Allemagne : trois gardiens présumés du camp d'Auschwitz arrêtés

Trois hommes, âgés de 88 ans à 94 ans ont été arrêtés mercredi 19 février dans l'Etat régional allemand du Bade-Wurtemberg (frontalier avec la France). Tous sont soupçonnés d'avoir été des gardiens du camp de concentration d'Auschwitz (Pologne) pendant la Seconde Guerre mondiale.

Des perquisitions ont été menées à leur domicile ainsi qu'à ceux de cinq autres hommes de la même génération.

Tous sont soupçonnés d'être d'anciens membres de la SS, la force armée du Troisième Reich particulièrement chargée de la mise en œuvre de l'extermination de juifs en Europe.

Après une visite médicale, un juge a décidé que les trois premiers mis en cause seraient détenus dans un hôpital carcéral. Pour les cinq autres, résidant dans l'Etat de Hesse (région de Francfort), «des documents écrits et des photographies ont été saisis mais ils doivent encore être étudiés par les enquêteurs», ont précisé les autorités après les perquisitions.

Seul un des huit suspects s'est exprimé sur les faits qui lui sont reprochés. Il a reconnu avoir été à Auschwitz mais a démenti toute participation active aux crimes perpétrés sur place. Cette tactique de défense ne risque toutefois pas de suffire à le dédouaner. En effet ces dernières années, la justice allemande s'est montrée moins tolérante à l'égard des «complices» de crimes nazis.

Dans l'après-guerre, seuls les accusés contre lesquels des preuves directes ou des témoignages les impliquant dans les crimes nazis, menaient à des poursuites et à des condamnations contre les exécutants. Mais, depuis la condamnation de l'apatride d'origine ukrainienne John Demjanjuk à Munich en mai 2011, les tribunaux allemands ont élargi la qualification de complicité de meurtre à des personnes ayant des postes même subalternes et sans implication directe.
LeParisien.fr

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