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Lorenz Hackenholdt, le tueur volatilisé…

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Lorenz Hackenholdt, le tueur volatilisé… Empty Lorenz Hackenholdt, le tueur volatilisé…

Message  eddy marz 12/11/2010, 21:13

Bonjour à tous ;
Je vous propose un peu de documentation sur les recherches infructueuses de la police criminelle de l’ex RFA pour localiser et traduire en justice le Hauptscharführer-SS Lorenz Hackenholdt. Relativement inconnu de l’Histoire officielle (mais pas de certains d’entre vous), Hackenholdt fut un des membres les plus dépravés de l’Aktion Reinhard, et un responsable direct de la construction et de la mise en service des chambres à gaz (monoxyde de carbone) des trois camps de l’opération. Ce texte est un condensé de la prodigieuse enquête, non publiée, menée durant plusieurs années par le chercheur britannique Michael Tregenza, parallèlement à ses recherches sur Christian Wirth. J’ai bien sûr synthétisé car le texte original est dense, et, surtout, très technique (Tregenza étant un ex fonctionnaire de la police britannique). C’est long, mais je pense intéressant…

Ludwigsburg (Wurtemberg), 1er décembre 1958… Une enquête spéciale s’ouvre sous le nom de Zentrale Stelle der Landesjustizverwalltungen zur Aufklarung national-sozialistischer Verbrechen (Office Central de l’Administration de la Justice d’État pour l’Elucidation des Crimes de Guerre Nazis), rapidement abrégé pour d’évidentes raisons en « Z-Stelle » (Office Central). La tâche principale de la Z-Stelle, est d’examiner et de recenser dans le détail l’organisation, l’implémentation, les coupables, et les victimes, des six camps d’extermination nazis principaux : Chelmno, Belzec, Sobibor, Treblinka, Majdanek, et Birkenau. Par conséquent, il s’agit obligatoirement de retrouver, trier, et d’authentifier les documents originaux et les photos, de retrouver les témoins oculaires – en particulier les survivants – et de les faire comparaitre devant la Justice Ouest-Allemande.

Lorenz Hackenholdt, le tueur volatilisé… Zs_111
Locaux de la Z-Stelle - Ludwigsburg

La première enquête majeure conduite par la Z-Stelle concerne les trois camps de l’Aktion Reinhard : Belzec, Sobibor, Treblinka, où environ 1.500.000 Juifs Polonais et étrangers périrent assassinés. L’investigation, qui débute en automne 1959 et durera jusque dans la moitié des années 60, bénéficie de la coopération active de l’Inspecteur Général de la Police Israélienne de Tel-Aviv qui – en qualité de chef d’Interpol en Israël – participe à la recherche de survivants et de témoins directs.

En bonne place sur la liste des criminels recherchés, on trouve l’ex Scharführer-SS Lorenz Hackenholdt. Âgé de 28 ans à l’époque des faits, et attaché de près au Kriminalkommissar Christian Wirth en qualité d’expert mécanicien, Hackenholdt joua un rôle majeur dans la mise au point d’une méthode de gazage homicide adéquate et dans la construction des chambres à gaz de l’Aktion. Une fois l’opération terminée et les camps détruits (aux environs de novembre 1943), il fut transféré avec la totalité du staff Reinhard dans la région de Trieste, dans le cadre d’OZAK.

Lorenz Marie Hackenholdt naît à Gelsenkirchen, dans la Ruhr, en juin 1914. Il suit les cours élémentaires à l’école locale, mais abandonne ses études dès l’âge de 14 ans pour devenir apprenti maçon. Obtenant son certificat d’aptitude, il travaille sur de nombreux chantiers jusqu’en 1933, date à laquelle, âgé de 19 ans, il s’engage dans la SS. Dans son CV écrit à la main, retrouvé au Centre de Documentation de Berlin, Lorenz Hackenholdt affirme : « Suite à mon engagement à la SS, je fus muté, le 1er janvier 1934, à la Führerschule de l’SS-Abschnitt XVII, où je restais jusqu’à la fermeture de l’école. Je me présentais ensuite à l’Armée en qualité de volontaire et fus transféré au Bataillon 12 des Ingénieurs. Après deux ans de service militaire, je fus démobilisé. Je me présentais ensuite à la SS-Totenkopf Standarte. En novembre 1939, je fus envoyé à Berlin dans le cadre de ‘tâches spéciales’… » (Bundesarchiv Koblenz, Aussenstelle Berlin-Zehlendorf/BKBZ, dossier personnel Lorenz Hackenholt).

Bien évidemment, dans son CV, Hackenholdt omet certains détails d’importance ; comme, par exemple, le fait qu’il appartenait à la 2e Totenkopf Division Brandebourg, qu’en 1938 il fut affecté au dépôt des véhicules SS au camp de Sachsenhausen, et qu’en plus de son travail de mécanicien spécialisé et de chauffeur-SS, il y faisait également fonction de garde… C’est précisément durant son service dans le camp que l’ordre de mise en disponibilité pour les « tâches spéciales » lui est transmis en novembre 1939 par la Kommandantur de Sachsenhausen. Hackenholdt et trois de ses collègues, Josef Oberhauser, futur adjoint de Christian Wirth, Siegfried Graetschus, et Werner Dubois, sont convoqués par le KdF au 4 de la Voss Strasse. Sur place, les quatre hommes rencontrent six autres sous-officiers SS également convoqués – parmi eux se trouve Kurt Franz, qui sévira plus tard à Belzec puis à Treblinka.

Les 10 hommes sont interviewés par Viktor Brack, Chef du Hauptamt II du KdF – un service chargé des affaires du NSDAP et de l’État – , et par son second, l’Oberführer-SA Werner Blankenburg. On les instruit quant au programme sanitaire secret sur le point de se mettre en place : la liquidation des malades mentaux, des incurables, des malades atteints de maladies génétiques, bref des Ballastexistenzen. Werner Dubois se souvient de l’entretien : « On nous a montré des photos de cas de maladies mentales extrêmes… […] Les institutions desquelles ces malades devaient êtres retirés devaient servir d’hôpitaux militaires. On nous a dit que des chambres à gaz seraient construites dans lesquelles les victimes seraient gazées, puis elles seraient incinérées. De toute façon, nous n’aurions rien à voir avec les tueries, notre mission étant d’assurer la crémation des corps » (Déposition de Werner Dubois, 7.9.1961 à Schwelm/Zentrale Stelle der Landesjustizverwaltungen (ZStL) 208 AR-Z 251/59: Contre Kurt Bolender et al/Procès Sobibor).

Aucune réaction et, a priori, aucune hésitation non plus… Les sous-officiers SS prêtent aussitôt serment de confidentialité perpétuelle, et sont incorporés dans la Gemeinnutzige Stiftung fur Anstaltspflege (Fondation Charitable pour les Soins Institutionnels) que le personnel appelle simplement die Stiftung (La Fondation). Cette Fondation – qui n’existe qu’en en-tête – a pour mission d’organiser secrètement l’assassinat au monoxyde de carbone de plus de 70.000 malades dans 6 institutions prévues et mises à disposition à cet effet. Lorenz Hackenholdt et ses complices sont également informés qu’ils doivent procéder à l’euthanasie vêtus de vêtements civils fournis par le KdF, mais qu’ils peuvent garder leurs armes de service ainsi que leur livrets de solde SS. Les futurs « brûleurs » sont conviés à passer la nuit dans une maison d’hôtes et, dès le lendemain matin, partent en car pour le Château de Grafeneck, la 1ère institution d’Euthanasie créée par les nazis, au sud de Stuttgart, dans le Wurtemberg ; c’est le début de l’opération « T4 » (voir : https://deuxiemeguerremondia.forumactif.com/crimes-de-guerre-et-contre-l-humanite-f18/euthanasie-route-vers-le-genocide-t5874.htm ). Pour Hackenholdt, et ses acolytes, c’est une carrière criminelle sans précédent qui débute, et qui va s’aggraver durant les cinq ans à venir.

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Lorenz Hackenholdt à l'époque de l'opération T4

Hackenholdt accomplit sa mission de désinfecteur/brûleur (déchargement des cadavres, crémations) à Grafeneck, mais aussi dans d’autres centres T4 (Sonnenstein, et peut-être à Hartheim), de début 1940 jusqu’à l’été 1941, lorsque Hitler – sous la pression populaire – ordonne officiellement l’arrêt de l’opération T4 (elle continuera néanmoins épisodiquement pendant toute la guerre – y compris dans les pays conquis de l’Est). À l’automne 1941, Hackenholdt et un petit groupe de sous-officiers SS de « La Fondation » sont transférés dans le district de Lublin (Pologne du sud-est), et placés sous l’autorité du SSPF Odilo Globocnik. Peu de temps après son arrivée à Lublin, il se voit accorder une permission pour rentrer en Allemagne et épouser sa voisine, Ilse Zillmer, âgée de 29 ans. Après la cérémonie, suivie de quelques jours de voyage de noce, Hackenholdt reprend son service à Lublin.

Quelques jours plus tard, il est envoyé à Belzec, un petit village isolé au sud-est de Lublin, sur la frontière Russe. Sur une colline sablonneuse à environ 500m des habitations, les SS ont dressé un camp expérimental pour y procéder à l’extermination des Juifs de Generalgouvernement. Belzec devient le 1er camp d’extermination de l’Aktion Reinhard. (voir : https://deuxiemeguerremondia.forumactif.com/crimes-de-guerre-et-contre-l-humanite-f18/des-einsatzgruppen-a-aktion-reinhard-t5670.htm ). Ses 3 chambres à gaz sont rudimentaires, en bois recouvert de zinc, et constituées de doubles parois dont l’espace central est comblé avec du sable afin d’isoler et d’insonoriser. Une fois sur place, Hackenholdt prête main forte au commandant du camp, le Kriminalkommissar/Hauptsturmführer-SS Christian Wirth, lors d’une série de tests de gazage destinées à aboutir à une technique optimale. En quelques semaines, le Scharführer-SS Lorenz Hackenholdt devient ainsi, non seulement l’expert gazeur d’Aktion Reinhard, mais également un des « favoris » de Wirth. Entre la mi-mars et la mi-avril 1942, plus de 50.000 Juifs sont exterminés au moyen de gaz d’échappement d’un moteur de tank soviétique manœuvré par Hackenholdt qui n’hésite pas non plus à liquider au revolver lorsque l’envie lui prend. Plus tard, aux environs de juin-juillet, il planifie et supervise la construction des nouvelles chambres à gaz en briques et béton – plus grandes, plus solides… plus efficaces. Christian Wirth est ravi ; le vieux criminel autorise même le bon élève à afficher son nom sur le bâtiment. Désormais, l’entrée du corridor menant aux chambres homicides est surmonté d’un panneau : « Stiftung Hackenholdt » (Fondation Hackenholdt)… Humour SS. Trois ans plus tard, se remémorant sa visite de Belzec (18 août 1942) dans son témoignage rédigé en semi captivité à Rottweil, l’Obersturmführer-SS Kurt Gerstein confirme dans un français hésitant : « […] Au toit, l’étoile de David en cuivre. Avant le bâtiment, inscription ‘Fondation Hackenholdt’ » et, un peu plus loin : « À ce moment, je comprend pourquoi « Fondation Hackenholdt » – Hackenholdt c’est le chauffeur du « Diesel » dont les échappements sont destinés à tuer les pauvres ! ». Fort de son expérience, Hackenholdt participe ensuite à l’amélioration des chambres à gaz de Treblinka en septembre 1942 puis à celle de Sobibor en automne de la même année.

Lorenz Hackenholdt, le tueur volatilisé… Hacken12
Lorenz Hackenholdt en 1940

En août ou septembre 1943, le SSPF Odilo Globocnik, Christian Wirth, l’ensemble du staff Reinhard, et les auxiliaires Ukrainiens, sont mutés à Trieste dans le cadre d’une opération similaire : OZAK (voir : https://deuxiemeguerremondia.forumactif.com/crimes-de-guerre-et-contre-l-humanite-f18/ozak-derniere-mission-des-tueurs-daktion-reinhard-t9297.htm ). Objectif : appliquer la Solution Finale aux Juifs Italiens et aux partisans Yougoslaves. Le littoral Adriatique devient l’Operationszone Adriatisches Küstenland ou « Zone d'Opération des Côtes Adriatiques ». Lorenz Hackenholdt est incorporé dans l’unité R-1, une fois de plus sous les ordres de Christian Wirth. Ce même septembre 1943, pour services rendus à l’État, il est promu Hauptscharführer-SS.

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Le SSPF Odilo Globocnik (à gauche) décore Hackenholdt

Mais la fin est proche ; le Reich Millénaire s’effrite sur tous les fronts. Moins d’un an plus tard, le 26 mai 1944, Christian Wirth est abattu au cours d’une embuscade tendue par des partisans Yougoslaves. Franz Stangl, ex commandant de Treblinka, s’enfuit – d’abord en Autriche, puis en Amérique latine. Malgré les ordres hystériques d’Himmler de tenir coûte que coûte, le SSPF Globocnik et les SS de l’Adriatique refluent vers l’Allemagne et la Carinthie. Quelques semaines plus tard, capturé par une patrouille britannique, Odilo Globocnik se suicide avant même d’avoir été interrogé. Quant à Lorenz Hackenholdt, il disparaît pour toujours sans laisser la moindre trace…

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Hackenholdt (4e en partant de la droite) et ses collègues d'OZAK, à Trieste

Revenons maintenant en RFA, et à l’enquête.

Avant leur mariage, le couple Hackenholdt s’était fait enregistrer auprès de la police Berlinoise comme vivant dans des appartements séparés au 112, Kurfurstendamm. Cette adresse étant la dernière localisation connue de Lorenz Hackenholdt, elle semble le point de départ logique pour les enquêteurs de la Z-Stelle :

Le 5 novembre 1959, une requête officielle est adressée par le juge examinateur de Ludwigsburg chargé du dossier Belzec au Préfet de Police de Berlin-Ouest, au 1-7, Tempelhofer Damm. Le juge cherche à savoir si, à quelque moment que ce soit, Lorenz Hackenholdt ou son épouse, Ilse, aurait réapparu à Berlin depuis 1945. Des copies de la photo de son permis de conduire sont exigées ainsi que des détails sur sa profession, son statut marital etc. Le juge insiste sur une totale confidentialité de l’enquête afin de « ne pas éveiller de soupçons chez l’individu recherché » (ZStL 208 AR-Z 252/59 Procès Belzec. Lettre de la Zentrale Stelle au Presidium de Police de Berlin-Ouest, 5/11/1959). La réponse arrive 11 jours plus tard : aucune trace de Lorenz Hackenholdt dans les registres. Toutefois, il existe une fiche sur une femme qui pourrait bienêtre son épouse : Ilse Barbara Hackenholdt, née Zillmer, masseuse professionnelle de son état. Or depuis le 3 janvier 1952, Ilse ne vit plus à Berlin, mais dans le village Tienfenbach, dans l’Allgau, près de la frontière Autrichienne. De plus, le rapport de police précise que le 22 août 1953, Frau Hackenholdt aurait sollicité la magistrature de Berlin-Schoeneberg afin que son mari soit officiellement déclaré décédé, et ainsi bénéficier d’une pension de veuve de guerre. La déclaration fait état de ce que Lorenz Hackenholdt aurait trouvé la mort le 31 décembre 1945… De plus, Ilse affirme qu’elle n’a plus aucun signe de vie de son mari depuis novembre ou décembre 1944. Le dossier contient également une déposition de la mère de Hackenholdt, assurant qu’elle est ignorante du numéro d’affectation militaire de son fils, et qu’elle non plus n’a plus de nouvelles de lui depuis 1944… Le certificat de décès du gazeur de Belzec est donc accordé par la magistrature de Berlin, le 1er avril 1954 – prenant effet le 31 décembre 1945.

Mais la Z-Stelle ne s’en tient pas là. Sachant qu’Ilse Hackenholdt a séjournée quelques temps à Heilbronn (Wurtemberg) avant de s’installer à Tienfenbach, la commission charge la Kriminalpolizei de Heilbronn de fournir les renseignements suivants :

1. Savoir si Frau Hackenholdt s’est remariée.
2. Dans l’affirmative, fournir les détails concernant son mari actuel.
3. Dans le cas contraire, vérifier si elle vit avec un homme aux mêmes caractéristiques physiques que Lorenz Hackenholdt.

La réponse de la Kriminalpolizei arrive le 1er décembre 1959 : travaillant comme masseuse dans une clinique, Ilse Hackenholdt aurait vécu à Heilbronn de façon retirée ; aucune présence masculine n’ayant été remarquée. Auprès de son entourage, Ilse disait que son mari avait « disparu » pendant la guerre. Elle aurait reçu 10.000 Deutschemarks de pension. De retour à Tienfenbach, Ilse emménage dans un petit chalet, le Sonnenhuttle, avec Fraulein Margarete B. Les deux femmes partagent loyer et dépenses, et travaillent ensemble au sauna d’Isny, dans l’Allgau. À la demande de la Z-Stelle, une surveillance du chalet est organisée par la Grenzpolizei de Tiefenbach – mais, ici encore, aucune présence masculine non identifiée n’est remarquée.

Plus aucun indice ne fait surface jusqu’au 1er mars 1961, lorsque deux officiers de la Sonderkommission III de la Kriminalpolizei de Munich se rendent à la prison de Berlin-Tegel pour y interroger l’ex Oberscharführer-SS Eric Bauer, condamné à 11 ans de réclusion en 1950 pour crimes commis au camp d’extermination de Sobibor. Témoignant sous serment, Bauer affirme que Hackenholdt aurait survécu à la guerre. Tous deux se serait rencontrés près d’Ingolstadt, en Bavière, en 1946. D’après Bauer, Hackenholdt vivait sous le nom d’emprunt de Jansen, ou Jensen, ou Johannsen – une identité qu’il aurait volé à un soldat mort. Bauer était sous l’impression que sous cette identité Hackenholdt avait obtenu un emploi de chauffeur/livreur, et qu’il conduisait une camionnette Faun. Pour conclure, Bauer ajoute que pendant les derniers jours de la guerre, Hackenholdt vivait aux environs de Trieste avec une femme nommée « Monica »… Peut-être le cachait-elle encore ? (Déposition d’Erich Bauer, le 1/3/1960. Berlin-Tegel. Journal du 21 SK III/a, Da, Entry No. K.5462. Rapport du Magistrat Examinateur du Tribunal Régional de Munich à la Police d’État de Munich 6/3/1961).

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Erich Bauer

Les enquêteurs vont découvrir que Bauer n’est pas le seul à prétendre avoir rencontré Hackenholdt après-guerre. Interrogeant ensuite l’ex Unterscharführer-SS Fritz Rehwald, garde à Sobibor, ils apprennent que ce dernier aurait été contacté par le fugitif quelque temps après la guerre pour obtenir de l’aide. Si ses souvenirs étaient exacts, Hackenholdt tenait une boutique d’accessoires automobiles à Neuburg-an-der-Donau, à 15km d’Ingolstadt… Ingolstadt, précisément là où Bauer affirme l’avoir rencontré. En présence de deux sérieux indices indiquant une très possible survie de Lorenz Hackenholdt, les enquêteurs attendent néanmoins plusieurs mois avant de lancer une série de perquisitions au chalet d’Ilse, sur son lieu de travail, et au domicile des parents du fugitif. Objectif : retrouver toute correspondance ou détail susceptible de prouver un lien actif avec la famille. La perquisition de la maison des parents est conduite en juillet 1961 – mais, après plus de 3 heures de fouilles systématiques, aucune lettre ou indice n’est découvert ; sa mère, et ses cinq sœurs, ne savent rien…

La fouille du modeste chalet d’Ilse ne produit aucun élément non plus. À l’issu de la perquisition, les policiers informent Ilse Hackenholdt qu’ils ont également un mandat de perquisition concernant son lieu de travail où, parfois, elle séjourne. Ilse n’émet aucune objection, mais prie les inspecteurs d’y procéder en civil afin d’éviter des commérages qui nuiraient à son commerce. S’ensuit alors une longue conversation au cours de laquelle Ilse avoue que le couple n’était pas très heureux, que son mari écrivait peu. Puis, totalement abasourdie, elle apprend que son mari est encore en vie. Elle proteste, assurant les enquêteurs de sa bonne foi, affirmant qu’elle est la première à l’apprendre, et exigeant d’être tenue au courant des résultats de l’enquête. Quant à la perquisition, elle ne donne rien.

Pendant les mois que dure l’enquête, 9 autres membres de l’unité SS d’Aktion Reinhard sont arrêtés. Ils sont bien sûr interrogés quant à leurs rôles précis dans le processus d’extermination, mais aussi sur les activités de Hackenholdt. Le 31 octobre 1961, Ilse Hackenholdt est à nouveau entendue. Elle avoue alors aux enquêteurs s’être rendue à Lublin en automne 1943 pour voir son mari. Il lui aurait expédié un télégramme dans lequel il déclarait être blessé, et qu’elle pouvait lui rendre visite. Un 1er rendez-vous est convenu à Varsovie : « À cette époque, mon mari travaillait dans une sorte d’usine à Lublin, dans laquelle les Juifs étaient internés et devaient travailler… […] Pour autant que je sache, mon mari montait la garde aux environs de ce camp. Je suis incapable de donner des détails plus précis. […] J’ai un très mauvais souvenir de mes derniers jours de vacances à Lublin. Un jour, le camp fut entouré par la SS. Les Juifs furent emmenés au dehors. […] Plus tard, j’entendis des coups de feu. Je me suis dit qu’il se passait des choses bizarres. J’étais inquiète là-bas. Mes vacances n’étaient pas finies, mais j’ai décidé de partir ; et puis je me souviens que Hering [Gottlieb Hering, successeur de Christian Wirth au commandement de Belzec] m’avait conseillé de partir » (AR-Z 252/59 Procès Belzec – Déposition d’Ilse Hackenholt, le 31/10/1961 à Sonthofen). Les “choses bizarres” notées par Ilse Hackenholdt surviennent en fait le 3 novembre 1943, et correspondent au début d’un massacre de 2 jours au cours duquel la SS et la Police liquident le reliquat de déportés Juifs à Poniatowa et Trawniki : l’opération « Erntefest » (voir : https://deuxiemeguerremondia.forumactif.com/crimes-de-guerre-et-contre-l-humanite-f18/operation-erntefest-t9990.htm ).

En 1944, à Trieste, Lorenz Hackenhodt est décoré de la Croix de Fer 2e classe pour services rendus durant Aktion Reinhard puis, selon ses complices Josef Oberhauser, Hans Girtig, et Heinrich Gley, il meurt au combat courant printemps 1945. Mais les enquêteurs de la Z-Stelle estiment avoir accumulés suffisamment de preuves de la survie de Hackenholdt. Par conséquent, l’avocat général du Tribunal Régional de Munich l’inculpe in absentia pour assassinats en masse et crimes contre l’Humanité. Mais en réalité, quelles étaient les probabilités que Hackenholdt ait survécu ? Quel genre d’individu était-il pour survivre, non détecté, pendant toutes ces années alors que tant de ses complices SS avaient étés identifiés et arrêtés ? Pour le savoir, les hommes de la Z-Stelle interrogent d’anciens membres du Sonderkommando Aktion Reinhard en détention : Karl Schluch, Willy Grossmann, et Robert Juhrs… Leurs témoignages dressent un portrait peu reluisant du fugitif :

• « C’était un homme dur, brutal, inconsidéré, et sans aucun sens de l’honneur. J’irais même jusqu’à dire qu’il était sans caractère et indifférent. Il buvait beaucoup et était souvent puni à cause de ça ». (Karl Schluh)

• « Il m’est difficile de le décrire de façon appropriée. Je dirais qu’il était à la fois stupide et arrogant. Il était très craint, surtout vers la fin. Il était souvent saoul. Il était très rebelle envers ses supérieurs » (Willy Grossmann)

• « Au sujet de son caractère, j’utiliserais une métaphore qui, d’après moi, le décrit de façon adéquate : ‘Il voulait pisser avec les gros chiens mais n’arrivait pas à lever la patte’ » [Er wollte mit den grossen Hunden pissen gehen, aber konnte nicht die Beine heben] (Robert Juhrs)

Conclusion : Lorenz Hackenholdt est un solitaire ; il n’a pas de vrais amis – aucun des hommes interrogés (membres de T4, d’AR, ou des deux) n’avoue de liens amicaux avec lui ; tous affirment qu’il passait son temps libre seul. Les enquêteurs estiment donc que le fugitif – un homme secret, violent, dénué de scrupules, et ne comptant que sur lui-même – possède toutes les caractéristiques favorables à une survie. Que lui est-il donc arrivé ?

Vers la fin d’OZAK, 11 membres de l’Einsatz-R, y compris Christian Wirth, sont abattus par les partisans Yougoslaves, et enterrés dans le cimetière militaire allemand d’Opcina, non loin de Trieste. Entre 1957 et 1961 les cadavres sont exhumés et transférés au cimetière militaire allemand de Costermano, près du Lac de Garde, aux environs de Vérone. Aucun registre, aucun témoignage, ne fait état de ce que Lorenz Hackenholdt ait été enterré dans l’un ou l’autre. D’après ses complices à Trieste et les déductions des agents de la Z-Stelle, Hackenholdt passe les derniers jours de l’occupation de Trieste à faire du marché noir. Juhrs affirme que « entre autre, il magouillait avec la marine allemande ». Il semble également qu’il ne dédaigne pas marchander avec l’ennemi. Il est arrêté pour vente de munition aux partisans, et emprisonné pendant une courte période dans la Risière de San Sabba en attente de jugement (AR-Z 251/59 Procès Sobibor Extrait du dossier de l’Avocat Général de Munich/Action civile contre Ilse Hackenholt par le Tribunal de Sécurité Sociale d’Augsburg – 1962). Mais, conscient que la guerre est perdue, Dieter Allers, qui a repris le commandement de l’Einsatz-R depuis la mort de Wirth, décide de libérer tous les Juifs encore détenus dans la Risière… et Hackenholdt avec. Ce dernier ne se fait pas prier, et quitte précipitamment Trieste…

Karl Schiffner, membre de la garnison de Treblinka raconte que « Le 29 avril ou le 2 mai, Hackenholdt fut engagé par une compagnie privée de transport près de Trieste. Il y travaillait, et je l’ai même vu entre Trieste et Udine ». D’autres collègues, Josef Oberhauser et Kurt Bolender, confirment également aux enquêteurs que Hackenholdt était parfaitement en vie à la fin avril, et qu’ils l’avaient rencontré quelques jours avant Pâques 1945. Début mai, les forces allemandes en Italie refluent vers l’Autriche, et nombre de témoins assurent que Hackenholdt faisait partie de la retraite, au volant d’un Flak. Le point de rendez-vous de l’Einsatz-R est fixé à Kirchbach, en Autriche – où ils sont désarmés par les troupes britanniques avant d’être autorisés à poursuivre leur chemin. En effet, l’Aktion Reinhard étant inconnue aux Alliés, les tueurs sont considérés comme de simples fantassins allemands… Les dernières personnes ayant vues Lorenz Hackenholdt sont Willy Grossmann et quelques SS, lors de la fuite vers Kirchbach : « Je l’ai vu aux environs de Kirchbach, conduisant une carriole à lait tirée par un cheval. Il cria joyeusement en passant. Je ne me souviens plus s’il était en uniforme ou en vêtements civils. Je ne l’ai plus jamais revu ». Pour les enquêteurs, il s’agit maintenant de soumettre Ilse Hackenholdt à un interrogatoire poussé. Le 31 octobre 1961, elle est donc convoquée à Sonthofen pour se soumettre, sous serment, une journée entière aux questions des agents du SK III/a. :

« Après notre lune de miel, mon mari est retourné dans l’Est. Je n’ai jamais su où son unité était cantonnée. Notre correspondance se faisait par une boite postale militaire. Pendant la guerre, mon mari est revenu à la maison à diverses reprises. […] Il est revenu en permission pour la dernière fois en 1944, et cette fois, il revenait du Sud […] et je pense que c’est là qu’il est retourné. […]

Puis, Ilse explique l’épisode de sa visite à Lublin (voir plus haut), et ajoute que la dernière lettre qu’elle reçut de son époux fut pour lui souhaiter un bon anniversaire, en novembre 1944. Après, plus rien… Mais, une autre partie de la déposition d’Ilse suscite l’intérêt immédiat des enquêteurs : « Peu de temps après la guerre, vers la fin mai ou début juin 1945, un inconnu m’a rendu visite à Berlin. Cet homme m’a tendu une note écrite à la main […] sur laquelle était simplement écrit ‘Tous mes vœux, ton Lori’. […] L’homme m’a dit son nom, mais je ne m’en souviens plus ; il y avait un ‘a’ dedans. […] Il m’a dit que mon époux était vivant et qu’il avait besoin de vêtements » (AR-Z 252/59 Procès Belzec/Ilse Hackenholt, 31/10 1961 – Sonthofen). La conversation ne dure apparemment que 10mn. L’homme s’en va, promettant de revenir. De retour 48h plus tard, il réitère sa demande pour les vêtements, mais demande également la bague en diamant que Hackenholdt avait offert à Ilse. Souhaitant réfléchir avant de se séparer ainsi de son bien, Ilse demande à l’inconnu de se représenter plus tard. De nouveau 48h plus tard, l’homme revient. Cette fois, Ilse lui propose un compromis : vendre la bague au marché noir et partager la somme obtenue. Une fois vendue, la bague rapporte 2.500 RM. L’inconnu empoche la moitié, promettant de la remettre à Lorenz Hackenholdt qui se trouverait actuellement dans un secteur Allié d’Allemagne de l’Ouest. Ilse insiste pour accompagner l’homme et ainsi retrouver son mari. Tous deux conviennent d’un rendez-vous fixe et précis – mais l’inconnu n’y viendra jamais… Ilse déclare aux enquêteurs : « Je sais pour sûr que l’étranger ne m’a jamais dit où se trouvait mon mari, mais je me souviens très bien qu’il voulait aller à Memmingen »… Memmingen, à distance égale de Stuttgart et d’Ingolstadt, et à seulement 50km de Tiefenbach où Ilse réside. En se basant sur les descriptions de l’inconnu faites aux enquêteurs par Ilse, il pourrait s’agir de l’ex Scharführer-SS Rudi Kamm, membre du staff de Belzec et de Sobibor, relâché par ignorance d’un camp de prisonnier Allié et, lui aussi, fugitif…

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Rudi Kamm dans la section des entrepôts du camp d'extermination de Belzec

Les officiers du SK III/a demandent maintenant à Ilse pourquoi elle n’a jamais entrepris de recherches sur son mari auprès de la Croix Rouge ou du Service d’Information des Forces Armées Allemandes. Pour la première fois, Ilse craque : « Je savais, par son appartenance à la SS, que mon mari avait quelque chose à voir avec les Juifs et le camp de Belzec. Pour cette raison j’ai considéré des recherches inenvisageables. […] S’il avait été encore en vie, il me l’aurait fait savoir ». Les enquêteurs font monter la pression, et Ilse s’épanche : « En août 1959, mon beau-frère, Théo Hackenholdt est venu me voir pour les vacances. Il me fit part d’un incident qui le perturba beaucoup. Pendant le trajet, il croisa un camion, et reconnut immédiatement son frère au volant ; je ne sais plus aujourd’hui de quel route il s’agissait » (AR-Z 252/59 Procès Belzec/Ilse Hackenholt, 31/10 1961 – Sonthofen).

Interrogé à son tour par les enquêteurs, Théo Hackenholdt déclare sous serment : « Il est vrai qu’en août 1959 je suis allé voir ma belle-sœur à Tiefenbach. […] Je lui ai dit que je pensais avoir vu mon frère en 1947, et non en 1959 alors que je me rendais chez elle. […] Le conducteur du véhicule ‘pouvait’ être mon frère. Je n’ai pas pu noter la plaque d’immatriculation. […] En tous cas, il ne s’agissait pas d’un camion ».

Plusieurs autres enquêtes sont menées auprès de diverses administrations, mais trop de pièces ont brûlées, ou sont irrémédiablement perdues. Plus tard, les divers procès T4 et Aktion Reinhard (voir : https://deuxiemeguerremondia.forumactif.com/crimes-de-guerre-et-contre-l-humanite-f18/les-proces-aktion-reinhard-une-justice-approximative-t6106.htm ) ne réussiront pas non plus à élucider l’itinéraire de Hackenholdt, ni même à déterminer s’il avait été interné ou non dans un camp de prisonniers US. L’enquête est finalement, et définitivement, abandonnée fin 1963.

Sans doute Lorenz Hackenholdt est-il mort. S’il est encore vivant à l’heure où je poste cet article, il a 96 ans, et peut-être achève-t-il sereinement sa misérable existence en Italie du nord ou dans un village anodin d’Allemagne, secrètement content de soi d’avoir berné la justice des hommes jusqu’au bout. Je préfère penser que, vivant ou mort, il fut rongé jusque au fond de l’âme par les visions inimaginables entraperçues, l’œil collé aux lucarnes des portes du bâtiment qu’il avait créé de toute pièce : la « Fondation Hackenholdt ».

Merci de votre attention
Eddy
clin doeil gri

Sources :

• Tregenza, Michael. The’Disappearance of SS-Hauptscharfuhrer Lorenz Hackenholt ; A Report on the-1959-63 West German Police Search for Lorenz Hackenholt, the Gas Chamber Expert of the Aktion Reinhard Extermination Camps

• Poprzeczny, Joseph. Odilo Globocnik ; Hitler’s man in the East – Mc Farland & Co., 2004

• Rapport Gerstein ; dactylographié, rédigé en français et daté du 26 Avril 1945 à Rottweil.

• USHMM
• NARA
• Ghetto Fighter’s House








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Message  Jules 12/11/2010, 21:32

Un de tes meilleurs articles mon cher Eddy. Congrats !!! Lorenz Hackenholdt, le tueur volatilisé… Pouce_mi
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Message  eddy marz 12/11/2010, 21:40

Thanks alot, Jules clin doeil gri
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Message  Phil642 12/11/2010, 21:42

Merci Eddy!

pouce
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Message  vilak 12/11/2010, 23:20

Superbe article Eddy.
Je connaissais ce monsieur mais l'idée que j'en avais était celle d'un technicien parmis tant d'autres et vous m'avez ouvert les yeux.
Pour cela, mille merci!
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Message  le ronin 12/11/2010, 23:25

Bonsoir, excellent article eddy, très instructif, comme toujours . pouce




Amicalement .



Le ronin.

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Semper fidelis .
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Message  eddy marz 12/11/2010, 23:59

Merci à vous tous - n'en jetez plus.
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Message  sukhoi 13/11/2010, 01:08

Excellent article Eddy Lorenz Hackenholdt, le tueur volatilisé… Pouce_mi

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Message  Jules 13/11/2010, 08:09

On est mis dans l'ambiance dès qu'on voit la photo des locaux de la Z-Stelle... Lorenz Hackenholdt, le tueur volatilisé… Rigol_gr
Passionnant et instructif à la fois. Lorenz Hackenholdt, le tueur volatilisé… Pouce_mi

Ps : as-tu reçu mon MP Eddy ?
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Message  Karbychev 13/11/2010, 16:10

Superbe article, la photo de remise de médailles fait froid dans le dos (argh ! ces tronches de tueurs au regard froid...)

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Message  Soudard 14/11/2010, 20:15

Merci Mr Eddy grâce à toi j'en apprend de plus en plus tous les jours
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Message  eddy marz 14/11/2010, 20:23

You're welcome, Soudard clin doeil gri
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Message  Friendly Fire 15/11/2010, 15:06

Oui, merci vraiment Eddy pour tous ces articles fort précieux!


C'est terrifiant ce petit groupe d'anciens gardes de camps de concentration dont font partie Lorenz Hackenholdt (ou Hackenholt ? sans "d" ; j'ai l'impression que c'est cette dernière orthographe la plus répandue), Josef Oberhauser ("brûleur" puis adjoint de Wirth) ou Franz (cuisinier au départ, finira commandant de camp), et qui constituera un noyau de spécialistes en basses oeuvres et infrastructures d'extermination.


Grand et costaud, violent et parfois insubordonné, capable aussi bien de gazer que de tuer par balles, considéré comme solitaire et insensible même par ses collègues... Wirth devait certainement tenir "Hacko" pour une recrue de choix.

Selon http://www.holocaust-history.org/Tregenza/Tregenza04.shtml :
In January 1941, a charge of assault and battery (tatlicher Beleidigung) was brought against both Becker and Hackenholt in Plauen by Albin Wunderlich, the owner of a bar in the town. The two SS-men had left the bar at 5 o'clock in the morning, considerably drunk and in the company of two prostitutes. In the street, the plaintiff continuously insulted Hackenholt and then attacked him - a foolhardy act as Hackenholt was a well-built man over two metres tall. In self-defence, Hackenholt struck the plaintiff and knocked out two of his teeth, whereupon the plaintiff called the police. All three men were taken to the police station where Becker and Hackenholt refused to divulge to the police the nature of their work or the reason for their presence in Plauen. The police referred the criminal charges to the SS who began disciplinary proceedings against the pair, which resulted in a delay in promotion for Becker. After much bureaucratic wrangling, however, the SS disciplinary proceedings against Becker and Hackenholt were dropped.
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Message  eddy marz 15/11/2010, 19:06

Oui... qui se ressemble s'assemble à ce qu'il parait. Pourtant, en pensant au recrutement de ces assassins subalternes (Hackenholdt, Franz, Juhrs, Dubois & Co) à l'époque de T4, je me questionne sur comment le choix a pu tomber si juste (dans le sens de trouver les hommes aussi adéquats et disposés); une prédisposition a-t-elle été ressentie sur dossier (il n'en est nulle part mention, et le travail était volontaire), ou est-ce le fruit du hasard - comptant sur une obéissance aveugle à la hiérarchie ? Se sont-ils forgés cette insensibilité extraordinaire, démontrée ensuite dans les camps, sur le tas et avec le temps ? Mais, de toute façon, malgré leurs crimes, aucun d'eux ne joue dans la même cour que Christian Wirth qui, pour moi, reste un phénomène hors catégorie. Dans tous les articles postés sur ce forum dans lesquels j'ai traité de lui, je me suis toujours tenu à la ligne générale et abstenu de décrire ses crimes abjects, par respect pour les lecteurs. Les témoignages font état d'une insensibilité, d'une violence et d'une perversion telles que cela défie l'imagination. Au début de mes recherches, je pensais à des exagérations; puis...


Dernière édition par eddy marz le 16/11/2010, 18:43, édité 1 fois
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Message  Friendly Fire 16/11/2010, 09:02

Tu mets précisément le doigt sur les questions qui me venaient, sans que je parvienne à les formuler aussi précisément.
Il a pu y avoir un certain effet de groupe, un effet d'entraînement et de surenchère, puisqu'ils étaient très souvent ensembles, à la fois pour se faire bien voir de la hiérarchie et pour ne pas paraître faible face aux collègues : s'ils sont volontaires (une solde plus forte a aussi joué, de même que le fait de ne pas être au front...), avec le temps nombreux sont ceux qui veulent être affectés à d'autres tâches... et qui se font tous cravacher par Wirth lorsqu'ils lui en parlent.

Mais, de toute façon, malgré leurs crimes, aucun d'eux ne joue dans la même cour que Christian Wirth qui, pour moi, reste un phénomène hors catégorie.

Je me demande aussi dans quelle mesure il les a façonné : j'imagine qu'avant-même le début d'AR, avoir été sous ses ordres, directement ou pas, pendant deux ans, a dû représenter une "formation" terrible, un chef qui donne l'exemple le plus brutal, et qui incite ses hommes à oublier tout sentiment quand il s'agit de "traiter" les victimes.
Même avant AR il terrorise son staff, Kainer (qui se suicidera plus tard) est envoyé à Sachenshausen pour avoir un peu trop parlé de ce qui se passait à Hadamar. Un autre se plaint de douleurs au bras causées par un ancien accident de voiture pour être dispensé de travailler au crematorium, mais comprend vite qu'il vaut mieux ne pas trop poursuivre ses plaintes.
J'ai également lu qu'il aurait visité des instituts psychiatriques... pour y recruter du personnel parmi les malades !

Dans tous les articles postés sur ce forum dans lesquels j'ai traité de lui, je me suis toujours tenu à la ligne générale et abstenu de décrire ses crimes abjectes, par respect pour les lecteurs. Les témoignages font état d'une insensibilité, d'une violence et d'une perversion telles que cela défie l'imagination. Au début de mes recherches, je pensais à des exagérations; puis...
puis? oO
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Message  vilak 16/11/2010, 10:11

Eddy, je suis d'accord avec Friendly Fire et j'aimerai en savoir un peu plus sur le comportement bestial de Wirth au quotidien.
Vous aviez ouvert un sujet sur ce monstre et il serait gentil de votre part de le compléter en décrivant ces dérives dont vous ne faites que de brèves allusions.


Après tout, cela cadrerait bien avec ce forum.
Merci d'avance.

Amicalement,
Christian.
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Message  Phil642 16/11/2010, 11:10

En effet, je pense que l'étude approfondie de la psychologie de ces tueurs et leurs actes et compoprtement au quotidien doivent être racontés afin qu'on puisse vraiment obtenir une image précise de ces acteurs de la mort.

Je pense que le sadisme était une véritable institution, beaucoup semblant prendre du réel plaisir à faire souffrir les gens.

Ces assassins devaient êtres choisis suivant des profils psychologiques précis, ceux qui avaient de la compasssion essayaient de s'éloigner du système mais il ne représentent qu'une minorité (d'après Browning dans son livre sur le battaillonde police).

Il y a donc j'en suis sûr dans ces "équipes spéciales" des gens qui ont des prédispositions à la fois de soumission et de perversité sadique.

Les témoignages sont nombreux concernant les ss et autres qui jettent la honte sur leurs noms de familles ...
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Message  Jules 16/11/2010, 13:02

eddy marz a écrit:Mais, de toute façon, malgré leurs crimes, aucun d'eux ne joue dans la même cour que Christian Wirth qui, pour moi, reste un phénomène hors catégorie.

Même Hoess, témoin en première ligne de crimes de toutes sortes, parle de Wirth dans ses Mémoires. Il faudrait retrouver les passages mais il évoque son extrême violence.
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Message  eddy marz 16/11/2010, 19:30

Bon, vous savez que je n'aime pas trop écrire ce genre de trucs (j'essaye toujours de rester bref quand il s'agit d'horreur) mais, puisque vous le souhaitez, je rédigerais une page ou deux que j'ajouterais en annexe dans le thread "Christian Wirth : une tentative de curriculum" (ou autre part si vous le préférez). Je vous préviendrais dès que c'est fait.

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Message  Phil642 16/11/2010, 19:40

Je te remercie Eddy.

Ne pense pas que ce soit de la curiosité malsaine, mais c'est que d'abord ces comportements font partie des témoignages lors des procès.

J'ai lu des tas de minutes de Nuremberg et pour démontrer qu'un coupable était vraiment coupable (il a aussi un a avocat) la description du comportement social, relationnel avec les autres humains, a penché considérablement dans les appréciations des juges.

Les témoins étaient très rares.

Je pense personellement qu'il y a une prédisposition chez certains à devenir des barbares.
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Message  Friendly Fire 17/11/2010, 14:03

Ne pense pas que ce soit de la curiosité malsaine, mais c'est que d'abord ces comportements font partie des témoignages lors des procès.

J'ai lu des tas de minutes de Nuremberg et pour démontrer qu'un coupable était vraiment coupable (il a aussi un a avocat) la description du comportement social, relationnel avec les autres humains, a penché considérablement dans les appréciations des juges.

Tout à fait d'accord, ce n'est pas là de la "curiosité malsaine", mais chercher à décortiquer le pourquoi et le comment dans la tête des bourreaux, un travail intéressant pour comprendre l'âme humaine ET pour éviter que ce genre d'horreurs se reproduisent. Il existe beaucoup de travaux récents, par exemple sur le Rwanda, qu'il pourrait être utile de mettre en perspective avec ce qui a été écrit sur la Solution Finale (ça a sûrement déjà été fait, même si je n'ai pas de références). A cet égard, le célèbre livre de Christopher BROWNING, Des hommes ordinaires. Le 101e bataillon de réserve de la police allemande et la solution finale en Pologne est également très précieux, nul doute que le même genre d'étude sur les hommes d'AR nous en apprendrait beaucoup.

Je pense personellement qu'il y a une prédisposition chez certains à devenir des barbares.

Vaste question...
Que des prédispositions à la violence existent chez certains individus, en raison de leur enfance et de leur éducation, voire de leur patrimoine génétique (ne peut-on pas selon notre président déceler cela même chez un enfant de 3 ans? ><), je ne suis ni médecin ni psychiatre mais je pense qu'il y a maintenant un assez large consensus sur ce point, mais pas dans les détails.

Certaines cultures ou certaines époques semblent aussi favoriser la violence, voire le meurtre à grande échelle. Dit comme ça, ça semble assez évident : la société aztèque était évidemment mieux disposée envers les sacrifices humains que la France du XXIe siècle, par exemple.
Quid de Allemagne pour la période qui nous intéresse? Depuis 1933 (voire avant, mais pas avec autant de moyens) jusqu'à la guerre les nazis ont évidemment eu le temps d'imposer leur propagande, mais il y avait déjà quelques bases : une culture de la hiérarchie où l'on ne discute pas un ordre, un certain culte de l'armée et un niveau de violence "ordinaire" assez élevé (duels au sabre, Corps Francs, etc), un antisémitisme latent. Un film selon moi rend bien cette impression d'une société crispée, entre tradition et modernité, à la veille de la 1ere GM : Le Ruban blanc.

Ajoutons que les armées allemandes de 1870-71 et 14-18 ont déjà recours à des pratiques comme la prise d'otage dans la population civile, et à la chasse aux "francs-tireurs" et autres partisans : même s'il est vrai que les "atrocités allemandes" ont aussi parfois été exagérément grossies à des fins de propagande, on a cependant l'impression que les autres armées occidentales ont quand-même évolué plus rapidement sur ce point, du moins tant qu'elles n'agissaient pas outre-mer...
En Afrique justement, on peut peut-être trouver des traces d'une "généalogie du nazisme" dans le premier génocide du XXe siècle, celui des Hereros, à coups de marches forcées dans le désert et de camps (dans l'un d'eux le futur professeur de Mengele pratiquait des expériences, dont stérilisations, injections de maladies...) : certes, aucune armée européenne n'agit très proprement dans les colonies, mais c'est me semble-t-il la première fois qu'on décida de résoudre un "problème" de population par l'élimination pure et simple, en la "justifiant" déjà en partie par un discours "scientifique".
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Message  eddy marz 17/11/2010, 14:20

Il ya des études sérieuses sur la formation de ces comportements. Je suggère, comme entrée en matière : Lonnie H. Athens The Creation of Dangerous Violent Criminals – University of Illinois Press ; 1992
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Message  Jules 17/11/2010, 14:55

Je crois qu'on aura jamais le recul nécessaire pour comprendre comment ces individus ont pu commettre de telles ignominies.
Je veux bien qu'on traite de l'aspect psychologique de tel tueur mais de là à jouer au "profiler"... À mon avis c'est de la "pipe".
Je crois que Friendly Fire a visé juste. Il s'agit d'une époque extraordinaire où un individu a su attiser la haine de millions de gens. Ensuite, dans ce contexte "Füherien", TOUT FUT POSSIBLE ET PERMIS. Puis, évidemment qu'il y eu un effet d'entraînement et de surenchère et c'est normal... Mais -une fois pour toutes- qu'on arrête de nous bassiner avec ces idées de parfaits SS tueurs-nés faits de métal qui avaient tous des prédispositions spéciales... Tous ces tueurs étaient des hommes normaux pour 95% d'entre eux. Ils sont tous devenu assassin sur le tas. Et comment pouvait-il en être autrement... "pourvu qu'on aille en direction du Führer".
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