Les commandos Français en Asie 1941-1946
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Les commandos Français en Asie 1941-1946
Les commandos Français en Asie 1941-1946
Le commando Ponchardier est une unité dissoute de l'armée française constituée par l'amiral Henri Nomy à la fin de la Seconde Guerre mondiale sur le modèle des SAS britanniques. Le bataillon, initialement destiné à intervenir en Indochine au sein du CLI (5e RIC) contre les Japonais, est engagé contre le Viet Minh dans la région de Saigon de fin 45 à mi 46.
Création et différentes dénominations :
1er janvier 1945 : création du commando parachutiste de l'aéronautique navale.
1er septembre 1945 : création du SAS Bataillon.
15 février 1946 : le SAS B devient Groupement autonome et dépend directement du général Leclerc.
Historique et combats :
Le 1er janvier 1945, le commando parachutiste de l'aéronautique navale s'installe à la BAN Hyères Le Palyvestre. Il rejoint le 22 février 1945 le camp de Peterborough afin de recevoir son instruction commando et d'obtenir le brevet parachutiste. Le 29 juin, un détachement de 73 hommes embarque à Toulon et rejoint le 2 aout le camp de Kurunegala à Ceylan.
Le commando est intégré au CLI1-5e RIC du commandant Huard le 1er septembre 1945 et devient le SAS Bataillon. Il ne comporte alors que les 3 commandos B1, B2 et B3.
Le Japon ayant capitulé, l'unité est désignée pour combattre le Viet Minh en Indochine et embarque sur le Princess Beatrix et le cuirassé Richelieu pour Saigon où il débarque les 3 et 4 octobre 1945.
À partir du 12 octobre, le SAS B intervient dans la libération du nord de Saigon puis du 25 octobre au 27 décembre il libère la ville de Mytho et la zone Vĩnh Long - Cantho - Tra Cu situées au sud-ouest de la capitale de la Cochinchine.
De retour à Saigon, Ponchardier constitue le 22 janvier un quatrième commando, le B4, à partir d'effectifs du commando léger n°2 (CL 2) qui vient d'arriver en Indochine.
Du 25 au 30 janvier les quatre commandos, aidés du 1er RFM et du RBFM , interviennent dans la région de Bien Hoa au nord-est de Saigon.
Le 16 février 1946, en vue d'être parachuté sur Hanoi lors de l'opération Bir Hakeim, le commando devient groupement autonome et dépend directement de Leclerc. L'opération est annulée au dernier moment .
Le 3 avril 1946, le groupement procède au premier largage d'une antenne chirurgicale parachutiste, constituée des médecins Dumetz, Salinesi et Huc, et destinée à secourir deux blessés graves du III/43e RIC dans la région de Camau au sud-est de Cantho .
Du 14 avril au 1er mai, le commando continue les opérations au nord de Saigon - An Loc Dong (14/4), Tan Uyen (17/4), An Son (1/5) - puis au nord-ouest, du 22 mai au 1er juin, autour de Tay Ninh à proximité de la frontière cambodgienne. Il est aidé dans ses opérations par des détachements de la 13e DBLE.
Le 28 août 1946, le SAS B embarque sur le paquebot Île-de-France et est dissous à son arrivée à Toulon le 17 septembre .
En décembre 1947 la Marine Nationale met sur pied un autre commando parachutiste qui prend le nom de « Commando Hubert ». Le commando Hubert deviendra une unite des nageur de combat en 1953 par Claude RIFFAUD du Cdo François qui a intègre le Cdo Hubert en 1951.
La devise de l'unité, à la vie, à la mort, est inscrite sur l'insigne et sur le fanion. Elle sera reprise par le 5e BCCP puis par le 2e BCCP commandés par le chef de bataillon Dupuis ancien chef d'état major du groupement.
L'insigne du SAS B a été dessiné en Angleterre au début de l'année 1945 par Serges Pâris. La géométrie d l'insigne est un cerf-volant de couleur bleu foncé, comportant en son centre une main ouverte et un poignard, symbole des commandos, pointant vers le bas. La devise de l'unité est inscrite de part et d'autre de la lame.
Décorations :
Le fanion est décoré de la Croix de guerre 1939-1945 avec deux palmes pour ses deux citations à l'ordre de l'Armée :
30 avril 1946 : 1re citation signée du général Juin et remise en présence du général Leclerc à Saigon.
7 octobre 1947 : 2e citation signée du Président du Conseil Paul Ramadier
Le fanion et les anciens du SAS B portent la fourragère aux couleurs de la Croix de Guerre 1939-45.
Les Gaurs
Novembre 1943 :
Les Japonais sont à la frontière des Indes et se préparent à bientôt lancer une offensive qui doit les mener en Assam et au Bengale .
Ils occupent la Birmanie , la Thaïlande la Malaisie , de vastes régions de la Chine où un gouvernement fantoche , celui de Nankin collabore étroitement avec eux .
Dans le Pacifique , les Nippons tiennent encore la quasi totalité des territoires qu'ils ont conquis en 1941 et 1942 .
L'Indochine Française est occupée par 60 000 soldats japonais....
Par petits groupes ou isolément , des officiers et sous officiers français sont envoyés aux Indes et sont intégrés au :" Service Action" français qui collabore étroitement avec la Force :" 136" .
Cette " force 136" dépendant d Special Operations Executive ( SOE ) dont le PC est à Londres à la responsabilité de l'action clandestine dans les territoires d'Asie occupés par les Japonais .
Ces Français qui arrivent ainsi sont immédiatement envoyés dans les camps d'instructions de la " Force 136" au milieu de stricctes mesures de précaution prises pour éviter que des Japonais ne découvrent leur nationalité .
En effet , l'espionnage nippon est très actif et il faut éviter tout ce qui pourrait éventuellement compromettre ce qui se prépare en indochine Française .
Ces hommes qui arrivent devront être introduis clandestinement pour familiariser l'armée d'Indochine avec des armes et du matériel parachutés , préparer des terrains d'attérissage clandestins et des :" dropping zones" mettre en place des maquis , des cachettes d'armement et d'équipement...et le jour J mener la guérrila contre l'occupant en liaison avec les grandes offensives terrestres prévues par les Alliés dans le Sud Est Asiatique .
Les premiers volontaires choisissent comme emblème la " tête de gaur" , boeuf asiatique fréquent en Indochine et dont les qualités s'accordent si bien avec celles qu'on exige des commandos :
- Vigueur
- Rapidité
- Force
- Calme
- Rapidité d'exécution .
Sélectionnés pour leur connaissance de l'Extrème Orient , leurs qualités militaires leur habitude de la jungle les " Gaurs" comprennent une large propotion de réservistes .
A peine habilliés dans les :" officer's shop" de l'armée britannique des Indes , chemise légère et short , chapeau de feutre à l'écusson des " Gaurs" , tout ces hommes sont expediés vers leur première destination
La Force 136 était une unité du Special Operations Executive (« Direction des opérations spéciales ») formée par les Britanniques pendant la Seconde Guerre mondiale, pour encadrer les maquis dans les territoires d’Asie occupés par les Japonais et y mener des actions subversives. Elle était constituée de militaires britanniques ou d’autres pays alliés.
Dès 1941, le SOE prépare des plans d’opérations dans les pays d'Asie du Sud-Est occupés par les Japonais. Comme en Europe, après les désastres militaires initiaux des Alliés, le SOE établit une branche particulière, qui reçoit le nom de couverture de Force 136 en 1943. Cette branche est dirigée par des officiers et des civils britanniques.
Les officiers britanniques David Smiley, Peter Kemp, Rowland Winn, Christopher Blathwayt, Sydney Hudson, John Davies, Richard Broome, Spencer Chapman et les colonels français Jean Le Morillon, Jean Sassi et Jean Deuve furent membres de la Force 136. Bob Maloubier, également de la Force 136, est parachuté au Laos en août 1945.
L'officier singapourien Lim Bo Seng (1909-1944), qui s'y engagea et recruta de nombreux agents, est considéré à Singapour comme un héros national.
La Force 136 en Malaisie :
Dès la chute de Singapour, le Kuomintang replié à Chungking cherche à fédérer les énergies des Chinois d’outre-mer. C’est ainsi que plusieurs centaines de jeunes Chinois de Singapour, de Malaisie, d’Indonésie, de Hong Kong et d’ailleurs, rejoignent Chungkinq. Après une sélection sévère, quelques uns sont ensuite transférés en Inde britannique pour y suivre un entraînement intensif (notamment dans les environs de Pune) en vue d’une infiltration en Malaisie.
De mai 1943 à janvier 1945, 10 opérations de débarquement par sous-marin (y compris un sous-marin néerlandais rescapé des Indes orientales néerlandaises) infiltreront en Malaisie une cinquantaine d’agents de liaison et de renseignement chinois sous le commandement d’officiers britanniques. Les deux premières opérations prirent le nom de code Gustavus 1 et Gustavus 2, commandées par les capitaines Richard Broome et John Davies.
L’objectif de la mission était de faire la liaison avec les maquis de la Malayan People Anti-Japanese Army (MPAJA), bras armé du MCP, parti communiste de Malaya, aux fins d’entraînement, de ravitaillement en armes et munitions et de financement. Un accord formel (Joint Action Agreement) fut signé an camp de Bukit Bidor fin décembre 1943 entre les capitaines Davies et Broome et Chin Peng pour la MPAJA. Dans le même temps, il s’agissait d’établir un réseau de renseignement et d’espionnage dans les villes.
Les Britanniques infiltrèrent un nombre équivalent d’officiers et de soldats, essentiellement basés dans des camps dans la jungle, alors que les agents chinois étaient basés dans les villes sous des couvertures diverses. Les agents chinois avaient le titre de Special Chinese Liaison Agents (Agents spéciaux de liaison chinois).
Parmi les officiers britanniques débarqués, on peut citer également le major Spencer Chapman (Freddie), un officier du SOE, resté "derrière les lignes" après la chute de Singapour, et le capitaine Fenner. Les officiers britanniques restaient en pratique confinés dans les camps de jungle et n'avaient qu'une vision partielle de la réalité. Ce n'est qu'au début 1945 qu'une liaison radio put être établie avec le centre opérationnel de Kandy (Ceylan). Les opérations étaient supervisées en Inde par le colonel Basil Goodfellow.
Le leader chinois (de Singapour) Lim Bo Seng débarqua en octobre 1943 et rejoignit le camp de Bukit Bidor, environ 50 km au sud d'Ipoh.
Des dissensions internes aux équipes du Kuomintang et entre Chinois du Kuomintang et du MCP entravèrent sérieusement le déroulement de la mission.
Les liaisons avec les sous-marins alliés au large de Pangkor échouèrent souvent.
Les relations entre les officiers britanniques et les agents chinois furent empreintes d’une méfiance réciproque .
Des trahisons intervinrent. Des fuites en provenance de guérillas de la MPAJA, capturés et torturés par les Japonais, mirent ces derniers sur la piste des agents chinois. Deux d'entre eux, capturés le 21 mars 1944, finirent par parler.
La Kenpeitai et le service de contre-espionnage japonais du colonel Satoru Onishi parvinrent le 26 mars 1944 à démanteler le réseau d’espionnage et à capturer nombre d’agents, dont Lim Bo Seng qui périt sous la torture à Batu Gajah (10 km au sud d'Ipoh) le 29 juin 1944.
De février à août 1945, les Britanniques parachutèrent 30 commandos composés d’un nombre équivalent d’agents chinois et de militaires britanniques. Ces commandos, en liaison avec la MPAJA, contribuèrent grandement à la défaite des troupes japonaises.
La Force 136 en Malaisie se vit décerner par les Britanniques la "Malayan Command Service and Burmese Medal". Les officiers de liaison chinois de cette force furent démobilisés en janvier 1946.
La Force 136 en Indochine :
En 1944, est mis en place à Calcutta un service de renseignement français, la Section de Liaison Française en Extrême Orient, qui dispose d’un service Action baptisé French Indo-China Section (lit. "section Indochine française"), dirigée par François de Langlade, qui dépend pour emploi de la Force 136. L’état-major de la FIS, la Mission Militaire Française d'Extrême-Orient, commandée par le général Blaizot, se trouve à Kandy, à Ceylan, tout comme le bureau central de la Force 136, et la centrale d’exécution à Calcutta, en Inde. À partir de novembre 1944, la FIS commence à parachuter un nombre limité d'équipes de commandos, notamment au Laos.
La plupart des officiers français de la Force 136 sont des anciens du BCRA (Bureau central de renseignement et d'action), les services secrets de la France libre, souvent des Jedburghs tels que Jean Sassi, Jean Larrieu. D'autres, tels Bob Maloubier, le futur fondateur du corps des nageurs de combat français, viennent d’autres sections du SOE.
Jean Deuve est parachuté sur le nord Laos le 29 janvier 1945.
Jean Le Morillon sera parachuté sur le Laos le 28 février 1945.
David Smiley, officier britannique, fut parachuté en mai 1945 sur la Thaïlande et participa avec des équipes françaises à l'évacuation de prisonniers civils français.
Jean Sassi saute sur le Laos le 4 juin 1945.
Bob Maloubier fut parachuté sur le Laos en août 1945 et fut blessé au cours d'engagements avec les Japonais.
Il est intéressant de noter que les missions postérieures au coup de force des Japonais du 9 mars 1945 ont un double objectif : lutter bien sûr contre les forces japonaises, mais aussi, et déjà, contre les maquis du Viêt Minh, alimentés par les Japonais en armes saisies aux Français et également soutenus par l'OSS américain.
La Force 136, dépendant du South East Asia Command britannique couvrant l'Inde et l'Asie du Sud-Est et l'OSS, dépendant du commandement nominal de Tchang Kai-Chek, mais effectif américain, sur le théâtre Chine-Pacifique, semblent poursuivre des objectifs pour le moins contradictoires.
Dans le film Le Pont de la rivière Kwaï, le sabotage du pont est effectué par un commando d’une Force 316. En fait, il s’agit bien de la Force 136, les acteurs arborant d’ailleurs sur la manche de leur uniforme l'écusson de cette force spéciale.
Il s'agit là d'un "clin d'œil" de l'auteur du roman qui inspira le film. Pierre Boulle, membre de la France libre, fut lui-même un soldat de cette force spéciale.
Le capitaine Kris Tosayanonda est photographié page 97 dans Thailand’s Secret War.
Le commandant David Smiley, le capitaine Kris Tosayanonda et le commandant Rowland Winn sont photographiés page 377 dans Thailand’s Secret War.
Sources & bibliographies consultées et / ou a consulter :
Commando :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Commando_Ponchardier
(fr) Jean Le Morillon, Un breton en Indochine. Mission "Oiseau mouche", Cheminements, collection Gens d’Ici, 2000, ISBN 2-84478-106-3. Jean Le Morillon, officier du BCRA, de la Force 136 parachuté au Laos le 26 février 1945, puis officier de la DGSE, a collaboré avec le colonel David Smiley pendant sa mission en Thaïlande en 1945.
(fr) François Quenin Historia 586, octobre 1995. Article L'incroyable aventure d'un officier français consacré à la mission de Jean Le Morillon en Asie.
(fr) Interview de Jean Le Morillon. Reportage diffusé sur la chaîne TV Breizh en août 2001.
Bob Maloubier, Plonge dans l’or noir, espion, Robert Laffont, 1986, (ISBN 2-221-04722-2). Les mémoires d'un agent français du SOE (section F, en 1942 en Normandie, puis à la Libération dans le Limousin ; puis Force 136, parachuté au Laos en août 1945) contés avec un humour très "british".
(en) Tan Chong Tee Force 136, Story of a WWII Resistance fighter Asiapac Publications, Singapore, 1994 (ISBN 981-3029-90-0). La Force 136 en Malaisie vue par un Chinois de Singapour recruté par le Kuomintang.
(en) Thailand’s Secret War. The Free Thai, OSS, and SOE during World War II de E. Bruce Reynolds - Cambridge University Press - 2004. Cahier de photographies.
(en) Extraits en ligne du livre Thailand's secret War
(en) No Colours or Crest (1958) de Peter Kemp. Les mémoires d'un autre officier britannique du SOE en Albanie en 1943-44, en Pologne en 1944 et en Asie en 1945 puis agent du MI6.
(fr) Claude Faure, Aux Services de la République, du BCRA à la DGSE, Fayard, 2004.
(fr) Philippe Franchini, Les mensonges de la guerre d'Indochine, Perrin, 2005, p.55, (ISBN 2-262-02345-X)
(en) David Smiley, Irregular Regular, Norwich, Michael Russell, 1994. (fr) Publié en français sous le titre Au cœur de l’action clandestine. Des Commandos au MI6, L’Esprit du Livre Éditions, 2008, (ISBN 978-2-915960-27-3). Les mémoires d'un officier du SOE en Albanie en 1943-44 puis du SOE en Asie du Sud-Est et enfin du MI6 après guerre (Pologne, Albanie, Oman, Yémen).
(fr) Jean Sassi, En collaboration avec Jean-Louis Tremblais, Opérations Spéciales : 20 ans de guerres secrètes, Éditions Nimrod, 2009, ISBN : 978-2-915243-17-8, avec cahier photos. Les mémoires d'un officier du BCRA, de la Force 136 et des services spéciaux français.
(fr) Jean Deuve, Seigneur de l'ombre, Corlet, 1995.
(en) E. Bruce Reynolds, Thailand’s Secret War. The Free Thai, OSS, and SOE during World War II, Cambridge University Press, 2004. David Smiley et son équipe sont photographiés page 377. Extraits en ligne
Jean-Pierre Bernier, Le commando des tigres - Les paras du commando Ponchardier - Indochine 1945 - 1946, Jacques Grancher Éditeur - 1995
Collectif, Histoire des parachutistes français, Société de Production Littéraire, 1975.
Historia magazine spécial 2ème guerre mondiale numéro 80 .
A propos de la Force 136 j'avais déja fais un topic sur le sujet ici :
http://www.39-45.org/viewtopic.php?f=19&t=383
Le commando Ponchardier
Le commando Ponchardier est une unité dissoute de l'armée française constituée par l'amiral Henri Nomy à la fin de la Seconde Guerre mondiale sur le modèle des SAS britanniques. Le bataillon, initialement destiné à intervenir en Indochine au sein du CLI (5e RIC) contre les Japonais, est engagé contre le Viet Minh dans la région de Saigon de fin 45 à mi 46.
Création et différentes dénominations :
1er janvier 1945 : création du commando parachutiste de l'aéronautique navale.
1er septembre 1945 : création du SAS Bataillon.
15 février 1946 : le SAS B devient Groupement autonome et dépend directement du général Leclerc.
Historique et combats :
Le 1er janvier 1945, le commando parachutiste de l'aéronautique navale s'installe à la BAN Hyères Le Palyvestre. Il rejoint le 22 février 1945 le camp de Peterborough afin de recevoir son instruction commando et d'obtenir le brevet parachutiste. Le 29 juin, un détachement de 73 hommes embarque à Toulon et rejoint le 2 aout le camp de Kurunegala à Ceylan.
Le commando est intégré au CLI1-5e RIC du commandant Huard le 1er septembre 1945 et devient le SAS Bataillon. Il ne comporte alors que les 3 commandos B1, B2 et B3.
Le Japon ayant capitulé, l'unité est désignée pour combattre le Viet Minh en Indochine et embarque sur le Princess Beatrix et le cuirassé Richelieu pour Saigon où il débarque les 3 et 4 octobre 1945.
À partir du 12 octobre, le SAS B intervient dans la libération du nord de Saigon puis du 25 octobre au 27 décembre il libère la ville de Mytho et la zone Vĩnh Long - Cantho - Tra Cu situées au sud-ouest de la capitale de la Cochinchine.
De retour à Saigon, Ponchardier constitue le 22 janvier un quatrième commando, le B4, à partir d'effectifs du commando léger n°2 (CL 2) qui vient d'arriver en Indochine.
Du 25 au 30 janvier les quatre commandos, aidés du 1er RFM et du RBFM , interviennent dans la région de Bien Hoa au nord-est de Saigon.
Le 16 février 1946, en vue d'être parachuté sur Hanoi lors de l'opération Bir Hakeim, le commando devient groupement autonome et dépend directement de Leclerc. L'opération est annulée au dernier moment .
Le 3 avril 1946, le groupement procède au premier largage d'une antenne chirurgicale parachutiste, constituée des médecins Dumetz, Salinesi et Huc, et destinée à secourir deux blessés graves du III/43e RIC dans la région de Camau au sud-est de Cantho .
Du 14 avril au 1er mai, le commando continue les opérations au nord de Saigon - An Loc Dong (14/4), Tan Uyen (17/4), An Son (1/5) - puis au nord-ouest, du 22 mai au 1er juin, autour de Tay Ninh à proximité de la frontière cambodgienne. Il est aidé dans ses opérations par des détachements de la 13e DBLE.
Le 28 août 1946, le SAS B embarque sur le paquebot Île-de-France et est dissous à son arrivée à Toulon le 17 septembre .
En décembre 1947 la Marine Nationale met sur pied un autre commando parachutiste qui prend le nom de « Commando Hubert ». Le commando Hubert deviendra une unite des nageur de combat en 1953 par Claude RIFFAUD du Cdo François qui a intègre le Cdo Hubert en 1951.
La devise de l'unité, à la vie, à la mort, est inscrite sur l'insigne et sur le fanion. Elle sera reprise par le 5e BCCP puis par le 2e BCCP commandés par le chef de bataillon Dupuis ancien chef d'état major du groupement.
L'insigne du SAS B a été dessiné en Angleterre au début de l'année 1945 par Serges Pâris. La géométrie d l'insigne est un cerf-volant de couleur bleu foncé, comportant en son centre une main ouverte et un poignard, symbole des commandos, pointant vers le bas. La devise de l'unité est inscrite de part et d'autre de la lame.
Décorations :
Le fanion est décoré de la Croix de guerre 1939-1945 avec deux palmes pour ses deux citations à l'ordre de l'Armée :
30 avril 1946 : 1re citation signée du général Juin et remise en présence du général Leclerc à Saigon.
7 octobre 1947 : 2e citation signée du Président du Conseil Paul Ramadier
Le fanion et les anciens du SAS B portent la fourragère aux couleurs de la Croix de Guerre 1939-45.
Les Gaurs
Novembre 1943 :
Les Japonais sont à la frontière des Indes et se préparent à bientôt lancer une offensive qui doit les mener en Assam et au Bengale .
Ils occupent la Birmanie , la Thaïlande la Malaisie , de vastes régions de la Chine où un gouvernement fantoche , celui de Nankin collabore étroitement avec eux .
Dans le Pacifique , les Nippons tiennent encore la quasi totalité des territoires qu'ils ont conquis en 1941 et 1942 .
L'Indochine Française est occupée par 60 000 soldats japonais....
Par petits groupes ou isolément , des officiers et sous officiers français sont envoyés aux Indes et sont intégrés au :" Service Action" français qui collabore étroitement avec la Force :" 136" .
Cette " force 136" dépendant d Special Operations Executive ( SOE ) dont le PC est à Londres à la responsabilité de l'action clandestine dans les territoires d'Asie occupés par les Japonais .
Ces Français qui arrivent ainsi sont immédiatement envoyés dans les camps d'instructions de la " Force 136" au milieu de stricctes mesures de précaution prises pour éviter que des Japonais ne découvrent leur nationalité .
En effet , l'espionnage nippon est très actif et il faut éviter tout ce qui pourrait éventuellement compromettre ce qui se prépare en indochine Française .
Ces hommes qui arrivent devront être introduis clandestinement pour familiariser l'armée d'Indochine avec des armes et du matériel parachutés , préparer des terrains d'attérissage clandestins et des :" dropping zones" mettre en place des maquis , des cachettes d'armement et d'équipement...et le jour J mener la guérrila contre l'occupant en liaison avec les grandes offensives terrestres prévues par les Alliés dans le Sud Est Asiatique .
Les premiers volontaires choisissent comme emblème la " tête de gaur" , boeuf asiatique fréquent en Indochine et dont les qualités s'accordent si bien avec celles qu'on exige des commandos :
- Vigueur
- Rapidité
- Force
- Calme
- Rapidité d'exécution .
Sélectionnés pour leur connaissance de l'Extrème Orient , leurs qualités militaires leur habitude de la jungle les " Gaurs" comprennent une large propotion de réservistes .
A peine habilliés dans les :" officer's shop" de l'armée britannique des Indes , chemise légère et short , chapeau de feutre à l'écusson des " Gaurs" , tout ces hommes sont expediés vers leur première destination
La Force 136 était une unité du Special Operations Executive (« Direction des opérations spéciales ») formée par les Britanniques pendant la Seconde Guerre mondiale, pour encadrer les maquis dans les territoires d’Asie occupés par les Japonais et y mener des actions subversives. Elle était constituée de militaires britanniques ou d’autres pays alliés.
Dès 1941, le SOE prépare des plans d’opérations dans les pays d'Asie du Sud-Est occupés par les Japonais. Comme en Europe, après les désastres militaires initiaux des Alliés, le SOE établit une branche particulière, qui reçoit le nom de couverture de Force 136 en 1943. Cette branche est dirigée par des officiers et des civils britanniques.
Les officiers britanniques David Smiley, Peter Kemp, Rowland Winn, Christopher Blathwayt, Sydney Hudson, John Davies, Richard Broome, Spencer Chapman et les colonels français Jean Le Morillon, Jean Sassi et Jean Deuve furent membres de la Force 136. Bob Maloubier, également de la Force 136, est parachuté au Laos en août 1945.
L'officier singapourien Lim Bo Seng (1909-1944), qui s'y engagea et recruta de nombreux agents, est considéré à Singapour comme un héros national.
La Force 136 en Malaisie :
Dès la chute de Singapour, le Kuomintang replié à Chungking cherche à fédérer les énergies des Chinois d’outre-mer. C’est ainsi que plusieurs centaines de jeunes Chinois de Singapour, de Malaisie, d’Indonésie, de Hong Kong et d’ailleurs, rejoignent Chungkinq. Après une sélection sévère, quelques uns sont ensuite transférés en Inde britannique pour y suivre un entraînement intensif (notamment dans les environs de Pune) en vue d’une infiltration en Malaisie.
De mai 1943 à janvier 1945, 10 opérations de débarquement par sous-marin (y compris un sous-marin néerlandais rescapé des Indes orientales néerlandaises) infiltreront en Malaisie une cinquantaine d’agents de liaison et de renseignement chinois sous le commandement d’officiers britanniques. Les deux premières opérations prirent le nom de code Gustavus 1 et Gustavus 2, commandées par les capitaines Richard Broome et John Davies.
L’objectif de la mission était de faire la liaison avec les maquis de la Malayan People Anti-Japanese Army (MPAJA), bras armé du MCP, parti communiste de Malaya, aux fins d’entraînement, de ravitaillement en armes et munitions et de financement. Un accord formel (Joint Action Agreement) fut signé an camp de Bukit Bidor fin décembre 1943 entre les capitaines Davies et Broome et Chin Peng pour la MPAJA. Dans le même temps, il s’agissait d’établir un réseau de renseignement et d’espionnage dans les villes.
Les Britanniques infiltrèrent un nombre équivalent d’officiers et de soldats, essentiellement basés dans des camps dans la jungle, alors que les agents chinois étaient basés dans les villes sous des couvertures diverses. Les agents chinois avaient le titre de Special Chinese Liaison Agents (Agents spéciaux de liaison chinois).
Parmi les officiers britanniques débarqués, on peut citer également le major Spencer Chapman (Freddie), un officier du SOE, resté "derrière les lignes" après la chute de Singapour, et le capitaine Fenner. Les officiers britanniques restaient en pratique confinés dans les camps de jungle et n'avaient qu'une vision partielle de la réalité. Ce n'est qu'au début 1945 qu'une liaison radio put être établie avec le centre opérationnel de Kandy (Ceylan). Les opérations étaient supervisées en Inde par le colonel Basil Goodfellow.
Le leader chinois (de Singapour) Lim Bo Seng débarqua en octobre 1943 et rejoignit le camp de Bukit Bidor, environ 50 km au sud d'Ipoh.
Des dissensions internes aux équipes du Kuomintang et entre Chinois du Kuomintang et du MCP entravèrent sérieusement le déroulement de la mission.
Les liaisons avec les sous-marins alliés au large de Pangkor échouèrent souvent.
Les relations entre les officiers britanniques et les agents chinois furent empreintes d’une méfiance réciproque .
Des trahisons intervinrent. Des fuites en provenance de guérillas de la MPAJA, capturés et torturés par les Japonais, mirent ces derniers sur la piste des agents chinois. Deux d'entre eux, capturés le 21 mars 1944, finirent par parler.
La Kenpeitai et le service de contre-espionnage japonais du colonel Satoru Onishi parvinrent le 26 mars 1944 à démanteler le réseau d’espionnage et à capturer nombre d’agents, dont Lim Bo Seng qui périt sous la torture à Batu Gajah (10 km au sud d'Ipoh) le 29 juin 1944.
De février à août 1945, les Britanniques parachutèrent 30 commandos composés d’un nombre équivalent d’agents chinois et de militaires britanniques. Ces commandos, en liaison avec la MPAJA, contribuèrent grandement à la défaite des troupes japonaises.
La Force 136 en Malaisie se vit décerner par les Britanniques la "Malayan Command Service and Burmese Medal". Les officiers de liaison chinois de cette force furent démobilisés en janvier 1946.
La Force 136 en Indochine :
En 1944, est mis en place à Calcutta un service de renseignement français, la Section de Liaison Française en Extrême Orient, qui dispose d’un service Action baptisé French Indo-China Section (lit. "section Indochine française"), dirigée par François de Langlade, qui dépend pour emploi de la Force 136. L’état-major de la FIS, la Mission Militaire Française d'Extrême-Orient, commandée par le général Blaizot, se trouve à Kandy, à Ceylan, tout comme le bureau central de la Force 136, et la centrale d’exécution à Calcutta, en Inde. À partir de novembre 1944, la FIS commence à parachuter un nombre limité d'équipes de commandos, notamment au Laos.
La plupart des officiers français de la Force 136 sont des anciens du BCRA (Bureau central de renseignement et d'action), les services secrets de la France libre, souvent des Jedburghs tels que Jean Sassi, Jean Larrieu. D'autres, tels Bob Maloubier, le futur fondateur du corps des nageurs de combat français, viennent d’autres sections du SOE.
Jean Deuve est parachuté sur le nord Laos le 29 janvier 1945.
Jean Le Morillon sera parachuté sur le Laos le 28 février 1945.
David Smiley, officier britannique, fut parachuté en mai 1945 sur la Thaïlande et participa avec des équipes françaises à l'évacuation de prisonniers civils français.
Jean Sassi saute sur le Laos le 4 juin 1945.
Bob Maloubier fut parachuté sur le Laos en août 1945 et fut blessé au cours d'engagements avec les Japonais.
Il est intéressant de noter que les missions postérieures au coup de force des Japonais du 9 mars 1945 ont un double objectif : lutter bien sûr contre les forces japonaises, mais aussi, et déjà, contre les maquis du Viêt Minh, alimentés par les Japonais en armes saisies aux Français et également soutenus par l'OSS américain.
La Force 136, dépendant du South East Asia Command britannique couvrant l'Inde et l'Asie du Sud-Est et l'OSS, dépendant du commandement nominal de Tchang Kai-Chek, mais effectif américain, sur le théâtre Chine-Pacifique, semblent poursuivre des objectifs pour le moins contradictoires.
Dans le film Le Pont de la rivière Kwaï, le sabotage du pont est effectué par un commando d’une Force 316. En fait, il s’agit bien de la Force 136, les acteurs arborant d’ailleurs sur la manche de leur uniforme l'écusson de cette force spéciale.
Il s'agit là d'un "clin d'œil" de l'auteur du roman qui inspira le film. Pierre Boulle, membre de la France libre, fut lui-même un soldat de cette force spéciale.
Le capitaine Kris Tosayanonda est photographié page 97 dans Thailand’s Secret War.
Le commandant David Smiley, le capitaine Kris Tosayanonda et le commandant Rowland Winn sont photographiés page 377 dans Thailand’s Secret War.
Sources & bibliographies consultées et / ou a consulter :
Commando :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Commando_Ponchardier
(fr) Jean Le Morillon, Un breton en Indochine. Mission "Oiseau mouche", Cheminements, collection Gens d’Ici, 2000, ISBN 2-84478-106-3. Jean Le Morillon, officier du BCRA, de la Force 136 parachuté au Laos le 26 février 1945, puis officier de la DGSE, a collaboré avec le colonel David Smiley pendant sa mission en Thaïlande en 1945.
(fr) François Quenin Historia 586, octobre 1995. Article L'incroyable aventure d'un officier français consacré à la mission de Jean Le Morillon en Asie.
(fr) Interview de Jean Le Morillon. Reportage diffusé sur la chaîne TV Breizh en août 2001.
Bob Maloubier, Plonge dans l’or noir, espion, Robert Laffont, 1986, (ISBN 2-221-04722-2). Les mémoires d'un agent français du SOE (section F, en 1942 en Normandie, puis à la Libération dans le Limousin ; puis Force 136, parachuté au Laos en août 1945) contés avec un humour très "british".
(en) Tan Chong Tee Force 136, Story of a WWII Resistance fighter Asiapac Publications, Singapore, 1994 (ISBN 981-3029-90-0). La Force 136 en Malaisie vue par un Chinois de Singapour recruté par le Kuomintang.
(en) Thailand’s Secret War. The Free Thai, OSS, and SOE during World War II de E. Bruce Reynolds - Cambridge University Press - 2004. Cahier de photographies.
(en) Extraits en ligne du livre Thailand's secret War
(en) No Colours or Crest (1958) de Peter Kemp. Les mémoires d'un autre officier britannique du SOE en Albanie en 1943-44, en Pologne en 1944 et en Asie en 1945 puis agent du MI6.
(fr) Claude Faure, Aux Services de la République, du BCRA à la DGSE, Fayard, 2004.
(fr) Philippe Franchini, Les mensonges de la guerre d'Indochine, Perrin, 2005, p.55, (ISBN 2-262-02345-X)
(en) David Smiley, Irregular Regular, Norwich, Michael Russell, 1994. (fr) Publié en français sous le titre Au cœur de l’action clandestine. Des Commandos au MI6, L’Esprit du Livre Éditions, 2008, (ISBN 978-2-915960-27-3). Les mémoires d'un officier du SOE en Albanie en 1943-44 puis du SOE en Asie du Sud-Est et enfin du MI6 après guerre (Pologne, Albanie, Oman, Yémen).
(fr) Jean Sassi, En collaboration avec Jean-Louis Tremblais, Opérations Spéciales : 20 ans de guerres secrètes, Éditions Nimrod, 2009, ISBN : 978-2-915243-17-8, avec cahier photos. Les mémoires d'un officier du BCRA, de la Force 136 et des services spéciaux français.
(fr) Jean Deuve, Seigneur de l'ombre, Corlet, 1995.
(en) E. Bruce Reynolds, Thailand’s Secret War. The Free Thai, OSS, and SOE during World War II, Cambridge University Press, 2004. David Smiley et son équipe sont photographiés page 377. Extraits en ligne
Jean-Pierre Bernier, Le commando des tigres - Les paras du commando Ponchardier - Indochine 1945 - 1946, Jacques Grancher Éditeur - 1995
Collectif, Histoire des parachutistes français, Société de Production Littéraire, 1975.
Historia magazine spécial 2ème guerre mondiale numéro 80 .
A propos de la Force 136 j'avais déja fais un topic sur le sujet ici :
http://www.39-45.org/viewtopic.php?f=19&t=383
Re: Les commandos Français en Asie 1941-1946
Juste deux mots : Bravo et merci !
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