La vie dans la France occupée
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Major cowburn
Prosper Vandenbroucke
Aldebert - 2
Elrohir
8 participants
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La vie dans la France occupée
Bonsoir,
Je m'intéresse beaucoup à la vie quotidienne des Français pendant l'occupation, et aussi à celle des soldats Allemands.
Et malheureusement, pour ces derniers, je peine à avoir des informations. Que faisaient-ils de leur journée ? Comment se décomposait-elle? Etaient-ils obligés de garder leurs uniformes même après leur service et pendant leurs permissions ? D'ailleurs, en avaient-ils souvent?
Je me suis aussi pas mal penchée sur les réquisitions alimentaires des Allemands (il faut dire qu'étant fille d'agriculteur et en plein dans des études d'agronomie, c'est un sujet qui me passionne pas mal). Mais impossible de trouver des chiffres -ou au moins des ordres de grandeur- de ce qu'ils prenaient dans les fermes. J'ai bien trouvé un article qui disait qu'ils ne pouvaient pas prendre plus que leurs besoins et qu'ils devaient laisser assez pour que la population puisse vivre, mais cela concernait la 1ère guerre mondiale...
Et je suppose qu'ils devaient bien donner un petit quelque chose en compensation, non ? Et comment ce prix était-il fixé?
Je vous remercie par avance!
Claire.
Je m'intéresse beaucoup à la vie quotidienne des Français pendant l'occupation, et aussi à celle des soldats Allemands.
Et malheureusement, pour ces derniers, je peine à avoir des informations. Que faisaient-ils de leur journée ? Comment se décomposait-elle? Etaient-ils obligés de garder leurs uniformes même après leur service et pendant leurs permissions ? D'ailleurs, en avaient-ils souvent?
Je me suis aussi pas mal penchée sur les réquisitions alimentaires des Allemands (il faut dire qu'étant fille d'agriculteur et en plein dans des études d'agronomie, c'est un sujet qui me passionne pas mal). Mais impossible de trouver des chiffres -ou au moins des ordres de grandeur- de ce qu'ils prenaient dans les fermes. J'ai bien trouvé un article qui disait qu'ils ne pouvaient pas prendre plus que leurs besoins et qu'ils devaient laisser assez pour que la population puisse vivre, mais cela concernait la 1ère guerre mondiale...
Et je suppose qu'ils devaient bien donner un petit quelque chose en compensation, non ? Et comment ce prix était-il fixé?
Je vous remercie par avance!
Claire.
Elrohir- Soldat 1ère classe
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Re: La vie dans la France occupée
Personne n'a d'éléments de réponse ?
Elrohir- Soldat 1ère classe
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Localisation : Nancy
Date d'inscription : 27/03/2014
La vie dans la France occupée
Bonsoir,
Claire est-elle toujours des nôtres. Il n'est jamais trop tard pour répondre
Claire est-elle toujours des nôtres. Il n'est jamais trop tard pour répondre
Aldebert - 2- Caporal-chef
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Localisation : Aquitaine
Date d'inscription : 21/06/2014
Re: La vie dans la France occupée
Aldebert - 2 a écrit:Bonsoir,
Claire est-elle toujours des nôtres. Il n'est jamais trop tard pour répondre
Toujours inscrite je crois que oui, seulement sa dernière visite connectée date du 11 mai 2014 Albert.
La vie dans la France occupée
Bonsoir,
Merci Prosper.
Oui, c'est exact depuis 2014. Même en considérant que Claire soit armée d'une grande patience, celle-ci a ses limites
Merci Prosper.
Oui, c'est exact depuis 2014. Même en considérant que Claire soit armée d'une grande patience, celle-ci a ses limites
Aldebert - 2- Caporal-chef
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Age : 86
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Date d'inscription : 21/06/2014
Re: La vie dans la France occupée
What do you want to do ?
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Bonjour à toutes et à tous
Pour trouver des réponses à ces questions,un ouvrage ancien mais toujours valable:"Vie des Français sous l'occupation" par Amouroux et toute la série "40millions de Pétainistes" etc......Pour la vie des militaires allemands elle n'était pas très différente des français à la même époque si ce n'est un drill beaucoup plus soutenu,des exercices physiques beaucoup plus éprouvants sauter du 1er étage de la caserne avec sac à dos fusils,cartouchières par exemple........c'est le type de vie très bien raconté par Hans Helmut Kirst dans la série 08/15...Mon père avait fait son service début des années 20 et il y avait des gens qui étaient des Alsaciens et avaient déjà été mobilisés dans l'armée allemande en 1918.......Ils se mettaient au garde à vous pour adresser la parole à un 1ère classe et lui devaient le salut...L'an dernier ont été publiés des lettres de soldats allemands pendant l'occupation en France....
Major cowburn- Général de Division
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Re: La vie dans la France occupée
Bonjour .
[url=https://www.histoire-en-questions.fr/vichy et occupation/restrictions rationnements/requisitions.html]Réquisitions de l'armee allemande pendant la deuxieme guerre mondiale (histoire-en-questions.fr)[/url]
Bon , ave beaucoup de retard , mais c'st un bon debut , et quelque chiffrre en prime .
[url=https://www.histoire-en-questions.fr/vichy et occupation/restrictions rationnements/requisitions.html]Réquisitions de l'armee allemande pendant la deuxieme guerre mondiale (histoire-en-questions.fr)[/url]
Bon , ave beaucoup de retard , mais c'st un bon debut , et quelque chiffrre en prime .
Re: La vie dans la France occupée
Bonjour,Major cowburn a écrit:What do you want to do ?New mailCopy
Bonjour à toutes et à tous
Pour la vie des militaires allemands elle n'était pas très différente des français à la même époque si ce n'est un drill beaucoup plus soutenu,des exercices physiques beaucoup plus éprouvants sauter du 1er étage de la caserne avec sac à dos fusils,cartouchières par exemple............
Pas différente la vie des allemands sous l'occupation par rapport à la vie des Français!!!??? Ben mon colon, je souhaiterais bien obtenir la source de cette info.
Il ne faudrait pas avancer de tels propos qui ressemblent trop à de la désinformation ou de la désinvolture.
Les Français de la zone occupée, pour la plupart, souffraient d'insuffisante alimentaire, surtout dans les agglomérations importantes. Les allemands qui nous mangeaient la laine sur le dos étaient nourris en suffisance. Ils réquisitionnaient les animaux de boucherie, blé, pommes de terre, spiritueux etc... L'ennemi avait occupé toutes nos casernes ainsi qu'une grande quantité d'hôtels, il n'avait pas de soucis en ce qui concerne le logement. Lorsqu'il en avait besoin, il réquisitionnait. Par contre, beaucoup de Français et j'en étais un avec ma famille, vivaient dans des logements exigus sans aucun confort. Lorsque l'Allemand manquait de quoi ce soit, il réquisitionnait, chaque réquisition était à inscrire au débit des besoins des Français. Les Français avaient froid l'hiver, les Allemands se chauffaient avec ce qu'ils avaient réquisitionné. La réquisition avait été un mot magique pour l'occupant et d'ailleurs pour tout occupant, une baguette de Fée.
Aldebert - 2- Caporal-chef
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Re: La vie dans la France occupée
Tout à fait d'accord avec Aldebert. Dans leurs témoignages, la plupart des Malgré-nous alsaciens racontent qu'ils avaient été surpris de la différence de rations entre l'Alsace "terre germanique" et les régions d'Allemagnes où on les avaient envoyés pour le RAD. Surtout ceux qui étaient hébergés dans des familles allemandes. Ils sont nombreux à dire qu'à ce moment-là, ils ont bien compris la différence entre être Alsacien et Allemand. Car les Allemands n'avaient aucune restriction dans leur ravitaillement au moins jusque vers la fin de l'année 1943.
Narduccio- Général (Administrateur)
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RE: La vie dans la France occupée
Il y a d'ailleurs des chiffres donnant des ordres de grandeurs. Physiologiquement un individu adulte a besoin en moyenne d'aliments d'une valeur nutritive de 2000 kcal pour rester en bonne santé. Or à la fin de l'automne 1940 le rationnement alimentaire fut imposé. Il ne suffisait plus d'avoir de l'argent, l'on ne pouvait plus acheter de nourritures qu'en quantité limitée sur présentation de coupons de rationnement. Par exemple 275 grammes de pain par jour, 350 grammes de viande avec os par semaine, 100 grammes de matière grasses et 70 grammes de fromage/semaine. Par mois 200 grammes de riz, 500 grammes de sucre et 250 grammes de pâtes. Pour une moyenne de seulement 1200 à 1800 Kcal/jour ce qui entraînait un amaigrissement généralisé, des carences en vitamines affectant surtout des enfants en croissance. Pour comparaison l'on estime aujourd'hui la consommation moyenne quotidiennne à 3600 Kcal malgré la crise Covid et les problèmes économiques liés à la guerre en Ukraine. Pour échapper à ces restrictions l'on devait avoir recours au marché noir, ce que ne pouvaient se permettre que les plus riches et les collaborateurs! La conséquences pour la santé étaient un doublement en moyenne des cas de tuberculose, bien qu'il faille paradoxalement remarquer que d'autres maladies liées au surpoids diminuaient. Goutte, hypertension, diabète, artériosclérose, attaques etc. La photographies d'époque montraient des Français gardant la ligne, pratiquant le vélo suite à la pénurie d'essence etc. Naturellement les soldats allemands en France bénéficiaient d'un régime moyen d'au moins 2400 Kcal. L'Allemagne, moins bien dôtée en terres agricoles que la France et comptant 20 Millions d'habitants de plus évitait les disettes en pillant les récoltes des pays occupées surtout la France!
MEIERS- Sous-lieutenant
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Re: La vie dans la France occupée
A mon avis vous avez fait le tour de la question assez objectivement.MEIERS a écrit:Il y a d'ailleurs des chiffres donnant des ordres de grandeurs. Physiologiquement un individu adulte a besoin en moyenne d'aliments d'une valeur nutritive de 2000 kcal pour rester en bonne santé. Or à la fin de l'automne 1940 le rationnement alimentaire fut imposé. Il ne suffisait plus d'avoir de l'argent, l'on ne pouvait plus acheter de nourritures qu'en quantité limitée sur présentation de coupons de rationnement. Par exemple 275 grammes de pain par jour, 350 grammes de viande avec os par semaine, 100 grammes de matière grasses et 70 grammes de fromage/semaine. Par mois 200 grammes de riz, 500 grammes de sucre et 250 grammes de pâtes. Pour une moyenne de seulement 1200 à 1800 Kcal/jour ce qui entraînait un amaigrissement généralisé, des carences en vitamines affectant surtout des enfants en croissance. Pour comparaison l'on estime aujourd'hui la consommation moyenne quotidienne à 3600 Kcal malgré la crise Covid et les problèmes économiques liés à la guerre en Ukraine. Pour échapper à ces restrictions l'on devait avoir recours au marché noir, ce que ne pouvaient se permettre que les plus riches et les collaborateurs! La conséquences pour la santé étaient un doublement en moyenne des cas de tuberculose, bien qu'il faille paradoxalement remarquer que d'autres maladies liées au surpoids diminuaient. Goutte, hypertension, diabète, artériosclérose, attaques etc. La photographies d'époque montraient des Français gardant la ligne, pratiquant le vélo suite à la pénurie d'essence etc. Naturellement les soldats allemands en France bénéficiaient d'un régime moyen d'au moins 2400 Kcal. L'Allemagne, moins bien dotée en terres agricoles que la France et comptant 20 Millions d'habitants de plus évitait les disettes en pillant les récoltes des pays occupées surtout la France!
Maintenant pour ce qui est de l'alimentation certains petits vernis n'ont pas trop souffert de son manque et même de son insuffisance. Je prends comme exemple ma famille. Nous étions réfugiés du Nord en Juin 40 et installés (recueillis) en Bretagne dans la région de Rennes. Nous n'avons jamais manqué de l'essentiel, pain, lait, oeufs, qqfois de la viande, fruits du pays. Pas question de marché noir, nous n'en avions pas les moyens. Nous étions à la campagne, entourés d'un population sympathique. je raconte ces moments, pour moi inoubliables dans qqs chroniques.
http://www.wiki-rennes.fr/Chronique_vezinoise_sous_l%27occupation_n%C2%B001
D'autre part, la zone sud, dite libre (jusqu'à novembre 1942) vivait tout différemment. Ci après, j'ai recueilli un témoignage qui illustre la différence.
https://www.39-45.org/blog.php?u=5328&b=2065
Aldebert - 2- Caporal-chef
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Date d'inscription : 21/06/2014
Re: La vie dans la France occupée
Pour ma famille et moi, il y eut une très grosse différence entre la période ou nous vivions sur Dinard au contact de mon oncle originaire du lieu ainsi que sa famille puis celle de Dreux.... En Bretagne mes parents sont toujours parvenus à se procurer de quoi manger, mais ils avaient épuisé leurs finances puisque mon père ne parvenait pas à trouver un emploi qui ne soit pas au bénéfice de la machine de guerre du Reich... Il avait même tenté de passer un concours pour devenir prof d'EPS à Rennes... mais il fut rejeté, la séance pratique de sa leçon ne s'appuyant pas sur la méthode Hébert mais simplement de la gymnastique Suédoise.... à partir de l'automne 1941 nous nous retrouvons dans un petit village d'environ 300 habitants à une douzaine de kilomètres de Dreux.... Mon père travaille comme comptable pour une petite usine d'engrais.... C'est dans ce village où mes parents rencontrent une quasi hostilité de la population que commence leur galère alimentaire.... Ils sont des "réfugiés", des gens du Nord donc des communistes... Je me souviens des longues routes dans la campagne dénudée pour aller demander si dans telle ou telle ferme ils voulaient bien vendre à ma mère un peu de beurre à prix d'or bien sûr.......... Une des réponses typiques : " n'y comptez ma p'tite dame quelque soit le prix que vous m'en donneriez, ces Messieurs les Allemands en mettront le double....."..... Il fallut attendre le 8 mai 1945pour que je me rende compte que finalement les gens du village avaient changé d'attitude à notre égard.... Parmi les premiers : la secrétaire de mairie et la famille du maire... Printemps 44...... Précédant tout cela, il y avait eu l'étonnement des propriétaires de l'usine qui avaient constaté qu'en 1942 et43 jamais leur entreprise n'avait fait autant de bénéfices... inquiets tout d'abord, ils avaient demandé à mon père d'essayer d'en trouver les raisons dès qu'il en aurait le temps... Il put alors leur faire remarquer ce qu'il avait découvert : certains envois d'engrais des années précédentes n'avaient jamais reçu de réception d'attestations de livraisons ou de règlements........... Quelqu'un détournait les envois et trafiquait dans le dos des patrons.. Les preuves d'envois de wagons pleins existaient mais ensuite personne ne suivait la correspondance des factures ni les règlements....... Avant le départ de mon père pour le POOl des carburants avenue Hoche à Paris, les deux frères associés propriétaires de l'usine firent une proposition à mon père de le prendre comme troisième associé mais,à la grande déception de ma mère,il refusa.....
Major cowburn- Général de Division
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Date d'inscription : 17/02/2008
Re: La vie dans la France occupée
Je ne suis pas naïf mais j'ai peine à croire que cette agricultrice, ou n'import quelle autre d'ailleurs, ayant cette pensée malfaisante, ait eu l'impudence de la dévoiler si ouvertement. Ce genre de comportement était puni, par règlement de compte, un jour ou l'autre, même sous l'occupation. Le cas que vous citez, tel qu'il est présenté, à mon sens est assez exceptionnel.
Il est évident que l'occupant achetait à un prix supérieur. En effet il bénéficiait d'un taux de change de sa monnaie très avantageux, taux de change qu'il avait d'ailleurs lui même fixé. Cela représentait pour lui des ronds de carottes.
D'autre part votre agricultrice sera soumise de plus en plus à de pressentes réquisitions. Dans les campagnes, les Allemands n'avaient pas besoin d'acheter, ils se servaient gratis sur réquisitions. Plus on s'approchait de Paris et plus la cote du marché noir était en hausse.
C'est tout en son honneur que votre père ne voulait pas participer à l'effort de guerre de l'occupant. Néanmoins sous l'occupation, quoique vous exerciez comme métier, directement ou indirectement, il profitait à l'ennemi.
Il est évident que l'occupant achetait à un prix supérieur. En effet il bénéficiait d'un taux de change de sa monnaie très avantageux, taux de change qu'il avait d'ailleurs lui même fixé. Cela représentait pour lui des ronds de carottes.
D'autre part votre agricultrice sera soumise de plus en plus à de pressentes réquisitions. Dans les campagnes, les Allemands n'avaient pas besoin d'acheter, ils se servaient gratis sur réquisitions. Plus on s'approchait de Paris et plus la cote du marché noir était en hausse.
C'est tout en son honneur que votre père ne voulait pas participer à l'effort de guerre de l'occupant. Néanmoins sous l'occupation, quoique vous exerciez comme métier, directement ou indirectement, il profitait à l'ennemi.
Aldebert - 2- Caporal-chef
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Date d'inscription : 21/06/2014
Re: La vie dans la France occupée
Aldebert - 2 a écrit:Je ne suis pas naïf mais j'ai peine à croire que cette agricultrice, ou n'importe quelle autre d'ailleurs, ayant cette pensée malfaisante, ait eu l'impudence de la dévoiler si ouvertement. Ce genre de comportement était puni, par règlement de compte, un jour ou l'autre, même sous l'occupation. Le cas que vous citez, tel qu'il est présenté, à mon sens est assez exceptionnel.
Il y a de nombreux témoignages pourtant ... Ensuite, porter plainte ? à qui ? A la gendarmerie du coin ? Où cela aurait été paroles contre paroles, avec un habitant du coin honorablement connu et des réfugiés.
Narduccio- Général (Administrateur)
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Date d'inscription : 05/10/2006
Re: La vie dans la France occupée
Porter plainte aurait été sans effet, c'était comme porter plainte contre la collaboration prônée par Vichy.Narduccio a écrit:Aldebert - 2 a écrit:Je ne suis pas naïf mais j'ai peine à croire que cette agricultrice, ou n'importe quelle autre d'ailleurs, ayant cette pensée malfaisante, ait eu l'impudence de la dévoiler si ouvertement. Ce genre de comportement était puni, par règlement de compte, un jour ou l'autre, même sous l'occupation. Le cas que vous citez, tel qu'il est présenté, à mon sens est assez exceptionnel.
Il y a de nombreux témoignages pourtant ... Ensuite, porter plainte ? à qui ? A la gendarmerie du coin ? Où cela aurait été paroles contre paroles, avec un habitant du coin honorablement connu et des réfugiés.
Dans certaines régions de France, ce genre de personnage se serait fait localement remonter les bretelles par des résistants. C'est certain, commercer avec l'Allemand était plus lucratif et beaucoup de Français ne s'en privaient pas et ce, à tous les échelons de la société, mais on ne le criait pas sur les toits.
Quant à moi, je ne remercierai jamais assez la Bretagne de nous avoir, nous du Nord et les belges, accueillis et aidés dans la plus grande humanité. J'ajouterais même "supporté" car nous occupions souvent des logements réquisitionnés chez l'habitant.
Cordialement
Aldebert - 2- Caporal-chef
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Date d'inscription : 21/06/2014
Re: La vie dans la France occupée
Aldebert - 2 a écrit:
Quant à moi, je ne remercierai jamais assez la Bretagne de nous avoir, nous du Nord et les belges, accueillis et aidés dans la plus grande humanité. J'ajouterais même "supporté" car nous occupions souvent des logements réquisitionnés chez l'habitant.
Cordialement
L'accueil fut très différent en fonction d'un tas de critères. Il y a pas mal de villages alsaciens qui ont gardé des liens très forts avec les villages où ils ont été accueillis. Il y en a d'autres ... qui se rappellent d'un accueil des plus froids, c'est à peine si on ne les considérait pas comme des espions. Je ne sais plus qui a dit que c'est dans les moments les plus difficiles qu'on put juger de la qualité de l'âme des gens.
Narduccio- Général (Administrateur)
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Date d'inscription : 05/10/2006
Re: La vie dans la France occupée
Henry Rousso a écrit un ouvrage sur l'occupation.
"Les années noires. Vivre sous l'Occupation"
ISBN : 978-2-07-039974-1
RÉSUMÉ
Été 1940, un peuple hagard se retrouve sur les routes de l'exode. Été 1944, la joie de la Libération efface la honte de la défaite. Entretemps, les Français ont vécu avec l'ennemi. Ils ont acclamé un Maréchal qui tendait la main à l'oppresseur nazi et parlait, les ruines encore fumantes, d'une "France nouvelle". Ils traversent ces années noires, partagés entre la résignation et la résistance, hantés par les difficultés matérielles. Henry Rousso, historien de la période de Vichy, retrace ces événements dont le souvenir est toujours vif.
"Les années noires. Vivre sous l'Occupation"
ISBN : 978-2-07-039974-1
RÉSUMÉ
Été 1940, un peuple hagard se retrouve sur les routes de l'exode. Été 1944, la joie de la Libération efface la honte de la défaite. Entretemps, les Français ont vécu avec l'ennemi. Ils ont acclamé un Maréchal qui tendait la main à l'oppresseur nazi et parlait, les ruines encore fumantes, d'une "France nouvelle". Ils traversent ces années noires, partagés entre la résignation et la résistance, hantés par les difficultés matérielles. Henry Rousso, historien de la période de Vichy, retrace ces événements dont le souvenir est toujours vif.
Octave- Caporal-chef
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Age : 63
Localisation : Île-de-France
Date d'inscription : 30/03/2022
Re: La vie dans la France occupée
Pendant l'occupation, les Français se sont adaptés de différentes façons, quelques-uns en refusant, la majorité en pliant et en subissant.Aldebert - 2 a écrit:Je ne suis pas naïf mais j'ai peine à croire que cette agricultrice, ou n'import quelle autre d'ailleurs, ayant cette pensée malfaisante, ait eu l'impudence de la dévoiler si ouvertement. Ce genre de comportement était puni, par règlement de compte, un jour ou l'autre, même sous l'occupation. Le cas que vous citez, tel qu'il est présenté, à mon sens est assez exceptionnel.
Il est évident que l'occupant achetait à un prix supérieur. En effet il bénéficiait d'un taux de change de sa monnaie très avantageux, taux de change qu'il avait d'ailleurs lui même fixé. Cela représentait pour lui des ronds de carottes.
D'autre part votre agricultrice sera soumise de plus en plus à de pressentes réquisitions. Dans les campagnes, les Allemands n'avaient pas besoin d'acheter, ils se servaient gratis sur réquisitions. Plus on s'approchait de Paris et plus la cote du marché noir était en hausse.
On peut consulter un ouvrage :
Philippe Burrin, La France à l'heure allemande, 1940-1944, Le Seuil, 1995, 560 p.
RÉSUMÉ
Pendant quatre ans, les Français ont vécu sous la domination de l’Allemagne nazie. A cette situation extraordinaire, ils se sont adaptés de différentes façons, quelques-uns en refusant, la majorité en pliant et en subissant, d’autres, assez nombreux, en faisan des accommodements ou en recherchant une entente avec le vainqueur.
Voici un ouvrage qui embrasse pour la première fois l’ensemble des réactions de la société française à la présence de l’occupant : le gouvernement de Vichy, les groupements politiques, l’opinion, l’Église, les patrons, les banquiers, les éditeurs, les écrivains… On y voit la diversité et l’évolution des comportements, de l’engagement dans la collaboration jusqu’aux formes quotidiennes, affichées ou subreptices, de la cohabitation avec le vainqueur – la recherche de travail ou de commandes, l’apprentissage de l’allemand, les contacts avec l’occupant, la fréquentation des concerts, des conférences, des expositions qu’il organise.
Placés dans une situation extraordinaire, les Français ont dû tracer la ligne de l’acceptable et de l’inacceptable, faire le départ du digne et de l’indigne, du bon et du mauvais, en se référant à l’image qu’ils avaient d’eux-mêmes, de leur pays, de ses intérêts, de leurs intérêts. De ce que leur réponse a été hésitante, divisée, sanglante au débouché de l’Occupation, il est resté une déchirure à vif.
On peut consulter un ouvrage publié en 2016 :Elrohir a écrit:Bonsoir,
Je m'intéresse beaucoup à la vie quotidienne des Français pendant l'occupation, et aussi à celle des soldats Allemands.
Et malheureusement, pour ces derniers, je peine à avoir des informations. Que faisaient-ils de leur journée ? Comment se décomposait-elle? Etaient-ils obligés de garder leurs uniformes même après leur service et pendant leurs permissions ? D'ailleurs, en avaient-ils souvent?
Comme un Allemand en France. Lettres inédites sous l’Occupation, 1940-1944, d’Aurélie Luneau, Jeanne Guérout et Stefan Martens, L’Iconoclaste, 2016, 302 p.
RÉSUMÉ
Ils sont 80 000 en 1941, près d'un million à la veille du débarquement en juin 1944. Issus de tous les milieux et de toutes les régions, certains quittent leur foyer pour la première fois. Cinq années durant, ces Allemands qui occupent la France écrivent à leur familles, se confient à leurs journaux intimes, croquent leur quotidien dans des calepins, photographient les paysages. Avec le temps, leurs sentiments évoluent. Les lettres des premiers mois se veulent rassurantes, et même fanfaronnes ; peu à peu, le doute s'installe. Certains ont une foi absolue en Hitler. D'autres, tel le jeune soldat Heinrich Böll, futur Prix Nobel de littérature dont les lettres sont traduites pour la première fois, sont gagnés par l'empathie et tissent des liens avec les Français. Il a fallu deux années de recherche en Allemagne pour trouver, sélectionner et rassembler ces écrits complètement inédits en France. Ils renouvellent de manière passionnante notre regard sur cette période. Entre les lignes se dessine un nouveau visage de l'Occupant, plus complexe, plus subtil. Sous la plume des Allemands, une autre guerre nous est racontée. Un livre sous le double regard d'historiens français et allemand, spécialistes de la période.
Octave- Caporal-chef
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Localisation : Île-de-France
Date d'inscription : 30/03/2022
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