Traitements des minorités

Bonjour, je me pose des questions par rapport au sort des minorités allemandes qui est fort différent d'un pays à l'autre à la fin du conflit.
Comment expliquer ces différences justement ??
Plus d'Allemands du tout en Tchécoslovaquie, et l'impossibilité de revenir (décrets Benes) et toujours présence à l'heure actuelle de minorité allemande en Roumanie par exemple (le président est même issu de la minorité allemande).
Je sais que chaque pays à une histoire propre et que l'occupation à été diverse, j'aimerai avoir vos avis, merci.

En fait pour répondre à votre question les différences dans la gestion des minorités, plus précisément allemandes en Europe de l'Est en prenant par exemple les cas de la Tchécoslovaquie et de la Roumanie s'expliquent surtout par des considérations géopolitiques et de pragmatisme! Par exemple la Tchécoslovaquie est voisine de l'Allemagne et les populations allemandes de Bavière, Saxe immédiatement contiguës à celles de l'ancienne Bohème-Moravie autrichienne, devenue la Tchéquie actuelle. En 1938 sur une population tchécoslovaque de moins de 15 Millions d'habitants les Sudètes comptaient 3 Millions de personnes, près de 21 % de la population, contre 48% de Tchèques et 18% de Slovaques. Une telle proportion était inassimilable par le peuple tchèque en majorité relative et la crise des Sudètes de 1938-1939 amenant leur annexion par l'Allemagne nazie avait montré que celà constituait un danger mortel pour la survie de l'état, les Sudètes souhaitant vivre comme Allemands avec la préservation de leur culture et leur langue. La solution choisie en 1945 fut l'expulsion des Allemands; en même temps cette solution allait montrer ses effets pervers pour l'avenir de la Tchécoslovaquie elle-même. Peuplée de 14 Millions d'habitants en 1938, 10 ème puissance industrielle du monde à l'époque il ne lui restait suite à l'expulsion des Sudètes et aux pertes de la Seconde guerre mondiale plus que 11 Millions en 1948. Contrairement à la Pologne elle ne disposait pas à l'Est d'un réservoir de populations expulsées susceptible de remplacer, même partiellement, les Allemands. De 1948 à 1989, chute du communisme son rang industriel allait glisser de la 10'eme à la 40ème place dans le monde, dans les Sudètes près de 2000 villages paysans et petites villes allemandes dépeuplées allaient être abandonnées pour être regagnées par des friches. C'est là, notamment l'une des raisons qui, à l'inverse allait pousser la Roumanie communiste à ne PAS expulser sa minorité allemande en Transylvanie. La Roumanie était un état agricole sous-industrialisé avant 1939. Contrairement à la Tchécoslovaquie il 'y avait aucune frontière commune avec l'Allemagne et les Allemands minoritaires ne comptaient qu'environ 400.000 personnes pour 5 Millions de Roumains en Transylvanie, une minorité trop faible pour menacer sérieusement l'état. Les expulser aurait donc eu plus d'inconvénients que d'avantage, affaiblissant encore plus l'économie d'une main-d'oeuvre qualifiée et active. A noter que la Roumanie communiste ayant connue une certaine croissance dans les années 1960 Ceaucescu finit par "vendre" les Allemands de Transylvanie à la République fédérale d'Allemagne obtenant une somme de 10.000 DM pour chaque Allemand autorisé à émigrer. Il ne reste aujourd'hui qu'environ 60.000 Allemands en Roumanie!