In mémoriam Crash du B24 Libérator du capitaine Robert W. H
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Jules
route66
le ronin
Apprenti
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In mémoriam Crash du B24 Libérator du capitaine Robert W. H
Aujourd'hui est une date hautement symbolique pour moi puisque c'est le triste anniversaire du crash d'un bombardier américain sur la colline cannoise de la Croix des Gardes .
Et pourtant aucune commémoration n'a lieue ( ou dumoins à cette date pour rendre hommage à ces valeureux pilotes...je m'en suis donc chargé en me rendant sur le mémorial du crash composé d'une sculture faite à la base de l'hélice de l'appareil en tenue de pilote américain , et ce n'est pas sans une certaine émotion qui peut se lire sur mon visage..
Jeudi 25 Mai 1944. Durant les opérations aériennes alliées menées détruire les moyens de communication de l'occupant dans le sud de la France, 2 groupes de B-24 Liberator du 55th Bomber-Wing de la 15th Air Force, les 464th et 465th Bomber-Group, avaient pour mission la mise hors service du noeud ferroviaire de Givors, ville située à une vingtaine de km au Sud de Lyon dans la vallée du Rhône.
Quatre quadrimoteurs appartenant 464th BG seront très sérieusement endommagés dont 3 ne rentreront pas à leur base temporaire de Gioia del Colle, dans les Pouilles italiennes. Les groupes de bombardiers américains avaient été durement malmenés sur leur route de retour, tant par la Flak, que la Luftwaffe, dont les Messerchmitt 109 et Focke Wulf 190 dont les bases étaient localisées a Istres, Salon-de-Provence et les Channoines.
Le deuxieme appareil perdu portait le matricule militaire (serial number) 41-29412. Surnommé Strictly from Hunger par son équipage il était piloté par le capitaine Robert W. Hornbaker.
Durement touché par la Flak au passage des côtes de l'Estérel, il fut particulièrement pris à partie par 4 chasseurs allemands, l'un d'eux, un Me 109, réussi à éviter les tirs provenant des tourelles américaines en plongeant et resurgissant sur la gauche du quadrimoteur tout en lachant des rafales de MG15 (7,92 mm) et de 20 mm provenant de son canon axial.
Le résultat ne se fit pas attendre : moteur numéro 1 incendié (le feu ne pourra pas être éteint), numéro 2 avec une perte du régime importante et pression d'huile baissant dangereusement, tout en dégageant un long panache de fumée noirâtre et épaisse.
Mais ce n'est pas tout, le côté gauche du fuselage a aussi été criblé d'impacts et la pompe principale de transvasement de carburant est détruite, faisant s'écouler au niveau de l'emplanture de l'aile gauche un flot de carburant s'échappant par les soutes à bombes. Comble de malchance, plusieurs câbles de commandes sont sectionnés.
Malheureusement aussi, le pilote a été tué sur le coup par des éclats reçus à la tête et au thorax.
C'est dans ce contexte infernal que l'appareil, maintenant piloté par le sous-lieutenant Raymond H. Burklund, fort heureusement indemne, s'élance tout de même, en perdant de l'altitude, au-dessus de la Méditerranée.
Au passage des côtes, le B-24 aura encore été l'objet de tirs de la Flak localisée au Cap Roux entre Cannes et Saint-Raphaël.
Survolant la mer, la formation de B-24 du 464th BG est alors vue disparaître au loin en direction de l'Italie via la Corse. C’est le moment ou le sous-lieutenant Burklund se rend compte qu'il lui sera impossible de rallier l’île de beauté, son appareil risquant l’explosion à chaque instant !
Quittant sa route en virant dans une grande courbe sur la gauche, le B-24 mortellement touché se dirige au droit de Cannes en survolant les îles de Lérins.
La Flak du secteur entre alors en action, tandis que 4 hommes d'équipage (incluant le co-pilote) sautent en parachute. L'appareil, désormais livré à lui-même, et dans dans une dernière spirale sur sa gauche, va s'écraser sur la face Est de la colline de La Croix des Gardes, évitant par miracle un désastre en ne s'abattant pas sur la ville.
Dans l'épave, seront retrouvés les corps sans vie du pilote et celui d'un autre aviateur qui ne sera jamais identifié, tout comme aucune trace des 4 autres hommes restant, et pour cause, il se trouve en effet que sur les dix hommes qui composaient l'équipage, 4 ont sauté très au large des côtes provençales (ils ne serons jamais retrouvés), tandis que pour un de ceux se parachuta au-dessus de Cannes, le s/sgt Lawrence E. Reinceke, il ne survécut pas au fait que son parachute ne s'ouvrit pas.
Il sera retrouvé sans vie, face contre terre, à près de 2 km à l'Est de l'endroit où s'est écrasé son avion.
Le résultat de cet accident qui mit en émoi toute la population cannoise sera de 4 disparus, 3 tués (dont 1 non identifié), et 3 prisonniers de guerre.
50 années plus tard, le 4 Juillet 1994, le dernier survivant de ce quadrimoteur, le sergent Alfred R. Karow, qui occupait les fonctions de mécanicien de bord et mitrailleur de la tourelle dorsale, sur invitation de la municipalité cannoise et d'Aéro-Re.L.I.C., revenait sur les lieux du premier et seul parachutage qu'il effectua de sa vie : Cannes.
Aussi présents avec lui, la veuve du pilote, Madame Velma Hornbaker/Kirby, qui se remaria de nombreuses année plus tard avec le Dr Vernon Kirby. La soeur du mitrailleur arrière était aussi présente, ainsi que sa fille, tout comme des anciens de l'escadrille du capitaine Hornbaker.
Capitaine Robert W. Hornbaker, pilote (tué)
Sous-lieutenant Raymond H. Burklund, copilote (prisonnier)
Sergent Alfred R. Karow, mitrailleur mécanicien (prisonnier)
Sergent Roland G. Baryenbruch, mitrailleur (prisonnier)
Alfred R. Karow sur le B-24 "Strictly from Hunger"
25 mai 1944, le B-24 du capitaine Hornbaker s'ecrase sur la colline de La Croix des Gardes
Habitants cannois près du train d'atterrissage gauche.
Matériel de l'avion :
Laryngophone
Bonbonne d'oxygène
Source : http://www.aero-relic.org/Francais/B-24_41-29412_Hornbaker/f-00-b24hornbaker.htm
http://www.maxcartier.com/enlacets.htm
Et pourtant aucune commémoration n'a lieue ( ou dumoins à cette date pour rendre hommage à ces valeureux pilotes...je m'en suis donc chargé en me rendant sur le mémorial du crash composé d'une sculture faite à la base de l'hélice de l'appareil en tenue de pilote américain , et ce n'est pas sans une certaine émotion qui peut se lire sur mon visage..
Jeudi 25 Mai 1944. Durant les opérations aériennes alliées menées détruire les moyens de communication de l'occupant dans le sud de la France, 2 groupes de B-24 Liberator du 55th Bomber-Wing de la 15th Air Force, les 464th et 465th Bomber-Group, avaient pour mission la mise hors service du noeud ferroviaire de Givors, ville située à une vingtaine de km au Sud de Lyon dans la vallée du Rhône.
Quatre quadrimoteurs appartenant 464th BG seront très sérieusement endommagés dont 3 ne rentreront pas à leur base temporaire de Gioia del Colle, dans les Pouilles italiennes. Les groupes de bombardiers américains avaient été durement malmenés sur leur route de retour, tant par la Flak, que la Luftwaffe, dont les Messerchmitt 109 et Focke Wulf 190 dont les bases étaient localisées a Istres, Salon-de-Provence et les Channoines.
Le deuxieme appareil perdu portait le matricule militaire (serial number) 41-29412. Surnommé Strictly from Hunger par son équipage il était piloté par le capitaine Robert W. Hornbaker.
Durement touché par la Flak au passage des côtes de l'Estérel, il fut particulièrement pris à partie par 4 chasseurs allemands, l'un d'eux, un Me 109, réussi à éviter les tirs provenant des tourelles américaines en plongeant et resurgissant sur la gauche du quadrimoteur tout en lachant des rafales de MG15 (7,92 mm) et de 20 mm provenant de son canon axial.
Le résultat ne se fit pas attendre : moteur numéro 1 incendié (le feu ne pourra pas être éteint), numéro 2 avec une perte du régime importante et pression d'huile baissant dangereusement, tout en dégageant un long panache de fumée noirâtre et épaisse.
Mais ce n'est pas tout, le côté gauche du fuselage a aussi été criblé d'impacts et la pompe principale de transvasement de carburant est détruite, faisant s'écouler au niveau de l'emplanture de l'aile gauche un flot de carburant s'échappant par les soutes à bombes. Comble de malchance, plusieurs câbles de commandes sont sectionnés.
Malheureusement aussi, le pilote a été tué sur le coup par des éclats reçus à la tête et au thorax.
C'est dans ce contexte infernal que l'appareil, maintenant piloté par le sous-lieutenant Raymond H. Burklund, fort heureusement indemne, s'élance tout de même, en perdant de l'altitude, au-dessus de la Méditerranée.
Au passage des côtes, le B-24 aura encore été l'objet de tirs de la Flak localisée au Cap Roux entre Cannes et Saint-Raphaël.
Survolant la mer, la formation de B-24 du 464th BG est alors vue disparaître au loin en direction de l'Italie via la Corse. C’est le moment ou le sous-lieutenant Burklund se rend compte qu'il lui sera impossible de rallier l’île de beauté, son appareil risquant l’explosion à chaque instant !
Quittant sa route en virant dans une grande courbe sur la gauche, le B-24 mortellement touché se dirige au droit de Cannes en survolant les îles de Lérins.
La Flak du secteur entre alors en action, tandis que 4 hommes d'équipage (incluant le co-pilote) sautent en parachute. L'appareil, désormais livré à lui-même, et dans dans une dernière spirale sur sa gauche, va s'écraser sur la face Est de la colline de La Croix des Gardes, évitant par miracle un désastre en ne s'abattant pas sur la ville.
Dans l'épave, seront retrouvés les corps sans vie du pilote et celui d'un autre aviateur qui ne sera jamais identifié, tout comme aucune trace des 4 autres hommes restant, et pour cause, il se trouve en effet que sur les dix hommes qui composaient l'équipage, 4 ont sauté très au large des côtes provençales (ils ne serons jamais retrouvés), tandis que pour un de ceux se parachuta au-dessus de Cannes, le s/sgt Lawrence E. Reinceke, il ne survécut pas au fait que son parachute ne s'ouvrit pas.
Il sera retrouvé sans vie, face contre terre, à près de 2 km à l'Est de l'endroit où s'est écrasé son avion.
Le résultat de cet accident qui mit en émoi toute la population cannoise sera de 4 disparus, 3 tués (dont 1 non identifié), et 3 prisonniers de guerre.
50 années plus tard, le 4 Juillet 1994, le dernier survivant de ce quadrimoteur, le sergent Alfred R. Karow, qui occupait les fonctions de mécanicien de bord et mitrailleur de la tourelle dorsale, sur invitation de la municipalité cannoise et d'Aéro-Re.L.I.C., revenait sur les lieux du premier et seul parachutage qu'il effectua de sa vie : Cannes.
Aussi présents avec lui, la veuve du pilote, Madame Velma Hornbaker/Kirby, qui se remaria de nombreuses année plus tard avec le Dr Vernon Kirby. La soeur du mitrailleur arrière était aussi présente, ainsi que sa fille, tout comme des anciens de l'escadrille du capitaine Hornbaker.
Capitaine Robert W. Hornbaker, pilote (tué)
Sous-lieutenant Raymond H. Burklund, copilote (prisonnier)
Sergent Alfred R. Karow, mitrailleur mécanicien (prisonnier)
Sergent Roland G. Baryenbruch, mitrailleur (prisonnier)
Alfred R. Karow sur le B-24 "Strictly from Hunger"
25 mai 1944, le B-24 du capitaine Hornbaker s'ecrase sur la colline de La Croix des Gardes
Habitants cannois près du train d'atterrissage gauche.
Matériel de l'avion :
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Source : http://www.aero-relic.org/Francais/B-24_41-29412_Hornbaker/f-00-b24hornbaker.htm
http://www.maxcartier.com/enlacets.htm
Dernière édition par Apprenti le 25/5/2013, 21:40, édité 1 fois
Re: In mémoriam Crash du B24 Libérator du capitaine Robert W. H
Bonjour, et un grand merci pour ce récit très émouvant, bravo, pour ta prise d'initiative,et l'hommage rendu à ce valeureux équipage .C'est à des hommes venus d'horizons lointains, que nous devons notre liberté , il faut s'en souvenir et faire perdurer le devoir de mémoire , eux et nos amis anglais que je ne remercierais jamais assez .
Très amicalement,
le ronin.
Très amicalement,
le ronin.
_________________
....La véritable personnalité d'un homme ne se dévoile qu'au feu, tout le reste n'est que littérature.....
Semper fidelis .
le ronin- Police militaire (Modérateur)
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Age : 72
Localisation : Dans l'Hérault, cong!
Date d'inscription : 25/06/2008
Re: In mémoriam Crash du B24 Libérator du capitaine Robert W. H
Salut Apprenti
Bon travail Je suis comme toi.......ne j'amais oublier .Good job.
A+
Phil
route66- Général de Brigade
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Localisation : Breton dans le desert du Nevada USA
Date d'inscription : 07/04/2012
Re: In mémoriam Crash du B24 Libérator du capitaine Robert W. H
Superbe récit, en effet. Merci infiniment.
Jules- Général de Division
- Nombre de messages : 2070
Age : 44
Localisation : ici
Date d'inscription : 04/01/2009
Re: In mémoriam Crash du B24 Libérator du capitaine Robert W. H
Le Lib', l'un des appareils les plus durs à tenir en vol à cause de son aile Davis aux performances et caractéristiques presque trop fines pour l'époque. Ce qui est intéressant c'est ce que tu précises (le pilote mort suite aux éclats) de mémoire il me semble que le cockpit n'avait pas de glaces de hublots trempées à l'inverse du B-17 (la fenêtre latérale pilote l'était, pas à l'épreuve des balles, mais il semblerait qu'il y ait eu plus de pilotes et copilotes sur B-17 qui ait survécu à des passes frontales que ceux sur B-24).
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Patrie, Courage, Foi. Regarde Saint Michel et saute rassuré.
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Ming- Général (Administrateur)
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Localisation : MingLouffie occidentale
Date d'inscription : 04/10/2007
Re: In mémoriam Crash du B24 Libérator du capitaine Robert W. H
Beau récit, bel hommage...Des hommes courageux, merci à eux.
Benjamin
Benjamin
Le-frenchi- Adjudant
- Nombre de messages : 81
Age : 29
Localisation : Rouen
Date d'inscription : 17/04/2012
Re: In mémoriam Crash du B24 Libérator du capitaine Robert W. H
Félicitation pour ce bel hommage
Dans le village voisin du mien, un B-17 s'est écrasé et aujourd'hui plus aucune cérémonie n'est organisée non plus
Cordialement
Sam
Dans le village voisin du mien, un B-17 s'est écrasé et aujourd'hui plus aucune cérémonie n'est organisée non plus
Cordialement
Sam
Re: In mémoriam Crash du B24 Libérator du capitaine Robert W. H
Mon pélerinage annuel sur le lieu du crash :
http://www.histoireconstitution44.com/un-bombardier-americain-se-crashe-a-cannes-25-mai-1944-3240130.html
http://www.histoireconstitution44.com/un-bombardier-americain-se-crashe-a-cannes-25-mai-1944-3240130.html
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