Celui-ci porte une chemise kaki avec un insigne artisanal.
Il porte également un pantalon bleu de chauffe coupé dans le bas pour avoir moins chaud.
En équipement : Ceinturon et cartouchière Française avec grenade US attachée par une ficelle.
« Pour moi, c’est aussi l’occasion de dire à tous ceux qui ont partagé cette aventure que je les ai admirés, et qu’aujourd’hui encore, ils symbolisent pour moi, la fraternité, la loyauté, le courage permettant à des hommes très différents, de vivre en équipe pour travailler à un idéal commun ». Paul Jansen.
En souvenir des tous les résistants de moins de 20 ans
Merci aux participants sans qui mon projet n'aurait jamais marché, merci aussi à Stanis qui a bien voulu répondre à mes questions et enfin merci à Pakane pour le 3/4 cuir qui passe très bien sur les photos !
Petites précisions :
Mousqueton M16 et sten neutralisés par des organismes compétents et légaux.
Lee enfield signé Denix.
Colt 45 à blanc.
Le PE est une repro en carton de notre ami DD.
Grenades en repros.
Le drapeau Francais a été réalisé à la libération par mon grand père d'où son aspect un peu délavé !
J'espère que ce reportage vous plaira et ne vous paraitra pas trop long;)
Maintenant je vous laisse reconnaitre trois photos que l'on a essayé de refaire comme celles d'époque.
A bientôt !
greytwo- Général de Division
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Date d'inscription : 26/09/2006
Re: Quelque part en France...la Résistance.
Trés beau reportage !
von cooken- Général de Brigade
- Nombre de messages : 840
Age : 29
Localisation : Nimes
Date d'inscription : 01/10/2008
Re: Quelque part en France...la Résistance.
Bonjour. Beau travail d'investissement pour nous faire partager votre passion, merci . Dites, le pont choisi pour la photo, c'est pas un pont de PD, il faut une sacré charge bien placée pour le rendre HS . En tout cas bravo .
.
Amicalement.
Le ronin.
{Membre de la ligue contre Les Souffreteux de la Rate .}
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Amicalement.
Le ronin.
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....La véritable personnalité d'un homme ne se dévoile qu'au feu, tout le reste n'est que littérature.....
Semper fidelis .
le ronin- Police militaire (Modérateur)
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Localisation : Dans l'Hérault, cong!
Date d'inscription : 25/06/2008
Re: Quelque part en France...la Résistance.
Merci à vous pour vos commentaires !
ca fait plaisir de voir que ce reportage est apprécié !
Pour le pont effectivement bonne remarque. Je ne suis pas expert en explosifs mais il doit falloir une bonne quantité de plastic pour le faire exploser !
On a fait comme on a pu pour les photos ;)
@+
ca fait plaisir de voir que ce reportage est apprécié !
Pour le pont effectivement bonne remarque. Je ne suis pas expert en explosifs mais il doit falloir une bonne quantité de plastic pour le faire exploser !
On a fait comme on a pu pour les photos ;)
@+
greytwo- Général de Division
- Nombre de messages : 1641
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Localisation : France-Cholet (49)
Date d'inscription : 26/09/2006
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