Décès de Robert Schriewer
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Décès de Robert Schriewer
La Royale Union des Services de Renseignement et d'Action a le triste devoir de vous annoncer le décès du résistant Robert Schriewer ancien ARA (Agent de Renseignement et d'Action).
Les funérailles auront lieu à l’église d’Ophain (à côté de Braine-l’Alleud) le 23 décembre à 11h00.
Phil
Porte-Drapeau a.t. RUSRA
Une mémoire (sur) vivante de Breendonk
PAR PAUL VAUTE
Mis en ligne le 26/04/2001
Guide dans le camp de concentration belge, Robert Schriewer, qui a connu Sachsenhausen et les marches de la mort, témoigne inlassablement.
ENTRETIEN
Dix-sept ans en 1940 «Pour tout le monde, l'Allemagne avait gagné la guerre. Nous, nous étions jeunes et gardions l'espoir. Ma première manifestation de résistance eut lieu le 11 novembre 40, quand j'ai participé à une réunion au Soldat inconnu avec des étudiants de l'ULB. C'était évidemment interdit et pas mal de jeunes furent raflés par les Allemands».
Nombreux sont les élèves et anciens élèves qui connaissent le visage de Robert Schriewer, dernier parmi les anciens prisonniers francophones de Breendonk à y guider régulièrement des classes d'écoles.
Son itinéraire de guerre est passé par l'impression de tracts clandestins, la distribution de journaux résistants («La Libre Belgique», «La Voix des Belges»), l'entrée dans les services de renseignement. Jusqu'au jour où un grand patriote, arrêté, «craqua» et donna 350 noms à la Gestapo. En janvier 1943, c'était l'arrestation.
«Avec tous les éléments qui me concernaient, ils auraient pu me condamner à mort dix fois, nous dit Robert Schriewer. À Breendonk, j'ai été mis au secret pendant cinq mois et demi. J'ai été interrogé, y compris trois fois dans la chambre de torture. J'ai nié, mais ils savaient». La tragique expérience révéla pourtant des failles. Un temps, on voulut surtout arracher au prisonnier des indices pour retrouver un résistant, Robert Dalchamp qui était déjà captif à Breendonk. «Comment expliquer cela? Peut-être que les services de la Gestapo étaient tellement cloisonnés que quand vous étiez arrêté par l'un d'eux, cela n'était pas communiqué aux autres»
LA SOIF, SURTOUT
Celui qui est devenu aujourd'hui un gardien de la mémoire avoue avoir plus souffert des codétenus que des SS: «Il fallait se méfier de tout le monde. S'il y avait entre 4 et 5 pc de la population carcérale arrêtés pour des motifs patriotiques, c'est beaucoup. Et même parmi ceux-là, il y avait encore des malheureux qui, pour en sortir ou aller ailleurs, auraient vendu père et mère»
Après un répit à la prison de Saint-Gilles (où les détenus venant de Breendonk recevaient la double ration) et à la forteresse de Huy, de nouvelles plongées en enfer attendaient, comme le voyage en chemins de fer de Vught (Pays-Bas) à Berlin: «Une fournaise à l'intérieur des wagons, où nous étions tellement serrés qu'il n'était pas question de s'asseoir. La faim, mais ce n'est encore rien. La soif, surtout Il ne fallait pas se déshabiller pour conserver le plus possible sa transpiration. Et surtout ne pas boire son urine. Des malheureux sont devenus fous et voulaient arracher les yeux de leurs camarades. Il a fallu les liquider».
Un souvenir si douloureux que même Sachsenhausen et les marches de la mort ne parviendront pas à l'estomper.
http://www.lalibre.be/actu/belgique/article/19527/une-memoire-sur-vivante-de-breendonk.html
Les funérailles auront lieu à l’église d’Ophain (à côté de Braine-l’Alleud) le 23 décembre à 11h00.
Phil
Porte-Drapeau a.t. RUSRA
Une mémoire (sur) vivante de Breendonk
PAR PAUL VAUTE
Mis en ligne le 26/04/2001
Guide dans le camp de concentration belge, Robert Schriewer, qui a connu Sachsenhausen et les marches de la mort, témoigne inlassablement.
ENTRETIEN
Dix-sept ans en 1940 «Pour tout le monde, l'Allemagne avait gagné la guerre. Nous, nous étions jeunes et gardions l'espoir. Ma première manifestation de résistance eut lieu le 11 novembre 40, quand j'ai participé à une réunion au Soldat inconnu avec des étudiants de l'ULB. C'était évidemment interdit et pas mal de jeunes furent raflés par les Allemands».
Nombreux sont les élèves et anciens élèves qui connaissent le visage de Robert Schriewer, dernier parmi les anciens prisonniers francophones de Breendonk à y guider régulièrement des classes d'écoles.
Son itinéraire de guerre est passé par l'impression de tracts clandestins, la distribution de journaux résistants («La Libre Belgique», «La Voix des Belges»), l'entrée dans les services de renseignement. Jusqu'au jour où un grand patriote, arrêté, «craqua» et donna 350 noms à la Gestapo. En janvier 1943, c'était l'arrestation.
«Avec tous les éléments qui me concernaient, ils auraient pu me condamner à mort dix fois, nous dit Robert Schriewer. À Breendonk, j'ai été mis au secret pendant cinq mois et demi. J'ai été interrogé, y compris trois fois dans la chambre de torture. J'ai nié, mais ils savaient». La tragique expérience révéla pourtant des failles. Un temps, on voulut surtout arracher au prisonnier des indices pour retrouver un résistant, Robert Dalchamp qui était déjà captif à Breendonk. «Comment expliquer cela? Peut-être que les services de la Gestapo étaient tellement cloisonnés que quand vous étiez arrêté par l'un d'eux, cela n'était pas communiqué aux autres»
LA SOIF, SURTOUT
Celui qui est devenu aujourd'hui un gardien de la mémoire avoue avoir plus souffert des codétenus que des SS: «Il fallait se méfier de tout le monde. S'il y avait entre 4 et 5 pc de la population carcérale arrêtés pour des motifs patriotiques, c'est beaucoup. Et même parmi ceux-là, il y avait encore des malheureux qui, pour en sortir ou aller ailleurs, auraient vendu père et mère»
Après un répit à la prison de Saint-Gilles (où les détenus venant de Breendonk recevaient la double ration) et à la forteresse de Huy, de nouvelles plongées en enfer attendaient, comme le voyage en chemins de fer de Vught (Pays-Bas) à Berlin: «Une fournaise à l'intérieur des wagons, où nous étions tellement serrés qu'il n'était pas question de s'asseoir. La faim, mais ce n'est encore rien. La soif, surtout Il ne fallait pas se déshabiller pour conserver le plus possible sa transpiration. Et surtout ne pas boire son urine. Des malheureux sont devenus fous et voulaient arracher les yeux de leurs camarades. Il a fallu les liquider».
Un souvenir si douloureux que même Sachsenhausen et les marches de la mort ne parviendront pas à l'estomper.
http://www.lalibre.be/actu/belgique/article/19527/une-memoire-sur-vivante-de-breendonk.html
Phil642- Général (Administrateur)
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Date d'inscription : 09/05/2006
Re: Décès de Robert Schriewer
Que ce Brave repose désormais en Paix.
Sincères condoléances à la famille
Prosper
Sincères condoléances à la famille
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